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13 juillet 2025
LE MALAISE PERDURE SUR L'AUTOROUTE À PÉAGE
«Il faut soit casser soit renégocier le contrat concédé à SENAC. Dakar-Thiaroye pour 1.000 francs CFA, c’est indécent pour une autoroute dont l’État a assuré 83% du financement. Ceux qui ont participé aux négociations seront entendus un jour par un juge»
Sputnik France |
Momar Dieng |
Publication 13/06/2020
Contestée sur ses tarifs, son modèle de réalisation et de gestion, la première autoroute à péage du Sénégal mise en service en 2013 est devenue une pomme de discorde entre ses usagers et l’entreprise SENAC, filiale du groupe Eiffage. Une de plus dans le vieil attelage franco-sénégalais que le Président Macky Sall est invité à arbitrer.
«Bouchon sur 1 km…». Pour bon nombre d’usagers de l’autoroute Dakar-Aéroport international Blaise Diagne, «l’arnaque» commence là. Ils auraient aimé que ce message qui s’affiche sur le panneau lumineux à l’entrée de la voie soit visible bien plus tôt, afin que l’usager ait le choix d’emprunter ou non le tronçon. Construite par l’entreprise française de droit sénégalais Eiffage, la nouvelle autoroute concédée SENAC cristallise des rancœurs.
«Nos exigences portent principalement sur le contrat originel qui nous semble inéquitable et désavantageux à double titre: pour l’État du Sénégal, principal bailleur de fonds, et pour les milliers d’usagers qui paient un coût excessivement cher pour son utilisation», explique à Sputnik l’ex-parlementaire Cheikh Oumar Sy.
Sy est le président du Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage (CCUAP) à la pointe des revendications auprès de SENAC et de l’État.
«L’État désavantagé, les Sénégalais aussi»
L’autoroute à péage, ou Autoroute de l’Avenir, selon SENAC, sur le tronçon Patte d’Oie-Pikine-Diamniadio, soit environ 25 kilomètres, a été réalisée avec 140 milliards de francs CFA (214 millions d’euros) répartis comme suit: 79 milliards (120 millions d’euros) de fonds publics sénégalais et 61 milliards de francs CFA (40 millions d’euros) d’Eiffage. D’après l’Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX), c’est un partenariat public privé (PPP) qui donne à SENAC le droit d’exploiter l’infrastructure pendant 30 ans et ce depuis le 1er décembre 2009. À l’issue de cette période, l’autoroute retombera dans le patrimoine public. Ce modèle de PPP, dénommé CET (construction, exploitation, transfert), passe mal auprès du CCUAP.
«Dans sa forme, ce contrat ressemble à un PPP mais en réalité, il n’en est pas un. Sous le régime de l’ex-Président Abdoulaye Wade, notre pays avait investi plus de 85% des ressources qui ont permis le démarrage des travaux», souligne Cheikh Oumar Sy, non sans remettre en cause la légalité même du contrat signé entre l’État et SENAC.
Consultant sénior et expert en économie du développement, l’ingénieur Mbaye Sylla Khouma est encore plus radical contre le modèle PPP accepté par l’État sénégalais face à l’entreprise française.
«Il faut soit casser soit renégocier le contrat de concession à SENAC. Dakar-Thiaroye pour 1.000 francs CFA de péage, c’est indécent pour une autoroute dont l’État a assuré 83% du financement. Ceux qui ont participé aux négociations du côté État seront entendus un jour par un juge», prévient-il sur son compte twitter.
Shine to Lead a eu le plaisir de réunir une nouvelle fois ce vendredi 12 juin 2020 des panélistes de haut niveau, toutes engagées au quotidien autour de la question du développement et de l’automisation des jeunes filles
Shine to Lead a eu le plaisir de réunir une nouvelle fois ce vendredi 12 juin 2020 des panélistes de haut niveau, toutes engagées au quotidien autour de la question du développement et de l’automisation des jeunes filles.
Durant une heure, Fatima Diop Mbaye, Coach certifié, Fondatrice de Ubuntu Executive Coaching, Aida Ndiaye, Facebook Public Policy Manager, Rokhaya Ngom, UNV Specialist - Youth Advocate C4D chez UNICEF ainsi que Ndeye Ndiongue, jeune Lauréate de Shine To Lead se sont notamment interrogées sur les voies et moyens à activer pour booster la confiance et l’estime de soi chez les jeunes filles, dans cette période de déscolarisation pendant laquelle elles sont sujettes à de nombreuses contraintes dont celles liées aux corvées ménagères.
Le Panel était modéré par Rokhaya Solange Ndir, Vice-Présidente de Shine to Lead Shine to lead/Jiggen Jang Tekki, avec la participation de Nayé Anna Bathily, Fondatrice et Présidente de Shine to lead/Jiggen Jang Tekki.
Les « STL talks » sont des rendez-vous bimensuels autours de sessions d’échanges sur l’éducation et l’autonomisation des filles, leur apport sur le développement économique et social de notre pays et le continent africain. Ils rassemblent experts, acteurs engagés, sociologues, économistes, universitaires et acteurs de la société civile, autour de grands thèmes de la vie quotidienne.
À PROPOS DU DJIBRIL DIALLO CITÉ DANS UN SCANDALE DOMANIAL
Je ne pouvais point m'imaginer que cet homme était un diplomate, le Directeur général de l'OnuSida. Je comprends maintenant mieux pourquoi, malgré son statut, il faisait partie de la cour du vieux président
En lisant le quotidien "Enquête" du mercredi 10 juin, je suis tombé comme par hasard sur la photo de Djibril Diallo, celui que l'on présente comme un diplomate et qui serait attributaire d'un bail de 5000 m2 dans le domaine maritime sénégalais. Il m'a immédiatement rappelé un événement : le "sacre" du président Wade, qui avait lieu le 16 mai 2006 à l'UNESCO (Paris). Le vieux président-politicien recevait le Prix de la "Fondation Félx Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix" qui lui était attribué cette année-là. Je ne m'attarde pas sur le lobby dont on disait qu'il était à la base du choix surprenant et contesté porté sur lui. De nombreux observateurs se demandaient ce que le président sénégalais d'alors avait vraiment fait en matière de ''recherche de la paix'' pour mériter ce prix. J'étais de ceux et de celles-là et m'étais exprimé dans une contribution, en particulier pour porter la contradiction au Magazine "Afrique /Diagnostic", numéro 606/juin 2006. Sur six pages abondamment illustrées, le magazine (mensuel) a fait un compte rendu élogieux de la cérémonie qu'il appelait "le double sacre de Me Wade". Il y présentait le vieux politicien comme "un homme hors du commun, respecté chez lui et dans le monde". Il y estimait que "l'opposant du Point E est devenu aujourd'hui le sage de l'Afrique qui poursuit l'œuvre d'un autre sage : Félix Houphouët-Boigny". Peut-être s'agissait-il d'un autre Wade que le nôtre.
Pour revenir à notre Djibril Diallo, en regardant à l'époque le film du "sacre", je me demandais bien qui était cet homme avec bonnet, marchant toujours devant le vieux président, élargissant le passage et applaudissant à tout rompre. Je l'ai retrouvé souvent, jouant exactement le même rôle, à l'occasion des nombreux voyages du président sénégalais à Washington comme à New York.
Je ne pouvais point m'imaginer que cet homme était un diplomate, le Directeur général de l'ONUSIDA. Je comprends maintenant mieux pourquoi, malgré son statut, il faisait partie de la cour du vieux président. Je n'invente rien. De nombreux médias ont couvert l'événement et la vérification de mes propos est facile.
Je répète, à Paris, c'est lui qui ouvrait le chemin au vieux président ou, du moins, était de ceux et de celles qui jouaient ce rôle et se distinguait par ses applaudissements particulièrement nourris.
Cet homme devait bien savoir que le vieux président-politicien était friand de louanges et qu'il pouvait tout obtenir de lui, même un bail de 5000 m2.
J'assume tous mes propos ici et chacun, chacune peut les partager.
LE TALK DE MARIE-ROGER BILOA ET OUSSEYNOU NAR GUEYE
VIDEO
L'ECO, LA NOUVELLE MONNAIE COLONIALE FRANÇAISE
EXCLUSIF SENEPLUS : La pression des nouvelles générations africaines aura-t-elle été décisive pour couper le cordon ombilical ? La monnaie de remplacement du franc CFA est-elle vraiment l’alternative attendue ?
Marie-Roger Biloa et Ousseynou Nar Gueye |
Publication 13/06/2020
Dans ce numéro de ‘‘C’est dit, c’est à faire'', Marie- Roger Biloa reçoit Souleymane Ndao, professeur en économie et finances aux universités de Dakar et de Ouagadougou. Il a effectué un passage académique à la Banque de France où étaient justement stockées 50% des réserves de devises des 8 pays de l'UEMOA qui ont en partage le franc CFA d'Afrique de l'Ouest.
Il est question dans cette émission de la fin annoncée du Franc CFA en Afrique de l’Ouest et actée en deux étapes.
D’abord, par une déclaration des présidents français Emmanuel Macron et ivoirien Alassane Ouattara le 21 décembre 2019 à Abidjan. Ensuite par un vote du parlement français en avril dernier, entérinant cette décision. Cela faisait des décennies que se manifestait la demande accrue pour en finir avec cette monnaie qualifiée, à raison, de coloniale.
La pression des nouvelles générations africaines, renforcées par des voix expertes et même des soutiens étrangers a été décisive pour couper le cordon ombilical. Toutefois, la monnaie de remplacement du franc CFA en Afrique de l’Ouest n’est pas encore née. Même si on connait déjà son nom : l'ÉCO. Un nom disputé par l'UEMOA et la CEDEAO. Alors, quels sont les enjeux de cette réforme à la résistible ascension et les balises à respecter pour la réussir ?
L'invité Souleymane Ndao défriche les pistes de réponse, pour cette première émission d’une série à venir sur le franc CFA, qui accueillera plusieurs experts.
Ousseynou Nar Gueye intervient en éditorialiste invité.
Réalisation et montage par Boubacar Badji.
‘‘C’est dit, c’est à faire'' est un talk de SenePlus en partenariat avec MRB Networks et Tract.
par Khadim Ndiaye
LA PRÉSENCE DÉRANGEANTE DE LA STATUE DE FAIDHERBE À SAINT-LOUIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Déboulonner ce monument, c’est s'affranchir de la colonialité de l'être. Il s'agit pour les Sénégalais et Africains en général de contester une histoire qui a consacré le point de vue du colon
Les nombreuses statues déboulonnées dans le sillage du crime raciste de George Floyd montrent que se jouent aussi une guerre des symboles et une reconquête des imaginaires. Il est contesté cette histoire qui donne la part belle aux racistes, esclavagistes et autres acteurs de la colonisation. Des tortionnaires aux mains ensanglantées ne sauraient être érigés en héros et honorés, proclament des milliers de manifestants indignés. Le symbolisme du bourreau auréolé et dont la statue est gravée dans la pierre ou le bronze a désormais un goût amer.
Le mois de juin est le mois de naissance du conquérant colonial Louis Faidherbe. Le déboulonnage de statues un peu partout dans le monde, nous rappelle que les siennes trônent toujours à Lille en France et à Saint-Louis au Sénégal. Relancer le débat sur ses statues controversées, c’est d’abord rappeler les sinistres exploits de ce conquérant colonial.
En Algérie où il a été envoyé en tant que soldat, Faidherbe, né le 3 juin 1818, y a commis les pires atrocités. Le soldat zélé s'est endurci dans ce pays avant de jouer son match sanglant au Sénégal. Sa technique d’extermination des villages sénégalais est l'aboutissement d'un stage sinistre de perfectionnement criminel sur le sol algérien. C’est sans gêne qu'il fit part à sa mère de ses exploits funestes, dans une lettre envoyée d'Algérie au mois de juin 1851 : « J'ai détruit de fond en comble un charmant village de deux cents maisons et tous les jardins. Cela a terrifié la tribu qui est venue se rendre aujourd'hui. »
La fougue du dangereux persécuteur n'épargna ni humains ni végétaux. C’est pourtant en l’honneur de ce destructeur des jardins de Kabylie qu’est nommé le bel acacia du Sahel : Faidherbia albida.
Lors d’une de ses missions dans les montagnes du Djurdjura en Algérie, le soldat Faidherbe glissa et tomba dans un torrent d’eau glacée. Il souffrira affreusement le reste de sa vie des séquelles de cette chute. À sa mort le samedi 28 septembre 1889 à Paris, son gendre, le capitaine Brosselard, envoie un communiqué à la presse dans lequel il est mentionné : « Le général Faidherbe s'est éteint ce matin à neuf heures un quart des suites d'une longue et douloureuse maladie, contractée en 1847 en Algérie. C'est en effet à cette lointaine époque qu'il faut faire remontrer l'origine de l'ataxie locomotrice dont le général était atteint ».
En 1875, Faidherbe perdit l'usage de ses jambes, vécut sous l'influence d'insomnies qui hâtaient son affaiblissement et subit des crises douloureuses. C'est à la suite d'une crise violente qu'il rendit l'âme. Un des journaux de l'époque nota que son ataxie locomotrice qui dura 43 ans, est un fait sans précédent dans les annales médicales. Cette ataxie s'est compliquée d'hydropisie généralisée qui entraîna une paralysie progressive dans l'accomplissement des fonctions vitales et, dans ses derniers jours, il est entré dans un état comateux qui causa l'engourdissement rapide de toutes ses facultés.
Si l’homme a longuement agonisé, les crimes du conquérant colonial ne sauraient être oubliés. Le devoir de mémoire l'exige.
La méthode punitive de Faidherbe ne laissait que misère et désolation. Quiconque avait l'outrecuidance de résister, il incendiait toute sa bourgade. Un seul résiste, tous payent. Telle était sa devise. Rien ne devait empêcher la machine coloniale d'étaler ses tentacules. C’est ainsi que furent détruites et incendiées beaucoup d’habitations au Sénégal en plus du pillage généralisé du cheptel. C'est dans ce pays pourtant qu'est érigée sa statue sous laquelle est mentionné : « À son gouverneur Louis Faidherbe, le Sénégal reconnaissant ».
Faidherbe a mis en place les bases idéologiques de l’occupation française du Sénégal et de l’Afrique occidentale. Il était le grand acteur de cette entreprise coloniale qui ouvrait une ère d’oppression et d’assujettissement. Son action montre qu’il n'y a pas de « colonisateur de bonne volonté ». Un colonisateur est un acteur d'une idéologie dominante et meurtrière. Le regretté Albert Memmi nous l'a rappelé : « Le colonisateur de bonne volonté est condamné au seul choix qui lui est permis, non pas entre le bien et le mal, mais entre le mal et le malaise ».
Le colonisateur avait un seul objectif : assurer un meilleur contrôle des âmes, des corps et des territoires. La ville de Saint-Louis au Sénégal, elle-même, n’était qu’un élément important de ce contrôle. C’est ce que laisse entendre Napoléon Jérôme, chargé du ministère de l'Algérie et des colonies, dans une lettre adressée au gouverneur Faidherbe, le 22 février 1859 : « La ville de Saint-Louis est la base de notre domination, c'est le point de ravitaillement de nos colonnes expéditionnaires, le chef-lieu de l'administration. Il me paraît donc indispensable d'y créer toutes les ressources qui doivent concourir à faciliter et à assurer l'exécution des mesures relatives à l'extension de notre occupation. »
Même quand Faidherbe conseillait à ses collaborateurs français de s’unir à des femmes indigènes, ce n’était pas d’abord par amour, mais pour supporter l’éloignement et éviter de succomber à la solitude dépressive qui ferait perdre des éléments à l’administration coloniale. L’union avec des femmes indigènes devait donc servir les objectifs de la colonisation. Cela engendra une cascade de relations illégitimes qu'il ne fallait jamais révéler en France de peur de subir des railleries. Faidherbe avait lui-même imposé une grande discrétion à sa relation avec la jeune Diokounda Sidibé, qui avait 15 ans lorsqu’il fit d’elle son « épouse à la mode du pays », comme on disait à l’époque. Pinet-Laprade, bras droit du gouverneur, qui deviendra lui-même gouverneur, suivit le conseil de Faidherbe à la lettre et prit comme femme indigène, Marie Peulh, qu’il présenta en France comme sa bonne.
La colonisation est une « chosification », disait Césaire. Le but de Faidherbe était de fabriquer des automates, de modeler les âmes. Un automate reste à sa place et attend qu'on lui impulse le mouvement. Voilà pourquoi il pouvait écrire, le 2 juillet 1857, dans le rapport de juin de l'instituteur laïc transmis au ministre de la Marine française, que les Noirs sont des « gens dont on fait tout ce qu'on veut en les prenant bien ».
Pour le colonisateur, toute action doit servir la cause coloniale. Ce fut le cas lorsqu’il mobilisa la force des indigènes pour construire des hôpitaux, des routes, des chemins de fer, des ponts, etc. Le poète Aimé Césaire avait « démoli » dans son Discours sur le colonialisme, l’argument de ceux qui avancent que la colonisation est un bienfait, qu’elle a permis de réaliser des ouvrages. Au-delà du fait que ces ouvrages nécessitèrent l’utilisation souvent forcée de bras et de matières premières locales, le poète nous dit que l’entreprise elle-même est une dépersonnalisation : « J’entends la tempête. On me parle de progrès, de “réalisations”, de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d’eux-mêmes. Moi, je parle de sociétés vidées d’elles-mêmes, des cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées. On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemin de fer. Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme. »
La colonisation n'a pas été un progrès mais plutôt un frein. Elle a vidé des sociétés entières de leur essence. C’est ce que comprit aussi Frantz Fanon lorsqu’il nota que pendant des siècles, « l'Europe a stoppé la progression des autres hommes et les a asservis à ses desseins et à sa gloire ; des siècles qu'au nom d'une prétendue "aventure spirituelle" elle étouffe la quasi-totalité de l'humanité. »
Faidherbe est l’initiateur du principe de l'assimilation culturelle au Sénégal. C’est lui qui créa la fameuse École des otages à Saint-Louis, en y faisant inscrire les fils de chefs de villages et de notables ramenés de campagnes militaires sanglantes et des tournées à l'intérieur du pays. L'école a changé de nom en devenant en 1893 l'École des Fils de Chefs et des Interprètes. Les enfants devaient y assimiler la culture française au prix d’une féroce acculturation. Conséquences : de nombreux jeunes passés dans ces écoles, complètement aliénés, se croyaient supérieurs à leurs semblables. Cette mentalité est encore actuelle. On se souvient des propos de feu le journaliste Golbert Diagne regrettant l'époque de Faidherbe où les habitants de Saint-Louis étaient des privilégiés, des « évolués » alors que les autres étaient des « indigènes ». « J'aurais eu encore trente ans, martelait-il, chaque matin je viendrais l'embrasser » [la statue de Faidherbe].
Un des rares à avoir compris le manège était Sidya Léon Diop. Il avait seulement 13 ans lorsque Faidherbe l’emmena à l’École des otages à Saint-Louis puis au Lycée Impérial d'Alger en 1861. Faidherbe lui donna même son prénom « Léon » afin de pousser à l’extrême le processus d’acculturation déjà entamé. À son retour, il devait gouverner selon les ordres de l’administration coloniale. Réveillé de sa torpeur, il rejoignit la résistance, renonça à son nom de colonisé et retrouva le sien : Sidya Ndaté Yalla Diop.
Faidherbe est celui qui s’adonna à des manipulations religieuses et ethniques tout au long de sa présence au Sénégal. Alors que nous savons que les groupes ethniques dans la période précoloniale étaient des ensembles mouvants et perméables, Faidherbe a contribué, par sa manipulation raciologique, à les figer en imposant des catégories rigides. Faidherbe est aussi celui qui célébrait le « guerrier blond logiquement triomphant », chargé de « régénérer la race noire ». Il n'hésitait pas à écrire en 1879, amplifiant les vues racistes de l’École d’anthropologie de Paris, que « l'infériorité des Noirs provient sans doute du volume relativement faible de leurs cerveaux. »
La polémique sur le fameux « dessert » offert aux Tirailleurs sénégalais n'aurait pas existé si Faidherbe n'avait pas créé ce fameux corps de soldats en 1857, motivé qu'il était par des idées racistes. Les Noirs font de bons soldats, écrivait-il en 1859, « parce qu’ils n’apprécient guère le danger et ont le système nerveux très peu développé ».
Mais Faidherbe c’était aussi et surtout les expéditions militaires sanglantes. Il est l’auteur de nombreux crimes. Son bilan est lourd : des milliers de personnes tuées et des dizaines de villages incendiés au Sénégal. Faidherbe n’a pas seulement envoyé des soldats pour massacrer des populations, il a lui-même participé à plusieurs expéditions militaires.
On n'efface pas l'histoire en déboulonnant une statue héritée de la colonisation et qui représente une figure coloniale symbole de l'assimilation aliénante et de méthodes sanguinaires. Une figure qui a tué, massacré, violé, pillé un territoire subjugué sur le plan militaire et dont toutes les réalisations avaient un seul but : consolider les bases matérielles et idéologiques de l’occupation française du Sénégal et de l’Afrique occidentale.
Une statue a une valeur éducative certaine. On exalte par elle une gloire nationale. On rappelle son souvenir et magnifie son œuvre. La statue de Faidherbe est le produit d’un récit, celui de la grandeur de l’entité colonisatrice. « Chaque statue, écrivait Frantz Fanon, celle de Faidherbe ou de Lyautey, de Bugeaud ou du sergent Blandan, tous ces conquistadors juchés sur le sol colonial n’arrêtent pas de signifier une seule et même chose : « Nous sommes ici par la force des baïonnettes».
La statue de Faidherbe à Saint-Louis signifie, pour tous les élèves du Sénégal, le bourreau honoré et glorifié. Elle consacre, aux yeux des enfants sénégalais qui la voient tous les jours, l'humiliation et l'asservissement subis par leurs ancêtres. En l’érigeant au centre de la ville de Ndar, elle participe à la colonisation de l’espace et des imaginaires. Déboulonner une telle statue, c’est s'affranchir donc de la colonialité de l'être et de l’espace.
Si le mois de juin est le mois de la naissance de Faidherbe, il est aussi celui de la disparition du cinéaste Sembene Ousmane (parti un 9 juin 2007). Sembene est l’un des tout premiers à s'insurger contre la statue de Faidherbe à Saint-Louis et les noms de rue célébrant des colonisateurs. En 1978, dans une lettre adressée au président Senghor, il écrivait ceci : « N'est-ce pas une provocation, un délit, une atteinte à la dignité morale de notre histoire nationale que de chanter l'hymne de Lat Joor sous le socle de la statue de Faidherbe ? Pourquoi, depuis des années que nous sommes indépendants à Saint-Louis, Kaolack, Thiès, Ziguinchor, Rufisque, Dakar, etc. nos rues, nos artères, nos boulevards, nos avenues, nos places portent-ils encore des noms de colonialistes anciens et nouveaux ? Notre pays n’a-t-il pas donné des femmes et des hommes qui méritent l'honneur d'occuper les frontons de nos Lycées, collèges, théâtre, université, rues et avenues, etc. ? »
En dénonçant la statue et les noms de rues, il s’agit pour les Sénégalais et Africains en général de contester une histoire qui a consacré le point de vue du colon et sa version des choses. La bataille contre les symboles est engagée. Elle ne suffit pas. Elle doit déboucher sur un combat plus vaste : la nécessaire décolonisation des rapports politiques et économiques avec les anciennes métropoles.
L'Afrique doit ÊTRE avant d'AVOIR, disait le regretté historien Joseph Ki-Zerbo.
"J'AI CONNU TOUTES LES GALÈRES"
Propulsé au devant de la scène par l'actualité, le patron d’Akilee, Amadou Ly, demeure une énigme pour nombre de Sénégalais. Derrière le garçon bon chic, bon genre, résonne encore un passé tumultueux plein d’enseignements. Portrait
Secoué par de fortes turbulences, le directeur général d’Akilee, Amadou Ly, demeure une énigme pour nombre de Sénégalais. Derrière le garçon bon chic, bon genre, résonne encore un passé tumultueux plein d’enseignements. Très gêné de parler de lui-même, il refuse catégoriquement d’aborder certaines étapes décisives de sa vie.
‘’Que ça soit clair. Je ne peux parler que d’Akilee et de mon parcours à partir du Baccalauréat. Pour la séquence d’avant-Bac, je le ferai peut-être, mais à des moments plus appropriés. Je ne veux pas que les choses soient trop personnalisées…’’. C’était la condition à accepter pour décrocher un entretien avec Amadou Ly, dans l’optique d’échanger sur la trajectoire de ce ‘’génie’’ inconnu du grand public, il y a peu.
Fondateur d’Akilee, start-up sénégalaise spécialisée dans le développement de solutions digitales dédiées à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables, l’ancien pensionnaire du lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque avait, auparavant, décliné notre demande.
Aujourd’hui, alors que les nuages continuent de s’amonceler sur la tête de son bébé, l’homme reste droit dans ses bottes. Sans appréhension particulière sur son avenir ! ‘’Weurseuk, dit-il stoïquement, Yalla moko yoor. A la kouli haal, tu auras ce que tu dois avoir. Moi, c’est comme ça que je conçois les choses’’. Avec beaucoup de sérénité et d’humilité, il ajoute : ‘’Pour être issu d’une famille très pauvre, pour avoir vécu pendant des années dans les difficultés, je n’ai pas d’appréhension sur ce qu’est la galère… Parce que je l’ai déjà connue. C’est comme quelqu’un qui a déjà connu la mort et qui revient à la vie. S’il doit encore mourir, peut-être qu’il ne va pas l’appréhender comme quelqu’un qui n’a jamais connu cet état. Dans ma vie, j’ai connu toutes les galères’’, déclare le DG d’Akilee.
Sous les feux de la rampe depuis quelques mois, le docteur-ingénieur en physique, un des rares, pour ne pas dire le seul Sénégalais à avoir travaillé dans la construction d’une centrale nucléaire, se rappelle les péripéties de son retour au pays natal, suite à l’accession de Macky Sall à la magistrature suprême. Dans la foulée, le nouveau président lance un appel aux Sénégalais d’ici et d’ailleurs pour la construction du pays.
De Paris, l’ancien d’Electricité de France (EDF) décide d’abandonner confort, privilèges et carrière pour répondre à l’appel de la patrie. Le premier grand obstacle fut le refus diplomatique de certains membres de son proche entourage, particulièrement de sa maman, femme au foyer. Amadou Ly s’en souvient, le sourire en coin. ‘’Je me rappelle que ma mère me demandait : ‘Est-ce que tu as bien réfléchi à ce que tu veux faire ?’ Est-ce que… Est-ce que… Elle avait fini par me dire : ‘Si ça ne dépendait que de moi, tu allais encore rester quelque temps.’ J’avais compris que c’était une façon de dire non, sans vouloir dire non. Mais l’appel du pays a finalement pris le dessus sur toutes les autres considérations’’.
Sur plusieurs options à lui offertes, le jeune ingénieur, alors âgé de moins de 30 ans, choisit le moins assuré : l’entrepreneuriat. D’abord, c’est i-NES qui ne faisait que l’ingénierie-conseil, ensuite la fameuse Akilee qui ambitionne ou ambitionnait, dans un proche avenir, d’aller à l’assaut du marché sous-régional et régional. ‘’En 2022, disait sans complexe le fondateur de la start-up, Akilee sera le partenaire clef des opérateurs électriciens de la CEDEAO, pour les aider à mieux comprendre et servir leurs clients, dans une dynamique de digitalisation de leurs processus’’.
Comment est née Akilee
A l’origine, il y avait juste un boitier, un costume et une pizza. Aujourd’hui, il y a Akilee (intelligence, en pulaar), la langue de son fondateur Amadou Ly. Pour en comprendre la genèse, il faudra remonter en 2014, quand il n’y avait ni Senelec ni Etat du Sénégal, encore moins Mouhamadou Makhtar Cissé. Toute une histoire contée, avec fierté, par le ‘’self made man’’. Il précise : ‘’… i-NES a été notre première entreprise, quand je suis rentré au Sénégal. Je l’avais mise en place avec Victor Ndiaye du cabinet Performance Group. Nous faisions juste dans l’ingénierie-conseils. En 2014, j’ai décidé de faire évoluer les activités pour développer des solutions informatiques permettant de suivre les consommations d’énergie. Ça reste du conseil comme avant, mais du conseil en temps réel et pour plus grande masse.’’
Il lui fallut ainsi le fameux boitier qui permet de récupérer les données des consommations d’énergie, ainsi qu’un bon informaticien. Homme farci de grandes ambitions, Amadou savait où trouver le précieux outil, mais n’avait encore aucune idée sur son futur informaticien. Sur le chemin de la France, son ami Samba Laobé Ndiaye lui demande de lui apporter des costumes qu’il avait laissés au Gabon et qui lui ont été ramenés à Dakar. Parti pour remettre les costumes à Samba Laobé, après avoir acheté le boitier chez son partenaire à Paris, le jeune entrepreneur était loin de se douter qu’il allait trouver chez ce dernier l’informaticien qui devait compléter l’embryon Akilee.
‘’En fait, par un pur hasard, quand j’ai débarqué chez Samba, je suis entré chez lui avec le boitier que j’aurais bien pu laisser dans la voiture. Entre ingénieurs curieux, il m’a demandé ce que c’est ce boitier. Je lui ai alors expliqué ce que je voulais faire. Je l’informais en même temps qu’il me faut juste un bon informaticien. Et pendant que je lui disais ça, je me suis immédiatement souvenu que Samba est un très bon informaticien’’, confie le spécialiste.
Ainsi, ce qui était parti pour un court tête-à-tête, juste pour rendre le colis, a été transformé en séance de travail de plusieurs tours d’horloge. ‘’Nous avons fini vers les coups de 22 h. Et comme son épouse n’était pas là, nous avions acheté des pizzas pour le dîner. C’est sur le carton de cette pizza qu’on a commencé à esquisser ce qu’étaient les premiers schémas de ce qui allait devenir Akilee. Walahil anzim !’’, insiste le Hal Pulaar profondément enfoui dans ses racines.
Le duo se joint ainsi au célèbre Victor Ndiaye pour mettre en place la start-up, toujours sous le label i-NES. L’enfant de Keur Massar se plait d’ailleurs à rappeler qu’avant d’avoir Senelec dans son giron, il avait commencé à travailler avec la Sonatel, dont il gère des centaines de sites depuis 2016. Avec la société nationale d’électricité, les négociations avaient commencé en 2015, sous le règne de Pape Dieng, avant d’être finalisées sous le magistère de son successeur Mouhamadou Makhtar Cissé. A ceux qui soutiennent qu’il n’apporte rien de nouveau à la société d’électricité, il rétorque : ‘’D’abord, dire qu’on n’apporte rien de nouveau est archi-faux.
On fait des choses que Senelec n’a jamais fait jusqu’à notre arrivée. Rien que le fait d’apporter des services de suivi de la consommation pour les clients, Senelec ne l’a jamais fait. Ce que Senelec faisait, c’est collecter des données pour faire sa facturation…’’ Le dire, ce n’est nullement remettre en cause les compétences qu’il y a dans cette entreprise, tient-il à préciser. ‘’Savent-ils faire ou non ? Moi, je suis la première personne à reconnaitre qu’il y a des ingénieurs très compétents, à la Senelec, pour faire. Mais la question c’est de voir s’il s’agit de leur métier. En fait, ce n’est tellement pas leur métier qu’ils ont signé un contrat avec une compagnie chinoise qui s’appelle Kaifa, depuis 2014, pour gérer les clients grands comptes. Encore une fois, nous faisons plus que ce que faisait cette entreprise chinoise. D’ailleurs, je me demande pourquoi, tant que c’était la Chinoise, personne ne disait absolument rien.’’
Né à Dakar, il y a 38 ans, ayant grandi entre Guédiawaye, Rufisque et Keur Massar où habite sa famille depuis 24 ans, le DG d’Akilee a eu comme premier client au Sénégal le groupe NMA Sanders avec son PDG feu Ameth Amar. C’est un auditeur qui vendait la mèche, lors de son passage au ‘’JDD’’ d’iRadio, récemment. Ce dernier affirmait l’avoir vu tirer des câbles dans l’entreprise du défunt milliardaire. ‘’C’est vrai que ce témoin semblait bien me connaitre’’, confie-t-il très décontracté. Avant d’enchainer : ‘’NMA a effectivement été le premier client qui m’a payé. J’avais rencontré feu Ameth Amar à Espace Japoo - un réseau pour favoriser les rencontres et échanges entre cadres sénégalais établis en France. Il était, une fois, notre invité. Quand je suis rentré, je l’ai appelé pour lui proposer mes services et il m’a donné tout de suite ma chance. Aujourd’hui même (vendredi dernier) on a reçu un bon de commande de NMA Sandres’’.
Pour ses amis d’enfance, ses camarades de classe au lycée Abdoulaye Sadji où il a eu son Baccalauréat au début des années 2000, Amadou Ly est tout simplement un crac, une fierté pour toute une génération. ‘’On était dans la même classe, en 1re S2, avant d’être séparés en terminale. Il était déjà un crack, très bon partout, surtout dans les matières scientifiques, en Maths et PC. Il faisait partie de ceux qui participaient le plus aux cours. Il avait toujours de très, très bonnes notes. Sauf en allemand où on peinait un peu avec Mme Sembène’’, se remémore Souleymane Sèye, nostalgique.
Passionné d’informatique, de basket, Amadou était aussi ‘’the best’’, lors des jeux de Formule 1. ‘’Il faisait toujours partie des premiers dans ce game. Mais en basket, il était un piètre joueur, même s’il aimait bien’’, renchérit le technicien de labo dans une clinique sise à Rufisque.
Avec Amadou Gassama, Issa Dieng et Camara, tous devenus de grands scientifiques par la suite, ils étaient presque tout le temps ensemble, entre le lycée, la place Gabard de Rufisque et Ndeunkou chez Souleymane. ‘’C’est un homme très sociable. Un génie pur et dur ; c’est vraiment une fierté pour notre génération’’, se réjouit le Rufisquois.
Titulaire d’un doctorat en physique en 2009, Amadou Ly avait rejoint l’Institut polytechnique de Grenoble en 2003. En 2006, il est recruté par EDF qu’il va quitter 7 ans plus tard. Un long chemin parsemé d’embûches. Avec humilité, il précise : ‘’C’est vrai que ce n’était pas facile. Mais, il n’y a rien d’extraordinaire. Presque tous les étudiants sénégalais en France vivent la même chose. Commencer les cours à 8 h, terminer à 18 h ; démarrer le MacDo à 19 h pour terminer à 23 h, ça fait quand même des journées assez longues pendant 4 ou 5 ans ; jusqu’au cycle d’ingénieur. Ce n’est qu’à partir du doctorat que tu commences à gagner suffisamment d’argent pour ne pas avoir besoin de travailler à côté pour prendre en charge le loyer, la nourriture…. Sans oublier qu’on commence à envoyer de l’argent au Sénégal, dès qu’on commence à travailler.’’
Sur la page Facebook de Souleymane Sèye, les messages de soutien et de sympathie ont explosé après un petit message de soutien au camarade de classe qu’il n’a plus revu depuis plus de 20 ans. Toutefois, sur la page comme au niveau de l’opinion publique en général, Amadou est loin de faire l’unanimité. Lallia Ebène Sarr ne se gêne pas : ‘’On aime bien son parcours, mais nous aimons plus ce qui nous appartient, la patrie, notre cher Sénégal. Qu’il réussisse, c’est une fierté. Mais que le Sénégal soit debout, c’est encore mieux.’’ Pendant ce temps, ses camarades invoquent surtout son patriotisme, son talent, sa piété pour bétonner sa défense. ‘’Je l’ai connu très correct, pieux et talentueux. Il n’a besoin de personne pour réussir’’.
Orienté vers les nouvelles technologies, dans les services énergétiques innovants, Akilee arrivait pourtant à créer une grande émulation auprès de la diaspora sénégalaise, de par ses ambitions, la qualité de ses projets, leur envergure, les défis à relever… ‘’Des gens sont prêts à renoncer à leur équilibre, à leurs perspectives à l’étranger, pour revenir dans notre pays où il y a aussi des défis énormes. Honnêtement, si ce n’était que pour l’argent, nous ne serions jamais rentrés. Nous nous sentions très bien là où on était’’.
A tous les jeunes, il recommande : ‘’Il faut juste croire en soi. L’école est là. La chance est là pour tout le monde. L’essentiel est de travailler avec professionnalisme et abnégation. Si tu es menuisier, fais-le avec la plus grande rigueur pour être parmi les meilleurs. Si tu es balayeur, fais-le avec la même rigueur. Si tu es étudiant, il faut se donner au maximum pour réussir.’’ Pour ce qui est de son sort, Souleymane Sèye est très optimiste : ‘’De toute façon, dit-il, on peut tuer Akilee, mais personne ne pourra tuer ce qu’Amadou a dans le cerveau.’’
COMMENT SORTIR DE LA SPIRALE RACISTE AUX ETATS-UNIS
La vague anti-raciste née de la mort de George Floyd peut-elle changer fondamentalement la donne ? Quelles sont les réformes structurelles nécessaires dans le contexte des campagnes électorales ? René Lake en débat sur VOA
L'Amérique et vous, c'est un condensé de la vie aux Etats-Unis en 25 minutes avec, au menu, la politique intérieure et les problèmes de société vus sous l’angle américain et africain.
Au menu de cette édition, la question du racisme aux Etats-Unis remis au goût du jour depuis le meurtre de l'Afro-américain George Floyd, par un policier blanc. Les invités débatent notamment des réformes qui pourraient être envisagées pour rompre avec les inégalités raciales dans la police.
CAHIER D’UN RETOUR AU VILLAGE NATAL
Après près de 30 ans d’errance, les populations du village de Bissine, situé dans la commune d’Adéane, sont aujourd’hui sur le point de rentrer chez elles.
Ibou MANE (Correspondant) |
Publication 13/06/2020
Après près de 30 ans d’errance, les populations du village de Bissine, situé dans la commune d’Adéane, sont aujourd’hui sur le point de rentrer chez elles. Ce projet de retour maintes fois différé à cause de l’insécurité qui régnait dans cette zone frontalière avec la Guinée Bissau va bientôt se concrétiser après que l’Armée a réussi à sécuriser le secteur, en y occupant les différentes positions stratégiques. L’espoir se lève au Sud !
C’est une date gravée dans les mémoires : A la veille de la rentrée scolaire prévue le 9 octobre 1992, les combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) ont fait irruption dans le village de Bissine. Une journée noire pour les populations locales qui ont ce jour-là vécu des violences, des pillages, avec à la clé six morts et des blessés.
Touchées dans leur chair, transis de peur, les villageois entament un exode massif et tournent le dos à leur terroir pour aller se réfugier dans d’autres contrées comme Adéane, Ziguinchor, Sédhiou et Kolda et en Guinée Bissau, en Gambie. Une longue période d’errance, provoquée par des activités de guérilla des combattants d’Atika perpétrées contre les populations civiles, ponctuée par des tentatives de retour au bercail qui se seront révélées infructueuses. Cette situation semble désormais se conjuguer au passé dans la zone sud-ouest du département de Ziguinchor, sécurisée par l’Armée. Cette contrée qui polarise les villages déplacés des communes de Boutoupa Camaracounda et d’Adéane était soumise aux assauts des combattants d’Atika et des bandes armées qui y faisaient régner leurs lois depuis plusieurs décennies.
Mais il y a près de deux mois, l’Armée a engagé une vaste opération de sécurisation dans ce secteur du département de Ziguinchor, frontalier avec la Guinée Bissau voisine. Une dynamique qui s’est soldée par l’installation d’une importante base militaire à Bindjalou Manjacque, commune de Boutoupa Camaracounda ; et ce, avant de prendre possession de Bissine, une localité de la commune d’Adéane, abandonnée par ses populations en 1992 du fait de la crise. Sur place, l’Armée tient deux zones stratégiques, car Bissine et Bindjalou Manjacque sont des passages obligés pour accéder au niveau des départements de Ziguinchor et de Goudomp, voire en Guinée Bissau voisine. En plus, elle a réussi à établir dans la zone un cordon sécuritaire pour empêcher aux bandes armées de pénétrer dans la zone sénégalaise et d’en sortir comme elles l’auraient souhaité.
Cette présence militaire va permettre de lutter contre vol de bétail très récurrent au niveau de cette bande frontalière. S’y ajoutent des enjeux liés également à la coupe illicite de bois, à la culture de chanvre indien et à l’insécurité ambiante notée lors de chaque campagne d’anacardes. Une période de récolte de noix de cajou qui mobilise les communautés locales avec son lot d’exactions et de violences perpétrées par des bandes armées sur les populations civiles.
L’autre enjeu de taille pour l’Armée qui a fini d’imposer ses bases dans l’arrondissement de Niaguis est surtout de favoriser le retour au bercail des populations de Bissine et environs. Des populations déplacées qui aspirent de plus en plus à un retour au niveau de leurs terres qui regorgent d’énormes richesses économiques longtemps exploitées par des bandes armées. A la faveur des dispositifs sécuritaires mis en place par l’Armée qui a investi la zone sud-ouest du département de Ziguinchor, les populations, qui ont payé un lourd tribut à ces longues années de conflit retrouvent le sourire.
Bissine, le martyr, n’attend que le signal de l’Etat pour retrouver ses habitants. «On est mieux que chez soi», racontent-ils. Les populations de Bissine, village situé à une quarantaine de kilomètres de Ziguinchor, piaffent d’impatience de retourner au bercail après près d’une trentaine d’années d’errance. Cette fois-ci, elles espèrent que la tentative sera conclue par un succès : Programmé en mars 2008, puis en janvier 2015, elle s’est soldée par des échecs. Une initiative qui porte d’ailleurs l’empreinte de l’Union pour la réhabilitation et la reconstruction du village de Bissine (Urb) qui multiplie les rencontres pour trouver une solution à un retour définitif et paisible au niveau de leur terroir. Entretemps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Bissine, seule localité de la commune d’Adéane frontalière de la Guinée Bissau, totalisait près de 1 000 âmes et plus de 100 ménages lors du dernier recensement effectué avant le déplacement des populations vers les années 90. Désormais, il s’agit d’autres générations qui rêvent de retrouver les terres de leurs aïeuls qui ont fait leurs humanités entre les quartiers Albondy, Bissine-Baïnounk, Tenda et Dianna.
A l’image de tous les villages de la Casamance naturelle, toutes les ethnies y ont cohabité dans la plus grande convivialité en se contenant de l’agriculture vivrière. C’est aussi grâce aux Services des Eaux et forêts et de l’agriculture que Bissine dispose en outre d’une forêt dense constituée en grande partie de tecks (exploitation du projet forestier 1950-1988) et qui, à nos jours, fait l’objet de convoitise et d’exploitation abusive aussi bien des populations civiles que des combattants du Mfdc. Agressée par une mafia, cette forêt classée, la seule de tout l’arrondissement de Niaguis, a été pillée dans une impunité sidérante.
L’Armée rallume l’espoir
Ainsi à la faveur de l’installation de l’Armée dans cette contrée, les populations de Bissine et environs sont plus que jamais d’avis que le retour dans leur village d’origine apparaît aujourd’hui comme une nécessité. Et pour cause ? Les conditions précaires dans lesquelles elles vivent loin de leur environnement naturel n’ont cessé d’alimenter ce fort désir de retour afin de pouvoir exploiter leurs terres et améliorer leurs conditions de vie. Un projet de retour longtemps différé à cause de la présence des mines, des cantonnements rebelles.
Bref, par l’insécurité. Ainsi après sa possession par l’Armée il y a près de deux mois, la localité, à nouveau visible sur la carte, semble enclencher le processus de retour de ses fils. «Pendant 28 ans, les gens ont tenté plusieurs expériences de retour sans succès. Nous espérons que celle-ci sera la bonne, étant donné que l’Armée a cette fois-ci devancé les populations chez elles. Et nous avons espoir que dans les mois à venir, nous verrons ce retour effectif des populations», confie l’édile d’Adéane Ibou Diédhiou. Un espoir suscité par cette volonté de l’Etat qui, à travers l’Armée et certains de ses démembrements tels que l’Agence nationale de relance des activités socioéconomiques en Casamance (Anrac), est en train de prendre toutes les dispositions pour sécuriser cette zone et maximiser les chances d’un retour des populations. «Nous remercions l’Armée pour ces initiatives qui sont prises ainsi que les autorités administratives et territoriales et tous les partenaires engagés dans ce processus d’accompagnement de ces populations», renchérit le directeur technique de l’Anrac. Ismaïla Diédhiou poursuit : «Si beaucoup de villages étaient dans les dispositions de rentrer, les 2/3 ne pouvaient hélas le faire du fait de l’insécurité qui régnait au niveau de ces terroirs. Mais aujourd’hui avec les nouvelles positions que l’Armée a occupées, il y a eu une évolution de la situation sur le terrain.»
Cette position est confortée par le sous-préfet de Niaguis, Richard Birame Faye, qui a déploré les conditions difficiles et inhumaines auxquelles étaient soumis les réfugiés sénégalais en Guinée Bissau. «Le moment est venu de créer les conditions pour un retour apaisé de toute cette frange de la population au niveau de leur terroir», plaide-t-il.
Bissine attend le feu vert de l’Etat
Déplacées depuis 1992, les populations de Bissine n’attendent donc aujourd’hui que le signal de l’autorité pour regagner leur terroir. Un processus de retour qu’elles comptent d’ailleurs matérialiser pendant cet hivernage en cours. Signe de ce processus déjà enclenché, les populations ont entamé depuis plusieurs semaines des opérations de nettoyage, de désherbage et d’élagage de leur village abandonné depuis 1992 et envahi aujourd’hui par les arbres et des herbes sauvages, du gibier. «Avec l’opération de sécurisation que l’Etat a engagée pour permettre le retour des populations, l’Armée a sollicité la mobilisation des populations pour le nettoyage de la zone», déclare Malamine Diédhiou, natif de Bissine, mais résidant à Ziguinchor. Un acte communautaire initié par l’Armée et qui mobilise deux fois par semaine toutes les Bissinois installés dans la commune d’Adéane, de Ziguinchor, Goudomp et de Sédhiou. «Des populations viennent régulièrement le week-end pour des opérations de nettoyage en attendant leur retour définitif au bercail», confirme à son tour le sous-préfet de Niaguis. Et ce fut le cas le dimanche dernier où ils étaient plusieurs centaines de jeunes, de femmes et d’adultes de Bissine venus de plusieurs contrées défricher leur village et leurs anciennes habitations abandonnées.
Certains comptent d’ailleurs aménager des abris provisoires pour s’installer provisoirement en attendant le grand retour. Une initiative accompagnée par les populations des villages riverains, mais également par les autorités administratives, territoriales et par l’Anrac. «Grâce au redéploiement de l’Armée dans la bande frontalière, l’Anrac est disposée à accompagner les populations de Bissine. Et ces opérations de désherbage, de nettoiement, c’est en quelque sorte une préparation à la réinstallation de ces populations», précise Ismaïla Diédhiou.
Dans ce sillage, la direction a initié avec les autorités administratives, territoriales, la société civile, les projets et programmes publics une démarche unique et inclusive afin d’identifier les besoins des communautés affectées par le conflit. «C’est ce qui fait que nous avons réagi aussi promptement pour accompagner les populations de Bissine par rapport à leurs besoins de l’heure ; et ce, dans le cadre de l’appui qu’elles apportent à l’Armée», renchérit Ismaïla Diédhiou. «Cette aide est venue à son heure, car tous ces vivres permettront aux populations de mener à bien ces opérations de nettoyage et permettront également à ceux qui vivent dans d’autres villages de mener leur confinement en toute sécurité», martèle Richard Birame Faye. «Aujourd’hui, tous les efforts se concentrent sur cet objectif d’accompagner les populations dans ce processus de retour de la paix.
Pour ce faire, je compte saisir le ministère du Développement communautaire dans le cadre du programme transfrontalier, Puma, qui a laissé en rade la commune d’Adéane. Ce serait l’occasion d’intégrer Bissine dans ce programme pour faciliter le retour des populations dans leur localité ; localité où l’école a presque disparu, avec une structure sanitaire non fonctionnelle et où l’accès à l’eau potable et autres services sociaux de base sont devenus une nécessité», confesse le maire d’Adéane. Alors que la situation est sur le point de connaître une fin heureuse, il faut panser certaines plaies et relancer le dialogue communautaire pour concrétiser ce projet de retour des habitants qui ont quitté leurs terres pendant près de 30 ans. «Il s’agit de populations dispersées et dont les rapports, distendus au fil du temps, n’ont pas été rétablis depuis longtemps et qu’il faut aider», conseille M. Diédhiou. Il parle d’un début qui ravivait l’espoir dans ces hameaux pillés par plusieurs décennies de conflit armé. «Ce qui se fait à Bissine est le début d’un processus, car d’autres localités comme Bindjalou s’organisent également et se préparent au retour. Donc, il faut pour cela une dynamique communautaire. Et pour ce faire, il faut que les populations, dans cet élan, travaillent avec l’ensemble des acteurs», estime Ismaïla Diédhiou.
Même son de cloche du côté de Ibou Diédhiou. Lequel plaide également la sensibilisation des communautés. «La particularité de Bissine est que la localité dispose de quatre grands quartiers dont chacun se singularise par son caractère ethnique. Donc, il va falloir qu’on travaille d’abord avec les populations afin de les préparer à la paix, à la cohésion sociale afin de permettre à l’Etat de les accompagner», avance-t-il.
Natif de Bissine, Malamine Diédhiou insiste sur la nécessité de la sensibilisation, du dialogue et de l’engagement communautaire. «Après l’opération de sécurisation menée par l’Armée pour permettre le retour des populations, celle-ci a sollicité notre mobilisation pour le nettoyage de la zone. Malgré l’espoir, la peur n’a pas disparu dans le Sud à cause de la présence de certains éléments du Mfdc qui veulent chahuter ce processus qui marque le retour de l’Etat dans certaines zones.» Perturbés par la dynamique actuelle, des combattants du Mfdc menacent de saboter le processus : «Ils estiment que ce sont les populations de Bissine qui ont sollicité le concours de l’Armée pour une intervention dans la zone. Ce qui est contraire à la réalité, car l’Armée a été d’abord à Bindjalou avec de s’installer à Bissine. Actuellement nous sommes victimes de menaces. C’est pourquoi nous invitons l’Etat à continuer à renforcer et à sécuriser la zone», dit Malamine Diédhiou. Mais il espère que l’Etat va garder le cap pour concrétiser cette ambition : «Il y a Singhère, Boussoloume entre autres qui attendent encore leur retour.»
La Casamance, meurtrie par des années de conflit, ne peut retrouver le fil de son existence normale sans la résolution de la lancinante question des déplacés. Ce retour programmé au bercail des populations qui avaient fui leur village dans un climat de terreur est un pas de géant vers la paix en Casamance.
En réalité, elle est souvent tributaire des enjeux socioéconomiques et des intérêts divergents des parties prenantes à ce conflit. D’ailleurs, la dernière fusillade de Bilass, qui a fait trois blessés à Boutoupa Camaracounda et l’explosion d’une mine à Bissine Albondy, ayant occasionné la blessure d’un soldat, sont venus rappeler à nouveau qu’en Casamance les chemins menant vers la fin du conflit sont tortueux et parsemés d’embûches.
Plaidoyer Pour l’Anrac
L’édile d’Adéane a interpellé davantage l’Anrac, agence exclusivement créée pour la Casamance, afin qu’elle puisse accompagner les populations dans ce processus de retour de la paix. «Je reconnais que les ressources de l’agence sont limitées, mais ne serait-ce que pour le retour du village de Bissine, l’Anrac doit être en première ligne pour accompagner cette dynamique», soutient-il. D’ailleurs en bon avocat de l’Anrac, Ibou Diédhiou entend mener le plaidoyer pour que cette agence soit dotée de suffisamment de moyens afin qu’elle puisse mener à bien sa mission. «Depuis des années, l’Anrac ne reçoit plus un budget consistant dans le cadre de l’investissement, car elle a juste un budget pour le fonctionnement. On ne peut créer une agence spécifiquement pour la région naturelle de la Casamance, solliciter le retour des populations et ne pas mettre les moyens financiers nécessaires à la disposition de celle-ci. Et si l’Etat n’est pas dans les dispositions de mettre les moyens, autant supprimer l’agence», dit le patron du Conseil municipal d’Adéane. Ibou Diédhiou constate pour le regretter : «C’est depuis l’avènement au pouvoir du Président Macky Sall qu’on ne sent plus l’Anrac dans sa mission régalienne ; celle qui consiste à réinsérer les populations déplacées, à aller chercher les réfugiés et à aider les mutilés de guerre à se soigner. Et je lance un appel au chef de l’Etat afin qu’il mette un budget consistant à la disposition de l’Anrac afin qu’elle puisse mener à bien la mission qui lui est assignée.».
MBAYE NIANG EN CONFLIT AVEC SON COACH
Le désir du Séégalais de rejoindre l’Olympique Marseille n’est plus un secret. L’attaquant a clairement signifié à ses dirigeants qu’il souhaiterait quitter le club
Le désir de Mbaye Niang de rejoindre l’Olympique Marseille n’est plus un secret. L’attaquant international sénégalais a clairement signifié à ses dirigeants qu’il souhaiterait quitter le club. Et selon le journaliste Florent Germain de RMC, l’ancien joueur du Milan AC n’est plus en bons termes avec son coach.
A la recherche d’un joueur pour étoffer son secteur offensif, l’Olympique de Marseille a fait de Mbaye Niang sa priorité. Cela tombe bien, l’international sénégalais veut quitter Rennes qui ne le retiendra pas en cas de belle offre lors de ce mercato estival. Les planètes semblent donc alignées pour un transfert du Sénégalais à Marseille. Toutefois, la situation financière du club phocéen ne permet pas à Jacques-Henri Eyraud de se positionner dès maintenant pour recruter l’homme aux 15 buts toutes compétitions confondues en Bretagne cette saison. Sur l’antenne de «RMC», le journaliste Florent Germain en a dit plus sur ce dossier qui devrait durer de longues semaines avant de se décanter. A l’en croire, le courant ne passe plus entre Mbaye Niang et son coach Julien Stéphan. «Il n’y a pas de négociations entre dirigeants. Par contre, le joueur a parlé avec ses dirigeants. Ses relations seraient très compliquées avec Julien Stephan. En fin de saison, il s’est entretenu avec la famille Pinault pour discuter de son avenir. Il aurait annoncé son envie de partir et le club serait prêt à le vendre pour une somme acceptable», a révélé le journaliste.
MARSEILLE FAIT PATIENTER MBAYE NIANG !
Selon Forent Germain, il se murmure notamment que l’OM attend les éventuelles sanctions du fair-play financier à son égard avant de passer à l’offensive pour recruter Mbaye Niang. «Du côté de Marseille, on me dit qu’on a dit à Niang qu’il devrait être patient. Qu’il y a une situation financière, des échéances importantes, le fair-play financier», détaille Florent Germain. Ainsi, avec une telle situation, l’international sénégalais devra prendre son mal en patience. «Il faudra passer ces étapes-là avant une offre. On imagine que si ça doit se faire, l’OM n’ira pas plus loin que 15 à 18 millions d’euros. Et ce serait un paiement échelonné quoi qu’il arrive», a expliqué le correspondant permanent de la radio à Marseille. Reste maintenant à voir si Marseille, qui accuse un important déficit financier, sera sanctionné par l’instance européenne dans les semaines à venir. Auteur de 15 buts cette saison (toutes compétitions confondues), Mbaye Niang est suivi par plusieurs formations européennes. En plus de Marseille qui en fait une cible prioritaire, le Sénégalais aurait des touches en Angleterre. Il y a quelques jours, des formations comme Brighton ou encore Tottenham avaient été annoncées. Le joueur formé à Caen (France) se dirige vers un été agité.
«ON ETAIT A DEUX DOIGTS DE COMMENCER LA VENTE DES BILLETS»
De l’avis de Amadou Gallo Fall, tout est prêt pour l’organisation du tournoi Africa League Bal (Bal),
La prestigieuse Ligue américaine était sur le point de lancer un tournoi regroupant des équipes de douze pays du continent africain à Dakar. Mais avec la situation actuelle que traverse le monde, Amadou Gallo Fall et son équipe ont repoussé la date d’ouverture de cet événement. Selon le président, ils étaient presque sur le point de vendre les billets.
L’apparition de la Covid- 19 dans le monde a mis toutes les activités sportives à l’arrêt. C’est dans ce cadre que la ligue américaine a décidé de repousser l’ouverture du tournoi Africa League Bal (Bal). Mais de l’avis de Amadou Gallo Fall, tout est prêt pour cet événement. «Les douze équipes étaient prêtes, les salariés recrutés, le stade réservé. Nous sommes prêts, nous continuons de travailler en coulisses, nous n’avons pas ralenti. On était à deux doigts de commencer la vente des billets», assure M. Fall au journal «Le Monde».
Revenant sur le choix de l’Afrique, Amadou Gallo Fall affirme que le continent est le nouveau «playground» pour le géant américain. «C’est le continent le plus jeune au monde, il a une affinité avec le produit que nous proposons. Notre produit allie la musique, la mode, la technologie et le divertissement. Et c’est un continent qui a également énormément de talents athlétiques. Voilà pourquoi, on a choisi l’Afrique. C’est là qu’on voit le plus grand potentiel et les opportunités pour attirer les fans», a-t-il expliqué.
Cette ligue, regroupant des équipes de douze pays (Sénégal, Mali, Algérie, Egypte, Maroc, Cameroun, Mozambique, Rwanda, Tunisie, Madagascar, Angola et Nigeria), a pour but de former les jeunes talents africains. «On ne peut pas lésiner sur les moyens si on veut changer la donne et former une expertise locale. Le but de la BAL est de créer une véritable industrie autour du basket. C’est tout un écosystème qui va se professionnaliser. C’est un investissement considérable de notre part. On a une approche sur le long terme, on est là pour toujours. On pose des jalons en y allant étape par étape», a-t-il ajouté.
De l’avis de Amadou Gallo Fall, l’idée de la Bal n’est pas de créer un pont entre les Etats-Unis et l’Afrique où les clubs de la NBA viendraient recruter des joueurs locaux. «Il y aura de la détection, mais je ne veux pas donner l’impression qu’on est en Afrique pour servir de tremplin», répond M. Fall. «Ce que je veux, c’est développer des héros du continent qui vont inspirer les plus jeunes. Quand ces jeunes verront ces vedettes jouer, ils se diront qu’ils peuvent un jour intégrer la BAL. C’est plus réaliste que la NBA. Si tu es talentueux, tu as un chemin qui te permet d’évoluer.
De toute façon, les meilleurs arriveront toujours en NBA», a-t-il poursuivi. Pour rappel, la BAL est une compétition panafricaine organisée et subventionnée par la NBA et encadrée par la Fédération internationale de basketball(FIBA).