« J'aimerais vraiment m'installer en France. » Plus on l'écoute dérouler sa vie, moins on ne peut s'empêcher de voir dans sa situation actuelle une aberration. Son récit personnel est d'autant plus fort qu'il l'exprime sereinement, sans amertume. Il n'en veut à personne, n'accuse personne. Bamba Niang, 28 ans, est un bac + 7, qui cherche du travail – certes, comme d'autres. Mais là n'est pas l'aberration (quoique) : depuis un an, il est autorisé à rester sur le territoire français grâce à une attestation provisoire, qui arrive à échéance samedi 17 octobre. À partir de ce jour, il risque, en cas de contrôle, une reconduite à la frontière. Avec l'aide d'une avocate, il a entrepris des démarches pour obtenir une prolongation, en plaidant que la crise sanitaire avait entravé durant des mois sa quête d'emploi. Il attend.
Une vidéo virale
Son histoire, il l'a récemment racontée dans une vidéo publiée sur le site Konbini. Sa viralité lui a permis de nouer des contacts avec des entrepreneurs, startupeurs et quelques politiques, parmi lesquels Jean Rottner, le président de la région Grand Est. L'autre jour, et ça l'a amusé, une contrôleuse de la RATP l'a reconnu et lui a souhaité bonne chance. La vidéo a même été reprise dans les médias de son pays d'origine, le Sénégal.
Né à Dakar, il a intégré, à 12 ans, le prytanée militaire de Saint-Louis. Après son bac, et un parcours exemplaire, il s'engage dans l'armée sénégalaise. Dans le cadre d'un accord de coopération avec l'Italie, il s'installe à Modène, puis part étudier à Turin, où il suit un master de science stratégique et militaire. Il devient ensuite lieutenant-chef de l'armée de son pays. Il en démissionne en 2017 pour un retour à la vie civile. Retour à Turin, où il reprend les études : il décroche un master de relations internationales, qui le mènera ensuite à Lyon-2, où il obtient un diplôme de sciences politiques.
Cette «dictature banania», dirigée par des «kleptomanes», membres d’une «oligarchie dynastique», fait ainsi mieux que toutes les grandes démocraties du monde à travers sa réélection au Conseil des droits de l’Homme de l’Onu. Cela mérite une introspection
Quand on regarde la littérature de ces dernières années sur la gouvernance publique au Sénégal, le régime de Macky Sall est très souvent dépeint dans les médias, relayant des propos de la société civile ou de l’opposition politique, comme une sordide dictature. La perception qui pourrait ainsi être laissée serait qu’au Sénégal, les droits humains seraient bafoués, que les règles les plus élémentaires ne seraient pas respectées, que l’opposition est muselée, que les médias ne seraient pas libres, que les droits des détenus ne seraient pas respectés, que des traitements inhumains et dégradants seraient réservés aux justiciables, que la Justice serait sous la chape de plomb du pouvoir exécutif, que les marches et autres manifestations publiques seraient systématiquement interdites. On a vu même que le débat a été installé sur une prétendue confiscation des droits des citoyens et que la Justice et l’appareil d’Etat seraient systématiquement instrumentalisés pour priver des citoyens de leurs droits civils et politiques. Le Sénégal serait aussi le pays par excellence de la maltraitance des enfants, de la traite des personnes et où les femmes seraient le plus discriminées. C’est dire que le tableau est plus que sombre, il est noir même. A chaque fois, quelques voix timides se sont élevées pour contester cette présentation des faits, mais il faut dire qu’il est toujours de meilleur ton d’accabler le pouvoir politique en place.
Les dirigeants des organisations sénégalaises de défense des droits de l’Homme ont été à la pointe de ce dénigrement. Tout le monde a pu observer la hargne avec laquelle certains d’entre eux parlent du Sénégal et de ses dirigeants, au point qu’on en arriverait à accorder quelque crédit à leurs dires. Le régime de Macky Sall n’a pu trouver la moindre grâce à leurs yeux. Les organisations de la société civile sénégalaise enfourchent les mêmes combats que des partis politiques et s’autorisent à sortir du champ de leurs missions respectives pour se prononcer sur toutes les questions ou s’autorisent des prises de position dans tous les domaines. Le contrecoup d’un tel comportement a été que ces organisations ont fini par être considérées comme des regroupements d’opposants politiques.
Le Sénégal, pays le mieux élu au Conseil des droits de l’Homme de l’Onu
La semaine dernière, le Conseil des droits de l’Homme de l’Onu a procédé au renouvellement de ses instances. Le Sénégal a été candidat pour rempiler au Conseil des droits de l’Homme, après un premier mandat de 3 ans. On aurait pu alors craindre une déconvenue du Sénégal à ces élections. Mais il a été réélu haut la main, avec un score de 188 voix pour 190 pays votants, pour un scrutin à bulletins secrets. Le Sénégal a ainsi réalisé le meilleur score électoral, parmi les 14 pays nouvellement élus pour compléter le collège de 47 pays siégeant au Conseil des droits de l’Homme et qui «ont la responsabilité de renforcer la promotion et la protection des droits de l’Homme dans le monde». Cet organe «est en mesure d’examiner toutes les questions et situations en lien avec les droits de l’Homme qui nécessitent son attention ; et ce, tout au long de l’année».
Ainsi, le Sénégal a fait mentir tous ses détracteurs en matière des droits de l’Homme, car nul ne saurait suspecter une quelconque partialité ou parti pris, du fait de l’Assemblée générale des Nations unies, en faveur du Sénégal ou du Président Macky Sall. Cette «dictature banania», dirigée par des «kleptomanes», membres d’une «oligarchie clanique ou dynastique», fait ainsi mieux que toutes les grandes démocraties du monde. Cela mérite une certaine introspection. En effet, il y a une fâcheuse tendance dans ce pays à s’auto-flageller, à accabler son pays et à chercher à humilier les autorités politiques. Sur le terrain de la bonne gouvernance et des réussites économiques par exemple, en dépit des diagnostics «catastrophistes» faits par des opposants politiques, Macky Sall avait su répondre par des performances saluées et reconnues par la communauté internationale ainsi que par toutes les institutions nationales en charge de l’évaluation des politiques publiques. Cela nous faisait dire, le 14 novembre 2016, dans ces colonnes, que «Macky Sall répond de la plus belle des manières». Comme pour couronner tout cela, le Peuple sénégalais ne s’y était pas trompé, en élisant l’auteur de ces performances par un score sans appel de plus de 58% des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle du 24 février 2019. Le dénigrement n’a pas pour autant cessé. Bien au contraire ! Nous avons été amené à ainsi relever «les beaux succès de Macky Sall que son opposition refuse de voir» ou le fait que «Macky Sall n’est pas prophète chez lui».
Au demeurant, cette dernière reconnaissance des Nations unies à travers l’élection, avec la manière, du Sénégal au Conseil des droits de l’Homme, confirme le rayonnement international du Sénégal en matière de démocratie, de libertés publiques, de justice, de protection et de respect des droits de l’Homme.
Le silence radio embarrassé d’Amnesty Sénégal, Raddho et autres
Il est étonnant que cette élection passe presqu’inaperçue. La communauté des «droits de l’hommistes» du Sénégal semble n’être pas au courant. En effet, aucune organisation humanitaire sénégalaise n’a estimé devoir relever cette réélection du Sénégal pour continuer à siéger «à la Mecque des droits de l’Homme». Pas plus tard que le 18 septembre 2020, un groupe de six organisations de la société civile sénégalaise avait sorti une déclaration commune pour fustiger des velléités d’atteinte à l’indépendance de la Justice. Comment peuvent-elles s’accommoder d’une telle consécration si tant est que les violations des droits humains par le Sénégal seraient une réalité et que ce pays présenterait la face la plus hideuse ? Le cas échéant, il aurait été logique que ces organisations nous démontrent que l’Onu s’est fourvoyée ou que le vote éclatant en faveur du Sénégal aurait procédé d’un vulgaire bourrage des urnes. Leur silence est assourdissant. On peut être curieux de voir l’aisance avec laquelle les représentants des organisations nationales des droits de l’Homme continueront d’arpenter les couloirs du siège de l’Onu à Genève, pour casser du sucre sur le dos du Sénégal coupable de violations systématiques des droits humains.
Macky Sall devrait-il s’excuser pour ses succès ?
Il reste que les organisations de défense des droits de l’Homme pourraient s’interdire toute objectivité ou fair-play pour féliciter le gouvernement du Sénégal et l’inciter ou l’encourager à poursuivre ses efforts en matière de défense et de promotion des droits humains. De toute façon, les Ong gagneraient plus en objectivité et sûrement en sympathie de la partie de citoyens lucides si elles s’imposaient l’exigence de saluer ou reconnaître les points positifs engrangés par les gouvernements. Peut-être aussi que ce serait «l’alarmisme» ou le catastrophisme qui permet de drainer des financements ? Par contre, il est absurde que le gouvernement ait rasé les murs pour ne pas se féliciter bruyamment d’un aussi indéniable succès. A part un «tweet» du Président Sall et quelques quatre petites lignes dans le communiqué du Conseil des ministre du mercredi 14 octobre 2020, le gouvernement s’est interdit d’évoquer l’élection du Sénégal au Conseil des droits de l’Homme. Il a fallu s’émouvoir de ce silence pour que la Coordination des cadres républicains, une structure du parti du Président Macky Sall, daignât sortir de la torpeur pour féliciter le gouvernement de ce succès. On remarquera qu’aucun média sénégalais n’a eu à accorder une importance à cet événement. Ce n’est sans doute pas la faute aux médias, il était du devoir et de la responsabilité du gouvernement de faire en sorte que ce sujet ne puisse être occulté. Un tapage ou un tintamarre n’aurait pas été de trop.
Pourtant, l’Etat du Sénégal ne manque pas d’instruments indiqués pour communiquer à son avantage sur la question. Entre la direction des Droits humains, le secrétariat d’Etat auprès du ministre de la Justice en charge des droits humains et de la bonne gouvernance, le Cabinet du ministre de la Justice ou celui du ministre des Affaires étrangères ou le Comité sénégalais des droits de l’Homme, il devrait sans doute se trouver une personne pour pouvoir communiquer directement avec les médias sur le sujet. Le paradigme de la communication gouvernementale semble être de rester dans une posture de riposte, de réaction, donc de ne jamais prendre l’initiative. C’est véritablement une occasion manquée pour remettre les choses à leur place, notamment après la vive controverse vécue l’année dernière, liée à l’examen de la situation des droits de l’Homme au Sénégal par le Comité des droits de l’Homme de l’Onu. Le Sénégal avait été épinglé sur les cas de droits politiques de personnalités, notamment Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall. La délégation sénégalaise avait semblé jouer contre son propre camp et cela avait valu une réaction ferme du gouvernement pour remplacer le directeur des Droits humains. Le président Sall avait semblé comprendre le grand enjeu de la problématique des droits humains. La composante droits humains est bien devenue un complément nécessaire pour renforcer l’Etat de droit, mais il ne saurait suffire de créer un poste gouvernemental dédié à cet effet pour estimer en avoir fini avec la question qui devrait se révéler être un véritable atout diplomatique pour notre pays.
par Oumou Wane
CESSEZ LE FEU DES SCANDALES… AU TRAVAIL !
En temps de guerre, si je peux me permettre, on n'instruit pas à charge et à décharge, mais on nomme l'ennemi, c’est à dire la crise économique découlant de la pandémie mondiale de la Covid-19
A chaque jour suffit son scandale ! Qu’il émane de la mouvance présidentielle ou des détracteurs du régime, pas une semaine où la polémique ne vienne polluer le dialogue national et tenter d’assombrir le bilan de Macky Sall, dont l’avenir immédiat révèlera le caractère exceptionnel. Qui vivra, verra !
A quoi peut bien penser notre président, le matin en se rasant ? A ce qui lui vaut de mériter une pareille majorité ? Des gens qui disent le soutenir, mais en réalité font tout pour le plomber. Mais n’exagérons rien car il ne s’agit que d’éléments isolés et ce n’est pas parce qu’il y a un point noir sur une pomme que le fruit est mauvais. J’ai l’habitude de dire que le cuisinier reconnaît ses fourchettes mais sur les doigts de sa main, le président reconnaît les siens ! Ceux toujours là contre vents et marées ! Je ne parle pas des seconds couteaux bien entendu !
Chaque semaine donc ! Quand ce n’est pas l’affaire des oryx qui éclabousse le ministre de l’environnement Abdou Karim Sall, c’est cette polémique stérile avec Ousmane Sonko, et si ce n’est pas cela, ce sont les propos haineux tenus par le député de la majorité présidentielle Aliou Dembourou Sow qui viennent jeter le discrédit sur l’action du gouvernement et l’engagement de notre président.
Les Sénégalais n’en peuvent plus de ces tapages permanents et ne veulent pas de ces polémiques politiciennes inutiles. Surtout en temps de crise sanitaire, autant dire de guerre contre la Covid-19, où ces provocations dangereuses empêchent la cohésion nationale et disons-le tout net, la sûreté de la nation.
Certes, en souvenir d’un certain héritage Gaulois, les Sénégalais sont un peuple de protestation pour ne pas dire réfractaire et en effet, on proteste plus ou moins sans arrêt depuis notre indépendance, adoptant à chaque fois de nouvelles causes et démontrant que la protestation est un passe-temps national. Mais cela ne signifie pas non plus que nous Sénégalais sommes un peuple fondamentalement négatif. Je dirais même que les sénégalais sont des optimistes contrariés qui ne s’autorisent pas à être satisfaits.
Cela dit, quand la mouvance présidentielle reste persuadée que le Sénégal «se porte bien» malgré la crise sanitaire de la Covid-19 avec son cortège d’impacts économiques et en dépit des polémiques perpétuelles, on est en droit de se demander s’il n’y pas effectivement des raisons de protester. Non, le Sénégal ne se porte pas bien et c’est pourquoi nous devons cesser le feu des scandales imaginaires et immédiatement nous remettre au travail, en se démarquant par ailleurs de tout discours incitant à la violence et à la haine dans le champ politique et social.
En temps de guerre, si je peux me permettre, on n'instruit pas à charge et à décharge, mais on nomme l'ennemi, c’est à dire la crise économique découlant de la pandémie mondiale de la Covid-19.
Rappelons juste que le mode de gouvernance du président Sall a été salué par la communauté internationale, et que les résultats obtenus par son gouvernement en matière de gestion de la Covid-19 sont unanimement reconnus. Macky Sall nous a évité le pire !
Alors, que certains proposent de « sortir les machettes » pour défendre la perspective d’un 3ième mandat est en soi irresponsable et dangereux, mais ne doit pas faire diversion. Laissons ces fusibles se griller seuls comme le destin de tout fusible et le soin au président de la République de continuer à nous guider car les élucubrations de certains farfelus ne l’engagent point. Il est la République !
Néanmoins, pendant qu’il met en place à notre intention le PAP II, pour améliorer et accélérer la production agricole et aller encore plus vite vers l’autosuffisance en riz, continuons de polémiquer ou cessons le feu des critiques, mais de grâce, évitons de ternir son image et tâchons de ne pas trop gêner son travail.
LES PIÈGES DE LA DEPARTEMENTALISATION DE KEUR MASSAR
Toute césure pourrait influer négativement sur le contrôle par la majorité de la grande banlieue dakaroise de Pikine, alors que de scrutins cruciaux se profilent à l’horizon
Vivier électoral très puissant et bastion du régime actuel, Keur Massar est devenu un territoire incontournable dans le département de Pikine. Toute césure pourrait influer négativement sur le contrôle par la majorité de la grande banlieue dakaroise de Pikine, alors que de scrutins cruciaux se profilent à l’horizon.
En outre, un nouveau découpage entrainerait forcément des bouleversements non négligeables, aussi bien sur les élections locales que législatives. Amadou Sène Niang attire l’attention : ‘’Si on détache une partie de Rufisque, à moins que le décret qui crée le département n’indique que la date d’effet est prévu aux prochaines échéances électorales, le Conseil départemental de Rufisque va être dissout d’office.’’
Au-delà de cette conséquence plus ou moins bénigne pour les législatives, cela provoquerait également une redistribution du nombre de députés par département. L’alternative est simple. Soit l’Etat maintient le même nombre de députés et diminue le quota de certains départements pour pourvoir le nouveau, soit il augmente le nombre de députés aux fins de pourvoir le futur nouveau département. Autant de pièges qui s’attachent à ce projet, dont la réalisation risque de ne pas être pour demain.
Les avantages de la départementalisation
Dotée d’une personnalité morale et dirigée par une assemblée élue au suffrage universel, le département jouit d’une autonomie financière et comporte un certain nombre d’avantages. Il y en a deux principalement, enseigne Amadou Sène Niang.
D’abord, une fois que le département est créé, des services déconcentrés vont être érigés à Keur Massar : Urbanisme, Hygiène, Trésor, Préfecture, Sous-Préfectures… Cela permettrait, selon lui, de rapprocher l’Administration des administrés. ‘’L’autre avantage, signale le spécialiste, est que les populations de Keur Massar vont s’administrer librement en élisant leurs conseillers départementaux. ‘’Au Sénégal, affirme l’expert, l’Etat privilégie souvent, en matière de découpage, l’argument démographique sur les autres. C’est le cas pour Keur Massar. Le principal argument est que c’est une commune qui fait 600 000 habitants. Je dois rappeler que pour la création d’une commune, c’est au minimum 1 000 habitants’’. Mais cette approche devrait-elle primer sur celle de la viabilité économique ? Il rétorque : ‘’Moi, je suis pour les approches combinées avec un savant dosage. Il faut mettre un terme à ces découpages administratifs qui ne répondent qu’à des préoccupations politiciennes.’’
En ce qui concerne les communes qui ne sont pas viables, l’expert en décentralisation préconise l’application de la loi. Celle-ci, à l’en croire, prévoit que ‘’si la commune n’est pas financièrement viable, au bout de quatre ans successifs, elle peut être supprimée et rattachée à une ou d’autres communes’’.
CELLOU DALEIN DIALLO SE PROCLAME VAINQUEUR DE LA PRÉSIDENTIELLE GUINÉENNE
Le candidat de la coalition d’opposition ANAT a revendiqué la victoire dans une déclaration lue au quartier général de sa campagne devant plusieurs dizaines de militants et sympathisants
L'opposant guinéen Cellou Dalein Diallo, principal adversaire du président sortant Alpha Condé, a revendiqué lundi sa victoire "dès le premier tour" de la présidentielle, sans attendre les résultats officiels, au risque d'enflammer des esprits déjà chauffés à blanc par des mois de contestation meurtrière et une campagne sous tension.
"Mes chers compatriotes, malgré les anomalies qui ont entaché le scrutin du 18 octobre et au vu des résultats sortis des urnes, je sors victorieux de cette élection dès le premier tour", a déclaré devant la presse M. Diallo.
Son parti, l'Union des forces démocratiques (UFDG), avait dit craindre de se faire "voler" la victoire, comme cela fut le cas selon lui en 2010 et 2015, déjà contre M. Condé, qui brigue pour sa part un troisième mandat controversé.
En boubou bleu ciel, toque et masque anti-Covid, M. Diallo s'exprimait depuis le quartier général de sa formation, dans un quartier populaire de la banlieue de Conakry, pris d'assaut par des supporters montés sur les toits des bâtiments annexes.
"J'invite tous mes compatriotes épris de paix et de justice à rester vigilants et mobilisés pour défendre cette victoire de la démocratie", a ajouté M. Diallo, qui à 68 ans se présentait pour la troisième fois à la présidentielle.
Sa déclaration, d'à peine deux minutes, a été accueillie par des hurlements de joie de ses partisans et les cris de "Cellou président" ou "Victoire méritée", ont constaté des journalistes de l'AFP.
- Liesse dans les banlieues -
Les gens sont sortis par centaines le long de l'axe traversant la banlieue pour célébrer ce qu'ils appellent la victoire et voir passer les motos filant à fond de train en actionnant leur klaxon et en se livrant à des acrobaties pour exprimer leur liesse.
Les forces de sécurité en tenue anti-émeute se sont déployées en nombre aux principaux carrefours, faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser les supporters de M. Diallo qui s'étaient rassemblés près de son domicile, selon un photographe de l'AFP.
Le camp de M. Diallo, qui se déclare inquiet de tricheries, avait annoncé qu'il publierait des résultats compilés par ses soins avec les données remontés de tout le pays, sans s'en remettre à la commission électorale ou, ultérieurement, à la Cour constitutionnelle, qu'il juge inféodées aux autorités en place.
Le pouvoir ne cachait pas pour sa part son inquiétude devant les publications anticipées de résultats partiels pendant la nuit de dimanche à lundi.Le ministère de la Sécurité a martelé qu'elles étaient interdites.
Devancer la Céni reviendrait à mettre de "l'huile sur le feu", a souligné dimanche soir le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, qui est aussi directeur de la campagne du président sortant."C'est créer les conditions d'une situation de dégradation qui va échapper à tout contrôle", a-t-il mis en garde.
Sollicité par l'AFP, le président de la Céni, Kabinet Cissé, a indiqué que l'institution chargée des élections allait réagir "officiellement" ultérieurement.
- Résultats officiels d'ici une semaine -
Près de 5,5 millions de Guinéens étaient appelés dimanche à choisir parmi 12 candidats le prochain président de ce pays pauvre malgré ses immenses ressources naturelles.
La compétition se jouait en fait entre le sortant Alpha Condé, 82 ans et son adversaire de longue date, Cellou Dalein Diallo.
Cette élection, la première d'une série de cinq présidentielles en Afrique de l'Ouest avant fin 2020, s'est déroulée dans un climat de tension qui fait redouter des troubles autour de l'annonce des résultats, dans un pays accoutumé aux confrontations politiques sanglantes.
L'importance des appartenances ethniques ajoute à la volatilité de la situation.
Une proclamation d'un résultat global par les organes électoraux officiels devrait être "l'affaire d'une semaine", a estimé le Premier ministre.
Un second tour, s'il doit avoir lieu, est programmé le 24 novembre.
- "Tourner la page" -
Pendant des mois, l'opposition s'est mobilisée contre la perspective d'un troisième mandat de M. Condé.La contestation, lancée en octobre 2019, a été durement réprimée.Des dizaines de civils ont été tués.
Le nombre de mandats présidentiels est limité à deux.Mais pour M. Condé, la Constitution qu'il a fait adopter en mars pour, affirme-t-il, moderniser le pays remet son compteur à zéro.
La campagne, acrimonieuse, a été émaillée d'invectives, d'incidents et de heurts qui ont fait plusieurs blessés entre militants.
Ancien opposant historique devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu après des années de régimes autoritaires, Alpha Condé revendique d'avoir redressé un pays qu'il avait trouvé en ruines et d'avoir fait avancer les droits humains.
M. Diallo propose de "tourner la page cauchemardesque de 10 ans de mensonges", fustigeant dérive autoritaire, répression policière, corruption, chômage des jeunes et pauvreté.
LES ESPRITS S'ECHAUFFENT
Après un scrutin présidentiel qui semble avoir mobilisé les Guinéens et s'être déroulé dans le calme, dimanche 18 octobre, la tension commence à monter dans le pays
À peine le premier tour de la présidentielle passé, le camp de Cellou Dalein Diallo, le candidat de l'opposition, affirme lundi vouloir publier ses propres résultats, sans s'en remettre à la commission électorale. Des manifestations ont eu lieu à Conakry, dimanche soir.
Après un scrutin présidentiel qui semble avoir mobilisé les Guinéens et s'être déroulé dans le calme, dimanche 18 octobre, la tension commence à monter dans le pays. En cause : la publication des résultats par l'opposition alors que la commission électorale (Céni) n'a encore communiqué aucun chiffre.
Le camp de Cellou Dalein Diallo, 68 ans, qui se déclare inquiet de tricheries, a affirmé lundi 19 octobre qu'il publierait des résultats compilés par ses soins avec les données remontées de tout le pays. Il court-circuiterait ainsi la commission électorale ou, ultérieurement, à la Cour constitutionnelle, qu'il juge inféodées.
Dans la nuit, des résultats partiels ont été publiés sur des sites d'information. Des manifestations apparemment spontanées ont été rapportées dans certains quartiers de la capitale Conakry favorables à Cellou Dalein Diallo pour célébrer ce qui serait sa victoire.
Le parti de Diallo, l'Union des forces démocratiques (UFDG), dit craindre de se faire "voler" la victoire, comme cela fut le cas selon lui en 2010 et 2015, déjà contre Alpha Condé – qui brigue, à 82 ans, un troisième mandat consécutif malgré des mois de contestation meurtrière.
"L'affrontement a été évité de justesse"
Le pouvoir ne cache pas son inquiétude devant les publications anticipées. Le ministère de la Sécurité a martelé qu'elles étaient interdites. "L'affrontement a été évité de justesse" lors des rassemblements de la nuit, a-t-il indiqué.
Dans un possible signe de fermeté, la Haute autorité de la communication a suspendu pour un mois le site d'information GuinéeMatin.com, coupable selon un communiqué lu à la télévision nationale d'avoir diffusé en direct sur les réseaux sociaux des opérations de dépouillement.
Devancer la Céni reviendrait à mettre de "l'huile sur le feu", a souligné dimanche soir le Premier ministre Kassory Fofana, qui est aussi directeur de la campagne du président sortant. "C'est créer les conditions d'une situation de dégradation qui va échapper à tout contrôle", a-t-il mis en garde.
L'UFDG dit craindre de "se faire voler la victoire"
"Les bureaux de vote affichent les résultats par bureau de vote. À partir du moment où c'est affiché, c'est un résultat public. Donc l'UFDG va publier les résultats. Si nous sommes gagnants, nous défendrons notre victoire (...) Nous n'attendrons pas la Cour constitutionnelle, nous n'attendrons pas la Céni", a assuré l'un de ses responsables, Ousmane Gaoual Diallo.
Devant les premières publications, le parti d'Alpha Condé a accusé dans un communiqué l'UFDG de chercher à usurper la victoire. Or celle-ci "est quasiment impossible si nous observons les tendances qui nous parviennent. Pour preuve, leur leader a été lamentablement battu dans son propre bureau de vote".
Une proclamation d'un résultat global par les organes électoraux officiels devrait être "l'affaire d'une semaine", a estimé le Premier ministre. L'UFDG compte aller beaucoup plus vite.
Un second tour, s'il doit avoir lieu, est programmé le 24 novembre. Avant même le début de la comptabilisation, l'opposition a commencé à dénoncer des bourrages d'urnes et des obstructions faites à la présence de ses représentants dans des bureaux de vote. Le gouvernement a fait état d'incidents sans grande gravité.
PLUS DE 65.000 NOUVEAUX BACHELIERS À ORIENTER DANS LE PUBLIC
‘’Le gouvernement a pris des orientations claires’’, selon Cheikh Oumar Anne qui a assuré que ‘’tous les bacheliers qui en feront la demande seront orientés’’ et que ‘’tous seront orientés dans les Etablissements d’enseignement supérieurs (EES) publics’’.
Dakar, 19 oct (APS) - Plus de 65.000 nouveaux bacheliers doivent être orientés dans les établissements d’enseignement publics supérieurs pour la prochaine rentrée académique, a appris l’APS, lundi.
L’annonce a été faite par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Anne à l’occasion de la cérémonie d’Installation de la Commission nationale chargée de la Supervision et du suivi du processus d’orientation des bacheliers.
’’Pour la prochaine rentrée académique, nous aurons à orienter plus de 65.000 nouveaux bacheliers’’, a notamment dit le ministre dont le discours a été transmis à l’APS, soulignant que l’installation de cette commission est la première étape du processus d’orientation des bacheliers 2020.
‘’Le gouvernement a pris des orientations claires’’, selon Cheikh Oumar Anne qui a assuré que ‘’tous les bacheliers qui en feront la demande seront orientés’’ et que ‘’tous seront orientés dans les Etablissements d’enseignement supérieurs (EES) publics’’.
Selon lui, ‘’les procédures et mécanismes d’orientation doivent être clairs et largement diffusés, pour que nul n’en ignore’’.
Il a indiqué que ‘’les réflexions sur les voies à suivre et les moyens à mettre en œuvre pour leur correcte exécution sont ouvertes’’.
Cheikh Oumar Anne a souligné que la commission ‘’est le responsable central’’ dans la conduite des différentes opérations.
’’C’est pour dire que la commission d’orientation (….) a toute la latitude de proposer et de mettre en place un dispositif qui garantira non seulement l’orientation, dans le public, de tous les nouveaux bacheliers qui en feront la demande, avant la fin de décembre 2020, tous ajustements compris, mais aussi le démarrage effectif des enseignements dans les universités, au plus tard au mois de janvier 2021’’, a-t-il dit.
Selon lui, ‘’les représentants de tous les acteurs mèneront des discussions dans un esprit constructif, pour le développement de notre enseignement supérieur et l’accroissement de ses performances’’.
Le ministre a rappelé l’arrêt des cours en présentiel décidé en mars dernier à cause de la Covid-19, avant d’être repris en septembre ‘’dans un contexte particulier et avec une approche inédite’’.
Selon lui, ‘’les avantages qu’offre le numérique ont été largement utilisés et permis la poursuite des enseignements’’.
Cheikh Oumar Anne a salué les ‘’efforts exceptionnels fournis’’ par le gouvernement et les différents acteurs de l’Education et qui ‘’ont permis d’organiser, dans des conditions satisfaisantes’’, les épreuves du Bac 2020.
Les résultats du bac 2020 ‘’ont été relativement bons’’, a salué le ministre, faisant observer que sur les 151967 candidats inscrits et 149407 présents, ‘’on dénombre 72044 admis, soit un taux de réussite de 48,22%’’.
Cheikh Oumar Anne a souligné que cela ‘’ne s’est pas produit depuis 1969’’.
Selon lui, ‘’ces performances sont aussi marquées par un nombre de mentions élevé : 77 Très Bien, 719 Bien et 4710 Abien, soit un total de 5506 contre 4360 l’année dernière’’.
Les disparités relatives aux profils persistent, a relevé le ministre, signalant que 79% des bacheliers sont issus des séries littéraires. Pourtant, a-t-il rappelé, ‘’l’une des directives du Conseil présidentiel d’août 2013 avait indiqué la nécessité de l’inversion de cette tendance’’.
‘’Nous allons continuer, avec plus de résultats, à nous y atteler’’, a-t-il promis.
Pour le ministre, ‘’ces bons résultats s’expliquent, entre autres, par la résilience de notre système éducatif, les efforts fournis par les élèves et surtout par l’adoption de nouvelles méthodes pédagogiques (cours en ligne, encadrement rapproché, bachotage,..)’’.
Il a rappelé que ‘’l’année dernière, d’importantes actions ont été réalisées par l’ensemble des acteurs pour encadrer la décision du Gouvernement d’orienter tous les bacheliers sénégalais qui en font la demande dans les établissements d’enseignement supérieur publics’’.
Selon lui, ‘’des mesures ont été prises avec la mise en place de 200 postes d’Enseignants, le développement de certaines infrastructures pédagogiques et sociales pour augmenter les capacités d’accueil dans les Universités, les ISEP et les ENO (Espaces numériques ouverts)’’
LE LAGON 2 MENACÉ D’EFFONDREMENT
Les éventuelles causes de l’éboulement qui s’est produit vendredi sur la corniche sont connues
Les éventuelles causes de l’éboulement qui s’est produit vendredi sur la corniche sont connues.
Dans son rapport, la Direction générale de la construction et de l’habitat (Dgch) informe que «considérant les fortes pluies de cette année, un glissement de terrain et un lessivage du liant peuvent être à l’origine». Les auteurs du rapport renseignent avoir constaté «l’absence de semelles isolées pour les murets (ou toute autre forme d’ancrage)», de la «corrosion des aciers des éléments armés (enrobage certainement pas en cohérence avec la proximité de la mer)», de «gravats, roches et particules fines pour mise à nu» et aussi de l’absence «de talus des ouvrages de soutènement».
Prenant en compte tous ces éléments, la Dgch souligne la «nécessité d’intervenir en urgence pour stabiliser». Elle précise que l’intervention est prévue par Eiffage et elle doit être «normalement à la charge du propriétaire». Dans la même veine, il est aussi noté la «nécessité d’anticiper sur pareilles situations avec les maisons mitoyennes». Considérant que le risque est élevé, la Dgch ajoute dans son rapport qu’il y a «nécessité de sécuriser les jardinières» et de «bien choisir la position et prévenir qu’elles dégringolent».
L’éboulement s’est produit vendredi dernier sur la corniche au niveau de l’emplacement des maisons qui surplombent l’Hôtel Lagon 2. Lors de cet incident, plusieurs véhicules stationnés sur la chaussée ont été endommagés.
S’agissant de l’Hôtel Lagon 2 qui se trouve près de la corniche, aucun dommage n’a été noté dans ses locaux.
CISSÉ LÔ RESTE UN FRÈRE
Macky Sall rassure les députés de la majorité présidentielle quant à ses rapports avec l'ancien premier vice-président de l'Assembée nationale
Abdou Mbow a été promu 1er vice-président de l’Assemblée nationale pour «renforcer la jeunesse» et Moustapha Cissé Lô «reste un ami et un frère». Tels sont, entre autres, les propos de Macky Sall samedi, en recevant les députés de la majorité.
Le remplacement de Moustapha Cissé Lô par Abdou Mbow en tant que 1er vice-président de l’Assemblée nationale a été perçu comme une sanction contre ce responsable exclu en juillet dernier de l’Apr pour des insultes à certains de ses camarades de parti. Une interprétation «erronée», selon Macky Sall qui a reçu les députés de Benno bokk yaakaar samedi, lors d’une réunion à huis clos. «Abdou Mbow a été promu pour renforcer la jeunesse parce qu’elle doit être préparée à l’avenir. Le remplacement de Moustapha Cissé Lô ne change en rien mes rapports avec lui. Il reste un ami et un frère», a déclaré le chef de la coalition présidentielle, d’après des sources concordantes ayant assisté à la rencontre.
«Je n’aime pas les remaniements et les changements…»
Le président de l’Apr a rappelé l’«ingratitude» de sa position pour expliquer certains choix opérés à l’Assemblée nationale. «Il y a des gens qui ont été reconduits à la tête des commissions, d’autres sont remplacés. Ces remplacements ne doivent aucunement être assimilés à des sanctions. Quand on a une centaine de députés qui sont tous légitimes, il faut, avec les mutations politiques, trouver des équilibres. Ce qui fait que certains sont partis et d’autres reviennent. Je ne le fais pas de gaieté de cœur. En remplaçant certains, il y a d’autres qui sont promus. Cela est lié à mes responsabilités de président d’une coalition», a tenté de convaincre Macky Sall. Avant de poursuivre : «Je n’aime pas les remaniements et les changements parce que chaque fois que je le fais, je perds des amis alors que ce sont des amis avec qui j’ai partagé de bonnes choses. Tu peux nommer quelqu’un pendant 3 ou 4 ans, tu le changes, aussitôt il se braque en oubliant tout ce que nous avions fait ensemble.»
Selon nos interlocuteurs, le chef de l’Etat a remercié tous les députés, en particulier ceux de la majorité pour leur attitude. Le Président Macky Sall a volé au secours des députés Bby qui essuient beaucoup de critiques. «Dans toutes les démocraties du monde, une majorité est recherchée, obtenue pour accompagner le gouvernement. Penser que la majorité doit combattre l’Exécutif, c’est ne pas comprendre ce devoir de collaboration entre ces deux institutions de la République pour le bénéfice des populations», dira-t-il, d’après nos sources.
EN GUINÉE, LE BRAS DE FER EST ENGAGÉ AUTOUR DES RÉSULTATS NON-PROCLAMÉS
Le camp de Cellou Dalein Diallo, qui se déclare inquiet de tricheries, a affirmé qu'il publierait des résultats compilés par ses soins, sans s'en remettre à la commission électorale ou, ultérieurement, à la Cour constitutionnelle, qu'elle juge inféodées
A peine le premier tour de la présidentielle passé, la querelle est grand ouverte en Guinée autour des résultats pourtant non proclamés, laissant craindre l'escalade redoutée avant cette élection à hauts risques.
Après un vote qui semble avoir mobilisé les Guinéens et s'être déroulé dans le calme, les esprits se sont échauffés sur la question de la publication des résultats par l'opposition, sans attendre leur proclamation officielle par la commission électorale (Céni).
Près de 5,5 millions de Guinéens étaient appelés dimanche à choisir parmi 12 candidats le prochain président de ce pays pauvre malgré ses immenses ressources naturelles.Sauf énorme surprise, la compétition se jouera entre le sortant Alpha Condé, qui brigue à 82 ans un troisième mandat consécutif malgré des mois de contestation meurtrière, et son adversaire de longue date, Cellou Dalein Diallo, 68 ans.
Cette élection, la première d'une série de cinq présidentielles en Afrique de l'Ouest avant fin 2020, s'est déroulée dans un climat de tension qui fait redouter des troubles autour de l'annonce des résultats, dans un pays accoutumé aux confrontations politiques sanglantes.
L'importance des appartenances ethniques ajoute à la volatilité de la situation.
Le camp de Cellou Dalein Diallo, qui se déclare inquiet de tricheries, a affirmé qu'il publierait des résultats compilés par ses soins avec les données remontés de tout le pays, sans s'en remettre à la commission électorale ou, ultérieurement, à la Cour constitutionnelle, qu'elle juge inféodées.
De fait, dans la nuit, des résultats partiels ont été publiés sur des sites d'information.Des manifestations apparemment spontanées ont été rapportées dans certains quartiers de la capitale Conakry favorables à M. Diallo pour célébrer ce qui serait sa victoire.
- Site fermé -
Le pouvoir ne cache pas son inquiétude devant les publications anticipées.Le ministère de la Sécurité a martelé qu'elles étaient interdites."L'affrontement a été évité de justesse" lors des rassemblements de la nuit, a-t-il indiqué.
Dans un possible signe de fermeté, la Haute autorité de la communication a suspendu pour un mois le site d'information Guinéematin.com, coupable selon un communiqué lu à la télévision nationale d'avoir diffusé en direct sur les réseaux sociaux des opérations de dépouillement.
Devancer la Céni reviendrait à mettre de "l'huile sur le feu", a souligné dimanche soir le Premier ministre Kassory Fofana, qui est aussi directeur de la campagne du président sortant."C'est créer les conditions d'une situation de dégradation qui va échapper à tout contrôle", a-t-il mis en garde.
Le parti de M. Diallo, l'Union des forces démocratiques, dit craindre de se faire "voler" la victoire, comme cela fut le cas selon lui en 2010 et 2015, déjà contre M. Condé.
"Les bureaux de vote affichent les résultats par bureau de vote.A partir du moment où c'est affiché, c'est un résultat public.Donc l'UFDG va publier les résultats.Si nous sommes gagnants, nous défendrons notre victoire (...) Nous n'attendrons pas la Cour constitutionnelle, nous n'attendrons pas la Céni", a assuré l'un de ses responsables, Ousmane Gaoual Diallo.
Devant les premières publications, le parti de M. Condé a accusé dans un cmmuniqué l'UFDG de chercher à usurper la victoire.Or celle-ci "est quasiment impossible si nous observons les tendances qui nous parviennent.Pour preuve, leur leader a été lamentablement battu dans son propre bureau de vote".
Une proclamation d'un résultat global par les organes électoraux officiels devrait être "l'affaire d'une semaine", a estimé le Premier ministre.L'UFDG compte aller beaucoup plus vite.
- Second tour ? -
Un second tour, s'il doit avoir lieu, est programmé le 24 novembre.
Avant même le début de la comptabilisation, l'opposition a commencé à dénoncer des bourrages d'urnes et des obstructions faites à la présence de ses représentants dans des bureaux de vote.Le gouvernement a fait état d'incidents sans grande gravité.
Pendant des mois, l'opposition s'est mobilisée contre la perspective d'un troisième mandat de M. Condé.La contestation, lancée en octobre 2019, a été durement réprimée.Des dizaines de civils ont été tués.
Le nombre de mandats présidentiels est limité à deux.Mais pour M. Condé, la Constitution qu'il a fait adopter en mars pour, affirme-t-il, moderniser le pays remet son compteur à zéro.
La campagne, acrimonieuse, a été émaillée d'invectives, d'incidents et de heurts qui ont fait plusieurs blessés entre militants.
Ancien opposant historique devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu après des années de régimes autoritaires, Alpha Condé revendique d'avoir redressé un pays qu'il avait trouvé en ruines et d'avoir fait avancer les droits humains.
M. Diallo propose de "tourner la page cauchemardesque de 10 ans de mensonges", fustigeant dérive autoritaire, répression policière, corruption, chômage des jeunes et pauvreté.