SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
5 octobre 2025
LES USAGERS DE DAKAR/CASAMANCE ENTHOUSIASTES DE RETROUVER LA TRANSGAMBIENNE
Au «garage Bignona» de Grand-Yoff, les véhicules-horaires qui relient Dakar et les régions du Sud (Ziguinchor, Kolda, Sédhiou) saluent la levée des restrictions imposées par la lutte contre la Covid-19 en Gambie,
Au «garage Bignona» de Grand-Yoff, les véhicules-horaires qui relient Dakar et les régions du Sud (Ziguinchor, Kolda, Sédhiou) saluent la levée des restrictions imposées par la lutte contre la Covid-19 en Gambie, entrainant du coup la réouverture des frontières et le trafic routier sur la transgambienne. Le dé-confinement total de la Gambie et la réouverture des frontières terrestres et maritimes gambiennes, avec effet immédiat, annoncée par le président Adama Barrow, à travers un communiqué, vendredi dernier, n’a fait que des heureux du côté des transporteurs et des voyageurs. Et cela, à cause de la longue distance, des pertes de recettes et de temps et des difficultés notées lors du trajet Dakar/Casamance en passant par Tambacounda, appelée corniche.
A 15 heures 30 minutes à la Zone de Captage ! Sous un soleil de plomb, le «garage Bignona», du nom de cette gare routière implantée à Grand-Yoff et point de départ et d’arrivée de nombreux bus horaires desservant plusieurs localités des trois (3) régions de la Casamance naturelle, grouille de monde. Les bus de transport en commun privés de voyageurs qui font la navette entre Dakar et ces régions du Sud (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou et leurs terroirs) sont alignés selon la destination.
Des clients sont assis sous les tentes ou hangars des vendeurs de billets ; d’autres sont devant leur bus en train de négocier le prix des bagages que de nombreux apprentis ou «coxeurs» se chargent de ranger soigneusement sur les porte-bagages ou dans les soutes (malles) des véhicules. Bourama Sané, chauffeur de son état, qui fait le trajet Dakar-Ziguinchor loue l’ouverture de la frontière gambienne qui va mettre fin au calvaire des voyageurs le long de la corniche de Tamba.
Selon M. Sané, le contournement par RN1 leur a fait «perdre beaucoup d’argent et de temps. Car, en quittant Dakar à 17 heures, pour Ziguinchor, en empruntant la transgambienne, l’on arrive 8 heures du matin ou sans panne, après avoir passé la nuit au poste frontalier de Keur Ayip. Et les dépenses du véhicule pour le voyage tournent autour de 130 mille F CFA au moins 150 mille F CFA au plus. Mais si c’est la route de Tamba, les dépenses varient entre 240 mille F CFA et 250 mille F CFA.
Compte non tenu des pannes récurrentes sur la route du fait de la chaleur et de la longue distance. Et pour la corniche, si on quitte Dakar à 17 heures, l’arrivée sera à 14 heures le lendemain», informe le conducteur. Et, «sur la route, l’on est obligé de s’arrêter plusieurs fois pour permettre aux voyageurs de faire une pause parce qu’a un moment donné, les deux chauffeurs sont fatigués», fait-il savoir. Un des responsables du garage de Kolda, Adama Guèye, abonde aussi dans le même sens. «On préfère que les voitures passent en Gambie parce que cette route est plus courte. La route de Tamba est plus difficile sur tous les plans, et tous les véhicules qui quittent Dakar passaient par Kolda. Et même si le bus n’est pas rempli, tu es obligé de partir car c’est un horaire. Et cela nous faisait perdre beaucoup d’argent». Quant aux voyageurs rencontrés, ils se disent satisfaits. Selon eux, le passage par la transgambienne est très économique en termes de coût et de temps. Parce que le contournement par Tambacounda coûtait 9000 F CFA alors que si c’est par la transgambienne, le prix du ticket de transport (billet) leur revient à 6500 F CFA.
Pour rappel, depuis le 19 mai, en raison de la pandémie de la Covid-19, le président gambien, Adama Barrow, avait fermé les frontières de la Gambie pour circonscrire la propagation du virus. La Gambie étant une enclave à l’intérieur du Sénégal, dont les populations notamment de la Casamance ont recours à la transgambienne pour rallier la capitale Dakar et d’autres localités du centre et du nord, les chauffeurs qui font ce trajet ont été obligés de contourner le pays de Barrow pour emprunter la route nationale numéro 1 (RN1) via Tamba, appelée corniche.
LES AXES D’UN SECTEUR PRIVE NATIONAL FORT
Décidé à bâtir une économie forte et résiliente post covid-19, le gouvernement Sénégal a élaboré un plan de développement d’un secteur Privé national pour accroitre la compétitivité de l’économie.
Dans le cadre des mécanismes de financement de la relance économique, le gouvernement a revalorisé le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (Pap 2a) à travers un fonds d’amorçage de 60 milliards de francs CFA, d’un fonds de garantie et de dépôt de 150 milliards francs CFA pour un financement bancaire à hauteur de 300 milliards francs CFA, d’un fonds d’appui au secteur privé de 100 milliards francs CFA, d’un certain nombre de projets à réaliser en partenariat public privé (Ppp) déjà identifiés, et le développement du secteur privé national fort. Tout ceci pourrait concourir à un secteur privé viable, particulièrement la préférence nationale pourtant mal en point. Si on se fie au Cnp et à la Cnes.
Décidé à bâtir une économie forte et résiliente post covid-19, le gouvernement Sénégal a élaboré un plan de développement d’un secteur Privé national pour accroitre la compétitivité de l’économie. Pour ce faire, un certain nombre de projets financés et réalisés exclusivement par le secteur privé à hauteur de 2768 milliards de francs CFA, sont programmés. Ce travail se fera par l’adoption de la loi d’orientation sur le développement du secteur privé et l’opérationnalisation de l’accès préférentiel à la commande publique.
Concrètement, il s’agit de mettre en place un Fonds commun de placement à risque (Fcpr) pour la mobilisation de l’épargne nationale (Trésor public, institutions financières, entreprises, ménages), d’accélérer la formalisation de l’économie pour faciliter l’accès à la protection sociale du secteur informel, d’optimiser et de mutualiser les instruments de soutien à l’entreprise, et de mettre en œuvre la loi sur les start-ups, à travers la finalisation des décrets d’application. Ce mécanisme de financement des Petites et moyennes entreprises (Ppp) dans le cadre du partenariat public privé fonctionne comme suit: Ouverture de deux (2) guichets de 150 milliards FCFA composé d’un guichet pour les Pme qui ont un chiffre d’affaire comprise entre 100 millions et 2 milliards de FCFA et un deuxième guichet pour les grandes entreprises qui ont un chiffre d’affaire supérieur à 2 milliards.
Toutes ces entreprises doivent remplir les conditions d’allocation des crédits, les critères d’éligibilité des entreprises et les conditions applicables aux bénéficiaires. Pour ce qui est de la contribution de l’Etat, il s’engage à apporter 90 milliards FCFA à titre de garantie pour le guichet Pme, soit 60%. Et 60 milliards FCFA pour le guichet des grandes entreprises, soit 40%. S’y ajoute également, la mise en place d’une ligne de garantie de 25 milliards FCFA (Etat et partenaires: Fongip, Der/Fj et la subvention directe pour un modèle d’affaires incitatif d’un montant de 50 milliards FCFA.
DOCUMENT DU PAP 2A POUR LA RELANCE ECONOMIQUE : Le patronat note avec satisfaction la prise en compte de leurs préoccupations
Dans une revue du Conseil national du patronat Sénégalais d’octobre 2020, dénommée entreprendre Plus, le Conseil national du patronat Sénégalais (Cnp) et la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) après avoir pris connaissance du document provisoire portant sur le Pap 2a de relance de l’Economie, élaboré et transmis par le ministère de l’Economie, du plan et de la coopération ont noté avec satisfaction la prise en compte de plusieurs propositions formulées par les deux (2) confédérations patronales notamment au niveau de l’axe 1 de la transformation structurelle de l’économie et croissance; et de l’axe 2 relatif au capital humain, protection sociale et développement durable. Pour ce qui est de la présentation générale du document, les deux organisations patronales ont suggéré qu’il soit inséré dans le document un chronogramme de mise en œuvre des actions et projets tenant compte des urgences et priorités aussi bien sociales, économiques et financières.
APPROCHE SECTORIELLE D’UN CONTENU LOCAL PRECONISE
Pour ce qui est des principes directeurs du cadre stratégique, le Cnp et le Cnes pensent qu’il serait bon de définir une approche sectorielle d’un contenu local à impulser dans les secteurs d’activités porteurs de croissance et de souveraineté nationale: agro-industrie, santé, mines, énergies, Ptp & infrastructures, finances, numérique et concessions publiques. Selon le patronat sénégalais, ledit contenu local pourrait être différencié en fonction des objectifs à terme de l’Etat, de la spécificité de chaque secteur, et des capacités des privés nationaux. Dans le secteur des mines, il s’agit de faciliter l’accès des projets miniers au privé national en dissociant d’une part, le montant des investissements lourds à réaliser (recherche, prospection, installation), et d’autre part, le capital de la société à constituer en réservant les 25% de l’actionnariat au privé national. Dans certaines concessions publiques, il est aussi possible d’avoir un contenu local à capitaux nationaux majoritaires en regroupant les privés nationaux en une seule entité, tout en ayant une alliance avec un partenaire technique international.
LA PREFERENCE NATIONALE DANS LE SECTEUR PETROLIER ET GAZIER
Au chapitre des contrats d’achat ou de production d’électricité indépendante (Ipp), la préférence nationale est aussi possible, comme au Nigéria, souhaite les organisations patronales. Selon elles, «l’expertise technique suffit pour s’octroyer le droit». Pour le secteur du pétrole & du gaz, les réflexions sont déjà engagées.
LA FISCALITE INTERIEURE
Le Plan Yaatal relatif à l’élargissement de l’assiette fiscale et la baisse de la pression fiscale sur les mêmes contribuables n’est pas mis en exergue.
LA FISCALITE DE PORTE ET LES PROCEDURES DOUANIERES
L’accent pourrait être mis sur la dématérialisation intégrale de dédouanement. Le circuit physique ne pouvant être utilisé qu’en cas de dysfonctionnement du système digital.
L’INDUSTRIE
L’industrie en général doit être prise en compte parmi les secteurs prioritaires et de souveraineté, et faire l’objet d’une attention particulière en prenant en compte les dimensions ‘’consommation locale’’ mais aussi des exportations (perspectives Zlecaf). Plus spécifiquement, l’agro-industrie doit bénéficier d’une politique de valorisation et de promotion du consommer «made in Sénégal» à travers la mise en place d’une infrastructure nationale de la qualité, métrologie, certification et accréditation. Ceci permettrait d’une part, de lutter plus efficacement contre la contrefaçon et la concurrence déloyale d’importations, et d’autre part, de labéliser les produits sénégalais; l’identification de mesures de protection et d’accompagnement des filières agroindustrielles; l’élaboration d’un cadre contractuel liant les producteurs agricoles, les industriels, les distributeurs et l’Etat. La santé Les mesures envisagées pour l’industrie pharmaceutique doivent être élargies aux cliniques et laboratoires privés. Il est également souhaitable la mise à disposition d’assiettes foncières et un accompagnement incitatif dans les régions. Il faut aussi encourager la mise en place d’unités pharmaceutiques sous régionales au regard du volume d’investissements nécessaires et de l’étroitesse du marché.
L’ENSEIGNEMENT PRIVE
Fortement impacté, le secteur de l’enseignement privé mérite une attention particulière. Or, le document ne traite que de l’éducation sous l’angle des besoins sociaux. D’où la pertinence de prendre en compte la dimension économique de ce secteur qui participe à plus de 50% de l’offre de formation et accueille des milliers d’étudiants étrangers. Bref, il devrait bénéficier d’un traitement adapté en financement; en fiscalité; en convention de travail spécifique; l’accès à l’internet haut débit pour les enseignements
LE NUMERIQUE
La réalisation des projets de transformation digitale de l’administration avec les professionnels privés nationaux du numérique et portant sur l’identité numérique (personnes physiques et morales); la digitalisation du patrimoine (foncier, cadastre, etc.); le dossier médical unique; les paiements électroniques. A ces projets, deux autres méritent également un accompagnement de l’Etat à savoir la transformation digitale des entreprises sénégalaises et la création d’un fonds pour l’innovation et la recherche dans le numérique, ainsi que pour le développement d’incubateurs. Par ailleurs, en dehors de l’adressage numérique et du Parc des technologies numériques (Ptn), les projets retenus devraient être mieux précisés comme l’infrastructure Agence de l’information de l’Etat (Adie), la place réservée au privé national, les réformes prévues ayant trait à la digitalisation de diverses prestations offertes, aux moyens de paiement électroniques, à l’adressage numérique, à l’intelligence artificielle, et au soutien à la transformation digitale des entreprises. Le tOUrIsMe Un suivi de proximité doit être fait pour le maintien de leurs activités en attendant la prochaine saison touristique 2021. Un dispositif d’accompagnement est aussi nécessaire pour le renforcement de la capacité d’offres touristiques.
LES ENTREPRISES EN DIFFICULTE
Cette question n’est pas traitée fait remarquer les organisations patronales. Sur ce, lesdites organisations pensent qu’une attention particulière doit leur être accordée pour éviter des cessations d’activités et dépôts de bilan. A cet effet, il est souhaité la mise en place d’un dispositif institutionnel au sein du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération pour la prise en charge et l’accompagnement des entreprises en difficulté. Ce dispositif devrait pouvoir regrouper les directions générales des impôts, des douanes, du trésor public, de la caisse de sécurité sociale, de l’Ipres à même de prendre des décisions de sauvegarde et de plans de relance viables.
LES MECANISMES DE FINANCEMENT
Il serait bon d’étudier cette possibilité d’avoir un taux d’intérêt adapté au financement du Bfr (court terme) et différent de celui destiné aux investissements physiques (moyen et long termes). Il faudra également être très précis sur la liste des secteurs prioritaires et de souveraineté pour éviter de multiples interprétations au niveau des agences bancaires. Pour la garantie de l’Etat, voir aussi cette possibilité d’un accompagnement des entreprises en difficulté ayant un plan de restructuration viable. Les montants alloués au fonds d’amorçage et de garantie devraient être revus à la hausse au regard des besoins de financement de la relance de l’économie. La contribution exceptionnelle attendue du secteur privé (42% du budget) dépend fortement des réformes structurelles, de mesures d’accompagnement et des incitations.
LE RENFORCEMENT DES CAPACITES D’INTERVENTION DU SYSTEME FINANCIER NATIONAL
Il est apparu ce besoin d’un contenu local substantiel au système financier national, fait remarquer le patronat plus précisément dans les établissements financiers où l’Etat est actionnaire. Ce contenu local financier vise la multiplication de leurs concours à moyen et long termes aux entreprises sénégalaises. Lesdits établissements financiers pourraient bénéficier de lignes de refinancement à long terme mises en place par l’Etat, au regard du dispositif prudentiel de la Becao, de Bâle, etc.
LA LEGISLATION DU TRAVAIL
Dans une perspective de relance économique, de pérennisation et de création d’emplois, il est urgent de procéder aux réformes portant sur le cadre réglementaire et juridique des relations de travail en entreprise, soulignent les entrepreneurs. A cet effet, pour rendre plus attractif l’investissement privé, la question de la flexibilité et de la productivité au travail constituent des enjeux majeurs. Les partenaires sociaux signataires des conventions collectives doivent engager les concertations nécessaires portant sur la flexibilité à l’embauche des jeunes et sur le télétravail, sous la supervision de l’Apix, du ministère en charge du Travail et du Hcds. Par ailleurs, concernant le chômage technique, l’Etat devrait examiner la question de son financement dans les cas de forces majeures telles que les catastrophes et pandémies, pour lesquelles la responsabilité de l’entreprise ne saurait être engagée. Pour le Cnp et le Cnes, l’Etat doit aussi veiller au respect des accords signés récemment par les partenaires sociaux dans le cadre de la nouvelle convention collective nationale interprofessionnelle (Ccni) entrée en vigueur en janvier 2020.
LE COMITE DE GESTION
Pour la mise en œuvre de ceci, les Organisations patronales signataires des conventions collectives nationales (Cnp, Cnes) doivent avoir un statut de membre à part entière
LE CONTOURNEMENT INFERNAL VIA TAMBA EN CHIFFRES ET EN SUEUR
Qui des usagers ou des véhicules ont le plus souffert du contournement de la Gambie, depuis l’instauration du couvre-feu au pays de Adama Barrow le 19 mai dernier ? Chaque acteur et chaque catégorie d’engin roulant en a eu pour son grade
Qui des usagers ou des véhicules ont le plus souffert du contournement de la Gambie, depuis l’instauration du couvre-feu au pays de Adama Barrow le 19 mai dernier ? Chaque acteur et chaque catégorie d’engin roulant en a eu pour son grade. De la basse Casamance à Dakar en passant par la région de Tambacounda située à l’extrême du pays, le trajet est long, fastidieux et onéreux en termes de frais de route, de galère, de risque de rechute pour les malades convalescents et même d’accidents ou de pannes. La différence fait plus de 550 km, comparativement à la transgambienne, entre la capitale et le Sud. Le baromètre est installé pour appréhender le seuil de galère. Un nouveau départ !
La levée des restrictions sur le trafic routier en Gambie, vendredi dernier 16 octobre, a sonné comme une délivrance chez les usagers de la transgambienne. Ce soulagement se justifie par la galère vécuep six (6) mois durant, avec l’obligation qui leur était faite de rallier le Centre, l’Ouest ou le Sud du Sénégal en passant par la région de Tambacounda. Pour les passagers qui quittent Sédhiou à destination de Dakar par Tambacounda, ils sont soumis à une distance de 760 kilomètres à parcourir (Sédhiou Tamba 310 km et Tamba Dakar 450 km) et pour 12 heures de trajet en moyenne, selon des renseignements recueillis par le système de géolocalisation. Le même passager qui se rend à Dakar, par la transgambienne, fera une distance de 370 km pour 4 heures en moyenne.
L’amplitude indique un écart de 390 km et une différence de 8 heures entre la voie de contournement et le passage par la Gambie. La note est encore plus salée avec ceux qui quittent ou partent pour l’extrême sud du pays à savoir la région de Ziguinchor. Pour ces dernières destinations, les usagers et transporteurs font presque le double (ou plus pour ceux qui vont dans les zones de Bignona ou Oussouye) de la distance Dakar/Ziguinchor qui est d’environ 450 km via la transganbienne. En termes de coût également, les usagers déboursent, selon le rythme et le type de carburant, une somme comprise entre 70.000 F CFA à 100.000 F CFA pour éviter de tomber en panne sèche. Ce qui représente le double pour certains, le triple et même au de-là pour d’autres dont la voiture est vorace en consommation. A cela s’ajoute les frais de réparation et les nombreux accidents liés à la longue distance et à la chaleur surtout pour des véhicules en mauvais état.
L’AFFRANCHISSEMENT DES ACTEURS MANIFESTE !
Le président du Regroupement des transporteurs de la gare routière de Sédhiou, Modou Fall Samb, confirme ces contraintes liées à la mobilité par Tambacounda et ajoute qu’«au de-là même des frais, c’est une véritable lassitude au volant et pour les passagers quelques fois même nerveux avec la longue distance, la chaleur, la soif et la faim pour certains. Parmi eux se trouvent des gens souvent pas très bien portants. Vraiment, c’est difficile», a notamment déclaré Modou Fall Samb. Son collègue et président de la gare routière de Madina Wandifa lui emboîte le pas, relevant que «franchement le voyage par Tambacounda est pénible.
Outre les frais de carburant, la fatigue, ce sont les voitures elles-mêmes qui ne tiennent plus avec la chaleur. Les moteurs se lassent, les pneus aussi et les frais de réparation absorbent toutes les recettes issues de ce long périple», a indiqué Bécaye Diarra Ndiaye, le président. De même, Abdoulaye Massaly, un voyageur fréquemment sur l’axe Sédhiou/Dakar ne cache point sa satisfaction. «Cette levée de la fermeture de la route de la Gambie me soulage beaucoup. Je dépense trop et j’arrive fatigué et quelques fois même malade. Je supporte difficilement ce trajet ; mais je n’ai pas le choix car je fais du commerce et je ne peux pas laisser quelqu’un d’autre faire ce travail à ma place. C’est plus compliqué avec le port des masques durant le voyage. Certains s’étouffent et n’hésitent pas à se débarrasser de leur masque, advienne que pourra», fait-il observer avec une glaire manifeste.
LA PHASE DE LA RESILIENCE ECONOMIQUE ET SOCIALE ENGAGEE
Dans le domaine de la prise en charge sanitaire, nombreux sont des malades qui voient hélas leur santé se dégrader sur ce long trajet (Casamance/Dakar via Tamba et vice versa), selon les indiscrétions d’un transporteur affligé de constater une situation pénible. «Un jour, après avoir quitté Tambacounda en provenance de Sédhiou, un de mes passagers s’est effondré et nous dûmes nous rapprocher d’un poste de santé pour des soins primaires. C’était une dame qui avait la tension artérielle élevée, mais elle a déclaré n’avoir pas fait une telle pression auparavant. Peut-être la chaleur et la position assise pendant longtemps y étaient pour quelque chose», a-t-il expliqué. D’autres qui font dans le petit commerce de résilience familiale ont préféré abandonner leurs activités, en raison des charges du transport. Fatou Bintou Cissé, trouvée à la gare routière de Madina Wandifa, dit avoir repris ses activités depuis le surlendemain de la réouverture des frontières avec la Gambie. «C’est vraiment dur car avec la Covid19, nos maigres économies se sont volatilisées et sans vraiment de stratégies conséquentes de résilience. Au diable ce coronavirus !»
LA VIGILANCE DOIT RESTER DE RIGUEUR, SELON L’AVIS MEDICAL
Cependant, ce déconfinement total décrété par le président de la Gambie, Adama Barrow, ne doit pas faire perdre de vue l’existence et surtout la persistance de la maladie à coronavirus dans les deux pays voisins. Les techniciens de la santé et à toutes les échelles de la région de Sédhiou recommandent le respect des mesures barrières pour éviter toute rechute dans la contamination à cette pandémie virale. «Certes, Sédhiou n’a plus aucun cas déclaré de coronavirus ; mais la vigilance s’impose à tous.
Voyager aussi par la transgambienne est plus facile, mais gardons les yeux ouverts sur les consignes de sécurité sanitaire», a prodigué un médecin. La veille sentinelle recommande la poursuite de la sensibilisation des populations en faveur des bonnes pratiques comme le lavage systématique des mains et le port des masques. En tout état de cause, l’espoir renait très progressivement chez les populations astreintes de «vivre avec le coronavirus» tout en développement les capacités d’adaptation à moindre risque, le temps que le congrès des scientifiques trouve enfin le remède contre ce mal du siècle qui assiège les esprits, mais jusqu’à quand ?
SI CE SONT LES EGOS QUI SONT MIS EN AVANT PLUTÔT QUE LE PROJET, LE PS VA VERS DES LENDEMAINS INCERTAINS
Selon Maurice Soudieck Dione, les socialistes prétendants au poste ont intérêt à porter un projet politique socialiste à proposer aux Sénégalais
Le Parti socialiste (Ps) est parti pour engager un virage assez crucial et difficile de son évolution, avec notamment la disparition de son Premier Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, et ses consécutives dont les convoitises affichées ou non pour le poste de Secrétaire général du parti. C’est du moins la conviction du Docteur en Science politique, Maurice Soudieck Dione, qui prévient que, concernant la guerre de succession, les socialistes prétendants au poste ont intérêt à porter un projet politique socialiste à proposer aux Sénégalais, plutôt que de vouloir faire passer des ambitions personnelles. Au cas contraire, l’Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis prédit des «lendemains incertains» pour le parti de feu Léopold Sédar Senghor.
Le PS est-il à la croisée des chemins ?
Bien sûr, le PS est à un moment crucial de son évolution. Avec la disparition de son Premier secrétaire Ousmane Tanor Dieng, paix à son âme, le parti doit s’organiser pour assurer une transition réussie.
Aminata Mbengue Ndiaye peut-elle mater les velléités de contestation de son leadership à la tête du parti, même si elle est intérimaire ?
Le PS doit tirer les enseignements de son histoire récente, après les nombreuses défections, depuis 1996. Un leadership fondé sur l’autoritarisme est de nature à fragiliser le parti. Le grand défi du PS aujourd’hui est d’organiser un congrès démocratique à l’issue duquel un Premier secrétaire sera choisi. Pour ce faire, ceux qui veulent aller en compétition doivent pouvoir le faire librement, et il faut également que le processus soit transparent, participatif et inclusif, afin de donner une forte légitimité à la personnalité qui devra présider aux destinées du parti. Or, quand on part de l’idée de brider des velléités d’expression dans le parti, c’est déjà le signe d’une faiblesse, et celle-ci risque de se confirmer ensuite avec le départ de tous ceux qui se sentiront brimés, provoquant ainsi un affaiblissement du parti. Le PS par son histoire, par les symboles forts qu’il représente en tant que parti ayant conduit le pays à l’indépendance sous la houlette du Président Léopold Sédar Senghor, et qui a géré le Sénégal pendant 40 ans, parti le mieux organisé et le mieux structuré de l’espace politique, affronte un virage difficile. Si l’avenir du parti est relégué au second plan au profit des intérêts personnels de contrôle de l’appareil politique à tout prix, le PS déjà affaibli depuis sa chute en 2000 risque d’être de moins en moins attractif. Il aura beaucoup de mal à se relever d’une crise de succession.
Ne risque-t-on pas d’assister à une guéguerre fratricide qui pourrait fragiliser fortement ou scinder le PS en deux ?
Les institutions et règles, procédures et protocoles ont pour but de canaliser les ambitions personnelles et les contradictions qui ne peuvent manquer d’exister dans une organisation humaine. En ce sens, le premier défi est de ramener tous les protagonistes à la succession autour du cadre institutionnel et normatif du parti. Il peut y avoir plusieurs tendances qui s’affrontent, c’est un signe de dynamisme démocratique et c’est même une tradition au PS, mais cela ne signifie pas qu’il faut scinder le parti en deux. Les différentes tendances doivent pouvoir se retrouver après la compétition et travailler à construire un projet politique socialiste à proposer aux Sénégalais, et qui sera porté par la personnalité la plus qualifiée à cet effet, par sa compétence, son charisme et son parcours. Cette personnalité doit également avoir des qualités de rassembleur et des capacités de conciliation et de réconciliation. Mais, si ce sont les égos qui sont mis en avant plutôt que le projet, le parti va vers des lendemains incertains et un éventuel émiettement va davantage l’affaiblir et mettre fin à toute possibilité de positionnement comme locomotive de forces politiques, en vue d’engranger des victoires électorales.
Khalifa Sall peut-il tirer bénéfice d’une situation d’opposition de leadership au sein de son ancien parti ?
Ceux qui sont restés au PS sont les partisans du camp d’Ousmane Tanor Dieng. Les polarités qui vont se constituer en vue de la succession se construiront autour de leaders qui gravitent autour des fidèles de l’ancien Premier secrétaire. Même s’il y a une scission, ces leaders vont partir avec leurs affidés. A cela s’ajoute qu’il y a une hypothèque sur l’éligibilité et donc sur l’avenir politique de Khalifa Sall, avec sa condamnation dans l’affaire politico-judiciaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Mais si Khalifa Sall revient dans le jeu, il peut capter indirectement de l’électorat socialiste.
AU PS, JEU DE CACHE-CACHE ENTRE PRETENDANTS
Un an après la mort de Tanor Dineg, le parti reste toujours dans cette situation d’intérim et le processus déclenché le 4 Février 2018, à travers le lancement de l’opération de vente des cartes, semble être au point mort
Sur le plateau de la 7TV, vendredi 16 octobre dernier, le Secrétaire général de l’Union régionale Ps de Kaolack, Sérigne Mbaye Thiam, a encore une fois de plus fait dans le clair-obscur concernant sa présentation au poste de Secrétaire général du Parti socialiste (Ps). Au moment où le président de la Commission chargée du renouvellement des instances semble s’impatienter sur l’intérim qui commence à s’éterniser, l’actuel Sg du parti, à la tête du Bureau politique (Bp) Aminata Mbengue Ndiaye, se terre dans un silence et des lenteurs qui inquiètent plus d’un.
Les ambitions se dessinent. Les combines politiques se font en douce. Les analystes et observateurs politiques décortiquent l’après Ousmane Tanor Dieng à la tête du Parti socialiste (Ps). Depuis le décès du Secrétaire général du parti fondé par feu le président-poète Léopold Sédar Senghor, tous les regards restent braqués sur l’après Ousmane Tanor Dieng (Otd), inhumé dans sa terre natale à Nguégnène, le mercredi 17 juillet 2019, après un Deuil national.
Pour ainsi dire, même si le poste de Secrétaire général par intérim du Ps a été donné à la 1ière adjointe du Sg, Aminata Mbengue Ndiaye, en octobre 2019, par le Secrétariat exécutif national (Sen), il n’en demeure pas moins que la question de la succession d’Otd reste entière. Pour cause, la guerre de succession a été différé jusqu’au prochain Congrès ordinaire. Un an après, octobre 2019-octobre 2020, le Ps reste toujours dans cette situation d’intérim et le processus déclenché le 04 Février 2018, à travers le lancement de l’opération de vente des cartes, semble être au point mort. Ou du moins, rien ne filtre sur la conduite dudit processus qui devait, à terme, permettre d’organiser le Congrès ordinaire. Pour l’instant, le Comité central chargé de fixer la date du Congrès ordinaire, sur proposition du Bureau politique (Bp), ne réagit toujours pas.
A la tête dudit Bp, se trouve la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) qui est assise confortablement sur le fauteuil, sans se prononcer sur le poste de Sg du Ps. Des lenteurs qui auraient très certainement agacé le Secrétaire national aux Elections, prétendant officieux pour succéder à Ousmane Tanor Dieng. Tout au plus, sur le plateau d’une chaine de télévision, le vendredi 16 octobre dernier, le Secrétaire général de l’Union régionale Ps de Kaolack, Sérigne Mbaye Thiam, a estimé que «l’intérim doit avoir une fin. Par définition, l’intérim ne doit pas être du long terme. Tout le monde est d’accord là-dessus». Même s’il ne donne pas sa position officielle sur sa candidature au poste de Sg des «Verts», il n’en demeure pas moins que, non seulement il dit avoir été sollicité par des responsables du parti pour ce poste, mais aussi qu’il est prêt à briguer ledit poste si des proches le soutiennent. Encore que, ce n’est pas la première fois qu’il s’est prononcé sur ses ambitions pour cette station.
En effet, en octobre 2018, venu présider à Keur Madiabel la 24ème Edition de la finale de son tournoi «Navétanes», le Sg de l’Union départementale Ps de Nioro avait déclaré : «je n’ai de fixation sur aucune fonction et je ne m’interdis non plus aucune fonction dans le Parti socialiste. La place de Serigne Mbaye Thiam dans le Parti socialiste sera ce que la confiance des militants socialistes m’accordera. Et pour cela, je m’en remets d’abord à la confiance de mes militants du département de Nioro, ceux de la région de Kaolack et les responsables au niveau national». Quid de l’actuel ministre de la Pêche, Alioune Ndoye, qui ne cache pas ses ambitions de briguer à nouveau la mairie de Dakar Plateau ? Mystère et boule de gomme.