Depuis l’instauration de l’état d’urgence pour stopper la propagation du coronavirus, la plupart des audiences des cours et tribunaux sont suspendues. En même temps, presque tous les greffes du pays sont à l’arrêt. Conséquence collatérale de cette situation, les volontaires aux drapeaux 2020/2021 peinent à rassembler les trois pièces maitresses à leur enrôlement dans l’Armée c’est-à-dire la carte nationale d’identité, le certificat de nationalité et le casier judiciaire. Contactée par « Le Témoin » quotidien, la Dirpa (Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées) révèle que l’incorporation du 2ème contingent de 2020 à DakarBango est finalement reportée à une date ultérieure.
Du 06 avril 2020 au 30 juin 2020, les jeunes volontaires aux drapeaux devaient déposer leurs dossiers pour être enrôlés dans les forces armées nationales. Et ainsi rejoindre la région du nord (Saint-louis), précisément le centre d’instruction de Dakar Bango pour y effectuer leur formation militaire. Malheureusement, depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire doublé d’un couvre-feu, ce qui se traduit notamment par l’interdiction de toutes manifestations et regroupements de masse dans les lieux publics, les volontaires aux drapeaux ont perdu…le nord. Car ils peinent à se procurer certains documents comme la carte nationale d’identité, le certificat de nationalité et le casier judiciaire à cause de la suspension des audiences dans les cours et tribunaux. et aussi de la fermeture des greffes.
Ainsi, il leur est par exemple impossible d’obtenir des extraits de leur casier judiciaire du fait de la fermeture des bureaux de délivrance. Autant donc dire que l’état d’exception créée par la crise du coronavirus est en passe de briser les espoirs des milliers de jeunes volontaires désirant servir sous les drapeaux. Parmi eux, O. Mané, étudiant en licence à l’Ucad qui manifeste son désarroi après avoir été confronté à un problème d’obtention de certificat de nationalité et de casier judiciaire. « Depuis le 06 avril dernier, je n’arrive pas à compléter mon dossier. Je suis actuellement coincé à Ziguinchor du fait de l’interdiction du transport interrégional, or c’est au tribunal de Mbour que je dois chercher les documents exigés pour le recrutement dans l’armée » se désole ce natif de Mbour mais dont les parents sont originaires de Casamance.
L’incorporation du 2e contingent reportée…
Il ressort de nos investigations que les volontaires devant déposer leurs dossiers entre le 06 avril 2020 et le 30 juin 2020 prochain, sont ceux qui devaient faire partie du 2e contingent de Dakar-Bango. et une fois retenus et aptes, ils devaient officiellement rejoindre Saint-Louis entre le 10 octobre et 01er novembre 2020 prochain. Hélas ! En raison de la situation engendrée par la propagation du Covid-19, on voit mal comment l’armée pourrait regrouper des milliers de jeunes volontaires pour leur mise en route vers Bango. Étant donné que les rassemblements sont interdits ! Sans oublier les difficultés administratives auxquelles ils sont confrontés pour se procurer les pièces administratives nécessaires à leur enrôlement.
Face à nos questions, le colonel Matar Diop, directeur l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) n’a pas jugé utile d’entrer dans certains détails liés aux désagréments de l’état d’urgence. Néanmoins, il tient à rappeler que le dépôt des dossiers pour le recrutement se poursuit jusqu’au 30 juin 2020 comme fixé dans le communiqué de ministère des forces armées annonçant cet enrôlement. « Seulement à cause du Covid-19, l’incorporation du 2ème contingent de 2020 à Bango est reportée à une date ultérieure. les intéressés seront informés dès qu’une autre date sera officiellement fixée par l’état-major » nous a confié le colonel Matar Diop joint par « le Témoin ».
Rappelons-le, chaque année, plus de 3000 jeunes Sénégalais sont recrutés par les forces armées nationales. Des recrutements qui se font en trois contingents (Janvier-Mai-Décembre). D’ailleurs, les soldats du premier contingent 2020 ont presque fini leur formation militaire à DakarBango. Ils attendent d’être ventilés dans les différentes unités des forces armées. Malheureusement, c’est le deuxième contingent qui vient d’être « infecté » par le Covid-19. le recrutement des éléments devant le composer n’est plus à ordre du jour en cette période où l’armée est engagée dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Sans doute pour combler le gap des effectifs, « le Témoin » est convaincu que seul le maintien dans les rangs des nouvelles recrues au-delà de la durée légale pourrait régler la situation. ça, c’est un autre débat !
par Seydou Ka
HÉROS INVISIBLES
Je suis un peu déçu de constater que la presse, de façon générale, parle peu des infirmières, des aides-soignantes, des brancardiers, des ouvriers du service technique, des lingères, des hygiénistes
Je le confesse, j’ai un faible pour les héros ordinaires. Ceux qui n’attirent jamais la lumière des projecteurs. Même dans les compétitions sportives, j’ai une sympathie particulière pour les petites équipes, les petits poucets comme on les appelle. Lors d’un récent entretien, Coumba Touré, une militante des droits humains, me racontait cette anecdote. Au musée de Selma, une ville d’Alabama (États-Unis), dédié aux héros de la lutte pour les droits civiques, des anonymes ont collé sur le mur, aux côtés des effigies de Martin Luther King et autres célébrités, des étiquettes avec la mention « I was there » (j’étais là). En effet, quand on parle des grands événements historiques, les noms qui sortent, que tout le monde connait, c’est Martin Luther King, Malcolm X, Nelson Mandela… Mais pour que les choses se passent, il a fallu l’apport inestimable de beaucoup de gens. Des « géant(e)s invisibles » tombés à jamais dans l’oubli.
De la même manière, quand on parlera, dans plusieurs décennies, de la pandémie à coronavirus, seuls quelques noms seront mentionnés dans les livres d’histoire : Moussa Seydi, Abdoulaye Bousso… Ailleurs dans le monde, on citera Anthony Fauci (directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses aux États-Unis) ou le désormais célèbre docteur Didier Raoult en France. Ces figures de proue, adulées par le peuple et qui occupent le devant de la scène médiatique en cette période de crise, ont sans doute du mérite. Beaucoup de mérite ! Ils sont en première ligne dans la lutte contre la maladie. Ils coordonnent et orientent la riposte. On ne peut que se réjouir de voir la jeunesse s’identifier à ces nouvelles figures symbolisant une certaine méritocratie en lieu et place des stars du « Lmd » (lutte, musique, danse). Encore que, contrairement au personnel médical pour qui le titre de héros n’est franchement pas usurpé en ce moment, certaines célébrités sont purement des fabrications médiatiques.
Toutefois, je dois avouer que je suis un peu déçu de constater que la presse, de façon générale, parle peu des infirmières, des aides-soignantes, des brancardiers, des ouvriers du service technique, des lingères, des hygiénistes. Bref, de tous ces « rouages modestes » de la chaîne hospitalière. Pourtant, cette « armée des ombres », les petites mains de l’hôpital, comme on les appelle, sont au plus près du « front ». Dans un autre temps, puisqu’on est « en guerre », on aurait parlé de « chair à canon ». Considérés comme n’étant pas un « rouage essentiel », ils ne sont pas mis en avant dans cette guerre. Ils ne retiennent pas l’attention des médias et du public. En France, le journal « Le Monde » a eu l’heureuse initiative de créer une rubrique, « Journal de crise des blouses blanches », pour donner la parole à des personnels soignants afin de raconter leur quotidien professionnel au cœur de la tempête. En dépit de leurs difficiles conditions de travail, ils montent chaque jour au front, parfois la peur (de chiper le virus) au ventre.
Chez nous, on touche du bois, la pandémie a fait, pour le moment, peu de victimes ; aucune dans les rangs du personnel de santé. Ailleurs, celui-ci a payé un lourd tribut. Particulièrement chez les infirmières qui sont en contact direct avec les malades. Il ne faut pas les oublier dans l’hommage unanimement rendu – à juste titre – au personnel médical en ce moment. J’aurais été directeur d’un prestigieux magazine, comme « Time », j’aurais choisi comme personnalité de l’année une infirmière anonyme en couverture.
Certes, il faut rendre à César ce qui lui appartient. Mais César n’a pas franchi seul le Rubicon. Napoléon, non plus, n’a pas mené seul la campagne de Russie. Il était accompagné d’une armée composée de milliers d’hommes, dont beaucoup y ont laissé la vie. On rapporte même que ce sont des sapeurs anonymes qui sauvèrent Napoléon « le petit » (clin d’œil à Hugo) lors de cette fameuse campagne de Russie en bâtissant un pont dans les eaux de la Bérézina. Qui connaît aujourd’hui les noms de ces hommes ? Personne ! Ils sont réduits à un simple nombre dans les livres d’histoire. Pourtant, ils ont bâti la gloire de l’Empereur au prix de leur vie. C’est normal, me diront certains. C’est la sélection naturelle de l’Histoire, qui ne retient « que les grands hommes », diront-ils. Mais l’Histoire est souvent injuste. Et c’est aux historiens du présent que nous sommes de corriger cette anomalie.
Par Adama LAM
OÙ VA LA PÊCHE ? NE SABORDONS PAS LE NAVIRE !
La présente contribution a pour but de rappeler quelques points de base qui, je l’espère, pourront permettre de se faire une idée précise sur les enjeux relatifs à la gestion du poisson, ce patrimoine qui appartient à l’ensemble de la nation.
Le secteur de la pêche s’est invité, de manière malheureuse, dans la gestion du COViD 19 avec des échanges entre le Département des Pêches et les acteurs, échanges qui masquent les vraies questions de la crise dans le secteur halieutique mais qui révèlent au grand jour les dysfonctionnements notoires qui minent le secteur depuis plusieurs décennies.
La présente contribution a pour but de rappeler quelques points de base qui, je l’espère, pourront permettre de se faire une idée précise sur les enjeux relatifs à la gestion du poisson, ce patrimoine qui appartient à l’ensemble de la nation. Le combat que mènent les acteurs de la pêche ne doit pas être compris comme une affaire d’intérêt corporatiste ou d’opposition entre la pêche industrielle (Pi) et la pêche artisanale (Pa) mais plutôt comme la défense d’un patrimoine des populations actuelles et futures.
D’abord, il convient de rappeler que les premiers projets d’orientation de la pêche, compte tenu de la faiblesse des exportations d’après indépendance et la nécessaire alimentation des marchés locaux en poisson, avaient choisi l’option de dire que la pêche artisanale alimente le marché local et les industriels les marchés extérieurs. Le but recherché en matière d’exportation, tenant compte des moyens de l’époque, était de procurer à notre pays des devises et par la même, améliorer sa balance commerciale. Cette option d’orientation économique avait été battue en brèche par les hausses des équipements et des intrants pour la pêche, notamment le gasoil et les moteurs horsbord ; même si la dévaluation intervenue en 1994 a rendu la pêche plus compétitive sur les marchés extérieurs. Cependant il fallait la booster pour encore améliorer la situation économique du pays. en effet, les subventions à l’exportation qui étaient mises en place vers les années 1990 avaient montré leur limite et l’état ne pouvait pas suivre le volume de paiement qui permettait au système de performer. Par ailleurs, le professionnalisme des pêcheurs artisans leur a permis de comprendre que se cantonner au marché local limitait la possibilité d’amélioration de leurs revenus, d’autant que les usines de transformation de produits halieutiques leur demandaient de plus en plus de matières premières destinées à l’exportation.
Les projets de motorisation des pirogues, l’amélioration des moyens de conservation du poisson avec les caisses isothermes et la subvention du gasoil pêche conjugués au dynamisme de nos pêcheurs artisans, ont contribué à asseoir durablement la suprématie de la Pa sur la Pi avec, depuis des décennies durant, 90% des débarquements pour la pêche artisanale et 10% pour la pêche industrielle. le développement des flottes industrielle et artisanale, les accords de pêche, la campagne de Sénégal 92 pour financer avec le poisson, l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations, la sénégalisation fictive de navires coréens, le dérèglement climatique et j’en passe, tout ceci a contribué à l’affaiblissement des stocks de poissons dans notre pays. C’est dans ce contexte qu’est intervenue la crise du secteur de la pêche entre 2000 et 2010.
En réalité un autre facteur qui a accentué la crise, c’est l’explosion des captures du poulpe en 1999 avec des quantités colossales débarquées (40.000 tonnes environ). Pour la recherche, ce boom de poulpe est dû à une combinaison de plusieurs facteurs tels que : la diminution des poissons prédateurs du fait de la surexploitation (mérou, pagre, dorade etc), des conditions climatiques favorables. la richesse financière dans les unités de production était au rendez-vous et les investissements ont suivi aussi bien dans l’effort de pêche que dans la construction ou l’agrandissement des usines de transformation de poisson.
Le secteur espérait que la manne du poulpe se prolongerait les années suivantes pour nous mettre à la hauteur des autres pays producteurs de poulpe comme la Mauritanie ou le Maroc. Malheureusement les attentes ont été déçues. Les entreprises les plus structurées aux plans financier et organisationnel ont pu résister à la crise. On notera des fermetures d’entreprise de pêche en cascades, du fait que la faible ressource devait être partagée entre plusieurs structures en difficultés. le prix du poisson s’est renchéri obéissant au rapport de l’offre et de la demande. C’est dans ce contexte que des décisions importantes ont été prises par l’état, en collaboration avec les acteurs : Confirmer le gel de l’attribution des licences de pêches démersales côtières intervenu depuis 2006, instituer un repos biologique annuel, des aires marines protégées, réviser le code de la pêche, Promouvoir de nouvelles démarches de gestion de la pêche par la création des projets dont : PraO Sénégal : Programme régional de Pêche en Afrique de l’Ouest financé par la Banque Mondiale ADUPES : aménagement durable des Pêcheries au Sénégal, projet financé par l’Union européenne.
L’ECONOMIE MARITIME EST DONC EN GESTATION.
Elle se décline ainsi en lettre de politique sectorielle de la pêche (lPS). Ce rappel est nécessaire pour comprendre les sollicitations actuelles de la profession et notamment celles de la pêche industrielle envers la tutelle. Certaines autorités qui se sont succédées au Ministère des pêches ont voulu faire table rase de ces efforts de l’état, des collectivités de pêcheurs, de l’appui des bailleurs, pour s’ériger en décideur unique alors que le postulat de Cogestion est ancré à jamais dans le dispositif réglementaire de la pêche au Sénégal. Les trois premières décisions importantes ont été mises en œuvre du fait de leur caractère ponctuel et législatif. Les projets dont je ferai une description sommaire des objectifs s’inscrivent dans la durée. Cette démarche de clarification s’impose pour permettre au lecteur de comprendre les raisons qui font que la profession appelle à la revue des actions posées, avant d’entreprendre l’étude de l’octroi de licences de pêche. La ressource et le pêcheur sont les deux pôles incontournables de toutes actions dans le secteur, car, faut-il le rappeler, L’ETAT NE PECHE PAS !
Les acteurs sont les bras de mise en œuvre de la politique de l’état dans le domaine des produits halieutiques. Dès lors l’on ne comprend pas le refus de l’appel à une concertation approfondie sur tout acte de prélèvement sur la ressource halieutique surtout en ces temps d’incertitudes profondes nées du COViD 19, ressenties dans toutes les composantes de notre nation.
LE PRAO :
Le programme régional de Pêche en Afrique de l’Ouest est un ensemble de projets souhaités par les états de la sous-région (Sénégal, Mauritanie, Guinée, Guinée Bissau, Ghana, Sierra Leone, Cap Vert, Liberia), qui ont sollicité la Banque Mondiale pour son financement. le PRAO Sénégal, définit dans sa phase 1 avec un budget de 15 millions de dollars US, et je cite, les objectifs, résultats et indicateurs suivants : (Pour plus de détails, se référer au site web de cette institution) renforcer les capacités du Sénégal à régir et à gérer les pêcheries ciblées, à réduire la pêche illicite, et accroitre la valeur ajoutée locale des produits halieutiques, améliorer l’indicateur de gouvernance (droits d’usage) et l’indicateur de réduction de la pêche illicite, accroitre la valeur ajoutée par le programme d’infrastructures des sites pilotes intégrés, immatriculer tous les navires, évaluer les stocks de poissons clés, Transparence et accessibilité des informations sur la gestion des pêcheries, Diminuer le nombre de navires de pêche. Etc….
Je signale que le PRAO, appuyé par l’état, avait un programme de destruction de navires de pêche industrielle pour réduire la pression sur la ressource et des fonds disponibles au niveau du projet pour le faire. Cependant les objectifs visés et l’enveloppe financière disponible n’ont pas permis de trouver des armements volontaires, disposés à la destruction de leurs navires. Comment comprendre, dans ce contexte que d’une part, l’autorité de tutelle accroit l’effort de pêche sur un segment, en l’occurrence le Merlu, et d’autre part, ne dispose pas de campagne de recherche pour avoir des données récentes sur ces stocks ? Cependant, les dernières estimations disponibles tourneraient, pour ce stock de merlu, aux environs de 3.000 tonnes.
L’exploitation des tableaux de la commission consultative d’attribution des licences de pêche (CCalP) montre qu’environ 16 bateaux exploitent actuellement ce stock selon les affectations théoriques suivantes : 1.750 tonnes pour les bateaux de l’Union européenne, 1.250 tonnes pour les autres bateaux dont 2 navires sénégalais. il est aisé de constater que cette ressource en phase d’exploitation expérimentale ne peut pas supporter l’ensemble de la flotte disposant de licences et qui doivent se partager 3000 tonnes de merlu. Que fait-on du principe de précaution admis dans la gestion des stocks de poisson ? C’est ce expliquerait que les nouvelles licences accordées aux navires « chinois » ne peuvent que pêcher sur les stocks de démersaux côtiers et les stocks de pélagique côtier ( yaboye et djaye) au détriment de la pêche artisanale. le refus, par le Ministère des pêches, de donner le nombre de nouveaux bateaux chinois et turcs à partir de 2018 est donc dû principalement à cette situation pour le moins aberrante. il est souhaitable que l’autorité de tutelle accepte de publier la liste des bateaux incriminés et que les corps de contrôle de l’état et notamment l’inspection générale d’état (ige) vérifie cette liste, le détail des dates de délivrances des licences de pêche et enfin, demande en plus les quantités débarquées par navire aussi bien pour le merlu que pour les autres espèces halieutiques.
Cette réflexion débouche malheureusement sur le constat que les décisions prises sont opposées aux objectifs du PRAO. On ne saurait comprendre comment après dix années d’investissements et de sacrifices divers par tous les partenaires pour aider la ressource à se reconstituer, on pourrait ensuite permettre à des navires, qu’ils soient sénégalais ou non, de saborder tout ce travail. On ne peut pas nous proposer de détruire nos bateaux, de geler l’immatriculation des pirogues, pour remettre d’autres navires de surcroit étrangers ou fictivement sénégalais, sur une pêcherie en surexploitation. le point le plus gênant, c’est aussi le mystère total entretenu autour du nombre inconnu de licences données par l’autorité de tutelle alors que c’est une obligation si on se réfère au code de la pêche qui traite des attributions de la Commission consultative d’attribution des licences de Pêche (CCALP[ls1] ) et aussi qu’aux exigences de transparence et d’accessibilité des informations contenues dans les objectifs du projet PRAO. Enfin, c’est simplement un principe de Bonne gouvernance ! la profession dénombre, d’après les premières conclusions de la commission mixte d’enquête sur les attributions frauduleuses, 12 licences de bateaux à consonance chinoise, portant les numéros DaK 1286 à DaK 1310 avec des trous de numérotation (DaK 1288 ? DaK 1301 ? DaK 1306 ?) Par ailleurs, sur les quais du port de pêche de Dakar, deux bateaux DaK 1334 et DaK 1335 y étaient amarrés la semaine dernière. Cela laisserait supposer, sauf erreur, qu’au moins 49 navires auraient bénéficié d’une immatriculation dans le Pavillon Sénégal sans que l’on sache le pourquoi ni le comment de cette démarche.
POURQUOI LE MINISTERE DES PECHES REFUSE DE DONNER LE NOMBRE DE NOUVEAUX BATEAUX IMMATRICULES ET LES LICENCES ATTRIBUEES EN 2018, 2019 ET 2020 ? QUI A SIGNE CES LICENCES ? CE REFUS NE CACHE-T-IL PAS D’AUTRES IMMATRICULATIONS QUE L’ON AURAIT GLISSE DANS LA REGULARISATION ILLEGALE DE CE QUE LE DEPARTEMENT APPELLE « LES ERREURS TECHNIQUES » QUI ONT SUBTILEMENT REMPLACE « LE MINISTRE PEUT PRENDRE DES DECISIONS QUI NE SONTPAS DANS LA LOI » (SIC) !
Cette réponse avait fait frémir tous les membres présents dans la salle (réunion du 05/09/2019 présidée par Mme le Ministre Aminata Mbengue ndiaye). Ce sont des informations d’ordre public et l’inquiétude est grande dans les rangs de tous les professionnels avertis, du fait de ce manque de visibilité sur la ressource et les orientations nouvelles choisies et non partagées par le Département. la profession ne sait pas si ces licences traduisent la volonté de l’état de se désengager par rapport à l’approche mise en œuvre par le PRAO. Cela serait étonnant d’autant qu’une deuxième phase dudit projet PRAO était en cours de finalisation. Cette décision remettrait aussi en cause la lettre de politique sectorielle des pêches (lPS) et les objectifs du plan Sénégal émergent (PSe) qui place la Pêche dans l’axe 1 pour la transformation structurelle de l’économie et la croissance. Serait-elle conséquente d’une nouvelle évaluation par le centre de recherche (CRODT ? la profession interrogera sûrement les différents bailleurs pour connaitre leur position. en effet, si cette décision de mettre, de cette manière, autant de bateaux dans la pêcherie est confirmée, les professionnels industriels en tireront toutes les conséquences.
L’ADUPES
Le projet ADUPES (aménagement Durable des Pêcheries au Sénégal) est un projet de l’etat du Sénégal destiné à introduire une approche nouvelle permettant, je cite : De mettre en place un système de gestion durable de certaines pêcheries (plans d’aménagement de la crevette profonde et du poulpe). De mettre en place un système d’évaluation et d’avis scientifiques sur l’ensemble des pêcheries démersales du Sénégal. L’objectif global est la contribution accrue des pêcheries démersales du Sénégal à une croissance économique durable. Ce projet de 3.279.885.000 Cfa, financé par l’Union européenne pour un montant de 2.623.928.000 Cfa et par l’état du Sénégal pour une contrepartie de 655.957.000 Cfa, se décline en 5 composantes : recherche, amélioration du système de régulation, Communication visible, assistance technique évaluation externe et audit Pour plus de détails, se référer au site web ADUPES. Comme on le constate, ce projet est venu parachever la mise en place d’une gestion rationnelle des pêcheries. C’est à ce titre que la crevette profonde est ciblée comme projet de démarrage sur les espèces suivantes :
- GAMBA
- ALISTADO
En d’autres termes, c’est l’Etat du Sénégal, par le biais du Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime qui a initié et imposé ces plans d’aménagement en créant ce projet
La profession a suivi et accompagné la volonté du gouvernement. Les études menées par le projet ont débouché sur la création de la coopérative de gestion de cette pêcherie (COSECPRO). Cette coopérative dont les membres se partagent selon le décret de mise en œuvre de la cogestion, le quota de crevette profonde fixé chaque année à partir des résultats du groupe de travail qui réunit la recherche scientifique, l’administration des pêches et la coopérative. il est important de souligner que les crevettes profondes comprennent essentiellement les petites crevettes roses (GAMBA ET ALISTADO), des produits qui ne sont quasiment consommés qu’en Espagne, pays de tradition et de pêche de ces espèces. en terme économique on peut parler de monopsone, donc un marché fermé. C’est aussi la raison pour laquelle seules les sociétés mixtes sénégalo- espagnoles sont présentes sur l’exploitation de ce segment de pêche profonde. en plus de contribuer au financement de cette pêcherie, la COSECPRO doit verser au trésor public, pour le compte de la communauté nationale a qui appartient la ressource, une redevance annuelle tirée de l’activité de pêche. C’est le concept de partage de la rente économique.
COMMENT LE MINISTERE DES PECHES ET DE L’ECONOMIE MARITIME PEUT-IL REPROCHER AUX COOPERATEURS CREES SOUS LE COUVERT DE CETTE MEME TUTELLE, LE MONOPOLE DES MEMBRES, SUR LA CREVETTE PROFONDE ? C’EST LE MINISTERE DES PECHES DU SENEGAL QUI EN DECIDE AINSI!
Le Département des Pêches ne serait-il pas en voie de SABORDER SES PROPRES PROJETS sans que les acteurs ne soient informés et sans concertation préalable.
LE REPOS BIOLOGIQUE
Le Sénégal observe depuis 14 ans, un repos biologique appliqué en totalité par la pêche industrielle et de manière épisodique et sélective par la pêche artisanale, sur le poulpe et la crevette. il est temps, après une période aussi longue, de faire une évaluation de cette mesure pour la réorienter ou la supprimer. En effet, les objectifs poursuivis n’ont jamais été clairs car on ne sait toujours pas si l’on cherche à protéger les juvéniles ou les géniteurs. Les mois de repos biologique sont aussi difficiles à cerner pour une pêche multi-spécifique ou beaucoup d’espèces n’ayant pas les mêmes périodes de reproduction, cohabitent dans les mêmes zones. L’observation du repos biologique est de fait, au fil du temps, une mesure cosmétique servant à montrer que le secteur fait des efforts de conservation de la ressource. S’il est vrai qu’on ne peut raisonnablement pas arrêter la pêche artisanale vu son rôle dans l’alimentation de la population, c’est quand même elle qui débarque 90% des captures. le vrai débat, c’est la réduction de l’effort de pêche, d’où l’incompréhension qui subsiste chez les acteurs devant la tendance nouvelle à essayer d’octroyer des licences de pêches pendant que l’immatriculation des pirogues artisanales est stoppée.
LE PAVILLON NATIONAL
Le pavillon est une pièce d’étoffe, aux couleurs de l’état, destiné à indiquer la nationalité. C’est l’expression de la souveraineté nationale par le biais de la nationalité du bateau. Un navire ne peut avoir qu’une seule nationalité. Pour le profane, le pavillon, c’est un titre aussi important que le titre foncier, le bateau étant un prolongement du territoire national. C’est pourquoi en droit, le bateau est aussi appelé « Bâtiment à la mer ». Au Sénégal, pour obtenir la nationalité d’un bateau, il faut se référer à la loi 2002- 22 du 16 août 2002 portant Code de la Marine Marchande, le décret 2004-283 du 18 juin 2009 application du Code de le Marine Marchande. Ces textes ont été complétés par le décret 2009-583 du 18 juin 2009 portant création, organisation et fonctionnement de l’Annam (agence nationale des affaires Maritimes). Le dossier à fournir se compose comme suit : avoir avant toute chose, l’autorisation d’achat et de sénégalisation du navire, délivrée par Mr le Ministre chargé de la Marine Marchande. C’est ce passage obligé que l’on essaie de contourner par la délivrance des promesses de licence, ce qui n’existe pas, sauf erreur de ma part, dans le droit maritime sénégalais. C’est une commodité courante et admise par les autorités qui se sont succédées au Ministère dont relève la Marine Marchande. Fournir un dossier technique et administratif comprenant, je cite : la copie des plans du bateau, le certificat de classification du navire, le certificat de jauge, (par un organisme agréé par l’Annam), le contrat de vente enregistré, la mise à la consommation en douane, le certificat de radiation du pavillon d’origine, le rapport de visite de conformité, l’acte de serment de propriété pour les personnes physiques. Dans le cas des navires étrangers, objet de la contestation des acteurs nationaux quant à leur sénégalisation, il est important de se demander si toutes les pièces et les procédures exigées par la réglementation sont respectées, y compris la vérification qu’au moins 51% des parts des sociétés demanderesses appartiennent à un ou des sénégalais. Je rappelle que pendant les périodes de guerre froide, beaucoup de bateaux de pêche des pays de l’est étaient construits en intégrant la dimension militaire en cas de conflit. C’est dire l’importance du pavillon pour l’état et la Marine nationale. C’est un acte fort de souveraineté. Le Sénégal est un pays en paix mais la guerre déclarée contre le COViD 19 est assez révélatrice que désormais que beaucoup de choses vont changer, doivent changer. Le pavillon étant une chose très sérieuse, son audit est recommandé et de manière périodique, pour s’assurer qu’il est géré de manière rigoureuse et conformément à la loi.
LE CONTROLE DE L’ATTRIBUTION DES LICENCES DE PECHE
Il est grand temps que notre assemblée nationale se saisisse de la question des licences de pêche qui pollue chaque année les relations entre les acteurs et le Ministère en charge du secteur de la pêche. Le poisson est une ressource qui appartient à la nation. Son rôle alimentaire et son caractère épuisable méritent qu’on trouve un modus operandi qui ôte toute suspicion dans l’attribution des autorisations de pêche. Les corps de contrôle, comme l’inspection générale d’état ont aussi un rôle important à jouer dans le contrôle des administrations chargées de la gestion de ces ressources halieutiques. Un nouveau système enlevant la pression exercée sur le Ministre des Pêches en ce qui concerne l’octroi de licences ne doit-il pas être trouvé ? La Commission des licences réformée ne pourrait-elle pas donner un avis contraignant comme plusieurs pays le font ? Le Patronat sénégalais aussi est interpelé pour une plus grande prise en charge des problèmes économiques liés aux ressources naturelles et aux marchés publics en général. Il fait peut-être de son mieux. Cependant, cette situation, si elle n’est prise à bras le corps, finira par détruire nombre d’entreprises et des pans entiers de l’économie de notre pays. De mon point de vue, nous vivons un encerclement économique étranger insidieux dont les conséquences pourraient être désastreuses. La profession a un rôle de veille et d’éveil conformément au statut des associations dont le but est de défendre les intérêts matériels et moraux des membres. A priori, le fait d’alerter passe mal chez la plupart des autorités qui ont dirigé le Ministère de l’économie Maritime. Pourtant c’est une pratique normale dans la Cogestion établie depuis des années comme le mode de bonne gouvernance de la pêche. Si l’on n’y prend garde, nous ferons 20 ans de recul dans la gestion halieutique et perdre de ce fait tous les acquis durement engrangés par toutes les parties prenantes du secteur halieutique et même de la nation toute entière.
EN CONCLUSION
L’état du Sénégal est libre de changer radicalement de politique en matière de pêche. D’une part, en reniant par des services officiels, le gel de l’effort de pêche et le choix de faire de la pêche un secteur orienté en partie vers les exportations. la preuve évidente en est administrée par l’affirmation par une voie autorisée du Ministère des Pêches, lors de l’émission télévisée « JAKARLOO » du 24/04/2020 de la TfM, que les exportateurs METTENT LES DEVISES DE LEURS EXPORTATIONS DANS LEURS POCHES!! Aucune entreprise exportatrice n’a le droit d’encaisser des devises. Celles-ci sont domiciliées et rapatriées via les banques, sur délégation de la Banque Centrale (BCeaO). le compte bancaire de l’exportateur n’encaisse que des francs Cfa ! la Direction des Douanes Sénégalaises effectue chaque année, un CONTROLE QUASI EXHAUSTIF de tous les dossiers d’export domiciliés dans les banques. D’autre part, le second reniement concerne, comme indiqué plus haut, le cas de la crevette profonde avec la mise en place d’un plan d’aménagement. Seulement, et au préalable, les parties prenantes dans ces partenariats définis par l’état, doivent être averties pour que chaque intervenant réaménage ses orientations, ses investissements, sa relation avec son environnement économique, financier et social. La personnalisation du débat n’est pas nécessaire sauf si l’on veut chercher à « NOYER LE POISSON ». Ce survol de quelques aspects de la pêche est destiné à rendre plus lisible les actes qui sont posés et ceux qui vont surement l’être dans les jours à venir. Le citoyen doit être informé de ce qui se passe sur la gestion des ressources nationales, dont celles halieutiques convoitées actuellement par plusieurs pays. Le poisson n’a jamais perdu son appellation d’or bleu même s’il ne nourrit plus correctement une partie de la population et un nombre important de pêcheurs et d’acteurs. Le combat que mènent certains acteurs ne doit pas être perçus comme une lutte de privilèges pour une corporation, encore moins contre un Ministre de la république. C’aurait été le cas, la profession n’aurait pas de divergences avec la tutelle.
En effet, il était plus simple pour ceux dont la vocation est la création de richesse, de s’allier avec les décideurs pour tirer le maximum de profit sur les ressources nationales. LE POISSON EST UNE RICHESSE QUI APPARTIENT A TOUS LES SENEGALAIS. TOUS LES CITOYENS DOIVENT DEFENDRE SA PRESERVATION POUR LE BIEN DE LA NATION ET DES GENERATIONS FUTURES. LE PAVILLON NATIONAL EST AUSSI LE SYMBOLE D’APPARTENANCE A UNE SOUVERAINETE MARITIME. IL NE DOIT PAS ETRE BANALISE OU SUSCITER DES SUSPISCIONS DE COMPLAISANCE. « LA MER NOUS EST PRETEE » !
FAUT-IL FERMER LE CESTI ET LAISSER L’ANARCHIE ET LA MEDIOCRITE DETRUIRE LE JOURNALISME
En écoutant ce week-end le journaliste présentateur de la revue de presse d’une célèbre radio de la place, j’ai été envahi par la colère, l’indignation et la stupéfaction!
En écoutant ce week-end le journaliste présentateur de la revue de presse d’une célèbre radio de la place, j’ai été envahi par la colère, l’indignation et la stupéfaction! Oui, j’ai été très indigné. C’est la raison pour laquelle je voudrais saisir l’occasion de la Journée Mondiale de la Presse célébrée le 3 mai dernier à travers le monde, pour interpeler les patrons de presse, les journalistes professionnels et les usagers de la presse en général sur cette propension de certains de leurs confrères à transformer en forum folklorique et concours de clowneries, les techniques d’information et de présentation de la revue de presse (Rp).
Comme le savent tous les professionnels, la revue de presse est un outil de veille de la presse consistant en la compilation puis l’analyse des articles saillants parus dans les journaux. Elle consiste à reprendre une partie des articles ou des informations publiées et dont des tiers sont propriétaires. après ce bref rappel que les journalistes professionnels connaissent sûrement mieux que moi, je voudrais revenir sur ma peine et mon indignation du week-end, causées par cette maladroite théâtralisation des revues de presse (Rp), au moment où notre peuple inquiet et désemparé est confiné un peu partout et s’organise avec sérieux et détermination, pour combattre Coronavirus, ce fléau mondial qui, comme par hasard, a choisi comme première victime au Sénégal, un brillant journaliste de renommée mondiale, je veux nommer Mababa Diouf, plus connu sous le nom de Pape Diouf (Qu’allah (SWT) Soit Satisfait de lui)! Il me faut préciser que j’avais fait ce constat il y a quelques semaines et m’étais empressé de dénoncer ce manque de sérieux et cette «folklorisation» de la Rp par ce journaliste, auprès d’un des responsables du groupe de presse qui l’emploie. Après les assurances qui m’ont été données, j’avais cru que l’incident était clos.
C’est seulement le week-end dernier, qu’à ma grande surprise, je me suis rendu compte que ce fameux journaliste a continué ses chansons et autres modulations et contorsions vocales inopportunes et ridicules, en parlant de la pandémie du Covid 19 et son cortège de morts et de malades à travers le monde! Ce garçon a donc persisté et signé au moment où notre pays vit dans l’angoisse et le désarroi, une épreuve tragique!! il est véritablement temps que les patrons de presse mettent fin à cette inélégante et inopportune «folklorisation» de l’information en général, de la revue de presse en particulier, surtout en ce temps de «guerre» et de «crise profonde»! le cas de ce journaliste qui m’a mis en colère n’est pas isolé du tout! Je ne saurais me priver de dénoncer une autre «revue de presse» comique dans un autre groupe médiatique!
D’ailleurs, depuis très longtemps, je me suis gardé d’écouter cette «revue de presse» bruyante et folklorique à tout point de vue. En fait, je ne l’écoute qu’en cas de raisons indépendantes de ma volonté, car comme le dit Wolof ndiaye, «l’oreille n’a pas de couvercle (nopp amul kubéer)». le présentateur attitré de cette Rp semble toujours hurler, au lieu de parler sereinement et respectueusement aux auditeurs, comme le faisait jadis avec élégance, le grand Gabriel Jacques Gomis, pionnier de la revue de presse au Sénégal et les autres journalistes comme Martin Faye, Djadji Touré et tant d’autres. Ce présentateur dis-je, nous tympanise et nous impose chaque matin ses hurlements désagréables et intempestives qui nous agressent et nous torturent... le comble du mal est que la plupart des correspondants régionaux des radios et télévisions jouent eux-aussi, leur partition de comédie, de fantaisie vocale et de folklore en donnant les informations quotidiennes régionales! la grande gueule ne fait le bon journaliste!
En vérité, tout cela n’honore pas la Presse sénégalaise qui, il faut l’avouer, semble de plus en plus sombrer dans les abîmes de la médiocrité, en tournant le dos au Sérieux, à l’éthique et à la Déontologie dans l’information et la communication! A défaut de voir l’état et les patrons de presse prendre leurs responsabilités par des mesures vigoureuses pour mettre un terme à ce laisser-aller regrettable, j’en suis arrivé à me poser la question de savoir s’il ne faudrait pas supprimer purement et simplement le Cesti et autres centres de formation de journalistes et laisser les «usurpateurs» et les «intrus» dans la profession, régner en maîtres et continuer à dénaturer les sciences et techniques du journalisme que le Cesti enseigne au Sénégal depuis 1965. Il convient de rappeler que ce fleuron que constitue le Cesti a été créé par le gouvernement du Sénégal avec l’appui de l’Unesco et des coopérations canadienne et française. Sa mission consiste à recycler les journalistes et à former des bacheliers et licenciés au métier de journaliste.
À mon avis, le métier de journaliste, c’est du sérieux. Ce n’est guère du Taf yëngël (bricolage). L’amateurisme n’y a pas sa place. C’est l’occasion pour moi de rendre un hommage à des ténors journalistes de talent et de référence comme Alassane Ndiaye Allou, Tata Annette Mbaye Derneville, Ibrahima Dème, Djibril Bâ, Pathé Fall Dièye, Abdoul Magib Sène, Ahmet Bachir Kounta, Abdoulaye Diaw (la bibliothèque du sport), Djadji Touré, Alioune fall, Amadou Hanne Tounkara, Aly Kheury Ndao, Bara Diouf, Alé Ndao, Golbert Diagne, Mbaye Sidy Mbaye, Sokhna Dieng, Elisabeth Ndiaye, Ndiaye Mody Guirandou, Sada Kane et tant d’autres qui, ont écrit les plus belles pages du journalisme du Sénégal indépendant.
Face à cette préoccupante situation dans laquelle des usurpateurs confisquent inexorablement le métier des professionnels qualifiés, je souhaite une vigoureuse intervention de l’état, pour mettre un terme à l’anarchie! Je voudrais également inviter le Président Babacar Diagne et le Cnra à prendre en charge ce regrettable phénomène qui dénature les techniques et les sciences qui caractérisent les métiers du journalisme professionnel. le Comité d’Observation des règles d’éthique et de Déontologie (COreD) est appelé à jouer pleinement et avec fermeté son rôle d’autorégulation. Le Synpics (Syndicat Professionnel information et Communication Sénégal) ne saurait occuper une position de figurant bien entendu! Je fais également appel aux sages gardiens du journalisme conservateur des valeurs anciennes de l’éthique et de la déontologie. il s’agit de: Babacar Touré, Babacar Diagne, Ndiaga Sylla, laye Bamba Diallo, Abdou Latif Coulibaly, Pape Samba Kane, Marcel Mendy, Mamadou Oumar ndiaye, Mamadou Amate, issa Sall, Pape amadou fall, Jean Meissa Diop, Elhadj Kassé, Mamadou Kassé, Anne Marie fall, Ndèye Rokhaya Mbodj, Sokhna Dieng Mbacké, Georges Nesta Diop, Mansour Dieng, Kadialy Diakité et j’en oublie certainement... Je voudrais terminer, en rappelant que la presse, c’est du SERIEUX en lettres majuscules! Un journaliste n’est pas n’importe qui. il n’est surtout pas un clown! Il est en principe, une grande Dame ou un grand Monsieur, toujours honorable, intègre et respectable! Il est toujours bien habillé! la présence et l’action du journaliste sont toujours indispensables dans toutes les grandes démocraties du monde! il convient alors de rappeler que la comédie est un art qui a son rôle et son contexte. le journalisme est une «technique» et une «science». Il a donc son rôle et son contexte. Que chacun joue son rôle et garde bien son troupeau et le tour est joué! Qu’allah (SWT) Maitre des cieux et de la Terre garde le Sénégal et le protège contre les mauvaises pratiques et les maléfices du COViD 19!
Moumar Guèye
Écrivain,
Président du Centre PEN Sénégal. Grand-Croix de l’Ordre du Mérite. Email: moumar@orange.sn
Par Association Prune Belly Sénégal
LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Depuis la montée de l’épidémie du COVID-19, les enfants n’arrivent à être suivis correctement : avec l’état d’urgence, ils ne peuvent plus accéder aux unités de soins de Diamniadio et Albert Royer
Association Prune Belly Sénégal |
Publication 05/05/2020
Monsieur le Président,
En date du 11 avril, l’association Prune Belly Sénégal, qui regroupe les parents d’enfants souffrant du Syndrome de Prune Belly, avait déposé au bureau du courrier de la Présidence de la république un mémorandum faisant état de la gestion des enfants en cette période pandémique du COViD 19.
Nés avec une malformation qui leur affecte presque tous les viscères, ces enfants qui associent une aplasie des muscles de la paroi abdominale avec des anomalies obstructives basses du tractus urinaire avec une méga-vessie associée à une cryptorchidie bilatérale sont souvent malades et ont besoin d’un suivi médical strict pour leur éviter une insuffisance rénale. Ils sont souvent sujets à des infections urinaires et mis sous antibiotiques et leur traitement est seulement chirurgical. raison pour laquelle nous nous sommes regroupés en association pour mieux gérer la maladie de nos enfants et nous entraider mutuellement dans la prise en charge. Nous avons des enfants malades dans plusieurs localités du pays (Thiès, Mbour, Kaolack, Louga, Touba, Niakhar, Ziguinchor, St louis) et ces enfants sont suivis par les services de chirurgie pédiatrique des hôpitaux Albert Royer et Diamniadio exceptés les enfants habitant à Ziguinchor. Cependant depuis la montée de l’épidémie du COVID 19, les enfants n’arrivent à être suivis correctement : avec l’état d’urgence, ils ne peuvent plus accéder aux unités de soins de Diamniadio et Albert Royer, les autorités qui délivrent les autorisations spéciales leur sont inaccessibles.
Ils sont obligés de se contenter des points de prestation de santé de proximité où la majorité des prestataires ne sont pas familiers au syndrome de Prune Belly. avec le confinement, l’association qui soutient tous les parents d’enfants et gère les frais d’hospitalisation, d’analyses et de radiographies de ses membres n’a pas pu organiser son gala annuel de bienfaisance pour la recherche de fonds et est par conséquent déficitaire. la plupart des enfants qui ont des troubles intestinaux ont un régime spécial mais ne sont malheureusement pas pris en compte dans la distribution de vivres de soudure.
C’est pourquoi, Monsieur le Président, nous vous adressons cette correspondance pour une meilleure prise en compte des malades avec des pathologies évolutives en général et des enfants atteints du syndrome de Prune Belly en particulier et proposons comme solutions : le renforcement des points de prestation en médecins chirurgiens pédiatriques ; la gratuité des examens biologiques et des radiographies des enfants ; la subvention de l’antibiothérapie ; la dotation en produit lactés pour ces enfants ; la facilitation de la délivrance des permis de circulation aux malades.
Par ailleurs, la plupart des femmes de notre association sont sans revenus et certaines sont des femmes abandonnées et leurs enfants vivent dans des foyers monoparentaux. Notre pays devrait penser à faire parrainer de manière pérenne ces enfants, du moins jusqu’à leur majorité avec le concept « Un enfant, un parrain ».
Nous nous sommes tant bien que mal débrouillées pour faire face aux exigences de la maladie de nos enfants mais, à l’heure actuelle, l’association Prune Belly Sénégal fait appel à vous et aux autorités sanitaires pour qu’aucun enfant ne décède de Prune Belly. Nos félicitations pour le combat mené dans la gestion du COViD 19, tous ensembles pour son éradication totale. Nous Sommes rares mais nous ne désespérons pas !!!
EXCLUSIF SENEPLUS - La société africaine reconnaissante du Nom leur tend les bras par fidélité ou par respect. Et se montre généreuse en ouvrant son cœur à des fils indignes au nom d’une continuité par le sang de vertus paternelles
En ouvrant ses mains et son cœur à des fils indignes
Au nom d’une continuité par le sang de vertus paternelles
Que des usurpateurs de Nom n’ont point hérité
On leur tolère tous les excès
Ils bravent tous les interdits
Autour d’eux se rallient naïfs profiteurs et jouisseurs
Que le Nom attire et leur sert de cotte de mailles
Pour s’affranchir du devoir et de la responsabilité
Les Fils de…. sont putrescents
Ils sentent l’argent des autres
Ils sentent la chair fraîche de leurs nuits charnelles
Ils sentent les effluves de l’alcool et des herbes nocives
Qui noient leur esprit dans un bain de chloroforme
Ils sont tout ce que l’Afrique de nos pères et de nos Dieux exècre
L’argent hérité ou volé instrument de jouissance
Un air impur qui pollue leur esprit
Et crée un nuage opaque
Dans lequel ils perdent toute lucidité
Leurs parents présents ou disparus
Souvent effrayés par l’horreur du film que joue leur progéniture
Souffrent en silence les sachant coupables
Mais pleurent leur innocence et invoquent la fatalité
Ils souffrent de leur Nom bafoué
Jeté aux orties par une presse et des réseaux déchaînés
Ils souffrent du sang indigne qui nourrit leurs veines
Et jette un doute sur la pureté de leur lignage
Ils souffrent des compromissions et des indignités
Qui les force à venir à genoux implorer une faveur ou un pardon
Ils souffrent d’un au-delà où il n’y a ni Roi ni Riche ni Élu
Et où seuls comptent les actes de chacun
Ils souffrent de se voir quitter cette terre
Laissant derrière eux des fils sans Nom
Ils souffrent du temps et de l’oubli
Qui auront effacé leur œuvre sur cette terre d’Afrique
Pendant que leurs descendants sans repères errent anonymes dans la cité
Les Fils de… vivent l’instant présent
Ils ne se reconnaissent ni dans le passé ni dans le futur
Ne connaissent ni leur histoire ni celle de leurs parents
Qui, partis de rien sont arrivés très loin très haut
Par le travail les sacrifices et les vertus
Imposent le respect par leur vécu et leur œuvre humaine ou sociale
Les Fils de…. sont ces prédateurs des palaces d’Afrique et d’Occident
Mais aussi les hôtes privilégiés des cours d’Orient
Pour y vivre les contes des mille et une nuits
Et forgent malgré eux tous les clichés négatifs
Qui nous mettent en colère
Ils ont le verbe haut
L’allure négligée débonnaire ou sophistiquée jusqu’au ridicule
Drapés d’une sensibilité à fleur de peau
Ils dépensent sans compter une fortune mal acquise
Et se nourrissent des verbes Avoir et Être le Fils de…
Ils entraînent dans leur descente aux enfers
Les fils et les filles d’honnêtes gens
Qui le temps d’une ultime soirée d’une tragédie programmée
Ont manqué de discernement et de caractère
Et finissent tous en faits divers
Comme le peuple des Fils de…personne
Afrique des valeurs de l’Homme et de la Dignité
Retiens tes enfants
Ils sont devenus fous
Réveille de leur mutisme leur cécité et leur surdité
Des parents égarés dans le tourbillon de la vie
Et donne aux Fils de….
Un Prénom dont ils seront dignes et Fiers
PAR Marie-Roger Biloa
LA VIOLENCE SOCIALE D'UNE MORT SANS FUNÉRAILLES
Chez nous, le dernier voyage n’est pas une aventure solitaire. La meilleure collègue de bureau ne s’éclipse pas sans crier gare, comme en France, réapparaissant 48 heures plus tard pour révéler sous l’insistance qu’elle était enterrer son père
Le car filait vers l’Ouest du pays et aurait pu ressembler à tous les autres – sauf qu’il était moins bondé que d’habitude et n’excédait pas la vitesse autorisée. Il est néanmoins tombé dans les filets du contrôle du trafic interurbain, mis en place par le gouvernement pour freiner la propagation du Covid-19 dès les premiers décès dans les grandes villes. Sur le porte-bagages, au milieu des sacs de vivres et des valises, la gendarmerie fera une macabre découverte: un cadavre dissimulé dans un matelas de fortune…Sa famille essayait ainsi de soustraire cette victime du Coronavirus à un enterrement de paria, à la sauvette et/ou dans une fosse commune. Fini le rêve d’obsèques traditionnelles dans leur village de la région de Dschang. Tous les passagers du bus placés en quarantaine, les autorités ont inhumé le défunt « au plus vite », a-t-on appris…
C’est précisément de sa quarantaine que s’est échappé un autre malade du Covid-19 de retour de l’étranger. Intercepté à bord d’un bus en route pour son Ngaoundere natal, au nord du pays, l’homme a dû reprendre la route en sens inverse, avec les cinquante autres voyageurs, pour un strict confinement à Yaoundé. Il dit avoir voulu mourir chez lui.
Ces deux cas nous racontent certes l’ignorance face à un mal nouveau et terrifiant, l’irresponsabilité individuelle envers la communauté, tout autant que la réalité des sentinelles publiques. Mais ils pointent avant tout l’étendue de la violence sociale que représente une mort sans funérailles dans une société qui, au fil des ans, a transformé un moment de recueillement spirituel et de saine convivialité en grand show morbide et dispendieux.
Je comprends d’autant mieux le désarroi des proches des victimes du Coronavirus, privés de deuil, injustement stigmatisés et subissant des traumatismes qui touchent au sacré. Est-ce vraiment justifié? Dans le très utile point quotidien, fait à la TV par les autorités médicales, on nous expliquait l’autre jour que les corps sont enveloppés dans une housse hermétique comportant simplement le nom et la date du décès, puis enterrés dans la même commune. Pourquoi ne pas les remettre alors aux proches qui le souhaitent, dans des cercueils désinfectés et scellés, sans danger de contagion pour autrui, avec un délai d’inhumation prescrit ? Quelle est la part d’hystérie collective dans ces procédures escamotées? En France, où l’on fait pareil, des soignants ont été régulièrement menacés de mort par des voisins leur enjoignant de déménager pour ne pas les infecter…
Il y a donc urgence à revenir à la raison – non sans tirer des leçons existentielles d’une crise sans précédent qui passe nos habitudes au tamis de l’essentiel, résumé dans la détresse des ces gens simples privés de deuil. A savoir : préserver la dignité des défunts et bénéficier du réconfort de la communauté. Chez nous, en effet, le dernier voyage n’est pas une aventure solitaire. La meilleure collègue de bureau ne s’éclipse pas sans crier gare, comme en France, réapparaissant quarante-huit heures plus tard pour révéler sous l’insistance qu’elle était enterrer son père. C’est tout juste si elle n’ajoute pas que cela ne vous regarde pas…
Accompagner dignement. Être entouré. La sobriété de cette double attente contraste dramatiquement avec les pratiques boursouflées qui se sont développées dans nos contrées, accablant les familles de fardeaux supplémentaires insensés et se muant en étalement des vanités, en plus de devenir des moments de paralysie sociale qui dévorent systématiquement une partie de la semaine, tandis qu’il est imposé aux endeuillés d’entretenir et nourrir une foule exigeante et prête à condamner la « pingrerie ». Le plus étrange? Tous s’en plaignent mais s’y contraignent.
Combien de proches ne survivent, non pas au décès de l’être aimé, mais à l’épuisement physique et financier dû au marathon funéraire? Nous connaissons tous des situations absurdes de culte de la mort au détriment de la vie; je pense à ce jeune confrère retrouvé mort avec une ordonnance contre le paludisme en souffrance au chevet de son lit. Ses médicaments auraient coûté une broutille; ses obsèques ont réuni des millions de francs CFA.
« Nouveaux Débuts ». Le mot « crise » chez les Chinois signifie à la fois « danger » et « opportunité ». Le Covid-19 se révèle une véritable épreuve du dépouillement et offre dans ce domaine aussi l’occasion historique d’amorcer la décrue. De desserrer l’étau de « coutumes » despotiques pour innover. Et si pour témoigner notre attachement aux défunts, on les transformait en vecteurs d’une vie augmentée? En réalisant une action ponctuelle en leur nom, visant à améliorer un ou plusieurs sorts derrière eux, inspirée par leurs personnalités et aspirations, des besoins de leur environnement ? Du geste le plus modeste aux projets carrément ambitieux, la palette est infinie. Planter un arbre fruitier; apporter à manger à des nécessiteux ; organiser une fresque murale pour embellir une cour d’école et, qui sait, susciter des vocations artistiques; envoyer un groupe de jeunes en colonie de vacances dans une autre région du pays pour renforcer la cohésion nationale… Annoncé pendant le deuil, l’objectif identifié bénéficierait de dons bénévoles, et des économies réalisées sur les banquets et le retour à la sobriété. Pour Manu Dibango, première vedette internationale victime du Coronavirus, inhumé dans la plus stricte intimité en France, l’idée est toute trouvée: Soul Makossa Man a toujours voulu créer au Cameroun une académie de musique… Nous voilà dans le concret. Un défi lancé à tous ses amis…
«LES HOPITAUX, PARENTS PAUVRES DE LA LUTTE CONTRE L’EPIDEMIE»
C’est la conviction de l’anesthésiste réanimateur, Dr Mamadou Mansour Diouf qui réside en France.
«Le parent pauvre de cette épidémie du Covid-19 va être les hôpitaux parce que les structures de santé ne vont pas bénéficier des fonds issus de cette catastrophe sanitaire». C’est la conviction de l’anesthésiste réanimateur, Dr Mamadou Mansour Diouf qui réside en France.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le médecin sénégalais établi en France est d’avis que l’équipement des structures sanitaires du Sénégal est plus qu’une urgence et l’argent de « Force Covid-19 » devrait servir de cela. «Il ne reste que de noms des services de réanimation au Sénégal mais il n’y pas d’équipements, j’ai travaillé dans beaucoup d’hôpitaux du pays. Au lieu de prendre tous ces milliards et équiper les structures de santé, on est en train d’acheter du riz et de le distribuer aux populations. Sauf que ce riz, on le mange et c’est fini ! Alors que même après le covid-19, il y’aura d’autres maladies», a déclaré Dr Mamadou Mansour Diouf.
Allant plus loin, il soutient même que le fait de payer des hôtels pour la mise en quarantaine des cas contacts est «insensé». «Prendre des gens aux frais du contribuable, les mettre dans un hôtel, tous frais payés pendant 14 jours, personne ne peut justifier cela», martèle Dr Mamadou Mansour Diouf. Etayant ses propos, l’anesthésiste réanimateur cite le cas de certains pays touchés par la pandémie du covid19. «Dans tous les pays, on confine les gens testés positifs qui ont des formes bénignes, chez eux, en leur édictant les consignes jusqu’à ce qu’ils se rétablissent, ce n’est qu’au Sénégal seulement qu’on confine des gens dans des hôtels en dépensant beaucoup d’argent», soutient Dr Mamadou Mansour Diouf.
Crachant toujours ses vérités aux autorités sénégalaises, il dira : «Vous avez réussi à mettre la psychose dans la tête des gens à travers les cas communautaires, une création qui n’a aucun sens d’ailleurs. Les gens assimilent maintenant un cas communautaire à la mort et ça n’a pas de sens». «Pendant ce temps, quand le Pr Moussa Seydi a parlé du dénuement le plus total du service de réanimation de Ziguinchor, on lui dit que «le linge sale se lave en famille». Mais, c’est un secret de polichinelle. L’argent doit service à équiper les structures sanitaires et les masques vont tomber», dixit l’anesthésiste réanimateur.
LE COVID-19 MET À NU LES HÔPITAUX
Deux mois à peine après son immixtion sur le territoire national, le Covid-19 a réveillé les vieilles tares d’un système sanitaire que les acteurs comme les patients ou leurs accompagnateurs n’ont cessé de déplorer.
Deux mois à peine après son immixtion sur le territoire national, le Covid-19 a réveillé les vieilles tares d’un système sanitaire que les acteurs comme les patients ou leurs accompagnateurs n’ont cessé de déplorer. Faiblesse du plateau technique, difficultés d’accès aux intrants et/ou matériels de soins, besoins de formation des personnels, manque de spécialistes…Bref, tout un magma de contre-productivités que le nouveau coronavirus a mis à nu. A travers un round up séquentiel, Sud Quotidien livre par jets un aperçu de la situation générale des Centres hospitaliers régionaux au Sénégal, en temps de Covid-19, en commençant par les disparités de prise en charge au plan national avec Dakar qui concentre tous les moyens et équipements et des régions, parents pauvres de riposte, à l’instar de Saint-Louis (Nord) et Sédhiou (Sud).
COVID 19 – DISPARITES DE LA PRISE EN CHARGE AU PLAN NATIONAL : Quand Dakar concentre… équipements et moyens !
L’épidémie du nouveau coronavirus dévoile les tares des structures sanitaires du Sénégal. Elle exacerbe les disparités sévères entre Dakar et les autres régions, en termes d’équipements et de personnels. Suffisant pour justifier l’alerte du Pr. Moussa Seydi sur l’état d’inertie du service de réanimation du centre de traitement de Ziguinchor. Une sortie qui a froissé certaines autorités du département de tutelle, en l’occurrence le directeur du cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Aloyse Waly Diouf. Pourtant, sur 845 malades recensés à la date d’hier, lundi, 505 sont hors de la capitale..
L a pandémie du nouveau coronavirus a mis en lumière la fragilité du système de santé de plusieurs pays du monde. C’est le cas au Sénégal , avec notamment les révélations du Pr. Moussa Seydi sur l’état moribond du service de réanimation du centre de traitement de Ziguinchor. Les inquiétudes tournaient autour du nombre de lits disponibles dans les hôpitaux, mais aussi du nombre de respirateurs en réanimation pour les cas graves de la maladie. A la date d’hier, lundi 4 mai 2020, force est de constater que la capitale abrite la majorité des hôpitaux de niveau 3, les districts les mieux équipés, les personnels les plus qualifiés au détriment des autres régions du pays. Elles doivent de surcroit se plaindre pour pouvoir rentrer en possession des équipements de protection contre le Covid-19, comme en témoignait le médecin-chef du district sanitaire de Bignona, Dr Tito Tamba. Début avril, le professeur Mamadou Diarra Bèye, urgentiste réanimateur et directeur du Samu national, avait indiqué : « le Sénégal avait pris les devants au début de la pandémie en aménageant plus de 50 lits pour les cas qui nécessiteront une réanimation. D’emblée, 56 lits ont été préparés et dégagés pour répondre à cette riposte. Et ces lits sont répartis à Dakar dans différents hôpitaux, d'abord au niveau de l'hôpital Fann où on a le centre Cuomo et où on a pris en charge nos deux patients dont les cas se sont aggravés ».
Ni Ziguinchor ni Thiès, entre autres régions, n’avaient bénéficié au moins d’un (1) lit en réanimation. Le 9e décès dû au Covid-19 survenu dans la cité religieuse de Touba serait d’ailleurs dû en partie à l’absence d’un respirateur. Le même constat était établi dans plusieurs autres régions du pays. Concentrant presque tous les équipements, la région de Dakar est le principal centre de soin pour les cas graves. Avec toutes les conséquences négatives que peut entrainer ces graves disparités pour la prise en charge des malades sur l’ensemble du territoire national.
LE TOUR DE PASSE-PASSE DU MINISTERE DECRIE
1,400 milliard ! C’est le montant alloué à la presse sénégalaise par l’Etat en 2020. Une aide qui est passée du simple au double mais dont la répartition divise encore les acteurs du secteur.
1,400 milliard ! C’est le montant alloué à la presse sénégalaise par l’Etat en 2020. Une aide qui est passée du simple au double mais dont la répartition divise encore les acteurs du secteur. Ce, à cause d’une opacité savamment entretenue par l’Etat, via le département de la communication qui refuse de publier l’arrêté de répartition mais aussi, les différents ayants droit. Un flou artistique qui a poussé le groupe D-Média à refuser de réceptionner son chèque. Au niveau du Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse (CDEPS), on dénonce les conditions de cette attribution, alors que le Synpics plaide la mise en place d’un fonds d’appui.
D-MÉDIA CRACHE SUR 30 MILLIONS ET EXIGE LA «PUBLICATION DES BÉNÉFICIAIRES ET DES MONTANTS ALLOUÉS»
Le groupe D-Média sonne l’alerte ! Son Président Directeur Général, Bougane Guèye Dani a craché sur les 30 millions que l’Etat a octroyés à son groupe dans la répartition de l’aide à la presse. Dans un courriel adressé au Président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse (CDEPS), Mamadou Ibra Kane, dont Sud Quotidien a reçu copie, M. Guèye déclare que «le Groupe Dmédia (Zik Fm, Sen Tv, Tribune et actunet) ne peut récupérer un chèque dont il ignore les conditions de répartition de l’enveloppe globale estimée à 1.400.000.000 F CFA». Et d’ajouter : «pour plus de transparence dans cette affaire d’aide à la presse, nous demandons la publication des bénéficiaires et des montants alloués aux différents organes de presse». Et M. Guèye de rappeler que, Dmédia, «c’est une radio, une télévision, un quotidien, un site web et 5 stations régionales pour plus de 400 agents».
LE CDEPS DÉNONCE LES «CONDITIONS D’ATTRIBUTION»
Le Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse (CDEPS) qui était pourtant à l’origine de l’augmentation de l’aide à la presse du simple au double, semble groggy de la suite donnée à la distribution de cette aide allouée aux médias. Son président Mamadou Ibra Kane que nous avons joint au téléphone déclare : «nous dénonçons les conditions de l’attribution de l’aide à la presse, qui comme d’habitude n’a pas encore respecté toutes les règles de transparence». Pourtant rappelle-t-il, «nous avons fait accepter au Président de la République, la définition des critères de la répartition ; d’un arrêté de répartition pour qu’on sache qui a reçu quoi, combien et pourquoi. Hélas, le ministre (Abdoulaye Diop) a refusé toutes les conditions». M. Kane de rappeler le différend qui avait opposé le groupe Walfadjiri à l’ancien ministre Bacar Dia devant le Conseil d’Etat. La chambre administrative avait donné raison au groupe de Sacré Cœur.
«L’URGENCE, C’EST LE FONDS D’APPUI ET DE DÉVELOPPEMENT DE LA PRESSE»
Interpelé, le Secrétaire général du Synpics déclare : «l’urgence pour les travailleurs des medias est que le Fonds d’appui et de développement de la presse voit le jour. Ce fonds qui devra être managé par une entité autonome mettra en application les critères légaux». De plus, soutient Ahmadou Bamba Kassé, «c’est avec ce fonds que les mutations attendues dans le secteur des medias seront réalisées. Les entreprises seront accompagnées pour atteindre leur autonomie financière si les projets éditoriaux et financiers qui les sous-tendent sont viables. Sinon elles devront disparaître». Rappelons qu’aucun ministre, depuis 2012, n’a rendu public l’arrêté de répartition. Le dernier a l’avoir fait c’était Cheikh Ahmadou Bamba Dièye. Or, c’est une obligation légale. Hélas, cette fois-ci encore, le ministre a violé deux directives du chef de l’Etat. A savoir que «les acteurs soient impliqués dans le dispatching» ; que «le ministre produise un arrêté de répartition» (même si la loi qui l’y obligeait est devenue caduque depuis l’avènement du code de la presse). Par ailleurs, il faut aussi noter que cela fait deux ans et 11 mois que le décret qui doit rendre ce fonds effectif est dans le circuit. N’est-il pas temps que les instructions présidentielles afférentes à ce décret soient mises en pratique ?