Le Sénégal à la recherche de 50 milliards
Le marché sous régional est très sollicité en cette période de pandémie de covid-19. Les pays multiplient les émissions simultanées d’obligations pour la résilience à la covid-19. A travers une émission simultanée d’obligations assimilables du trésor, le Sénégal est à la recherche, jusqu’à ce 12 juin, d’un montant de 50 milliards FCFA sur des maturités de 3 et 5 ans avec des coupons de 5,85% et 6,00%. Pour rassurer les créanciers, le Sénégal rappelle que son Produit Intérieur Brut(Pib) était de 13 982,7 milliards FCFA en 2019 contre 13 406,6 milliards FCFA en 2018.
55e décès lié à la covid-19
Il y a de quoi s’inquiéter d’un taux de létalité élevé avec l’augmentation du nombre de cas graves qui sont dans des services de réanimation. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas) poursuit le décompte macabre des victimes de la pandémie du coronavirus. Le Sénégal a enregistré hier le 55e décès lié à la Covid-19. Il s’agit d’un homme âgé de 54 ans.
Libération de deux otages sénégalais
Le ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a annoncé la libération de deux Sénégalais pris en otage depuis le 04 mai, lors de l’attaque pirate contre deux chalutiers sur les côtes gabonaises. Le Sénégal, de concert avec les autorités gabonaises ainsi que celles des pays d’origine des autres otages, ont adopté une démarche pour la libération des otages. Dans un communiqué, le ministre Amadou Ba rassure que nos compatriotes se portent très bien et qu’ils ont rejoint Abuja. Ils seront incessamment rapatriés au Sénégal.
La Dscos démolit tout autour du phare des Mamelles
Alors que la polémique enfle, la Direction de la surveillance, du contrôle et de l’occupation des sols (Dscos) a détruit hier toutes les installations aux abords du phare des Mamelles. Une opération dirigée par le patron de la Dscos lui-même, le colonel Pape Saboury Ndiaye, l’ami d’Abdoulaye Sylla d’Ecotra. Les bulldozers ont tout bousillé. « Nous allons tout détruire pour permettre au Ministère de l’Urbanisme de faire sur les lieux un aménagement paysagé. Le phare est un patrimoine national qui doit être protégé. Nous allons faire partir tous ceux qui sont là», a-t-il déclaré sur les ondes de Rfm.
Kibily Touré nouveau Dg des Chemins de fer
Tambacounda à l’honneur. Hier, le Conseil des ministres a consacré la nomination de Kibily Touré qui n’est personne d’autre que le fils de Souty Touré, ancien ministre de l’Environnement puis de la Décentralisation sous Diouf, député, sénateur, maire de Tambacounda et actuel membre du Haut conseil des collectivités territoriales. Pour autant, Kibily Touré n’y est pas pour la casquette politique de son père ni de la sienne, mais plutôt pour ses compétences professionnelles reconnues au niveau international dans ce domaine. Il était d’ailleurs l’administrateur de Dakar-Bamako ferroviaire qu’il avait réussi à remettre en selle malgré le yoyo des états parties.
La Lfr adoptée par ordonnance
Que c’est doux de pouvoir gérer un pays avec ordonnance ! Hier en conseil des ministres, le chef de l’Etat a fait examiner et adopter la loi de finances rectificative (Lfr), la première de l’année. Elle devrait permettre au gouvernement de revoir ses prétentions, de redéfinir ses ambitions et d’homologuer les recettes obtenues avec le Fonds Covid-19 de 1 000 milliards pour faire face, bref de redéfinir les agrégats macroéconomiques. La nouveauté, cette année, c’est que la Lfr ne fera pas un crochet à l’Assemblée pour être épluchée. Il suffit d’une ordonnance, et le tour est joué. La loi d’habilitation votée par l’Assemblée à l’aube de la crise sanitaire de la Covid-19 est passée par là.
George Floyd au Sénégal
La mort du jeune afro-américain tué atrocement par un policier raciste est en train de susciter un grand élan de solidarité en Afrique et dans le monde. Au Sénégal également, les acteurs se bousculent devant les portillons de l’ambassade des États-Unis. Après la société civile à l’initiative de Alioune Tine, les leaders de la mouvance présidentielle, après s’être fendus d’une déclaration spéciale, ont exprimé leur courroux au représentant de Donald Trump au Sénégal. Lequel a indiqué que la mort de George Floyd témoigne d’un manquement grave. D’après lui, elle a généré à juste titre les conversations difficiles mais nécessaires sur les questions de race, d’égalité et de justice. « Cette mort rappelle la responsabilité mondiale en matière de protection des droits humains, et d’obligation de rendre compte des forces de l’ordre», a martelé l’ambassadeur Dr Tulinabo Mushingi.
Zahra Iyane Thiam tient enfin sa team
La ministre de la Microfinance devrait avoir les coudées franches pour mettre en application la vison du chef de l’Etat. Et pour cause, Zahra Iyane Thiam vient de nommer un des hommes du sérail pour l’accompagner. Ancien Dg de Cofina, Amadou Boudia Guèye, titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en droit des affaires. Il devient le Directeur général du Fonds national de la Microfinance au Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire ; et El hadji Amadou NDIAYE, titulaire d’un Master II en Ingénierie financière comme Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement en remplacement de Cheikh Sadibou DIOP qui n’a pas pu imprimer le rythme escompté et qui sied au département de la microfinance. Comme pour boucler la boucle, le chef de l’Etat a nommé un économiste IsmaÏla DEMBELE, comme Président du Conseil d’Orientation du Fonds national de la Microfinance au Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire.
Rencontre patronat - Amadou Hott
Le secteur privé national a été reçu hier par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott. La délégation du patronat était composée de Baïdy Agne du Cnp, Mansour Kama de la Cnes, Mbagnick Diop du Mdes, Idy Thiam de l’Unacois, Serigne Mboup de l’Union des Chambres de Commerce, Babacar Diagne du Cdes, Birane Wane du Cndes et Cheikh Cissé de l’Unacois Yeesàl. La rencontre a porté sur les mécanismes d’accompagnement mis en place par le gouvernement pour l’opérationnalisation de la relance des activités économiques supportée par le Plan de Résilience Economique et Sociale (Pres). Le ministre Amadou Hott a recueilli les suggestions des acteurs du secteur privé pour une réussite de la relance de l’économie. Il faut souligner que l’Etat a pris des mesures pour préserver la trésorerie des entreprises à travers des mécanismes de remboursement des crédits de TVA dans des délais raccourcis, de remises et suspensions d’impôts, des différés de paiement des impôts et taxes, ainsi que des mesures d’injection de liquidités avec la mise en place d’un mécanisme de financement de 200 milliards Fcfa.
Rencontre patronat - Amadou Hott (bis)
Restons à la rencontre du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération avec le patronat. Amadou Hott a informé ses hôtes que le mécanisme de financement est devenu maintenant opérationnel avec la signature de l’accord cadre et de son avenant et des conventions spécifiques de garantie, la mise à disposition d’une première tranche de ressources pour la constitution des dépôts de garantie et la fonctionnalité du comité de gestion et de la plateforme du Fongip. A l’en croire, les demandes d’avis de non-objection ont été déjà reçues et examinées par le Comité de gestion qui a donné des avis favorables pour lesquels les dépôts de garantie ont été constitués. A ce stade du processus, le ministre de l’Economie a trouvé nécessaire d’échanger avec le secteur privé afin d’avoir son feedback sur la phase opérationnelle du mécanisme, l’intérêt du secteur privé pour le mécanisme et les difficultés que son opérationnalisation pose. Aussi, les échanges ont-ils porté sur le programme de relance immédiate en cours d’élaboration par le Gouvernement pour favoriser et accompagner la reprise de l’activité. Parallèlement, le ministère devra travailler sur l’ajustement du PAP II du PSE en tenant compte des nouvelles priorités et en assurant dans le court et moyen terme une relance durable de l’économie.
Mbour enregistre 4 cas supplémentaires en une semaine
Le nombre de cas confirmés de Covid-19 dans le département de Mbour est passé de 28 à 32 en une semaine, soit quatre nouvelles contaminations, d’après préfet Mor Talla Tine. Ce dernier a profité de la réunion sur la distribution des kits alimentaires avec les élus et les chefs de village pour leur demander de s’impliquer dans la sensibilisation contre la Covid19, notamment le respect des gestes barrières.
Le centre de Fatick ne peut pas recevoir des cas graves covid-19
Le Centre de Traitement des Epidémies (CTE) de l’hôpital régional de Fatick n’est pas encore en mesure de prendre en charge les cas graves de Covid19, a déclaré mardi le médecin Gilbert Sarr. A l’en croire, cette situation s’explique par le fait que le service de réanimation du CTE n’est pas fonctionnel. Le coordonnateur de l’équipe médicale chargée du traitement de la Covid-19 dit espérer que le centre ait des équipements, à cet effet, pour prendre en charge les cas graves de coronavirus. En attendant, les autorités médicales ont décidé de transférer, à l’issue du bilan préthérapeutique, tout patient qui présente des comorbidités (diabète, hypertension artérielle) vers un CTE disposant d’un service de réanimation fonctionnel, a-t-il expliqué à l’ «Aps». Fort heureusement, aucun malade n’a eu à être transféré vers les services de réanimation de Kaolack, de Touba ou encore de Diamniadio, a-t-il rassuré. La raison tient au fait qu’aucun des trois patients reçus au CTE de l’hôpital régional de Fatick, depuis le 10 mai dernier, n’a développé une forme grave de la maladie.
Un député de Goudomp décédé
Décidément ! A Goudomp, l’ange de la mort ne blague pas avec les politiques. Hier, L’AS a appris le décès, des suites d’une malade, l’honorable député de la douzième législature Mariama Mané. Moins d’un an seulement, le Député-maire de Goudomp, Abdoulaye Bosco Sadio, avait rendu l’âme au mois de novembre 2019, à Dakar. Il avait remplacé, à ce poste, feu Malamine Gomis, Député et Président du Conseil départemental de la même localité. Paix à leurs âmes.
LE SÉNÉGAL OBTIENT L'ALLÈGEMENT DE SA DETTE
Le service de la dette de l'Etat sera allégé de quelque 137 millions d'euros cette année grâce au moratoire décidé par les pays du G20, un ballon d'oxygène qui servira à lutter contre les conséquences du coronavirus, selon le gouvernement
Le service de la dette de l'Etat sénégalais sera allégé de quelque 137 millions d'euros cette année grâce au moratoire décidé par les pays du G20, un ballon d'oxygène qui servira à lutter contre les conséquences de la pandémie de coronavirus, selon le gouvernement sénégalais.
"La participation du Sénégal à l'Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) se matérialisera par la suspension du paiement du principal et des intérêts dus à l'ensemble des créanciers du secteur bilatéral officiel jusqu'au 31 décembre 2020 pour un montant 90,57 milliards de francs CFA (137 millions d'euros) entre le 1er juin 2020 et la fin de l'année, soit 13,51% du service de la dette extérieure dû en 2020", a précisé le ministère des Finances et du Budget mercredi dans un communiqué. Le Sénégal entend affecter les budgets libérés au "financement des dépenses sanitaires, sociales et économiques" de son Programme de Résilience destiné à lutter contre les effets de la pandémie de Covid-19, selon la même source, alors que le pays d'Afrique de l'Ouest a enregistré plus de 4.500 cas de coronavirus et 54 décès.
Le président sénégalais Macky Sall avait salué le 17 avril avec retenue la décision du G20 de suspendre la dette des pays les plus pauvres, parmi lesquels nombre d'Etats africains, mais il avait persisté à réclamer l'annulation, "plus que réaliste" selon lui, de cette dette. Mercredi, le Sénégal a toutefois "réaffirmé son engagement à se conformer à l'ensemble de ses obligations contractuelles vis-à-vis des créanciers du secteur privé" et assuré qu'il "n'envisage pas d'étendre l'ISSD à ces derniers".
Face au plongeon de l'économie, le G20 avait pris mi-avril la décision inédite de suspendre pour un an les remboursements de la dette des pays les plus pauvres fragilisés par la pandémie -- une initiative déclinée depuis par les 22 pays du Club de Paris, ainsi que par une poignée de créanciers émergents (Chine, Inde, Arabie saoudite, Turquie, Afrique du Sud).Ethiopie, Tchad, République du Congo et Pakistan ont obtenu mardi cette suspension, après huit autres pays comme le Mali, la Mauritanie ou encore le Burkina Faso.Dix-neuf autres dossiers devraient "aboutir rapidement", avait expliqué mercredi avant l'annonce du Sénégal la présidente du Club de Paris, Odile Renaud-Basso.
DETTES AFRICAINES, LA CADENCE DES MORATOIRES S'ACCÉLÈRE
À ce jour, le Club de Paris a validé des moratoires sur les dettes de 8 États africains. Mais la question des possibles annulations, elle, est loin d’être réglée
Jeune Afrique |
Nelly Fualdes |
Publication 11/06/2020
Avec la validation des dossiers de l’Éthiopie, du Tchad et du Congo, le 9 juin, le Club de Paris a porté à 8 le nombre de pays africains qui bénéficient à ce jour d’un moratoire sur leur dette publique (avec le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Cameroun), et à 1,8 milliard d’euros le montant des échéances reportées. Et d’autres pays devraient suivre : « Sur les 31 pays qui ont formulé des demandes, 22 sont situés en Afrique subsaharienne », a indiqué la présidente du Club de Paris, Odile Renaud-Basso, lors d’un point de presse, le 10 juin.
Selon elle, il n’y a pas de surprise à attendre de l’instruction des dossiers en cours : « Les pays qui ont déposé leurs dossiers sont ceux avaient été sélectionnés comme éligibles [Le Zimbabwe, l’Érythrée, le Soudan et la Syrie de l’étaient pas, du fait d’arriérés auprès des prêteurs multilatéraux], et qui en ont fait la demande. Sauf s’ils changent d’avis et refusent les termes du contrat qui leur est soumis, la procédure aboutira », affirme-t-elle.
Si 19 dossiers sont encore en cours d’instruction, la directrice du Trésor français n’exclut pas d’avoir à se pencher sur d’autres demandes : « Certains pays, très prudents au départ, notamment du fait de craintes sur leurs capacités futures d’emprunt sont en train de réviser leurs positions et pourraient se manifester », explique celle qui constate une « accélération des demandes ».
« Il est tout à fait normal qu’il y ait des évolutions dans les positions des gouvernements, du fait des discussions bilatérales avec leurs créanciers qui avancent et du partage d’analyse entre États africains qui peuvent aboutir à des prises de positions communes », commente Nicolas Jean, avocat spécialisé dans le financement de projets en Afrique chez Gide, un cabinet qui s’est positionné dès la mi-avril sur le créneau de la renégociation des dettes des pays africains, déployant une vingtaine d’avocats sur le sujet.
Un moratoire, et après ?
« La dette à l’égard du Club de Paris ne représente qu’une partie des dettes des pays africains », relativise l’avocat, pour qui « cette respiration est indispensable, mais le véritable enjeu reste l’investissement ». « L’Afrique n’est pas surendettée, elle est sous-financée. Pour éviter à l’avenir d’en venir à des renégociations, moratoires ou annulations, et de dégager des capacités d’endettement supplémentaires, il faudrait qu’une partie des financements soient faits à des taux concessionnels, et que le reste se voit appliqués des taux cohérents avec leur profil de risque et avec les taux appliqués dans les autres régions du monde », développe-t-il.
La gestion du foncier, au Sénégal, est illustrative de la grande fracture entre les riches et les pauvres. Pendant que le Sénégalais moyen peine à trouver un lopin de terre même dans les coins les plus défavorisés de la capitale, quelques privilégiés continuent de s’accaparer, parfois presque sans bourse délier, les coins les plus paradisiaques. Très en colère, les défenseurs du littoral ruent, depuis quelques jours, dans les brancards, pour dire stop à cette boulimie.
‘’Ça ne peut plus continuer !’’, crie, dépité, l’architecte Pierre Goudiaby Atépa, depuis sa résidence cossue de Fann, à quelques encablures de l’hôtel Radisson Blue. Ce qui se passe sur le littoral de Dakar, insiste-t-il, est inacceptable. Il peste : ‘’Le domaine public maritime est inaliénable. Il ne peut y avoir de dérogation que pour cause d’utilité publique. Malheureusement, on observe de plus en plus des déclassements à des fins privatives. Ce n’est pas normal. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas du tout construire. Mais il faut respecter les normes. Il faut aussi que ces entreprises qui doivent s’installer puissent prendre en charge l’aménagement de certaines parties. Comme avec le principe pollueur-payeur.’’
A quelques jets, sur la plage étroite de Mermoz, une vingtaine de jeunes sont venus humer l’air frais. Ibrahima, assis sur un bloc de pierre, refuse gentiment de se prêter aux questions. ‘’Je suis un peu fatigué, stressé. Je n’ai vraiment pas le temps de réfléchir sur quelque sujet que je sois. Je suis désolé. Mais je suis là pour déstresser…’’, tente-t-il net de couper la discussion. Mais ne pensez-vous pas qu’avec ces constructions qui ne cessent de proliférer, il pourrait arriver un moment où vous n’aurez plus aucun accès à cette plage, même pour vous détendre ? Il rétorque, le sourire en coin, dans une ambiance relaxe : ‘’C’est vrai que c’est un vrai problème. Ce n’est pas du tout normal ça. Nous n’avons certes pas de quoi nous acheter un terrain au bord de la mer, mais ce n’est pas une raison pour qu’on nous interdise d’y avoir accès. Je suis tout à fait d’accord avec les contestataires, mais là, j’ai la tête à autre chose.’’ Puis, il replonge dans sa méditation, le regard jeté dans l’océan.
A quelques mètres, un groupe de jeunes fait des exercices physiques ; un autre joue au ballon, pendant que d’autres visiteurs, sagement assis sur les roches, devisent tranquillement. Nous sommes juste au pied du chantier de M. Djibril Diallo, celui-là même qui a défrayé la chronique avec la descente inopinée et très musclée du maire de Mermoz-Sacré Cœur Barthélémy Dias. Depuis tout petit, Aliou Mara, natif de Sicap Amitié, fréquente cette plage. Sur l’occupation anarchique du littoral, il témoigne : ‘’Nous demandons vraiment aux autorités qui s’adonnent à ces pratiques de penser à leur jeunesse. Cette plage est très importante pour nous. Quand nous peinons à trouver de l’emploi, nous venons ici pour décompresser, pour noyer notre stress. Nous aurions pu choisir d’aller voler, nous droguer, mais nous ne le faisons pas… En ce qui me concerne, je suis là tous les jours, quand je n’ai pas du travail. Qu’on ne nous prive surtout pas ce bonheur.’’
Pour construire sa maison, M. Diallo a totalement rasé cette partie de la falaise, pour avoir un accès direct sur la plage. Au-dessus de son chantier, surplombent de grands immeubles qui empêchent déjà de voir la route de la corniche. Difficile de trouver le chemin pour regagner cette route goudronnée. Immeubles, chantiers et tas de gravats bloquent presque toutes les issues. ‘’C’est vraiment écœurant’’, peste cet ancien émigré rentré au bercail après un bref séjour dans le sud de l’Italie. ‘’Dans la petite ville où j’étais, raconte-t-il, il existe une corniche comme celle-là. Sur l’autre partie de la route, un peu éloignée de la mer, les gens peuvent construire des immeubles et des hôtels. Mais personne ne construit au bord de la plage. Seules des constructions démontables – bars, restaurants… - y sont autorisées et c’est très bien aménagé’’. Pendant l’été, se souvient le natif de Kaolack, il y a une concurrence entre les municipalités. ‘’Chacune essayant de donner le plus de confort sur ses plages, pour que les gens viennent des autres régions ou villes pour passer leurs vacances sur son territoire’’, raconte-t-il, regrettant avec vigueur la situation sur le littoral.
Juste à côté de sa cabane de fortune, en face de la résidence Senghor ‘’Les dents de la mer’’, l’un des rares espaces qui restaient de cette belle corniche, subit les assauts des prédateurs fonciers. Il y aurait, sur place, une vingtaine de privilégiés du régime qui se seraient partagé le terrain. Parmi les heureux bénéficiaires, figure, comme le disait Barthélémy Dias, un proche de Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo. A l’emplacement supposé lui appartenir, une grande excavation a été érigée dans les entrailles même de la plage. Le chantier semble aujourd’hui à l’abandon.
Et le mal semble très profond, presque incurable. Du centre-ville à la Pointe des Almadies, les automobilistes peuvent à peine savourer la vue sur la mer. A la place, ils ont droit plutôt à une vue hideuse sur des blocs de pierre, des immeubles, hôtels et des tonnes de gravats. L’ancien député Cheikh Oumar Sy dénonce avec vigueur ces constructions anarchiques : ‘’Ce qui se passe sur le littoral est un scandale, un crime contre l'environnement. Il faut le dire : ces gens sont dans l'illégalité totale. La loi interdit l'appropriation privée de ces terres. Parce qu’ils savent qu’ils sont dans l’illégalité, les politiciens utilisent souvent des religieux pour faire passer leurs forfaits. Il faut que ça cesse.’’ A l’en croire, certaines pontes du gouvernement actuel se sont vus attribuer illégalement des terres sur le dos du peuple sénégalais, en face de chez Atépa. Il y aurait aussi des marabouts, des ministres, des hommes d’affaires. ‘’C’est scandaleux ce qui se passe dans ce pays. Ils nous mettent en danger avec ces constructions anarchiques. Il faut qu’ils arrêtent de creuser sur cette falaise qui nous protège de l’océan’’, se répète-t-il très amer.
Plus loin vers le centre-ville, aux alentours de l’hôtel Terrou-Bi, à zéro mètre du rivage, les machines continuent de lutter contre le flot des vagues. Ironie de l’histoire, nous sommes sur le site où les Turcs ont été chassés en 2014. A peine cinq ans après la chute de ce qu’il était convenu de nommer ‘’Le mur de la honte’’, sur l’espace qui devait abriter l’ambassade du pays d’Erdogan à Dakar, d’autres murs sont sur le point d’être érigés. Sur place, pas de panneau de signalisation ; pas de clôture ; rien ! Tout semble avoir été fait dans la précipitation, au grand désarroi des amis du littoral. Information prise, le maitre d’ouvrage serait l’entreprise Eco Loisirs. Suscitant le courroux du célèbre architecte. ‘’Depuis 2014, fulmine M. Goudiaby, les choses ne font que s’empirer. La situation va de mal en pis. Il est temps que l’Etat y mette un terme et nous sommes heureux de constater que le gouvernement, sous la houlette du ministre en charge de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire, est dans cette dynamique’’.
Ainsi, depuis des années, hôtels, cliniques privées, complexes immobiliers, villas de luxe n’ont eu de cesse de proliférer comme des champignons sur ces terres prisées des milliardaires d’ici et d’ailleurs. Et c’est loin d’être le propre de la corniche. Ouakam, Ngor, Yoff, Cambérène jusqu’à Guédiawaye ne sont guère épargnées par ce fléau. Même au-delà, c’est toutes les communes situées sur les 760 km de côtes qui sont en permanence agressées par des hommes d’affaires et marabouts avec la complicité de politiciens véreux.
Une profanation de la mémoire du président Senghor
Mais, contrairement à ce que certains peuvent penser, cette boulimie n’a pas commencé avec l’actuel régime. Elle ne l’est pas non plus avec la précédente, comme le pensent bon nombre de Sénégalais. Sur la corniche de Dakar qui traverse près de dix communes, l’accaparement des terres remonterait au règne du président Abdou Diouf. Depuis, la frénésie sur ces terres ne s’est jamais estompée. ‘’C’est lui (Abdou Diouf) qui a ouvert la boite de pandores. Non seulement deux de ses enfants ont construit sur cette plage, mais plusieurs dignitaires de son régime également ont pu profiter de ce DPM. Sous Wade, cette boulimie s’est accentuée à des proportions plus qu’inquiétantes. Des hôtels et immeubles à usage d’habitation ont été érigés de façon anarchique, empêchant les Dakarois d’accéder à certaines plages. Maintenant, il ne reste que des miettes. Nous ne devons pas laisser continuer cette prévarication illégale de nos plages’’, raconte ce membre de Perl (Plateforme pour l’environnement et la réappropriation du littoral).
Selon Pierre Goudiaby Atépa, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une profanation de la mémoire du président Senghor. Lequel accordait une haute importance à la préservation de ce littoral qu’il considérait comme un bien commun à tous les Sénégalais.
Une machine à fabrication de milliardaires
Si ailleurs, tout est fait pour décourager, voire interdire toute construction sur le domaine public maritime, au Sénégal, malgré les textes, le DPM semble réservé aux clans qui se succèdent à la tête de l’Etat et à leurs amis. Souvent, ces terres sont même bradées à vils prix à la faveur des beaux yeux des attributaires. Pierre Goudiaby Atépa montre comment des milliardaires ont ainsi pu être et continuent d’être fabriqués en deux temps, trois mouvements. ‘’Il faut savoir que, pour construire sur la plage, il faut non seulement des moyens colossaux, mais il faut aussi des moyens pour l’entretien. Les gens à qui on cède ces parcelles n’ont parfois même pas les moyens de l’aménager. On leur cède ces terres à 2 500 F CFA le m2. Sans aucun effort, ils peuvent vendre le même terrain à 1 million F CFA le m2’’.
En visite, récemment, sur les terres de la corniche, accompagné de ses homologues de l’Environnement et de la Géologie, le ministre Abdou Karim Fofana annonçait une nouvelle loi pour lutter contre l’état désastreux du littoral. ‘’Le président a aussi décidé, rassurait le jeune ministre, de faire aménager l’espace, de la corniche-Est aux Almadies où nous avons 20 km. Nous les avons coupés en trois parties. Du boulevard de la République à la mosquée de la Divinité, il y a un projet d’aménagement sur 9 km…’’. Saluant ces initiatives, M. Goudiaby encourage et précise : ‘’Si cette loi ne doit pas être rétroactive, cela ne sert à rien. Il faut savoir que 80 % de cet espace est déjà pris. Nous demandons donc que la loi soit déclarée rétroactive pour restituer aux populations ce qui peut l’être.’’ Mieux, l’architecte envisage de suggérer le retour de l’Acod (Autorité de la corniche de Dakar). ‘’Il s’agissait, renchérit l’expert, d’une institution qui travaillerait avec les municipalités sur un plan d’aménagement concerté, pour sauvegarder les intérêts d’un développement touristique et ceux qui doivent permettre à tout citoyen d’accéder à la plage’’.
par Lionel Zinsou
SUIS-JE ASSEZ NOIR ?
Cette identité carcérale est insupportable aux métis qui font en permanence l’expérience déconcertante du racisme minoritaire mais universel. Banquier en France, j’ai bien réussi pour un Noir ; Premier ministre en Afrique, j’ai bien réussi pour un Blanc…
« George Floyd, des millions d'hommes et de femmes, des millions de jeunes, ont formé, dans deux cent pays, le plus long cortège funèbre de l’Histoire. Vous étiez le fidèle d'une église réformée de Houston, qui ne regarde pas la mort comme un moment de désespoir mais comme un rassemblement des solidarités et des espérances. Vous avez, en un jour, créé des millions de black, de nègres, de niggas… de toutes les couleurs et qui crient dans toutes les langues leur rejet des lynchages et de l’injustice ordinaire.
Leur colère est celle des foules immenses et des générations nouvelles qui n'accepteront plus la persistance séculaire de la discrimination des minorités, ni chez eux ni chez vous, cette oppression quotidienne, insidieuse, aléatoire et résistante aux Lois.
Mais leur colère est aussi un drame intime : celui de milliards d’Afro-descendants dans le monde. Quelle que soit leur condition, qu’ils soient d'une communauté minoritaire appauvrie, reléguée et suspecte ; qu’ils soient une force majoritaire et libre ; qu’ils soient unis ou travaillés de divisions ; qu ils forment nations ou tribus hostiles… Chacun se demande dans ce qu'il a de plus intime : « suis-je assez Noir ? ». C’est à dire assez solidaire, assez vigilant, assez conscient des séquelles contemporaines de l'esclavage, de l'apartheid ou du travail forcé.
Et, vous mes petits-enfants, Florence et Nathanael aux yeux pers, Ayo, notre petit Yoruba blond, vous vous poserez la même question. Votre Afrique est restée pour le monde ce que les minorités afro-américaines sont restées pour les Amériques : l’envers et la négation du progrès des autres. « Serez-vous assez Noirs ? ». C'est à dire assez rebelles, assez révoltés, assez fiers, assez confiants. N'y aura-t-il pour toujours que nos musiques, nos âmes et nos arts comme uniques métaphores de nos grandeurs et de nos libertés ?
Et moi, le « Sang-mêlé », né incolore, puis-je jouer tout seul mon destin ; puis-je survivre seul et sans couleur quand tant de femmes, d’hommes et d’enfants sont prédestinés à l’inégalité et à la souffrance des destins volés ?
Longtemps j’ai cru qu’être noir ou blanc n’avait aucune réalité intime, que seules comptaient les barrières de classe, que les mérites républicains fabriquaient des vies réussies. Je me suis ému en son temps de la création d’une association représentative des Noirs de France. Comme si nous devions nous définir par le seul regard des autres, qu’il soit de sympathie, de désir ou de haine, et comme si nous devions nous accepter comme une minorité parce que nous étions « visibles »… Quel sens peut prendre une identité incarcérée dans la prison d’une couleur de peau ?
Cette identité carcérale est tout spécialement insupportable aux métis qui font en permanence l’expérience déconcertante du racisme minoritaire mais universel. Banquier en France, j’ai bien réussi pour un Noir ; Premier ministre en Afrique, j’ai bien réussi pour un Blanc …
Aujourd’hui je crois que je comprends.
Les jeunes générations manifestent pour dire l’invisibilité des couleurs et l’universalité des valeurs. Il n y a, dans une vie réussie, que ce qu’on fait pour effacer des haines avec du Droit et des libertés. Que les polices soient noires ou blanches, exactement comme leurs victimes, il n y a qu’un choix qui compte : celui de s’engager pour ceux qui n’ont pas le choix de leur destin.
Valeurs contre couleurs, grandeur de l’invisible et misère du visible, marches de fierté et droit de s’indigner. Merci George, j’ai compris. »
OPA HOSTILE DE LA FRANCE ET DE L'UE SUR L'ECO POUR PROLONGER LE FCFA
En difficulté face aux opinions publiques africaines, le gouvernement français a fait preuve d’une manoeuvre subtile. : il lui faudra réussir à scénariser la fable de la fin du FCFA - NOTE DU COLLECTIF AFRIQUE DU PCF
SenePlus publie ci-dessous, la note du collectif Afrique du Parti Communiste Français (PCF), reçue ce 10 juin 2020, à propos de la réforme du FCFA annoncée en décembre dernier à Abidjan et récemment entérinée par le gouvernement français.
"L'accord de coopération monétaire entre lese gouvernements des États de l'Union monétaire ouest africaine (UMOA)* et le gouvernement français, signé le 21 décembre 2019, vise à réformer les instances et le fonctionnement du FCFA.
Il doit être ratifié par les parlements concernés par cet accord.
Il prévoit :
- La suppression de l’obligation de centralisation des réserves de change sur le compte d’opérations au Trésor
- Le changement de nom de la devise
- Le retrait de la France des instances de gouvernance de la zone et la mise en place concomitante de mécanismes de dialogue et de suivi des risques.
Sur la forme
Le projet a été construit loin des regards. L’annonce faite le 21 décembre 2019 à Abidjan avec l’ultra libéral Alassane Ouattara, installé par les chars français en 2011, ne doit rien au hasard. Une fois d e plus, les peuples africains n’ont pas été conviés aux discussions. Ils apprendront dans la presse ce que Paris, Bruxelles et quelques dirigeants africains bien choisis ont décidé pour eux.
Quant à l'affirmation que ce serait « les autorités de l’UMOA (q ui) ont fait part de leur souhait de voir évoluer le fonctionnement de leur coopération monétaire avec la France », on peut bien sûr en douter. La pratique visant à faire croire que les anciens pays colonisés seraient demandeurs n’est pas nouvelle.
État des signatures et ratifications
L’accord a été signé par le Ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire et par l’ensemble des Ministres des Finances des États membres de l’UMOA. La ratification est en cours dans chacun de ces États. À ce stade, a ucune notification officielle de ratification n’a été adressée à la France.
Comme à son habitude, la France ouvre la voie, les autres devront suivre.
Sur le fond
Comme l’indiquaient des intellectuels africains dans une déclaration en janvier dernier, « si certains symboles gênants, associés au franc CFA, vont disparaître, les liens de subordination monétaire sur le plan légal et sur le plan de la conduite de la politique monétaire restent en place ».
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Nd iaye ne s’y trompe pas quand, après la présentation du projet de loi en conseil des ministres, elle fait allusion à une fin symbolique : « Cette fin symbolique devait s’inscrire dans un renouvellement de la relation entre la France et l’Afrique et écrire u ne nouvelle page de notre histoire ».
L‘étude d’impact attachée au projet de loi rassure les parlementaires sur la question des intérêts français. La coopération monétaire, anciennement liée au FCFA et demain à l’ECO, est préservée :
«Les paramètres fon damentaux de la coopération ne sont toutefois pas modifiés : le régime de change demeure inchangé, avec un maintien de la parité fixe entre l’euro et la devise de l’Union tout comme la garantie illimitée et inconditionnelle de convertibilité assurée par la France ». 1
L’accord « pose les axes de la réforme (…), tout en conservant explicitement le régime de change fixe vis à vis de l’euro » . Le gouvernement fr ançais ne masque pas cet arrimage, il le spécifie « explicitement ».
L’ancrage à l’Euro est un outil essentiel de l’ingérence monétaire. La politique monétaire des pays concernés sera dépendante de celle de la Banque Centrale Européenne. Cette parité fixe a pour résultat de garder prioritaire la lutte contre l’inflation au détriment d’un véritable développement industriel, agricole et d’une politique de progrès social.
La « rénovation » du CFA laisse aussi de côté la question de la transférabilité qui permet aux entreprises notamment multinationales de soustraire leurs bénéfices aux pays africains. Elle fait également l’impasse sur le manque criant d’échanges économiques entre pays africains.
Par ailleurs, le retrait annoncé de la France des instances de gouvernance de la Zone, est modulé par la « présence au Comité de politique monétaire (CPM) de la BCEAO [Banque Centrale des É tats d’Afrique de l’Ouest, ndlr] d’une personnalité indépendante et qualifiée nommée intuitu personae par le Conseil des Ministr es de l’UMOA, en concertation avec la France (article 4). Cette personnalité, qui prendra part aux délibérations, sera choisie en fonction de son expérience dans les domaines monétaire, financier ou économique ».
Le détail des principes généraux des relations entre la France et les instances de l’UMOA sera précisé après la ratification du projet de loi. On demande aux parlementaires de se prononcer sans avoir connaissance de ces détails précisés dans des « textes subordonnés (convention de garantie ; échanges de lettres entre la France et la BCEAO pour fixer les modalités des échanges d’information nécessaires pour permettre à la France de suivre l’évolution de son risque ; détermination par accord ad hoc des parties pour les réunions techniques de suivi ».
La France à la manoeuvre
Face à l’aspiration grandissante des peuples et des pays africains à la souveraineté politique et économique, le gouvernement français manoeuvre.
Les quinze pays de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) avaient retenu en juin 2019 à Abuja (Nigeria) le nom de l’ECO pour leur projet de monnaie unique régionale ouest africaine. Aboutissement d’une lente gestation initiée en 1983, reportée de nombreuses fois, accélérée depuis quelques an nées, mais loin d’être prête tant les critères de convergence exigés des pays membres sont irréalistes.
Il ne s’agit pas ici de se prononcer sur la nature du projet très libéral de la CEDEAO, mais de constater que la France s’est clairement invitée po ur perturber le jeu. Elle a récupéré en quelques sorte le projet y compris le nom pour le modifier et en faire un outil au service de ses intérêts et des intérêts européens. D’ailleurs le jeudi 16 janvier, dans le cadre de la Zone monétaire ouest afric aine (ZMAO), le Nigeria et cinq autres pays de la CEDEAO ont condamné la décision de l’UMOA de renommer « unilatéralement » le franc CFA en ECO et de « voler » en quelque sorte le projet de monnaie de la CEDEAO nommé également ECO…
Une course de vitesse est donc engagée. Le calendrier précipité. En pleine pandémie de COVID, la ratification du projet de loi est lancée à Paris.
Seule l’Afrique de l’Ouest est concernée, ce qui confirme la nature de la manoeuvre. Les six pays de la Communauté économique et moné taire d’Afrique Centrale (CEMAC) sont tenus à l’écart de la réforme, de même que les Comores qui possèdent eux aussi un franc CFA. Il n’existe pas en Afrique central de projet monétaire concurrent, inutile donc de proposer une fin symbolique du CFA pour ce tte zone…
En lieu et place d’un panier de devise, il s’agira d’un arrimage à l’Euro. Cette OPA hostile de la part de l’État français sur le projet de monnaie ouest africain est aussi réalisée pour semer le trouble et la confusion. Elle avive des tensions. La France clame que « l’objectif était de parvenir à une réforme participant à la modernisation de l’UMOA, mais aussi facilitant son extension progressive aux sept autres pays de la CEDEAO ». Chacun sa vérité.
Les pays de la CEDEAO non membres de l’UMOA accepteront ils de se plier à ce nouvel « Eco » arrimé à l’Euro ? Rien n’est moins.
Paris choisi la politique du fait accompli . En imposant son propre agenda, il coupe l’herbe sous le pied des pays anglophones dont la locomotive Nigeria et espère inscrire dans le marbre les logiques contenues dans l’accord de coopération avec l’UMOA.
En difficulté face aux opinions publiques africaines, le gouvernement français a fait preuve d’une manoeuvre subtile. Il n’est plus sur la défensive. Il devient proactif et impulse la marche à suivre. Pour les opinions, c’est un coup de poker : il lui faudra réussir à scénariser la fable de la fin du FCFA . C’est aussi cela qui est en jeu et qu’il s’agit de déconstruire.
Un projet de loi pour perpétuer les mécanismes de la domination monétaire du FCFA
La question posée pour nous est la suivante : s’agit-il, avec cette fin annoncée du FCFA, de parachever la décolonisation ? Non. La meilleure preuve est toute simple, elle réside dans l’existence même d’un accord de coopération monétaire entre la France et les pays de l’UMOA. Cet accord décidé loin des peuples est rendu davantage présentable que le vieux et connoté FCFA dont la survivance devenait problématique. Débarrassé de ses oripeaux, il n’en constitue pas moins un accord de domination. Si le gouvernement français voulait mettre fin au FCFA et à ses mécanismes, il se serait désengagé en menant une large concertation en amont avec les gouvernements et les peuples, leurs représentants, les sociétés civiles. Il n’y a rien de tout cela.
L’État français ne sort pas de la logique de domination monétaire. C’est l’occasion, 60 ans après les indépendances, d’appeler à faire un bilan pour évaluer si la perpétuation de cette coo-pération monétaire est nécessaire.
La tutelle post coloniale, monétaire, économique, militaire, a-t-elle été de nature à ouvrir des perspectives, à améliorer le sort des peuples en Afrique francophone ? A l’évidence non. Le bilan est affligeant dans l’ancien pré-carré, entre maintien sous tutelle de régime dictatoriaux, autoritaires, les déstabilisations, les guerres (Centrafrique, , Sahel…), les États faillis, l’incapa-cité à répondre aux défis sociaux, économiques et environnementaux…
Il n’y a donc aucun intérêt à reconduire une page de coopération monétaire, mais si elle est présentée comme nouvelle. En réalité rien ne change.
Le gouvernement français est obligé de manoeuvrer en recul, ce qui est à mettre au crédit des prises de consciences et mobilisations en Afrique, mais il ne sort pas de la logique de domination.
Parce que nous sommes pour la fin du FCFA et des mécanismes qui le régissent, une des étapes nécessaires pour parachever la décolonisation, il est proposé de s’opposer à ce projet de loi qui ne fait que les perpétuer sous un autre nom, voire de tenter de les élargir à d’autres pays, une fois les « irritants » politiques enlevés.
Le Parti communiste français, qui a apporté sa pierre dans la résurgence et la montée du débat pour le dépassement du FCFA, devra poursuivre la démarche. D’autant que les projets officiels en cours sont tous d’essence libéral, et que montent les sentiments nationalistes ou anti-français - sur fond de racialisme, stériles et dangereux donc instrumentalisables par les dominants. Ce danger n’est pas à sous-estimer. En plus de l’obscurantisme, c’est un piège supplémentaire en Afrique de l’Ouest, équivalent à celui de l’extrême droite ici ; les ramifications sont d’ailleurs connectées.
D’où l’importance d’avancer sur une alternative de progrès pour la pleine souveraineté moné-taire et économique des peuples et des pays africains en concertation avec les forces progres-sistes sur nos deux continents.
1 Cette étude d’impact explique non seulement aux députés que rien de fondamental dans la tutelle monétaire ne va changer mais qu’en plus la mise en oeuvre de cette tutelle va coûter moins chère : « La fin de l’obligation de dépôt des réserves de change de la BCEAO sur le compte d’opérations entraînera également la fin de la rémunération avantageuse des avoirs déposés sur le compte (à un taux de 0,75% actuellement). Pour mémoire, ce sont respectivement 40,6 et 40,4 M EUR qui ont été ver sés à la BCEAO en 2018 et 2019. Enfin, la garantie de change dont bénéficient les sommes déposées par la BCEAO sur le compte d’opérations disparaîtra également. Les dépôts obligatoires de la BCEAO bénéficient actuellement d’une garantie de non dépréciation par rapport au panier de devises internationales constitutif du droit de tirage spécial (DTS) ». Tout est dit.
Dominique JOSSE, Félix ATCHADE et Daniel FEURTET pour le Collectif Afrique"
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 10 JUIN
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 10 juin 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Cheikh Ndiaye, Administrateur civil, précédemment Gouverneur adjoint chargé des affaires administratives de la région de Tambacounda, est nommé Secrétaire général du Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, en remplacement de Monsieur Christian Fernand Jonhson Tiburce DIATTA, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Kibily TOURE, Maître en Administration publique et en Gestion des Entreprises, précédemment Administrateur-Directeur général de Dakar Bamako Ferroviaire, est nommé Directeur général de la Société nationale « Les Chemins de Fer du Sénégal » ;
Monsieur IsmaÏla DEMBELE, Economiste, est nommé Président du Conseil d’Orientation du Fonds national de la Microfinance au Ministère de la Micro finance et de l’Economie sociale et solidaire ;
Monsieur Amadou Boudia Gueye, titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en droit des affaires, est nommé Directeur général du Fonds national de la Microfinance au Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire ;
Monsieur El hadji Amadou NDIAYE, titulaire d’un Master II en Ingénierie financière, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Micro finance et de l’Economie sociale et solidaire, en remplacement de Monsieur Cheikh Sadibou DIOP, appelé à d’autres fonction"
MACKY SALL VEUT VALORISER LE LITTORAL
Le président a demandé aux ministres concernés de veiller, sur l’étendue du territoire, à l’application rigoureuse des dispositions du Code de l’Urbanisme et du Code de la Construction - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 10 juin 2020.
"Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des ministres, le mercredi 10 juin 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, présenté ses condoléances émues et celles de la Nation au peuple burundais, suite au rappel à Dieu le mardi, 09 juin 2020 du Président Pierre NKURUNZIZA.
Le Président de la République, évoquant la stabilité macroéconomique et les soutiens au secteur privé et à l’emploi, a rappelé sa décision d’engager la mise en œuvre pragmatique du Programme de Résilience Economique et Sociale. Dans ce contexte, il a notamment insisté sur l’accélération de l’opérationnalisation auprès du secteur privé formel et informel : (i) des remises fiscales ; (ii) des mécanismes de financement d’un montant de 200 milliards de FCFA ; (iii) de l’apurement de la dette intérieure.
Le Chef de l’Etat, au titre du climat social, de la gestion et du suivi des affaires intérieures, a rappelé au Ministre de l’Intérieur et au Ministre des Collectivités territoriales la nécessité de veiller à l’application rigoureuse des dispositions du Code général des Collectivités territoriales concernant le contrôle de légalité et le contrôle budgétaire.
Le Président de la République a, par ailleurs, invité le Ministre des Finances et du Budget, le Ministre des Collectivités territoriales et le Ministre de l’Intérieur à veiller au respect des règles de gestion foncière au plan national.
Le Chef de l’Etat a, dans cette dynamique, demandé aux ministres concernés de mettre en œuvre un Plan global d’Aménagement durable et de valorisation optimale du Littoral national et de veiller, sur l’étendue du territoire, à l’application rigoureuse des dispositions du Code de l’Urbanisme et du Code de la Construction.
Le Président de la République a, également, signalé l’urgence d’intensifier le rythme des réalisations du programme prioritaire des 100.000 logements dans le cadre de la relance globale de l’économie nationale.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique, en informant le Conseil de sa participation en visio conférence, le 11 juin 2020 à la réunion du Bureau élargi de l’Union africaine, consacrée au suivi de la mobilisation des ressources, dans le cadre de la stratégie continentale de lutte contre la COVID-19.
Au titre des Communications, le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur la renégociation de la Concession de l’Autoroute à péage Dakar-Diamniadio-AIBD et sur l’aménagement du Pôle urbain de Diamniadio.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la mobilisation des ressources financières du FORCE COVID-19.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale, l’assistance apportée à nos compatriotes de la Diaspora, dans le cadre de la pandémie de la COVID-19. Il a également rendu compte de la libération de nos compatriotes pêcheurs retenus au large du Gabon .
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur le cadrage macroéconomique en cours d’élaboration et sur les dossiers de coopération.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait le point sur la situation de la pandémie.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la préparation de la campagne agricole, sur la pluviométrie, et sur la situation phytosanitaire.
Les Ministres de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle ont fait le point sur la subvention accordée aux écoles privées, la reprise des cours, l’organisation des examens et la rentrée des classes.
Le Ministre de l’urbanisme, du logement et de l’hygiène publique a fait une communication portant sur le Programme Zéro Bidonville.
Le Ministre en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait le point sur les avancées et la mise en œuvre des projets prioritaires, notamment sur le Parc des Technologies Numériques (PTN). Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- le projet d’Ordonnance portant Loi des Finances rectificatives : LFR 2020 ;
- le projet de décret fixant le statut des notaires.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Cheikh Ndiaye, Administrateur civil, précédemment Gouverneur adjoint chargé des affaires administratives de la région de Tambacounda, est nommé Secrétaire général du Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire, en remplacement de Monsieur Christian Fernand Jonhson Tiburce DIATTA, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Kibily TOURE, Maître en Administration publique et en Gestion des Entreprises, précédemment Administrateur-Directeur général de Dakar Bamako Ferroviaire, est nommé Directeur général de la Société nationale « Les Chemins de Fer du Sénégal » ;
Monsieur IsmaÏla DEMBELE, Economiste, est nommé Président du Conseil d’Orientation du Fonds national de la Microfinance au Ministère de la Micro finance et de l’Economie sociale et solidaire ;
Monsieur Amadou Boudia Gueye, titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en droit des affaires, est nommé Directeur général du Fonds national de la Microfinance au Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire ;
Monsieur El hadji Amadou NDIAYE, titulaire d’un Master II en Ingénierie financière, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Micro finance et de l’Economie sociale et solidaire, en remplacement de Monsieur Cheikh Sadibou DIOP, appelé à d’autres fonction"
À SON PROCÈS POUR CORRUPTION, LAMINE DIACK DÉMARRE SON SHOW
"Voilà qui je suis". Il est jugé à Paris dans une affaire de corruption sur fond de dopage russe, mais à 87 ans, l'ancien patron de l'IAAF se montre surtout volubile pour que l'on retienne un bilan flatteur : celui d'avoir "universalisé" son sport
"Voilà qui je suis". Il est jugé à Paris dans une retentissante affaire de corruption internationale sur fond de dopage russe, mais à 87 ans, l'ancien patron de l'athlétisme mondial, le Sénégalais Lamine Diack, se montre surtout volubile pour que l'on retienne un bilan flatteur: celui d'avoir "universalisé" son sport.
Au second jour de son procès, il ne s'est exprimé qu'une demi-heure en toute fin d'après-midi, sans aborder encore le fond de l'affaire. Mais Lamine Diack, vêtu d'un élégant boubou blanc qui tranchait avec les costumes cravates de ses co-prévenus, a tout de suite réveillé l'assistance, après une journée entière consacrée à l'interrogatoire, parfois technique et aride, de son ancien conseiller juridique Habib Cissé.
D'un débit rapide, pas toujours intelligible, le natif de Dakar a d'abord raconté comment le sport l'avait tiré vers le haut, lui l'adolescent "rachitique" raillé par l'un de ses frères, convaincu qu'il n'y arriverait jamais.
- décousu -
Lamine Diack a été un sportif de haut niveau, sauteur en longueur sous le maillot de l'équipe de France -- à l'époque le Sénégal n'était pas encore indépendant -- puis joueur de football, avant d'entrer dans les cénacles des fédérations. Il ne s'arrête quasiment pas de parler, quand la présidente de la 32e chambre correctionnelle du tribunal, Rose-Marie Hunault, l'interrompt: "On est en quelle année, là?". "Juillet 1976", répond-il.
Maire de Dakar (1978-79), parlementaire, il finira par devenir en 1999 le premier président non-européen de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), succédant à l'Italien Primo Nebiolo.
"Mon rôle à moi c'était d'universaliser l'athlétisme (...) voila qui je suis!", ajoute-t-il, au bout d'un récit parfois décousu.
Mais ce n'est pas sur son bilan que doit être jugé Lamine Diack, durant ce procès prévu jusqu'au 18 juin. L'ancien président de l'IAAF, dont l'interrogatoire sur les faits devrait démarrer jeudi, risque jusqu'à dix ans de prison pour corruption active et passive, blanchiment et abus de confiance, pour avoir notamment permis de retarder des procédures disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage sanguin à partir de la fin 2011.
- "protection totale" -
Durant l'enquête, lui-même a reconnu que les sanctions avaient été échelonnées pour ne pas plomber l'image de la Russie avant les Mondiaux-2013 de Moscou, alors que l'IAAF négociait le renouvellement de contrats de sponsoring avec la banque d'Etat VTB et la chaîne RTR.
Une version confirmée lundi par l'ancien M. Antidopage de l'IAAF, Gabriel Dollé, jugé pour corruption passive, pour qui il fallait éviter "un scandale".
Alors qu'il avait été décoré au Kremlin fin 2011, Lamine Diack a aussi reconnu durant l'enquête qu'il avait obtenu des fonds russes, 1,5 million de dollars, pour faire campagne à la présidentielle du Sénégal en 2012 contre le sortant Abdoulaye Wade, finalement battu par Macky Sall. En faisant le récit de sa vie, il est rapidement revenu sur son inimitié vis-à-vis de Wade, l'accusant de vouloir brader un stade à Dakar pour que des investisseurs chinois en fassent "des tours".
Mais les faits vont au-delà d'un simple deal sur fond de sponsors et de campagnes politiques.
Les juges d'instruction ont aussi renvoyé certains des six prévenus, dont Lamine Diack, pour le racket d'athlètes russes, obligés de payer plusieurs centaines de milliers d'euros à des maîtres chanteurs pour pouvoir bénéficier d'une "protection totale" vis-à-vis de l'antidopage. Mercredi, le tribunal a notamment interrogé l'ancien conseiller de Lamine Diack, Habib Cissé, sur une note retrouvée à son domicile qui détaille des sommes par athlète.
Parmi les acteurs clé de l'affaire figure l'un des fils de Lamine Diack, Papa Massata, l'ancien conseiller marketing de l'IAAF. Ce dernier, visé par un mandat d'arrêt international, est resté à Dakar et doit être jugé en son absence, comme deux Russes, l'ancien entraîneur national des courses de fond Alexeï Melnikov, et l'ancien président de la fédération russe d'athlétisme, Valentin Balakhnitchev.
LU BEES PAR RENÉ LAKE ET OUSSEYNOU NAR GUEYE
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BLACK LIVES MATTER
EXCLUSIF SENEPLUS - L'affaire Akilee vs Senelec, quoi de neuf après le brouhaha médiatico-politique - C'est la décentralisation de l'Amérique qui sauve le pays du chaos - Macky et les autres devraient s'en inspirer
René Lake et Ousseynou Nar Guèye |
Publication 10/06/2020
Lu Bees avec René Lake à Washington et Ousseynou Nar Gueye à Dakar.
Ousseynou Nar Gueye expose et analyse les ressorts de ce qui apparaît comme une sortie de crise dans l'affaire Akilee vs Senelec, après un brouhaha médiatico-politique de deux mois. Il jauge, enfin, la stratégie de communication de crise déroulée par Akilee.
Et René Lake pour sa part, revient sur les émeutes et les manifestations aux USA, mettant en lumière le décalage qu'il y a entre les Noirs et les Républicains (électorat et personnel politique) aux USA selon une étude. Il met par ailleurs en perspective la décentralisation réussie des pouvoirs aux USA qui permet au pays de ne pas s'effondrer par manque d'un leadership national. Une démocratie "grassroots" avec des mécanismes "bottom up" qui devraient servir d'exemple aux pays africains caractérisés par un jacobinisme effréné.
La réalisation et le montage de ce talk hebdomadaire du mercredi sont assurés par Boubacar Badji.