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13 juillet 2025
LE SÉNÉGAL EN PASSE D’ATTEINDRE 5 000 CAS POSITIFS DE CORONAVIRUS
Quatre nouveaux décès du Covid-19 ont été annoncés samedi par les autorités sanitaires sénégalaises, portant à 60 le nombre de morts liés à la maladie depuis son apparition dans le pays, alors que 145 infections supplémentaires ont été dénombrées le même
Quatre nouveaux décès du Covid-19 ont été annoncés samedi par les autorités sanitaires sénégalaises, portant à 60 le nombre de morts liés à la maladie depuis son apparition dans le pays, alors que 145 infections supplémentaires ont été dénombrées le même jour.
Faisant le point quotidien de la situation de l’épidémie au Sénégal, le porte-parole du ministère de la Santé a notamment rapporté 145 nouveaux cas de coronavirus sur des tests réalisés sur 1378 sujets, un taux de positivité de 10, 5 %.
Le docteur Aloyse Waly Diouf a fait savoir que ces nouvelles infections concernaient 99 cas jusque-là suivis par les autorités sanitaires, 27 cas importés à partir de l’Aéroport Blaise Diagne de Diass (AIBD), et 19 autres issus de la transmission communautaire.
Ces cas désignant au Sénégal, les contaminations dont on ignore l’origine, ont été localisés dans plusieurs quartiers de la région de Dakar et dans plusieurs autres localités du pays.
Dans le même temps, 128 guérisons ont été déclarées, portant à 3228 le nombre de personnes ayant recouvré la santé depuis l’apparition du Covid-19 dans le pays, le 2 mars. Les quatre nouveaux décès ont été recensés vendredi et rendus publics seulement samedi.
A la date du 13 juin 2020, le Sénégal a officiellement enregistré 4996 cas positif au coronavirus, 60 décès et 1707 patients encore sous traitement dont 22 cas graves, selon le ministère de la Santé.
LE MINISTERE DE L’EDUCATION ET LE G7 COGITENT SUR UN SCENARIO DE REPRISE DES COURS
Hors de question qu’il y ait une année blanche ! Les acteurs du système éducatif sont unanimes à partager cette position. Toutefois, ils le sont moins par rapport aux modalités nécessaires pour y arriver
Après une première tentative ratée, le ministère de l’Education voudrait que la prochaine reprise des enseignements / apprentissages soit la bonne. Mamadou Talla a reçu, hier, les syndicalistes du G7 pour recueillir leur avis sur la question. Ces derniers ont demandé à leur ministre de tutelle de leur permettre d’évaluer les différentes possibilités de réouverture des classes, d’autant que les avis sont partagés entre reprendre à la fin de ce mois ou attendre jusqu’au mois de septembre.
Hors de question qu’il y ait une année blanche ! Les acteurs du système éducatif sont unanimes à partager cette position. Toutefois, ils le sont moins par rapport aux modalités nécessaires pour y arriver. Si le gouvernement veut que la reprise se fasse au plus vite, les syndicats d’enseignants ne sont pas aussi tranchés.
En effet, ils pensent qu’il faudrait qu’on fasse un bilan exhaustif de tous les éléments qui ont concouru à l’échec de la première rentrée en tenant en compte de tous les paramètres. Le spectre de la reprise ratée, avec tous les dysfonctionnements que cela a engendrés, hante toujours leurs esprits. Et à en croire Abdou Faty du Sels/A, les avis sont aujourd’hui partagés pour une reprise éventuelle. Ceci étant, il demande de quérir l’expérience des inspecteurs de l’Education, des Directeurs d’école, entre autres, par rapport à cette prochaine rentrée qu’on ne devrait pas louper et qui pourrait se tenir soit vers fin juin soit au mois de septembre. «Le G7 se donne une semaine pour réfléchir et apporter sa contribution pour une éventuelle rentrée. En attendant, nous allons rendre compte à la base et recueillir leur avis », a confié le Secrétaire général du SELS/A.
Monsieur Faty de faire savoir que le G7 a, au cours de sa rencontre avec le ministre de l’Education, pointé du doigt tous les dysfonctionnements. «Nous avons réaffirmé notre volonté de tout faire pour sauver l’année scolaire mais à condition qu’il y ait une bonne maîtrise de la pandémie, une mise à disposition correcte de tout le matériel nécessaire, une bonne communication avec des voix autorisées, et un protocole pédagogique pour voir s’il est possible de reprendre tout de suite ou s’il faut attendre après», a expliqué Abdou Faty. Avant d’informer que les inspecteurs, directeurs d’école etc., vont se donner les moyens d’évaluer le quantum horaire et de dire ce qu’on peut rattraper dans les enseignements/apprentissages et ce qu’on ne peut pas rattraper. C’est après cet exercice, précise t-il, qu’il sera possible de fonder une opinion sur l’opportunité d’ouvrir durant le mois de juin ou au mois de septembre. Si le deuxième scénario est adopté, ajoute-t-il, l’année scolaire 2020- 2021 va débuter à partir du mois de janvier.
MAMADOU TALLA TRAVAILLE SUR UN SCENARIO TRES RAPIDE DE REPRISE DES COURS
Joint au téléphone, le Directeur de la Communication du ministère de l’Education nationale (MEN), Mamadou Moustapha Diagne, rassure qu’on va vers la reprise et que le ministre travaille sur un scénario très rapide de reprise des cours. C’est pourquoi, soutient-il, il a entamé des consultations inclusives avec les acteurs. Parallèlement, Monsieur Diagne indique que le Conseil interministériel est à pied d’œuvre pour travailler sur une nouvelle proposition de date à soumettre au chef de l’Etat. «Le ministère de la Santé qui nous accompagne est engagé à revoir le protocole sanitaire adapté à la nouvelle situation évidemment pour nous permettre de reprendre les cours dans les meilleurs délais », a expliqué le Directeur de la Communication du MEN.
Selon lui, rien ne doit s’opposer à une réouverture des classes d’autant que le matériel est déposé au niveau des établissements ; le protocole sanitaire sera revu ; tous les manquements seront corrigés, et tous les enseignants sont dans leurs lieux de service. «Aujourd’hui, toutes les activités sont déconfinées sauf l’éducation. A partir du moment où on permet à tous les Sénégalais de vaquer à leurs occupations, rien ne s’oppose à ce que les écoles s’ouvrent le plus rapidement possible », a-t-il affirmé. Poursuivant, Mamadou Moustapha Diagne soutient que l’hivernage ne peut pas constituer un prétexte pour fermer les écoles, surtout qu’on sait qu’il fut un temps où il pleuvait au mois de juin dans le pays. «Véritablement, ilfaut y aller. Quand l’hivernage arrivera, on s’adaptera. Mais on ne peut pas continuer à fermer les écoles. Combien de fois nous avons autorisé des examens sous l’hivernage» ? s’est-il ensuite interrogé avant de confier que les dernières épreuves d’examen qu’il a corrigées, c’était pendant l’hivernage.
En ce qui le concerne, Monsieur Diagne estime que si cela ne dépendait que de lui, les enseignements/apprentissages allaient redémarrer avant la fin du mois de juin. Il indique en outre que cette reprise manquée a permis au moins deux choses : la première, dit-il, c’est de faire le point sur tout le matériel qui a été déposé dans les établissements et corriger les manquements éventuels. «Le ministre a demandé à tous les inspecteurs d’académie de recenser les manquements afin d’apporter dans les meilleurs délais les réponses adéquates», souligne-t-il. La deuxième, ajoute-t-il, c’est que les enseignants qui ont rejoint leur lieu de mission ont 14 à 15 jours d’observation. Ainsi, si quelqu’un présente des signes de Covid-19 pendant cette période, il sera isolé et traité, a conclu le Directeur de la Communication du MEN.
«LE COMITE NATIONAL D’ETHIQUE ET DE BIOETHIQUE SERA BIENTOT MIS EN PLACE»
C’est une annonce qui a sonné comme une bouée de sauvetage pour le monde scientifique qui n’a eu cesse de plaider pour la mise en place d’un Comité National d’Ethique et de Bioéthique.
Cheikh Oumar Hann est formel. A en croire le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, qui s’exprimait hier lors d’un webinaire organisé par les services de son ministère et l’Université Virtuelle du Sénégal, en collaboration avec le bureau régional de l’UNESCO à Dakar, les textes nationaux portant création et fonctionnement du comité national d’éthique et de bioéthique vont être adoptés dans les jours à venir. Une annonce qui est bien accueillie par les panélistes.
C’est une annonce qui a sonné comme une bouée de sauvetage pour le monde scientifique qui n’a eu cesse de plaider pour la mise en place d’un Comité National d’Ethique et de Bioéthique. Hier, lors de sa déclaration pour ouvrir les discussions, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a annoncé l’adoption le plus rapidement possible des textes portant création du Comité National d’éthique et de Bioéthique. «Je voudrais réitérer ici mon engagement à travailler avec le MSAS, sur instruction du président de la République, afin de faire adopter le plus rapidement les textes nationaux sur la création et le fonctionnement d’un comité national d’éthique et de bioéthique », a-t-il déclaré au cours d’un webinaire organisé par la Direction générale de la recherche et de l’innovation de son ministère avec l’UVS, en collaboration avec l’UNESCO à Dakar sur le thème : «Panser la pandémie de Covid-19 en tenant compte des principes éthiques et bioéthiques : analyse situationnelle, rétrospective et prospective de la réponse du Sénégal».
Avant d’inviter l’ensemble des chercheurs et universitaires, impliqués dans cet Observatoire, à prendre en compte les principes universels d’éthique et de bioéthique dans toutes les actions de recherche et d’expérimentation. En effet, l’annonce du ministre, assure Aissatou Touré, tombe à pic. Car, selon la consultante en Sciences de la recherche et de la Bioéthique, ils ont porté le combat pendant plusieurs années.
Toutefois, réaffirme-t-elle, l’urgence, c’est la mise en place d’un comité national d’éthique et de bioéthique. «Parce que c’est ce comité qui sera le cadre de la réflexion pour des problématique plus large englobant différents champs concernant l’homme et son environnement, mais également concernant les problèmes éthiques liés au développement des sciences et des technologies. Le comité pourra également donner des avis sur les questions transversales qui se pose dans les situations d’urgence sanitaire ou d’autres types d’urgences», commente la panéliste. Mieux, estime Aissatou Touré, en plus d’avoir besoin de cette réflexion éthique, il y a une nécessité de construire un cadre pour rendre la parole audible. Et, poursuit-elle, la mise en place de ces instances éthiques peut y contribuer.
A rappeler que dans le cadre de la mise en place du comité national de bioéthique au Sénégal, une feuille de route a été adoptée lors des « Consultations de Saly sur la Bioéthique» en février 2017, avec comme objectif d’introduire un projet de décret relatif à ce comité. Par ailleurs, selon le Directeur régional du Bureau de l’Unesco à Dakar, Dimitri Sanga, l’objectif principal du Webinaire est d’approfondir la réflexion nationale pluridisciplinaire et prospective sur la dimension éthique et bioéthique de la crise de la Covid-19 et de déterminer les actions à prendre en vue de mieux asseoir des principes publics fondamentaux.
Sur un autre registre, renseigne Cheikh Oumar Hann, plus de 80 projets de recherches sont en cours dans le cadre de l’observatoire national des sciences et des technologies et de l’innovation pour la riposte contre la Covid-19. Cet observatoire, dit-il, qu’il a mis sur pied conjointement avec le ministre de la Santé et de l’Action sociale, a pour mission de servir de cadre de réflexion et d’analyser la situation causée par laCovid-19 au Sénégal et de proposer des solutions qui matérialisent une réponse scientifique et technologique pluridisciplinaire.
Venue représenter le ministre de la Santé et de l’Action sociale, la directrice générale de la santé publique, Docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye, s’est appesantie sur la prise en charge des malades de la Covid-19. «A ce jour, nous avons 1 694 malades sous traitement et qui sont sur des lits médicalisés, qui ne sont pas sur des nattes, contrairement à ce qu’on voyait quand il y avait le choléra ou bien ce qu’on est en train de voir actuellement dans la gestion de la pandémie dans certains pays», a indiqué la présidente du Comité National de Gestion des Epidémies.
«NOUS ALLONS MENER LE COMBAT CONTRE LE BRADAGE DU LITTORAL AVEC TOUTE L’ENERGIE NECESSAIRE»
Les organisations de défense de droits de l’Homme et notamment la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) n’entendent guère céder la moindre pouce de (terrain dans le combat contre le bradage du littoral.
Les organisations de défense de droits de l’Homme et notamment la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) n’entendent guère céder la moindre pouce de (terrain dans le combat contre le bradage du littoral. Me Assane Dioma Ndiaye qui parle d’un très gros scandale a annoncé que le combat sera mené avec toute l’énergie nécessaire.
L’affaire du littoral qui défraie actuellement la chronique au Sénégal pourrait connaître de nouveaux développements dans les prochains jours. Mais dans tous les cas, la Ligue sénégalaise des droits humains qui a condamné le bradage du littoral s’est littéralement engagée dans cette bataille. C’est du moins ce qu’a indiqué son président, Me Assane Dioma Ndiaye. «Le bradage du littoral est un gros scandale. Et vous seriez davantage plus outré si vous allez dans certains pays pour voir comment ils ont mis à profit le domaine public maritime qu’on appelle le littoral qui est inaliénable et imprescriptible. C’est un bien national indivisible et qui ne peut pas faire l’objet d’un patrimonialisation individuel. On peut comprendre qu’on autorise des exploitations à caractère commercial, mais le cadre de valorisation d’un bien national. Mais aujourd’hui, ce qui se passe, c’est que tout le littoral, du « Terrou-bi » jusqu’à la place du Virage, tout est obstrué.
Et les populations n’ont plus accès à la mer. Et ça pose un problème environnemental. Or, la Constitution dispose clairement que tous les citoyens ont droit à un environnement saint et le littoral participe de l’effectivité de ce droit », fulmine-t-il. « Aujourd’hui, Dakar est polluée et les populations n’arrivent plus ni à respirer ni à accéder à la mer. Vous comprendrez pourquoi les organisations de défense des droits de l’Homme soient aujourd’hui à la première ligne de ce combat. Et je dois préciser que déjà, la Cour suprême a été saisie d’une partie de ce problème avec Sos littoral. Nous avons introduit un recours qui est en voie d’instruction au niveau de la Chambre administrative pour l’annulation d’un certain nombre de permis de construire qui ont été octroyés par certaines mairies. Maintenant, ce qui est réconfortant, c’est de voir que le combat est devenu national parce que les citoyens ne sont appropriés ce combat. C’est dommage qu’on comprenne trop tard qu’il fallait dès le départ mener ce combat. Mais rien n’est perdu », lâche-t-il.
Me Assane Dioma Ndiaye pense que le Président Macky Sall devrait s’inspirer de l’exemple de son homologue ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. « Je donne l’exemple d’Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire qui, dès qu’il a pris fonction, a demandé la destruction de tout ce qui a été édifié, d’Abidjan à Grand Bassam. Tout ce littoral avait été occupé par des constructions dures. Mais au Sénégal, on permet à des particuliers d’avoir des édifices très durs et d’avoir des propriétés qui sont exploitées à titres d’hôtels et mêmes d’auberges au détriment de l’ensemble des populations sénégalaises », souligne-t-il. « Aujourd’hui, s’il est avéré que le Président Macky Sall a donné des instructions fermes afin que la loi soit appliquée, il n’est alors pas question qu’on veuille se dédouaner pour dire que les permis ou autorisations qui ont été délivrés datent d’avant 2012. Quand on est élu, c’est parce que ceux-là mêmes qui vous ont élus ne sont pas contents de ceux qui vous ont précédés. Mais vous ne pouvez pas venir cautionner ce qui a été fait ou laisser perdurer ce qui se faisait. Donc aujourd’hui, la responsabilité du gouvernement actuel, au-delà de la paternité ou pas de ces autorisations, est largement engagée. Nous allons mener ce combat contre le bradage du littoral avec toute l’énergie nécessaire», affirme-t-il.
UN LUNDI FATIDIQUE DANS LE CONFLIT SENELEC-AKILEE
C'est le lundi 15 juin que le gouvernement va notifier officiellement au patron de Akilee Amadou Ly la décision exprimée par le chef de l’Etat de faire racheter par Senelec toutes les parts de la société dont il est directeur général
Le feuilleton médiatico-économique sur fond de politique autour du contrat entre Akilee et Senelec devrait bientôt connaître son épilogue. Alors que le Tribunal du Commerce, saisi par le DG de Senelec, doit donner son verdict sur la validité du contrat ce lundi, «L’As» a appris de sources sûres qu’une réunion est prévue dans l’après-midi du lundi entre les deux parties (Amadou Ly Dg de Akilee et Papa Mademba Bitèye Dg de Senelec) sous la houlette du Président du Conseil d’Administration (Pca) Khalifa Dia et de l’Agent judiciaire de l’Etat (Aje) Antoine Diom.
C’est après demain, lundi 15 juin, que le Gouvernement va notifier officiellement au patron de Akilee Amadou Ly la décision exprimée par le chef de l’Etat de faire racheter par Senelec toutes les parts de la société dont il est directeur général. Ce sera au cours d’une réunion prévue dans l’après-midi dans les locaux de la Société Nationale de l’Electricité (Senelec).
Présidée par le Pca, Khalifa Dia, la rencontre verra également la présence de l’Agent judiciaire de l’Etat, Antoine Diom, mais aussi des deux Directeurs généraux en conflit. Il s’agira dans un premier temps, d’après des sources de «L’As», d’informer le Dg de Akilee de la décision du chef de l’Etat, Macky Sall, au cours d’une réunion au Palais la semaine écoulée, mais aussi d’engager, le cas échéant, les négociations pour le rachat de toutes les actions de Akilee par Senelec qui n’en disposait que de 34 %.
Briefé sur la caractère scélérat du contrat, Macky Sall avait décidé séance tenante d’accéder à la demande du directeur général de Senelec de casser le contrat . «Il faut tout racheter», avait-il dit d’autorité, lorsque l’Agent judicaire a fini d’exposer les tares du contrat. Cela suppose tout de même que la direction de Akilee accepte de se faire phagocyter sans résistance. On en saura davantage lundi prochain au terme de cette réunion fatidique.
LE TRIBUNAL DE COMMERCE SE PRONONCE SUR LE CONTRAT
Par ailleurs, «L’As» a également appris que le Tribunal du Commerce saisi par Senelec va donner son verdict le même jour.
En effet, Papa Mademba Bitèye a porté le différend auprès de la juridiction commerciale qui devrait se prononcer sur la validité du contrat, d’autant plus que d’après l’accusation, sur les 800 millions Fcfa du Capital, seule Senelec a décaissé 300 millions Fcfa. Une décision qui devrait sans doute impacter sur les négociations entamées.
Si le tribunal du Commerce tranche en faveur de Akilee, Amadou Ly pourra bien faire monter les enchères et faire valoir cette décision jusque devant le tribunal de Paris dans l’espoir de rentrer dans ses droits. Si en revanche, le juge du commerce invalide le contrat, il devra ranger son épée en acceptant d’être sous la tutelle de Senelec ou subir de plein fouet le fait de prince que le gouvernement veut invoquer pour le désarmer. Autant dire que le feuilleton se rapproche de son épilogue, pourvu simplement que le dénouement soit heureux.
LE MONDE EFFACE LE SOUVENIR DE L’ESCLAVAGE ET DU COLONIALISME
La mort de George Floyd. l’afro-américain, asphyxié par un policier blanc lors de son arrestation, à Minneapolis, dans le Minnesota aux Etats-Unis d’Amérique (USA), a remis au goût du jour le racisme dans le monde
La mort de George Floyd. l’afro-américain, asphyxié par un policier blanc lors de son arrestation, à Minneapolis, dans le Minnesota aux Etats-Unis d’Amérique (USA), a remis au goût du jour le racisme dans le monde. Pour le dénoncer, plusieurs manifestations ont eu lieu aux USA notamment et dans plusieurs capitales européennes. Mieux, des manifestants outrés par les comportements racistes se sont attaqués à des symboles de l’esclavage, de la domination impérialiste et de l’envahissement de l’Afrique. De là à craindre un effet de contagion en Afrique où des symboles et représentations de ces «esclavagistes» et «colons» sont visibles dans presque toutes les capitales ou grandes villes, il n’y a qu’un pas que certaines n’hésitent pas à franchir. Mieux, pour Seydi Gassama, Directeur exécutif Amnesty International/Sénégal, «ces actes symboliques» notés en Occident «devraient avoir résonnance en Afrique».
L’image est forte. Elle est reprise par plusieurs médias occidentaux. A Bristol, dans le Sud-ouest de l’Angleterre, la statue en bronze d’un marchand d’esclaves, Edward Colston, a été arrachée et jetée dans le port fluvial par des manifestants qui protestaient contre la mort de George Floyd. Ils ont ainsi mis fin à des centaines d’années de présence de la statue dans une rue qui porte le même nom, dans la ville anglaise. Selon une déclaration, reprise par plusieurs canards occidentaux, le maire de la ville n’a pas souhaité remettre le monument qui symbolise une injustice. «En tant qu'élu, je ne peux évidemment pas tolérer les dégradations et je suis très préoccupé par les implications d'un rassemblement de masse sur la possibilité d'une deuxième vague (de contaminations de nouveau coronavirus). Mais, je suis d'origine jamaïcaine et je ne peux pas dire que j'ai un véritable sentiment de perte pour la statue», a-t-il poursuivi, expliquant qu'il la voyait comme un «affront personnel», a déclaré le maire Marvin Rees sur la BBC et repris par Francetvinfo.
A en croire le site français, l’édile de Bristol a estimé «hautement probable» que la statue finisse au musée. Edward Colston (2 novembre 1636 - 11 octobre 1721) est un négociant et mécène anglais du XVIIIe siècle associé à l'histoire de Bristol, sa ville natale. Issu d'une famille marchande prospère, Colston s’est enrichi particulièrement grâce au commerce triangulaire dans les années 1680. Après sa mort, il est durablement célébré comme un bienfaiteur de la cité portuaire. Depuis la fin des années 1990, cette mise en avant de Colston est cependant remise en question dans le cadre des débats mémoriels liés à l'esclavage.
LEOPOLD II RETIRE DES RUES D’ANVERS EN BELGIQUE
La statue de l’ex-roi de la Belgique Léopold II a été retirée par la ville d’Anvers, le mardi 9 juin. Son retrait entre dans la campagne «Black Lives Matter» (la Vie des Noirs Compte), initiée après la mort de George Floyd aux Etats-Unis d’Amérique. Elle est entreposée dans les réserves d’un musée local où la Belgique s’est aussi engagée de mettre un texte explicatif des actions entreprises par ce roi en Afrique, notamment au Congo que Léopold II a décidé d’acheter lui-même, y installant de nombreuses sociétés ; il s’agit d’une «colonisation privée» s’appuyant notamment sur l’exploitation du caoutchouc. Léopold II est le deuxième roi de la Belgique. Il a régné sur le pays de 1865 à 1909. L’histoire de ce roi est marquée par sa mainmise, aux conséquences dramatiques sur le Congo. Dans l’ouvrage, il pleut des mains sur le Congo, Marc Wiltz, retrace une histoire à la cruauté inouïe. L’auteur retrace 23 années de domination belge avec, comme maître d’œuvre, Léopold II. Des millions de Congolais exterminés, sans aucun état d'âme, par ce monarque qui n’avait d’intérêt que l’exploitation des ressources naturelles congolaises pour satisfaire les besoins de son royaume. Dès 1909, une commission officielle du gouvernement Belge estimait déjà que la population du Congo avait diminué de moitié. Comme résultat, en Belgique, des statues de ce roi Léopold II trônent partout. Des rues et des hôtels portent son nom.
LES STATUES DE CHRISTOPHE COLOMB DEBOULONNEES AUX ETATS-UNIS ET EN MARTINIQUE
Aux Etats-Unis d’Amérique d’où est parti le mouvement «Black lives matter», les manifestants se sont pris aux statues de Christophe Colomb, dans plusieurs villes. La représentation de celui qui a découvert l’Amérique a été déboulonnée à Boston, dans le Massachusetts. A Richmond, en Virginie, se statue a été jetée dans un lac. Ailleurs, c’est le même constat. A Miami, dans l’Etat de Floride, une statue de Christophe Colomb, située dans un parc, a été attaquée par des manifestants. Christophe Colomb est considéré comme celui qui a découvert l’Amérique en 1492. A Fort-de-France et à Schœlcher, en Martinique, deux statues de Victor Schœlcher, pourtant considéré comme celui qui a aboli l’esclavage en 1848, ont été saccagées par des manifestants. A Birmingham, dans l’Etat américain d’Alabama, les manifestants ont renversé la statue de Charles Linn, un capitaine de l’Armée confédérée qui se battait pour les Etats du Sud esclavagistes.
DES MANIFESTATIONS EN ALLEMAGNE POUR RECLAMER L’ENLEVEMENT DE LA STATUE DE CECIL RHODES
«La statue de Cecil Rhodes doit tomber !» Ainsi scandaient des milliers de manifestants, réclamant, le mardi 9 juin à Oxford, le démantèlement de la stèle en hommage à l’un des plus célèbres impérialistes britanniques, Cecil Rhodes. En souvenir de cet homme, l’Afrique garde la privatisation des terres des autochtones en Afrique australe au profit d’une minorité blanche. L’actuel Zimbabwe portait son nom, la Rhodésie. De son vrai nom, Cecil John Rhodes (5 juillet 1853 - 26 mars 1902) est un homme d'affaires et un homme politique britannique.
SEYDI GASSAMA, DIRECTEUR EXECUTIF AMNESTY INTERNATIONAL/SENEGAL : «Ces actes symboliques devraient avoir résonnance en Afrique»
«Le meurtre de George Floyd a créé une onde de choc, une prise de conscience universelle par rapport au racisme, à la discrimination. Cette prise de conscience qui pousse aujourd’hui les manifestants, un peu partout dans le monde, à déboulonner les statues des personnes qui ont été les symboles du racisme et de la discrimination dont la colonisation, constitue une des œuvres les plus achevées. On a vu la statue de Christophe Colomb qui a été déboulonnée, la statue de Victor Schœlcher, qui est supposé avoir aboli l’esclavage, qui l’a été aussi. On a vu, en Belgique, la statue du roi Léopold II qui a été déboulonnée également. Aujourd’hui, ces actes symboliques qui sont en train de survenir en Occident, devraient avoir résonnance en Afrique. On ne peut pas comprendre que la statue de Faidherbe continue à trôner à Saint-Louis, que les autorités l’aient remise sur pied après qu’elle soit tombée d’elle-même.
On ne peut pas comprendre que certaines rues de Dakar portent encore les noms de certains colons qui ont été particulièrement violents et répressifs contre les résistants sénégalais. Il appartient aux collectivités territoriales, à l’Etat du Sénégal de déboulonner toutes ces statues, d’enlever tous les noms de toutes ces rues parce qu’ils constituent une insulte à la mémoire des résistants sénégalais, à la souffrance qu’a enduré le peuple sénégalais dans sa lutte contre l’oppression coloniale. Ce mouvement qui a lieu en Occident, il est honteux qu’il n’ait pas encore résonnance en Afrique. On n’appelle pas à la violence ; mais je dis que ce mouvement doit avoir résonnance ici, en Afrique. Elle doit être portée par les jeunes et les élus. Les statues, aussi bien que les noms des rues, renvoient à un passé colonial douloureux, au racisme, à l’oppression qu’ont subi les indigènes.
Laisser sur place les statues ou ne pas changer les noms des rues, tend à légitimer l’oppression coloniale. Il faut qu’on enseigne aux Africains, au Sénégalais, l’histoire de leur continent, les héros de ce continent, pour préserver la dignité du peuple sénégalais. C’est valable pour tous les autres Etats africains. Aujourd’hui encore, entendre des capitales porter des noms tels que Brazzaville, en l’honneur de Savorgna de Brazza, est une véritable honte. Il faut qu’on se débarrasse de ces héros et qu’on mette en valeur nos propres résistants. C’est comme ça qui va redonner de la fierté à la jeunesse africaine, l’honneur à ceux qui ont résisté. L’Afrique ne peut pas avancer si on est complexé, en pensant qu’on a pas d’histoire».
«WADE PEUT PORTER PLAINTE CONTRE LAMINE DIACK»
Le député Toussaint Manga n’est pas passé par mille chemins pour donner son avis sans concession sur le procès de l’ancien président de l’IAAF
Toussaint Manga, le député libéral, est formel : Abdoulaye Wade, l’ancien président du Sénégal pourrait porter plainte contre Lamine Diack pour avoir contribué à combattre son régime. Il se prononçait hier, mardi, sur le procès de l’ancien patron de l’Iaaf et le supposé financement occulte de la campagne électorale de l’opposition sénégalaise, entre 2009 et 2012.
Le député Toussaint Manga n’est pas passé par mille chemins pour donner son avis sans concession sur le procès de l’ancien président de l’Iaaf. Pour lui, le peuple sénégalais est impacté par les agissements de l’ex-patron de l’iaaf, Lamine Diack, et particulièrement Me Abdoulaye Wade. Et d’affirmer : « Lamine Diack a été clair. Il avait besoin d’argent pour financer l’opposition afin que le régime de Wade tombe et il l’a fait. Il a financé les affaires politiques avec l’argent d’un autre pays et la Constitution sénégalaise ne l’autorise pas ».
Le député Toussaint Manga du Parti démocratique sénégalais qui était invité de la Rfm matin dira par suite : « Je ne connais pas la liste des bénéficiaires mais tout ce que je sais, c’est que toute l’opposition, à l’époque, avait bénéficié directement ou indirectement de cet argent et tout ce qui a été fait avec cet argent à impacté la campagne de Me Abdoulaye Wade ». Poursuivant dans son commentaire, le parlementaire a fait savoir que Me Abdoulaye Wade pourrait poursuivre l’ancien boss de l’athlétisme mondial en justice: « Le Président Abdoulaye Wade est victime et s’il le désire, il peut porter plainte, au Sénégal, contre Lamine Diack. Le moment venu, le parti pourra en parler et prendre position », a-t-il affirmé.
Pour rappel, l’ancien président de l’Iaaf, Lamine Diack, inculpé par le Parquet national financier (Pnf) de Paris pour « corruption passive et blanchiment aggravé dans l’affaire de corruption à l’Iaaf» aurait affirmé devant le juge avoir financé la campagne électorale de l’opposition avec l’argent des Russes, entre 2009 et 2012 au Sénégal.
Les révélations de Diack auraient tenu en quelques phrases : « Je vous ai dit qu’il fallait à cette période pour gagner la bataille de Dakar, c’est-à-dire renverser le pouvoir en place dans mon pays, le Sénégal. Il fallait pour cela financer notamment le déplacement des jeunes afin de battre campagne, sensibiliser les gens à la citoyenneté. (…) J’avais donc besoin de financements pour louer les véhicules, des salles de meetings, pour fabriquer des tracts dans tous les villages et tous les quartiers de la ville ».
Seulement, Lamine Diack n’accusait personne nommément. Néanmoins, ses propos vus de Dakar laissaient implicitement soupçonner les principaux ténors de la vie politique nationale, à l’exception notable de l’ancien président Abdoulaye Wade.
DES PISTES POUR UN FINANCEMENT SAIN DES PARTIS POLITIQUES
Evoquée lors des dernières concertations sur le processus électoral, mais laissée en suspens pour une éventuelle prise en charge par une Commission, la question du financement des partis politiques a été soulevée depuis belle lurette et plusieurs fois
Au deuxième jour du procès de Lamine Diack, ex-patron de l’athlétisme mondial et ses 5 co-prévenus dont son fils Papa Massata Diack, à savoir le mercredi 10 juin dernier, la Cour s’était intéressée aux contreparties qu’aurait obtenues Lamine Diack en échange du ralentissement des procédures de sanctions des athlètes suspects, pour entre autres financer l’opposition du président Wade, à la campagne électorale de 2012. Occasion saisie par la rédaction de Sud quotidien pour revisiter les propositions faites par des experts électoraux sur la lancinante question de la rationalisation et du financement des partis politiques.
Evoquée lors des dernières concertations sur le processus électoral, mais laissée en suspens pour une éventuelle prise en charge par une Commission, la question du financement des partis politiques a été soulevée depuis belle lurette et à de nombreuses reprises. Moult réflexions ont été menées dans ce sens sans pour autant aboutir à une conclusion efficiente. Des réflexions du professeur agrégé des Facultés de Droit, El Hadj Mbodj, en 1998, aux recettes de la société civile et des acteurs politiques en décembre 2015, en passant par les conclusions des Assises nationales de 2009, sans oublier les travaux de la Commission nationale de réforme des Institutions (Cnri) en 2014, des pistes de solution n’ont cessé d’être dégagées.
Au final, la question est toujours pendante en dépit des différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays. Elle reste toujours d’actualité, surtout qu’il ressort du procès de l’ex-président de l’athlétisme mondial, Lamine Diack et ses co-prévenus, le mercredi 10 juin dernier, que de l’argent issu de cette histoire de dopage d’athlètes Russes aurait servi à financer l’opposition contre le régime d’Abdoulaye Wade, lors de la campagne électorale de 2012. Comme contribution au débat sur cette question de rationalisation et de financement des partis, plus de 300 partis, et à leur financement qui fait partie des points à débattre au dialogue politique, Ababacar Fall, Secrétaire exécutif du Groupe de recherche et d’appui conseils pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec) avait expliqué que cela est due à l’existence d’un cadre juridique obsolète qui a permis une trop grande liberté dans la création des partis. L’expert électoral rappelle que sous Diouf, le verrou mis en place par Senghor a sauté avec le vote de la loi 81-17 du 11 octobre 1981, puis modifiée en modifié en 1989 par la loi n°89-36 du 12 octobre 1989. Pour lui, ces deux lois ont esquissé un cadre juridique des partis politiques, outre la Constitution et les articles 812 et suivants du Code des Obligations Civiles et Commerciales.
Par conséquent, pour venir à bout du problème, M. Fall avait préconisé la modification de l’actuel cadre juridique «obsolète» dans beaucoup de ses dispositions. Il avait, à cet effet, fait un certain nombre de propositions, dont la nécessité de corser la création des partis politiques avec l’exigence d’un nombre déterminé de signatures pour assurer la représentativité et le paiement de droit d’enregistrement; l’obligation pour le parti politique de disposer d’un local approprié devant servir exclusivement de siège et d’un compte bancaire pour les besoins du contrôle financier. Il y a aussi l’obligatoire de participer aux élections, seul ou en coalition, pour les partis. Il y a aussi l’instauration du financement public direct des partis politiques, avec des critères d’éligibilité basés sur la représentativité et l’élargissement de la fonction de contrôle financier des partis politiques à la Cour des Comptes. Sans être exhaustif, il y avait comme proposition le plafonnement des dépenses pour les campagnes électorales, tout comme l’adoption du Statut de l’Opposition, avec désignation du Chef de l’Opposition.
Abondant dans le même sens, Valdiodio Ndiaye, membre du Collectif des organisations de la société civile pour les élections du Sénégal (Cosce) propose tout d’abord que le ministère de l’Intérieur procède à une mise à jour des partis politiques, d’autant que certains ne sont plus fonctionnels. Partant de l’existant, il suggère comme deuxième élément à régler, l’exigence aux partis politiques d’avoir un siège, d’être identifié, d’avoir un contact téléphonique fixe et le dépôt des rapports financiers annuels avec les éléments institutionnels qui vont avec. Mieux, il pense qu’il faut adopter l’obligation de participer à des scrutins locaux, avec une obligation d’atteindre au moins 1% du suffrage sinon disparaitre. Il ira même jusqu’à suggérer l’instauration pour chaque parti politique d’une école du parti. Il s’est dit d’avis que ce n’est qu’après ces préalables administratifs, qu’on pourra parler du financement des partis politiques.
De toute évidence, tous s’accordent que la pléthore des partis politiques pourrait être un facteur de fragilisation de notre démocratie. Cela, d’autant plus que certains partis sont créés que pour s’assurer une situation de rente et permettre à leur fondateur d’avoir des revenus ou des positions en s’affiliant à des coalitions qui sont au pouvoir.
LA CLASSE POLITIQUE EN ÉCHEC SUR LA GESTION DE LA CHOSE PUBLIQUE
De la présidence d’Abdou Diouf à celle de Macky Sall en passant par Abdoulaye Wade, la question de la rationalisation et du financement des partis politiques a été toujours évoquée sans qu’elle ne soit suivie d’actes concrets
Au deuxième jour du procès de Lamine Diack, en France, la question du financement par l’ex-patron de l’Iaaf de l’opposition politique sénégalaise entre 2019 et 2012 a réveillé la vieille problématique de la rationalisation et du financement des partis politiques, et corrélativement le financement des campagnes électorales au Sénégal. Prétexte pour la rédaction de Sud quotidien de revisiter cette lancinante question que les différents régimes n’ont pu régler, plus de soixante ans après l’accession du Sénégal à l’indépendance, à cause de calculs politiciens et de la surenchère de gouvernants non disposés à renforcer leur opposition. Quoique des propositions judicieuses aient été faites par des hommes de droit et autres experts électoraux pour résorber définitivement cette question de rationalisation et de financement des partis politiques.
UNE REFORME, EN BUTTE AUX CALCULS POLITICIENS ET LA SURENCHERE POLITIQUE
Au Sénégal, la question de la rationalisation et du financement des partis politiques constitue une véritable surenchère politique. De la présidence d’Abdou Diouf à celle de Macky Sall en passant par les douze années de règne du président Abdoulaye Wade, cette question a été toujours évoquée sans qu’elle ne soit suivie d’actes concrets de la part des tenants du pouvoir.
Un véritable serpent de mer de la vie politique sénégalaise. La question de la rationalisation et du financement des partis politiques s’est invitée à la table des débats politiques sous les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pouvoir exécutif sénégalais, à l’exception de celui du feu le poète président, Léopold Sédar Senghor. De la présidence de Diouf à celle de Macky Sall en passant par les douze années de règne du président Abdoulaye Wade, la rationalisation et le financement des partis politiques a été toujours évoqué sans que cela ne soit suivi d’actes concrets. S’exprimant dans un entretien publié dans les colonnes du défunt quotidien «Le Populaire» en août 2010, le professeur agrégé des Facultés de droit, El Hadj Mbodj, avait situé la genèse de ce débat sous le magistère du président Abdou Diouf.
Selon lui, c’est en 1984 que cette question, sous le leadership d’Abdoulaye Wade, a fait l’objet d’une correspondance adressée au président de l’Assemblée nationale dans le sens de l’inviter à légiférer sur le statut de l’opposition et le financement des partis politiques. Poursuivant son propos, le professeur El Hadj Mbodj va même plus en loin en précisant avoir été chargé en 1998 par le deuxième locataire du Palais de la République de faire un travail dans ce sens. Aussi a-t-il remis les recommandations à celui-ci qui avait l’intention d’adopter cette législation, après l’élection présidentielle de 2000.
Arrivé au pouvoir au soir du 19 mars 2000, Abdoulaye Wade n’a pas pu faire mieux que son prédécesseur. En effet, l’ancien opposant, devenu président de la République s’est juste à ce sujet contenté d’inscrire dans la Constitution de 2001 qu’il a fait confection, le statut de l’opposition et de son chef tout en se gardant durant les douze années qu’il a passé à la tête du pouvoir exécutif à donner corps à son idée inscrite dans la charte fondamentale par une Loi votée à l’Assemblée nationale. Il faut dire que derrière cette inertie du président Wade sur cette question qui faisait partie pourtant de ces revendications quand il était dans l’opposition se cache une stratégie politique visant à maintenir dans la précarité financière son opposition.
UNE QUESTION TOUJOURS EN SUSPENS
Conséquence, ce principe du statut de l’opposition et de son chef inscrit dans la Constitution demeure un idéal impossible à mettre en œuvre du fait de l’absence de modalités de détermination dans le contexte sénégalais. Et ce, malgré la deuxième alternance politique qui a vu arriver au pouvoir Macky Sall, ancien proche du président Wade dont il fut tour à tour (ministre, ministre d’état, Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, avant de tomber en disgrâce un an après avoir réussi à faire réélire son mentor dès le première tour lors de la présidentielle de 2007 en tant directeur de campagne.
En effet, au lendemain de son élection, l’actuel chef de l’Etat n’a pas fait lui aussi mieux que ses prédécesseurs. La question est restée au point mort. Et ce, nonobstant des initiatives prises par certaines acteurs politiques et de la société civile qui ont fait une proposition de loi sur cette question de financement des partis politiques, déposée sur la table du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse mais rangée dans les tiroirs jusqu’à l’éclatement de l'affaire de l’ancien président de l’Iaaf, Lamine Diack inculpé par le Parquet national financier (Pnf) de Paris pour corruption passive et blanchiment aggravé dans l’affaire de corruption à l’Iaaf».
En effet, après la fuite dans la presse d’une partie de ses déclarations devant le juge Français et dans lesquelles il affirmait avoir financé la campagne électorale d’un opposant avec l’argent des Russes, lors de la présidentielle de 2012 au Sénégal, le financement des partis politiques s’était encore invité au débat public pour un moment sans accoucher de quelque chose de concret. Mise à part la répétition de la situation de 2001 avec l’inscription à nouveau de ce point sur la liste des mesures soumises au référendum constitutionnel de 2016. Aujourd’hui, encore les choses sont loin de bouger. En effet, inscrite au menu des discussions au sein de la Commission cellulaire chargée du dialogue politique, cette question fait partie des points qui n’ont pas fait objet de consensus entre acteurs engagés dans ces pourparlers.