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13 juillet 2025
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LES VILLAS DE KËR GOORGI
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous ne pouvons sentir l'âme de Dakar à travers son architecture. Tout est effroyablement insipide et si nous devions en faire une lecture politique, elle atteste de la victoire des intérêts particuliers - NOTES DE TERRAIN
Vendredi 12 juin 2020. J’attends, patiemment, dans la voiture d’un ami. Il est entré dans une boutique pour acheter un ruban adhésif. Il doit relier son permis de conduire, dont une partie s’est complètement détachée. Il va se rendre au Cices, pour le remplacer. Il est un peu à la bourre. Nous avions rendez-vous, le matin. Le temps est passé très vite. Du siège passager où je me suis installé, j’observe plusieurs acteurs, dans les scènes qui se déroulent dehors. Sur ma gauche, une femme tient la moitié d’une baguette de pain, devant une petite cantine. Son visage est renfrogné. D'un air menaçant, elle lance des invectives à l’homme qui tient le petit commerce de proximité. J’entends sourdement sa complainte. À une distance d’environ 20 mètres, un peu à droite de la boutique de fortune, un homme est assis sur une chaise en plastique. Il porte une chemise bleue et un pantalon noir. Une casquette masque son front. De l’autre côté de la rue, je peux voir des travailleurs dans un chantier. Mon attention se porte sur leurs manœuvres.
Quatre ouvriers sont à la tâche, dans une villa. En bas, l’un des maçons remplit un seau de ciment pétri. Un deuxième le prend et l’accroche à un appareil de levage. Sur le toit, le récipient est réceptionné par un autre camarade. Le dernier travailleur est un peintre. Il s’occupe du revêtement de la façade extérieure de la maison. Le bâtiment est en train d’être modifié. La villa d’origine a été surélevée. Elle est maintenant à la même hauteur que les habitations voisines. En jetant un coup d’œil rapide tout autour, je m’aperçois que la majorité des maisons a été changée. Pourquoi ? Chaque propriétaire a-t-il voulu démontrer une forme de supériorité, sur les autres ? C’est cette impression première qui se dégage. Comme s’il s’agissait d’un pari vulgaire. Où les ego, en situation de compétition, n’arrivent plus à s’arrêter. Chacun s’entête. Les mises explosent. C’est insensé. Mais pour les parieurs le seul sentiment qui l’emporte, c’est à qui mieux mieux.
Nous sommes à la cité Kër Goorgi. L’un des quartiers les plus jeunes de Dakar. Le coin est devenu un nouveau centre d'affaires, et une zone de résidence fort prisé. En très peu de temps, sa côte est montée en flèche. ll est investi par la bourgeoisie et par beaucoup de dignitaires de l’ancien régime politique. La cité Kër Goorgi accueille de nombreux projets d’habitat et de bureaux. La spéculation foncière y est nerveuse. Cependant, elle est accablée par des constructions anarchiques et des problèmes d’assainissement. Elle est à l’image de nombreux quartiers de la capitale. Qui doivent faire face aux impensées des politiques d’urbanisme. Il y a, dirait-on, des caricatures architecturales. Informes et grotesques. En regardant ces pâtés de maison, nous pouvons tâter les pulsions de la bourgeoisie, les désirs des nouveaux riches.
Qui sont les propriétaires ? J’ai l’impression qu’il s’agit de compétiteurs, engagés dans le faste et l’ostentatoire. Dans des enchères débridées et ridicules. Cela me fait penser à la « classe de loisir », mise en lumière par Thorstein Veblen. Ce groupe, qui a un penchant excessif pour le non-discret et le futile. Dont le but existentiel est de faire valoir, absolument, son statut social. Il conteste ainsi, peut-être de manière involontaire, le désir politique - l'intérêt général. À cette première impression, vient se greffer une seconde. Qui est liée à un trait de caractère profondément enraciné : la culture nobilaire. Comme le rappelle Cheikh Anta Diop : « Tout Africain est un aristocrate qui s’ignore. » N’est-ce pas cela qui favorise l’opposition à la philia - le sentiment du commun ? Dans la société sénégalaise, chaque individu peut mythifier sa lignée ancestrale. Il y a cette perception : nous n’acceptons pas au fond l’égalité. Chacun pour soi. Pour ses vœux de grandeur. Pour sa dynastie. Sa confrérie. Sa Bible. Son Coran. Sa maison surplombant celle des autres. Ainsi, sommes-nous organiquement dans des relations pathogènes.
L’esprit inégalitaire. La modification de ces villas répond à une certaine conscience. Il ne s’agit pas d’une architecture intelligente, durable. Qui puise ses sources dans l’art et les imaginaires endogènes. Dont le style raconte une histoire. Non. Aucun symbolisme ne ressort de ces corps de briques. Rien de tout ce qui s’offre aux yeux ne coupe le souffle. N’offre dynamisme spirituel, ancrage social, ou utopie. N’est prouesse architecturale. La fonction esthétique est maladroitement exprimée, en tout cas. Tout ce qui compte, aurait-on dit, c’est de s’élever au-dessus de son prochain. Et le regarder de haut. En glissant mon regard sur les bâtiments qui se dressent en face de moi, je ne vois que dysharmonie. Mais aussi, manque de maîtrise de l’urbanisation. Au-delà de cette cité et de ces maisons, pouvons-nous sentir l’âme de Dakar, à travers son architecture ?
Les nations rayonnent d’abord par leurs œuvres de l’esprit. L’architecture raconte le dynamisme, les identités. Le génie d’un pays. Elle communique une idée, des symboles typiques. Des éléments abstraits et caractéristiques d’une civilisation. Elle est le témoin des prouesses d’un peuple. Mais que voyons-nous partout à Dakar ? Des immeubles raides. Sans souffle. Qui ne subliment aucun trait de culture. Des maisons, dressées artificiellement. On dirait de mauvais échalas d'un arbre, dont les racines sont pourtant très profondes. Qu’est-ce qui inspire nos constructions ? À quels emblèmes renvoient les contours, les formes géométriques, les décorations de notre architecture ? Les immeubles qui surgissent dans Dakar, sont pour la grande majorité, des objets de spéculations. Qui révèlent une désaffection des beaux-arts, mais aussi un déni de l’enjeu culturel.
Il serait difficile de trouver un caractère cosmogonique, en regardant les bâtiments de la cité Kër Gorgi. De même chercherons-nous, en vain, à travers ces blocs, les symboles identifiables du génie créatif sénégalais. À chacun son inspiration, où plutôt ses enchères. Les jeux de styles ne répondent guère à une forme d’expression artistique. Ni à des lois générales, ni à une transcendance culturelle. Tout est effroyablement insipide. Si nous devions faire une lecture politique de cette architecture, nous pourrions dire que tout cela atteste de la victoire des intérêts particuliers. De la grégarisation des appétits concurrentiels. De l’esprit clanique. D'une misère de l'imagination. Or, une société à besoin de principes, qui incarnent des valeurs supérieures d'élégance et d’harmonie. Des modes d’être qui disent haut l’idée d'égalité. Même si tout le monde n’a pas les mêmes moyens, ni les mêmes envies, un socle commun, visible et partagé, doit se manifester dans l’espace urbain et la vie sociale. Le patrimoine bâti reflète nos aspirations profondes. Surtout, le corps social se réalise pleinement dans l’architecture, qui est le premier art. Qui, avec la nature et l’ordre animal, est l’intermédiaire séculier des hommes.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
Au total, 94 nouveaux cas positifs de coronavirus ont été déclarés dimanche au Sénégal, portant à 5 090 le nombre de personnes ayant été infectées par le virus depuis son apparition dans le pays, le 2 mars.
Dakar, 14 juin (APS) – Au total, 94 nouveaux cas positifs de coronavirus ont été déclarés dimanche au Sénégal, portant à 5 090 le nombre de personnes ayant été infectées par le virus depuis son apparition dans le pays, le 2 mars.
Ces nouvelles infections ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur des échantillons de 1 223 sujets, représentant un taux de positivité de 7, 68 %, a fait savoir le porte-parole du ministère de la Santé.
Intervenant lors du point quotidien sur l’épidémie, Aloyse Waly Diouf a souligné que ces nouvelles contaminations concernaient 79 personnes qui étaient suivies par les services sanitaires, 14 autres dont ignore l’origine de la contamination et un individu revenu de l’étranger.
Les cas communautaires ont été identifiés à Mbao (3), Rufsique (2), Bargny (2), Dieupeul (1), Dakar Plateau (1), Pikine (1), Parcelles Assainies (1), Keur Massar (1), des quartiers et localités de la région de Dakar et 2 à Touba, dans le centre du pays, a détaillé le docteur Diouf.
Il a par ailleurs fait état de la guérison supplémentaire de 116 patients du Covid-19 dans le pays.
Le Sénégal a ainsi dénombré officiellement 5 090 cas de positifs de Covid-19 depuis l’apparition de la maladie dans le pays. 3344 patients ont recouvré la santé et 60 autres ont succombé du fait de la maladie.
Il est à noter qu’un malade a eu être évacué à la demande de sa famille à son pays d’origine.
Le directeur de cabinet du ministre de la Santé et par ailleurs indiqué que 22 cas graves et 1 685 patients étaient encore en observation dans les différents centres de traitement dédiés à la maladie.
CHRISTIAN BASSOGOG POUR UN REPORT DE LA CAN 2021
Le Camerounais Christian Bassogog, meilleur joueur de la CAN 2017, est pour le report de la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) prévue en janvier prochain dans son pays pour assurer toutes ’’les conditions de réussite’’.
Le Camerounais Christian Bassogog, meilleur joueur de la CAN 2017, est pour le report de la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) prévue en janvier prochain dans son pays pour assurer toutes ’’les conditions de réussite’’.
‘’Je pense qu’il est important de mettre en avant la santé des joueurs et des spectateurs et si la CAF et le Cameroun peuvent tomber d’accord pour reporter la compétition ce serait bien pour tout le monde’’, a indiqué dans un entretien avec des médias africains, l’attaquant camerounais.
En reportant la CAN, on donne la possibilité d’organiser une bien meilleure compétition, a estimé l’attaquant camerounais qui évolue à Henan Jianye en Chine où le coronavirus s’est déclaré pour la première fois en décembre dernier.
Plusieurs voix dont celles des anciennes gloires du football africain, le Sénégalais El Hadj Diouf et le Camerounais, Samuel Eto’o avaient évoqué par voie médiatique l’idée d’un nouveau report de cette compétition à cause de la pandémie du coronavirus.
Si la CAN 2021 est fixée en janvier prochain, il reste que seules deux journées d’éliminatoires ont déjà été jouées en novembre dernier.
A la CAF, on informe être en contact avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les experts médicaux de l’instance dirigeante du football africain avant de se prononcer.
En attendant, la CAF a programmé les demi-finales de ses compétitions Interclubs en septembre prochain où moment la plupart des grands championnats européens à savoir l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie ont recommencé à rejouer après des
suspensions ayant duré des mois.
ME WADE REDIGE SES MEMOIRES
D’après des capteurs de «L’As», l’ancien président de la République meuble son temps libre en se lançant dans des activités intellectuelles.
Retranché dans sa villa loin des regards et des oreilles indiscrets depuis l’apparition de la pandémie du Covid-19 au Sénégal, Me Abdoulaye Wade, qui cultive depuis une certaine discrétion, n’en passe pas pour autant ses journées à se tourner les pouces et à compter les étoiles.
D’après des capteurs de «L’As», l’ancien président de la République meuble son temps libre en se lançant dans des activités intellectuelles. Après avoir libéré tout le personnel qui était à son service à l’exception de Bro et d’un certain Gningue, le pape du Sopi consacre actuellement son temps dans la collecte d’informations et autres données en vue de rédiger ses mémoires.
Eh oui, l’ancien chef de l’Etat entend écrire ses mémoires. Et il a décidé de mettre à contribution certains de ses anciens proches collaborateurs triés sur le volet à qui il a demandé de lui collecter toutes les informations relatives aux plus grandes étapes de sa riche trajectoire. A cet effet, certains de ses proches ont la mission particulière de lui rassembler les infos sur ses différents voyages à travers les quatre coins du globe.
Dans ses mémoires qui vont paraître prochainement, confient nos sources, le leader emblématique du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) reviendra avec force détails sur l’affaire Me Babacar Sèye, du nom du vice-président du Conseil Constitutionnel assassiné le 15 Mai 1993 à la suite de contestations électorales, mais aussi sur tout son long parcours d’opposant et son exercice du pouvoir. Considérée comme l’un des douloureux épisodes de l’histoire politique sénégalaise, l’affaire Me Sèye avait éclaboussé, à l’époque, Me Abdoulaye Wade, son épouse Viviane et quelques-uns de ses partisans du Pds dont Abdoulaye Faye, Samuel Sarr, Mody Sy etc…
Même si Clédor Sène et sa bande (Ibrahima Diakhaté et Assane Diop) ont été reconnus coupables de l’assassinat du juge constitutionnel, il n’en demeure pas moins que cette affaire a toujours entaché l’image de Me Abdoulaye Wade qui s’est empressé, dès son accession au pouvoir en 2000, d’indemniser la famille de Me Sèye avant de gracier les assassins et de voter la fameuse loi Ezzan qui amnistie ce tragique dossier.
A souligner par ailleurs que c’est l’une des très rares fois que Me Wade reste aussi longtemps au Sénégal sans voyager.
Revenu à Dakar à la veille de la dernière élection présidentielle (24 février 2019), le chantre du Sopi se trouve depuis lors dans le pays.
L'ARENE NATIONALE DOIT ABRITER TOUS LES COMBATS
‘’Nous avons oeuvrer pendant plus d’un quart de siècle pour que la lutte puisse avoir son stade. Nous l’avons et il faut l’utiliser’’, plaide le président du Comité nationale de gestion (CNG) de la lutte, Alioune Sarr
Les combats de lutte doivent se dérouler à l’Arène nationale située à Pikine dans la grande banlieue de Dakar, a indiqué le président du Comité nationale de gestion (CNG) de la lutte.
‘’J’ai eu à le dire et si la décision n’incombait qu’au président du CNG de lutte, tous les combats organisés à Dakar, se passeraient à l’Arène nationale’’, a dit le président Alioune Sarr invité samedi de la plateforme de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS).
‘’Nous avons oeuvrer pendant plus d’un quart de siècle pour que la lutte puisse avoir son stade. Nous l’avons et il faut l’utiliser’’, a plaidé Dr Sarr.
l’Arène nationale, inauguré en juillet 2018 avec une capacité de 20000 places, n’attire pas les promoteurs de lutte qui préfèrent toujours squatter les stades de football.
Pour le président du CNG de lutte, c’est un faux prétexte indiquant que même en football, ce n’est pas tous ceux qui ont envie d’aller suivre des rencontres de football qui y vont.
‘’Le stade (l’arène nationale) est adéquat’’, a-t-il dit indiquant qu’il s’agit d’une infrastructure réalisée certes par des Chinois, mais conçue par des Sénégalais.
S’il est difficile de tenir des combats à l’arène nationale à cause de certaines habitudes, le temps est venu de diriger tous les combats de lutte vers cette infrastructure sportive dédiée.
D’ailleurs au sujet de la lutte, Dr Sarr est plus que jamais en phase avec la directive qui impose l’âge à la retraite à 45 ans.
Des acteurs de la lutte ont laissé entendre dans des entretiens avec des médias qu’il est temps de laisser cette directive à l’appréciation des lutteurs eux-mêmes.
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RENCONTRE AVEC FELWINE SARR
L'économiste évoque entre autres, son enfance, son rapport aux langues, aux arts martiaux, à la spiritualité, aux identités assignées, ses affinités électives, le rapport de l'écrivain au langage
"De l'homme de la rencontre à l'œuvre de la rencontre" est le thème que Mariama Samba Baldé propose à ses invités sur la chaîne Vibramonde à retrouver sur www.vibramonde.com.
Il reçoit pour cette émission l'économiste, écrivain et enseignant à l'université, Felwine Sarr.
par Achille Mbembe
SUR LA PERMANENCE DES MÉCANISMES D'ÉTRANGLEMENT
Si la “question raciale” n’est pas automatiquement soluble dans la “question sociale”, c’est parce qu’avec le racisme, l’on a affaire à une classe de la population prise dans les rets d’un déshonneur aussi bien construit que rémanent
L’exécution publique de George Floyd en plein milieu d’une pandémie mortelle ne relève pas d’une simple coïncidence.
Certes, la mort d’un homme noir en conséquence de l’action d’un virus n’est pas exactement la même chose que son trépas, l’échine courbée et la nuque brisée par un policier blanc sur le trottoir d’une grande ville occidentale.
Des personnes de toutes les couleurs
Il ne s’agit cependant de deux phénomènes distincts qu’en apparence. Car en dépit de tout ce qui les sépare, le racisme anti-nègre a toujours eu une dimension virale, et tout virus a, comme par définition, une dimension éruptive.
Mis en relation, ces phénomènes sont deux manifestations du caractère quasi-pathogène du moment actuel, et c’est peut-être cette dimension pathogénique de notre temps qui explique la colère, mais aussi le sentiment de deuil et de perte suscité à peu près partout dans le monde par cet événement.
Les conséquences politiques et culturelles des mobilisations qui l’ont suivi restent à mesurer. Mais qu’un si grand nombre de “personnes de toutes les couleurs” se soient souciés de ce qui, il n’y a pas longtemps, ne concernait que les communautés racisées n’est pas sans intérêt.
Parmi les jeunes générations en particulier, nombreux sont ceux et celles qui, progressivement, sont convaincus qu’en dépit de toutes les dénégations, le racisme existe.
Il n’est pas un accident, mais un écosystème concret.
Il enserre des corps, des imaginations et des vies, et il ne suffit pas d’enlever le mot “race” de la constitution pour que le racisme disparaisse comme par miracle.
Nombreux sont également ceux et celles qui, petit à petit, s’éveillent à la conscience sourde qu’une “communauté de risques” pourrait les lier à tous les racisés, structurellement exposés qu’ils sont, eux aussi, a la perspective de lendemains sans futur objectif.
La fin du doute concernant la réalité du racisme et son caractère structurel, ainsi que la conviction selon laquelle le racisme représente une menace bien au-delà de ses cibles immédiates constituent un déplacement virtuel aussi bien sur le plan imaginaire, culturel que politique. Il reste à voir si ce déplacement ouvrira véritablement la voie a de nouvelles possibilités d’action et de réflexion et sur quoi celles-ci sont susceptibles de déboucher.
Le devenir-nègre du monde
Mais le racisme n’est pas seulement animé par la volonté de discrimination, l’érection de murs infranchissables entre différentes espèces supposées de l’humanité, bref le désir obstiné de sécession ou de confinement des “races avilies”, de tous les “intouchables” et autres communautés frappées d’ignominie.
La fonction ultime du racisme est de priver certaines catégories de l’humanité de la vie elle-même, dans son acception la plus élémentaire, à commencer par le droit à la respiration et la capacité de se mouvoir librement.
Cette redistribution inégalitaire des possibilités de respiration et de libre mouvement, et la privation de souffle qui en résulte, tendent désormais à être le lot de tous.
C’est ce que nous appelions, il y a plusieurs années déjà, l’universalisation tendancielle de la condition nègre.
L'AFRIQUE ET SES DÉPLACÉS, TRISTES CHAMPIONS DU MONDE DES DRAMES OUBLIÉS
Les tragédies mériteraient moins d’attention quand elles ont lieu en Afrique ? Difficile de conclure autrement l’analyse des crises oubliées par le Conseil norvégien pour les réfugiés
Le Monde Afrique |
Maryline Baumard |
Publication 14/06/2020
Les tragédies mériteraient moins d’attention quand elles se déroulent en Afrique ? Difficile de conclure autrement l’analyse annuelle des crises les plus négligées de la planète, alors que pour la cinquième année consécutive, le continent arrive en tête de ce palmarès publié par le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). C’est même de pire en pire, puisque l’Afrique occupe neuf des dix premières places pour l’année 2019, contre sept en 2018 et six en 2017.
Tous les ans, à la veille de la journée des réfugiés, le 20 juin, le NRC passe au crible les crises qui ont entraîné le déplacement de plus de 200 000 personnes en s’arrêtant sur trois critères : le manque d’avancées vers la paix, le peu d’intérêt des médias et le défaut d’aide financière aux populations (calculé en fonction du taux de couverture des appels de fonds lancés par les Nations unies et leurs partenaires). C’est ainsi que l’ONG constitue sa liste des drames oubliés, ces zones où l’on meurt dans l’oubli général, au cœur d’un monde pourtant accro à la communication.
En RDC, « la plus grande crise de la faim après le Yémen »
Pour la deuxième année consécutive, « le Cameroun arrive en tête de la liste des pays les plus négligés de la planète », rappellele NRC, qui observe dans cet Etat « une exacerbation des attaques de Boko Haram dans le nord, un conflit violent dans l’ouest anglophone et une crise des réfugiés de Centrafrique ». S’ajoutent à ce tableau une résolution inefficace du conflit, le silence des médias et un manque d’aide financière.
La mort, le 3 juin, d’un jeune journaliste, Samuel Wazizi, après dix mois de prison en dehors de toute procédure légale, illustre tragiquement combien il est difficile de couvrir l’information au Cameroun, classé 134e sur 180 pays dans le classement annuel de Reporters sans frontières (RSF). En dépit de ce contexte, c’est l’un des pays où les appels humanitaires internationaux ont été les moins bien financés au monde, les donateurs se montrant peu enclins à aider ses habitants alors que 1,4 million de personnes y sont en insécurité alimentaire. En 2019, seuls 44 % des besoins en aide de ce pays ont été financés.
Le Cameroun est suivi par la République démocratique du Congo (RDC). Malgré l’accalmie politique, des opérations militaires, des attaques de groupes armés et des combats intercommunautaires ont encore forcé des centaines de milliers de Congolais à fuir les provinces orientales de l’Ituri, du Sud-Kivu et du Nord-Kivu.
THIÈS, LA SECTION DÉPARTEMENTALE DE PASTEF DONNE 164 POCHES À LA BANQUE DE SANG
Par cette opération, la section départementale de PASTEF a répondu à l’appel de son leader Ousmane Sonko, qui a récemment invité ses partisans à aller donner de leur sang, a expliqué son coordonnateur départemental Birame Soulèye Diop.
Cent soixante-quatre poches de sang ont été collectées samedi et mises à la disposition de la banque de sang de l’hôpital régional El Hadji Amadou Sakhir Ndéiguène de Thiès, lors d’une opération de don de sang organisée par la section départementale de PASTEF, un parti de l’opposition).
Ce don de sang a été organisé en partenariat avec le bureau régional de l’association nationale des donneurs volontaires de sang.
Par cette opération, la section départementale de PASTEF a répondu à l’appel de son leader Ousmane Sonko, qui a récemment invité ses partisans à aller donner de leur sang, a expliqué son coordonnateur départemental Birame Soulèye Diop.
Cela fait suite aux préoccupations exprimées par le directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), relatives au manque criant de sang dont souffrent les banques de sang du pays, en cette période de pandémie.
‘’A partir d’aujourd’hui, nous choisirons une période durant laquelle nous allons les approvisionner (régulièrement) ’’, a annoncé M. Diop.
Un calendrier sera établi pour la tenue de ces dons, en relation avec l’assistant social de la banque de sang, a pour sa part assuré Abdourahmane Guissé, président de l’Association régionale des donneurs de sang.
La banque de sang de l’hôpital régional est ‘’déficitaire’’, au point que les soignants recourent le plus souvent au don parental, consistant à faire appel aux parents d’un patient pour qu’ils donnent de leur sang, a indiqué M. Guissé.
Ibrahima Seck, surveillant de service de cette banque de sang a noté que ce don de PASTEF est une ‘’action qui vient à son heure’’, en ces temps de pandémie où ‘’les donneurs ont tendance à fuir les banques de sang’’.
Il estime que cette quantité sera utilisée dans les délais de péremption du produit, à savoir un mois.
Le don de sang n’est pas ancré dans les habitudes des Sénégalais, déplore M. Guissé. Il estime qu’une mobilisation des partis politiques, dahira (associations religieuses), entre autres regroupements, à l’image de PASTEF, pourrait aider à résorber ce déficit ‘’périodique’’.
Selon Ibrahima Seck, surveillant de service de cette banque de sang, ‘’la demande est (largement) supérieure à l’offre’’ dans cette structure qui approvisionne toute la région de Thiès. La structure est obligée de déplacer souvent une équipe pour collecter du sang à travers la région.
‘’Chaque mois, nous collectons au minimum 200 poches, quelle que soit la situation. Ce qui est loin de satisfaire la demande’’, a-t-il déploré.
A Thiès, la banque de sang de l’hôpital régional est la seule ‘’qui fonctionne normalement’’, a-t-il soutenu. Celle de l’Hôpital Saint-Jean de Dieu, un établissement privé, ne peut pas passer certaines commandes, a-t-il ajouté.
La consommation mensuelle de la région était estimée en 2019 en moyenne à 500 poches. Cela correspond dans l’année à ‘’6.000 poches testées et consommées’’, a-t-il noté, précisant que toutes les poches ne sont pas utilisables.
Pour satisfaire la consommation annuelle, la banque table sur ‘’6.000 à 7000’’ donneurs, note-t-il relevant qu’elle avait atteint l’année dernière, et ‘’difficilement’’, le chiffre ‘’record’’ de 5.000 poches.
CASAMANCE, UN VÉHICULE MILITAIRE SAUTE SUR UNE MINE, HUIT BLESSÉS LÉGERS
‘’Le véhicule en question est détruit à 40 %. L’incident a entrainé huit blessés légers qui sont pris en charge sur place’’, a confirmé à l’APS la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA).
Huit militaires sénégalais ont été légèrement blessés ce samedi lorsque le véhicule à bord duquel ils avaient pris place a sauté sur une mine un peu avant 17 heures à hauteur de Lefeu, un village du département de Bignona, dans le sud du pays, a appris l’APS de source sécuritaire.
‘’Le véhicule en question est détruit à 40 %. L’incident a entrainé huit blessés légers qui sont pris en charge sur place’’, a confirmé à l’APS la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA).
L’incident est survenu dans le cadre d’une opération de lutte contre les trafics de bois et de chanvre indien dans les localités du nord Sindian, a-t-on expliqué.
La semaine dernière un soldat de la zone militaire numéro 5 avait sauté accidentellement sur une mine antipersonnelle dans le village de Mbissine-Albondy (commune d’Adéane), dans le département de Ziguinchor.
Cet accident avait eu lieu en marge d’opérations de sécurisation des populations ayant opéré un retour massif dans les villages qui avaient été abandonnés en raison de violences notées dans cette partie méridionale du Sénégal en proie à une rébellion armée menée par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC).
Ces deux incidents risquent de relancer le débat sur la problématique du déminage en Casamance à l’arrêt depuis plusieurs années