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28 septembre 2025
IL ETAIT UNE FOIS, MOUSSA YORO CAMARA
Administrateur de sociétés, fidèle militant du Parti socialiste (Ps) auquel il est resté attaché jusqu’à son dernier souffle, et passionné de football, le doyen Moussa Yoro Camara s’en est allé !
Administrateur de sociétés, fidèle militant du Parti socialiste (Ps) auquel il est resté attaché jusqu’à son dernier souffle, et passionné de football, le doyen Moussa Yoro Camara s’en est allé ! Il est décédé le jeudi 30 juillet dernier sous le poids de l’âge. L’homme était un très grand Monsieur du football sénégalais. Il a notamment été un dirigeant émérite pour avoir consacré toute sa vie et sa passion sportive à la Jeanne d’Arc de Dakar, un des clubs fanions de la capitale. Le plus vieux aussi puisque créé dans les années 1920. C’était son club de cœur et d’esprit. Moussa Yoro Camara s’identifiait à la Ja mais c’était aussi un ami du journal « Le Témoin ». Il faisait partie du cercle fermé de nos « têtes de Turc » favorites mais prenait avec humour, philosophie et bonhommie nos railleries à son endroit. Pour souvenir, chaque semaine, dans les fameuses et insolentes « Bulles », nous racontions les frasques des éminentes personnalités civiles et militaires. Plus exactement, nous titillions les figures marquantes du Dakar de l’époque. C’était dans les années 90 quand il faisait encore bon vivre à Dakar, lorsque la crise politique, sociale et financière n’avait pas rendu tout le monde stressé ou arrogant. Lorsque la capitale était propre et encore un tant soit peu civilisée. Et alors que l’homme sénégalais ne s’était pas encore transformé en loup pour son prochain.
Nos « têtes de Turcs » d’alors…
A côté de son défunt camarade de parti (Ps) feu Abdel Kader Sabara que nous avions surnommé « l’homme au fameux téléphone sans fil » — les portables n’existaient pas encore ! —, Cheikh Oumar Tall alias « l’islamiste le plus sympathique du Sénégal », Charles Foster alias Kakatar, le professeur Iba Der Thiam et son fameux « Livre blanc sur Collin » jamais publié, feu Pape Diop « Loge » des stades, feu Mor Khoulé du Pds alias « homme polotic », Amadou Sam Wagne alias le « courtier de UB », et tant d’autres, Moussa Yoro Camara surnommé par nos soins « l’homme qui ne fait jamais marche arrière » faisait partie des célébrités nationales de l’époque. Celles dont les petits potins passionnaient le Dakar de la belle période. Celles, aussi, qui défrayaient régulièrement la chronique mondaine, ou tout simplement succulente, de la capitale.
Le doyen, que certains appelaient aussi « Camou Margouillat », à cause de son habileté manœuvrière, était un dirigeant passionné et engagé dans la lutte pour la survie de son club, la « Jeanne d’Arc » de Dakar reléguée en troisième division (D3) pour la première fois de son histoire. Sur le plan politique, « Grand Camou », comme nous l’appelions aussi affectueusement, était convaincu que le Ps d’Ousmane Tanor Dieng reviendrait aux affaires en 2012 après le naufrage de 2000. C’était la ferme conviction qu’il avait exprimée en 2010 lors d’une interview exclusive qu’il nous avait accordée chez lui à Colobane. Justement à propos du « Témoin », Moussa Yoro Camara disait qu’il était mieux placé que quiconque pour en parler, lui qui a eu à faire les choux gras de votre canard. à charge ou à décharge ! « Malgré tout, « Le Témoin » a toujours été objectif me concernant et s’agissant de mes affaires. Des affaires, j’en avais puisque je suis homme d’affaires et administrateur de sociétés. Donc, il arrivait parfois que, comme tout chef d’entreprise, j’aie des contentieux mineurs avec d’autres partenaires. Et cela faisait les choux gras du « Témoin ». Je suis également ancien membre du Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss) et ex-président de la Confédération africaine de tennis de table pour la Zone 2.
En ma qualité d’homme d’affaires, j’ai eu à occuper le poste de président de commission à la Chambre de Commerce de Dakar. Actuellement, je suis un militant politique engagé dans les rangs du Parti Socialiste (Ps) où je suis le secrétaire général de la 3ème coordination de Colobane-Fass-Gueule Tapée et membre du comité directeur » nous confiait le défunt Moussa Yoro Camara.
Le déclin de l’empire Ja !
Dans le domaine sportif, inutile de vous rappeler que Moussa Yoro Camara était un fervent supporteur, grand dirigeant doublé d’un administrateur à la société « Jeanne d’Arc Sa de Dakar » ou « Jeanne d’Arc- Professionnel ».
Un grand club de football qui malheureusement a sombré dans les divisions inférieures du football sénégalais. Au cours de cette interview fleuve de 2010, nous avions abordé le déclin de la « Vieille dame » ainsi qu’est surnommée la JA et ses nombreux contentieux judiciaires entre dirigeants-actionnaires. Comment Moussa Yoro Camara avait-il vécu le déclin de l’empire Ja ? Avec beaucoup de regrets et de tristesse se désolait-il. « Comme vous l’imaginez sans doute, c’est un monument de 90 ans qui s’est effondré du fait que la Jeanne d’Arc a marqué les plus belles pages de l’histoire du football sénégalais. Vous savez, lorsque le président Momar Ndiaye prenait les rênes de la Ja, elle avait un palmarès particulièrement élogieux. En effet, le club avait un statut de demi-finaliste des Coupes africaines en 1974 et en 2004. Puis, la Ja a été finaliste de la coupe de la Caf, ensuite demi-finaliste de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupes sans oublier la coupe de l’Aof qu’elle avait gagnée.
Et voilà qu’aujourd’hui, Momar Ndiaye a fait basculer la Ja dans l’enfer de la Ligue 2. Un véritable désastre que vivent tous les supporteurs et administrateurs de la Ja ! » déplorait Moussa Yoro Camara meurtri par la descente aux enfers de son club de cœur. Il est vrai que cette descente n’était qu’une suite logique de plusieurs années d’échecs. En effet, il fut une année où la Ja a failli être reléguée en deuxième division comme on disait à l’époque. On ne sait trop comment, mais elle avait finalement réussi le miracle de se maintenir.
Pour Moussa Yoro Camara, c’est le président Oumar Seck qui avait sauvé le club ! « Fort d’une prouesse administrative ou technique, Oumar Seck avait fait empêcher la descente de la JA. Aujourd’hui, c’est arrivé ! » se souvenait le défunt Moussa Yoro Camara entre autres contentieux et sacres qui ont marqué la Ja.
Pour rappel, ce club évolue aujourd’hui dans les eaux boueuses de la troisième ou quatrième division. Un naufrage ! Un fidèle militant du Ps Au moment où cette fameuse interview était réalisée, Me Abdoulaye Wade venait de boucler presque dix ans à la magistrature suprême de notre pays. Quel bilan pouvait faire Moussa Yoro Camara sur le Pape du Sopi qui les avait largués, lui et ses camarades socialistes, dans l’opposition ? Connu pour son fairplay et son honnêteté intellectuelle, Grand Camou avait répondu sans détours ! « Il faut le reconnaître avec beaucoup d’honnêteté politique, Me Abdoulaye Wade a réalisé de belles choses en dix ans de règne !
Son bilan est plus ou moins positif en matière d’infrastructures. Seulement, c’est sous le règne de Me Abdoulaye Wade que le Sénégal est devenu le pays le plus cher au monde où les prix des denrées de première nécessité ont triplé. C’est ça le grand mal des Sénégalais ! C’est vraiment dommage puisque la cherté de la vie a escamoté toutes ses réalisations au point de les multiplier par zéro. En tout cas, sur le plan économico-social, et relativement à la hausse des prix, le président de la République n’a pas été bien conseillé sinon il n’aurait pas laissé les industriels et commerçants se frotter les mains en pratiquant la spéculation au détriment des pauvres citoyens » dénonçait « Camou Margouillat ».
Et la candidature de Me Wade pour la présidentielle de 2012 ? Pensait-il qu’il devrait se présenter pour un troisième mandat ? « Écoutez ! Je ne dis pas que Me Wade n’a pas bien travaillé d’autant que ses travaux sont visibles et palpables. Seulement, il a un seul handicap : c’est l’âge ! à son âge, il ne doit pas briguer un troisième mandat. C’est une question de principe social. Et trop de règne, tue le règne ! » soutenait avec verve « l’homme qui-ne-fait-jamais-marche-arrière » qui était aussi connu pour son bagout et sa gouaille.
Pour preuve, l’homme était aussi le PDG de Sénégal Entreprises, une boîte spécialisée dans le vidange de fosses septiques et qui gagnait beaucoup d’argent. A ses adversaires, il aimait dire ceci : tant que les Dakarois iront aux chiottes, mes affaires prospèreront… » C’était ça Moussa Yoro Camara ! Notre interlocuteur souhaitait-il le retour aux affaires de son parti, le Ps d’Ousmane Tanor Dieng? « Nous sommes confiants et optimistes dès lors que nous avons le parti le plus structuré au Sénégal. Aujourd’hui, le Ps reste et demeure le seul parti politique qui regorge d’autant de cadres et de jeunes cadres dans tous les domaines d’activités.
Et nous y parviendrons du fait que le Ps est un patrimoine politique national » déclarait, l’optimisme en bandoulière, Moussa Yoro Camara qui se félicitait du fait que feu Ousmane Tanor Dieng avait changé le visage du Ps. « On vient de constater que c’est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ! à l’époque, il n’était pas donné à n’importe qui de travailler avec le président Léopold Sédar Senghor, puis avec Abdou Diouf au point de devenir la cheville ouvrière de la présidence de la République (… ) Il est un véritable homme d’Etat. De par sa compétence et sa gestion des affaires de l’Etat, Ousmane Tanor Dieng ne pouvait qu’être le N° 2 du président Diouf. Cette position lui avait valu des tiraillements politiques avec Djibo Ka (Ndlr : Paix en son âme) et autres Moustapha Niass.
Et comme dans toute structure politique à la dimension du Ps, il existe des moments où certains claquent la porte (…). Il a mûri dans le management du parti et dans la gestion des militants parce qu’il a vécu deux changements et cumulé deux expériences : quitter le pouvoir et rejoindre l’opposition (…) Mieux, il part régulièrement à la rencontre des gens pour les écouter, expliquer, donner des réponses aux vraies questions que se posent les Sénégalais sur les problèmes du logement, du pouvoir d’achat, de l’avenir de l’école, du monde rural etc…
Bref, il y a une grande différence entre le Ousmane Tanor Dieng du pouvoir et le Ousmane Tanor Dieng de l’opposition. Et tant mieux pour le Sénégal de demain… » s’enthousiasmait le célèbre résident de Colobane en face du fameux cinéma Lux.
Tonton « Camou Margouillat » !
Pourquoi le surnom « Camou Margouillat » ? Sur cette question, notre interlocuteur avait rigolé avant de répondre en ces termes : « Tu sais, aux temps de la grande Jeanne d’Arc de Dakar, je ne ratais jamais les entraînements. Et quand un joueur faisait une bourde ou une maladresse devant les buts, je lui criais dessus en ces termes « Espèce de Margouillat ! ». J’aimais tellement cette expression pour corriger ou discipliner mes joueurs que les gens avaient fini par m’appeler « Camou Margouillat » ou « Tonton Margouillat ».
Vraiment, c’est avec beaucoup de plaisir et de nostalgie que je me souviens de l’origine de mon surnom » avait-il positivé en guise d’anecdote tout en magnifiant la liberté de presse d’aujourd’hui. « Vous savez, il n’y a pas de démocratie sans liberté de la presse. Et si, aujourd’hui, la presse a acquis une certaine liberté, elle le doit à des journalistes courageux et talentueux comme les Babacar Touré de Sud Quotidien, Abdoulaye Ndiaga Sylla, Boubacar Diop Promotion, Mamadou Oumar Ndiaye Sopi (notre actuel dirpub), feu Elimane Babacar Faye Elbaf et Mame Less Camara.
Armés de leurs plumes, ils ont courageusement lutté pour la liberté de presse au point de pousser le régime de Senghor et Diouf à céder et à leur concéder des espaces de liberté. Ces journalistes ont combattu le régime d’Abdou Diouf dans tous les sens. Le combat qu’ils menaient portait les aspirations de tout un peuple qui réclamait le changement et rien que le changement ou « Sopi ».
Dans cette génération de journalistes, c’est Mamadou Oumar Ndiaye qui m’a beaucoup marqué. Sous la bannière du journal « Sopi » de Me Abdoulaye Wade, Mamadou Oumar Ndiaye faisait des commentaires et éditoriaux incendiaires contre le régime d’Abdou Diouf. Il était très lu du fait qu’il travaillait dans un journal comme « Takussan » et dirigeait un organe comme « Sopi », des publications qui se vendaient comme des petits pains. Il n’était pas donné à tout journaliste à l’époque d’attaquer le régime de Senghor et de Diouf reposant sur de puissants services de renseignements dirigés par Jean Collin.
D’ailleurs, je me souviens que les coupures d’articles de Sopi signés par Mamadou Oumar Ndiaye, Cheikh Kouressy Ba etc. faisaient l’objet de grands débats à la présidence de la République ou au niveau du Comité central du Ps en présence d’Abdou Diouf » se souvenait Moussa Yoro Camara lors d’une interview qu’il avait accordée au Témoin-Hebdo en 2010.
Pour avoir marqué son époque au niveau du football sénégalais et accompli sa mission à la tête de la Ja, Moussa Yoro Camara est parti à jamais ! C’était un grand dirigeant, une personnalité du football sénégalais, quelqu’un de très humain, très généreux. Et très accessible pour les causes notables et citoyennes. Son humanité, son authenticité et sa générosité ont fait de Moussa Yoro Camara un être exceptionnel. Un homme aux qualités multidimensionnelles. Derrière sa personnalité sportive incomparable se cachait un homme d’une grande sensibilité.
LA MELANCOLIE DES ACTEURS DE LA PETITE COTE
La crise du covid a infecté le secteur culturel, celui de la musique notamment. Les musiciens jouent par ces temps une note de détresse financière, ils n’ont qu’une seule chanson au bout des lèvres : à quand la fin des restrictions ?
Etienne NDIAYE (correspondant permanent à Mbour) |
Publication 05/08/2020
Juillet, un mois qui annonce le début de l'hivernage chez nous. En cette période de l'année, d'habitude les activités culturelles connaissent un pic. Les programmes de divertissement battent leur plein dans bien des secteurs, les boîtes de nuit ne désemplissent guère. Chaque jour est marqué par un programme spécial, au grand bonheur des jet-setteurs mais aussi des artistes qui se frottent les mains dans les spectacles et autres types de prestations. Cette année-ci, c'est un autre contexte qui est venu bouleverser toutes les habitudes. La crise sanitaire liée au nouveau coronavirus a infecté, pour ainsi dire, le secteur culturel, celui de la musique notamment. Les musiciens de la Petite Côte jouent par ces temps une note de détresse financière, ils n’ont qu’une seule chanson au bout des lèvres : à quand la fin des restrictions ?
« La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement et c'est pourtant la plus grande de nos misères », selon Blaise Pascal, philosophe français du 17ème siècle. Mbour, capitale de la Petite côte, c'est connu, reste un lieu où la vie se consomme à pleines dents pour bon nombre d'hommes et de femmes. Pour ces gens, vaut mieux se réfugier derrière les divertissements que d'affronter la dure réalité d'une vie pleine d’embûches. La capitale de la Petite côte, qui est aussi celle du tourisme national, du fait de sa vitalité économique, recèle un nombre important d'espaces de divertissement, c'est le cas notamment à Saly Portudal.
Dans la première et plus grande station balnéaire de notre pays, les nuits sont chaudes avec des discothèques, cabarets et autres lieux de distraction où les fêtards s’éclatent comme pas possible. Dans presque tous les établissements du genre, c'est un programme continu toute la semaine, les mélomanes étant particulièrement bien servis chaque nuit. Le Saly By Night est une réalité quotidienne, avec une incidence économique avérée sur bon nombre d’acteurs. L'étranger qui débarque est plongé dans une ambiance digne des nuits de New York. Seulement voilà, depuis près de quatre mois maintenant, du fait des mesures de restriction imposées par la crise sanitaire du nouveau coronavirus, les notes qui s'échappent des cercles de jet-setteurs et autres adeptes du Saly By Night, ne sont plus gaies, elles sont devenues mélancoliques.
Ainsi, artistes-musiciens et animateurs de discothèques vivent un calvaire sans nom. Chrismo, animateur dans une boite de nuit très courue de Saly, décrit cette situation qui lui ronge le cœur. « C'est trop dur d'être resté déjà trois mois sans travailler. Nous, disc–jockeys (Dj), gagnons notre vie dans les discothèques. Certes, nous comprenons et acceptons la décision de l'Etat de fermer les discothèques pour la raison que nous connaissons tous mais, pour autant, nous ne pouvons pas ne pas exprimer notre désarroi car nous ne tenons plus économiquement. Nous sommes tenaillés quotidiennement par les multiples exigences familiales auxquelles nous devons faire face alors que nous n'avons presque plus de revenus », se désole notre interlocuteur. Dans le secteur culturel, l'enveloppe dégagée dans le cadre du fonds Force Covid -19 n'est qu'une chimère aux yeux de bon nombre d'acteurs qui attendent encore sans beaucoup d'illusions de voir la couleur de l'argent promis par les autorités.
« Nous devons apprendre désormais à faire des économies …»
La même chanson de désolation est entonnée par un célèbre musicien d'hôtel qui ronge son frein chez lui, ne se remettant toujours pas de cette brusque situation qui l'a confiné au chômage. D. B, qui a requis l'anonymat, est un musicien professionnel qui se distingue de par sa culture générale. Le monsieur est un intellectuel accompli, titulaire d'un diplôme de l'enseignement supérieur et maniant à merveille la langue de Shakespeare, mais qui ne vit que pour la musique. Il nous a confié vivre la pire étape de sa riche carrière de près de trois décennies.
Toutefois, il dit en avoir tiré une leçon. « C'est une situation qui doit apprendre aux artistes à faire des économies, bref à ne pas vivre au jour le jour sachant que, dans notre métier, il n'y pas de retraite. Il est vrai que notre métier est précaire, mais cela n’empêche pas les artistes d’avoir le sens de l’économie pour éviter des situations pareilles à celle que nous vivons actuellement », déclare le musicien. Néanmoins, cet acteur des nuits de la Petite côte est très enthousiaste de jouer dans le registre de la sensibilisation pour l'éradication de l'infection au nouveau coronavirus. Il invite ainsi nos compatriotes, surtout ceux qui surfent encore dans le déni de cette pathologie, à changer de fusil d'épaule en s'armant principalement de l'observance dans la mesure du possible des mesures de prévention individuelles et collectives (se laver les mains au savon le plus fréquemment possible, utiliser du gel antiseptique, respecter la distanciation physique requise, bannir les rassemblements inutiles). « Nul n'est à l'abri de cette pandémie », entonne-t-il.
Pour le moment, pour bon nombre d'acteurs culturels, il n'y a qu'une note qui sonne bien à l'oreille, c'est la levée des restrictions dans certains lieux de prestation culturelle. Une exigence tout à fait légitime au vu de la dynamique d’assouplissement annoncée par la levée de l'état d'urgence qui était assorti d’un couvre-feu, mais qui peut paraître encore ambiguë au regard de la complexité des aspects épidémiologiques de cette pandémie. Un jour ou un autre, la vie reprendra.
Les artistes de la Petite côte, notamment les acteurs de la musique et des spectacles, peuvent se nourrir encore d’espoir étant entendu qu'ils sont censés comprendre les enjeux de cette croisade sanitaire qui impose des sacrifices surtout dans leur secteur où souvent le contact physique est prisé voire nécessaire.
LA FERMETURE DES FRONTIERES, FATALE AUX PERSONNALITES QUI SE SOIGNAIENT A L’ETRANGER ?
« Leur décès constitue l’iceberg des morts Covid », selon le clinicien Dr Babacar Niang
Ces derniers jours, le nombre de décès de personnalités de ce pays a attiré l’attention, car ces morts sont très médiatisées. Une explosion de décès qui émanerait pourtant d’un concours de circonstances, notamment de la fermeture des frontières qui aurait retardé les rendez-vous médicaux à l’étranger de la plupart de ces personnalités, entre autres facteurs. Sauf que leur décès constitue l’iceberg des morts de la Covid-19, selon des médecins qui donnent une explication médicale de cette série de disparitions parmi ces hautes personnalités.
« Mourir dans un hôpital de l’ancienne puissance coloniale alors qu’ils ont eu le temps pendant 59 ans de doter ce pays de structures hospitalières dignes de ce nom ! Quel gâchis. »
Ainsi s’indignait le leader de Frapp France Dégage, Guy Marius Sagna, après l’annonce du décès du secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng survenu dans une structure sanitaire de la région bordelaise. L’activiste faisait allusion aux soins médicaux que vont chercher des autorités politiques à l’étranger. Ses propos, publiés sur sa page Facebook, lui avaient même valu à l’époque une interpellation. Sauf que lorsqu’il « nous » montrait la lune du gâchis et du scandale des évacuations sanitaires, nous autres citoyens lambda avions les yeux rivés sur son petit doigt. Et pourtant, il plaidait pour le relèvement du plateau technique afin que tout un chacun puisse bénéficier des soins médicaux dans son propre pays avec des professionnels de la santé mis dans de bonnes conditions. Aujourd’hui, avec les nombreux cas de décès de hautes personnalités ces derniers jours, l’histoire semble lui donner raison. C’est du moins ce que semble soutenir le Dr El Hadj Ndiaye Diop de l’hôpital Ndamatou de Touba. Selon lui, le nombre important de décès de « hautes personnalités » noté ces temps-ci émane d’un concours de circonstances.
Notamment du fait que « ces personnalités n’avaient pas l’habitude de mourir au pays. Ils allaient se soigner à l’étranger où ils perdaient la vie. Ce qui fait que, avant, leurs décès n’attiraient pas l’attention comme aujourd’hui. Je pense que leur décès a une coïncidence avec la covid-19. Mais il faut dire aussi que, avec la litanie de nos autorités sanitaires, on est brusquement trop attiré par ces décès. Et puis, à moins que je me trompe, c’est la première fois au Sénégal qu’on prête une si grande attention face aux décès de hautes personnalités.
Les années passées, peut-être que des politiques et des religieux sont décédés ensemble et pendant un bon bout de temps, mais jamais personne n’a eu à faire le parallèle », soutient ce praticien en service dans la capitale du mouridisme. A en croire son collègue Dr jean François Diène, « si, aujourd’hui, les décès de ces personnalités attirent l’attention, c’est parce qu’ils sont trop médiatisés ». Poursuivant, il estime qu’« il y a une explication médicale à cette multiplication de décès chez les hautes personnalités. La maladie de Covid-19 est grave chez les sujets âgés et ceux ayant des comorbidités.
En Europe, par exemple, s’il y a eu un nombre important de décès, c’est parce que la population est plus vieille que la nôtre qui compte une majorité de jeunes. Or, avec les jeunes, on ne rencontre pas beaucoup de problèmes. Mais toutes les personnes, à partir de 70 ans, ont des risques de développer des formes graves car ayant des morbidités qui augmentent les risques. Pour le cas spécifique de nos personnalités, la plupart avaient l’habitude de se faire soigner à l’étranger, mais, avec la fermeture des frontières, certaines parmi elles qui avaient des rendez-vous n’ont pas pu sortir du pays, c’est pourquoi, on a cette explosion de décès ».
Le Dr Diop de Ndamatou rappelle lui aussi que « 80% de ces personnalités se soignaient à l’étranger en temps normal. D’habitude, c’était Principal ou hôpital américain de Paris… Avec l’épidémie qui avait occasionné la fermeture des frontières, il y en a qui ont certes pu voyager par des voies détournées ou par les vols spéciaux mais les autres sont obligés de rester au pays. Or, ils n’ont pas de médecins personnels chez eux. Le plateau technique est saturé. Aujourd’hui, la demande est plus forte que l’offre. On prend beaucoup de malades par rapport aux ressources humaines, il y a également un retard dans la prise en charge des autres pathologies chroniques qui faisaient régulièrement leurs bilans et leurs analyses dans nos hôpitaux. Aujourd’hui, du fait de la pandémie et de la stigmatisation, ils ont peur d’aller à l’hôpital. Le suivi fait défaut.
Les gens ne vont plus à l’hôpital, sinon, à la dernière minute quand c’est trop tard », explique le médecin en service dans la ville sainte de Touba qui parle ainsi d’un concours de circonstances. « Ces hautes personnalités qui décèdent à l’hôpital Principal sont atteintes de la Covid », assène, péremptoire, le Dr Babacar Niang de la Clinique Sumassistance qui lève un coin du voile sur cette série macabre. « Elles sont obligées d’aller à l’hôpital Principal parce que c’est un établissement à service de réanimation dédié pour la Covid.
Presque toutes ces personnalités qui sont décédées à Principal ne se soignaient pas là-bas. L’explosion de ces décès de hautes personnalités, c’est l’iceberg des morts de la Covid19 au Sénégal. Déjà, on est aujourd’hui à 25 % de cas qui va connaitre une augmentation surprenante dans ces jours à venir. Surtout avec les déplacements pour les besoins de la fête de la tabaski, les marchés, le problème du port correct du masque. Les régions qui n’avaient pas de cas ont aujourd’hui dépassé la dizaine de cas de contaminés. Au Sénégal, on a pris le coronavirus pour une étude.
Pour preuve, les accidentés payent leur prise en charge médicale, idem pour les césariennes… On n’est pas parti pour soigner les gens. D’où ce soi-disant gratuité ». Ce qui fera dire à Dr El Hadj Ndiaye Diop que « si ce plateau technique était très relevé, on aurait peut-être dû avoir moins de décès. Malheureusement, on est tous embarqués ».
Certainement, dans un train qui roule sur des rails en défaillance. « Pour éviter l’hécatombe, restez chez-vous. Les cas commencent à être très nombreux et si ça continue ainsi, nous ne pourrons pas gérer la situation. Si le chiffre de 100 cas atteints ne fait pas peur, c’est parce que vous n’avez pas compris le risque qui nous guette », disait le professeur Moussa Seydi juste un mois après l’introduction du premier cas au Sénégal dans un message où il avait prédit le chiffre de 10 000 cas. « On ne prend pas des mesures radicales, le Sénégal peut se retrouver avec 10 000 cas » ! Cinq mois après, on est à plus de 10 000 cas de personnes atteintes. « Or nous n’avons pas les moyens de contenir une vague de contaminations. On va vers beaucoup de décès si la situation devient incontrôlable comme dans les autres pays », avait alerté le chef du service des maladies infectieuses et tropicales du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Fann, le Pr Moussa Seydi.
En tout cas, on ne peut qu’être inquiet devant cette série de pertes chez les religieux, l’élite universitaire et politique, dans le monde des affaires et des journalistes… Des personnalités dont la plupart ont été emportées par le coronavirus qui a déjà fait plus de 200 morts dans notre pays… Du moins, officiellement, car, dans les faits, il y en a sans doute beaucoup plus !
«NOUS SOMMES TESTES DANS NOTRE FOI PAR CETTE EPIDEMIE DE COVID-19»
Pour serigne Khadim Lo Gaydel, les croyants sont testés dans leur foi par la Covid-19.
La pandémie du coronavirus qui fait des ravages dans le monde, poursuit sa progression inquiétante au Sénégal. Raison pour laquelle, elle a figuré en bonne place dans les différents sermons des imams, à l’occasion de la prière des deux rakkas de la tabaski. Pour serigne Khadim Lo Gaydel, les croyants sont testés dans leur foi par la Covid-19.
Le rythme de propagation de la pandémie du coronavirus est inquiétant à Thiès, qui constitue la deuxième région la plus touchée, après Dakar. A la date du 3 août 2020, le district sanitaire de Thiès comptabilisait 362 cas testés positifs dont 263 guéris, 16 décédés, 6 perdus de vue, 4 évacués dans des Centres de traitement Epidémiques (CTE) hors du district et finalement décédés. En plus de cela, 30 patients sont suivis à domicile et 42 actuellement sous traitement au niveau des C.T.E. dont 13 au Centre Hospitalier Régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, 25 à la base militaire, 1 à Diamniadio et 3 à Dakar.
Pour la même période, la région totalise 1.021 cas positifs dont 663 guéris, 33 décès, 244 patients encore sous traitement. C’est pourquoi, cette question a occupé une bonne place dans les sermons des Imams, lors de la prière de tabaski.
A Touba Baghdâd à Thiès, Serigne Khadim Lô Gaydel a fortement insisté sur cette question dans son message lancé aux talibés. «Face à cette épreuve de foi qui lui demanda de sacrifier son fils, le prophète Abraham demeura stoïque, comme s’il avait compris de bonne heure, que les tests sont au demeurant une clause intégrale du contrat de dévotion, que tout un chacun signa avant son exil sur terre», a d’emblée indiqué le marabout qui pense que «épreuve» sous-entend la souffrance et les peines. «Alors serions-nous tentés de conclure que nous sommes testés dans notre foi par cette épidémie de Covid-19», se demande-t-il. Toutefois, il rappelle l’histoire du monde est jalonnée de pandémies, des dix plaies de l’Egypte ancienne à l’épidémie de la peste du 19e siècle. «Mais pour le croyant sincère, cet épisode sert de prime abord comme un avertissement».
Selon Serigne Khadim Lo Gaydel, la pandémie de la Covid19 correspond à un contexte de corruption du monde jamais égalée, pour la simple raison que dans une course folle pour amasser les biens, on semble reléguer au second rang la notion de Dieu et d’adoration. «De cette crise identitaire au niveau personnel, découle une crise des sociétés que le virus a fini d’exposer. La pandémie du coronavirus est venue révéler de manière éloquente la somme de faillites des systèmes de pensée modernes, et avec elles les conséquences de certaines politiques économiques. C’est aussi la banqueroute d’une certaine vision du monde toujours plus orientée vers le profit, plutôt que le bienêtre social.
Ainsi, la pandémie ouvre d’une manière béante, les inégalités criantes du monde actuel et soudainement, elle prive de besoins humains fondamentaux en plaçant des millions de personnes devant le risque d’une perte d’accès à leurs moyens de subsistance». Le chef religieux pense que le système économique basé sur la concurrence et la recherche du profit coûte que coûte, l’une et l’autre garanties par de puissants Etats, s’est montré incapable de faire face de manière sereine à un choc de santé publique. «Autrement dit, l’urgence sanitaire liée à la Covid-19 s’est rapidement transformée en une crise située au cœur même de l’économie mondiale. Elle a modifié le pseudo équilibre entre Etat et marché, confirmant une fois de plus la vacuité d’un capitalisme à outrance».
A ses yeux, l’organisation sociale s’avérant dysfonctionnelle, la question que le musulman doit se poser est de savoir, que faire alors devant cette situation. Comme pour répondre à sa propre question, il affirme qu’à un niveau personnel, il convient de se référer aux mots de la tradition. «A un niveau plus global il est certain que la pandémie a montré les faiblesses des systèmes en cours. Un renouveau mondial s’impose.
A ce sujet, la question de la réorganisation sociétale se pose avec acuité. Ceci n’est pas seulement dans l’intérêt du travailleur mais de l’homme tout court cherchant la félicité des deux mondes. La vie sur cette terre se résume en l’adoration de Dieu et non le profit», poursuit-il. Il a par ailleurs appelé les fidèles à éviter d’être avares, car dans des moments pareils, les charités peuvent protéger des épreuves et tribulations du monde. C’est ainsi qu’il a exhorté tout le monde à respecter les mesures sanitaires de distanciation et du port obligatoire du masque.
LA LD PRONE L’INTENSIFICATION DE LA SENSIBILISATION
Le relâchement de la population face à la lutte contre la Covid-19 préoccupe beaucoup les membres du secrétariat permanent de la Ligue Démocratique (LD). ils tirent la sonnette d’alarme et appellent les autorités à intensifier la sensibilisation.
Le relâchement de la population face à la lutte contre la Covid-19 préoccupe beaucoup les membres du secrétariat permanent de la Ligue Démocratique (LD). ils tirent la sonnette d’alarme et appellent les autorités à intensifier la sensibilisation.
Le Secrétariat permanent de la Ligue Démocratique (LD)ne cache pas son inquiétude face au relâchement des populations pour le respect des mesures-barrières édictées par les autorités sanitaires.
Dans une déclaration parvenue hier à «L’As», les jallarbistes tendance pouvoir ont exhorté les autorités et tous les leaders d’opinion à intensifier les campagnes de sensibilisation afin d’impliquer davantage toute la communauté nationale dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. Après avoir salué le rôle capital de la presse dans l’information, ils invitent tous les professionnels des médias à poursuivre le précieux travail de sensibilisation contre la pandémie actuelle, en dépit, signalent ils, des risques inhérents à l’exercice de leur métier.
Les responsables de la Ligue Démocratique estiment en effet que seul le respect scrupuleux des mesures préventives notamment le port systématique et correct du masque est susceptible de limiter l’extension de la pandémie. D’autant que, rappellent-ils, il n’existe aucun un traitement adéquat. C’est pourquoi, ils ont réitéré leur appel à la vigilance et à la responsabilité individuelle et collective de tous les citoyens. Par ailleurs, le Secrétariat permanent de la LD condamne sans réserve le saccage qu’il juge «inacceptable du journal «Les Echos» intervenu le 03 août 2020.
A cet effet, ils invitent les autorités à identifier et à sanctionner les coupables, conformément aux lois en vigueur dans le pays. S’agissant des rappels à Dieu successifs de personnalités marquantes dans divers domaines de l’activité socio-économique du pays, le Secrétariat permanent de la Ligue démocratique exprime toute sa profonde tristesse et s’incline devant la mémoire des défunts.
POUT S’INVESTIT POUR INVERSER LA TENDANCE
Le Lycée de Pout a trouvé une parade pour promouvoir les séries scientifiques, à travers la célébration d’une journée de l’excellence scientifique.
Les élèves continuent de déserter les séries scientifiques pour les séries littéraires, ce qui constitue une menace pour la recherche. Le Lycée de Pout a trouvé une parade pour promouvoir les séries scientifiques, à travers la célébration d’une journée de l’excellence scientifique. Cette année, les 7 meilleurs élèves scientifiques ont été fêtés et Dangote Cement sénégal (Dcs) s’est engagé à octroyer 4 bourses d’excellence sur une période de 3 ans aux meilleurs élèves scientifiques.
De 2006 à 2015, le pourcentage d’élèves dans les séries littéraires a presque augmenté en passant de 67,2% à 74,01%. Au même moment, on note le contraire pour le pourcentage d’élèves dans les séries scientifiques. Durant la même séquence temporelle, ce pourcentage a connu une baisse presque régulière en passant de 32,88% à 25,99%, d’après les statistiques issues du bilan des dix ans du Programme Décennal de l’Éducation et de la Formation (Pdef). Même si amélioration il y a actuellement, cela ne devrait pas atteindre des proportions assez considérables. C’est dire qu’il y a un travail important à faire devant cette situation liée au fait que les élèves tournent de plus en plus le dos aux séries scientifiques.
Au lycée de Pout, des initiatives sont prises pour inverser cette tendance, à travers la promotion de l’excellence scientifique, par le biais de la célébration des meilleurs élèves scientifiques. Cette année, 7 élèves ont été primés dont 5 filles et 2 garçons. La cérémonie s’est tenue à Dangote Cement Sénégal(Dcs) qui accompagne l’initiative.
Cette promotion de l’excellence scientifique a été marquée par une visite de tous les coins et recoins de l’usine, histoire de mieux encourager les lauréats et les inciter davantage au travail, pour revenir demain prendre les emplois dédiés, mais aussi dans un souci de créer des leaders scientifiques de demain.
Selon Ousmane Mbaye, Directeur administratif et financier (Daf) de Dangote, la journée de l’excellence scientifique est une initiative du proviseur du lycée de Pout, avec l’approbation de l’Inspecteur d’Académie de Thiès.
Et l’objectif est de promouvoir l’excellence scientifique chez les élèves en leur redonnant le goût des disciplines scientifiques, à travers la récompense tous les ans, des sept meilleurs élèves des filières scientifiques du lycée de Pout. Pour lui, il est évident que la résolution des problèmes de développement socio-économique, intellectuel, etc. passera par une plus grande maîtrise des savoirs et outils scientifiques.
D’ailleurs, Dangote Cement Sénégal s’est engagé à octroyer 4 bourses d’excellence sur une période de 3 ans, aux 4 meilleurs élèves issus des 4 communes impactées, en l’occurrence Pout, Keur Moussa, Diass et Mont-Rolland, pour un montant individuel de 500.000 Fcfa. Ces bourses concernent les élèves de secondes, premières et terminales ayant obtenu au moins la mention bien.
Selon Leyti Ndiaye, directeur des Mines, « Le lycée de Pout a signé un contrat de performance en lançant une bourse scolaire sur les cinq disciplines scientifiques. Cette année sur les 15 bourses mises en compétition, seules sept ont étés sélectionnées avec des moyennes variant entre 16,30 en classe de Terminale et 16, 50 en classe de Seconde avec la grande mise remportée par les filles».
Khady Fall Sow Diop, secrétaire générale de l’Inspection d’Académie de Thiès s’est félicitée au nom de l’Inspecteur d’Académie (IA) Pape Baba Diassé, du contenu donné par Dangote, à la Rse. Elle est marquée par la signature de conventions portant sur des projets émergents, avec les communes de Pout, Keur Mousseu, Diass, Mont-Rolland. Il s’y ajoute l’octroi de bourses de l’excellence pour la période 2018-2020, une enveloppe de 74 millions de Fcfa dégagée pour la construction du Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Ndiakhirap et d’autres classes, mais aussi le soutien apporté chaque année au concours Miss Math et Miss Science, organisé par l’académie de Thiès.
Selon elle des efforts colossaux ont été consentis dans le système éducation par l’Etat du Sénégal et les Collectivités Territoriales, mais l’entreprise est également en train de jouer sa partition, même s’il est vrai que le secteur est très exigeant et les chantiers très vastes ;
«IL Y A DES RISQUES FORTS, SI LE SECTEUR PRIVE N’INVESTIT PAS»
Ibrahima Wade l’a fait savoir hier lors d’une session d’information et de sensibilisation à l’endroit du secteur privé national, en vue de le mobiliser pour une grande participation à la structuration de l’agropole centre.
Le directeur du Bureau opérationnel de suivi (Bos) du Pse pense que le secteur privé doit investir dans les unités de production pour le développement des agropoles. Ibrahima Wade l’a fait savoir hier lors d’une session d’information et de sensibilisation à l’endroit du secteur privé national, en vue de le mobiliser pour une grande participation à la structuration de l’agropole centre.
Le PSE compte 27 projets phares parmi lesquels le projet de ‘’Création de 3 agropoles intégrés’’ dans les zones Nord (Saint Louis, Matam et Louga), Centre (Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel) et Sud (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou).
Le projet prévoit la mise en place d’agropoles intégrés et compétitifs se concentrant sur les chaînes de valeur aux potentiels de développement élevés dans chacune de ces zones. Le processus de structuration de l’Agropole Centre est en cours. Mais pour le directeur du Bos, l’Etat ne fait qu’accompagner. «Pour la mise en place de l’agropole centre, l’Etat va mettre en place tous les dispositifs comme les volets routiers et tout ce qui va avec, pour que l’agropole soit un centre de développement, mais ce n’est pas à l’Etat d’investir dans la production et dans la transformation», précise le patron du Bos.
Devant plusieurs représentants du secteur privé, l’Etat accompagne mais c’est au secteur privé d’investir dans les unités de production. Par conséquent, avertit-il, si le secteur privé ne suit pas la démarche, il y a des risques assez forts. Il rappelle que la mise en place de ces agropoles va régler la question de emploi celle relative à la sécurité alimentaire dans le pays. «On a constaté aujourd’hui qu’avec cette pandémie, on peut avoir des difficultés d’approvisionnement, car les frontières sont fermées», dit-t-il tout ajoutant que les agropoles sont nécessaires car étant une réponse à la question de la sécurité alimentaire. Interpellé sur le devenir des producteurs locaux avec la mise en place des agropoles, le directeur du Bos s’est voulu rassurant.
A l’en croire, ces agropoles ne vont pas menacer le travail, les producteurs locaux. «Les agropoles vont travailler en synergie avec ces derniers. Signalons que L’ambition du projet phare «Création de trois agropoles intégrés» est de soutenir l’industrialisation du Sénégal à travers le renforcement de la valeur ajoutée des produits agricoles.
Ses objectifs sont entre autres de développer des grappes agro-industrielles pour accélérer l’industrialisation de l’agriculture et apporter des opportunités d’infrastructure, de revenu et d’emploi dans les zones rurales, d’amorcer un processus d’industrialisation pérenne dans une logique d’import-substitution et d’exportation de produits agroalimentaires; de faire de l’agriculture un moteur puissant et stable d’exportations. Dans ce cadre aussi, il est prévu d’organiser un atelier d’orientation stratégique, le 13 Août à Kaolack, réunissant tous les acteurs clés en vue de définir les grandes orientations de l’agropole, notamment les filières prioritaires et les lieux d’implantation des infrastructures de l’agropole.
LE CESE CRITIQUE LA GESTION DE LA CRISE SANITAIRE
«Pandémie de la Covid-19 : Conséquences et propositions d'actions». Tel est le thème du premier avis pour l’année 2020 du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
«Pandémie de la Covid-19 : Conséquences et propositions d'actions». Tel est le thème du premier avis pour l’année 2020 du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Dans le document remis au chef de l’état, l’institution dirigée par Aminata Touré passe au crible la gestion de la crise sanitaire par l’état du Sénégal non sans préconiser un durcissement des mesures de prévention contre la Covid-19.
La propagation inquiétante de la Covid-19 au Sénégal ne laisse pas de marbre le Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese). Dans leur premier avis de l’année 2020, les conseillers ont d’abord effectué une lecture de l'évolution de la pandémie dans le pays. Ceci leur a permis de relever entre autres un non-respect des mesures barrières auprès de nombreuses populations, une augmentation du nombre de patients et de décès; une pression du nombre de patients au niveau des structures de santé ; des incertitudes par rapport aux projections de sortie de crise, la question de la disponibilité des masques respectant les normes, les limites du confinement partiel et de la prolifération des faux médicaments et un déficit du personnel spécialisé pour assurer aux sujets infectés par la Covid-19 le soutien psychosocial requis.
Une situation préoccupante pour Aminata Touré et Cie qui soutiennent qu’il devient urgent de renforcer les actions d'information et de sensibilisation des communautés pour le respect des mesures barrières afin de freiner la propagation du coronavirus et la stigmatisation des victimes. Cela étant, le Cese recommande le port obligatoire du masque partout et la systématisation des amendes à infliger aux récalcitrants ; le respect du lavage des mains et de la distanciation sociale dans tous les lieux publics ; l'adaptation des stratégies et supports de communication en fonction de l'évolution de la pandémie et des réalités sociologiques; la révision du parcours de soins avec des sites dédiés pour la Covid-19 et pour les autres pathologies en vue d'offrir à chaque usager un suivi médical approprié et la réduction des coûts des tests de la Covid-19 supportés par l'Etat. Il préconise aussi d’habiliter certaines structures, disposant des installations appropriées, à faire des prestations privées, allant du diagnostic à la prise en charge des malades de la Covid-19.
Poursuivant, les conseillers ont indiqué que la pandémie de Covid-19 doit être saisie comme une nouvelle opportunité pour reconsidérer notre système de santé, nos politiques économiques dans les différents domaines, les choix en matière de réforme agraire et d'adaptation de notre système éducatif.
Concernant d’ailleurs ce dernier point, le Cese soutient que le nouveau contexte nous impose d'adopter des innovations pédagogiques, d'où l'importance d'accompagner nos universités publiques et privées. Surtout qu’il a été constaté que beaucoup d’élèves et d'étudiants ont des difficultés pour accéder à l'internet afin de bénéficier des cours dispensés en ligne, ainsi que l'absence de mesures d'urgences pour la démocratisation de l'accès à l'internet, en zone rurale. De même, il est constaté l'inquiétude des écoles privées qui éprouvent des difficultés à payer leur personnel depuis plus de trois mois ; le problème de sécurité sanitaire et des cantines scolaires pour accompagner la reprise des cours à l'école élémentaire ; la lourdeur des curricula et l'inadaptation du système d'évaluation, surtout dans un contexte de mise en œuvre de l'approche par les compétences (APC).
AUDIT DE LA GESTION DE L’AIDE ALIMENTAIRE
La gestion des effets socioéconomiques particulièrement de l’aide alimentaire a aussi attiré l’attention des conseillers qui ont pointé du doigt les difficultés liées au recensement des populations vulnérables et les omissions notées dans les registres (RNU, la carte d’égalité des chances et des bourses familiales...). Ils ont aussi remis en cause la stratégie consistant à acheter des denrées et à les distribuer non sans appeler à repenser la pertinence.
La preuve, disent-ils, des difficultés ont été notées dans l'acheminement et la distribution de l’aide alimentaire aux bénéficiaires au niveau des 552 communes (peu de logistique prévue à cet effet, zones très enclavées et éloignées des chefs-lieux de départements, impraticabilité de certaines routes dès l’apparition des pluies). Il a été aussi soulevé les limites du mode retenu pour les appuis en direction des couches démunies qui répond difficilement aux impératifs d'urgence de la situation, avec des coûts et des difficultés majeures liées à la faiblesse de la logistique présente sur le marché.
Tout ceci étant, le Cese, dans ses recommandations, a demandé l’achèvement de la distribution des denrées alimentaires, surtout au niveau des zones rurales, avec l'acuité de la pauvreté dans certains départements; l'audit du système de distribution des vivres ; la mise à jour avec la correction des biais du Registre national unique (RNU) qui ne saurait être le seul référentiel de base pour servir de fichier de distribution des kits. Aminata Touré et son équipe invitent aussi le gouvernement à organiser une conférence nationale pour la relecture et l'actualisation de la Stratégie Nationale de Développement Sanitaire et Sociale en vigueur, en vue de l'établissement d'une analyse rigoureuse de la situation du système de santé avec une prise en charge des problèmes récurrents (gestion des urgences, spécialisation des médecins, gouvernance des établissements de santé publics...). Aussi, ils appellent à la conception d'une stratégie globale de lutte contre les épidémies ainsi qu’une réforme du système de management du secteur de la santé.
CONTRAINTES DANS LA MISE EN ŒUVRE DU PRES
Sur le plan économique, le Conseil a noté par ailleurs certaines contraintes inhérentes aux procédures en vigueur dans la mise en œuvre technique du volet économique du Programme de résilience économique et social (PRES) et plus spécifiquement : les lourdeurs administratives du processus de mise à disposition du fonds d’appui aux entreprises, les difficultés de certaines entreprises de remplir les critères d’éligibilité exigés des entreprises devant bénéficier de l’appui de l’Etat, le retard dans la mise en place des 802 milliards FCFA dédiés aux acteurs du secteur de l’économie, avec un taux d’exécution de moins de 20%, en fin mai 2020, les lenteurs au niveau des banques devant positionner les 130 milliards FCFA des 200 prévus pour l'appui aux entreprises du fait du retard noté dans le versement des 70 milliards FCFA, représentant la contribution de l'Etat, la lente prise en charge des factures des PME et PMI locales dans le règlement de la dette intérieure; le soutien effectif au secteur informel qui forme 80% de l'économie nationale.
En définitive, le Conseil dit être préoccupé par la forte probabilité d’une chute de la courbe de croissance économique au vu du ralentissement des investissements et de la production des biens/services, des perturbations du transport intercontinental, de l’arrêt du secteur du tourisme et de la baisse drastique des transferts de fonds de la diaspora. Il n’a pas manqué de faire état de l’insuffisance des montants affectés aux entreprises des sous-secteurs de l’hôtellerie et des transports, la vulnérabilité renforcée des acteurs des sous-secteurs de l’élevage et de l’aviculture ; l’absence d’un instrument de mesure adapté pour une appréciation exhaustive des contraintes de la crise sanitaire au niveau du secteur informel et de choix clairs pour un accompagnement particulier des acteurs dudit secteur, polarisant plus de 90% à 97 % des activités économiques du pays. Sans compter.
LU BEES AVEC ABDOULAYE CISSÉ ET LAMINE NIANG
VIDEO
DE LA FAIBLESSE DU LEADERSHIP EN PÉRIODE DE COVID
EXCLUSIF SENEPLUS - Le virus continue de se propager alors que les Sénégalais sont d'ores et déjà démobilisés - La Côte d'Ivoire et le spectre du troisième mandat, un risque d'instabilité pour toute la sous-région
Dans ce numéro, Abdoulaye Cissé à Dakar s’inquiète des proportions que prend la crise sanitaire au Sénégal et s’offusque de la disparition, de fait, des gestes barrières y compris au plus haut niveau de l’appareil d’Etat.
De son côté, Lamine Niang à Montréal s’intéresse à la situation en Côte d’Ivoire notamment à l’éventualité d’un 3è mandat d’Alassane Ouattara. Il prévient que cela pourrait être source d’instabilité pour toute la région ouest-africaine déjà fortement touchée par l’insécurité militaire mais aussi par la crise sanitaire et économique qui en découle.
Lu Bees est un talk audiovisuel hebdomadaire de SenePlus réalisé et monté par Boubacar Badji.
«JE SUIS CONTENT D'ETRE A BREST»
Le milieu de terrain de Brest Ibrahima Diallo est fortement courtisé en cette période de Mercato.
Le milieu de terrain de Brest Ibrahima Diallo est fortement courtisé en cette période de Mercato. Nice, Séville et Leicester convoitent le milieu de terrain d'origine sénégalaise. Dans une interview accordée à «télégramme», le joueur de 21 ans s'est exprimé sur son avenir pour la saison prochaine.
En cette période de Mercato, est-ce que vous serez toujours un joueur de Brest pour la saison prochaine ?
Je vais répondre que je ne sais pas. Je suis toujours à Brest, physiquement, mentalement, je suis concentré sur Brest et rien n'a changé dans mon état d'esprit. Après, comme l’a dit le directeur sportif (Grégory Lorenzi), si une offre arrive, le club l’examinera et je l’examinerai, et on discutera. Mais, pour l'instant, je suis content d'être à Brest et j’ai la même envie.
Est vous optimiste pour votre avenir ?
Cela ne change rien à mon état d’esprit. Je ne me suis jamais dit, c’est cet été que je pars. Je vis les choses comme elles viennent, je ne me prends pas la tête, surtout. Ce n'est pas comme si je voulais partir absolument. Je suis un jeune joueur, j’ai fait des bonnes performances qui m'ont permis d'être dans cette situation-là. Je me doutais qu’il y aurait des rumeurs des choses à sortir. J’ai de très bonnes relations avec la direction, le staff, je ne vois pas pourquoi ça finirait mal.
Le contexte apaisé donne l'impression que, quoi qu’il arrive, l'aventure entre le stade Brestois et Ibrahima Diallo ne se terminera pas en bras de fer ?
Je ne pense pas, cela s'est toujours bien passé depuis que je suis à Brest. C'est pour cela que je suis revenu après. J’ai de très bonnes relations avec la direction, avec le staff, donc je ne vois pas pourquoi cela finirait mal, tout simplement.
Envisagez-vous de rester une saison de plus à Brest ?
Si c’est la meilleure option, forcément, j'aurai le sourire aux lèvres en restant. Mais en signant l’été dernier, comme l'a dit Grégory Lorenzi, un accord avait été trouvé pour permettre un départ cet été si cela se présentait. A ce moment-là, je voulais connaître son point de vue : savoir si, le jour où une opportunité se présentait à saisir pour moi et pour le club, est-ce qu’il me garderait ou me laisserait partir. Je voulais être fixé et il a été clair.
Le stade Brestois est une étape de votre carrière ?
Comme tout jeune joueur. A mon âge, ce serait bête de dire que je ne peux pas viser plus haut. Sans manquer de respect au club, c’est une étape parce que je veux aller plus haut. Je m’entends très bien avec Haris (Belkebla), et j’aime beaucoup jouer avec lui.
Pouvez-vous revenir sur votre objectif ?
Mon ambition est de jouer la Coupe d'Europe Comme n'importe quel joueur
Est-ce-que cette première saison de Ligue 1 tronquée, par une blessure puis par la pandémie, pourrait vous décider à enchaîner une seconde saison complète dans l’élite ?
La saison était tronquée, c’est comme ça. J’ai découvert la Ligue 1 comme je devais la connaître, je le prends comme ça. Je ne fermerai pas la porte à une offre extérieure juste par rapport à cette première saison de Ligue 1.
Votre frère n'a pas beaucoup joué la saison dernière avec le psG pour cause de blessure. est-ce que cette saison sera la bonne pour lui ?
On n'aime pas trop se projeter. Mais on sera déterminés, j'espère que pour lui ça se passera mieux que l'an dernier (le défenseur central a connu plusieurs blessures et n’était pas titulaire au PSG, NDLR). On se suit, on s’appelle.
C'est votre premier conseiller pour l’avenir ?
Forcément, si je veux des conseils sur mon métier, c’est la première personne que je vais voir, j’ai confiance. Après, j’ai ma carrière à prendre en main, mes choix à faire, car je n'aurai pas la même carrière que lui.