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14 juillet 2025
À GORÉE, SANTÉ AU TOP ET ÉCONOMIE À GENOUX
Pour barrer la route à la Covid-19, les conditions d’accès à l’île ont été renforcées. Il ne suffit plus d’un ticket, il faut y ajouter une carte de résident, tout en respectant les normes d’hygiène
Gorée aux goréens, c’est apparemment l’un des effets collatéraux de la Covid-19. Cette terre si attirante, convoitée par des hommes et femmes de diverses origines ne reçoit plus. L’hospitalité tant attribuée à ses habitants a subi les affres de la pandémie depuis le 16 mars dernier. L’île paisible à la belle et colorée architecture s’est barricadée. Pour rallier cette commune, le passage obligé est à l’embarcadère de Dakar. L’ambiance de ce dimanche y est assez terne. Pas de bruit d’enfants accompagnés de leurs parents, ni de bousculade devant les guichets. L’espace d’accueil d’habitude animé est occupé par moins de dix personnes. Il est 9 heures 49 minutes. Plus qu’onze minutes avant la première embarcation de la journée. À 10 heures passées de deux minutes, les agents en charge de l’organisation se signalent. Parmi eux, une femme nommée Adja. En chemise noire, casquette de la même couleur sur le chef, la mine joviale, la dame questionne les passagers. Pas de couacs avec les cinq premiers sur la liste. Après présentation de la carte de résident, ils sont autorisés à accéder à l’autre poste de contrôle, après un passage au point d’eau pour la désinfection. « Lavez-vous les mains avant d’entrer », dit un guichetier sur un ton autoritaire. Cette voix s’est tue, Adja poursuit sa mission. Désormais, elle a affaire à deux jeunes cireurs désirant rejoindre l’île. Voyage impossible, selon elle. « Sans carte de résident, il est impossible d’aller à Gorée. C’est pour éviter la propagation du coronavirus », explique-t-elle. Sans objection, les concernés rebroussent chemin. Au dernier poste, un homme prend le relais. Concentré sur son sujet, il scanne les cartes de résidents et soumet au contrôle de température par thermo flash. Le billet d’embarcation à bord de la chaloupe Coumba Castel est ainsi délivré après cette étape. La barque est occupée par huit voyageurs. À la première loge, un blanc est plongé dans la lecture d’un bouquin. Les deux qui sont derrière mâchent du pain. Le reste contemple dame nature, dans son étendue, sa beauté, dans toute sa splendeur. À l’intérieur de la cabine, Abdoulaye Dacosta Goudiaby est à la manœuvre. Il tourne le volant à fond, le reste de l’équipage buvant ses consignes. « Depuis le mois de mars, il nous arrive même de voyager avec quatre personnes. L’accès à l’île est réservé aux résidents. De notre côté, nous imposons le lavage de mains et la distanciation sociale », indique-t-il, brièvement. Quelques minutes après le départ, la chaloupe accoste. Des membres de l’équipage s’empressent de l’attacher sur le ponton. Les passagers foulent ainsi la terre goréenne. Impossible de presser le pas, un gaillard veille au grain, thermo flash et bouteille de gel en main. « Excusez-moi, une minute, vous devez être contrôlés d’abord », dit-il, avant d’appliquer toutes les consignes reçues du personnel de santé. Gorée ne badine pas avec la santé de ses insulaires.
Les religieux au front
Ce 31 mai, jour de Pentecôte l’aurait sûrement trouvé à Popenguine si ce n’était pas la Covid-19. Malgré tout, Alain Maurice Attaba se rattrape chez-lui, armé de foi et de prières. Sur le canapé de son salon, le guide religieux est jovial et courtois. En chemise de couleur orange, le visage égayé par une petite moustache, l’Abbé est d’avis que l’église est à fond dans la lutte contre la propagation du Coronavirus. À l’en croire, tout est parti de la conférence épiscopale montrant la voie à suivre. « L’église a communiqué, depuis, les lieux de culte sont fermés. Les fêtes religieuses sont célébrées dans la plus grande sobriété », dit-il, le sourire aux lèvres. Sur le plan local, l’autorité religieuse indique que les messages envers les populations ne manquent pas. « Gorée est une famille. L’église est fermée, nous sensibilisons par la méthode bouche à oreille. Les messages sont bien perçus », ajoute Abbé Alain Maurice Attaba. Très connecté, il dit également profiter des opportunités du numérique pour atteindre la masse. « La sensibilisation se fait aussi à travers les réseaux sociaux tels que WhatsApp », précise l’Abbé. Quelques minutes de marche suffisent pour rejoindre la grande place des personnes âgées. Elles sont trois sous un grand arbre en face du terrain de football. Le port de masques est respecté par tous, itou pour la distanciation sociale. L’un des Imams Yoro Mbow est chargé de parler de l’implication des autorités musulmanes dans la lutte contre la Covid-19. « Nous sommes derrière l’État dans cette lutte. Quand il fallait fermer les mosquées, nous l’avons fait. Nous sommes à l’écoute des autorités », indique l’Imam.
Une jeunesse coopérante
Les vieux discutent sous l’arbre, les jeunes nettoient le terrain de football, munis de balais, pelles et brouettes. Deux couches sociales, deux extrémités qui s’entendent pourtant très bien, selon Imam Mbow. « Nous avons des jeunes engagés et disciplinés qui nous aident en appliquant, à la lettre, nos orientations. Ils ont un grand respect pour les personnes âgées et les autorités », témoigne l’autorité religieuse. Si les messages passent, c’est parce que la jeunesse est consciente et joue un rôle prépondérant, selon l’abbé Alain Maurice Attaba. « Les orientations sont suivies. Il n’y a quasiment pas de réticence. Les jeunes coopèrent et la ville se porte mieux, avec cet engagement », indique M. Attaba. Un avis partagé par le conseiller municipal Djibril Seck. À l’en croire, si Gorée est considérée comme un exemple dans la lutte contre le coronavirus, c’est en partie grâce aux jeunes. « Je le répète, Gorée est une famille. Les volontaires font un excellent travail. Ils sensibilisent, nettoient et contribuent au développement de la ville », insiste M. Seck.
Les gestes barrières, une réalité
Une chaleur torride enveloppe Gorée. La mer est calme. De petites vagues échouent aux pieds des adolescents et gamins qui rejoignent la plage un à un. Si certains se baignent, d’autres nettoient la plage, enlèvent les algues qui ont fini de verdir l’eau. Torses nus ou en sous-vêtements, ces citoyens, très actifs, sont observés de temps en temps par le maire de la ville, Me Augustin Senghor. En culotte et maillot de couleur bleue, une casquette de la Fédération sénégalaise de football sur la tête, le premier magistrat de la ville est en plein exercice physique, le visage suant, mains et pieds couverts de sable. L’enclavement de la ville n’est pas un prétexte pour se passer du port de masques. La plupart des personnes rencontrées l’ont mis. Que ça soit dans les places publiques, à côté des musées, du poste de Police etc. « Certains mettent le masque même s’il y a la restriction des conditions d’accès à l’île. Le port de masque n’est pas négligé », constate Djibril Seck. À l’en croire, il devient une obligation, au moment de prendre la chaloupe ou d’entrer dans les lieux accueillant du monde, à l’instar des structures bancaires, la mairie, la police etc. Certes il est en pleine discussion avec d’autres notables de Gorée, l’imam Yoro Mbow n’a pas besoin d’enlever son masque pour s’exprimer. Il l’a bien mis, dit-il pour donner l’exemple. « Que ce soit à Gorée ou partout ailleurs, les gens doivent respecter les gestes barrières. Chez moi ou sur la place publique, je prends le soin de mettre le masque. Je suis un guide, un exemple pour les autres », rappelle l’Imam Yoro Mbow. Dans son salon, Clarice Hazoumé s’empresse de mettre son masque avant d’aborder l’observation des gestes barrières. La présidente de la commission santé de la municipalité est d’avis que le port de masques est une réalité à Gorée, grâce à l’implication de tous à la lutte. « Dans les établissements publics, les gens mettent le masque. C’est un engagement sans faille pour barrer la route à la Covid-19 », martèle Mme Hazoumé.
CLARICE HAZOUMÉ, PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION SANTÉ DE LA MAIRIE
« Tout n’est pas parfait mais nous avons le nécessaire »
La prévention à la communauté, les soins au corps médical. Jusque-là, les Goréens n’ont signalé aucun cas positif. La seule frayeur a été le cas suspect du 15 mars à bord d’un bateau qui assure la liaison Dakar-Ziguinchor. « Comme nous partageons le hall avec les passagers de Ziguinchor, il y a eu une petite frayeur », affirme Mme Hazoumé. Depuis lors, dit-elle, la ville a pris les devants, en filtrant les entrées et sorties. « Gorée a très tôt engagé la lutte, en plus de respecter les mesures allant avec l’état d’urgence. À 17 heures, tout est à l’arrêt. Personne ne peut entrer ni sortir. Nous vivons un double couvre-feu », lâche-t-elle, d’un fou rire. Par rapport à la prise en charge sanitaire, Clarice soutient que le corps médical est équipé en moyens appropriés dans cette lutte. « Nous avons reçu des dotations en masques, thermo flash, solutions hydro alcooliques. Tout n’est pas parfait mais nous avons le nécessaire », dit-elle.
Un fonds de solidarité pour atténuer les impacts
La situation sanitaire est complexe. Celle économique et sociale l’est encore plus. En dehors des gestes barrières, la prévention et la sensibilisation, Gorée mise sur la solidarité pour atténuer les impacts. C’est ainsi que les habitants ont mis en place un fonds de solidarité alimenté par l’appui des Goréens de la diaspora et des associations. « Nous avons eu, au départ, un fonds de solidarité de 5,5 millions. Le port autonome de Dakar nous a également assistés dans ce cadre lors de la visite de son Directeur. Sans oublier le rôle joué par la mairie », explique le conseiller municipal à Gorée et à la ville de Dakar, Djibril Seck. À l’en croire, cette caisse vise à soutenir les familles les plus vulnérables dans ces moments difficiles. « Ici, nous nous appuyons beaucoup sur la solidarité dans la mesure où, Gorée est une famille. Les religions et toutes les couches sociales vivent dans la fraternité », se félicite-t-il.
par Ibrahima Baba Sall
L’URGENCE DE LA SAUVEGARDE DU LITTORAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Le cadre de l’aménagement du littoral, les modalités de retrait des autorisations et des procédures d’application des amendes et transactions ne doivent pas être occultées
L’engagement du président de la République, Son Excellence, Macky Sall sur le littoral s’est matérialisé avec plusieurs innovations environnementales issues de la révision constitutionnelle du 20 mars 2016. Selon les dispositions de l’article 25-1. « Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. L’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la population en général et à être écologiquement durables. L’État et les collectivités territoriales ont l’obligation de veiller à la préservation du patrimoine foncier ».
Par conséquent, le littoral est une priorité inscrite dans l’agenda politique de l’État du Sénégal. Les nouvelles orientations environnementales, telles qu’arrêtées par le président de la République, reflètent la position de monsieur Abdou Karim Sall, ministre de l’Environnement et du Développement Durable sur les impératifs d’une loi sur le littoral.
De par les qualités professionnelles dont il fait preuve, j’espère que l’opportunité lui sera offerte afin qu’il puisse réaliser les ambitions du président de la République.
Dans ce contexte irréversible des changements climatiques, nos 700 km de côtes subissent une détérioration des milieux marins côtiers, la pollution des nappes phréatiques littorales sans occulter la diversité des pollutions et nuissances. Il s’y ajoute l’urbanisation incontrôlée sur le Domaine Public Maritime et le manque d’assainissement.
Seulement, il est important de rappeler que le Sénégal s’est engagé à intégrer les principes de développement durable dans les politiques et cadres juridiques nationaux. Il est donc, fort à parier que nous pouvons compter sur l’engagement et la détermination particulière de Monsieur Amadou Hott, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération pour atteindre l’ODD14. « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable » d’autant plus que son Département « coordonne l'élaboration des stratégies nationales de développement et veille à la mise en œuvre et au suivi des Objectifs de Développement Durable (ODD) ».
Les priorités « d’amélioration de la qualité du cadre de vie en milieux urbain et rural » sont déclinées dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE). L’adoption d’un certain nombre de mesures sur le littoral par M. Abdou Karim Fofana, ministre de l'Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique requiert de la synergie d’action avec l’ensemble des acteurs pour leur grande implication dans la protection et la gestion du littoral.
Au regard de la dynamique de lutte contre les risques naturels et anthropiques auxquels sont exposés le littoral des régions de Saint-Louis, Louga, Dakar, Thiès, Fatick et Ziguinchor, le cadre de l’aménagement du littoral, les modalités de retrait des autorisations et des procédures d’application des amendes et transactions ne doivent pas être occultées.
Aussi, le Sénégal étant partie à la Convention d’Abidjan (Convention relative à la Coopération en matière de Protection, de Gestion et de mise en valeur du milieu Marin et des zones côtières de la Région de l’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Sud) doit nécessairement ratifier les protocoles additionnels suivants :
le protocole relatif à la lutte contre la pollution due aux sources et activités terrestres ;
le protocole sur la gestion durable des écosystèmes mangroves ;
le protocole sur les Normes et standards environnementaux en matière d’exploration et d’exploitation pétrolière et gazière en mer ;
et le protocole de gestion intégrée des zones côtières.
L’ensemble de ces protocoles ayant des incidences sur le littoral, notre pays doit harmoniser son dispositif national avec lesdits protocoles.
Le succès législatif que nous autres parlementaires avions réalisé sous l’impulsion de son Excellence, le président Moustapha Niasse, nous donne beaucoup d’espoir sur la future loi sur le littoral. Dans cette dynamique, le Réseau des Parlementaires pour l’Environnement au Sénégal (REPES) dans sa logique de lutte pour un environnement et un cadre de vie meilleur au Sénégal, jouera pleinement son rôle de plaidoyer au sein de l’hémicycle sur cette question.
Ibrahima Baba Sall est Honorable Député Maire, président du REPES
MACKY SALL CONTRE LE BRADAGE DES TERRES DE L'AÉROPORT
Le chef de l’Etat a ordonné au directeur des Domaines de bloquer toutes les attributions des terres dans la zone et d’arrêter tous les travaux engagés. Il a par ailleurs demandé la liste de tous les attributaires dans la zone
Le chef de l’Etat a ordonné hier au directeur des Domaines de bloquer toutes les attributions des terres dans la zone et d’arrêter tous les travaux engagés. Il a par ailleurs demandé la liste de tous les attributaires dans la zone.
La question des terres est tellement délicate en terre lébou qu’il est naturel que le chef de l’Etat en vienne à réagir à la suite des bruits entourant l’attribution des terres à Dakar. A la suite de la sortie de Madiambal Diagne sur les attributions des terres de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, ajoutée aux manœuvres intempestives du maire Barthé¬lemy Dias, le président de la Républi¬que Macky Sall a reçu hier le directeur des Domaines, M. Mame Boye Diao.
Entre les deux hommes, les échanges ont porté sur le dépeçage des terres de l’aéroport, jusqu’à proximité du hangar de l’avion présidentiel. Dans sa chronique du lundi dernier, Madiambal Diagne a révélé que «sous le prétexte de donner des lots de terres de 200 mètres carrés à quelque 300 personnes, victimes de spéculateurs fonciers sur un projet de la cité Tobago, une superficie de 60 hectares vient d’être morcelée sur les réserves de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Cette surface va du siège de la Boa au hangar de l’avion de commandement du président de la République. Des hauts fonctionnaires, des responsables politiques, des chefs religieux, des journalistes ont été servis».
Un peu plus loin dans le même article, l’Administrateur général du Groupe Avenir communication a indiqué : «La zone du hangar des pèlerins de l’aéroport de Yoff vient de faire l’objet d’un nouveau lotissement en 400 parcelles de 250 m2.» Ces informations ont pour intertitre : «Ces nouveaux scandales fonciers qui éclaboussent Macky Sall». Dès la sortie de l’article de M. Diagne, le président de la République s’était ému en réunion du Conseil national de sécurité sur ces attributions sauvages de terres, en demandant à ses collaborateurs de ne pas prêter le flanc dans leurs actions.
Hier, M. Macky Sall a franchi un nouveau palier, en demandant au directeur des Domaines de bloquer toutes les attributions et tous les travaux sur les terres de l’aéroport Senghor. Il a par ailleurs demandé que lui soit transmise la liste exhaustive de tous les attributaires.
Il faut souligner que si les travaux de terrassement n’ont pas encore commencé autour du hangar des pèlerins, les terres avaient déjà été vendues, créant une forte spéculation foncière dans la zone. On se demande si, pour cette fois, l’injonction du Président sera plus efficace que ses sorties concernant les terres de la cité Tobago, dont on a vu ce qu’elles ont donné.
LE SYTJUST TACLE ME MALICK SALL ET MENACE DE PARALYSER LA JUSTICE
Après avoir signé en 2018 un protocole d’accords avec le gouvernement, le Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) est toujours dans l'attente de la finalisation de ce protocole qui va améliorer ses conditions de vie
Après avoir signé en 2018 un protocole d’accords avec le gouvernement, le Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) est toujours dans l'attente de la finalisation de ce dit protocole qui va améliorer ses conditions de vie. Regrettant la posture adoptée par le ministre de la Justice concernant l'effectivité de ces réformes entreprises par le gouvernement en réponse à leurs nombreuses manifestations, Me Aya Boun Malick Diop et ses camarades menacent de paralyser le fonctionnement de la justice.
En dépit de deux ans d’attente, le Sytjust se dit outré par l’attitude de Me Malick Sall sur la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec le gouvernement en octobre 2018. Pour Me Aya Boun Malick Diop et ses camarades, l’actuel ministre de la Justice n’accorde aucune attention sérieuse à la mise en œuvre et à l’effectivité des réformes entreprises par le gouvernement dans le but de moderniser le système judiciaire.
S’expliquant, le Sytjust soutient dans son communiqué parvenu à «L’As» que le garde des Sceaux n’a pas mis en place un quelconque comité. «Pis, il n’a même pas désigné un point focal chargé du suivi-contrôle-évaluation de la mise en œuvre des réformes qu’il a trouvées bien en place, concernant les travailleurs de la Justice. Le tâtonnement et le pilotage à vue sont depuis lors érigés en mode de gestion et d’administration des préoccupations basiques des travailleurs. Cela explique certainement qu’il n’a pas daigné recevoir en audience le Bureau Exécutif National (Ben) du Sytjust qui a pourtant déposé un préavis de grève depuis le 6 février 2020, pour l’inviter à des discussions», fustigent-ils. Pour Me Aya Boun Malick Diop et ses camarades, l’attitude du ministre de la Justice risque de porter incontestablement un lourd préjudice aux travailleurs de la Justice. «Cette situation est regrettable car, à ce niveau et au vu des efforts consentis antérieurement par le président de la République, le service public de la justice ne devra plus être le théâtre de combats syndicaux», clament-ils.
LES DOLEANCES DU SYTJUST
Les syndicalistes de la justice appellent Me Malick Sall à veiller le plus rapidement possible à la finalisation de la mise en œuvre du protocole d’accord signé le 17 octobre 2018. Ils lui demandent également de soumettre un projet de décret à la signature du président de la République qui a affiché sans équivoque sa volonté politique. «Ce projet de décret, élaboré depuis février 2019, est pris au piège dans les méandres de la bureaucratie de la chancellerie qui, visiblement, fait un blocage qui ne suscite aucune réaction du patron des lieux», affirment les dirigeants du Sytjust.
Ensuite, ils réclament la publication des décrets n° 2018 - 2259 du 14 décembre 2018, n° 2018 - 2260 du 14 décembre 2018 et n° 2018 - 2261 du 14 décembre 2018. «Ces décrets revêtent un grand intérêt pour le Sytjust dans la mesure où leur effectivité améliorera sensiblement les conditions sociales des travailleurs de la Justice qui sont dans une extrême précarité du fait de la faiblesse de leurs revenus», soutiennent-ils. Me Aya Boun Malick Diop et ses amis renseignent avoir saisi à cet effet Me Malick Sall à plusieurs reprises.
Par rapport au plan de carrière des travailleurs de la justice, les syndicalistes demandent au ministre de procéder à la mise en œuvre des dispositions transitoires du décret n° 2019 – 413 du 30 janvier 2019 portant création du Centre de Formation judiciaire (CFJ) et fixant ses règles d'organisation et de fonctionnement. Et, celles du décret n° 2019 - 575 du 5 février 2020 modifiant le décret n° 2011 - 509 du 12 avril 2011 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la Justice.
Pour cela, Ie Sytjust réclame l’organisation des formations devant aboutir au reclassement des greffiers à la hiérarchie A2 et au reclassement de bon nombre d'agents administratifs de la Justice dans le nouveau corps des assistants des greffes et parquets à la hiérarchie B2.
ZOOM SUR LES DOMAINES AGRICOLES COMMUNAUTAIRES
Rien n’augurait de telles réalisations en si peu de temps. La situation que la ministre de la Jeunesse a trouvée au Prodac en 2019 réduisait ses chances de succès
Rien n’augurait de telles réalisations en si peu de temps. La situation que la ministre de la Jeunesse a trouvée au Prodac en 2019 réduisait ses chances de succès. Après un an et quelques mois d’exercice, Néné Fatoumata Tall et son équipe ont surmonté les obstacles et redémarré les travaux dans au moins trois Domaines agricoles communautaires (DAC) alors que depuis 2015, un seul DAC a été réalisé. Dans dix mois au plus tard, la ministre de la Jeunesse et le coordonnateur du Prodac, Pape Malick Ndour auront à leur actif trois DAC fonctionnels, en l’occurrence celui de Keur Momar Sarr (Louga), de Keur Samba Kane (Diourbel) et de Sangalkam. En plus de cela, est prévu le démarrage des travaux des DAC de la deuxième génération. Selon nos sources, la ministre de la Jeunesse a impulsé une nouvelle dynamique au Prodac. De concert avec le coordonnateur du Programme, Néné Fatoumata Tall est en train de changer radicalement l’image du Prodac écornée par l’affaire des 29 milliards Fcfa. D’ailleurs, dans plusieurs de ses sorties, Pape Malick Ndour précise souvent que c’est avec ces 29 milliards Fcfa que le Prodac poursuit les travaux des DAC. Pour ainsi démentir tout détournement de ces fonds.
La ministre de la jeunesse, Néné Fatoumata Tall, a insufflé une nouvelle dynamique au Programme des Domaines Agricoles Communautaires (Prodac) qui était menacé de dissolution, surtout avec l’histoire des 29 milliards Fcfa qui avait fini de ternir son image. Cette opération de redressement a été facilitée par l’arrivée, en juin 2019, du nouveau Coordonnateur Pape Malick Ndour à la tête du Prodac. Ce duo de jeunes responsables du parti au pouvoir a redonné un nouveau souffle à ce programme qui constitue l’un des leviers les plus importants du programme de gouvernance du Président Macky Sall pour réduire le chômage des jeunes. Dans sa vision, le président de la République voulait que le Prodac s’inscrive dans une démarche d’aménagement du territoire afin de doter, surtout l’intérieur du pays, d’infrastructures agricoles et d’aménagements structurants afin de mettre en valeur de grands domaines agricoles.
En réalité, il s’agissait de mettre en place de vrais agropoles qui allaient contribuer à l’insertion de jeunes ruraux, de diplômés, mais aussi de promouvoir des jeunes qui veulent se lancer dans l’agriculture, la pêche, l’élevage et la transformation. Toutefois, plusieurs années après sa mise en place, le Prodac a tardé à atteindre ses objectifs.
LES DAC , DE REVE A LA REALITE…
A son arrivée à la tête du ministère de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall avait trouvé une situation peu reluisante avec des problèmes de tous ordres. En guise d’exemple, au mois d’Avril 2019, un seul Domaines Agricole Communautaire (DAC) était fonctionnel, celui de SEFA en l’occurrence. Dès sa prise de fonction, elle s’est retroussée les manches. Aidée par un nouveau management au sein du Prodac, elle a réussi à relancer les chantiers dans les différents DAC. Pourtant, selon nos informations, les chantiers des DAC de Sangalkam, de Keur Samba Kane et de Keur Momar dont le financement était pourtant bouclé depuis 2015 ont été tous été bloqués. Ce fameux rapport sur les 29 milliards Fcfa qui avaient défrayé la chronique avait fini d’installer le scepticisme. Les travaux de finalisation des Domaines Agricoles communautaires ont été arrêtés, faute de paiement des factures dues par Locafrique aux Israéliens de Green 2000. Le Dac de Keur Samba Kane n’avait même pas encore démarré, malgré son lancement depuis 2015. Quant au DAC de Keur Momar Sarr, il avait été entamé en 2016 avant que Green 2000 ne quitte le chantier en 2017 pour défaut de paiement. Pour ce qui est du DAC de Sangalkam, lancé en grande pompe au mois de novembre 2018, le financement n’avait même pas été bouclé. Le dossier était bloqué à la Direction centrale des marchés publics (DCMP) qui avait rejeté le projet d’avenant proposé par le coordonnateur du Prodac de l’époque pour hérésie administrative. A ces contraintes, s’ajoutent le retard dans la mobilisation de la contrepartie de l’Etat dans la mise en œuvre du PDEAS et la lourdeur des procédures de passations des marchés qui ont eu raison de la mise en œuvre des DAC de Boulel, de Fafacourou, de Niombato et de Dodji. Au total, seul le DAC de Séfa était totalement réalisé.
LES PROUESSES DU MINISTRE DE LA JEUNESSE ET DE SON EQUIPE
D’ailleurs, les dirigeants de l’entreprise Green qui en avait marre de cette situation menaçait de quitter le Sénégal en juin 2019, au lendemain de la nomination du nouveau coordonnateur. Mais grâce à l’entregent du ministre de la Jeunesse, ils sont revenus à de meilleurs sentiments. «Aujourd’hui, les Israéliens ont décidé de rester et de poursuivre la collaboration, parce que le Prodac a changé de visage. On ne leur doit plus rien», témoignait le Coordonnateur du Prodac dans l’une de ses sorties. Les Israéliens n’avaient plus le cœur à l’ouvrage, parce qu’ils avaient accumulé des arriérés de paiement de 5 milliards Fcfa.
En plus, Locafrique avait fini par avoir des rapports très heurtés avec le Prodac, ce qui s’est traduit par une accumulation de factures non payées. Elle avait juste raison de ne pas solder les factures. En effet, Locafrique avait émis des doutes sur les factures de Green après le rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF). Le Prodac battait de l’aile et les équipements destinés aux DAC étaient bloqués au Port de Dakar et sur le point d’être vendus. Les partenaires étaient découragés et démotivés et ils ne croyaient plus au projet. Pour ce qui est du management, confient nos sources, le Prodac était un site de recasement de politiciens avant l’arrivée du nouveau coordonnateur Pape Malick Ndour. Des agents étaient payés à ne rien faire et certains même étaient inconnus des services, puisqu’ils ne mettent jamais les pieds au Prodac.
Après un diagnostic sans complaisance de la situation, Néné Fatoumata Tall et ses services se sont lancés le défi de concrétiser ces projets du président de la République. Elle a remis la machine en marche sans tambour ni trompette. «Les gens étaient convaincus que les 29 milliards Fcfa sont détournés, parce qu’ils n’ont pas vu les projets des DAC sortir de terre. Aujourd’hui, la redynamisation des DAC, si l’on sait qu’il n’y a pas de nouveau financement, démontre que les 29 milliards Fcfa ne sont pas détournés, mais il s’agissait juste d’un blocage. Les gens doivent se demander avec quel fonds nous sommes en train de réaliser les DAC. C’est naturellement avec les 29 milliards Fcfa. A travers nos activités, nous donnons un cinglant démenti à ceux qui parlent de détournement de 29 milliards Fcfa», précise le coordonnateur du Prodac, non moins président du Conseil départemental de Guinguinéo.
LES DEFIS RELEVES DU DUO NENE FATOUMATA TALLPAPE MALIK NDOUR
Le ministre de la Jeunesse a relevé le défi de démarrer les travaux du DAC de Sangalkam que les jeunes de Dakar prenaient pour un éléphant blanc. Pour rappel, le président de la République avait lancé en novembre 2018 les travaux du DAC et promis son inauguration dans quelques mois. Hélas. Il a fallu l’arrivée de Néné Fatoumata Tall pour que les choses bougent. Elle a eu la prouesse de résoudre tous les problèmes administratifs liés au DAC, de boucler le financement, de mobiliser les fonds. Et le chantier commence à prendre forme. Elle y a d’ailleurs effectué récemment une visite pour s’enquérir de la problématique du foncier. Le DAC de Sefa, certes inauguré, était toujours entre les mains des Israéliens. Le Prodac n’avait pas la main sur sa gestion. Dès son arrivée, le ministre a instruit les services du Prodac, notamment le Coordonnateur Pape Malick Ndour, à assumer leurs responsabilités dans la gestion du DAC.
Présentement, aucun Israélien n’est au Dac de Séfa. Il est piloté maintenant par une équipe de Sénégalais rompus à la tâche. Le DAC de Keur Momar Sarr, mis à l’arrêt depuis 2017 pour défaut de paiement, a changé radicalement de visage. Avec l’arrivée du ministre de la Jeunesse, les travaux ont repris de plus belle. Elle y avait fait un tour, lors des vacances citoyennes au mois d’aout 2019 pour le relancer les travaux. N’eut été la covid-19, nous dit-on, le DAC serait inauguré au grand bonheur des populations de cette localité de la région de Louga. A ce jour, tout est fin prêt pour une inauguration prochaine par le Chef de l’Etat au grand bonheur des jeunes du département de Louga. Quant au DAC de Keur Samba Kane, c’est un terrain vierge que Néné Fatoumata Tall a trouvé à son arrivée à la tête du ministère de la jeunesse. A ce jour, le visage du Dac a radicalement changé avec la construction, dans un premier temps, d’une piste. Puis, les autres travaux de construction ont démarré depuis le mois de décembre. Tout le matériel est réceptionné. Et depuis, lors les travaux s’y déroulent normalement à l’exception du mois d’avril passé pour cause de covid19. Selon un de nos interlocuteurs, le DAC sera fonctionnel dans six mois.
TROIS DAC A INAUGURER DANS DIX MOIS
Le ministre de la Jeunesse a, à son actif, trois DAC qui seront réceptionnés dans dix mois, alors qu’elle en a trouvé un seul. «En un an de présence, nous avons réussi à relancer trois chantiers alors que depuis 2015, il n’y a qu’un seul DAC. Maintenant, la confiance est rétablie entre le Prodac, les partenaires, notamment Locafrique et Green 2000 et le ministère de la Jeunesse, et s’il plait à Dieu, d’ici l’année prochaine, nous allons tripler le nombre de DAC fonctionnels», rassurait Pape Malick Ndour lors de la visite de chantier. Sur le plan de la bonne gouvernance des ressources, le ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, et ses services font de la transparence leur crédo. C’est dans ce sens d’ailleurs que, dès sa prise de service, le coordonnateur du Prodac s’est employé dans un combat pour la rationalisation des ressources et des effectifs au Prodac.
D’ailleurs, cette rigueur dans le management avait suscité une levée de boucliers de la part de certains récalcitrants politiquement colorés contre le coordonnateur du Prodac. Mais teigneux, il n’a jamais hésité à couper le salaire des agents absentéistes ou à refuser de renouveler les contrats de certains dont la présence au PRODAC ne se justifiaient pas. Il nous revient aussi que ceux qui mouillaient le maillot ont été promus à des postes de responsabilités. Selon un agent de service ayant requis l’anonymat, désormais l’ordre est revenu au PRODAC et tous les agents sont maintenant impliqués dans le travail. Comme il l’avait promis lors de sa passation de service, Pape Malick Ndour a restauré la valeur travail au PRODAC et il est le premier à donner l’exemple, depuis qu’il est là. Il est toujours le dernier à quitter le bureau, confie-t-on.
DES DAC DE 2E GENERATION …
Les Domaines agricoles communautaires (DAC) dits de la deuxième génération ont connu les mêmes difficultés que les premiers. La sempiternelle question du financement de ces projets s’est posée également avec acuité. D’où le retard constaté dans le démarrage des travaux de ces DAC. La question foncière n’est pas encore réglée dans certains DAC comme à Toubacouta. Mais selon nos sources, la dextérité dont fait montre la tutelle dans le traitement de dossiers du Prodac fait qu’aujourd’hui tous les quatre projets financés par le Banque Islamique de Développement (BID) ont connu des avancées remarquables. Les bureaux d’études sont très avancés dans la préparation des documents d’appels d’offres pour la réalisation des DAC de la deuxième génération. D’ici la fin de l’année, les appels d’offres pour sélectionner les entreprises devraient être lancés.
ATTEINDRE LES OBJECTIFS EN MATIERE D’EMPLOIS DES JEUNES
Il est clair qu’avec les difficultés en travers de son chemin, le Prodac est limité. Il lui est impossible d’atteindre ses objectifs en matière de création d’emplois et de résorption du chômage des jeunes. Pour la simple raison que ces objectifs étaient adossés à l’impératif de mettre en place les infrastructures qui devaient accueillir les jeunes entrepreneurs. Dès lors que le Prodac a mis du temps pour réaliser les infrastructures dans les DAC, naturellement les objectifs ne pouvaient être atteints. Ainsi, beaucoup de chiffres qui ont été avancés en matière d’emplois des jeunes étaient en vérité loin de la réalité. Toutefois, avec ce dynamisme retrouvé au PRODAC, la tendance peut se renverser pour absorber les nombreux jeunes en chômage. Car les Dac, ce n’est pas que l’agriculture, il y a aussi la pisciculture, l’élevage, la formation professionnelle. C’est sans doute ce qui justifie son ancrage institutionnel au Ministère de la Jeunesse. Aujourd’hui, un vent nouveau souffle dans le Dac. Son jeune coordonnateur, fonctionnaire du Ministère des Finances avant d’être politique, a les coudées franches.
Tout montre qu’il est sur la bonne voie. Puisqu’il bénéficie du soutien de sa tutelle, le ministre de la Jeunesse qui a impulsé cette dynamique. «D’aucuns pensent que le programme devait être rattaché au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural. C’est ignorer les projets du Prodac, que de croire qu’il doit être rattaché au département de l’agriculture. Le programme est transversal. Nous faisons de l’aquaculture, de l’élevage de l’agriculture, de la formation technique et de l’accompagnement, c’est-à-dire de l’incubation. C’est la raison pour laquelle le Prodac ne peut être au ministère de l’Agriculture. Les gens font l’amalgame en pensant que le Prodac, c’est seulement l’agriculture, le Prodac, c’est la promotion socioéconomique des jeunes et cette compétence est dévolue au ministère de la jeunesse», précisait le coordonnateur Pape Malick Ndour dans une émission télévisée. «La création du Prodac vient du constat que les jeunes, lorsqu’ils veulent se lancer dans l’agriculture ou autre, sont confrontés à trois difficultés majeures que sont : l’accès au foncier, au financement et à la formation. La mission du Prodac est de résoudre ces trois problèmes. Aujourd’hui, le Prodac a bénéficié de l’affectation de plusieurs hectares de terre qu’il met à la disposition de jeunes intéressés par l’agriculture, l’aquaculture et l’élevage etc.. Ils bénéficient de terres aménagées avec l’accès à l’eau, des intrants et des équipements», souligne-t-il.
A présent que les clignotants sont au vert, que les Israéliens ont repris du service tout comme Locafrique, il ne reste plus aux autorités de Prodac pour réussir que d’extirper l’image de 29 milliards qui le poursuit comme une ombre. «Une dame a refusé de louer son immeuble à Prodac, parce qu’elle estime qu’il y a beaucoup de scandales liés à son nom. Ce qui nous porte préjudice alors qu’il n’y a aucun scandale en réalité. Il a fallu l’implication personnelle du coordonnateur pour qu’elle signe finalement», confie une source proche du ministre la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall.
Par Hassan Koné
LETTRE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
L’objectif de relèvement conséquent du plateau technique ne peut être pleinement atteint face à l’insuffisance de financement des projets d’établissements de santé
C’est en toute humilité et en ma qualité de citoyen sénégalais que je me permets de vous adresser ces mots porteurs d’une proposition de participation au combat national que nous menons pour asseoir notre souveraineté sanitaire. La politique du « Fast-Track » que vous avez initiée et inculquée aux sénégalais a bien trouvé son application dans la rapidité de réaction de votre gouvernement et de toutes les structures impliquées dans la prise en charge de cette pandémie de Covid19. Cette proactivité devrait être pérennisée et appliquée à tous les secteurs pour concrétiser d’autres idées nouvelles et projets de développement en attente de réalisation.
Témoin de toute la logistique qui a été déployée dès la première invasion du coronavirus pour la communication interstructures, pour la sensibilisation, pour la sécurité et pour la collecte rapide de données permettant d’asseoir une prise en charge efficiente, je me suis senti dans le devoir de retenter une approche. La mise en œuvre du projet « EHospital», au-delà d’être l’aboutissement d’années d’études et de recherche en collaboration avec d’autres patriotes de ce pays et des partenaires techniques expérimentés, serait pour moi une façon de rendre à ma communauté les valeurs d’engagement qu’elle m’a transmise. Un projet que je m’étais d’ailleurs résigné, dernièrement, à ranger dans un tiroir ; tout comme il est rangé dans les tiroirs de plusieurs directions de nos structures administratives auxquelles je le soumets depuis mon retour au Sénégal, il y a de cela quatre ans. Issu d’un environnement familial médical, une certaine affection pour le secteur de la santé a toujours accompagné mon évolution.
Évolution, couronnée par un Ph.D en Administration des Affaires de l’Université de Cardiff (Royaume-Uni), et d’autres diverses certifications d’institutions américaines telles que Harvard et l’Université du Wisconsin (reconnue pour ses recherches en informatique médicale). Toujours sensible à ce secteur de la Santé, des discussions avec des experts de ce corps aussi bien au Sénégal qu’à l’International, et des visites dans des centres hospitaliers universitaires aux États-Unis au Royaume-Uni et en Malaisie, m’ont permis de pousser la réflexion vers des solutions techniques et financières qui permettraient de désengorger et de moderniser le système sanitaire de mon cher pays, le Sénégal. Grâce à ce projet, j’ai eu d’ailleurs l’honneur d’être lauréat du Programme Universitaire d’Excellence du Département d’État Américain (YALI Mandela Washington Fellowship 2017). Monsieur Le Président, comme le souligne les phases 1 et 2 du Plan Sénégal Émergent, le développement du capital humain de notre pays nécessite une amélioration de la qualité du système de santé, notamment à travers le relèvement du plateau technique, des formations en santé adéquates, et l’amélioration des conditions de travail du personnel de santé.
Dans cette dynamique, l’État du Sénégal avait déjà initié, en 1998, une politique de réforme hospitalière visant à améliorer l’accès des populations à des soins de qualité. En 2000, pour moderniser et renforcer les plateaux techniques, des cahiers de charges ont été élaborés pour les différentes disciplines exercées dans les établissements publiques de santé.
Vingt ans après, force est de constater que l’accès aux soins hospitaliers reste une problématique majeure. De mon analyse, ces difficultés d’accès découlent, d’une part, de l’insuffisance de l’offre de soins (déficience du plateau technique, manque de produits consommables, insuffisance de personnels qualifiés...) et d’autre part, de la forte pression de la demande issue des populations. L’objectif de relèvement conséquent du plateau technique ne peut être pleinement atteint face à l’insuffisance de financement des projets d’établissements de santé (le taux de réalisation des projets d’établissements en investissement était de 30.58% en 2016), face à l’insuffisance de l’intervention des partenaires au développement dans le financement des infrastructures et des équipements, et face à la faible proportion des recettes générées par l’activité hospitalière qui sont consacrées au financement de l’investissement et à la maintenance des équipements.
Après plusieurs tentatives pour améliorer l’offre du secteur de la santé, le recours à un financement alternatif devient la solution incontournable pour assurer l’accès à des soins de qualité. Dans ce sens, en plus de proposer une solution technique et automatisée pour leur gestion, le projet E-Hospital englobe également une source de financement, déjà effective, qui permettrait la rénovation de certains Établissements Publiques de Santé de notre pays. De façon succincte, le progiciel que nous proposons offre une assistance au personnel de santé par une gestion informatisée et globale des informations personnelles et antécédents médicaux des patients. La mise en place de ce système d’information intégré et la centralisation de ces données permettront, aux responsables du Ministère de la Santé et aux managers des établissements concernés, une administration plus limpide et étendue.
Au-delà de cette gestion interne, les autres déclinaisons du projet ne feraient que renforcer la communication inter-structurelle en mettant à disposition une EClinique à l’image du modèle hospitalier, un système de gestion globale de la médecine préventive et un système de connexion des entités inter-régionales. Notre logiciel fonctionne sur une architecture solide et répond simultanément aux demandes des utilisateurs dans le respect des normes nationales et internationales du secteur de la santé, notamment HL7, DICOM, CIM-10, ATC entre autres. Il offre ainsi une possibilité de recevoir et de récupérer des données aux normes de HL7, XML, de se connecter à d'autres systèmes de santé et de générer automatiquement des rapports en se connectant avec leur logiciel. Sont également pris en charge la gestion des patients selon un code barre, une bande magnétique ou une carte à puce délivré(e) à chaque patient et mentionné(e) dans les dossiers médicaux, sur les fiches d’hospitalisation et sur les cartes médicales. Nous comptons également fournir un système de suivi des listes d’attente et de messagerie pour patients et médecins.
La gestion des échantillons de tests et des résultats selon des codes-barres, et la connexion au système d'assurance afin de fournir des statistiques sont aussi des options proposées. Les bénéfices pour les patients seraient énormes en termes de clairvoyance, de réduction des coûts et d’efficience dans leur prise en charge. La plateforme E-Hospital permettrait la prise de rendez-vous, la consultation des dossiers médicaux électroniques et la possibilité de rappel des dates de consultation par email ou message. Pour le personnel médical et paramédical, le gain de temps et la disponibilité d’informations fiables seraient un grand atout pour la qualité de service. Les données cliniques pourraient être transférées à un autre hôpital ou à d’autres médecins, sous validation du patient. Quant aux directeurs hospitaliers et au Ministère de la Santé, ils bénéficieraient d’une vision transparente et d’une gestion allégée des structures grâce au système de rapport suivant les périodicités choisies.
Ayant plus de 20 ans d’expérience dans le secteur, le partenaire technique pressenti a acquis des compétences très pointues des processus de soins de santé. Il a délivré avec succès plus de 50 grands projets hospitaliers notamment en Asie, en Europe et en Amériques. Leurs produits sont développés et déployés en stricte conformité avec les normes internationales ISO 9001:2000 et ISO - IEC 27001:2005. Compte tenu de l’expertise technique mobilisée et sur la base d’une collaboration étroite avec les principales parties concernées, le projet peut être déployé au Sénégal en 6 mois. Par ailleurs, comme déjà stipulé, notre projet pourrait impliquer la rénovation de certains hôpitaux publics du pays ainsi que de certains établissements privés à but non lucratif, les SAMU, le centre d’appareillage orthopédique et le centre de transfusion sanguine recensés selon des données du Ministère de la Santé que nous avions récoltées en 2016.
Par rénovation, nous entendons celle des infrastructures et la mise à disposition d’un plateau technique selon les besoins (urgence, réanimation, imagerie de pointe - PET Scan - , radiothérapie, lits spécialisés, matériel chirurgical, etc.). Aujourd’hui, face au Covid19 ou à tout autre crise sanitaire future, E-Hospital offrirait une réponse avant-gardiste et adaptée autant pour une prévention primaire que secondaire.
La première offensive consisterait en une évaluation des populations à risque, une estimation évolutive de la portée de l’épidémie et le lancement d’une vaste campagne de sensibilisation. La seconde se résumerait en une mise en œuvre d’un système de dépistage précoce et orienté dans le but de réduire le développement de l’épidémie. La synchronisation des données permettrait un recensement des personnes atteintes, un partage rapide des informations entre les acteurs et, par prolongement, une réduction considérable des coûts de communication.
L’évaluation de la capacité des services d’urgence proportionnellement à la demande, la gestion des tests effectués au plan national, l’estimation des réserves en médicaments et en sang, seraient accessibles en temps réel aux professionnels de la santé et au Ministère via la plateforme. De plus la mobilisation, le déploiement du personnel de santé, et également la gestion de leurs besoins, seraient plus aisés.
À distance de la crise, les données tout au long collectées serviraient de support aux études statistiques entre autres celles liées à la prévention d’une éventuelle récidive (prévention tertiaire) et orienteraient la recherche épidémiologique, clinique et préventive. Ceci n’est qu’une présentation sommaire de notre vision pour le système sanitaire du Sénégal, vision souvent qualifiée d’utopique mais à laquelle je m’accroche, persuadé que mon Sénégal mérite cette avancée. La population et nos valeureux soldats de la santé méritent ce progrès.
Excellence, j’ai grandi en apprenant que le citoyen ne devait être un spectateur mais plutôt un maillon actif dans l’innovation, le travail au développement, la préservation du patrimoine et l’engagement social. À ce jour, ma plus grande motivation est de pouvoir être de ceux qui offriront à ce pays et aux générations futures un Sénégal image et porte-étendard d’une Afrique souveraine. En espérant que cette dernière clé sera celle qui ouvrira votre porte, veuillez agréer, Monsieur Le Président de la République, mon respect pour le travail déjà abattu, mon estime, ainsi que mes salutations les plus distinguées.
Un Fils du Terroir
FATOU DIAGNE, UN MODÈLE VENU DU SÉNÉGAL !
L’ailière de 24 ans de la «Seed Academy» a reçu le mois passé sa licence en sociologie, avec comme matières secondaires le leadership organisationnel et les études afro-américaines de l’Université de Purdue
Faou Babou Diagne est un modèle pour de nombreuses jeunes filles au Sénégal et partout en Afrique. Elle est parvenue à démontrer qu’il est possible de mener à bien une carrière de basketteuse au plus haut niveau tout en poursuivant des études universitaires.
L’ailière de 24 ans a reçu le mois passé sa licence en sociologie, avec comme matières secondaires le leadership organisationnel et les études afro-américaines de l’Université de Purdue, devenant du coup la première fille issue de la «Seed Academy» à obtenir un diplôme universitaire. Son parcours, fait de dur labeur, de détermination et de résilience au gré des défis qui parfois lui ont donné à penser qu’elle n’atteindrait pas son objectif, sert aujourd’hui de source de motivation aux autres jeunes filles, conscientes désormais que rien n’est impossible.
À 14 ans, Diagne était une fille très timide, cible de moqueries à cause de sa grande taille. Elle avait d’ailleurs hérité du surnom de «Zik» en référence à un professeur très grand et très maigre de Thiès, sa région d’origine. «Mon parcours a été rude, difficile, passionné et agréable. En débarquant aux Etats Unis, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai beaucoup appris tout au long de cette aventure. J’ai réalisé que je n’étais pas suffisamment forte pour combattre ma timidité. Il m’a fallu devenir plus équilibrée pour être compétitive au plus haut niveau.
Ainsi, j’ai dû changer ma mentalité pour lutter et travailler plus fort pour atteindre mes objectifs, à savoir venir aux Etats Unis et jouer au plus haut niveau. Mais mon but premier était de recevoir une éducation. J’ai appris à être plus responsable, à prendre les bonnes décisions et à montrer l’exemple aux jeunes basketteuses de mon pays», explique Fatou Diagne, dans des propos rapportés par Fiba Basket.
SEED ACADEMY, LE POINT DE DEPART !
«Avoir fait partie de la première génération de filles sorties de la Seed m’a aidé à réaliser à quel point ma vie peut influencer celle des jeunes Sénégalaises qui aspirent à être à ma place. J’ai eu la chance d’intégrer ce programme qui m’a permis d’asseoir mon leadership et mon rôle de modèle. Tout ceci m’a servi de moteur pour prouver aux jeunes filles du Sénégal qu’il est possible d’allier études et basket», rapporte-t-elle. Fondé en 1998 par Amadou Gallo Fall, président de la Basketball Africa League et Directeur Général de Nba Afrique, le projet Seed (Sports for Education and Economic Development) a vu des centaines de jeunes être scolarisés et en 2013, la première volée de filles dont Fatou Diagne a été intégrée. «L’équilibre entre le basket et les études a été délicat à trouver.
À la Seed Academy, nous avons été instruites sur la gestion du temps, ce qui m’a aidée à équilibrer les deux. Nous y avons également appris à nous lancer des défis et à viser le plus haut possible. Quand je suis arrivée aux Etats Unis, j’avais un programme et je devais apprendre l’anglais. J’ai eu la chance de tomber sur les bonnes personnes, tuteurs, coéquipières, coachs. Et elles m’ont énormément aidée tout au long de ce parcours. De plus, j’ai toujours gardé à l’esprit ma première priorité : l’éducation», affirme-t-elle reconnaissante.
LA VOLONTE DE TOUJOURS FAIRE MIEUX !
«Depuis toute jeune, j’ai toujours voulu faire la différence. J’ai souvent entendu que les filles n’arriveraient jamais à faire aussi bien que les garçons. Je n’ai jamais cru en cette phrase, car à force de travail, tout est possible. Ce qui compte, c’est l’approche mentale, l’intelligence et la détermination d’une personne, peu importe qu’elle soit une fille ou un garçon», souligne Fatou Diagne. Alors que le monde est toujours engagé dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, Diagne passe son temps chez son frère et sa famille à Indianapolis, puisqu’elle n’a pas réussi à retourner au Sénégal avant la fermeture des frontières en mars. «Le basket me manque, mais je me maintiens en forme. Je profite de ces semaines pour me rapprocher de ma famille, en particulier de celle de mon frère aux Etats Unis», raconte-t-elle.
Pour ses coachs et ses coéquipières, la Sénégalaise incarne la future génération du basket féminin sénégalais, celle qui redonnera au pays sa gloire d’antan. Elle l’a démontré l’été passé. Elle a déjà choisi de poursuivre son aventure à l’Université de Purdue, avec cette fois comme objectif l’obtention d’un Master en gestion des ressources humaines.
LES RAPATRIÉS BLOQUÉS À L’AIBD POUR REFUS DE CONFINEMENT A SALY ONT FINALEMENT ABDIQUÉ
Ces rapatriements ne sont pas sans conséquences puisqu’ils ont favorisé le retour de « cas importés » signalés par le médecin de l’aéroport de Diass, selon un agent dudit aéroport
Les 94 passagers rapatriés qui avaient refusé d’être confinés dans des hôtels à Saly sont finalement revenus sur leur décision suite à leur blocage forcé sur les lieux par les services de l’aéroport. En effet, les avions de rapatriement de corps transportent également des passagers auxquels il est fait obligation de se soumettre à un confinement avant d’être autorisés à rejoindre leurs familles. Ces rapatriements ne sont pas sans conséquences puisqu’ils ont favorisé le retour de « cas importés » signalés par le médecin de l’aéroport de Diass, selon un agent dudit aéroport. D’où « les cas importés Aibd » notés ces derniers jours dans les communiqués du ministère de la Santé.
Le Sénégal procède au rapatriement de ses compatriotes bloqués en France ou en Italie. Une opération qui a commencé le 06 juin et qui va se dérouler jusqu’au premier juillet prochain. En effet, et selon un document, le ministère du tourisme et des transports aériens, suite à une requête du ministère des Affaires étrangères approuvée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, et sur instruction du président de la République, la compagnie nationale Air Sénégal a été autorisée à rapatrier des compatriotes bloqués en France durant la période du 06 au 01er juillet. On nous informe aussi que les 11 et 12 juin prochain, Air Sénégal va effectuer un vol sur Milan sans compter les autres compagnies comme Air France, pour le rapatriement des ressortissants français, Ethiopian Airlines pour le rapatriement des corps, Turkish et Delta aussi pour les Sénégalais des Etats-unis. Peu après le début de ces opérations de rapatriement, les cas importés qui étaient devenus de « mauvais souvenirs » sont revenus.
Ainsi, dans l’intervalle de dix jours, 13 cas importés ont été signalés dont les trois dans les régions de Ziguinchor et de Kédougou et les 10 autres à l’Aéroport de Diass. Des « cas importés Aibd », comme indiqué dans le communiqué quotidien du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Si on les appelle ainsi, c’est parce que « c’est des cas qui sont identifiés par le médecin de l’Aibd », explique un agent de cet aéroport. Récemment, un peu plus de 90 passagers avaient, à leur arrivée à l’aéroport, refusé catégoriquement d’être confinés dans des hôtels à Saly. « C’est pourquoi, ils ont été bloqués à l’Aéroport. Mais après ils ont abdiqué parce qu’ils ont compris que les autorités n’allaient pas les laisser rentrer tranquillement chez eux », a révélé notre source. Seulement, sur la liste de cette vague de rapatriés, on a noté des voyageurs qui ne voulaient pas être confinés dans ce département de Mbour et parmi lesquels des cas positifs ont été détectés par le médecin dudit aéroport. d’où l’estampillé « cas importés Aibd » !
Le retour de ces cas serait lié à l’autorisation de rapatriement des corps. Notre interlocuteur révèle que les avions affrétés pour le rapatriement « transportent des corps et des passagers ». « Les corps, on les met dans les soutes à bagages, et les passagers à bord avec le respect de la distanciation. Pour un avion qui devrait transporter plus de 200 personnes, on met au maximum quelque 185 passagers ».
Selon toujours cet employé de l’Aibd, le Sénégal, tout comme tous les autres pays qui ont signé un partenariat avec l’Aita, peut adresser une demande de rapatriement de ses ressortissants bloqués dans un pays à la direction de l’aviation de ce pays. Bien que les cas importés soient de retour, on nous signale pourtant que la réouverture de l’Aéroport International Blaise Diagne pourrait être effective le 01er juillet prochain. Au niveau de l’Uemoa, nous souffle-t-on, les pays concernés seraient en pourparlers très avancés sur cette question.
L’HISTOIRE D’UNE DALILA QUI A FAILLI FAIRE TUER SON EMPLOYEUR SAMSON !
Dans le conflit qui oppose la société Batiplus à la jeune Rachelle Sleylaty qui croupit en prison depuis quelques mois, le méchant n’est malheureusement pas celui que nos justiciers du net trucident. Car, il peut aussi être en jupons et talons aiguilles !
Tous les éléments d’un polar excitant réunis, assurément. Des négociants levantins richissimes et barbus — ils ne le sont pas mais enfin peu importe —, margoulins en diable, qui financent (circonstance aggravante et crime abominable !) le Hezbollah libanais. Bigre ! Pour les traquer, des agents du FBI, la police fédérale américaine, venus tout droit des Etats-Unis. Et au milieu, une nymphe voire une naïade de 24 ans, belle comme une déesse, frêle comme une victime. Une beauté d’archange. Horreur, voilà que cette belle créature est jetée dans un sombre cachot africain par des juges dans la poche des méchants négociants levantins ! Le tout, sous les yeux complices d’une vieille presse ripoux, arrosée de millions par les mêmes, qui n’ose même pas défendre cette pauvre et innocente victime. Mais heureusement, pour ne pas décourager le genre humain, que de courageux lanceurs d’alerte s’activant dans les réseaux sociaux, chevaliers Bayard sans peur et sans reproche et parangons de vertu, ont pris courageusement la défense de la belle. On le voit, il y a là tous les éléments d’un excellent roman ou polar que ne renierait pas Ian Fleming, John Le carré ou Gérard de Villiers !
Hélas, la réalité est plus prosaïque et moins romancée que ce beau récit auquel on a eu droit ces jours-ci et qui, selon la caricature, met face à face des brutes et une belle héroïne innocente. Le tout dans un univers de corrompus jusqu’à la moelle.
Dans le conflit qui oppose la société Batiplus à la jeune Rachelle Sleylaty qui croupit en prison depuis quelques mois, le méchant n’est malheureusement pas celui que nos justiciers du net trucident. car, il peut aussi être en jupons et talons aiguilles !
Dommage pour les amateurs de sensations fortes, l’enquête d’une escouade d’agents spéciaux du Fbi dont il est fait état relève à tout le moins de la fable. D’abord parce que c’est un secret de polichinelle que la police fédérale américaine, de même que la Cia, le redoutable service de renseignements, disposent d’antennes dans notre pays où ils ont déployé leurs très grandes oreilles de manière à ce que rien de ce qui les intéresse ne leur échappe vraiment. Le Fbi n’a donc pas besoin de l’enquête menée sur cette affaire par nos gendarmes pour connaître qui finance le Hezbollah libanais. Secundo, le financement par des ressortissants du pays du cèdre établis dans notre pays du mouvement dirigé par le Cheikh Hassan Nasrallah et représenté au Sénégal par le cheikh Abdel Moneïm el Zein est une fable, une vieille lune agitée depuis des lustres par les services israéliens. Enfin, tout le monde sait que les deux produits emblématiques de l’Amérique, c’est le hamburger et…coca-cola. Or justement, l’embouteilleur dans notre pays de la puissante multinationale basée à Atlanta n’était autre jusqu’à ces derniers mois que…la société Kirène, propriété des frères Farès. Vous imaginez la Cia et le Fbi laisser la société emblématique de la superpuissance américaine faire tranquillement des affaires avec d’horribles souteneurs du Hezbollah libanais ? On peut certes avoir l’imagination fertile mais pas à ce point…
Dolce vita
L’affaire qui défraie la chronique est pourtant simple. Rachelle Sleylaty a été embauchée par la société Batiplus en 2019 en tant que responsable du coffre où sont gardées les espèces encaissées par cette société qui s’active notamment dans la vente de fer à béton. ce en attendant leur versement à la banque. Bientôt, elle découvre des failles dans le système et en profite à fond…la caisse en puisant sans se gêner. Au bout d’un certain temps, les responsables de Batiplus commencent à s’inquiéter car, pour la première fois, cette filiale commençait à avoir des tensions de trésorerie et ses banquiers se mettaient à faire les gros yeux. Ils font des inventaires, passent au peigne fin les relations avec les fournisseurs, évaluent et réévaluent les stocks mais ne trouvent rien. Mais bon dieu, ce n’est pas possible ! se disent-ils avant de recommencer à chercher. Après des investigations approfondies, ils finissent par se dire que le problème ne pouvait venir que du coffre. Rachelle est sommée de s’expliquer. Elle envoie des justificatifs…tout en ignorant que les originaux étaient en possession de ses employeurs. Qui convoquent une réunion au cours de laquelle des preuves accablantes lui sont présentées en présence d’un huissier de justice.
Confondue, elle craque et reconnaît les faits tout en expliquant son modus opérandi. « Je prenais un million de francs par jour et cinq millions trois fois par semaine ». Décidément intarissable, elle donne l’utilisation de l’argent. des voyages dans des destinations de rêve, la préparation de son mariage royal avec son fiancé Alex Rabih Kfoury, un fabricant de glaçons et, surtout, patron de l’agence de publicité Platinium, qui gère de gros budgets publicitaires et, donc, s’est fait de nombreuses relations dans la presse (tiens, tiens… vous voyez que la vieille presse pourrie aussi sait des choses sur lesquelles elle pourrait revenir au besoin !). Une agence, surtout, dans laquelle on prête des parts à des pontes de la République… Rachelle a aussi confessé l’achèvement d’immeubles dont la construction avait été commencée par son père, l’achat d’un appartement en copropriété avec son fiancé à 380 millions de francs, un acompte de 60 millions sur un autre, la constitution d’une société d’événementiel à l’enseigne D-day, l’achat de bijoux coûteux.
Bref, la dolce vita. Sur pv d’huissier toujours, elle dit que tous ses proches — c’est-à-dire son père André, sa mère Marie-Jo, son fiancé Alex — étaient au courant de ses agissements et en ont profité. ils ont tous nié au cours de l’enquête, ce qui fait qu’ils ont échappé à la prison contrairement à Rachelle enfoncée par ses confessions recueillie par un huissier.
Bien évidemment, on est loin des 146 millions visés dans la plainte car au moment où celle-ci était déposée, le trou venait tout juste d’être découvert. Les investigations du commissaire au compte ont permis de découvrir l’ampleur du préjudice causé par cette Dalila des temps modernes qui a bien failli livrer le secret de l’invincibilité du Samson qui l’employait. Un préjudice qui s’établit finalement à deux milliards de francs. Mais non, vous ne rêvez pas ! Saisis par le procureur pour mener l’enquête, les braves gendarmes de la section de Recherches, en bons professionnels, ont enquêté à charge et à décharge. Hélas, trop à charge pour les victimes au point même de recommander l’arrestation du directeur général de Batiplus pour blanchiment d’argent avec des suppositions de financement du terrorisme ! du coup, de victimes, les propriétaires de cette société ont été installés sur le banc des accusés au même titre que leur voleuse.
Puis, voyant que l’étau de la justice était loin de se desserrer autour de la pauvre Rachelle, de brillants esprits ont eu la lumineuse idée de crier au loup Hezbollah ! Au loup terroriste, certes, mais encore au blanchiment d’argent et à la fraude fiscale. Du coup, une famille honorablement connue, travailleuse et sans histoires, qui fuit les feux de la rampe et a bâti l’un des groupes les plus solides de la sous-région, qui a créé 3500 emplois rien qu’au Sénégal et fait un chiffre d’affaires de 40 milliards par an…cette famille est jetée en pâture à une opinion publique friande de lynchages et de mises à mort façon corridas… Olé toréro !
1702 PATIENTS SOUS TRAITEMENT À L’ÉCHELLE NATIONALE
Au total, 1702 patients atteints de la Covid-19 sont sous traitement dans les différentes structures de prise en charge de la maladie au Sénégal à la date du 10 juin 2020, a indiqué le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Dakar, 10 juin (APS) – Au total, 1702 patients atteints de la Covid-19 sont sous traitement dans les différentes structures de prise en charge de la maladie au Sénégal à la date du 10 juin 2020, a indiqué le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Ce mercredi, la directrice générale de la Santé a rapporté 124 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus sur les 1205 tests réalisés, soit un taux de positivité de 10, 2%.
Sur ces nouvelles contaminations, 109 sont des cas contacts suivis tandis que 15 sont issus de la transmission communautaire à Dakar (12), Ziguinchor (01) et Touba (02), a précisé Marie Khémess Ngom Ndiaye.
Elle a annoncé que 76 patients ont été déclarés guéris tandis que 18 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
A ce jour donc, le Sénégal a dénombré 4640 cas de Covid-19 dont 2885 guéris, 52 décès et 1702 patients sous traitement dans les différentes structures de prise en charge.