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27 septembre 2025
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QUI A DESSINÉ LES FRONTIÈRES DE L'AFRIQUE ?
Tracées à l’issue de la Conférence de Berlin – du 15 novembre 1884 à Berlin au 26 février 1885 –, ces démarcations correspondaient davantage aux ambitions hégémoniques des puissances européennes qu’aux identités et solidarités des populations locales
Le Monde Afrique |
Emile Costard |
Publication 16/07/2020
Plus de trente-deux conflits territoriaux ont éclaté en Afrique entre 1974 et 2002, ce qui en fait le continent le plus affecté par ce type de conflits. Ces nombreuses tensions transfrontalières depuis les indépendances s’expliquent par l’artificialité des frontières africaines, largement héritées des partages coloniaux datant du XIXe siècle.
Tracées à l’issue de la Conférence de Berlin – du 15 novembre 1884 à Berlin au 26 février 1885 –, ces démarcations correspondaient davantage aux ambitions hégémoniques des puissances européennes qu’aux identités et solidarités des populations locales. Aujourd’hui, 87 % de la longueur des frontières du continent, soit 70 000 km sur un total d’environ 80 000 km, selon les calculs du géographe Michel Foucher, sont le résultat de cette histoire coloniale.
Le Monde Afrique vous propose un décryptage en cartes du tracé des frontières africaines.
Cette vidéo a été conçue dans le cadre de la parution du hors-série L’Atlas des Afriques, réalisé par les rédactions de La Vie et du Monde Afrique vendu en kiosques et sur la boutique en ligne du Monde.
UN GOUVERNEMENT DE MISSION POUR LA RELANCE ECONOMIQUE
Demander la suppression du HCCT et du CESE est purement un argument populiste - Les leçons de l’IGE sont en train de se transformer en cours de bonne gouvernance, sans effet - ENTRETIEN AVEC CHEIKH DIALLO
Docteur en Sciences politiques et expert en communication, Cheikh Omar Diallo est également le Directeur de l’École d’Art Oratoire et de Leadership. En sa qualité d’enseignant-chercheur et d’analyste politique, il s’est prêté à nos questions relatives aux sujets brûlants de l’actualité nationale.
On parle avec insistance de l’imminence d’un remaniement ministériel. Mais avant, quelle lecture faudrait-il faire de l’actuel gouvernement ?
Premier constat d’évidence : le gouvernement Macky Sall - c’est le lieu de le dire, puisqu’il n’y a plus de Premier ministre - est composé de 33 ministres et de 3 secrétaires d’État. Il a battu le record de longévité. En 8 ans de pouvoir, le chef de l’État a opéré 10 remaniements ministériels et réaménagements techniques et a effectué un turn over d’environ 100 ministres. Globalement, il procède à des changements légers ou partiels tous les 8 à 9 mois. Et le gouvernement actuel, en 15 mois, a largement dépassé « le temps critique » du fait sûrement du confinement.
Deuxième constat. Le président Macky Sall a placé sa confiance dans un noyau dur, un carré de fidèles, une short-list de 10 figures emblématiques qui habitent depuis 7 à 8 ans dans tous les gouvernements successifs. Ils sont dans le deep state (Etat profond). Ce sont, dès 2012, Abdoulaye Daouda Diallo, Aly Ngouille Ndiaye, Mariama Sarr, Serigne Mbaye Thiam, Omar Guèye et Aminata Mbengue Ndiaye - jusqu’à son départ pour la présidence du HCCT (Haut Conseil des Collectivités Locales). Et depuis 2013, on compte Amadou Ba, Sidiki Kaba, Alioune Sarr et Oumar Youm. Tel est le top 10 de l’échafaudage gouvernemental.
Troisième constat. Dans cette short-list, des hommes-clés comptent certainement sur le marché électoral, mais, ils ne pèsent pas vraiment, si l’on se réfère aux dernières élections. Ce sont des piliers du gouvernement, mais ils ne sont pas encore des poids lourds électoraux ; sauf relativement les maires Aly Ngouille Ndiaye, Mariama Sarr, Omar Gueye, Oumar Youm et Alioune Sarr. N’oubliez pas que les locales sont prévues, au plus tard, le 28 mars 2021. A cet édifice institutionnel, il faut ajouter les deux grandes révélations de l’année : Amadou Hot, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération et Abdou Karim Fofana, ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène.
Après cet éclairage, qu’est-ce qui pourrait justifier un éventuel remaniement ?
Avec Macky Sall, il ne faut jurer de rien. Je crois le connaître un peu, depuis bientôt 20 ans. Auprès de lui, on n’impose pas, on expose. Avec lui, il ne faut pas dire : « allez-y ! » il faut dire « allons-y ! ». Et puis, c’est lui le maître du calendrier. Le momentum c’est lui ! Et personne d’autre ! Alors, toutes les options sont sur sa table. Plusieurs schémas : léger lifting ; changement profond ; gouvernement de combat et de mission pour la relance économique ; équipe recentrée ; gouvernement d’ouverture ; gouvernement d’unité nationale ou d’union nationale. Réservé mais pas cadenassé, autoritaire mais pas arbitraire, Macky Sall est un chef d’État indéchiffrable. Et personne ne sait mieux que lui ce qu’il faut pour accéder à la fonction ministérielle. Le peu que j’en sais pour avoir été dans l’arrière-cuisine de quelques remaniements sous le président Wade, c’est que des calculs improbables et des considérations politiques, électorales et même subjectives entrent toujours en jeu.
Nous entendons parler surtout de gouvernement d’union nationale.
Cela ressemble plutôt à une bulle politico-médiatique. Un gouvernement d’union nationale ou d’unité nationale se caractérise par la cooptation de membres de l’opposition et de la société civile, lorsque le pays traverse une grave crise politique, économique ou sécuritaire, comme ce fut le cas, en Libye, en RDC, en RCA, au Soudan. A ce que je sache, l’indépendance de la Nation n’est pas menacée, l’intégrité du territoire n’est pas remise en cause. Ce terme est impropre dans le cas du Sénégal.
Mais rien n’empêche le président de s’ouvrir à d’autres forces politiques.
Absolument ! C’était envisageable, après le dialogue politique définitivement plombé par l’épidémie du coronavirus. Et puis à tout moment, il peut faire appel à quelques identités remarquables de la société civile et de l’opposition. On parlera alors de gouvernement d’ouverture ou de majorité présidentielle élargie. C’est ainsi que le président Diouf, soucieux d’apaiser les tensions post-électorales, en 1991-1992 puis en 1995-1998, avait formé des gouvernements composés des ténors de l’opposition (Me Abdoulaye Wade, Me Ousmane Ngom, Me Massokhna Kane, Pr Serigne Diop Aminata Tall, Idrissa Seck, Pr Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho, entre autres). Dans ce casting, on règle des contingences et on fait de la ruse politique, mais on ne travaille que très peu pour le peuple. Au finish, on fait des mécontents dans le parti majoritaire et des « jamais contents » chez les nouveaux alliés minoritaires.
Alors, quel gouvernement face à la crise sanitaire et économique ?
C’est vrai, nous sommes en plein traumatisme économique, au bord du chaos social, face aux prochaines élections locales et législatives. Devant ce tableau sombre, il faut un second souffle, un peu d’air pour une nouvelle ère. A titre personnel, j’ai un faible fort pour un gouvernement de combat pour la relance économique. Une équipe recentrée autour de l’essentiel, le rebond économique. Cela dit, quel que soit le cas de figure, il y a nécessité, d'imprimer un nouveau cap, dans la mesure où le Plan Sénégal Emergent (PSE) est en veilleuse au profit du Plan de Résilience Économique et Social. La nouvelle direction devrait fatalement s'accompagner d'un nouveau casting. Une équipe qui se consacrera principalement à la relance économique d'un pays profondément marqué par l'impact de la crise du coronavirus et traversé par des tensions latentes. Je souhaite que ce nouveau chemin soit marqué prioritairement par des politiques de sauvetage, de relance de l'économie et de l'emploi.
Comment coordonner et relancer ces secteurs vitaux avec toutes ces lenteurs et lourdeurs notées du fait de l’absence de Premier ministre ? On ne parle même plus de fast-track.
Je l’ai dit en d’autres circonstances : la fonction de Premier ministre est une fiction juridique et politique. Partout où ce poste existe, l’on est tenté de le supprimer, partout où il n’existe pas, l’on est tenté de le créer. Pour le cas du Sénégal, il suffit d’un simple décret présidentiel précisant que le ministre d’État, secrétaire général de la Présidence est chargé de la coordination de l’activité gouvernementale et hop le tour est joué, comme au Bénin. C’est cela « le réalisme magique ».
Le Sénégal est en récession alors pourquoi ne pas supprimer des institutions budgétivores comme le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) et le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) ?
Là, nous sommes en présence d’un argument ad populum. C’est-à-dire un raisonnement facile, une musique douce à l’oreille de la grande majorité. Demander la suppression du HCCT et du CESE est purement un argument populiste. A y regarder de près, les deux institutions bénéficient d’une allocation de 8,6 milliards de FCFA pour le premier et de 6,6 milliards de FCFA pour le second, sur un budget global de plus de 4.200 milliards de FCFA. C’est un argument à la fois fallacieux et démagogique, en ce qu’il a tendance à faire croire que l’État réalisera des économies considérables.
Périodiquement, nous assistons à la remise des rapports de l’Inspection Générale d’État (IGE) au chef de l’État. Toujours la même indignation et aucune suite…
Exact ! L’IGE est un corps d’élites distingué et respectable, mais ses rapports relatifs à la gouvernance des organismes publics s’étendent entre 2015 et 2019. En dépit de ces retards très politiques, les mis en cause ne sont pas inquiétés. Et, la plupart d’entre eux ont été promus ou recasés. Seule l’exception, Khalifa Sall confirme la règle. Au fond, les leçons de l’IGE sont en train de se transformer en cours de bonne gouvernance, sans effet, tant que les élèves ne seront pas soumis à un examen annuel de passage avec un tableau d’honneur, des renvois et des redoublements et des sanctions. Rien de moins !
par Bosse Ndoye
LA POLITIQUE AU SÉNÉGAL, UNE MACHINE À DÉSESPÉRER LE PEUPLE
La gestion vertueuse et la rupture tant chantées ne sont que des slogans vides, de la vraie poudre aux yeux. Les hommes et les gouvernements changent, mais les méthodes et les mauvaises pratiques restent les mêmes
« Mais, feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on ignore ; d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne point ouïr ce qu’on entend ; surtout de pouvoir au-delà de ses forces ; avoir souvent pour grand secret de cacher qu’il n’y en a point ; (…) paraître profond, quand on n’est, comme on dit, que vide et creux ; jouer bien ou mal un personnage ; répandre des espions et pensionner des traîtres ; amollir des cachets ; intercepter des lettres ; et tâcher d’ennoblir la pauvreté des moyens par l’importance des objets : voilà toute la politique, ouje meurs ! » Beaumarchais[1]
Telle que pratiquée au Sénégal ces dernières années, la politique – tant dans sa forme que dans son contenu, sans oublier l’attitude de nombre de ses acteurs -, ressemble beaucoup à cette machine à désespérer les hommes dont a fait mention Albert Camus lorsqu’il décriait la politique contemporaine. Elle ne brille malheureusement souvent que par sa face nocturne : chantage, népotisme, maraboutage, détournements de deniers publics, attaques ad hominem, parjure, violence verbale et physique, transhumance… sont autant de vils moyens de prédilection dont se servent les nombreux adeptes de la politique politicienne qui prévaut dans le pays pour atteindre leurs fins et/ou gravir les échelons. L’activité politique a été vidée de sa substance, dévoyée de sa trajectoire et corrélativement de son objectif. Loin de sa noblesse originelle – qui veut qu’elle soit l’art de gérer la cité -, au pays de Kocc, elle fait plutôt penser à l’art de l’embrouiller, de la désespérer, de la leurrer, voire de la piller.
Après de longues années de traversée du désert sous le régime socialiste marqué entre autres par les effets pervers et néfastes des programmes d’ajustement structurel et de la dévaluation du franc CFA, le peuple sénégalais, qui avait une soif intense de changement, croyait enfin mettre la main sur son homme providentiel en la personne de Me Wade. Que nenni ! Sa présidence a été marquée par une vague de scandales dont voici quelques-uns : 12 milliards de FCFA pour le monument de la renaissance ; 28 millions de dollars en l’air pour réparer l’avion présidentiel ; 205 milliards dépensés pour l’OCI dont Karim Wade était le responsable de l’organisation; plus de 45 milliards de francs CFA avec le Fesman géré par Sindjily Wade, sans oublier les 90 millions dans l’affaire Segura et l’omniprésence et les pouvoirs sans limite d’un Karim Wade que son père voulait imposer nolens volens au peuple sénégalais. Ce serait tout de même ingrat de ne résumer la présidence de Me Wade qu’à une noria de scandales. Car on lui doit entre autres de belles réalisations sur le plan des infrastructures. Mais il a déçu bon nombre de Sénégalais tant étaient grands les espoirs placés en lui. Son successeur, le président Macky Sall, un véritable produit de son école, sans avoir les qualités de son maître peut être la parfaite illustration de l’adage : « À l’œuvre on connaît l’artisan.». Son régime, pour employer un langage mathématique, n’est que le prolongement par continuité vers le pire des maux de celui qui l’a précédé. Ce n’est lors pas étonnant que les scandales foisonnent. Des plus cocasses au plus ruineux pour les finances publiques en passant par les plus improbables et les plus audacieux. On croyait avoir atteint le summum de la gabegie, du ridicule, de l’incompétence et de la mal gouvernance avec les milliards engloutis dans la confection de cartes d’identité numériques truffées d’erreurs, ceux disparus comme par coup de baguette magique dans les affaires Bictogo, Prodac, Mamour Diallo, Pétro-Tim, Akilée ...; le summum de l’indifférence et de mépris avec les nombreux rapports de l’IGE rangés sans suite dans tiroirs du « partisanisme» parce que certains hommes du pouvoir y sont épinglés, mais c’est mal connaître l’audace, le je-m’en-foutisme et l’insensibilité dont font montre ceux qui nous dirigent envers le peuple. Ils persévèrent dans le tournage de la série d’horreur qui passe sur les écrans la République. Celle-ci est loin de livrer tous ses secrets. Le député trafiquant de faux-billets, le premier vice-président de l’Assemble nationale docteur ès insulte, le ministre de l’environnement braconnier ne sont que quelques épisodes de la nouvelle saison qui a de beaux jours devant elle.
La gestion vertueuse et la rupture tant chantées ne sont que des slogans vides, de la vraie poudre aux yeux. Les hommes et les gouvernements changent, mais les méthodes et les mauvaises pratiques restent les mêmes. Quelques-uns des citoyens qui osent les dénoncer sont arrêtés et emprisonnés sans ménagement. Dès lors la confiance du peuple envers ses dirigeants se réduit comme une peau de chagrin et les espoirs portés en eux s’éfaufilent comme un vieux tissu. Aussi nombre de nos concitoyens sont-ils si déçus de presque toute la classe politique qu’ils n’attendent plus grand-chose d’elle. Pour eux un politicien n’est rien d’autre qu’un sans-parole ; un sans-principe, un marchand d’illusions et un adepte de la palinodie, un égoïste, qui ne pense qu’à lui, qu’à sa famille et à ses partisans. L’image du politicien-baratineur est si ancrée dans les consciences que, dans la vie de tous les jours, quand quelqu’un est un beau et bon parleur, on lui dit souvent qu’il est politicien ou qu’il devrait faire de la politique. Comme s’il suffit juste d’être un bon rhéteur pour avoir les aptitudes nécessaires à la gestion des affaires aussi sérieuses que celles d’un pays. On oublie souvent que pour servir son peuple, la probité, le patriotisme, l’abnégation, le sens du sacrifice et le bon comportement valent mieux que les belles paroles. Même si une belle élocution est un plus pouvant toujours aider à mieux persévérer dans sa mission. L’image négative que beaucoup de Sénégalais se sont faite de la politique et des politiciens les pousse de plus en plus à déserter le champ politique pour n’y laisser que ceux qui y trouvent leur compte, ceux qui sont prêts à tout pour bénéficier de certains privilèges ou préserver ceux qu’ils ont déjà acquis. Car, il faut le reconnaître, au Sénégal la politique peut rapporter très gros, même si dans beaucoup de cas ce n’est pas d’une manière licite. Sans doute est-ce pour cette raison que certains qui ne savent plus où donner de la tête en font leur activité principale. Contrairement à ce qui se passe dans beaucoup d’autres pays où l’on est médecin et politicien, avocat et politicien, professeur d’université et politicien… chez nous il n’est pas rare, pour ne pas dire qu’il est très fréquent, de voir des gens qui se disent politiciens tout court. Profession d’autant plus difficile à définir que son contenu est flou et son périmètre n’est pas aisé à circonscrire. Même certains parmi les politiciens qui ont une profession bien connue trouvent parfois l’activité politique si rentable qu’ils en oublient d’exercer leur métier. Surtout quand ils sont du côté du pouvoir avec les nombreux avantages à leur disposition et certains passe-droits dont ils peuvent profiter de temps à autre.
Le désenchantement et la désertion du champ politique par les honnêtes citoyens qui ne veulent pas « se salir » les mains en les plongeant dans le cambouis peut être compréhensible même si ce n’est la meilleure des attitudes à adopter pour régler les problèmes auxquels fait face la population : manque d’eau et d’électricité, absence de matériels médicaux nécessaires dans de nombreux hôpitaux, justice à deux vitesses, enseignement en perpétuelle crise, cherté du coût de la vie... Cette situation a empiré en cette période de pandémie où le gouvernement a montré ses limites à travers sa gestion nébuleuse et frileuse de la crise. Si bien que de nombreux concitoyens ont davantage perdu confiance en lui au point de croire que la Covid-19 est un énième mensonge qu’il a échafaudé pour les rouler dans la farine. Par conséquent ils ne mesurent plus le danger mortel que constitue le virus et n’hésitent pas à l’affronter journellement à visage découvert.
Quel que soit le degré de frustration et de déception, l’erreur pour le peuple serait de laisser le champ libre à ceux qui ont mis le pays dans une mauvaise passe et continuent de le trainer dans la boue depuis des années. Les grandes manifestations au Mali et le recul du gouvernement sur certains points importants qui s’en est suivi et les nombreuses protestations qui ont eu lieu dans plusieurs pays à travers le monde après la mort de George Floyd et le début de changement dans certaines attitudes et politiques qu’elles ont engendré ont encore prouvé que l’opinion publique, qu’un peuple peut faire changer les choses peu importe le régime sous lequel il se trouve. Mais encore faudrait-il qu’il en soit conscient.
Nous sommes en majeur partie des personnalités fausses. C'est bien pour cela que le masque s'est révélé une nécessité pour survivre, se préserver et préserver les autres habitants de cette planète
Bravo à tous ; bravo à chacun d'entre nous ; à chaque être humain incarné pour vivre ce temps du covid 19.
C’est officiel que nous sommes en majeur partie des personnalités fausses. Bah oui ! C'est bien pour cela que le masque s'est révélé une nécessité pour survivre, se préserver et préserver les autres habitants de cette planète.
Je ne sais pas pour vous, mais moi j’y vois une sorte de message divin.
Puisqu'il nous est impossible d’être vrai, puisqu'il nous est difficile d’être entier les uns avec les autres, alors les armées célestes se sont liguées pour nous foutre en pleine gueule un atomiseur à base de covid.
Pour nous rappeler qu’il est temps de se réveiller, pour nous rappeler qu’il est temps d’arrêter de faire semblant d’être qui on est pas et de revenir à l’essentiel de ce qui devrait constituer le sens de la vie.
Lequel d’entre nous ne porte pas de masque pour se faire une place en société ?
Lequel d’entre nous n’a jamais souri à une personne quand celle-ci elle est en face, puis proféré des jurons une fois le dos tourné ?
Lequel d’entre nous n’a jamais feint d’ignorer quelqu’un qu’il admire, ou peut- être qu’il envie secrètement plutôt que de lui dire en face tout le challenge qu’il nous a inspiré ?
Lequel d’entre nous n’a jamais accepté des conditions de travail totalement à chier, s’est plié en quatre et s’est rangé dans une petite boite juste parce que cela payait bien ?
Lequel d’entre nous ne s’est jamais retenu de faire ce dont il avait envie juste parce que les gens vont dire que … ou penser que …. ?
Lequel d’entre nous n’a jamais donné de la main droite sous couvert de bonne volonté tout en s’assurant bien que la main gauche en serait témoin ?
Et cela dans un total déni de ce qu'en son for intérieur on sait faux.
Parce que nous nous imaginons dans la tête des autres persuadés que plus les autres ont de raisons de nous envier, plus nous sommes importants dans le monde, nous nous vantons alors de toutes les choses extérieures sur lesquelles nous calquons notre identité sociale : diplôme, réalisation, projet, partenaire amoureux, possession matériel, état du compte banque, etc.
Cela est très bien ; mais qu'en est-il alors des valeurs de notre personnalité profonde ? Cela ne compterait- il que pour du beurre ? Bien évidemment, puisque ce n’est pas monnayable. Et puis de toute façon l'empathie, la gentillesse et la bienveillance gratuite envers autrui, c’est pour les faibles d’esprit.
C’est donc plus facile de faire semblant ou bien d’étouffer inconsciemment nos émotions positives envers les autres quand ces derniers ne représentent aucun intérêt pour soi; autrement, on serait tout bonnement ridicule.
Et bien cette réalité est là sous nos yeux.
Tu ne portes pas de masque ? Ceux qui sont plus puissants que toi, les autorités, ta famille parfois, te ferons torturer et humilier ; parce que tu leur balance des vérités qu’ils ne sont pas prêts à entendre.
Les gens ne te laisserons plus entrer chez eux parce que tu es trop pure d’être toi- même alors qu’eux se sentent en confort derrière leur masque d'hypocrisie. Ta lumière les éblouit au point de les effrayer.
Tes amis te jugeront parce que tu as fait le choix d’être toi et non ce qu’ils voudraient que tu leur montre.
Alors mettons nos masques pour perpétuer la fourberie ou enlevons- les pour illuminer le monde.
Libre à chacun de faire son choix.
Que ceux qui ont des oreilles entendent!
L’US RAILDEMANDE A LA FSF D’ALLER AU BOUT DE SA LOGIQUE
L’Union Sportive et Culturelle du Rail (Usc/R) n’agrée nullement les décisions prises par le comité exécutif de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF)
L’Union Sportive et Culturelle du Rail (Usc/R) n’agrée nullement les décisions prises par le comité exécutif de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF). En effet, il a été décidé que ce sont les deux premières équipes qui devraient représenter le Sénégal aux compétitions africaines. L’équipe de Thiès approuve cette décision, mais demande à la FSF d’aller jusqu’au bout de sa logique.
Le Comité exécutif de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) s’est récemment réuni pour statuer sur les dispositions à prendre pour la suite des compétitions fédérales de la saison 2019-2020, dans ce contexte de la pandémie de la Covid-19. Lors de cette rencontre, 9 points ont été pris. Il s’agit de différer la reprise des championnats au mois de novembre 2020, selon la formule des play-off et play-down, terminer les championnats régionaux entre le 1er novembre et le 31 décembre sous forme de play-off ou matchs éliminatoires directs pour désigner les équipes qualifiées au tournoi de montée en nationale 2, reporter toutes les compétitions de petite catégorie jusqu’à la saison 2020-2021, désigner les deux premiers de cette saison pour représenter le Sénégal dans les compétitions interclubs de la Confédération Africaine de Football (CAF) (ligue des champions, coupe de la confédération).
Lors d’un point de presse tenu hier à Thiès, le comité directeur de l’Union Sportive et Culturelle du Rail (USC/R) a approuvé les décisions, non sans demander à la fédération d’aller jusqu’au bout de sa logique. «Comment vouloir remettre tous les compteurs à zéro, sous le prétexte que les clubs n’ont pas suffisamment joué de matchs et vouloir dans le même temps choisir le 1er et le 2ème de la ligue 1 Pro, pour représenter le Sénégal aux compétitions africaines ?» s’est interrogé Ousseynou Diawara, Secrétaire Général de l’US Rail. C’est pourquoi, dit-il, le Rail demande solennellement à l’Assemblée Générale de la FSF, instance supérieure du football national, seule habilitée à confirmer, modifier ou annuler les décisions du comité exécutif, «de décerner les titres de champions pour la saison 2019-2020, de supprimer les relégations à tous les échelons de ladite saison, d’autoriser la montée à tous les échelons et de porter le nombre de clubs du championnat pro à 16 en ligue 1 et 2».
Selon Diawara, si la fédération ne décerne pas de titre pour la présente saison, il reste évident que Génération Foot est champion en titre et devrait normalement représenter le Sénégal en coupe d’Afrique des Clubs Champions. Dans ce même ordre d’idées, dit-il, le TFC mérite largement d’être sacré champion du Sénégal de la ligue 1 pro, pour avoir enregistré 10 victoires et 3 matchs nuls, devançant son second de 12 points. Il s’y ajoute le fait d’avoir la meilleure attaque, la meilleure défense. Il en est de même pour la Linguère de Saint-Louis qui domine le championnat de ligue 2 pro et qui devance son suivant immédiat de 6 points.
De la même manière, indique-t-il, le Rail est classé premier de sa poule, avec la meilleure défense, la meilleure attaque, le meilleur buteur du championnat national 1. Le Rail est également la seule équipe qui n’a pas enregistré de défaite en matchs officiels lors de cette saison2019-2020et qui a gagné tous ses matchs à domicile. D’un tel point de vue, dit-il, en désignant TFC pour représenter le Sénégal en coupe d’Afrique des Clubs Champions, la FSF a implicitement reconnu que ce dernier est champion du Sénégal.
Ousseynou Diawara indique que le Président de la Fédération avait annoncé dans une émission que les décisions prises par le comité d’urgence étaient irrévocables. Mais regrette-t-il, contre toute attente, la fédération, à sa séance du jeudi 8 juillet 2020, a pris une autre décision qui va à l’encontre de l’intérêt général du football national.
En effet, après avoir ratifié les décisions du comité d’urgence, le comité exécutif de la fédération sénégalaise de football (FSF) a pris les décisions allant dans le sens, entre autres, d’approuver le protocole médical proposé par la commission médicale de la FSF, de mettre un terme définitif aux différentes compétitions de la présente saison, suspendues à mi-parcours à cause de la pandémie, de ne pas décerner de titres et de geler les promotions et relégations à tous les échelons pour ladite saison, compte tenu du ratio insuffisant de matchs. Il s’agit, ajoute la décision, de désigner les équipes de ligue 1 les mieux classées à la dernière journée de la phase aller du championnat professionnel, pour représenter le Sénégal respectivement à la ligue des champions et à la coupe de la Confédération Africaine de Football(CAF).
LE VERDICT TOUJOURS EN POINTILLES APRES LES RAPPORTS DE L’IGE
Sur les rapports publiés par l’inspection générale d’état, aucun d’entre eux ne fait état de la gestion de la caisse d’avance de la mairie de Dakar
Un oubli royal ou une soumission ? En tout cas, c’est à se poser la question car sur les rapports publiés par l’inspection générale d’état, aucun d’entre eux ne fait état de la gestion de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, affaire sur laquelle l’ancien maire de Dakar avait été emprisonné. Sur ce, de l’avis d’un des proches de Khalifa Sall, Cheikh Guèye joint au téléphone, si rien n’a filtré jusqu’ici sur cette affaire du côté de l’état, c’est que l’ex-maire socialiste est exempt de tout reproche. Mieux, le maire de Dieuppeul Derklé demande la déclassification du rapport sur la base de laquelle le leader de Manko Taxawu Sénégal avait été jugé et condamné.
La vérité sur l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar reste toujours en pointillés. Les rapports de l’Inspection Générale d’Etat ( 2016, 2017 et 2018-2019) qui devaient éclairer la lanterne des Sénégalais sur cette affaire qualifiée de politico-judiciaire, et qui a tenu tout le pays en haleine pendant des années, n’ont pas levé tous les mystères qui entourent ce dossier.
Mieux, dans leurs rapports rendus publics récemment sur l’état de gouvernance et de la reddition des comptes, les vérificateurs de l’Etat ont beaucoup examiné la gestion des collectivités territoriales. C’est pour cela que d’aucuns trouvent surprenant le fait que cette affaire ne figure pas sur ces dits rapports, surtout avec toutes les casseroles qui ont été collées à la peau de l’ex - maire de Dakar pendant toute la procédure. Ce qui risque de créditer davantage la thèse d’une cabale politico-judiciaire qui avait été orchestrée par le régime de Macky Sall pour écarter un sérieux adversaire de la course à la Présidentielle. Ou bien le Chef de l’Etat a-t-il voulu mettre son coude sur ce dossier dans le but d’éviter que les citoyens ne découvrent le contraire de ce qui a été dit jusqu’ici par la justice ? Ce qui ne fera d’ailleurs qu’accentuer la crainte de certains observateurs de la scène politique qui redoutent une certaine instrumentalisation de l’Ige malgré le travail colossal qu’elle abat. Car, selon bon nombre d’entre eux, l’Ige, au lieu d’être un juge, reste au service exclusif du président de la République.
En tout cas, depuis son accession à la magistrature suprême en 2012, Khalifa Sall est jusqu’ici le seul à avoir eu des déboires judicaires, suite à un rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) sur sa gestion et qui a été transmis à la justice pour l’ouverture d’une information judiciaire contre le maire de Dakar. Seulement, à en croire le maire de Dieuppeul Derklé qui semble être au fait de ce rapport, même ce dit rapport qui a été mené sur la ville de Dakar lave Khalifa Sall à grande eau de toutes mauvaises gestions.
A cet effet, ajoute-t-il sans ambages, le rapport montre qu’il y a une bonne gestion de la mairie de la ville de Dakar. Mieux, martèle Cheikh Guèye, les vérificateurs lui ont décerné une note en guise d’encouragements et de félicitations. C’est pour cela, conclut-il, qu’on n’entendra rien sur la ville de Dakar. « Ce qui se passe, c’est qu’ils ont voulu l’arrêter, mais le rapport n’a jamais dit cela. Ce que je veux dire est que le rapport qui l’aurait incriminé n’existe pas. C’est pour cela que vous ne le verrez jamais», assure le proche de Khalifa Sall au bout du fil.
Dans la même veine, il remet en cause l’existence du rapport sur la base de laquelle Khalifa Sall a été emprisonné. A l’en croire, ce rapport n’existe pas parce que, au vu des informations qu’il contient, il allait être rendu public. « C’est pourquoi depuis lors, les gens n’ont eu cesse de demander la déclassification de ce rapport. C’est juste une phrase, qui demande à l’ancien maire de revoir les conditions de création et de fonctionnement, qui l’a emmené en prison. Il y a anguille sous roche », déclare-t-il.
«CES RAPPORTS DE L’IGE SONT LE BILAN D’UN PRESIDENT QUI N’A PAS MIS EN ŒUVRE UNE GOUVERNANCE VERTUEUSE»
Pour l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, Moustapha Diakhaté, ces rapports montrent le bilan exact d’un président qui n’a pas mis en œuvre la gouvernance vertueuse qu’il avait promise au peuple sénégalais.
Les révélations contenues dans les derniers rapports de l’ige continuent de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Pour l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, Moustapha Diakhaté, ces rapports montrent le bilan exact d’un président qui n’a pas mis en œuvre la gouvernance vertueuse qu’il avait promise au peuple sénégalais.
Décidément ! Le torchon brûle vraiment entre le Président Macky Sall et ses deux ‘’Moustapha‘’. Si ce n’est pas Moustapha Cissé Lo qui déballe, c’est Moustapha Diakhaté qui tire à bout portant sur le régime. Et cette fois, c’est le dernier susnommé qui profite de la publication des rapports de l’IGE pour critiquer ouvertement la gestion de son ancien patron. ‘’Manifestement, le Président Macky Sall ignore les missions de l’Inspection générale d’Etat (IGE).
Les rapports sur l’état de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes qu’elle produit ne sont pas des invites à l’introspection collective ou individuelle. Il s’agit d’outils d’aide à la décision pour permettre à l’Exécutif de bien agir aux fins d’améliorer les performances des services publics par la promotion de la bonne gouvernance et par l’égal accès de tous les Sénégalais aux services sociaux de base ; de disposer d’une bonne information pour prendre des mesures pertinentes et en temps opportun’’, soutient l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, comme pour répondre au commentaire du chef de l’Etat après avoir reçu les rapports de l’IGE.
A l’en croire, ces rapports montrent le bilan exact d’un Président qui n’a pas mis en œuvre la gouvernance vertueuse qu’il avait promise au peuple sénégalais. Et en parlant d’introspection et de responsabilité individuelle et collective, s’alarme l’ancien ministre, le Président Macky Sall cherche manifestement à masquer l’impuissance et l’inaction de son magistère en matière de lutte contre les rentiers de l’Etat.
De son avis, le Président Macky Sall capitule devant les braconniers de l’Etat et se défausse sur ses compatriotes. « Heureusement, grâce aux rapports de l’IGE, de la Cour des comptes et de l’Armp, les Sénégalais disposent d’une information non partisane, suffisante et fiable sur la gestion calamiteuse des deniers publics et le cuisant échec de la promesse d’instaurer une gouvernance sobre et vertueuse pour extirper le Sénégal des griffes de la corruption, du népotisme, de la concussion, des détournements et pillages des biens de la nation’’, indique l’ancien parlementaire.
En déphasage avec le président de la République, il signale en outre que les rapports de l’IGE n’invitent pas à l’introspection collective et individuelle mais appellent à l’ACTON du Président de la République contre la prévarication des biens de la nation.
ET SI MACKY SALL OPTAIT POUR LE MODELE «IMIHIGO» RWANDAIS DE CONTRAT DE PERFORMANCE ?
Les différents rapports de l’Inspection générale d’état (ige) ont mis à nu les dysfonctionnements et les irrégularités dans certains services de l’administration sénégalaise.
Les différents rapports de l’Inspection générale d’état (Ige) ont mis à nu les dysfonctionnements et les irrégularités dans certains services de l’administration sénégalaise. Une anomalie qui découle en partie d’une inertie et d’un manque de volonté révolutionnaire des autorités. Et pourtant, le «benchmarking» institutionnel existe. Au Rwanda par exemple, le modèle de contrat de performance appelé «imihigo» imposé aux maires et aux directeurs généraux a fini par faire de ce pays un champion en matière de lutte contre la corruption.
Le constat qui ressort des différents rapports de l’IGE remis au Président Macky Sall et rendus publics est alarmant. L’administration sénégalaise dans sa plus grande partie navigue dans les eaux troubles du népotisme, du détournement de fonds et de l’inefficacité. Des ministères aux directions en passant par les collectivités territoriales, la nébuleuse, l’incohérence et le laxisme sont les maux les mieux partagés. Et si le choix des hommes est une des causes de la déliquescence de l’administration, force est de dire que le système hérité du colonialisme a beaucoup contribué à la léthargie de l’administration sénégalaise, même si elle a produit plusieurs générations de grands commis de l’Etat. Et pourtant des modèles de gestion puisés dans les tréfonds de nos cultures qui ont produit d’excellents résultats existent en Afrique. Il faut juste changer de regard et arrêter de voir notre salut à travers la lorgnette du modèle occidental qui s’effrite.
Par exemple, le Rwanda, pays qui était dans une situation presque apocalyptique avec la guerre civile de 1994 qui a causé plus d’un million de morts, apparaît aujourd’hui comme l’un des champions de la bonne gouvernance sur le continent. Et en effet, le pays des mille collines fait partie, avec les Seychelles (premier du contient), le Botswana, le CapVert et la Namibie, des ‘’5 majeurs‘’ du continent en matière de lutte contre la corruption (Indice de Perception de la Corruption dans le monde 2019). Mais comment ce pays a-t-il pu sortir des ténèbres ? le miracle vient de «Imihigo». En effet, un des éléments clés du relèvement du Rwanda correspond à la mise en œuvre des Imihigo (pratique culturelle ancestrale associée aux ententes de rendement». Il s’agit d’un système local de gestion des performances, dans le cadre duquel les individus s’engagent à réaliser un certain nombre de tâches durant une année, au terme de laquelle leurs résultats sont évalués par la communauté. Ces contrats, appelés «imihigo», étaient autrefois oraux et entérinés par une cérémonie. Aujourd’hui, ils sont écrits et signés, même si leur fonction reste la même.
Ainsi, la modernisation de cette pratique constitue l’une des approches novatrices qui sont utilisées pour renforcer la planification, la mise en œuvre et l’évaluation du développement et ce, en vue d’améliorer les conditions de vie des Rwandais. Tous les paliers du gouvernement, y compris les services nationaux, provinciaux et ceux des districts, doivent planifier et mettre en œuvre leurs propres objectifs et leurs propres engagements liés aux «Imihigo». Ce culte du résultat qui a imprégné toute la société a permis ainsi au Rwanda d’atteindre pratiquement tous les Objectifs de développement du millénaire.
Dans la gestion publique, il se traduit depuis 2006 par des contrats de performances. Chaque année, les responsables des districts doivent signer avec le président de la République, Paul Kagamé, un contrat très précis indiquant les résultats à atteindre dans différents domaines : hectares de maïs à planter, taux de scolarisation, construction de latrines, nombre de centres de soins. Les maires performants sont récompensés alors que ceux qui ont failli peuvent être congédiés, ou même envoyés en prison lorsqu’ils sont pris en flagrant délit de corruption. Le contrat de performance concerne aussi les ministères et les organismes du gouvernement. Et il n’est pas rare de voir des ministres et directeurs généraux licenciés de leurs postes. L’on se souvient par exemple qu’en 2015, trois maires de grandes localités du Rwanda ont été arrêtés pour malversations.
En somme, les rapports de l’IGE montrent l’urgence de changer de paradigme dans la manière de gérer le pays. Et dans cette perspective de révolution, il faut voir les modèles qui marchent comme le Rwanda. D’autant qu’à l’image de ce pays qui est allé puiser dans sa culture pour trouver des notions comme «Imihigo» pour l’inclure dans la gestion de l’Etat, le Sénégal regorge de concepts comme le ‘’Ngor‘’, le ‘’Jom’’ qui étaient ses fils rouges. Il faut déconstruire les esprits et le rapport symbolique avec nos anciens ‘’maîtres’’ qui nous ont légué une administration qui secrète des ‘’rois‘’ et des bourgeois au grand dam des populations qui continuent de s’enliser dans la pauvreté. Si le Président Macky Sall a su relever le défi lancé par son homologue Paul Kagamé sur les mesures d’hygiène à prendre dans ce contexte de Covid-19, il peut faire autant en essayant de copier ce modèle Imihigo en matière de gestion publique.
par Mor Fall
MACKY RESSORT LA CORDE ÉCULÉE DES DÉCLARATIONS DE PATRIMOINE
L’Ofnac n’a, jusqu’à ce jour, jamais inquiété personne. Combien de fois Nafy Ngom Keïta, n’avait-elle pas enjoint les ministres de faire leurs déclarations de patrimoine et menacé certains DG de ses foudres s’ils ne s’exécutaient pas ?
Macky relance la traque des biens déjà acquis. En Conseil des ministres hier, le président de la République a rappelé tous les membres du gouvernement à l’impératif de procéder, avant fin aout 2020, à leur déclaration de patrimoine auprès de l’Ofnac...
Le chef de l’État, en réunion du Conseil des ministres ce mercredi 15 juillet 2020, a, à l’entame de sa communication, rappelé à tous les membres du Gouvernement « l’impératif de procéder, avant fin août 2020, à leurs déclarations de patrimoine auprès de l’OFNAC ». « Le président de la République a rappelé à tous les membres du gouvernement l’impératif de procéder, avant fin aout 2020, à leur déclaration de patrimoine auprès de l’Ofnac », rapporte le Communiqué du conseil des ministres. Macky Sall a, par ailleurs, informé le Conseil avoir reçu, lors d’une cérémonie solennelle tenue le lundi 13 juillet 2020, les Rapports sur l’état de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes, produits par l’Inspection générale d’État (IGE), sur la période 2016 à 2019. Il a, à cet effet, invité le Gouvernement à engager, en rapport avec l’Inspection générale d’État, le Bureau Organisation et Méthodes et le Contrôle Financier, les diligences appropriées en vue de finaliser une nouvelle doctrine de pilotage des administrations de mission, des administrations décentralisées et du secteur parapublic afin de relever définitivement l’efficience et la qualité du Service public.
Épée de Damoclès pour Macky ?
La création de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a été saluée partout dans le monde. De 2012 à 2014, Macky citait toujours l’Ofnac dans ses discours comme un levier de bonne gouvernance. Partout où allait le président, il parlait d’investissements et de bonne gouvernance en prenant l’Ofnac comme une épée de Damoclès contre les éventuels fraudeurs des deniers publics. Hélas, l’Ofnac n’a, jusqu’à ce jour, jamais inquiété personne. Combien de fois d’ailleurs, Mme Nafy Ngom Keïta, l’ex-présidente de l’Ofnac, n’avait-elle pas enjoint les ministres de faire leurs déclarations de patrimoine et menacé certains DG de ses foudres s’ils ne s’exécutaient pas ? Mais au finish, rien du tout.
Les rapports de l’OFNAC sont remis régulièrement au président qui les met dans un tiroir. à son arrivée à la tête de l’Ofnac en 2015, la nouvelle présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté, a, en vain, essayé de donner un vrai rôle de l’OFNAC. Hélas, les rapports qu’elle remet au Président sont marqués par leur profonde vacuité comme si la magistrate avait peur de déplaire à l’homme qui l’a nommée à son poste. De peur de subir le sort de sa prédécesseur, elle se contente donc de faire dans les généralités, notamment en « sensibilisant » tous azimuts sur la nécessité de bien gérer les deniers publics. Là où on lui demande de sanctionner les délinquants, voire les criminels, financiers en transmettant leurs dossiers à la Justice. Une Justice il est vrai, elle-même, terriblement clémente pour les militants du parti au pouvoir. On n’est pas sortis de l’auberge de la grande délinquance financière !
Cinq ans plus tard, le président de la République, qui n’avait pas daigné faire une nouvelle déclaration de patrimoine après victoire en février 2019 — il est vrai que la première avait choqué lorsqu’il avait déclaré un patrimoine de huit milliards pour quelques années de présence à des stations étatiques seulement —, le Président, donc, décide relancer la déclaration de patrimoine. Pour quelle raison ? Est-ce pour mettre la pression sur ses collaborateurs qui oseraient lui tourner le dos après son prochain remaniement ? Ou carrément du foutage de gueule à l’endroit des Sénégalais qui ne croient de toutes façons plus aux proclamations vertueuses de l’homme qui prétendait instaurer une République sobre et vertueuse et qui, à l’arrivée, a favorisé l’enrichissement glouton et vorace de tous les coquins qui l’entourent…
LE DG SORTANT DE L'ASECNA IRRITE
En battant campagne, Mohamed Moussa ne cesse de déclarer avoir été parrainé par le président Macky Sall. Des sorties jugées « maladroites » par certains cadres sénégalais de cette structure
Le directeur général sortant de l’Asecna, Mohamed Moussa, est candidat à sa propre succession. Le Nigérien compte briguer un second mandat en décembre 2020 prochain. En battant campagne, Mohamed Moussa ne cesse de déclarer avoir été parrainé par le président sénégalais Macky Sall. Des sorties jugées « maladroites » par certains cadres sénégalais de l’Asecna.
En fin de mandat, Mohamed Moussa est candidat de sa propre succession. A la tête de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar «Asecna » depuis 2016, le Nigérien veut briguer un second et dernier mandat de quatre ans. Il ne sera pas seul puisqu’il va affronter quatre autres pays et leurs candidats. Il s’agit de la Centrafrique, de la Mauritanie, du Cameroun et du Tchad. Au siège de l’Asecna (Dakar) comme dans presque toutes les Représentations, cadres et agents composés de Béninois, Burkinabés, Sénégalais, Congolais, Ivoiriens, Malgaches, Maliens et ressortissants d’autres nationalités sont suspendus à l’élection prochaine du Directeur général. Des questions d’intégration et de régionalisme, nous rapporte-t-on, animent les débats dans les couloirs. En attendant, la campagne électorale bat son plein même si les autres pays préfèrent appliquer la philosophie de la fable « Le lièvre et la tortue » de La Fontaine selon laquelle « rien ne sert de courir, il faut partir à point » !
En tout cas, le Dg sortant, Mohamed Moussa, est déjà sur les starting blocks. Et vient de lancer un premier coup de semonce. Tenez ! A travers une interview exclusive accordée à nos confrères de l’Agence de presse panafricaine (App), Mohamed Moussa a remercié avec force détails le président de la République Macky Sall pour…avoir parrainé sa candidature (Voir interview). Une sortie qualifiée de « propagande » par de nombreux cadres sénégalais, tchadiens, centrafricains et autres en service à l’Asecna.
Selon un haut fonctionnaire sénégalais de cette agence communautaire, il y a lieu de déplorer d’abord la sortie du Dg Mohamed Moussa jugée maladroite…en tout cas peu diplomatique ! « Peut-être, Mohamed Moussa a du oublier que les principes de base comme la solidarité, la légalité et l’équité constituent les piliers de l’Asecna.
Et la diplomatie fait le reste ! Or, la diplomatie demande du tact, de la discrétion, de la rigueur et de la patience. Donc si Mohamed Moussa dit que le président Macky Sall a parrainé sa candidature, il y a de quoi s’agacer ! Par principe, le Sénégal, comme tout autre pays membre d’ailleurs, ne doit pas parrainer un candidat ou une personne candidate. Par contre, le Sénégal peut soutenir un pays ami dans sa candidature ou pour sa candidature. C’est juste pour éviter d’être dans une impasse diplomatique si toutefois le candidat en personne jette l’éponge en pleine campagne ou se fait retirer sa candidature par son propre pays. Compte tenu de tous ces paramètres, le Dg Mohamed Moussa ne devait pas déclarer ouvertement et publiquement que le président Macky Sall a parrainé sa candidature » se désole notre interlocuteur ayant fait plus de 20 ans à l’Asecna. Ce haut cadre ayant blanchi sous le harnais de l’Asecna se dit convaincu que l’État du Sénégal ne rentrera jamais ouvertement dans ce jeu de propagande d’un candidat. La raison ? « Parce que le Sénégal a toujours respecté le souci des pères fondateurs de l’Asecna mus par la recherche de l’Unité Africaine. Je le répète, Mohamed Moussa doit noter que les États ne soutiennent pas les candidats ou les personnes mais plutôt les pays. Dommage qu’à travers son interview de campagne, l’actuel Dg a bafoué toutes les règles du concept de regroupement des États africains. D’ailleurs, c’est qui avait amené le Sénégal à vouloir sortir de l’Asecna » rappelle ce cadre sénégalais de l’Asecna.
Le Sénégal n’a pas pour rôle de parrainer
Pour un de ses collègues d’un pays d’Afrique centrale que « Le Témoin » quotidien a aussi rencontré, la position du Sénégal est d’ordre managérial et interpelle les États membres sur la capacité du futur directeur général et ses propositions comme solutions idoines pour maintenir dans tous ses aspects l’équilibre de l’Asecna. « C’est ça le rôle que doit jouer le Sénégal, et non de parrainer un candidat comme l’a dit Mohamed Moussa » regrette-t-il avant d’inviter l’actuel directeur général à faire le bilan financier des festivités marquant le 60e anniversaire de l’Asecna. « Mieux, Mohamed Moussa doit surtout nous édifier sur le patrimoine foncier de l’Asecna spolié et squatté à Dakar » reprend le cadre sénégalais de l’Asecna. En tout cas, le moins que l’on puisse dire c’est que, pour avoir révélé que sa candidature est parrainée par le président Macky Sall, le Dg sortant, Mohamed Moussa, a irrité certains cadres et agents de l’Ascecna. Pour dire le moins !