(Dakar) Les populations sénégalaises ont vécu une journée difficile ce samedi avec de fortes pluies qui ont perturbé la circulation et inondé de nombreuses demeures. Ministre de l’hydraulique et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam s’est expliqué sur ces précipitations et leurs dégâts.
«Il pleut depuis ce matin sur toute l’étendue du territoire national. Au-delà du territoire national d’ailleurs, il pleut dans la zone sahélienne dans beaucoup de pays d’Afrique de l’ouest. Et ces pluies sont conformes aux prévisions qui nous ont été données il y a deux jours par Agrimet qui indiquait que dans la période du 2 au 9 septembre, on allait avoir des pluies fortes à exceptionnelle dans la zone sahélienne. Et cela se confirme. Et effectivement, ce sont des pluies exceptionnelles.
A Thiès, par exemple, au 31 aout 2019, on avait 120 mm de pluie comme cumul du mois de juin. Rien que la journée d’aujourd’hui, de 6 heures du matin à 18heurs, il a plu 124 mm. Donc c’est, l’équivalent, pratiquement dans beaucoup de localités, de la pluie qui aurait dû tomber pendant toute la saison des pluies, c’est à dire du mois de juillet au mois de septembre, qui est tombée en un jour sur le territoire national.
"La situation est suivie heure par heure par le gouvernement et le chef de l’Etat lui-même"
Donc c’est une situation exceptionnelle : 162 mm à Joal, 177mm à Sébikhotane, 120 mm à Mékhé, 119mm à Ranérou etc. Il a plu partout sur le territoire national. En ces moments-là, toutes nos pensées vont à ces populations qui ont des difficultés pour se déplacer, qui ont de l’eau dans leur domicile y compris dans les chambres ou dans leur salon. Nous pensons à eux. Je voudrais leur dire que l’Etat et l’administration ne sont pas restés les bras croisés.
Tous les services de l’Etat sont à pied d’œuvre. Y compris la nuit, les gens ont continué à pomper les eaux. Mais tout le monde comprendra que si on pompe alors que la pluie ne s’arrête pas, c’est la même quantité d’eau qui se reconstitue. Donc la situation est suivie heure par heure par le gouvernement, le chef de l’Etat lui-même. Des mesures sont en train d’être prises pour soulager les populations.»
FACE À OUATTARA, LE SILENCE ASSOURDISSANT DE MACRON
Le président ivoirien, qui brigue un troisième mandat controversé, était ce vendredi en visite à Paris. Ses opposants dénoncent un «coup d'Etat institutionnel» et reprochent au chef de l'Etat français de ne pas s'exprimer sur cette candidature
En célébrant le 150e anniversaire de la République française quelques heures avant sa rencontre avec Alassane Ouattara, Emmanuel Macron a-t-il envoyé un message subliminal à son homologue ivoirien ? Après avoir insisté sur l’importance de la citoyenneté et des droits qui l’accompagnent, le président français a déjeuné avec le chef de l’Etat ivoirien, briguant un troisième mandat controversé lors de l’élection du 31 octobre prochain.
L’annonce de sa candidature, début août, a provoqué des manifestations sporadiques à travers le pays, ayant fait au moins une quinzaine de morts. «Nous nous sommes réjouis de nos convergences de vues sur la situation économique et politique en Côte-d’Ivoire, notamment l’élection présidentielle dans un climat de paix», a réagi Alassane Ouattara sur Twitter juste après la rencontre.
Partenaire commercial et militaire
La participation au scrutin du président sortant, âgé de 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, est jugée anticonstitutionnelle par l’opposition et une partie de la population. En mars, Ouattara avait annoncé solennellement qu’il ne se représenterait pas, afin de «transférer le pouvoir à une jeune génération». Emmanuel Macron avait alors salué une «décision historique», estimant que son homologue avait fait preuve d’exemplarité.
Mais le décès soudain de son dauphin, le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, âgé de 61 ans, a rebattu les cartes d’une élection à haut risque. C’est dans ce contexte «exceptionnel», créant une «situation d’urgence», qu’Alassane Ouattara a finalement décidé de revenir dans la course. Ce revirement semble aujourd’hui mettre Paris, qui se passerait volontiers d’une nouvelle crise électorale en Côte-d’Ivoire, dans l’embarras.
La relation entre les deux pays est basée sur des «liens historiques et d’amitiés», comme l’avait rappelé Emmanuel Macron lors d’une visite en décembre 2019. Signe de la profondeur de ces liens, le président français avait fait d’Abidjan l’une de ses premières destinations sur le continent africain après son arrivée à l’Elysée. Sur le plan économique, la Côte-d’Ivoire est le premier partenaire commercial de Paris au sein de la zone franc CFA et le deuxième en Afrique subsaharienne. Du côté militaire, les forces françaises bénéficient d’un statut de force de présence et constituent l’une des deux bases opérationnelles avancées en Afrique, à l’heure où la Côte-d’Ivoire fait face à la menace jihadiste.
L'ex-président du Mali a quitté samedi soir Bamako pour des soins aux Emirats arabes unis, plus de deux semaines après son renversement par une junte qui a ouvert le même jour des consultations sur la transition
M. Keïta dit IBK, "a quitté par vol spécial Bamako cette nuit pour Abou Dhabi pour des soins" médicaux, a dit à l'AFP une source aéroportuaire.
La famille de l'ex-président a confirmé, indiquant qu'"il a été autorisé à partir avec deux personnes à Abou Dhabi" à bord d'un avion envoyé par les Emirats.
"Nous avons effectivement pour des raisons humanitaires accepté son départ (de Bamako) mais à des conditions", a dit samedi à l'AFP, sans plus de précisions, un responsable de la junte qui a renversé le 18 août le président Keïta.
Le départ du Mali pour des soins à l'étranger de M. Keïta, 75 ans, avait été évoqué peu après sa chute le 18 août.Il s'est précisé en début de semaine à la suite, selon ses médecins, d'un court AVC pour lequel il a été hospitalisé mardi dans une clinique de Bamako qu'il a quittée jeudi.
Le pouvoir de M. Keïta a été affaibli par des mois de contestation face à une grave crise sécuritaire, économique et institutionnelle, mais aussi la corruption reprochée à toute la classe politique.
Cette crise sécuritaire persiste.Samedi matin, deux militaires de la force française au Sahel "Barkhane" ont été tués et un grièvement blessé par une bombe artisanale dans la région de Tessalit (nord), selon un communiqué de la présidence française.
Au moins dix soldats maliens avaient été tués jeudi dans une embuscade dans le centre du pays, près de la frontière mauritanienne.C'était la troisième fois que l'armée essuyait de sévères pertes depuis le putsch.
- Concertation sans rebelles touaregs -
Sous la pression de la communauté internationale, et notamment des voisis ouest-africains, la junte qui a renversé M. Keïta a ouvert samedi à Bamako des concertations sur la transition, qui doivent se poursuivre jusqu'au 12 septembre.
"Nous abordons une nouvelle histoire de notre pays.Cette étape cruciale nécessite une profonde réflexion et l'implication de l'ensemble des filles et des fils de la nation", a déclaré à l'ouverture des travaux Malick Diaw, numéro deux du "Comité national pour le salut du peuple" (CNSP) mis en place par les putschistes.
Aucun représentant de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), l'ex-rébellion à dominante touareg, signataire de l'accord de paix de 2015, n'était présent, selon des journalistes de l'AFP.
Dans un communiqué, la CMA juge que "les mesures de confiance nécessaires à la construction d'un partenariat pour des responsabilités partagées ne semblent pas d'actualité".
La CMA "ne saurait cautionner aucun processus sans concertations participatives et consensuelles", ajoute-t-elle.
A Kidal, "les concertations ont été reportées faute de compromis entre le CNSP et la CMA", a dit samedi à l'AFP un responsable administratif.
Néanmoins, le président français Emmanuel Macron a appelé samedi dans un communiqué "à la mise en place sans délai d'une transition politique civile au Mali (...) condition sine qua non d'une lutte efficace contre les terroristes".
- "Pas de carte blanche" -
La junte a promis une transition vers un pouvoir civil.Mais la forme et la durée de cette transition, deux sujets de friction avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) qui a imposé des sanctions aux nouveaux dirigeants militaires, ne sont pas encore fixées.
Pour les militaires, le temps presse: les dirigeants ouest-africains, qui ont réclamé une "transition civile" et des élections sous 12 mois, se réunissent lundi avec le Mali en tête de l'ordre du jour.
Le lancement de la consultation avait subi un sérieux contretemps il y a une semaine.Les militaires l'avaient reportée, en pleine querelle avec un acteur primordial de la crise, le Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).
Le M5-RFP, ulcéré de ne pas avoir été invité à la première rencontre, figure cette fois explicitement parmi les participants annoncés, avec les partis politiques, les organisations de la société civile, d'anciens groupes rebelles, les syndicats et la presse.
Le M5-RFP, qui a canalisé l'exaspération des Maliens contre le président déchu, réclame d'être placé sur un pied d'égalité avec la junte.
Il l'avait accusée de chercher à "confisquer" le changement et sa figure tutélaire, l'imam Mahmoud Dicko, a prévenu les militaires qu'ils n'avaient pas "carte blanche".
Depuis, et après s'être d'abord surtout entretenus avec les représentants étrangers pour les rassurer mais aussi demander la levée des sanctions de la Cédao, les militaires ont reçu les représentants du M5-RFP et ceux de partis ou de syndicats.
Chacun a exposé sa vision sur la transition.La junte a proposé initialement une durée de trois ans sous la conduite d'un militaire, avant de rabaisser la barre à deux ans.Le M5-RFP a de son côté proposé une transition de 18 à 24 mois, avec des civils aux commandes.
C'EST À PARTIR DE CE QU'ILS SONT QUE LES SUBSAHARIENS SE RÉINVENTERONT
Mais ce que l’Afrique subsaharienne sera en mesure de créer ressemblera à l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Il est crucial, selon l’écrivaine camerounaise Léonora Miano, qu’elle réhabilite une conscience de soi heurtée par l’Histoire
L’Afrique subsaharienne a toutes les ressources pour s’épanouir. Mais ce qu’elle sera en mesure de créer ressemblera à l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Il est donc crucial, selon l’écrivaine camerounaise Léonora Miano, qu’elle réhabilite une conscience de soi heurtée par l’Histoire. Grand entretien extrait de L'Atlas des Afriques, un hors-série de La Vie et du Monde, disponible en kiosque ou à commander en ligne.
Vous dites appartenir à l’Afrique de « manière inconditionnelle ». Comment définiriez-vous « votre » Afrique ?
Il ne me semble pas devoir définir mon Afrique. Définir, ce serait réduire. J’examine les drames du continent, ses désirs parfois contradictoires, les passions tristes qui l’entravent encore, ses blessures non cicatrisées, sa difficulté à se libérer des forces intérieures et extérieures qui l’oppressent. Et je suis habitée par des Afriques multiples : anciennes ou actuelles, résilientes et créatives, enracinées dans leur patrimoine culturel, leurs spiritualités, leur art de vivre, conscientes des mutations qu’il leur faut apprivoiser pour se recréer.
Beaucoup d’Africains disent avoir découvert leur couleur de peau en arrivant sur une terre étrangère. Vous qui avez quitté le Cameroun à la fin de l’adolescence, est-ce que ça a été votre cas ?
Non. J’ai découvert très tôt les écrivains de la négritude et de la Harlem Renaissance, ce qui m’a permis, dès l’adolescence, d’appréhender la question raciale. Il s’agit là d’un problème politique. La couleur de la peau n’acquiert de signification qu’à partir des conquêtes européennes et des déportations transocéaniques. À partir de là, elle forge des catégories politiques impuissantes à révéler ce que nous sommes, les uns et les autres. Grandir en Afrique m’a permis de n’accorder aucune valeur identitaire à la couleur, d’être avant tout une personne. C’est le regard des autres et le fait de se construire en situation de minorité qui peut changer la donne pour les afrodescendants et contrarier la subjectivation, surtout lorsque l’on n’appartient pas à une communauté instituée.
Dans votre dernier roman, Rouge Impératrice, les lecteurs rencontrent une Afrique puissante et incarnant l’amour. Pourquoi l’Afrique est-elle rarement présentée ainsi, même dans les œuvres de fiction ?
La question devrait être posée à ceux qui n’ont pas écrit Rouge Impératrice… Pour ma part, je crois à l’universalité des expériences subsahariennes et n’éprouve aucune difficulté à décrire la réalité dans toutes ses dimensions.
Dans Rouge Impératrice, vous vous amusez à imaginer que des migrants européens se réfugient en Afrique. Est-ce une réponse à la hantise de certains Européens du « grand envahissement » des migrants africains ?
Rouge Impératrice ne répond pas aux questions que doivent se poser les Européens. Les réponses que l’on y apportera détermineront les relations entre les peuples. La crainte d’être remplacés par d’autres sur son sol parle, à mon avis, du refus d’assumer une partie de son histoire. L’Europe de l’Ouest s’est répandue à travers le monde sans y être conviée, à un point tel qu’il n’existe nulle part de région qui ne porte son empreinte, et son influence épistémologique demeure incontestable. Lorsqu’elle est combattue, c’est souvent avec des armes forgées par elle : le capitalisme, les technosciences… Vouloir s’approprier le monde, c’était se livrer à lui. C’est ce qu’il faut à présent accepter. L’aventure coloniale était une voie sans retour.
Comment expliquez-vous que les Européens aient jusqu’ici et à ce point pu monopoliser le récit historique de l’Afrique ?
Il n’échappe à personne que le continent a été colonisé et que la parole qui s’est énoncée à son sujet ne fut pas la sienne. Il est aussi évident que bien des Subsahariens ont intériorisé et relayé le discours occidental, même en prétendant faire l’inverse. Il faut à présent pratiquer une désobéissance épistémologique résolue, se placer au centre de sa propre parole. Il convient aussi de renoncer à la production de contre-discours qui ne font que renforcer la colonialité, la rendant indépassable. Les historiens subsahariens abondent, et leur travail est précieux. Cependant, ils ont souvent été formés à l’école européenne et n’interrogent pas assez les catégories qui leur furent inculquées : la notion de race, par exemple, qui n’a aucune pertinence lorsqu’il s’agit de relater l’expérience des Subsahariens précoloniaux.
Lorsqu’il est rapporté que le président de la République se serait indigné et ému des dégâts causés par les pluies qui s’abattent sur le pays, on a l’impression d’être nargué
Plus de vingt ans de présence active et stratégique dans l’espace politique sénégalais. Président de la République depuis avril 2012. Premier ministre, il l’a été. Président de l’Assemblée nationale également. Ministre de l’Intérieur, ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique, il l’a été. De même que Directeur général de Petrosen. Par deux fois au moins, il a fait le tour du Sénégal et semble en connaître les coins et recoins insoupçonnés. Même s’il a été fortement « encadré » et « conseillé » avant et après son arrivée au pouvoir, il disposait déjà d’une solide expérience politique qui, cumulée à des circonstances exceptionnelles, lui a permis de damer le pion à des vieux de la vieille classe politique incapables de saisir la chance de leur vie à un moment crucial de leur carrière politique.
En regard de tous ces éléments factuels et de bien d’autres encore, lorsqu’il est donc rapporté que le président de la République se serait indigné et ému des dégâts causés par les pluies qui s’abattent sur le pays, on a l’impression d’être nargué. On peut avoir le vilain sentiment d’être le jouet d’une partie de forfanteries qui se jouerait au coin d’une plage confisquée de Mermoz contre les populations prisonnières des inondations depuis Mathusalem.
S’indigner aujourd’hui et maintenant des dégâts des inondations sur de pauvres gens tout en étant convaincu de sa propre impuissance ne peut être que cynisme pur et simple. S’indigner du sort de ses compatriotes – au bon milieu de l’hivernage - en sachant parfaitement que l’on a échoué à empêcher le pire contre eux est un signe de mépris net. S’indigner après avoir déroulé – en l’entretenant - une chape de corruption historiquement jamais égalée au Sénégal à tous les niveaux de l’appareil d’Etat est une forme refoulée de revanche sur un destin implacable. On ne se refait pas. Enfin, pas toujours.
Nos politiciens professionnels, des plus aguerris et retors aux plus jeunes cupides et pressés, ont appris à tout contourner dans ce pays : les lois, les institutions, les organes de contrôle, la vigilance citoyenne, jusqu’aux choix des électeurs. Alors, les inondations qui assaillent ceux qui les ont «élus» ne peuvent être plus que des dégâts collatéraux. Nous en sommes là et nulle part !
COUSINAGE À PLAISANTERIE, PUISSANT GARANT DE STABILITÉ SOCIALE
Le cousinage à plaisanterie, qui a cimenté des liens entre différentes ethnies dans notre pays et un peu partout en Afrique, continue de jouer un rôle fédérateur
Le cousinage à plaisanterie, un concept bien populaire dans notre pays, renvoie à ces plaisanteries entre « roi » et « captif » au sein de membres d’ethnies différentes. Chacun aime se prévaloir d’être le roi, taxant l’autre d’être son esclave. Cette pratique bien courante entre Peuls et Sérères ou entre Sérères et Diolas a des racines bien ancrées dans la société sénégalaise. Quand un Sérère croise un parent peul, il l’appelle, avec un sourire amusant, « matioudo » (esclave), s’attendant à une riposte, et vice-versa. Ce n’est pas fortuit si le Toucouleur nourrit le sentiment d’être chez lui en milieu sérère. Les réactions similaires sont notées entre Diolas et Sérères. Et les exemples de ce genre sont tout aussi multiples.
« À longueur de journée, que ce soit dans les rues ou dans les transports en communs, l’on assiste à des scènes de provocation entre personnes qui ne se connaissent même pas souvent. Parfois, il suffit d’entendre un patronyme, par exemple Camara ou Diop, pour que parte une flèche ou une attaque…fraternelle. La conversation s’installe, l’atmosphère se détend », explique la sociologue Selly Bâ. Les Sénégalais ont tenu à préserver la sacralité d’une tradition présentée comme un vecteur de stabilité et de paix sociale. Elle a permis d’huiler des rapports et de créer un rapprochement entre « kal » pour parler comme les Wolofs ou « gamou » pour reprendre l’expression pulaar ou sérère.
« Sous l’étiquette de « gamou », un Wolof peut taquiner un Peul ou vice-versa sans que cela ne soit source de conflit. L’un des rôles du cousinage à plaisanterie, c’est qu’il est fédérateur et garant de la stabilité sociale », explique le socio-anthropologue Pape Ngor Sarr Sadio. Il évoque, à cet effet, la célèbre légende d’Aguene et de Diambogne qui encadre l’interaction sérère/diola. Cette histoire renvoie au voyage en pirogue de deux sœurs qui ont été séparées par le naufrage de leur barque. Leur pirogue a chaviré aux environs de Sangomar, dans la région de Fatick. Diambogne se retrouve dans les îles du Saloum, fief des Sérères, et Aguène atterrit au sud du pays, chez les Diolas. Un cousinage bien établi entre Sérères et Diolas l’est aussi pour les Peuls. Ces derniers auraient cohabité avec leurs parents sérères dans la vallée du fleuve avant que ceux-ci ne prennent la décision de poursuivre leur voyage à l’intérieur du pays.
L’alliance à plaisanterie est aussi pratiquée par des membres d’une même ethnie qui ont des patronymes différents. L’explication est donnée par Étienne Smith dans une publication intitulée « La nation par le côté. Le récit des cousinages au Sénégal ». Il y indique que les liens de cousinage constituent le « ciment » entre les différentes composantes ayant un « air de famille ».
Il cite des exemples bien populaires dans notre pays. C’est le cas entre Ndiaye et Diop, Mbaye, Wade, Samb, Mboup, Mbacké, Ndaw, Bousso, Fall, Niang, Guèye, Diagne, Ndoye, Thioune, Mbengue, Niang ; Sène, Diouf, Faye, Ngom ; Cissé, Kébé, Touré, Mbaye ; Guèye, Seck ; Sow, Dièye, Sall, Sarr, Thiam, etc.
UCAS JAZZ BAND, NOSTALGIE D'UN PASSÉ HAUT EN RYTHMES
Il fut un temps où le groupe était incontournable sur la scène musicale sénégalaise. Avec la disparition de plusieurs des membres, les prestations sont rares. L'occasion de préparer la relève pour préserver le patrimoine
Amadou Lèye Sarr, ce nom est bien familier aux Séedhiois. À Sédhiou, n’importe qui des générations 1960, 1970 ou 1980 pourrait apporter une pluie de témoignages et d’anecdotes sur l’homme. En effet, Amadou fait partie de la deuxième génération de l’orchestre de l’Ucas Jazz band. Enveloppé dans un boubou traditionnel, traits du visage tirés par l’âge, l’artiste vit toujours la passion de ses débuts. Ses yeux valsent entre ses interlocuteurs et ses carnets de notes où sont couchés les dates et moments de gloire du groupe. C’est l’expression de la passion. Malgré une corde vocale affaiblie, Amadou Lèye Sarr n’hésite pas à fredonner quelques airs de vieilles chansons en manding.
Le groupe Ucas Jazz band de Sédhiou a été créé le 4 octobre 1959. « C’est l’un des premiers orchestres africains à combiner instruments traditionnels et modernes. Nous avons très tôt adopté ce savant dosage», soutient l’artiste musicien. Aux heures de gloire, les 16 membres de ce groupe avaient proposé une douzaine d’albums aux mélomanes et des tournées internationales dont cinq en Europe. Hélas, son aura a été freinée par le décès de douze des seize membres fondateurs. « La plupart de nos compagnons sont décédés. Il n’en reste que quatre, le bassiste Ibou Diayité, le batteur chanteur Diams, un autre et moi-même », informe Amadou Lèye Sarr qui, durant toute sa carrière, a chanté en Peul, en Mandingue, en Balante, en Diola, en Français et en Espagnol, le plus souvent, avec de grands noms de la musique sénégalaise dont Alias Diallo. Le passé de l’orchestre Ucas Jazz band de Sédhiou, il le raconte avec une grande fierté tant les expériences sont belles et croustillantes.
La relève se prépare
La dernière prestation du groupe Ucas Jazz band à Dakar remonte à 2010. Même si les musiciens encore actifs se sont produits lors du festival international de Sédhiou, en février dernier, le dynamisme n’est plus le même. Mais il est hors de question, pour Amadou et ses camarades, de laisser mourir ce qui est l’incarnation même de la culture de Sédhiou. Et pour perpétuer le legs, quoi de mieux que l’intégration progressive mais sûre des jeunes musiciens dans l’orchestre ? C’est la stratégie adoptée par les doyens en tout cas. « L’expérience de plus d’une moitié de siècle accompagne petit à petit la jeune génération. C’est comme une sorte de phase de transition. Nous sommes en train de passer le flambeau aux plus jeunes. La transition se fait à plusieurs niveaux. Il s’agit d’abord de faire en sorte que les jeunes de Sédhiou puissent s’intéresser à la culture, pour ensuite pérenniser le groupe », soutient Amadou Lèye Sarr.
Même s’il joue toujours, il est plus tourné vers la formation. « Je suis plus dans l’encadrement pour préserver le patrimoine. Nous formons les gosses, car beaucoup d’entre eux jouent bien mais n’ont pas la justesse qu’il faut. Ils passent souvent à côté, concernant les battements des temps », regrette-t-il.
Quand Mobutu les a confondus à des Congolais
Les souvenirs des spectacles sont encore frais dans la mémoire d’Amadou Lèye Sarr. C’est avec une joie et un sourire large qui laisse apparaître une dentition clairsemée qu’il replonge dans les instants de gloire de ce mythique orchestre. L’anecdote qui l’a sans doute le plus marqué, c’est la prestation du groupe à Ziguinchor. À l’époque, se souvient-il, le Président du Zaïre (actuel Rdc) était venu à Ziguinchor, hôte d’Assane Seck. Et il fallait lui faire découvrir une facette de la culture sédhioise. « C’est en cours de route entre Vélingara et Ziguinchor que nous avons composé deux chansons. L’une était un morceau de bienvenue, l’autre une reprise d’un célèbre morceau d’un mythique groupe congolais. C’était vraiment top. Nous l’avons réalisé en moins de deux heures. Le spectacle était impressionnant », se souvient-il. Selon lui, la reprise du morceau congolais était tellement réussie que Mobutu dit à son hôte, qu’il ne s’attendait pas à trouver des Congolais au Sénégal. Assane Seck lui répondit que ce n’étaient pas des Congolais, mais bien des Sénégalais.
Cet épisode est d’ailleurs loin d’être le seul instant de gloire de l’orchestre Ucas Jazz band de Sédhiou. Amadou Lèye Sarr et les autres musiciens ont, plusieurs fois, participé à des compétitions couronnées de succès. « Nous sommes la deuxième génération de l’orchestre fanion de Sédhiou. Nous avons remporté les médailles d’or du festival de la jeunesse de 1967, 1970 et 1972 », rappelle-t-il. À l’en croire, après ces nombreuses victoires, le groupe musical a été déclaré hors catégorie. L’Ucas a également été le premier groupe à représenter le Sénégal au Festival culturel panafricain d’Alger en 1969. « L’interprétation était notre force. L’autre chance, c’est d’avoir plusieurs leads vocaux », précise Amadou Lèye Sarr.
Texte Collectif
LA RÉPONSE DE L'AFRIQUE À LA PANDÉMIE APPELLE LA RECONQUÊTE DE SA SOUVERAINETÉ ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE
Lettre ouverte signée par 500 personnalités de par le monde et disponible en 47 langues, africaines y compris, appelant à une rupture structurelle dans les stratégies de développement économique en Afrique
Si l’Afrique a été épargnée, sur le volet sanitaire, des pires effets de la pandémie Covid-19, l’arrêt économique qui s’en est suivi a mis en évidence ses carences économiques et ses vulnérabilités structurelles. Etant un continent riche en ressources, l’Afrique a la capacité d’offrir une qualité de vie décente à tous ses habitants. L’Afrique est capable d’offrir des services publics universels tels que les soins de santé et l’éducation, de garantir un emploi aux personnes qui veulent travailler et de mettre en place des filets sociaux assurant des revenus décents aux personnes qui ne peuvent pas travailler. Toutefois, des décennies de dislocation socio-économique coloniale et postcoloniale, exacerbées par des politiques de libéralisation économique, ont plongé les pays africains dans un cercle vicieux entretenu par plusieurs problèmes structurels, parmi lesquels :
– l‘absence de souveraineté alimentaire
– l’absence de souveraineté énergétique
– des industries manufacturières et extractives à faible valeur ajoutée.
Cette «trinité impie» produit une pression à la baisse très pénible sur les taux de change des pays africains, ce qui augmente la facture des importations de produits de première nécessité tels que les aliments, les produits énergétiques et les produits médicaux vitaux. Afin de protéger les populations de ce type d’inflation importée, les gouvernements africains contractent des emprunts en devises étrangères afin de maintenir leurs monnaies artificiellement «fortes» par rapport au dollar américain et à l’euro. Cette solution de fortune artificielle les contraint à un pilotage à sens unique de l‘activité économique, exclusivement axée sur l’obtention de recettes en dollar/euro pour assurer le service de la dette extérieure. Au bout du compte, les économies africaines se retrouvent piégées dans un modèle d’austérité qu’imposent souvent la mise en œuvre des conditionnalités du Fonds monétaire international (FMI) et la pression constante d’autres créanciers tout aussi soucieux de protéger leurs intérêts politiques et économiques ; ce qui empiète encore plus sur la souveraineté économique, monétaire et politique des pays africains.
Les conditionnalités du FMI et des créanciers internationaux se concentrent généralement sur cinq stratégies économiques problématiques et infructueuses :
– une croissance tirée par les exportations
– la libéralisation des investissements directs étrangers (Ide)
– une promotion excessive du tourisme
– la privatisation des entreprises publiques
– la libéralisation des marchés financiers
Chacune de ces stratégies est un piège déguisé en solution économique. La stratégie de croissance tirée par les exportations augmente les importations d’énergie, de biens d’équipement et de composants industriels à forte valeur ajoutée, ainsi que l’accaparement de terres et de ressources, mais elle ne génère tout au mieux que des exportations de produits à faible valeur ajoutée. Et, bien sûr, tous les pays en développement ne peuvent suivre simultanément un tel modèle. Si certains pays souhaitent obtenir des excédents commerciaux, il doit y en avoir d’autres prêts à enregistrer des déficits commerciaux.
La stratégie de croissance tirée par les Ide augmente les importations d’énergie et contraint les pays africains à une compétition destructrice afin d’attirer les investisseurs par le biais d’allégements fiscaux, de subventions et d’un affaiblissement des réglementations en matière de travail et d’environnement. Elle entraîne également une volatilité financière et d’importants transferts nets de ressources vers les pays riches, certains prenant la forme de flux financiers illicites. Le tourisme augmente les importations d’énergie et de denrées alimentaires, en plus du coût environnemental considérable de cette industrie en termes d’empreinte carbone et d’utilisation de l’eau.
Les entreprises publiques, pour la plupart, ont déjà été privatisées depuis les années 1990 (par exemple, les télécommunications, les compagnies électriques, les compagnies aériennes, les aéroports, etc.). Toute nouvelle privatisation rétrécira comme peau de chagrin les filets de sécurité sociale résiduels sous contrôle public.
La libéralisation des marchés financiers nécessite généralement la déréglementation de la finance, la réduction des impôts sur les plus-values, l’élimination des contrôles de capitaux, l’augmentation artificielle des taux d‘intérêt et la surévaluation des taux de change ; tout cela garantit un environnement attractif pour les plus grands spéculateurs financiers du monde. Ces derniers se bousculent avec leurs capitaux spéculatifs pour «acheter à bas prix et vendre à prix fort», puis les retirent en laissant derrière eux une économie déprimée.
Enfin, tous les accords de libre-échange et d’investissement visent à accélérer et à approfondir ces cinq stratégies ; ce qui enfonce les économies africaines davantage dans l’impasse.
Ce type de développement économique défectueux exacerbe, qui plus est, la fuite des cerveaux africains qui, dans certains cas, prend tragiquement la forme de bateaux de la mort et de routes de la mort pour les migrants économiques, sanitaires et climatiques.
Ces cinq pseudo-solutions économiques paraissent souvent attrayantes car elles apportent des gains de court terme sous la forme de création d’emplois et donnent l’illusion de concourir à la modernisation et à l’industrialisation. En réalité, ces emplois sont de plus en plus précaires et sont à chaque instant à la merci des chocs externes sur la chaîne d’approvisionnement mondiale, la demande mondiale et les prix mondiaux des matières premières. En d’autres termes, le destin économique de l’Afrique continue d’être piloté de l’extérieur.
La pandémie Covid-19 a mis en relief les problèmes économiques fondamentaux de l’Afrique. C’est pourquoi la reprise post-pandémique ne peut être durable que si elle s’attaque aux carences structurelles préexistantes. A cette fin, compte tenu de la crise climatique imminente et de la nécessité d’une adaptation socio-écologique, la politique économique doit être fondée sur des principes et des propositions alternatifs.
Nous appelons les Etats africains à élaborer un plan stratégique axé sur la reconquête de leur souveraineté économique et monétaire, qui doit inclure la souveraineté alimentaire, la souveraineté dans le domaine des énergies (renouvelables) et une politique industrielle centrée sur un contenu manufacturier à plus forte valeur ajoutée.
L’Afrique doit mettre un terme au type de développement économique fondé sur le principe de la course vers le bas au nom de la concurrence et de l’efficacité. Les partenariats commerciaux régionaux au sein du continent doivent être basés sur des investissements coordonnés visant à former des liens industriels horizontaux dans des domaines stratégiques tels que la santé publique, les transports, les télécommunications, la recherche et le développement, et l’éducation.
Nous appelons également les partenaires commerciaux de l’Afrique à se rendre compte de l’échec du modèle économique extractif et à adopter un nouveau modèle de coopération incluant des transferts de technologies, un véritable partenariat en matière de recherche et de développement, et des structures d’insolvabilité souveraine -y compris l’annulation de la dette souveraine- qui préservent la production et l’emploi.
Les Etats africains doivent élaborer une vision à long terme claire et indépendante pour renforcer leur résistance aux chocs extérieurs. La souveraineté économique et monétaire n’exige pas l’isolement, elle suppose plutôt un choix résolu en faveur des priorités économiques, sociales et écologiques ; car elle nécessite la mobilisation des ressources nationales et régionales pour améliorer la qualité de vie sur le continent. En d’autres termes, il faut être plus sélectif en ce qui concerne les Ide, les exportations et les industries extractives. Il faut également donner la priorité à l’écotourisme, au patrimoine culturel et aux industries locales.
La mobilisation des ressources de l’Afrique commence par un parti-pris en faveur de politiques de plein emploi (un programme de garantie d’emploi), d’infrastructures de santé publique, d’éducation publique, d’agriculture durable, d’énergies renouvelables, de gestion durable des ressources naturelles et un dévouement inconditionnel pour l’autonomisation des jeunes et des femmes par le biais de la démocratie participative, de la transparence et de la responsabilité.
Il est temps que l’Afrique aille de l’avant et aspire à un avenir meilleur dans lequel tous ses habitants pourront s’épanouir et réaliser leur plein potentiel. Cet avenir est à portée de main, et il commence par la reconquête par l’Afrique de sa souveraineté économique et monétaire.
Signataires : Fadhel Kaboub, Denison University, Ohio, USA Ndongo Samba Sylla, Dakar, Sénégal Kai Koddenbrock, Université Goethe, Francfort, Allemagne Ines Mahmoud, Tunis, Tunisie Maha Ben Gadha, Tunis, Tunisie
La signature de cette lettre engage seulement les signataires en leur qualité personnelle et non leur employeur ou les institutions dont ils sont membres.
Dakar, 5 sept (APS) – Divers sujets font, ce samedi, la Une des journaux parvenus à l’APS, qui accordent cependant une large fenêtre aux questions politiques liées notamment au statut du chef de l’opposition et au débat sur le troisième mandat.
‘’Le désaccord de la classe politique sur le statut de l’opposition : la question confiée à des experts’’, titre l’AS. Selon le journal ‘’le débat sur la désignation du chef de l’opposition a fini de polluer le climat au sein du Front de résistance nationale (FRN) et de déteindre sur leur position au niveau de la commission politique du dialogue national’’.
Hier encore, explique l’AS, les membres de cette coalition présents à la table du dialogue ont refusé, faute d’accord interne, de proposer un contenu concernant le statut de l’opposition. Finalement, rapporte le journal, la plénière a recommandé à ce que l’autorité crée un groupe d’experts pour se charger de cette question.
En 2016, selon le Quotidien, Macky Sall avait préférait le candidat arrivé 2ème à la présidentiel. Ainsi, le journal écrit en manchette ‘’Passé-Présent, Statut du chef de l’opposition : la position de Macky’’.
‘’Si Macky Sall a toujours son point de vue de 2016, la +logique+ voudrait que le candidat arrivé second à l’issue d’une élection présidentielle soit le chef de l’opposition’’, relève le journal, qui souligne qu’en cas de rétroactivité, ce serait Idrissa Seck. Mais, signale le Quotidien, le chef de l’Etat avait bien rappelé aussi qu’une ‘’loi est votée pour l’avenir’’.
Sud quotidien rapporte que la commission cellulaire du dialogue politique a clôturé sa rencontre d’hier, vendredi 4 septembre, sur un nouveau désaccord sur le statut de l’opposition. D’où le titre du journal : ‘’Macky Sall, désormais libre arbitre du dialogue politique : Aveu d’échec !’’.
Par ailleurs, commente WalfQuotien, ‘’le mois d’octobre risque d’être bouillonnant dans la sous-région, avec la présidentielle guinéenne et ivoirienne. La guerre autour du troisième mandat ne fait que commencer’’. Ainsi, titre le journal ‘’Guerre autour du 3eme mandat : Le Sénégal dans le cercle de feu’’.
Le soleil qui aborde la question du renouveau des chemins de fer explique ‘’Comment l’Etat compte relancer le rail’’. Selon le journal, ajourd’hui l’Etat semble avoir trouvé le bon schéma institutionnel avec la création de deux entités : l’une chargée de la gestion du patrimoine et l’autre de l’exploitation. ‘’Reste maintenant à convaincre les bailleurs pour la mobilisation du financement’’, estime le Soleil.
Le journal Enquête évoque pour sa part le crash de Senegalair sous le titre ‘’Un drame sans coupable’’. ‘’Un crash. Sept morts. Une enquête. Des inculpations. Un rapport. Zéro coupable’’, commente le journal, qui note que ‘’cinq ans après le crash de l’aéronef de Sénégalair qui avait coûté à sept personnes dont trois sénégalais, une française, des algériens et un congalais, l’enquête est au point mort’’.
L’Observateur aborde l’univers social des célébrités sur Instagram et fait le point sur les ‘’gains et profits d’un jeu de séduction virtuelle sur leurs vies professionnelle et privée’’.
«IL AURAIT ETE PLUS LOGIQUE QUE LE CANDIDAT ARRIVE SECOND INCARNE L’OPPOSITION»
Si Macky Sall a toujours son point de vue de 2016, la «logique» voudrait que le candidat arrivé second à l’issue d’une élection présidentielle soit le chef de l’opposition
Si Macky Sall a toujours son point de vue de 2016, la «logique» voudrait que le candidat arrivé second à l’issue d’une élection présidentielle soit le chef de l’opposition. Et, en cas de rétroactivité, ce serait Idrissa Seck. Mais le chef de l’Etat avait bien rappelé aussi qu’«une loi est votée pour l’avenir». Mais ça c’était avant la présidentielle de 2019.
Les acteurs du dialogue politique peinent à s’accorder sur les modalités de désignation du chef de l’opposition. Mais c’est connu que la majorité présidentielle voudrait que ce soit le candidat arrivé deuxième à l’issue de l’élection présidentielle.
Dans l’opposition, certains ont le même point de vue, mais d’autres préfèrent aussi la tête de liste arrivée deuxième à l’issue des élections législatives. La bataille se joue donc entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck.
Et, vraisemblablement, il a été retenu lors de la séance d’hier de «renvoyer la question à l’autorité qui pourrait éventuellement mettre en place un comité d’experts pour sa réalisation sachant que le Front de l’opposition a retenu de ne pas envoyer de représentant». Si cela ne dépendait que de Macky Sall, la question devrait être tranchée puisqu’il avait donné sa position sur le sujet.
Dans un entretien avec le site AZactu.net en octobre 2016, Maïmouna Ndour Faye lui avait posé la question sur la matérialisation du statut chef de l’opposition. «Il y a un débat qu’il faut vider : est-ce que le leader de l’opposition, c’est celui qui vient en deuxième position après l’élection présidentielle ou c’est celui qui dirige le parti, la liste ou la coalition arrivé deuxième aux législatives ? Voilà des questions que la classe politique doit régler. Moi je n’ai pas de préférence particulière. Mais il me semble qu’il aurait été plus logique que le candidat arrivé second, qui a rassemblé le plus grand nombre de voix par rapport aux autres, puisse incarner l’opposition», avait pourtant… préféré Macky Sall. «Ce serait Abdoulaye Wade ?», relance la journaliste.
Le président Sall de répondre : «Si nous voulons appliquer, ce serait une rétroactivité. Une loi est votée pour l’avenir. Mais s’il y a un consensus, on peut bien le retenir. Encore une fois, je ne fais pas de fixation sur la personne qui pourrait incarner ce rôle, maintenant ou dans l’avenir. Il n’y a pas d’enjeu pour moi.»
Tout l’enjeu est dans la rétroactivité ou non de ce statut.