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14 juillet 2025
Par Alioune Badara Ndior
ON PEUT BIEN SAUVER L’ANNEE ACADEMIQUE
« Apprendre à vivre avec le virus » avait tout réglé. Il nécessite seulement des mesures d’accompagnement mais pas des exigences de contingentement inéluctables. Et c’est cela qui a entrainé le fiasco de la reprise
Plus de trois mois sont écoulés à cause d’une pandémie ayant entrainé la fermeture des institutions scolaires. Au Sénégal, leur réouverture est soumise à un certain nombre de conditions à réunir et un dispositif de reprise efficace. C’est à cette problématique que cette réflexion tente d’apporter une réponse. Elle est articulée autour de trois points : le discours qui porte la pandémie ; les attentes de l’école et le dispositif de reprise et de gestion post- covid19.
Le discours qui porte la pandémie
L’apparition du coronavirus en chine a provoqué de vives réactions dans le monde. Trois types discours portent la gestion de la maladie : le discours médical, le discours économique et le discours social. Le discours médical, à travers les spécialistes de l’organisation mondiale de la santé (OMS), déclare la découverte d’une maladie mortelle à transmission rapide avec une possibilité de décimer une pan de la population entière en un temps record. Après quelques semaines de réflexion, elle est déclarée une pandémique. Le protocole de soins curatifs des patients révèle un pourcentage important (80%) de guérisons et révèle en même temps que la tranche d’âge de plus de 50 ans est celle qui décède. Le discours médical fonde les mesures préventives ou barrières (confinement, masque, gèles alcooliques etc.). Mais il faut admettre que ces mesures sont aléatoires, car le mode de transmission reste encore réellement inconnu. Depuis la parution de la maladie les scientifiques travaillent d’arrache-pied pour trouver le remède, le mode transmission et le vaccin. Aujourd’hui aucune de ces trois volontés n’a encore été objectivement réalisée après plus de trois mois. Mieux l’OMS tergiverse dans ses appréciations de la maladie, avec des approches instables qui fracturent l’organisation, aussi bien dans sa crédibilité que dans sa composition et à travers ses spécialistes. Les scientifiques se déchirent jusque même dans les états pour admettre un protocole curatif. Le professeur Raoult de Marseille reste le Galilée de l’hydrochlorique comme mode de soin. Plus loin, un protocole malgache vient jeter de la poudre aux yeux. Brefs rien n’est stable, tout est flou et à suivre. Par conséquent le discours économique prend le dessus et exige la libération sans conditions du secteur productif pour ne pas entrainer une crise plus sévère que le covid19. Il ne peut avoir de résilience contre une récession économique profonde. Or, le monde n’est pas préparé à cette crise. Une seule constante caractérise le discours économique, c’est que les activités doivent reprendre. Du coup, la société se demande à quel saint se vouer, à qui croire ? Les économistes ou les médicaux. A personne finalement. Car entre les deux discours se cache une nébuleuse qui a fini par les discréditer.
Derrière cette crise, soupçonnent les penseurs, se cache la main invisible des firmes pharmaceutiques, des bailleurs de fonds et un projet de guerre froide à base bactériologique. Les penseurs accusent X et dans les réseaux sociaux rament à contrecourant de toute la hiérarchie mondiale en charge de la gestion du covid19. On se résout à une théorie de complot. Les économistes mentent, les organismes mentent, les états mentent, les scientifiques mentent et la planète sombre de jour en jour. Les populations s’autorégulent et rejettent en bloc les décisions honteuses des décideurs. Le discours social reste une opinion sans pertinence, mais il s’est imposé aux populations du fait de la malhonnêteté qui caractérise la gestion de la crise au niveau micro, méso et macro.
Les attentes des acteurs de l’éducation
Au Sénégal les acteurs de l’éducation ont suivi avec respect les recommandations des autorités sanitaires et celles du gouvernement. Sans baisser les bras, ils ont fait preuve d’une multitude de propositions pour une gestion conséquente du système éducatif. « Apprendre à la maison » est né de ces propositions. Même si le dispositif n’est pas efficace, il demeure pertinent en cela qu’il a permis de prendre conscience de la nécessité d’user désormais des tic dans le domaine de l’éducation et de la formation. Evidement l’enseignement à distance est un choix et au même titre que l’enseignement en présentiel, il repose sur des approches scientifiques. Dans un pays comme le Sénégal pour qu’il soit efficace et apte à substituer le présentiel, il faut au minimum vingt-cinq chaines d’une télévision qui fonctionnent simultanément dans la journée, ce qui n’est pas le cas. Autre faiblesse, il s’agit d’un réseau de connexion internet non général sur toute l’étendue du territoire. Or les apprenants sont localisés sur trois sites : la ville, le village et la compagne, ce dernier ayant ici un sens. Les deux premiers peuvent avoir des commodités et mais la compagne est totalement out en électricité et en connexion. Bref, avec cette offre, les acteurs ont continué à suivre l’évolution de la maladie jusqu’au moment où il est constaté le tâtonnement et l’imprécision flagrants des décideurs. La hiérarchie se résout qu’il faut « apprendre à vivre avec le virus » étant entendu que les attentes – un protocole préventif, un protocole curatif et l’attente d’un vaccin – sont encore lointaines. Pour les acteurs de l’éducation, il s’agit maintenant de proposer un dispositif pertinent pour sauver l’année académique, adossé à un dispositif médical préventif pour une reprise réussie.
Cette dernière exigence a paradoxalement tout foiré. « Apprendre à vivre avec le virus » avait tout réglé. Il nécessite seulement des mesures d’accompagnement mais pas des exigences de contingentement inéluctables. Et c’est cela qui a entrainé le fiasco de la reprise, car tout le monde savait que les conditions telles qu’elles sont portées dans le discours des autorités éducatives (de façon sine quoi non) étaient irréalisables.
Pour un dispositif de reprise et de gestion post-covid19
D’emblée voyons à quoi ressemble une année blanche ou une année invalide. d’une manière générale, les deux se valent, mais elles se diffèrent dans les conséquences. une année est blanche lorsque tous les enseignements et activités académiques sont entièrement ou partiellement invalidés. C’est-à-dire tout le monde reprend sans répercussion sur le cycle et sans être redoublant. Par contre dans une année invalide, les passants redoublent leur année et ceux qui sont en position de cartouche sont exclus. L’inconvénient est que l’année blanche est décomptée pendant les candidatures aux offres ponctuées par une limitation d’âge. Bref dans les circonstances actuelles où des solutions sont recherchées pour sauver l’année et pour accompagner les autorités, chacun peut apporter une réflexion. Une année d’études suppose un programme planifié, un quantum horaire et des personnels.
Dans le déroulé, les chapitres premiers relèvent de la révision, les seconds de la découverte et les derniers de la consolidation. en taxonomie, c’est connaitre, apprendre, appliquer. Pour les classes d’examen, analyser, synthétiser et évaluer relèvent généralement de la consolidation. Les quantums horaires varient entre 1400, 1200 heures et 900 heures pour la plupart des pays avec un découpage semestriel. Au premier semestre, les 2/3 du programme sont supposés réalisés.
Bref, dans une crise académique nationale, si les facteurs sont endogènes, les solutions sont endogènes et peuvent être à portée de main. Dans une situation de crise internationale, les causes sont exogènes et les solutions difficilement accessibles. Dans tous les deux cas de figures, il suppose de prendre des mesures pour mettre un terme à la crise. Pour le premier cas, il s’agit de solutions à prendre (conjoncturelles ou durables). Mais pour le second, il s’agit de prendre des décisions. Prendre des solutions suppose que les moyens sont accessibles et sont disponibles, prendre une décision suppose qu’on doit avancer même si les moyens ne sont pas disponibles. L’un comme l’autre comporte des avantages et des inconvénients, mais c’est une fermeté qui les parachève et les donne du crédit. Dans la situation actuelle de l’éducation, il s’agit de prendre une décision qui va engager les ordres d’enseignement et de formation de manière catégorielle. S’agissant des cRFpe (élèves-maitres) et de la Fastef (élèves-professeurs, élèves-inspecteurs), rien ne justifie qu’ils soient logés actuellement dans la même enseigne que les élèves du cycle fondamental. ils doivent reprendre les formations et sans délai. Aujourd’hui la reprise de la formation pour cette catégorie est essentielle et ne peut souffrir d’une contradiction. Et ceci est valable pour toutes les écoles de formation par voie de concours. Les élèves concernés et leurs formateurs sont aptes à respecter les gestes barrières, s’il ne s’agissait que de ça d’ailleurs. S’agissant des élèves du cycle fondamental, il est plus efficace de reprendre à partir du 15 septembre pour faire taire toutes les contradictions et aussi pour une reprise généralisée sans discrimination ; de consacrer les trois mois de septembre, octobre, novembre au complément du quantum horaire et de faire les examens tout le mois de décembre en simultanéité avec les différentes ventilations. Que faire maintenant d’ici septembre ? Les services techniques se consacrent à l’élaboration et à la conception des modalités pratiques de reprise, des examens et des ventilations.
Pour toutes les classes d’examens, la déclaration des résultats va en pair avec la connaissance de son établissement d’accueil. Par exemple, je suis admis au BFEM, je connais immédiatement mon lycée d’accueil en seconde, parce que c’est déjà préparé. La gestion post-covid19 exige la consolidation de l’utilisation des tics dans les enseignements apprentissages et de tous les dispositifs établis pour la formation à distance. Il s’y ajoute la capitalisation des inventions et des découvertes réalisées çà et là par les autorités éducatives avec un accompagnement sans délais des auteurs pour le développement des concepts. Par ailleurs, il serait important de veiller à la gestion continue du matériel et des équipements acquis au sein des écoles pour ne pas les voir vendus dans le marché noir. Des mesures devront être prises et avec des responsabilités assignées.
Dr. Alioune Badara Ndior est formateur au CRFPE de dakar et à l’Ucad
DES JOURNALISTES GUINEENS FAVORABLES A LA CO-ORGANISATION DE LA CAN 2025
« Le Sénégal peut aider la guinée à partager le lourd fardeau de cette organisation de la coupe d’Afrique des nations passée de 16 à 24 »
Des journalistes guinéens interrogés par l’APS se disent en phase avec le président de la Fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor, qui a émis le souhait de voir la Guinée et le Sénégal co-organiser la CAN 2025.
Journaliste au groupe CIS Médias, bah Lamine appelle à exclure toute posture politique dans cette idée de co-organisation qui est une bonne chose pour les deux pays. « C’est une belle opportunité et pour la guinée et pour le Sénégal », dit le journaliste de la télévision privée guinéenne, évoquant les retards pris dans les chantiers de la Can 2025 par la partie guinéenne. La guinée devrait prendre cette main tendue du président de la FSF comme une belle opportunité, estime bah, évoquant l’actuelle pandémie du covid-19, l’épidémie Ebola en 2013 et la crise socio-politique et économique.
« Le Sénégal peut aider la guinée à partager le lourd fardeau de cette organisation de la coupe d’Afrique des nations passée de 16 à 24 », selon lui, indiquant que tout chauvinisme mis de côté, c’est une belle opportunité. La co-organisation a marché entre la Guinée équatoriale et le Gabon en 2012, rappelle-t-il, estimant la guinée et le Sénégal vont tous les deux sortir gagnants dans cette opération. Pour Saliou Samb, correspondant de l’agence Reuters en guinée « il est hasardeux pour un pays comme la guinée de se lancer seul dans une telle aventure ». « La facture est trop lourde et les budgets limités, c’est ce qui donne tout son sens à une co-organisation qui va permettre de limiter les dépenses et de mettre sur pied des infrastructures communes avec le bénéfice évident du renforcement de la coopération entre les deux pays », commente Samb. « Parce qu’au-delà de la formidable vitrine qu’elle représente, la Can permet d’aménager des infrastructures utiles (chemin de fer, routes, aéroports et hôtels construits) pour le progrès des pays comme les nôtres et on ne devrait pas par péché d’orgueil, par vanité ou par absence de vision rater une telle occasion », ajoute-t-il.
Khadidiatou Traoré de la Radiodiffusion télévision de guinée (Rtg) estime pour sa part que cette proposition « est sincèrement une bonne chose ». « Je ne vois pas un pays en Afrique subsaharienne organiser une Can à 24 en 10 ans de préparation, ce serait très difficile », explique la reporter de la chaîne publique guinéenne. A l’en croire, « nos pays ont des priorités aussi importantes les unes que les autres ».
Siaka Touré, journaliste sénégalo-guinéen, administrateur du site conakrysports.com, estime que cette proposition du président de la FSF ne peut qu’avoir un avis favorable. « Même si le ministre guinéen des sports (Sanoussi Bantama Sow) a eu une idée différente, la plupart des observateurs, les anciens internationaux et les journalistes sportifs savent que c’est la meilleure option », soutient le reporter sportif formé au centre des études et sciences de techniques de l’information (Cesti) de l’université cheikh Anta diop de Dakar. Le journaliste Ndiré Diallo du site « foot224 » préfère quant à lui attendre l’organisation de la Can par le Cameroun et la côte d’ivoire respectivement en 2021 et en 2023. « Si ces deux pays arrivent à organiser tout seul, chacun des deux pays que ce soit la guinée ou le Sénégal peut donc y aller seul », a-t-il expliqué, indiquant que tout dépendra de la volonté politique. Mais, il estime que « s’il faut aller à une co-organisation, c’est tant mieux aussi », appelant toutefois à aller vite pour ne pas être désagréablement surpris.
«IL M’APPARTIENT DE DÉCIDER DE MA RETRAITE INTERNATIONALE»
Astou Traoré compte prendre du recul, mais elle exclut pour le moment une fin avec l'équipe nationale
Absente de la liste des 19 Lionnes retenues pour le stage prévu en aout, Astou Traoré a décidé « d’arrêter sa carrière internationale », d’après le Directeur technique national mais aussi entraineur de l’équipe nationale féminine, Moustapha Gaye. Cependant la concernée a indiqué le contraire et se donne le temps de réfléchir sur la suite à donner à sa carrière.
C’est une nouvelle qui a fait pincer le cœur de nombreux férus de la balle orange. Absente de la liste de 19 basketteuses présélectionnées par l’entraineur de l’équipe nationale féminine pour un stage prévu en août prochain pour les éliminatoires de l’Afrobasket 2021, Astou traoré prend du recul par rapport à la sélection à en croire Moustapha Gaye lors d’une interview avec iradio. « Je l’ai contacté, elle a préféré reculer. Pour le moment, elle n’est pas prête pour la sélection. Elle a décidé d’arrêter la carrière internationale. Nous la remercions beaucoup pour tous les services rendus à la nation. C’est une grande dame que nous respectons beaucoup. Elle a arrêté, on continue avec les autres. Astou Traoré mérite des remerciements sur l’ensemble de son œuvre pour le basket-ball », a déclaré Moustapha gaye au micro d’iradio. Suffisant pour provoquer une vague de réactions à propos d’une prétendue retraite de la meilleure marqueuse de l’histoire de l’Afrobasket avec plus de 800 points et qui n’a jamais déçu sous les couleurs nationales avec en point d’orgue les titres de 2009 et 2015.
Cependant Astou Traoré est sortie de sa réserve pour indiquer le contraire. La MVP de l’Afrobasket 2017 compte prendre du recul, mais elle exclut pour le moment une retraite internationale. « J’ai appris à travers la presse d’aujourd’hui la nouvelle concernant ma retraite internationale. Je veux simplement préciser qu’elle m’appartient, et seule, de décider de cela le moment voulu et d’en faire la communication pour expliquer les raisons, par respect aux sénégalais et sénégalaises qui m’ont toujours soutenus et accompagnés durant toute ma carrière » assure Astou Traoré. Avant d’ajouter : « pour le moment, mon souci principal est de rentrer au pays après 4 mois de confinement et de stress et pour mon futur, j’en déciderai avec mon agent, ma famille et mes conseillers, tout en mettant en avant mon amour pour le maillot national et ma patrie. Je souhaite un bon camp à mes sœurs présélectionnées pour le stage du mois d’août et une excellente réussite au Coach Tapha pour sa nouvelle mission ».
Cette première liste de Moustapha gaye est marquée le retour d’Aya Traoré, capitaine de l’équipe lors de l’Afrobasket 2017 mais aussi d’Aminata Fall (turquie), Oumou Kalsoum Touré (France), Lika Sy (France) et Tening Sabelle Diatta (ASc ville de Dakar). Jeannette Guilavogui, Fatou Sylla et Ndèye Khady Sène (voir par ailleurs) constituent les nouvelles têtes.
Le marigot de Mbao risque d’être rayé de la carte, si les opérations de remblai ne cessent pas. Le marigot subit d’énormes agressions de la part de personnes qui opèrent des remblais, dans la nuit, pour gagner de l’espace. Aussi des familles environnantes y déversent les eaux usées domestiques, occasionnant la pollution du cours d’eau. Une visite de terrain du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, a permis de constater les dégâts sur place, après plusieurs dénonciations des populations riveraines. Le ministre a soutenu qu’une brigade de surveillance sera érigée aux abords du marigot et les responsables des opérations de remblai seront sanctionnés à la hauteur de leur faute.
Réceptacle d’eaux pluviales provenant de plusieurs quartiers de Keur Massar et de Mbao, le marigot de Mbao risque de perdre cette fonction, si les opérations de remblai ne cessent pas. Le marigot refoule le trop plein d’eaux de ruissellement vers la mer. Pour ces populations riveraines, gagnées par la psychose, le débordement du lit du marigot est imminent. «Des personnes viennent remblayer le marigot. Voyez-vous, déjà nous sommes au milieu à cause des opérations de remblai. Peut-être que cette situation arrange ceux qui le font parce qu’ils gagnent de l’espace, mais ils doivent penser à ceux qui vivent aux abords, de l’autre côté. Une fois la pluie tombera, on sera submergé», a soutenu un riverain devant le ministre. Un autre de renchérir, sur la situation : «ici, la nappe affleure à cause des remblais. On est inquiet avec l’approche des pluies. Vous voyez, cette usine qui était à coté a avancé de plus de cent mètres dans le lac. Le propriétaire ruse en faisant tomber le pan du mur du côté du marigot. Il remblaie avec le gravât du mur et avance la construction du mur de plusieurs mètres. Ce n’est pas sérieux», dénonce-t-il.
«C’EST INACCEPTABLE ; ON DOIT SE PRIVER D’AVOIR CE DECOR...»
Pour sa part, le ministre de l’Environnement et du Développement durable est formel. «La situation est inacceptable. On doit se priver d’avoir ce décor, pour plusieurs raisons. La forêt classée de Mbao a plusieurs rôles, dont une fonction de lutte contre les inondations car elle permet de recueillir une partie des eaux de pluie du département de Pikine, pour ensuite rejeter le trop plein d’eau à la mer, via le marigot. Et cette fonction risque d’être perturbée avec des répercutions néfastes sur les populations», s’offusque Abdou Karim Sall. Dans la foulée, le ministre renseigne que «le gouverneur et la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation des sols (Dscos) ont déjà donné des sommations aux gens et on leur avait demandé d’extirper le gravât pour l’écoulement normal des eaux venant de la forêt classée vers le marigot. Cela a créé une situation pénible pour les populations de Mbao, Keur Mbaye Fall et Amm Gokh», soutient-t-il. Abdou Karim Sall s’insurge également contre un remblai d’une superficie de 700 m2 dans la forêt classée. «Ce que nous avons vu à l’extrémité de la forêt classée de Mbao est incompréhensible, 700 m2 de remblai. Je pense que nous allons prendre des dispositions ne serait-ce qu’un agent qui veillera en permanence, comme on a fait dans le Technopole. Je dirai au Directeur des Eaux et Forêts de dépêcher un agent pour faire office de brigade», indique le ministre.
LE MARIGOT DE MBAO A PERDU SA FONCTION ECOLOGIQUE
Le marigot a perdu sa fonction écologique avec sa pollution occasionné par les rejets d’eaux usées domestique des familles riveraines. «Des branchements clandestins qui déversent directement dans le marigot. On a prévu un programme d’aménagement du marigot ; les études ont été faites, cela concerne un programme global d’aménagement de la forêt classée et le marigot de Mbao. Je viens de demander au gouverneur de veiller pour que cette situation ne déteigne sur les autres parties du marigot pour que d’autres ne soient tentés par le remblai. On va d’abords arrêter l’hémorragie, ensuite nous allons voir avec les autorités comment restaurer le marigot parce qu’il va falloir préserver la fonction écologique et de lutte contre les inondations du marigot», confie Abdou Karim Sall qui a aussi effectué un tour pour constater les menaces liées à l’avancée de la mer qui risque d’impacter le cimetière de Yenne Todd.
LES OFFICINES PRIVÉES TOUCHÉES PAR UNE PÉNURIE D'HYDROXYCHLOROQUINE
"L’hydroxychroroquine destinée au traitement des patients atteints de coronavirus est disponible au sein des centres de traitement et un stock important à la Pharmacie nationale d’approvisionnement"
«L’hydroxychroroquine destinée au traitement des patients atteints de coronavirus est disponible au sein des centres de traitement et un stock important à la Pharmacie nationale d’approvisionnement ». Cette affirmation est de la cellule de communication de la Pna qui a réagi suite à l’annonce d’une rupture de ce médicament ainsi que celle d’une autre molécule, la méthotrexate, utilisés tous les deux dans le traitement de la rhumatologie. Seulement, un tour au niveau de certaines pharmacies nous a permis de noter cette rupture devenue récurrente dans l’approvisionnement
L ’hydroxychloroquine n’est pas en manque dans le secteur public de la santé. Selon la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna), un stock est disponible dans ses magasins et les différents centres de traitement du coronavirus alimentés à temps. Toutefois, la direction de la Pna a fait savoir que la rupture dont parlent certains médecins relève du privé, est constatée dans les officines privées et concerne le traitement pour des pathologies telles que la rhumatologie entre autres. «Nous avons fait une acquisition d’un important lot d’hydroxychoroquine pour le traitement des malades de coronavirus et le professeur Moussa Seydi en a la primeur. Pour l’instant, tous les centres de traitement sont ravitaillés pour cette molécule et un stock est disponible dans nos magasins », a fait remarquer la cellule de communication de la Pna.
Et de poursuivre : «il y a eu des dons au niveau du ministère de la Santé et de l’action sociale, une partie a été rachetée par la Pna et le reste confié à la direction de la pharmacie nationale. Ce stock était destiné à prendre en charge certaines pathologies en dehors du coronavirus et la rupture dont parlent certains médecins est peut être opérée à ce niveau ».
Chez des officines privées à qui nous avons rendu visite, la molécule est en rupture, nous ont confié certains pharmaciens. « Cela fait plusieurs jours que nous avons fait la commande au sein de notre fournisseur Laborex, mais jusqu’à présent, on est dans l’attente. Il s’y ajoute que des gens viennent à la recherche de ces médicaments prescrits (hydroxychroroquine et méthotrexate) par leurs médecins traitants sans suite. La demande est récurrente », ont soutenu des sources de différentes pharmacies. Une manière pour ces dernières de confirmer la rupture de ces deux médicaments utilisés dans le traitement en rhumatologie au sein des pharmacies comme cela a été annoncé par certains médecins qui ont déclaré que « des malades sont en train d’être perdus à cause de la rupture de ces deux médicaments dans les pharmacies et structures de santé ».
DES FLOPS A LA PELLE
Entre reculades spectaculaires, décisions controversées et stratégie de riposte inexistante, ou du moins, inconnue et/ou incomprise des populations, le régime en place s’est illustré par des manquements qui ont fini d’exaspérer les populations.
Entre reculades spectaculaires, décisions controversées et stratégie de riposte inexistante, ou du moins, inconnue et/ou incomprise des populations, le régime en place s’est illustré par des manquements qui ont fini d’exaspérer les populations. La conséquence s’est illustrée par le dégoût généralisé des jeunes, sans oublier le relâchement noté dans le respect des gestes barrières chez certaines populations.
Le glas semble avoir été sonné le 11 mai dernier, après l’adresse à la Nation du président Macky Sall, qui a provoqué un tollé général, tellement les décisions prises par le gouvernement étaient non seulement impopulaires, mais incompréhensibles. La classe politique, surtout les adversaires au régime en place, tout comme certains membres de la société civile, ont vivement manifesté leur profond désaccord concernant cette nouvelle stratégie d’adaptation à la présence du virus, dans un contexte de forte propagation de la pandémie dans le pays.
L’assouplissement de certaines mesures relativement fermes, au moment où le pays enregistre plus de personnes testées positives à la Covid-19, ou encore plus de décès dus au Coronavirus, fait partie de ce lot de flops notés dans la gestion de la pandémie par le régime en place. Parmi ces mesures controversées, le réaménagement de l’horaire du couvre-feu, ramené de 20h à 21h pour se terminer à 5h du matin, au lieu de 6h.
Le gouvernement en a rajouté une couche en ramenant le couvre-feu de 21h à 23h. Pour certains pourfendeurs de la mesure, ladite décision n’était pas pertinente dans la mesure où l’essentiel des activités se fait dans la journée et non pendant la nuit. La mesure portant sur l’ouverture aussi des marchés hebdomadaires appelés “Louma“ n’a pas aussi fait l’unanimité chez certains qui craignent une recrudescence de la propagation du Covid-19, à cause des contacts rapprochés des gens dans les marchés. Dans ce lot de décisions très controversées, celle relative à la reprise des enseignements pour les élèves en classe d’examen sort du lot aussi. Ils sont nombreux à estimer qu’il serait difficile d’appliquer les mesures de distanciation sociale dans les classes, ou encore de créer des conditions optimales pour une reprise des cours sans risque, le 2 juin passé. Ces derniers ont eu raison du gouvernement qui était obligé de faire marche arrière, à la veille de ladite reprise des enseignements, après que des tests avaient été révélés positifs sur des enseignants qui avaient effectué le déplacement de Dakar vers Ziguinchor. Que dire de la décision d’ouverture des lieux de culte ? L’inadéquation de la décision est à percevoir à la mesure des voix discordantes pour refuser de procéder à l’ouverture des lieux de culte aux publics.
La Mosquée Omarienne, Tivaouane, la Grande Mosquée de Dakar, la famille feu Madior Cissé de Saint-Louis, ou encore l’Eglise catholique, tous ont décidé de maintenir fermer leurs lieux de culte. L’argument, les motifs pour lesquels les lieux de culte avaient été fermés sont toujours là et en pis. Le tâtonnement du gouvernement dans la gestion de la pandémie s’est aussi fait sentir dans la délivrance des autorisations spéciales de circuler, par le ministère de l’Intérieur. Il en est de même dans la distribution de l’aide alimentaire où certaines zones attendent encore les compléments du kit alimentaire avant de procéder à la distribution. Bien avant, ce fut les marchés d’achat et de livraison du riz qui avaient capté l’attention des uns et des autres, tellement des soupçons de mal gouvernance pesaient dans certains dossiers.
La conséquence de ces mesures impopulaires et incompréhensibles se voit sur le mépris ou même l’insouciance de bon nombre de Sénégalais par rapport à cette maladie qui continue pourtant de faire des dégâts dans le pays. Refus du port de masque, rassemblements un peu partout sans le respect de la distanciation physique, organisation de cérémonies familiales, etc. Tout y passe maintenant.
SOUPÇON DE DEAL ORCHESTRÉ PAR L'ÉTAT À PROPOS D'UNE HAUSSE DU COÛT DE L'EAU
Dans une déclaration à la presse, le jeudi 28 mai 2020, le Directeur général (DG) de l’ONAS, Lansana Gangny Sakho, a proposé une augmentation du prix de l’eau pour régler les problèmes de l’assainissement
La sortie du Directeur général (DG) de l’Office national de l’assainissement (ONAS), Lansana Gangny Sakho, le jeudi 28 mai dernier, proposant une augmentation du prix de l’eau, avec comme motif l’insuffisance de la redevance tirée des factures et l’important investissement de l’Etat dans ce secteur, pour financer l’assainissement suscite la colère des consuméristes. Me Massokhna Kane, le président de SOS Consommateurs, pour qui cette sortie n’est pas du tout hasardeuse alerte d’ores et déjà les Sénégalais sur une forte probabilité de hausse prochaine des factures d’eau. En revanche, Jean Pierre Dieng, le président d’honneur de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (UNCS) soupçonne un deal entre l’Etat et la société SEN’EAU et le DG de l’ONAS ne représenterait qu’un simple pion. Du côté de SEN’EAU, l’on fait savoir que le prix de l’eau n’est pas du ressort de la nouvelle structure.
Dans une déclaration à la presse, le jeudi 28 mai 2020, le Directeur général (DG) de l’ONAS a proposé une augmentation du prix de l’eau pour régler les problèmes de l’assainissement au Sénégal. Pour Lansana Gagny Sakho, les redevances payées sur les factures des abonnés devraient être augmentées, pour financer le secteur dans lequel «l’Etat fait de gros efforts», a-t-il expliqué. Une proposition qui a soulevé l’ire des consuméristes qui opposent un «non» catégorique à toute augmentation du prix de l’eau. Non sans se demander : «Comment peut-on décemment parler d’augmenter le prix de l’eau en cette période de pandémie de Covid-19 ? Ne s’agit-il pas d’un ballon de sonde pour tester la réaction des Sénégalais ?» Pour les organisations de défense des consommateurs, cette sortie, «très scandaleuse et osée», n’augure rien de bon et elle sent comme un deal entre l’Etat et la société de SEN’EAU qui se cacheraient derrière une prétendue crise financière profonde de l’ONAS pour encore soutirer d’une façon subtile de l’argent aux Sénégalais.
ME MASSOKHNA KANE, PRESIDENT DE SOS CONSOMMATEURS : «Ce n’est pas décent de parler d’augmentation de l’eau parce que ce n’est pas une marchandise ordinaire...»
«Nous avons été surpris de façon très désagréable par la proposition du Directeur général de l’ONAS. Ce n’est pas du tout décent de parler d’augmentation de l’eau parce que, encore une fois, l’eau n’est pas une marchandise ordinaire, c’est un droit humain et les gens ont le droit d’en avoir même s’ils n’ont pas d’argent, même s’ils ne sont pas abonnés. Donc, c’est étonnant que ce monsieur, pour essayer d’expliquer l’argent qui lui manque pour faire son programme d’assainissement, d’abord commence par dédouaner l’Etat alors que ce programme est réalisé normalement soit avec l’Etat, soit avec des financements extérieurs. Il ne trouve rien de mieux que de proposer une augmentation de l’eau. C’est vraiment très surprenant de sa part et cela prouve, à mon avis, son niveau d’incompétence parce qu’il n’a plus rien à proposer,… dans le programme d’assainissement, il ne peut plus rien apporter. Nous les abonnés, nous payons déjà sur nos factures d’eau des redevances. Alors, au lieu d’aller chercher des financements sur le plan international ou demander à l’Etat que le budget qui concerne les programmes d’assainissement soit augmenté, ce qu’il trouve, c’est de s’en prendre encore une fois aux maigres revenus des Sénégalais. Je regrette vraiment cette sortie.»
«CETTE SORTIE EST UN BALLON DE SONDE, UNE HAUSSE DEJA PREMEDITEE»
«Il faut que les Sénégalais sachent que c’est un ballon de sonde et qu’ils réagissent. Sinon, ils risquent de se retrouver devant le fait accompli. Au tout début, il a parlé d’une nouvelle forme de réforme hydraulique, qui a été signée le 31 décembre 2019, en disant qu’elle va permettre d’augmenter le prix de l’eau. C’est cela aujourd’hui dont il est question, c’est ce qui se prépare. Donc, il faut que les Sénégalais réagissent vigoureusement pour s’opposer à cela. Il cherche des investissements dans la poche des Sénégalais. Au moment où l’Etat fait des efforts pour aider les Sénégalais, lui, il trouve suffisamment d’impertinence pour soulever une augmentation, surtout en ce contexte épidémiologique.»
JEAN PIERRE DIENG, PRESIDENT D’HONNEUR DE L’UNCS : «Cette sortie est un coup de massue entre l’Etat et SEN’EAU»
«Je pense qu’aujourd’hui, s’il y a augmentation, SEN’EAU sera le premier à en bénéficier. Le directeur de l’ONAS ne peut pas parler de factures d’eau, sans avoir au préalable parlé avec le distributeur principal d’eau. C’est tout simplement le Cheval de Troie par lequel on veut passer pour ne pas qu’on s’attaque au distributeur d’eau parce qu’aujourd’hui, le DG de l’ONAS est un fonctionnaire de l’Etat. Ce qui fait qu’il est blindé et on aura beau crier, il n’y aura aucune incidence. Ils ont été formatés pour gérer le Sénégal ainsi. Mais nous qui sommes là, nous ne sommes pas bêtes, nous savons que ce n’est pas l’ONAS qui établit les factures. Et ce qu’il faut comprendre ici, c’est juste une stratégie pour aller vers une augmentation de l’eau, juste pour pouvoir payer les nombreux travaux et chantiers à terminer. Peut-être que le nouveau investisseur ne veut pas mettre de l’argent pour faire des travaux et des réparations et il s’est dit, encore une fois, voilà, je vais taper sur le portefeuille des consommateurs sénégalais. Et pour ça, il faut que j’envoie l’Etat et l’ONAS qui est une composante fragile», a-t-il indiqué
«LES SENEGALAIS VONT REMBOURSER JUSQU’AU DERNIER CENTIME LES FONDS INVESTIS DANS LES DIFFERNTS SECTEURS»
«Cette partie des factures d’eau et d’électricité endossée par l’Etat va être remboursée par les Sénégalais jusqu’au dernière centime. Il fallait coûte que coûte respecter la promesse du chef de l’Etat ; elle a été faite. Maintenant, les conséquences seront là. L’après Covid19 sera là et le réveil sera plus dur que la pandémie. Et on commence à nous sonder déjà. Demain, ce sera au niveau de la santé, au niveau des frais de scolarité et ou de l’électricité etc. ; ils sont en train de tâter le terrain avec tous les problèmes qu’il y a dans l’eau et l’assainissement et dans les autres secteurs. C’est le peuple qui va rembourser. Rien n’est réglé, c’est le règne du verbe pour l’Etat, et, pour le peuple, c’est le règne de la soumission. Et les gens de l’opposition nous fatiguent avec leurs incartades ; ce n’est pas dans les medias qu’on va gérer les problèmes. Macky Sall a détruit le tissu du mouvement des consuméristes uniquement pour ça. On aurait dû nous dire la somme exacte investie dans les factures d’eau et d’électricité et nous informer aussi des ménages qui en ont bénéficié. La SEN’EAU n’a pas 1 million de clients».
NDIAYA DIOP, DIRECTEUR DE LA COMMUNICATION DE SEN’EAU : «Le tarif de l’eau n’est pas du ressort de SEN’EAU»
La société SEN’EAU qui assure l’exploitation et la gestion de l’hydraulique urbaine et périurbaine se refuse de commenter la sortie du DG de l’ONAS proposant une hausse du prix de l’eau… pour financer l’assainissement. Mieux, citée comme étant de connivence avec l’Etat pour faire passer une augmentation programmée de l’Eau, à travers cette sortie du DG de l’ONAS, SEN’EAU répond aux associations consuméristes que la fixation du prix de l’eau n’est pas dans ses prérogatives. «Nous ne pouvons pas commenter la proposition du DG de l’ONAS. Juste vous dire que le tarif de l’eau n’est pas du ressort de SEN’EAU», a précisé Ndiaya Diop, Directeur de la Communication de SEN’EAU, interpellé par nos soins.
PRÉDATION FONCIÈRE AU SOMMET
La gouvernance vertueuse tant chantée par le régime de Macky s’est révélée verbeuse et boulimique. Alors que les populations n’ont pas fini avec les scandales liés à la gestion de la covid-19, d’autres relatifs au foncier sont étalés sur la place publique
La gouvernance sobre et vertueuse tant chantée par le régime de Macky Sall s’est révélée verbeuse et boulimique. Alors que les populations n’ont pas fini avec les scandales liés à la gestion de la covid-19, d’autres relatifs au foncier sont étalés sur la place publique. En plus de l’attribution des terres sur le littoral et au niveau de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, le maire de Mbao, dans une tribune publiée sur sa page Facebook, révèle que le Chef de l’Etat a procédé à la déclassification de la forêt de sa commune et aurait octroyé 10 hectares, au maire de Pikine, Abdoulaye Thimbo, qui est autre que l’oncle du Chef de l’Etat.
Alors que les populations n’ont pas fini avec les scandales liés à la gestion de la covid-19, un autre beaucoup plus grave risque d’exploser. Il s’agit de l’attribution des terres sur le littoral mais aussi au niveau de l’aéroport. Le Quotidien a déjà levé un lièvre lundi dans la chronique de Madiambal Diagne, intitulé : «Finalement, ils ont fait pire que les Wade avec nos terres».
Selon des informations parvenues à Sud Quotidien, le guide religieux dont faisant allusion nos confrères du journal Le Quotidien sous la plume de Madiambal Diagne, lundi dernier, n’est autre qu’un porte-parole d’un khalife général des Mourides. Sérigne Bassirou Abdou Khadre s’est vu octroyer un lot de 9 hectares qu’il a immédiatement revendu à plus de 5 milliards de francs. Ce qui constitue un détournement d’objectifs. Et pour cause, selon nos sources, les 9 hectares étaient destinés à un projet d’institution islamique universitaire. Mais le porte-parole s’est empressé de les vendre en empochant les 5 milliards.
Toutefois, selon ses partisans, rien dans ce qui est dit, n’est vrai. Ils parlent «d’affabulations» et de «mensonges grossiers». D’ailleurs avancent-ils, le porte-parole du Khalife va rencontrer la presse ce mercredi 10 juin pour édifier les Sénégalais sur la question. La boulimie foncière n’a pas non plus épargné le camp militaire de l’armée de l’Air qui a été morcelée en 63 parcelles de 500 m2, distribuées à des autorités militaires et des personnalités civiles. Le Haut commandement de l’Armée nationale avale difficilement la pilule, du fait qu’il existait sur le site un projet d’érection du siège de l’Etat-major de l’armée de l’Air, selon notre confrère qui ajoute «à quelques encablures de ce site, un beau domaine surplombant la mer et la Mosquée de la Divinité a été affecté à un opérateur qui y construit un hôtel. Un autre opérateur économique a bénéficié d’une autre affectation foncière sur la falaise protégeant la zone côtière, sur le flanc de la colline du phare des Mamelles, derrière les immeubles en construction de la Caisse des dépôts et consignations».
DECLASSIFICATION DE LA FORET DE MBAO
Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, le maire de Mbao Abdoulaye Pouye, est lui aussi monté au créneau pour dénoncer la déclassification de la forêt de Mbao. Pis, il soutient que le président de la République aurait offert 10 hectares de cette forêt, au maire de Pikine, Abdoulaye Thimbo, qui n’est autre que l’oncle du Chef de l’Etat. Selon lui, «une partie de la forêt a été implicitement déclassée par le décret N°93-523 du 27 avril 1993 en son article 2 qui a ordonné en même temps l’élaboration d’un plan d’urbanisme de détail. Cette partie appelée communément le «Petit bois» fait 13 ha 31 ares 60 ca sans compter la surface qui fait plus d’un ha et revendiquée par le patron de Maritalia».
Selon plusieurs autres sources, la population prévoyait sur cet espace la construction d’édifices comme un deuxième lycée, un centre culturel, et un hôpital, mais aussi y reloger les nécessiteux. «Mais à notre grande surprise, fustige l’édile de Mbao, sans élaboration du plan d’urbanisme de détail, tout cet espace a été attribué discrètement et sans aucune concertation par les services de l’Etat depuis 2008 à seulement 3 personnes physiques et/ou morales. Il s’agit cite-t-il, «la Société Holding Guèye qui appartient à Fallou Guèye sous le TF N°14000/DP d’une superficie de 5ha 61a 25 ca (qu’il a d’ailleurs hypothéqué à hauteur de 700.000.000F à la SGBS) ; à la Société GETRAN par bail d’une superficie de 6ha 10a 35ca ; à un inconnu sous le TF N°13435/DP d’une superficie de 1 ha 60 ares».
Pourtant selon le maire Abdoulaye Pouye, la commune de Mbao avait adressé au Président de la République, une correspondance en date du 20 janvier 2016 et une autre en date du 24 avril 2018 au Premier ministre (Mahammed Boun Abdallah Dionne, Ndlr) toujours pour informer le gouvernement de cette situation et de demander l’annulation de ces beaux et l’expropriation de ces titres.
MORCELLEMENT
Selon notre confrère Madiambal Diagne, «dès 2014, une nouvelle opération de morcellement de parcelles a été effectuée sur les réserves foncières de l’aéroport de Dakar. Mais le plus sulfureux est à venir. Sous le prétexte de donner des lots de terres de 200 mètres carrés à quelque 300 personnes, victimes de spéculateurs fonciers sur un projet de la cité Tobago, une superficie de 60 hectares vient d’être morcelée, sur les réserves de l’aéroport de Léopold Sédar Senghor». Et d’ajouter «ces terrains sont aujourd’hui revendus au prix moyen de 50 millions de francs l’unité de 200 m2. Les bénéficiaires du lotissement sur le Tf 5725/DG aux abords de l’hôtel Radisson sont encore plus heureux, car le mètre carré sur ce site est cédé à 1 million de francs. Ce site qui provoque les hurlements de Barthélemy Dias, le maire de la commune Mermoz-Sacré-Cœur, a été partagé à des autorités politiques, des hauts fonctionnaires, des guides religieux, des personnalités étrangères et des opérateurs économiques. Le titre foncier numéro 17861/DG constituant le camp militaire Leclerc au quartier Liberté VI, a été découpé pour les mêmes catégories de personnes».
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PIERRE NKURUNZIZA EST MORT
Le président sortant du Burundi, Pierre Nkurunziza, est mort, victime d'une attaque cardiaque, annonce mardi le gouvernement burundais sur Twitter.
Le président sortant du Burundi, Pierre Nkurunziza, est mort, victime d'une attaque cardiaque, annonce mardi le gouvernement burundais sur Twitter. Selon le quotidien généraliste belge Le Soir, il était hospitalisé à l’hôpital de Karusi, dans le centre du pays.