Le général François Ndiaye a apporté, hier, des éclairages sur les conditions de la gestion du comité de suivi du fonds Force Covid-19. Il a botté en touche toutes les accusations de nébulosité ou d’opacité diffusées dans la presse. A l’en croire, jusqu’à présent, les choses ont été faites de façon transparente.
Hier, le général Ndiaye est monté au créneau pour faire le bilan du comité de suivi Force covid-19 qu’il gère. « Nous avons une stratification assez étoffée pour nous assurer d’une gestion transparente et d’une traçabilité des finances publiques dans la gouvernance du FORCE Covid19 », a d’emblée déclaré François Ndiaye, le président du comité de suivi des opérations Force Covid-19. Le général François Ndiaye a indiqué sans ciller que cette mission civique impose un devoir de dialogue, de partage et transparence. « Nous faisons face à un ennemi invisible dont les effets dévastateurs n’épargnent aucun secteur d’activités. Notre économie est affaiblie. Des emplois sont perdus. Des entreprises tournent en mode dégradé. Nos écoles et nos universités sont encore fermées. Nos frontières sont fermées. Notre système de santé a besoin de soutien substantiel. C’est pourquoi, pour face à cette crise, le chef de l’Etat a mis en place par décret n°2020-884 du 1er avril 2020, un Programme de Résilience Economique et sociale (PRES), afin de renforcer notre système de santé et soutenir nos ménages, notre diaspora, nos entreprises et leurs salariés. Ce programme, doté de mille milliards de francs CFA, est financé par l’Etat, des bonnes volontés et toutes autres ressources autorisées par les lois et règlements en vigueur au Sénégal », a expliqué le général François Ndiaye pour camper le décor et expliquer les missions de la structure qu’il préside.
A l’en croire, cette mission se décline en quatre (04) axes que sont le renforcement du système de santé, le renforcement de la résilience sociale des populations, la stabilité macro-économique et financière pour soutenir le secteur privé et préserver les emplois. Le dernier axe concerne l’approvisionnement régulier en hydrocarbures, produits médicaux, pharmaceutiques et denrées de première nécessité.
A cet effet, il souligne que le décret qui a créé le Force-Covid 19, a fixé un « cadre réglementaire de fonctionnement’’ à travers un comité stratégique et un comité technique ‘’dont les attributions sont clairement définies ». Autant de mécanismes et de garde-fous qui font que, selon lui, rien ne peut se faire dans la nébulosité. Au-delà de cela, en complément de ce dispositif, un comité chargé du suivi de la mise en œuvre des opérations du fonds a été institué avec une composition représentative des différentes forces vives de la nation ».
D’après le général, le comité qu’il dirige avait tout mis dans les règles pour une gestion transparente. « Dès lors, les conditions d’une gestion transparente des ressources du Force Covid-19 sont garanties par les instruments ainsi mis en place par l’autorité », a-t-il fait savoir. « De plus, une vingtaine de cadres du personnel des Armées, de la gendarmerie nationale, de la police nationale, de l’ADIE, de l’ANSD et des médias soutiennent les activités du Comité. Ils sont tous membres de la Task Force Covid 19. Les officiers supérieurs y jouent le rôle de conseillers et les personnels de gendarmerie et de la police s’occupent des réclamations et des contentieux », a-t-il informé.
L’histoire des per diem démentie
Le général François Ndiaye, président du comité de suivi des opérations Force Covid-19, s’est désolé du traitement réservé par une certaine presse à la question des perdiem qui seraient attribués aux membres du comité. « Si vous lisez bien le décret qui fixe la composition du comité, il n’y a pas de militaire encore moins de gendarme ni de policier. Les membres du comité sont tous des civils. Les militaires accompagnent. Il est bien qu’il y ait leur présence pour assurer la transparence. Les gens mal intentionnés ne seront peut-être pas tentés de faire des choses en présence des militaires.
Pour ce qui est des policiers et des gendarmes, nous avons pris des gens assermentés. Ce sont eux qui recueillent tout ce qui est réclamations et contentieux. C’est pour accompagner. Ils sont des conseillers choisis en raison de leur expertise. Par exemple, si vous prenez la santé, les deux médecins colonels sont des experts en santé publique. L’intendant est un expert financier. Le colonel Mar a été Directeur du commissariat à la sécurité alimentaire », a-t-il apporté des éclairages. « Je peux vous affirmer d’emblée que cette information relative aux perdiem est à verser dans la corbeille. Pour ne pas dire poubelle. C’est des fake news, de l’infox, basé sur des préjugés », s’est-il désolé d’une information aussi fausse et dangereuse au sein des populations. Il insiste qu’il n’a jamais agi de per diem dans leur mission. « Il n’y a jamais été question de per diem. Le terme ne figure sur aucun document du comité. Je ne sais pas comment c’est sorti », s’est-il même étonné.
D’après le général François Ndiaye, le journaliste qui a sorti l’information a été « roulé » dans la farine par sa source qui sans doute voulait discréditer le comité. « Les membres du comité ont décidé de travailler bénévolement. Comment on peut revenir 5 jours après pour dire qu’il y a un problème de per diem. Ça n’a aucun sens ! », a-t-il conclu.
DIOUF SARR, DE LA CABANE DE MBENGUENE AU MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Les voies de la destinée l’ont conduit sous le feu des projecteurs à un moment crucial où se joue sans doute l’avenir de toute une nation engluée dans une guerre sanitaire sans merci contre un redoutable ennemi tueur en série
K. DIARRA et Falilou MBALLO |
Publication 12/06/2020
Les voies de la destinée l’ont conduit sous le feu des projecteurs à un moment crucial où se joue sans doute l’avenir de toute une nation engluée dans une guerre sanitaire sans merci contre un redoutable ennemi tueur en série. L’actuel ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, est issu d’un quartier du village traditionnel de Yoff nommé Ngaparou. Le «Témoin » s’est rendu dans son berceau natal sur les traces du « général » chargé de mener les troupes sur la ligne de front de la guerre contre la pandémie de coronavirus en cours.
L’étranger qu’est votre serviteur s’engouffre dans des ruelles étroites qui s’entrelacent, se demandant s’il ne s’est pas perdu malgré l’orientation instinctive du guide, familier de la bourgade. Une longue marche pénible, sur du sable qui semble mouvant tellement il happe les pieds, débouche quelques minutes plus tard sur le quartier Mbenguène. « Ce n’est pas loin. Les deux quartiers sont contigus. Il nous reste moins de cinq minutes pour pénétrer dans Ngaparou », exhorte celui qui est chargé de nous conduire à la maison familiale de l’actuel ministre de la santé. On traverse un essaim de maisons disséminées.
En cet après-midi d’une journée du mois de juin, le quartier de Ngaparou qui, à lui seul, a déjà enregistré 59 cas positifs au coronavirus, au cœur du village traditionnel lébou de Yoff, est en effervescence. L’incandescence des rayons solaires qui s’abattent sur le rivage est atténuée par une brise marine provenant du grand bleu dès les vagues sont visibles à quelques mètres. Un peu partout dans les ruelles sont disposés de grandes vases d’eau flanquées d’un robinet installées pour la désinfection des mains en ces temps de pandémie. Les devantures des habitations, transformées en coins de palabres par des jeunes, des adultes et des vieux des deux sexes imposent de ralentir de rythme. « Ici, rares sont les visages qui sont inconnus des habitants. Quasiment tout le monde se connait. Toutes les familles partagent des liens de parenté qui transcendent notre présent. C’est même une des marques de la communauté lébou que nous sommes », raconte notre guide face à notre ébahissement de voir qu’il échangeait des salutations chaleureuses avec tous ceux qu’il croisait ou qu’on dépassait. Au détour d’une ruelle, au terme d’un long parcours en zig zag, il pointe du doigt un quadragénaire. «C’est un frère du ministre Diouf Sarr ! Il le connait mieux que quiconque car ils ont grandi ensemble dans la même maison. Allons le voir, il pourrait vous en dire plus », renseigne notre accompagnateur avant de sacrifier aux salutations d’usage. En djellaba, taille élancée, bonnet noir posé religieusement sur la tête, l’homme en face de nous est effectivement un proche parent de celui dont nous tentons de pénétrer l’univers de l’enfance dans ce populeux quartier de Yoff. A la manière d’un flashback, Imam Seydina Samb, frère du ministre, nous plonge dans ses souvenirs. « Nos deux mamans sont issus du même père et de la même mère. Mais Diouf Sarr a été adopté dès son enfance par ses grands-parents maternels ici à Ngaparou dans la concession des «Syllènne» où il a grandi », explique ce cousin germain du ministre de la santé avant de nous désigner du doigt le domicile en question.
De numéro 10 de l’ASC Ngaparou à édile de la commun
Comme toute bonne famille traditionnelle lébou, la vaste concession des « syllènne » regroupe plusieurs maisons occupées par des familles partageant des liens de sang. C’est le royaume d’enfance de l’actuel ministre de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr, également maire de la commune de Yoff. Seydina Samb témoigne : « c’est dans ce quartier que, enfant, il gambadait en compagnie de ses copains. A l’époque, cette bande qui a marqué son temps à Yoff était connue sous le nom de « Cabane ». Parmi ses acolytes, son meilleur ami dans le coin est un certain Boubacar Diallo. D’ailleurs, jusqu’à présent, devenus hommes entretemps, ils sont inséparables ». Un rendez-vous est vite calé avec ce dernier. La cinquantaine révolue, confortablement installé dans son salon de l’autre côté de la cité Apecsy, Boubacar Diallo est aujourd’hui un père de famille dont l’un des enfants d’Abdoulaye diouf sarr porte le nom. Quatre ans plus tard, à la naissance de son fils ainé, Boubacar a renvoyé la politesse à son camarade de la « cabane » en lui donnant un homonyme. « Nous avons grandi ensemble dans ce quartier traditionnel de Yoff. Très passionné de football, Diouf Sarr était un des joueurs incontournables de notre équipe, l’ASC Ngaparou. A l’époque, il portait le numéro 10 et était le buteur de cette équipe. Et même plus tard après, avoir raccroché les godasses, et en récompense à son engagement en faveur de l’équipe, il a été nommé président de l’ASC Ngaparou », confie l’ami intime du ministre de la santé et maire de la commune de Yoff.
Partout sur les écrans, invisible à son domicile
En première ligne dans la lutte contre la pandémie, omniprésent sur le terrain, s’invitant quotidiennement dans tous les foyers par la magie du petit écran, au four et au moulin, inlassable, les yeux rivés sur lui à l’échelle nationale, Abdoulaye Diouf Sarr n’a plus de toute vie familiale depuis l’apparition du coronavirus dans notre pays. D’après quelques indiscrétions glanées dans son entourage, c’est nuitamment et en toute discrétion qu’il effectue de rares descentes dans sa commune pour s’enquérir de la situation dans certains zones durement infectées par le coronavirus. Un habitant de Ngaparou, son quartier natal, révèle : « Ici à Yoff, quand il y a eu ces derniers jours une série de contaminations à la covid19, c’est loin de tout tintamarre et dans un esprit fraternel que le ministre est venu s’imprégner de la situation en tant que fils de la localité pour encourager les acteurs locaux engagés dans la lutte contre cette pandémie. ». Ainsi, de Yoff à Grand Yoff, entre le domicile de sa première épouse et celui de la seconde, les radars du « Témoin » n’ont pu apercevoir l’ombre de Abdoulaye Diouf Sarr malgré les moult tentatives. « Nous avions l’habitude de prendre le repas ensemble. Mais, en ce temps de crise sanitaire, même les weekends il est devenu introuvable dans son domicile. Il sort très tôt le matin et ne revient que tard dans la nuit. A force de consacrer tout son temps à la gestion de cette pandémie, il a perdu toute vie familiale. Mais il n’empêche, on comprend sa situation et d’ailleurs nous ne cessons de prier pour lui pour la réussite de cette mission dont dépendent des millions de vies dans notre pays », nous souffle un membre du cercle familial du ministre de la santé.
« Je ne sais pas pourquoi Macky Sall m’a nommé ministre de la Santé »
En marge d’une rencontre avec les responsables de la presse, Abdoulaye Diouf Sarr nous avait reçus dans son bureau XXL. Son minois sympathique prouve que l’homme n’est pas…contaminé par l’angoisse généralisée des sénégalais du fait de la pandémie. On était quelques semaines après la mise en place de la riposte contre la maladie. « Je suis zen. Le 02 mars, lorsqu’on enregistrait le premier cas, nous avions déjà mis en place notre organisation interne pour ne pas être surpris. C’est pourquoi, depuis lors, on ne fait que dérouler notre protocole élaboré avec mes collaborateurs » rassure le ministre Abdoulaye Diouf Sarr. Dans une franche rigolade, l’homme livre une confidence personnelle. « Je ne sais pas pourquoi le président de la République m’a nommé ministre de la Santé. Je ne sais pas pourquoi. D’ailleurs, il ne m’a même pas consulté. Mais vous savez, moi, je suis un soldat. J’exécute les ordres du président de la République, comme un soldat exécute les ordres d’un général. Il n’y pas place pour des tergiversations ». Seulement, le ministre s’est refusé à tout commentaire sur ses méthodes de management. « Allez consulter mes collaborateurs, je pense que c’est mieux et plus rofessionnel » nous conseille-t-il.
Test positif au ministère de la Santé pour Diouf Sarr, une démarche collégiale travaillée
« Le style de management instauré au ministère de la Santé et de l’Action sociale est singulier voire innovant. Sur fond d’échanges, en toute transparence, avec les différents acteurs, les choses se disent naturellement. Le comportement des différentes structures en lice, à savoir le Comité national de gestion des épidémies, la direction de la Prévention, de la lutte contre la maladie, le SAMU, les différents établissements publics abritant les Centres de traitement des épidémies, l’Institut Pasteur et le Centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS), entre autres, ce comportement des acteurs atteste une parfaite synchronisation de différentes actions sous la supervision du ministre. Le tout sur la base d’une bonne délégation de pouvoirs et d’un sens des responsabilités des acteurs. Chacun travaille sur la base d’un protocole rigoureusement contingenté. Les différents résultats harmonieusement présentés au public font référence à une programmation et une planification qui respectent les règles d’une gestion inclusive et participative. Le sérieux qui entoure la gestion de la riposte de la Covid 19 renseigne sur la démarche qualitative du processus. La régularité des instances de coordination et des visites de suivis sur le terrain dénotent s’il en est besoin la qualité de la relation entre toutes les parties prenantes tant au niveau de la coordination stratégique que des acteurs au niveau opérationnel » souligne le Dr Babacar Guèye. Ce dernier, chef de la division de la lutte contre les maladies non transmissibles, ajoute qu’ « Abdoulaye Diouf Sarr donne le sentiment non seulement d’être juste mais souhaite être reconnu comme tel. Ce au-delà de l’aspect moral d’un management efficace et qui engage en toutes responsabilités et loyautés. L’imposant immeuble blanc qui abrite les locaux du ministère de la Santé et de l’Action sociale fait frémir. Le langage qui y prévalait pouvait être très codé et peu accessible pour les non-initiés mais Abdoulaye Diouf Sarr a fini aujourd’hui de casser le mythe.
En plongeant ses racines dans les profondeurs du management de qualité, cet exécutif local a démontré qu’une gestion participative est à la base et constitue la clé du succès dans toutes les entreprises. Les trois mois écoulés après le début de l’épidémie de Covid19 ont fini de révéler qu’un homme venu d’un secteur non médical a pu pourtant jusque-là conduire avec brio aux destinées de ce département très stratégique avec la confiance renouvelée du chef de l’Etat, Son excellence M. Macky Sall. Il a su donner une dimension autre que médicale, pourtant très essentielle aux destinées de ce très stratégique département ».
ST-LOUIS INTERPELLE LE MINISTRE DE LA CULTURE SUR SON FESTIVAL
A St-Louis, on cherche à travers les rubriques de la cagnotte de 3 milliards de frs à distribuer au monde culturel, la place allouée au Festival de jazz de la ville.
A St-Louis, on cherche à travers les rubriques de la cagnotte de 3 milliards de frs à distribuer au monde culturel, la place allouée au Festival de jazz de la ville. Les premiers échos en provenance du ministère de la Culture et de la Communication ne renvoient pas des notes rassurantes. Ils installent une certaine incompréhension qui pousse la ville tricentenaire à interpeller le ministre Abdoulaye Diop pour avoir la bonne information ou pour que ce qui pourrait être une grosse bourde soit réparée.
St-Louis ne vivra pas cette année son mythique festival de jazz qui devait se tenir du 27 mai au 01er juin. A cause de ce fichu virus de la covid19, l’ancienne capitale ne montrera pas sa coquetterie légendaire aux visiteurs venant du Sénégal et de tous les coins du monde. Un festival qui a réussi à défier le temps, à vaincre la mortalité infantile ravageant ce genre d’événements puisqu’il vogue sur ses 28 ans d’existence. Une sacrée performance. Un défi annuel relevé par le président Me Ibrahima diop et son équipe.
Le festival dispute aujourd’hui à la biennale des Arts, le leadership des événements culturels du Sénégal surpassant même en notoriété le festival de danse de Louga. Surtout, il est inscrit dans le catalogue des plus grands festivals du monde. Il n’y en a pas deux en Afrique. Et pourtant si l’Etat consacre une enveloppe de 800 millions de frs à la biennale, le Festival de jazz ne reçoit du ministère de la Culture qu’une enveloppe de … 5 pauvres millions de frs. C’est surtout le soutien du président Macky sall, entre 15 à 20millions de frs, qui permet de sauver la face du gouvernement dans cet événement culturel. Le souhait du maire de la ville, Mansour Faye, c’est une inscription budgétaire dans les livres du ministère de la Culture pour un appui sécurisé de 50 millions de frs. La demande est restée en l’état. Mais la préoccupation actuelle à st-Louis, c’est surtout le risque de voir le festival être zappé de l’appui des 3milliards de francs alloué par le gouvernement au monde culturel dans le cadre de la riposte à la covid19. Saint-Louis se rappelle donc au souvenir du ministre Abdoulaye diop. Une omission ne saurait se justifier puisque « le décret organisant la répartition de l’appui des 3 milliards de frs à la culture fait état de critères tournant autour d’événements culturels inscrits dans l’agenda culturel ajournés » souligne notre interlocuteur parlant sous anonymat. « Les premiers échos que nous recevons du ministère de la Culture et de la Communication donnent l’impression que le festival de jazz a été zappé de cette manne financière. Ce qui n’est pas cohérent, c’est de donner un milliard à la SODAV qui ne fait que du recouvrement, mais aussi aux griots qui ne sont pas organisés en associations, et qui n’ont pas d’événements. Or le festival de jazz, c’est un budget compris entre 250 à 300 millions de frs » indique Massamba Diagne, un st-louisien interpellé au téléphone. Ce dernier, très au fait du rythme culturel de la ville tricentenaire, indique que ce qui le plus désolant, c’est que les dirigeants du festival étaient très avancés dans la préparation de l’édition de 2020. « La phase préparatoire était déjà achevée. Les invitations étaient calées, la tête d’affiche de cette année devait être le défunt musicien américain Randy Weston dont les cendres ont été dispersées dans l’océan Atlantique aux larges de Gorée. Randy Weston a épousé une Lébou sénégalaise Fatimata Guèye qui était attendue à St-Louis. En outre de nombreux musiciens africains notamment du Sénégal, du Mali, du Maroc qui ont eu à collaborer avec Randy Weston étaient aussi attendus à St-Louis. Dans la phase de préparation, la direction du festival a eu à travailler avec de nombreux experts. Elle a présenté au ministre de la Culture le rapport 2019 du festival et un autre document sur l’impact du festival à St-Louis » informe Massamba Diagne.
Me Ibrahima Diop diffère sa réponse
D’autres indiscrétions révèlent que dans l’agenda de cette année figuraient des événements connexes comme la projection du film «Outre Atlantique » de Maty diop, fille du célèbre Wasis du même nom, un colloque sur les mythes de l’émigration avec des sommités comme le linguiste Pathé Diagne, l’historien Pr Ibrahima Thioub Recteur de l’Université de Dakar, l’ancien ministre Pr Mame Moussé Diagne. On pouvait aussi retenir la thématique de la lutte contre l’insalubrité à st-Louis avec l’implication des enfants des écoles de la ville pour développer chez ces derniers le reflexe à la base. Tout comme l’état des lieux de « Ile de st Louis, patrimoine mondial de l’Unesco : 20 ans après ».
Dans l’agenda, il était aussi prévu la présence des autorités municipales de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, ville jumelle de st-Louis, et des musiciens de la ville de Louisiane aux Etats-Unis. Massamba Diagne ajoute que « le festival devait permettre d’éponger les dettes pour amenuiser le passif dont celui avec la SODAV, une manière de pérenniser l’événement ». Contacté par nos soins, Me Ibrahima diop, président du Festival de st-Louis, estime qu’actuellement son niveau d’information surla prise en charge par le ministère du soutien accordé au festival ne lui permet pas de répondre à notre interpellation. Il a cependant tenu à magnifier l’oreille attentive que lui accorde le ministre de la Culture Abdoulaye diop. Il nous promet de nous revenir dans les meilleurs délais pour éclairer notre lanterne.
92 NOUVEAUX CAS, 106 GUÉRIS
Le Sénégal enregistre 92 nouveaux cas positifs de Coronavirus, ce vendredi. En revanche, le nombre de guéris dépasse largement le nombre de malades.
Le Sénégal enregistre 92 nouveaux cas positifs de Coronavirus, ce vendredi. En revanche, le nombre de guéris dépasse largement le nombre de malades. Le Directeur de Cabinet du ministère Santé, Docteur Aloyse Diouf relève 106 nouvelles guérisons. Mais, le nombre de cas grave ne faiblit pas. 23 sont relevés dans le bulletin de ce 12 juin.
Le taux de positivité sur les 1005 tests réalisés est de 9,15% soit une légère baisse par rapport à hier. Parmi les nouveaux cas, 74 sont de contacts suivis par les services du ministère de la Santé et les 18 sont issus de la transmission communautaire répartis entre, Guédiawaye, Rufisque Mbao, Dimaguene, Liberté 6, Bambilor, Kounoune, Yarakh, Kébémer et Touba.
A ce jour, 4851 cas ont été déclarés positifs dont 3100 guéris et 56 décès enregistrés et 1694 malades sous traitement répartis dans les différents centres prévus.
UNE NOUVELLE DE LOUIS CAMARA
ETRANGE METAMORPHOSE (2)
C’est à une véritable « révolution intérieure » que s’est livré cousin Baye Doudou dont la vie s’est du même coup transformée de fond en comble. De quasi ivrogne et mécréant qu’il était, il est sans transition devenu un pieux croyant
« Il y avait là, par malheur, un petit animalcule au bonnet carré... » ( Voltaire, « Micromégas »)
Pour en revenir à mon cousin Baye Doudou, je disais donc que cette histoire de coronavirus l’avait rendu méconnaissable, comme du reste nombre de personnes sans doute plus fragiles que la moyenne. Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent de rencontrer dans les rues de Saint-Louis des quidams qui ressemblent à de véritables zombies ou qui présentent des troubles du comportement caractéristiques voire des signes évidents de folie. Ces gens-là sont certainement stressés par l’ambiance traumatisante et la panique partout répandus par «l’invisible et silencieux tueur » pour reprendre une métaphore très prisée des poètes, ou rimailleurs, c’est selon, du pays de la téranga. Ces doux rêveurs s’imaginent pouvoir combattre le virus avec des vers de mirliton et certains vont même jusqu’à l’apostropher ou lui écrire des, lettres de protestation ! Avouez qu’il y a de quoi mourir de rire, enfin, presque. En tout cas il y aurait peut-être lieu de s’inquiéter de la santé mentale de nombre de nos concitoyens par les temps qui courent … Ce n’est heureusement pas le cas de cousin Baye Doudou qui, loin d’avoir l’esprit dérangé, a au contraire la tête bien sur les épaules. En revanche il a adopté des mœurs et des habitudes que je ne lui ai jamais connues auparavant et qui de ce fait m’ont d’abord parus étranges pour ne pas dire déroutants ! En effet, depuis la fermeture du bar « Le Guétapan », niché au cœur de l’ile de Ndar, à proximité du palais de justice, baye doudou a comme qui dirait, radicalement changé son fusil d’épaule.
Lui qui d’aussi loin que je m’en souvienne a toujours été un des piliers de ce bar malfamé, honni de tous les habitants de l’ile et de la banlieue, a du jour au lendemain décidé de ne plus y mettre les pieds et même de ne plus longer la rue où il se trouve ! baye doudou qui depuis son départ à la retraite de l’enseignement passait le plus clair de son temps au « Guétapan » en compagnie de disciples de bacchus comme lui, eh bien, mon cher cousin a juré de ne plus laisser la moindre goutte d’alcool couler dans son gosier réputé insatiable ! Mieux : non seulement il a jeté l’anathème sur ce breuvage de satan (que certains appellent « l’eau de feu » selon l’expression consacrée des peaux-rouges d’Amérique), ce liquide corrosif qui vous ronge le foie à petit feu et finit par vous faire perdre la raison, mais mon « couse » s’est aussi engagé sur le droit chemin de la religion. « Euskeye !... » ont approuvé en chœur et en claquant des doigts tous ceux d’entre ses parents et amis qui ne lui ont jamais souhaité autre chose que du bien. Cette surprenante et heureuse nouvelle ne pouvait évidemment que les réjouir et eux tous se sont confondus en prières et en bénédictions formulées à l’endroit de l’apostat. « Ndeysaan, baay doudou dafa tuub ! … » Les entendait-on dire avec des trémolos dans la voix. À les voir défiler chez lui, la larme à œil, simulant émotion, l’on aurait pu croire qu’il s’agissait de la célébration d’un Hadj de retour du pèlerinage à la Mecque ! Et certes il y avait de l’exagération dans ces manifestations de sympathie teintées hypocrisie. D’ailleurs il a bien fallu que baye doudou en personne mette un terme à ces épanchements futiles qui commençaient à le déranger et même à sérieusement l’agacer.
Toujours est-il que mon cher cousin a fait le serment de ne boire plus que de l’eau pour le restant de sa vie et de ne plus rater aucune des cinq prières quotidiennes prescrites par la religion. Dans la foulée, il a également cessé de fumer et il n’arrête pas de sucer des bonbons à la menthe pour lui faire passer son envie de tabac.
Bref c’est à une véritable « révolution intérieure » que s’est livré cousin Baye Doudou dont la vie s’est du même coup transformée de fond en comble. De quasi ivrogne et mécréant qu’il était, il est sans transition devenu un pieux croyant qui se consacre entièrement à la dévotion. Mais ce n’est pas tout.
Dans son zèle de nouveau converti, « couse » baye doudou a aussi changé de look de la tête aux pieds. Il s’est laissé pousser la barbe et s’habille maintenant d’une djellaba toute blanche assortie avec des pantalons courts et des babouches de la même couleur.
En outre il a troqué sa casquette à la Joe Cocker qu’il avait coutume de porter avec de vieux costumes élimés du marché aux puces contre un petit bonnet marocain, un « kopati », posé au beau milieu de son crâne dégarni.
Pour compléter cet accoutrement peu ordinaire, il s’est aussi armé d’un long chapelet aux perles nacrées qu’il égrène désormais d’un air inspiré tout en marmonnant à voix basse des prières jaculatoires…
Marianne, son épouse, l’ange de la maison, femme d’un stoïcisme à toute épreuve qui l’a supporté durant trente cinq longues années de vie conjugale anarchique m’a confié que baye doudou ne met pratiquement plus le nez hors de sa chambre, sauf pour aller aux toilettes ou pour faire ses ablutions ou encore pour aller se rafraichir à l’ombre du grand manguier qui pousse au milieu de la cour de leur maison. Marianne a été la première à remarquer le changement inattendu de son mari, mon cousin baye doudou.
Pour elle comme pour Aminata leur fille unique, affectueusement surnommée « Mimi », la « métamorphose » de baye doudou n’est ni plus ni moins qu’un miracle et relève donc avant tout de la volonté divine. Toutes deux en ont été stupéfaites, pour ne pas dire qu’elles sont tombées des nues, en particulier Mimi qui était fâchée avec son père et avait cessé de lui parler depuis belle lurette à cause de son inconduite notoire.
Après avoir lui-même annoncé qu’il avait cessé de boire et qu’il ne fréquentait plus « Le Guétapan », baye doudou s’est réconcilié avec sa femme et sa fille et leur a demandé pardon pour toutes les souffrances et les torts qu’il leur a fait subir pendant si longtemps. Ce jour-là, la mère et la fille ont versé des torrents de larmes et n’ont eu de cesse de remercier le Tout-Puissant qui dans son infinie miséricorde avait eu pitié d’elles avait remis leur mari et père sur le droit chemin. Moi-même je n’ai pas pu m’empêcher d’éprouver une secrète émotion lorsque Marième m’a rapporté cette touchante scène de réconciliation et je me suis dit, nonobstant son côté un chouïa mélodramatique, que c’était quand même une bonne chose dans la mesure où cela avait permis de ressouder la famille de mon cousin. C’est émouvant de les voir à présent s’entendre si bien tous les trois alors qu’il y a quelques semaines à peine, c’est une ambiance de ni paix ni guerre qui régnait dans leur maison.
Désormais je ne me sentirai plus obligé d’intervenir pour calmer les ardeurs belliqueuses de baye doudou et Marianne à qu’il arrivait encore tout récemment de se crêper le chignon avec la dernière férocité. Au cours de ces batailles de chiffonniers, qui m’avaient rien de vraiment épique, où chacun s’ingéniait à balancer à son adversaire les piques les plus assassines, Mimi se rangeait toujours du coté de sa mère. Pour elle il n’était nullement question d’essayer de les réconcilier ou de recoller les morceaux, bien au contraire j’ai comme l’impression que Mimi eût été bien aise si son père et sa mère avaient divorcé. Mais en réalité, ces deux-là s’aiment à la folie et pour rien au monde ils ne se seraient séparés ! Néanmoins cette situation semblait plutôt à l’avantage de baye doudou qui, protégé par une armure d’insouciance et de je-m’enfoutisme assumés, s’en donnait à cœur joie et vivait sa vie comme bon lui semblait. Il disait à qui voulait l’entendre qu’il était un artiste, un dilettante, un « dandy sous les tropiques », pour reprendre ses propres mots, et que pour lui, la liberté seule avait du prix !...
Et pourtant le voilà qui, du jour au lendemain, a fait un spectaculaire revirement à cent quatre-vingt dix degrés !
Dakar, 12 juin (APS) – Les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) abordent des questions se rapportant à la gestion de la pandémie de la Covid-19 et d’autres sujets d’actualité.
’’Aucun alibi ne sera accordé au président du Comité de suivi dela mise en œuvre des opéra-tions du Fonds de Riposte contre les effets de la Covid-19 (Force Covid-19). Le Général de division François Ndiaye a rassuré l’opinion, hier, pour dire qu’il était armé avec son équipe afin de veiller à la transparence du processus’’, souligne L’AS.
Selon ce journal, ‘’face à la presse, Monsieur Ndiaye a indiqué qu’en plus du cadre règlemen-taire de fonctionnement, un comité chargé du suivi de la miseen œuvre des opérations dufonds a été institué avec unecomposition représentative desdifférentes forces vives de la na-tion. Dès lors, dit-il, +les condi-tions d’une gestiontransparente des ressources dela Force Covid-19 sont garantiespar les instruments ainsi mis en place par l’autorité+’’.
Enquête note que ‘’le Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du fonds Force-Covid-19 se veut transparent dans son fonctionnement. C’est en ce sens que le président de l’instance, le général François Ndiaye, a tenu hier une conférence de presse pour faire l’état des lieux des interventions du comité, depuis sa création, le 17avril dernier’’.
‘’Faisant ainsi le bilan des activités de la structure, le général Ndiaye a beaucoup insisté sur la transparence et la crédibilité de la structure. Une manière de répondre aux multiples rumeurs et polémiques sur le fonctionnement du comité. Pour lever toute équivoque, le président du comité a tenu à préciser avec fermeté que toutes les conditions de transparence sont réunies pour la traçabilité de la gestion du fonds Force-Covid-19. Il a ainsi invité les membres du comité à faire preuve de rigueur et d’écouter la population’’, écrit le journal.
La Tribune souligne que le Général Ndiaye ‘’a brisé le silence’’ sur la question des perdiems qui a été agitée au lendemain de l’installation du comité. ‘’C’est une information à verser dans la corbeille des fakes news de la pandémie du coronavirus. Elle est dénuée de tout fondement. Soit le journaliste a été manipulé, soit il y a des soubassements mercantiles ou bien il s’est planté. Il doit même présenter des excuses au peuple sénégalais, car son article a fait mal au plus haut sommet de l’État’’, a répondu le Général.
Pour Le Témoin, ‘’le général François Ndiaye donne des gages sur la transparence du comité qu’il préside’’. ‘’’’Le général François Ndiaye a apporté, hier, des éclairages sur les conditions de la gestion du comité de suivi du fonds Force Covid-19. Il a botté en touche toutes les accusations de nébulosité ou d’opacité diffusées dans la presse. A l’en croire, jusqu’à présent, les choses ont été faites de façon transparente’’, écrit le journal.
Sur le plan épidémiologique, le Sénégal a dénombré à ce jour 4759 cas de Covid-19 dont 2994 guéris, 56 décès et 1708 patients sous traitement.
Au sujet de la gestion de la pandémie toujours, L’As note que le ministre Moustapha Diop, ‘’se dresse en bouclier de Macky Sall’’.
‘’Moustapha Diop se dresse en bouclier de Macky Sall. Face aux flots de critiques visant le chef de l’Etat dans sa gestion de la pandémie, le ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries est monté au créneau pour porter la riposte. Dans une déclaration parvenue à +L’AS+, Moustapha Diop se dresse en bouclier et lance un appel à l’unité autour de Macky Sall pour un Sénégal émergent en 2035’’.
Enquête présente le patron Amadou Ly, le fondateur d’Akilee, la start-up sénégalaise spécialisée dans le développement de solutions digitales dédiées à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables.
’’Secoué par de fortes turbulences, le directeur général d’Akilee, Amadou Ly, demeure une énigme pour nombre de Sénégalais. Derrière le garçon bon chic, bon genre, résonne encore un passé tumultueux plein d’enseignements. Très gêné de parler de lui-même, il refuse catégoriquement d’aborder certaines étapes décisives de sa vie’’, selon Enqûete.
La start-up Akilee est au cœur de l’actualité à cause d’un contrat controversé avec la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec).
Source A apporte ‘’les preuves irréfutables’’ de la signature de licences de pêche par l’actuel ministre de la Pêche.
’’Quand le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime fredonne le refrain, selon lequel il n’a jamais signé de licences de pêche, depuis qu’il a pris le fauteuil de son prédécesseur Aminata Mbengue Ndiaye, bouchez vos oreilles et circulez ! Car, selon les infos en possession de ’Source A’, Alioune Ndoye, qui a dit, le 25 Avril 2020, n’avoir jamais signé de licence de pêche, a bel et bien apposé sa signature sur, au moins, quatre licences de pêche en faveur de navires de ‘’Fu Yuan Yu’’. C’était le 17 avril 2020’’, lit-on dans le journal.
UNE ÉMISSION DE LIKA SIDIBÉ
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DERRIÈRE LE MASQUE DE L'AMÉRIQUE CONQUÉRANTE
EXCLUSIF SENEPLUS - L'histoire des Etats-Unis s'est structurée autour de la violence - Il faut sortir de l'utilitarisme pour enrayer les inégalités raciales - L'Afrique doit s'affirmer - AU FOND DES CHOSES AVEC MAHAMADOU LAMINE SAGNA
La mort de Georges Floyd nous rappelle la violence raciste structurelle aux USA. C’est l’analyse de Mahamadou Lamine Sagna, Docteur en sociologie et enseignant à l’université américaine de Yola au Nigéria. L’auteur du livre "Violences, Racisme et Religions - Cornel West, une pensée rebelle", estime que l'esclavagisme a structuré l'Amérique dans le passé, dans le présent et, si on n'y prend garde, il pourrait reprendre ici ou ailleurs dans le futur.
Au delà de la violence systémique qui sape la démocratie et le vivre-ensemble Outre-atlantique, le sociologue évoque entre autres, l’idéologie de la suprématiste blanche, le mythe du marché, le militarisme agressif et les différentes formes insidieuses de violence.
Mahamadou Lamine Sagna est l’invité de Lika Sidibé dans l’émission Au fond des choses.
Deuxième source de devises au Sénégal, après la pêche, le tourisme traverse une crise sans précédent malgré les différentes politiques mises en œuvre par les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays.
Deuxième source de devises au Sénégal, après la pêche, le tourisme traverse une crise sans précédent malgré les différentes politiques mises en œuvre par les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays. Face à la concurrence de nouvelles destinations dans les pays voisins, les autorités étaient appelées à développer de nouvelles offres telles l’écotourisme, le tourisme religieux et culturel, le tourisme de santé pour en tirer le maximum de profit. Pis, la pandémie de la Covid-19 a fini par mettre aujourd’hui ce secteur à genoux. Premier secteur à ressentir les effets de la maladie, le tourisme connaît les moments les plus difficiles de son existence au Sénégal. Radioscopie d’un secteur actuellement aux «urgences».
Le secteur du tourisme au Sénégal s’est imposé comme le véritable moteur de l’économie, se classant même au deuxième rang après la pêche en termes de rentrées de devises dans notre pays. Développé aussitôt après les indépendances, le tourisme international et essentiellement balnéaire n’a cessé de croître. Les arrivées massives de touristes, notamment de type tout inclus, ont quasiment quadruplé de 1960 à 2000. Les transactions touristiques ont atteint, durant la même période, près de 10 % de la valeur globale du commerce extérieur du pays. Pendant plusieurs décennies, l’activité balnéaire a toujours été le moteur de l’activité touristique au Sénégal. Notre pays a aussi longtemps été vendu et perçu comme une destination balnéaire d’hiver par rapport au marché européen. Avec ses 700 km de côte maritime, les autorités en charge du tourisme avaient misé sur ce potentiel naturel.
Le Tourisme d’Affaires a connu une progression régulière depuis plusieurs années surtout dans la région de Dakar. Cette progression s’explique par l’amélioration des infrastructures d’accueil et la structuration de l’offre Tourisme d’Affaires à Dakar. Aujourd’hui les hôtels d’affaires affichent un taux de remplissage moyen de 80 à 85 % comparé aux hôtels de loisirs situés dans la zone balnéaire qui tournent autour de 25 à 30 %. Cette baisse de la destination Sénégal est causée par plusieurs facteurs selon les professionnels du secteur. Il s’agit entre autres, du manque de visibilité, de l’absence de promotion intérieure et extérieure, les forts taux de fiscalité liés à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) qui ne permettent pas au Sénégal d’être compétitif par rapport à des destinations plus à la mode comme Cuba, Thaïlande ou d’autres pays africains. Il s’y ajoute les problèmes de financements, l’accès au crédit n’est pas facile, l’érosion côtière entraînant la disparition des plages, la pollution des eaux, le comportement de la plupart des petits vendeurs qui, par manque de sensibilisation, font fuir les quelques touristes qui s’aventurent en dehors de leur hôtel, l’état de délabrement des routes dans l’est du pays.
LES POLITIQUES DE L’ETAT POUR LA PROMOTION DU SECTEUR
Pour rendre plus attractive la destination sénégalaise, de nombreuses politiques ont été mises en œuvre par les différents régimes qui se sont succédé au Sénégal. Ainsi, dans son objectif de «rationaliser» les dépenses publiques, le Président de la République, Macky Sall a supprimé bon nombre de structures dont l’Agence nationale de promotion touristique (Anpt). Une décision qui a mis les acteurs touristiques dans tous leurs états. Face à la détermination des professionnels du tourisme qui ne voulaient nullement entendre parler de la disparition de l’Anpt, Macky Sall ressuscite l’Agence sénégalaise de promotion touristique (Aspr), née des cendres de l’Anpt. Et, en 2013, le président de la République lance le visa d’entrée au Sénégal pour tous. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le secteur. Suffisant pour que les acteurs touristiques mènent la bataille contre la décision qu’ils qualifient de facteur bloquant du tourisme. Une mobilisation qui a également obligé Macky Sall à supprimer, en mai 2015, cette réciprocité des visas qui était adoptée «sans concertation» avec les professionnels du secteur du tourisme. Son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade avait nourri des ambitions pour le développement du secteur avec la création de l’Anpt pour mieux tirer profit du tourisme. Ce que le président Abdou Diouf avait bien compris en misant sur le secteur.
LE CREDIT HOTELIER ET TOURISTIQUE POUR BOOSTER LE SECTEUR
Après la réduction des taxes, l’exonération fiscale en Casamance, la suppression du visa d’entrée, l’Etat a instauré, en 2016, le crédit hôtelier et touristique. Un outil qui est venu à point nommé, face à la crise que traversait ce secteur ces dernières années. Selon les services du ministère du Tourisme, ce nouvel instrument est placé au cœur de la Stratégie de développement du secteur du tourisme, telle que déclinée dans le Plan Sénégal émergent, avec l’ambition réaffirmée de faire du Sénégal une destination touristique de référence. Ce crédit a pour objectif, de mieux valoriser le potentiel touristique des localités du Sénégal, à travers le relèvement du niveau de qualité des services et la mise en place de nouveaux produits adaptés aux nouvelles réalités économiques. Dans sa configuration, ce crédit hôtelier ambitionne de renforcer Dakar comme ville de tourisme d’affaires, soutenue par le développement du City Trip autour de nouveaux circuits thématiques. Mais aussi, entre autres, de soutenir la requalification de l’offre touristique à Saly et sur la Petite Côte; développer l’offre de services dans l’écotourisme au Delta du Saloum et dans le Sénégal Oriental.
TOURISME RELIGIEUX ET TOURISME DE SANTE
Pour la relance du secteur touristique au Sénégal, l’Etat veut également s’appuyer sur le tourisme religieux au niveau de certaines localités du pays, à l’instar des villes comme Médine, Jérusalem et Rome. Aujourd’hui, des régions comme Kaolack, Thiès, Diourbel, Dakar, la Casamance, Kédougou, le Fouta, etc., pourraient développer ce type de tourisme qui n’est pas encore expérimenté d’une façon significative dans notre pays, en dépit des énormes potentialités, en dehors des nombreux événements religieux organisés chaque année. En effet, les régions de Kaolack, de Thiès et de Diourbel accueillent lors de la célébration des événements religieux (Gamou, Magal) des hôtes qui viennent des régions intérieures, de pays africains, d’Europe, des Etats-Unis ou d’Asie. Certes, même si ces évènements qui drainent chaque année des milliers voire millions de pèlerins musulmans, ils ne peuvent guère être considérés comme du tourisme religieux à l’heure actuelle et force est de constater que de nombreux visiteurs étrangers se rendent également dans ces cités religieuses pour contempler les grandes mosquées ou les mausolées des illustres chefs religieux comme celui de Cheikh Ahmadou Bamba…
Toujours dans ce domaine, parmi les lieux de pèlerinage catholiques, le sanctuaire Notre-Dame de la Délivrance de Popenguine et le petit séminaire Saint-Joseph de Ngazobil, sont aussi autant de sites plus connus et à promouvoir. La cathédrale de Dakar, l’église de Fadiouth et surtout l’abbaye des moines de Keur Moussa, célèbre pour ses messes dominicales chantées, accompagnées à la kora, sont très prisées des voyageurs. Dans un autre registre, faire de Dakar un hub médical à l’exemple de l’Inde, la Turquie et les pays du Nord. Voilà un autre projet que le Sénégal et ses partenaires ambitionnent de réaliser pour faire de notre pays une destination de tourisme médical au niveau de la sous-région et même au-delà. Cette idée émise pourrait non seulement permettre aux populations de disposer de structures de soins de qualité mais aussi mettre fin aux évacuations sanitaires onéreuses vers l’Europe et vers d’autres pays du Maghreb
COVID-19 «ACHEVE» UN SECTEUR AGONISANT
La pandémie de la Covid-19 a fortement affecté le tourisme au Sénégal. Premier secteur économique à en ressentir les effets, le tourisme connaît en effet les moments les plus difficiles de son existence au Sénégal. Dès l’apparition des premiers cas confirmés de coronavirus au Sénégal, les hôtels ont fermé leurs portes du fait de l’assèchement des marchés fournisseurs, la France, l’Italie, l’Espagne et la Belgique, entre autres, tous des pays qui n’ont plus de liaison aérienne avec le Sénégal. «Tous les secteurs sont touchés, mais nous, nous sommes sinistrés», avait alerté Mamadou Racine Sy président du Fopits. Avec les annulations d’évènements et des réservations, les hôtels ont perdu beaucoup d’argent. Pour accompagner les professionnels du secteur touristique, l’Etat a pris un certain nombre de mesures notamment le report des échéances fiscales et sociales des hôteliers, ainsi que l’obtention au niveau des banques un moratoire des créances dues, et sans intérêts. Des mesures qui ne font toutefois qu’éluder la sinistrose des réceptifs hôteliers face au coronavirus.
UN CAS POUR LES «DIALOGUEURS»
Point inscrit à l’ordre du jour des discussions sur le dialogue politique, mais reporté vers la fin des échanges, le parrainage à l’élection locale prochaine ne sera pas de tout repos pour les candidats.
Point inscrit à l’ordre du jour des discussions sur le dialogue politique, mais reporté vers la fin des échanges, dans le but d’attendre le rapport de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral, jusque-là pas encore démarrés, le parrainage à l’élection locale prochaine ne sera pas de tout repos pour les candidats. Si bien évidemment, la loi l’instituant dans le pays n’a pas été modifiée par les «dialogueurs» ou même supprimée pour ces prochaines joutes.
L a loi constitutionnelle 2018-14 du 11 mai 2018 portant révision de la Constitution fait du parrainage par les électeurs une condition de validation des candidatures aussi bien pour les candidats indépendants que pour les candidats présentés par les partis ou coalitions de partis légalement constitués. Cette loi bien que n’ayant pas fait l’objet d’un consensus de la part des acteurs politiques, a été votée et adoptée par l’Assemblée Nationale et s’est imposée à tous les candidats à l’élection présidentielle de 2019.
Le hic, dans son rapport d’observation de l’élection présidentielle du 24 février dernier, la Mission d’observation de l’Union européenne (Ue) a affirmé, entre autres, que «le parrainage citoyen pour les élections locales devrait être abandonné, et ce dans les plus brefs délais». En réalité, des manquements avaient été notés lors du parrainage pour la présidentielle dernière, ayant ainsi occasionné le recalage d’une vingtaine de candidats.
Parmi les couacs relevés par les acteurs de la société civile, il faut mentionner l’absence de modélisation du support de collecte des signatures, l’incohérence entre la fiche papier et le format numérique. Ils ont aussi déploré la technique d’assèchement qui consiste à demander à ses soutiens, plus de parrainages que ceux nécessaires, de sorte que le vivier des signatures potentiels soit asséché pour les autres candidats. Voilà où réside le grand problème, si les acteurs au dialogue politique ne parviennent pas à s’accorder sur les modifications à apporter à ladite loi, ou tout simplement sa suppression, avant les élections locales prochaines. Vu la complexité des Locales, où plusieurs listes comportant parfois des sensibilités différentes sont mises en compétition et non des candidats individuels, le risque de doublons est réel. Cela, d’autant plus que le bassin électoral est le même pour tous, dans la collectivité territoriale.
Autre chose et pas des moindres, ce ne sera pas chose aisée d’organiser le parrainage dans plus de 500 communes du pays, qui plus est, y compris l’élection des maires de la ville. Est-ce que notre fichier électoral configuré en nombre de communes peut pouvoir en tirer les substances quand on sait que les Sénégalais sont des migrants entre communes, entre zones, etc ? Avec quel logiciel adapté ? L’on se rappelle que les 7 personnalités indépendantes de la société civile, membres de la commission de contrôle des parrainages au Conseil constitutionnel ne disposaient d’aucune information sur le logiciel élaboré pour faire le décompte des parrains.
Par ailleurs, aller dans le sens de la recommandation des Observateurs de l’Union européenne serait suicidaire, quand on sait que lors des dernières locales de 2014, on avait enregistré près de 2000 listes sur 557 communes, plus les départements. Maintenant que les candidatures indépendantes sont généralisées à toutes les élections, depuis le référendum de 2016, il sera impossible d’avoir un système de candidature rationalisé sans le filtre du parrainage. Surtout que le pays compte plus de 300 partis. Le but de ladite loi était d’ailleurs d’éviter cette pléthore de candidatures liée aux législatives, au total 47 listes.
Il revient, par conséquent, aux acteurs prenant part au dialogue politique en suspens de trouver le juste milieu entre la nécessité de rationaliser les candidatures et l’obligation de flexibilité de la loi sur le parrainage, en prélude aux élections locales à venir.
LE PRIVE REFOULE L’ENVELOPPE D’1 MILLIARD DE MACKY
La tension continue de monter entre le privé et le ministère de l’Education nationale. Bien avant le dernier report de la réouverture des écoles, les privés ont dénoncé un boycott et la non-assistance suffisante de l’État.
La tension continue de monter entre le privé et le ministère de l’Education nationale. Bien avant le dernier report de la réouverture des écoles, les privés ont dénoncé un boycott et la non-assistance suffisante de l’État. Ainsi, pour apaiser la tension, une enveloppe «d’un milliard» a été débloqué par le président de la République en guise de soutien à l’adresse des écoles privées « reconnues ou non reconnues » au Sénégal. Rejet et indignation, le collectif des promoteurs et écoles privés du Sénégal juge très insuffisante cette somme.
La tension était montée d’un cran entre le ministère de l’Education nationale et les écoles privées dans la répartition du matériel pour le respect du protocole sanitaire. Ces dernières avaient exprimé leur mécontentement et indignation, se disant boycottées et méprisées par le ministre Mamadou Talla et Cie.
Ainsi, après le report tardif de la réouverture des écoles et dans la perspective d’une nouvelle date pour le retour en classe, le président de la République a décidé de leur venir en aide. C’est dans cette optique qu’une enveloppe d’un milliard a été dégagée par Macky Sall pour les établissements privés. « Ladite somme est à l’adresse de l’ensemble des écoles privées reconnues comme non reconnues », a expliqué le directeur de la formation et de la communication du ministère de l’Education. « L’argent est déjà disponible et on a leur donné des fiches à remplir pour qu’ils soient identifiés », a souligné Mamadou Moustapha Diagne. Mais le privé ne semble pas prendre la nouvelle au vol et rejette d’ailleurs l’enveloppe, parce que trouvant la somme largement insuffisante. La preuve, dans une déclaration rendue publique, le collectif des promoteurs et écoles privées du Sénégal a extériorisé son indignation.
« Les écoles privées, maillon incontournable dans le dispositif de l’Éducation nationale avec son effectif de 1,5 million d’élèves sur les 3,5 millions de la population scolaire, soit 42%, ont été déçues par le traitement indigne dont elles ont fait l’objet dans l’accompagnement du fonds de résilience avec une subvention spéciale d’un milliard F CFA». le porte-parole du ministère de l’Education a regretté cette appréciation des écoles privées.
Reconnaissant l’importance du privé dans le système éducatif, Mamadou Moustapha Diagne a tenu à rappeler à ces promoteurs que la crise a affecté tous les secteurs. Sur ce, il appelle à une lecture plus holistique de la situation. Non sans rappeler qu’à côté de l’appui spécial d’un milliard, il y a la subvention annuelle d’un montant de 1 milliard 200 millions destinée uniquement aux écoles privées reconnues. Par conséquent, selon lui, pour cette enveloppe, il faudra baisser les attentes. « Le chef de l’État nous a demandé d’accélérer le processus de mise à disposition », a-t-il souligné pour finir.