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18 juillet 2025
L'ARTEMISIA, NOUVEL "OR VERT" DE MADAGASCAR ?
Le président malgache a contribué à doper les ventes de tisanes d’artémisia afra, l’autre armoise cultivée en Afrique, dans les boutiques du Tchad au Sénégal
Aucune étude clinique sérieuse n’a confirmé l’efficacité de cette plante contre l’épidémie de Covid-19, mais Andry Rajoelina, le président malgache l’assure : l’artemisia contenue dans le remède « Covid Organics », fabriqué sur l’île, pourrait devenir « l’or vert » de Madagascar.
Madagascar est avec la Chine le premier producteur au monde d’artemisia annua, une plante verte aussi appelée armoise annuelle, qui peut atteindre un mètre de haut, et qui avait connu un premier succès au début des années 2000, lorsque l'on avait scientifiquement prouvé son utilité contre le paludisme.
Stocks d’artemisia
Une filière s’était créée à Madagascar, autour d’une entreprise, Bionexx, qui avait conclu des contrats avec des cultivateurs des hauts plateaux. Malheureusement on avait entre-temps réussi à synthétiser chimiquement l’artemisia. L’usage de la plante malgache avait donc stagné. Bionexx avec sa production de 2 500 tonnes par an avait du mal à écouler ses stocks de plante séchée à plus de 500 dollars la tonne.
Exportations interdites
Le lancement du « Covid-Organics » pourrait dans une certaine mesure relancer la filière. Le président Rajoelina a su populariser le remède local, à base d’artemisia et d’autres plantes gardées secrètes, tout en faisant taire les critiques de l’Académie malgache de médecine. Tant que les victimes du Covid 19 à Madagascar étaient rares, le discours passait très bien. Et il a contribué à doper les ventes de tisanes d’artémisia afra, l’autre armoise cultivée en Afrique, dans les boutiques du Tchad au Sénégal.
25 centimes d’euros le kilo
Mais à Madagascar l’artemisia annua est interdite à l’exportation, la logique étant de fabriquer les remèdes localement pour capter la valeur ajoutée. Cela réduit considérablement le marché potentiel de cette herbe.
Des doutes commencent en outre à s’exprimer à Madagascar sur la gestion de l’épidémie par les autorités : le nombre de cas explose à Antananarivo. Il est donc fort peu probable que l’artemisia devienne comme le proclame Andry Rajoelina le nouvel « or vert » de Madagascar, susceptible de se vendre selon lui à 3 000 dollars la tonne, dix fois plus cher que le riz. Pour l’heure, la dizaine de milliers de cultivateurs malgaches qui produisent de l’artemisia pour Bionexx reçoivent à peine dix fois moins que cela, l’équivalent de 25 centimes d’euros le kilo.
LA CAN 2021 AURA-T-ELLE LIEU ?
L'incertitude quant à la reprise des matchs internationaux fait planer un doute croissant sur la tenue de la compétition en début d'année prochaine au Cameroun
L'incertitude quant à la reprise des matchs internationaux fait planer un doute croissant sur la tenue de la CAN 2021 en début d'année prochaine au Cameroun. Avec quatre journées d'éliminatoires restant à disputer, la CAF joue serré et pourrait être contrainte de reprogrammer sa compétition reine.
La CAN 2021 aura-t-elle lieu à la date prévue ? La question se pose aujourd'hui pour les décideurs du football africain. Programmée du 9 janvier au 6 février prochain au Cameroun, l'épreuve paraît de plus en plus compromise par la crise du Covid-19. Alors que la pandémie a déjà provoqué le report des 3eme et 4eme journées des éliminatoires, prévues initialement en mars, l'embouteillage du calendrier fait planer une menace croissante sur la reprise de ces rencontres qualificatives. Consciente de la situation, la Confédération africaine de football préfère pour l'heure temporiser et remettre sa décision à plus tard. « Face à une telle situation, j'estime que toutes les parties prenantes dans l'organisation de ces compétitions pourront se retrouver plus tard pour discuter et se concilier pour que l'on puisse ensemble trouver un moyen de reprendre ces compétitions », a déclaré le président de l'instance, Ahmad Ahmad, dans une interview accordée à la Deutsche Welle. En clair : tant que la pandémie n'est pas sous contrôle, le football africain devra attendre.
La FIFA a son mot à dire
Une attitude prudente et attentiste, qui se comprend d'autant mieux que la FIFA a également son mot à dire dans cet épineux dossier, puisqu'elle a la haute main sur le calendrier. Après avoir décidé d'annuler les fenêtres internationales de mars puis de juin, l'instance faîtière va devoir statuer sur une éventuelle reprise en septembre. Les Fédérations nationales sont actuellement sondées à ce sujet. Le temps commence à presser : quatre journées des éliminatoires restent à disputer alors qu'il ne reste au mieux que trois créneaux FIFA pour le faire : septembre, octobre et novembre 2020. En fonction de l'évolution de la pandémie, sera-t-on alors en mesure d'organiser des matchs dans tous les pays concernés ? Par ailleurs, sera-t-il possible de faire voyager des centaines de joueurs après de longs mois de fermeture totale ou partielle de l'espace aérien ? Enfin, dans un contexte de reprise décalée (et assortie de protocoles sanitaires stricts) des championnats européens, les clubs seront-ils disposés à laisser leurs joueurs à disposition de leurs équipes nationales ? Loin d'être tranchées, ces questions n'ont sans doute pas fini de se poser.
Quelle nouvelle date pour cette CAN ?
Si leurs réponses s'avéraient négatives, à quelle date pourrait alors avoir lieu la CAN initialement prévue début 2021 ? La réponse n'a rien d'évident. La date de juin 2021 paraît tomber sous le sens, mais il est pourtant peu probable de voir la CAN se dérouler à cette période. D'abord parce que cela mettrait la compétition africaine reine en concurrence frontale avec l'Euro, qui se jouerait (au moins en partie) sur le même créneau. Ensuite parce que l'édition 2021 avait officiellement été programmée en hiver pour des raisons météorologiques (à la demande du Cameroun, qui craignait d'accueillir la compétition en pleine saison des pluies), et qu'on voit difficilement la CAF enclencher le rétropédalage et ainsi se contredire. Un décalage d'une année, de janvier 2021 à janvier 2022, resterait dès lors la solution la plus raisonnable. Ce saut de douze mois dans le temps offrirait en outre au pays organisateur de l'événement un répit pour en peaufiner la préparation.
LES VENDEURS DE VOLAILLE PRIS D'ASSAUT POUR LA FIN DU RAMADAN
Un million de poulets seront mis en vente pour cette korité, d’après une estimation du ministère du Commerce
La korité, la fête pour la fin des 30 jours du jeûne du ramadan, aura lieu dimanche 24 mai au Sénégal. Une célébration dans des conditions particulières, car les autorités ont interdit les rassemblements en raison de l’épidémie de coronavirus. Mais dans les familles, pas question de faire une croix sur la fête et le repas, qui comptera avec le plat préféré pour l’occasion : le poulet.
Dans le marché central de Ouakam, l’heure est aux provisions avant la fin du ramadan. Penda Diagne regarde l’étal de ce boucher : des poulets emballés individuellement dans du plastique jaune, qui seront ensuite rôtis, accompagnés de sauces épicées et servis en famille.
« Sincèrement, je ne sais même pas d’où vient cette tradition. Se retrouver en famille pour fêter la korité est d’une importance capitale », explique Aliou Sané, qui achète lui aussi sa volaille. Le fonctionnaire passera la fête avec sa famille restreinte, coronavirus oblige. « Parce que la korité, on peut la fêter sans se rassembler autour de la famille, mais sans renoncer au poulet, bien évidemment », ajoute-t-il.
Dans cette boutique, chaque volatile est déplumé, préparé puis vendu par Moustapha Lô. Le prix : entre 2 500 et 3 500 francs CFA (3 à 5 euros) l’unité. « On vendra tout. On pourra même vendre plus que la centaine de poulets qu'on a en stock, si les choses marchent normalement, assure ce dernier. On s'en sort tant bien quel mal, même si c'est vrai qu'avec la pandémie, les affaires ne tournent pas aussi bien qu’avant. »
Un million de poulets seront mis en vente pour cette korité, d’après une estimation du ministère du Commerce.
«S’IL MANQUE UN SEUL ÉLÉMENT DU PROTOCOLE SANITAIRE, LA CLASSE OU L’ÉCOLE CONCERNÉE SERA FERMÉE»
Mamadou Talla se veut formel en dotant les établissements scolaires d’un important lot de matériel permettant de respecter le protocole sanitaire
C’est par Thiès que le ministre de l’Education Nationale a entamé hier sa caravane nationale, dans le cadre de la préparation de la reprise des cours le 2 juin prochain. Une occasion pour Mamadou Talla de doter la région d’un important lot de matériel permettant de respecter le protocole sanitaire. «S’il manque un seul élément du protocole sanitaire, la classe ou l’école concernée sera fermée», assure Mamadou Talla.
Dans le cadre de la caravane nationale initiée en perspective des préparatifs e la réouverture des salles de classe, Mamadou Talla était hier à Thiès. Et c’est le Collège d’Enseignement Moyen (CEM) Mamadou Diaw qui a abrité la rencontre, marquée par la mise à disposition de matériel. Il s’agit de dupli-copieurs pour tout le département de Thiès, de 1.000 thermo-flash, de 200.000 masques, du matériel de lavage des mains et d’autres produits d’hygiène. Il a tenu à rassurer les parents, que dans chaque classe, il n’y aura que 20 élèves avec tout le matériel nécessaire.
Selon lui, le protocole sanitaire sera strictement respecté et c’est la seule condition pour le démarrage effectif des enseignements. «S’il n’y a pas un comité de suivi, s’il manque un seul élément qui est dans le protocole, dans un établissement quelconque au niveau du Sénégal, que cela soit dans les villes dans les villages, dans les hameaux, que l’Inspecteur de l’Education et de la Formation (IEF) ou le Directeur d’école ferme aussitôt cette salle ou cette école, parce que la santé n’a pas de prix. D’après lui, tout ce qui sera fait dans le cadre de cette reprise des cours, sera adossé au protocole sanitaire, qui a été remis à l’Inspecteur d’Académie.
La priorité des priorités c’est le respect des gestes barrières pour les élèves, les enseignants et tout le personnel de l’établissement. Une fois ce préalable réglé, on peut passer à la pédagogie. C’est dire à ses yeux, que tout est fin prêt, tant du point de vue du matériel que pédagogique. C’est dans ce sillage qu’il a lancé l’appel de Thiès à l’endroit des parents d’élèves, aux enseignants du Sénégal, aux partenaires sociaux, à la société civile, aux guides religieux, à la jeunesse sénégalaise, aux Associations Sportives et Culturelles (ASC). C’est dit-il, « nous sommes décidés d’aller dans la direction de la décision prise par le Président de la République, d’assurer, de donner à tout jeune sénégalais le droit à l’éducation et à la formation, en respectant les conditions. Il poursuit, « au lieu de faire comme certains pays de la sous-région qui ont décidé d’ouvrir totalement du préscolaire jusqu’en Terminale, nous avons décidé d’y aller par étape, en commençant par les classes d’examen, ce qui nous permettra de bien gérer, de mesurer et de voir comment ensuite entamer la seconde phase ».
Pour lui, seules les classes d’examen font fonctionner et tous les enseignants seront sur place, ce qui veut dire qu’il n’y aura pas de difficultés en terme d’enseignants et de professeurs pour encadrer, enseigner uniquement 15% de l’effectif global. Mamadou Talla renseigne par ailleurs que le Ministre des Transports est en train de travailler sur le plan de transport à mettre en œuvre pour déplacer les 19.000 enseignants à partir du 29 mai. Au total 4.794 vont quitter Dakar pour aller vers l’intérieur du pays, 1.760 quittent l’intérieur du pays pour rejoindre Dakar.
ALIOUNE SARR MINISTRE DU TOURISME, MAIRE DE NOTTO DIOBAS «LA DECISION DE ROUVRIR LES SALLES DE CLASSE EST ADOSSEE A UNE DEMARCHE SCIENTIFIQUE»
Dans cette même lancée, la commune de Notto Diobas a mis à la disposition de son système éducatif local, 88 cartons de gel soit 2.000 unités, 45 thermo flash, 300 lavoirs, pour accompagner ce processus de reprise des cours. Selon le maire Alioune Sarr, par ailleurs ministre du Tourisme et des Transports Aériens, ce geste traduit l’engagement de la commune de Notto Diobass dans la lutte contre la pandémie du coronavirus. Il a par ailleurs exprimé «toute sa disponibilité, celle du Conseil Municipal et de l’ensemble des acteurs de la commune à accompagner le système éducatif local dans tout ce processus ».
En effet dit-il, la commune de Notto Diobas se fait l’obligation d’être aux côtés de l’éducation et des différents acteurs dans le cadre de ce combat commun. Pour le maire Alioune Sarr, la décision du gouvernement du Sénégal d’ouvrir les salles de classe le 2 juin est adossée à une recommandation du corps médical, des experts du pays en santé publique qui, après avoir évalué la situation sanitaire du pays, dans cette période du 2 juin sont arrivés à la recommandation que le Sénégal peut ouvrir ses salles de classe. Cela veut dire que sur le plan sanitaire, les populations doivent être rassurées, puisqu’il s’agit d’une décision adossée à une démarche scientifique.
Cependant dit-il, la situation demande une obligation et une responsabilité de chaque citoyen et de chaque citoyenne. C’est dire que les gestes barrières, les mesures de distanciation physique doivent être appliquées par les élèves et tous les acteurs, à la maison, sur le chemin de l’école, mais aussi dans l’établissement. Il a par ailleurs demandé aux enseignants de poursuivre la sensibilisation dans les salles de classe.
«LA PRESSE DOIT CHANGER SON ANGLE DE TRAITEMENT DE L’INFORMATION SUR LA CONTAMINATION»
Dans cet entretien accordé à «L’As», Amadou Kanouté, Directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) revient largement sur la gestion de la crise liée au nouveau coronavirus.
Dans cet entretien accordé à «L’as», le Directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) revient largement sur la gestion de la crise liée au nouveau coronavirus. Même si Amadou Kanouté avoue que la gestion de l’épidémie s’est révélée globalement positive, il affirme cependant que les derniers réajustements effectués par le gouvernement en rapport avec la stratégie de lutte ont donné un sentiment de relâchement ou de ‘’je m’en lave les mains’’.
«L’AS» : Bientôt trois mois qu’est apparu le COvID-19 au Sénégal. Quelles appréciations faites-vous de la gestion de la crise sanitaire par les autorités sénégalaises ?
Globalement, la gestion s’est révélée positive. Je ne veux juger que par les résultats à la date d’aujourd’hui face à une pandémie inconnue, fortement contagieuse et létale et en tenant compte de l’état de notre système de santé. Il s’agit en fait d’abord d’une course de vitesse pour assurer un équilibre entre nos capacités de prise en charge -sanitaire, sociale, économique- et le respect d’un droit consacré par notre Constitution : celui du droit humain à la santé. Et après viendra le marathon, car personne ne peut prédire jusqu’à quand nous allons devoir vivre avec le virus. Donc, j’ai une lecture globalement positive de la gestion de la crise en regardant quelques points qui peuvent être considérés comme des repères dans la gestion d’une crise comme celle que nous vivons. La grande mobilisation de tous les acteurs (État, société civile, secteur privé, religieux, OCB, media) a permis de dérouler des campagnes d’information et de sensibilisation sur les mesures et gestes barrières avec des résultats fort appréciables. Il en est ainsi de la réaction rapide dans la production des masques et son appropriation par les gens. Des protocoles de prise en charge du traitement comme le choix de l’hydroxychloroquine -où il s’est agi d’engager la responsabilité du personnel soignant- ont été vite utilisés dans un environnement incertain. Des mesures d’urgence souvent audacieuses, mais nécessaires ont été prises comme la fermeture des frontières, l’interdiction de manifestations publiques, la fermeture des lieux de culte et des écoles et universités; même si des atteintes aux droits humains ont été notées et des réajustements -certainement dus à des pressions sociales, religieuses et économiques- ont été opérés par la suite. Toutes choses qui ont donné un sentiment de relâchement ou de «je m’en lave les mains» à une grande frange de la population. Certes, le nombre de cas de décès augmente au quotidien, mais le taux de guérison à date tourne en moyenne autour de 40%. Ce qui est une performance comparativement à beaucoup d’autres pays. Face au risque de saturation ou de débordement de notre système sanitaire, des stratégies alternatives (prise en charge extra hospitalière) sont en train d’être explorées. Enfin, je me réjouis que le pays se soit doté d’un plan de contingence multisectoriel de lutte contre le COVID19. Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) vient de le partager avec les acteurs de la société civile. Nous sommes en train de l’étudier. Ce que je retiens de ce développement, c’est que ce plan devrait aider à assurer et consolider la cohérence et la synergie des interventions des différents acteurs. Ce qui est extrêmement important.
Votre organisation avait exprimé son désaccord quant à la réduction du budget alloué au secteur de la Santé lors du dernier marathon budgétaire. Avec la pandémie de la Covid19, l’histoire semble vous avoir donné raison…
Absolument ! C’est comme une gifle pour nous obliger à revisiter nos priorités. Ce que nous regrettions dans cette baisse du budget, ce sont les contradictions et les revirements entre les engagements et les actes. Il y a deux ans, le pays a organisé un Forum national pour élaborer une stratégie de financement de la santé. Les différents acteurs (État, secteur privé, PTF) ont, chacun, pris des engagements. L’État s’était engagé à augmenter chaque année le budget du Msas de 2%. Voilà que pour le budget 2019-2020, on assiste plutôt à une baisse de 0,4%. Trois mois après, nous sommes rattrapés par cette pandémie qui nous oblige à chercher partout des ressources extrabudgétaires pour y faire face. Notre second regret, c’est qu’on a tendance à oublier la centralité de la santé dans toute politique de développement économique et sociale. On oublie trop vite que le capital humain est l’un des piliers du PSE. Et le capital humain, c’est d’abord des citoyens sains et aptes à créer des richesses.
Au plan social, la stigmatisation à l’endroit des supposées victimes prend de plus en plus de l’ampleur. N’est-ce pas là une attitude dangereuse à laquelle il urge de prendre des mesures ?
Savons-nous aujourd’hui combien de gens sont contaminés et refusent de se rendre dans les structures hospitalières par peur de la stigmatisation qui s’en suivrait si jamais leurs tests se révélaient positifs ? Combien de villages et de ménages refusent que leurs habitants ou parents soient déclarés positifs ? Avez-vous analysé ou observé quel traitement la presse fait des cas de contamination ? Elle titre à la une « un père de famille a infecté sa fille », « tel personne a infecté tel village ». Tout ceci peut paraître anecdotique, mais essentiellement on est en train de nous dire que cette maladie est honteuse et infamante. Aujourd’hui, la seule communication qui vaille - à côté des gestes barrières- est de «banaliser» cette maladie comme une maladie qui peut arriver à n’importe qui. Il nous faut montrer en modèle les personnalités publiques qui ont osé se prendre en vidéo pour déclarer leur maladie, les sages-femmes et autres agents de santé qui sont en première ligne. Il nous faut montrer et dire que cette maladie se soigne si on s’y prend tôt. La presse doit changer son angle de traitement de l’information sur la contamination. Les descentes des agents de santé qui viennent tester ou chercher ceux qui les appellent pour se signaler doivent se faire de manière plus discrète. Sinon, les cas dits communautaires vont continuer à augmenter car les gens vont rechigner à se faire tester, à se signaler. Et tout cela par peur de la stigmatisation.
Etes-vous d’avis qu’il faut laisser circuler le virus et lever les mesures de restriction imposées par l’Etat ?
Non ! Ce serait la meilleure manière de mettre à terre notre système de santé qui est déjà mal doté. Il s’agit plutôt d’adapter les mesures de restriction à notre situation socio-économique et culturelle. Quand bien même, nos autorités ont réduit et mis des contraintes à la mobilité, elles ont aussi très vite perçu que le modèle de confinement tel que pratiqué dans les pays développés ne pouvait pas marcher chez nous : pas d’eau courante dans toutes les maisons, pas de courant pour garder les aliments au frais pourvu qu’on ait pu s’approvisionner autrement qu’en achats en détail; l’État lui-même n’a pas les moyens de subvenir aux besoins des citoyens les plus défavorisés sur une durée non maîtrisée. Toute l’idée, c’est donc de chercher en bon père le point d’équilibre entre la santé des citoyens et le maintien d’un niveau d’activité économique qui leur permette de générer des revenus pour faire face à leurs besoins.
À votre avis, que faudrait-il faire pour réduire les dégâts socio-économiques causés par la pandémie du Covid-19 ?
Vous avez raison de parler de dégâts socio-économiques. Beaucoup de gains sociaux engrangés ces dernières années vont être anéantis à cause de la pandémie. Sur le court terme, la priorité pour réduire ces dégâts, c’est d’investir dans la santé et la prise en charge de la maladie pour éviter que notre système de santé ne se retrouve complètement à terre. C’est ensuite de lutter contre la vulnérabilité alimentaire. L’hivernage approche. Il nous faut une loi de finances rectificative pour réorienter une grosse partie des ressources de ce pays dans l’agriculture surtout dans un environnement de changement climatique. Nos ressources doivent nous servir à privilégier la recherche de l’autosuffisance alimentaire – et à terme aller vers la souveraineté alimentaire- dans toutes spéculations où cela est possible. La pandémie menace les marchés d’exportation, le secteur des services comme le tourisme ou les transferts de fonds des Sénégalais vivant à l’étranger et qui sont si cruciaux pour beaucoup de ménages et pour notre économie. Il y a certainement des opportunités pour nous de construire des économies plus résilientes dans cette crise. C’est incroyable comment le génie créateur des acteurs du secteur informel, de la recherche, de nos universitaires a été libéré avec la crise. Aujourd’hui, ce pays n’a plus besoin d’importer de masques. La demande est couverte. Nos universitaires ont fabriqué des respirateurs, des gels hydro-alcooliques et des robots. Nos chercheurs en veulent et disent il nous faut valoriser nos plantes médicinales. La Délégation de l’Entreprenariat Rapide va à leur rencontre pour les financer. Nos décideurs et la société civile ont retrouvé la voix pour dire haut et fort que la dette nous étouffe et nous voulons son annulation pure et simple, pour nous permettre d’investir dans les services sociaux de base comme l’eau, l’assainissement, la protection sociale, etc. C’est tout cela qui va contribuer à minimiser les impacts de la pandémie sur nos ménages, nos emplois et notre économie en général.
Pensez-vous que la manière dont l’Etat apporte son soutien aux couches défavorisées en leur distribuant des vivres est la meilleure solution en de pareilles circonstances ?
CICODEV est représenté dans les 14 régions du Sénégal par nos Points Focaux qui suivent les opérations de ciblage des ménages, la distribution. Nous sommes pour plus de transparence, d’équité et de recevabilités dans la gestion et la distribution de l’aide alimentaire et veillons à cela dans notre implication du niveau communautaire au niveau départemental. Nous sommes aussi pour plus de discrétion dans la distribution.
Pensez-vous que le comité de suivi du fonds force Covid-19 pourrait réaliser les missions qui lui sont assignées compte tenu des tares congénitales notées lors de sa création (composé en majorité de membres du régime) et les brouilles relatives aux perdiems de 3,5 millions annoncés ?
Les fonds Force COVID-19, il faut le rappeler- doivent être régis par les termes de l’Article 33 de la loi organique portant loi de finances. Ce sont des fonds de concours constitués par des contributions volontaires versées par des personnes morales ou physiques et notamment par des bailleurs de fonds, pour concourir avec les ressources de l’État à des dépenses d’intérêt public. Ils proviennent aussi de legs et des dotations attribués à l’État. Ils doivent être portés en recettes au budget et un crédit supplémentaire de même montant est ouvert sur le programme concerné par arrêté du ministre chargé des finances. L’emploi des fonds de concours doit être conforme à l’intention de la partie versante ou du donateur. Ce à quoi nous appelons nos autorités, c’est de se conformer à ces procédures même si la gestion est en urgence. Et c’est pourquoi il est fort gênant que la structure ait été secouée par des soubresauts au sujet de partage de perdiems. L’intention des parties versantes et des donateurs c’était d’abord d’apporter une assistance aux ménages impactés par la survenue de la pandémie. Et non de rétribuer ceux à qui l’État a donné le privilège de servir une cause noble. C’est pourquoi, nous plaidons pour qu’à l’instar des points de presse tenus par le Msas que le ministère du Budget puisse aussi tenir des points de presse pour nous informer de l’état de mobilisation des ressources et de leur utilisation. L’avantage est certain : c’est la confiance que cela va susciter auprès des parties versantes et l’attrait d’autres donateurs.
LA TUTELLE CLOT LE DEBAT ET RENVOIE GAIPES DANS LES CORDES
La question des licences de pêche est toujours au cœur de l’actualité. Suite aux tirs groupés des membres du Gaipes dénonçant l’attitude du ministre de la Pêche, une commission consultative avait été mise en place dont le rôle principal était de se penche
Le bras de fer entre le ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime (Mpem) et le Groupement des armateurs et Industriels de la Pèche au Sénégal (Gaipes) est toujours d’actualité. Et les décisions de la tutelle au terme des travaux de la Commission consultative ne devraient pas apaiser le climat
La question des licences de pêche est toujours au cœur de l’actualité. Suite aux tirs groupés des membres du Gaipes dénonçant l’attitude du ministre de la Pêche, une commission consultative avait été mise en place dont le rôle principal était de se pencher sur la question. Et à l’arrivée, sur les douze (12) demandes présentées, deux seulement ont eu des avis favorables. Il s’agit des sociétés El Hadji Niang et Soperka. La société Ndiayene Pêcherie a pour sa part eu un avis mitigé. «Le ministre, qui en a dès lors une compétence exclusive, notifiera aux demandeurs sa décision finale qui s’appuiera grandement sur l’avis de la commission et prioritairement sur celui de la recherche», renseigne le directeur de Cabinet du ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime (Mpem).
A l’en croire, les résultats de cette Commission mettent ainsi un terme à la question des licences, au cœur de l’actualité de ces dernières semaines. Cette décision fait suite à une vaste consultation à distance, initiée par le directeur des Pêches Maritimes. Ce dernier avait comme mission de recueillir les avis des uns et des autres pour enfin donner une suite aux demandes. Toutefois, renseigne le directeur de cabinet du Mpem, le Gaipes n’a pas jugé nécessaire d’y participer. «Le Gaipes a jugé utile de répondre au ministère par une lettre ouverte accusatrice, rappelant des faits tout au plus du passé, en se jouant d’amalgames et de manipulations grossières, avec un but non caché de vouloir faire chanter le Gouvernement. En atteste toute la campagne médiatique orchestrée pour tromper l’opinion en lui faisant croire que nous avions déjà donné 56 nouvelles licences à des Chinois», informe-il. Et de soutenir que les membres de cette structure ont voulu détourner les véritables acteurs de l’essentiel à travers des méthodes bien planifiées. «Nous avons enregistré leurs tentatives d’embarquer les acteurs de la pêche artisanale, les femmes transformatrices, premières victimes de leurs pratiques. Ils n’ont de mobiles que de préserver un monopole aujourd’hui inexplicable sur des pêcheries, dans des zones en concurrence directe avec la pêche artisanale, occasionnant régulièrement des accidents au détriment exclusif des artisans pêcheurs», détaille notre interlocuteur.
LE PRESIDENT DU GAIPES AU BANC DES ACCUSES !
Avec cette décision, le ministère de la Pèche et de l’Economie Maritime (Mpem) se retrouvera encore plus dans le viseur du Gaipes. Mais selon le directeur de cabinet du Mpem, cette organisation n’a de leçons à donner à personne. Et il n’hésite pas à égratigner son président, à la tête de quatre armements. «Pense-t-il être plus digne de respect que tous les autres membres de ladite commission, lui qui est partie, financièrement intéressée, contrairement aux autres ? Est-il plus patriote que tous ces fonctionnaires qu’il s’échine à présenter comme des corrompus, allant jusqu’à dire à combien se négocie une licence ? Expérience personnelle ou accusation non assumée?», s’interroge le directeur de cabinet du Mpem. Selon lui, le président de Gaipes devrait plutôt expliquer comment il a financé ses 24 navires. «Comme il l’a dit à deux émissions de télévision, les navires coûtent 5 milliards Fcfa l’unité (faites le calcul). Estil en mesure de nous expliquer comment il a pu affirmer à cette émission télé faire 80 milliards Fcfa de chiffre d’affaires et embaucher plus de 1060 personnes, quand ses états financiers déposés disent que son chiffre d’affaires est de 15 milliards Fcfa en 2018. Et que son navire Kentia est acheté à 587 millions de Fcfa ?», balance de Dircap du MPEM.
LES DISPOSITIONS PRISES PAR LE MINISTERE
Dans sa volonté de mettre de l’ordre dans le secteur, le ministre de la Pêche, Alioune Ndoye, a depuis fin avril 2020, lancé cette mission d’audit qui rencontre l’opposition de ces acteurs. Toujours au chapitre des mesures, il avait pris les dispositions pour la finalisation des travaux sur le bateau ITAF DEME dédié à la recherche du CRODT. A cet effet, il avait saisi son homologue mauritanien pour une réunion de la Commission sous régionale des pêches. «Il a planifié de s’en ouvrir aux autres homologues gambien, bissau guinéen et capverdien. En effet, certaines questions doivent être abordées conjointement au niveau sous régional, notamment celles relatives à la gestion de la ressource qui est commune, car fortement migratrice. Et il est un fait qu’utilisent, malhonnêtement, ceux qui cherchent à discréditer le Gouvernement : tous les navires de pêche battant pavillons étrangers et disposant de licences gambiennes ou guinéennes ont pour port de débarquement Dakar, du fait de l’absence de certaines infrastructures dans ces pays », renseigne notre interlocuteur.
DEUX MILLIARDS FCFA AUX ACTEURS POUR PALLIER LES EFFETS DU COVID 19
Face à ce qu’il considère comme une campagne de «désinformation», le ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime a invité les acteurs du secteur à se retrouver autour de l’essentiel. «Les acteurs du secteur, ceux de la pêche artisanale en particulier, qui constituent, en moyenne, 80% des débarquements annuels, devront davantage se mobiliser pour accompagner le département dans les multiples initiatives les concernant», indiquent les responsables du ministère. Et pour les accompagner suite à la crise sanitaire qui secoue le monde, des initiatives sont déjà lancées. «Le département a lancé, suite à un partenariat avec la DER et le CMS, une vaste opération de financement des pêcheurs artisans, des femmes transformatrices, des mareyeurs, micro-mareyeurs et aquaculteurs impactés par la pandémie du Covid 19. Deux milliards de fcfa sont ainsi mobilisés et vont être injectés dans le secteur pour soutenir ces braves Sénégalais, où qu’ils se trouvent dans le pays», renseigne-il avant d’annoncer un autre partenariat avec la BNDE dont l’objectif est de mobiliser la somme de huit milliards Fcfa, destinée essentiellement à la prise en charge des préoccupations majeures des acteurs de la pêche artisanale dans son ensemble et de l’aquaculture.
MACKY SALL PRIE CHEZ LUI
La Grande mosquée de Dakar fermée en raison de la Covid-19, Macky Sall se confine chez lui où il va prier avec sa famille.
C’est une première. Le chef de l’État va sacrifier à la traditionnelle prière de l’Aid El Fitr, demain dimanche, à son domicile, à Mermoz.
La Grande mosquée de Dakar fermée en raison de la Covid-19, Macky Sall se confine chez lui où il va prier avec sa famille.
Plusieurs membres du gouvernement vont également rester chez eux, rapporte L’Observateur qui donne la nouvelle.
La décision, indique le journal, a été prise à l’issue d’une réunion, tenue jeudi dernier, au palais de la République.
67 NOUVELLES INFECTIONS, 105 GUÉRISONS ET UN DÉCÈS DÉCLARÉS SAMEDI
Le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale a annoncé samedi 67 nouvelles contaminations au coronavirus au Sénégal, un décès supplémentaire et 105 guérisons.
Dakar, 23 mai (APS) – Le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale a annoncé samedi 67 nouvelles contaminations au coronavirus au Sénégal, un décès supplémentaire et 105 guérisons.
Les nouvelles infections ont été détectées à partir d’échantillons prélevés sur 934 sujets, représentant un taux de positivité de 7, 17 %, a notamment révélé le docteur Aloyse Waly Diouf, porte-parole du ministère de la Santé.
Faisant le point quotidien sur la situation de l’épidémie dans le pays, le docteur Diouf a expliqué que 49 des personnes contrôlées positives étaient suivies par les autorités sanitaires, le reste (16) ont contracté la maladie à partir de la transmission communautaire, une contamination dont l’origine est inconnue.
Ces cas communautaires ont détectés dans la région de Dakar, dans les quartiers de Liberté (2), Grand-Médine (1), Mbao (1), Keur Massar (1), Diamegueune (1), Ouakam (1), Mamel (1), Fass (1) Médina (1), Gudiawaye (2), Parcelles Assainies (2) ainsi que dans la région de Thiès, notamment à Mékhé (1) et à Thiadiaye (1).
Le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale a par ailleurs fait état du retour des cas importés dont deux ont été localisés à Ziguinchor au Sud du pays et Kédougou au Sud-Est, une région jusque-là épargnée par la maladie.
Un nouveau décès du Covid-19 a également été déclaré lors de ce point quotidien, portant à 34 le nombre de personnes ayant succombé à la maladie. Il s’agit d’un homme âgé 62 ans dont le test post-mortem est revenu positifs, a déploré le docteur Diouf.
Il a également fait savoir que le nombre de patients en réanimation sont aujourd’hui au nombre de 12, tandis que l’état de santé des autres était encore stable.
Au total, 2976 cas positifs ont été officiellement déclarés au Sénégal depuis l’apparition de la maladie dans le pays. 1416 parmi eux ont été guéris depuis et 34 décès ont été dénombrés.
Quelque 1525 patients sont à ce jour sous traitement dans les différents établissements de prise en charge de la maladie et les centres de traiTement extra-hospitalier à travers le pays.
ENCORE UNE CELEBRATION DANS LA DIVISION
C’est encore parti pour deux Aïd el-Fitr ou deux Korités au Sénégal.
IBRAHIMA DIALLO ET FATOU NDIAYE |
Publication 23/05/2020
Encore deux apparitions pour le même croissant lunaire déterminant l’Aïd el-Fitr au Sénégal. Alors que la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC) doit siéger ce samedi 23 mai pour scruter la nouvelle lune et déterminer la fin du Ramadan, la Commission d’observation de la Coordination des musulmans du Sénégal a annoncé la date de la Korité pour aujourd’hui, samedi.
C’est encore parti pour deux Aïd el-Fitr ou deux Korités au Sénégal. Et pour cause, «la Commission d’observation du croissant lunaire de la CMS (Coordination des musulmans du Sénégal) a procédé, ce jour (hier) vendredi 22 mai 2020 à l’observation de lune au Sénégal, dans la sous région et à travers le monde musulman», informe un communiqué de la CMS. Il ressort de cette séance d’observation que «la lune a été aperçue selon nos informations, au Sénégal (Kaolack), en Côte d’Ivoire, en Somalie, au Mali et au Niger... Par conséquent, demain (aujourd’hui) samedi 23 mai 2020 sera le 1er du mois lunaire de Chawwal (Korité) 1441. La Commission lunaire de la Coordination des musulmans du Sénégal prie Allah d’accepter nos bonnes actions», précise la source.
La Famille Omarienne aussi appelle à prier aujourd’hui. «Au Sénégal la lune a été aperçue au village de Diobbé, situé à 20 km de Ndioum. L’imam ratib Harouna Diop, avec qui j’ai parlé au téléphone dit avoir vu le croissant, lui et des membres de sa famille. Après ce dernier, Daha Sall m’a appelé pour m’annoncer qu’au village de Dourangué, dans la même zone, Moussa Ba lui a dit qu’il a aperçu, avec des membres de sa famille, la lune. Au total 8 familles ont déclaré avoir vu la lune la-bas. A Wouro Malé, Hamady Kadiatel et Hamady Ba disent avoir vu la lune, en compagnie de tout un groupe de musulmans. Par la suite j’ai contacté l’autre commission (celle de la CMS, ndlr) qui m’a dit que la lune est apparue à Kaolack. J’ai appelé au Mali, notre père Thierno Mahi Tall m’a confirmé que la lune a été vue à Tombouctou, Gao, Mopti… D’autres m’ont informé que le croissant a été aperçu en Côte d’Ivoire, au Niger. Suffisant pour que nous décidions d’arrêter le jeûne. J’en ai discuté avec le Khalife (Thierno Madani Tall, Ndlr) qui m’a demandé de prendre mes responsabilités et d’informer les musulmans. Comme c’est moi qui ai annoncé le début du Ramadan, sur la base d’informations concordantes, je reviens vous dire que ces informations me suffisent pour arrêter le jeûne. A chacun d’apprécier», a confié l’imam de la grande mosquée Omarienne, Thierno Saïdou Nourou Tall. Pendant ce temps, la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC) qui appelle à poursuivre le jeûne un jour après la CMS, va siéger aujourd’hui, samedi 23 mai au soir à la RTS pour scruter la nouvelle lune. En attendant la décision de cette commission, force est de constater que dans plusieurs pays et communautés musulmans à travers le monde, le Ramadan 2020 comprendra 30 jours de jeûne, du moins pour ceux qui ont démarré le mois béni le vendredi 24 avril. Le croissant lunaire n’étant pas apparu la «nuit du doute», selon ces derniers, hier vendredi 22 mai, correspondant au 29e jour de jeûne, la fête de l’Aïd el-Fitr ou Korité sera célébrée demain, dimanche 24 mai.
AÏD EL FITR CELEBRE DIMANCHE EN ARABIE SAOUDITE ET DANS PLUSIEURS PAYS MUSULMANS
C’est le cas en Arabie Saoudite et dans plusieurs autres pays du Golfe. En effet, la Cour Suprême d’Arabie Saoudite a annoncé hier, vendredi 22 mai, qu’aujourd’hui samedi sera jeûné et que le premier (1er) jour du prochain mois lunaire («Chawwal») sera dimanche, jour de Korité. Le Ramadan va donc durer 30 jours cette année. Dans la même région, les Émirats Arabes Unis, le Qatar et la Jordanie ont également annoncé la fête de l’Aïd el-Fitr pour le dimanche. Un peu plus loin, l’Aïd el-Fitr sera également célébré demain dimanche en Turquie, en Malaisie, en Indonésie, en Australie et au Japon. En Amérique, le Conseil de jurisprudence nord-américain (FQNA) avait précédemment annoncé que l’Aïd el-Fitr sera le 24 mai et que compte tenu de la poursuite de l’épidémie, les musulmans étaient invités à célébrer cette fête à la maison.
En Europe, la date de la fin du ramadan a été fixée à ce samedi 23 mai en France. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) qui s’est réuni à la Grande Mosquée de Paris, lors de la «nuit du doute» (22 mai) a ainsi tranché que l'Aïd el-Fitr sera célébré ce dimanche 24 mai, comme dans la plupart des pays du monde. Toutefois, dans leurs recommandations, le CFCM et la Grande Mosquée de Paris, compte tenu de la situation liée au coronavirus en France, ont appelé les musulmans à ne pas organiser de cérémonie religieuse pour l'Aïd el-Fitr à la mosquée. Auparavant, il y a quelques jours, le Conseil européen des fatwas et des recherches islamiques avait déjà montré la voie, annonçant que le premier jour de l’Aïd el-Fitr 2020 sera le dimanche 24 mai. Se basant sur des calculs astronomiques, le conseil basé à Dublin, capitale de la République d’Irlande, a déclaré qu’il sera impossible de voir le croissant lunaire le vendredi 22 mai 2020, lors de la «nuit du doute», à l’œil nu ou à l’aide d’outils modernes. Par conséquent l’organe théologique, qui s’appuie sur les calculs scientifiques conformément aux recommandations de la Conférence sur l’unification du calendrier international de l’Hégire, tenue en Turquie en mai 2016, a assuré que le 24 mai 2020 sera donc le premier jour du mois de Chawwal et jour de l’Aïd el-Fitr. Sur le continent africain, la Mali, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et la Somalie vont mettre fin au Ramadan ce samedi, tout comme une partie des musulmans au Sénégal.
Toutefois, l’Association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie (Aspa) avait dans un communiqué publié le 18 mai dernier prévue que la Korité devrait être célébrée dimanche. Au Maghreb, la Société arabe d’astronomie avait informé, dans un communiqué rendu public le samedi 16 mai, que le premier jour de l’Aïd el-Fitr en Algérie et en Tunisie sera le dimanche 24 mai 2020 et que le mois de Ramadan de l’année 1441 de l’Hégire comptera, ainsi, 30 jours. Au Maroc, les astronomes avaient aussi prévu que le premier jour de Chawwal – le dixième (10e) mois du calendrier islamique – sera le 24 mai, et marquera le premier jour de l’Aïd el-Fitr. Même si le ministère chargé des Affaires religieuses du royaume Chérifien rappelle que la «nuit du doute» au Maroc c’est ce samedi 23 mai. Bref, il faut noter que cette année, la majorité des organismes et associations astronomiques s’accorde sur la date du 24 mai 2020, correspondant au premier de Cawwal, jour de l’Aïd el-Fitr.
AUMONE OU ZAKAT ALFITR, L’ADORATION LA PLUS IMPORTANTE DU JOUR DE LA KORITE
«Il est recommandé de se laver proprement le matin, avant d’accomplir cette prière, après de porter de beaux habits, de se parfumer, tout ça c’est le Sunnah, d’aller assister massivement à la prière. Mais, comme cette année il n’y aura pas de prière (collective pour certains), on va les accomplir tout simplement à la maison. Maintenant, après la prière, il est recommandé de demander pardon et de présenter ses vœux à ses frères et sœurs musulmans et de préparer un copieux repas. Mais, ce qui est important comme recommandation, c’est d’abord de s’acquitter de cette aumône de fin de Ramadan (zakat-al-fitr) très tôt le matin. Comme cette année il n’y aura pas de prière (collective pour certains) ; là il faudra tout simplement se baser sur l’heure habituelle de démarrage de la prière de l’Aïd el-Fitr. Si votre mosquée démarrait par exemple à 9h30, donc avant 9h30 vous devez vous acquitter de cette aumône qui est zakat al-fitr, c’est l’adoration la plus importante durant ce jour de l’Aïd», a conclu Imam Amadou Moctar Ndiaye.
PRIERE DE L’AID-EL-FITR ET COVID-19 : Les quatre commandements de Touba
La Korité sera célébrée dans un contexte particulier cette année à cause de la Covid-19. Au moment où certains fidèles musulmans ont décidé de sacrifier à la traditionnelle prière de deux rakats chez eux, à Touba, la grande mosquée sera ouverte, mais avec des obligations à respecter. A travers le dahira Moukhadimatoul Khidma, le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké demande aux femmes et aux enfants de rester à la maison. Ils sont interdits de participer aux prières collectives. Mieux, ordonne le guide religieux, la grande prière sera circonscrite à l’intérieur de la grande mosquée. Le respect des mesures barrières édictées par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, comme le port de masque, le lavage des mains, sont aussi exigées. Le khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a également demandé aux membres du dahira Moukhadimatoul Khidma, en charge de la gestion de la grande mosquée, de veiller au strict respect de la distanciation physique entre les fidèles au moment de la prière. Pour rappel, après la décision de chef de l’Etat, Macky Sall, d’autoriser la réouverture des lieux de culte, l’accès à la grande mosquée de Touba, est permis aux fidèles. Mais, le respect de mesures barrières édictées par les autorités sanitaires est une exigence des responsables de sa gestion engagés en cela, par le Khalife général des Mouride, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.
ABDOUL MBAYE DISQUALIFIE LE «MACKY»
«Effarant ! Pitoyable ! Le mensonge de la présidence de la République au sujet du décret 2020-964 se confirme », s’est ainsi exclamé Abdoul Mbaye sur sa page Facebook hier, vendredi 22 mai 2020.
La polémique autour du décret 2020-964 semble bien loin de connaitre son épilogue. Ainsi, après les sorties successives de Thierno Alassane Sall de la République des valeurs et de Ousmane Sonko de Pastef/ Les Patriotes fustigeant cette énième « forfaiture » de Macky, qu’ils qualifient de scandaleux, c’est au tour du leader de l’ACT, Abdoul Mbaye, de monter au créneau pour disqualifier l’attitude de la présidence de la République, après le démenti officiel sur l’existence d’un tel document (décret n°2020-964).
«Effarant ! Pitoyable ! Le mensonge de la présidence de la République au sujet du décret 2020-964 se confirme », s’est ainsi exclamé Abdoul Mbaye sur sa page Facebook hier, vendredi 22 mai 2020. Très remonté face aux manœuvres de la présidence qui veut vaille que vaille démentir la réalité de cette affaire, le leader du parti ACT s’interroge : « mais qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? Qu’a-t-on donc fait pour mériter de tels dirigeants ! Ils profitent du Covid pour s’octroyer des avantages et mentent pour les cacher».
Et de poursuivre : «Profiter, non pas pour se remettre en question, non pas pour élaborer des schémas de sortie de crise ou même réfléchir sur le Sénégal d’après Covid. Mais ils persistent dans leur cynisme, conformément à ce qu’ils savent faire le mieux : rester dans leurs petites magouilles habituelles alors que les Sénégalais souffrent de la crise sanitaire, d’une perte importante de leurs revenus et d’une insécurité alimentaire», fulmine l’ancien Premier ministre du président Macky Sall. Se voulant plus mordant, Abdoul Mbaye par suite : « Pour ce qui est du mensonge, avouons qu’il est particulièrement rare de voir une Présidence de la République se défendre d’avoir commis des faits non éthiques en utilisant un mensonge documenté parce que sous la forme d’un communiqué portant armoiries». Et de conclure : « Pauvre Sénégal qui jamais ne descendit aussi bas ».