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17 juillet 2025
NAFISSATOU N'DIAYE DIOUF AUX COMMANDES DE LA COMMUNICATION DE LA BAD
La ressortissante sénégalaise était jusque-là chef de division au Département des communications et des relations extérieures du Groupe de la Banque africaine de développement
Financial Afrik |
Albert Savana |
Publication 07/04/2020
Le Groupe de la Banque africaine de développement annonce la nomination de Nafissatou N’diaye DIOUF en tant que directrice par intérim du Département des communications et des relations extérieures (PCER), à compter du 1er avril 2020. Nafissatou, ressortissante sénégalaise, est actuellement chef de division au Département des communications et des relations extérieures du Groupe de la Banque africaine de développement. Professionnel de la communication dévoué et axé sur les résultats, Nafissatou, parfaitement bilingue (français et anglais) apporte plus de vingt (20) années d’expérience à ce poste, avec une vaste expérience en communication d’entreprise, relations publiques, journalisme, développement numérique et médiatique.
Depuis sa nomination en tant que chef de division en 2018, Nafissatou a favorisé des stratégies de communication agiles, reflétant de manière cohérente la cohésion avec la vision de la Banque. Elle a constitué et dirigé une équipe de classe mondiale de rédacteurs, écrivains, spécialistes du numérique et des médias, ce qui a entraîné une augmentation exponentielle de la couverture et de la sensibilisation aux objectifs et projets stratégiques de la Banque. Auparavant, Nafissatou avait été consultante en communication au sein du Département du secteur privé et des infrastructures et du commerce de la Banque de 2016 à 2018, au cours de laquelle elle a collaboré avec la direction du Département de l’intégration régionale et du commerce, rationalisant les stratégies de communication et de relations publiques sur une variété de plateformes. Avant de rejoindre la Banque, Nafissatou, fondatrice et directrice générale de 54 société de communication, à Dakar, au Sénégal, de 2011 à 2017, a assuré le leadership pour le développement interfonctionnel et la mise en œuvre de stratégies de relations publiques, d’image de marque, de communication et de gestion d’événements convaincantes pour un large éventail d’entités publiques et privées.
Nafissatou a également travaillé en tant que directrice des relations publiques pour l’Afrique francophone ZK Advertising, Johannesburg, Afrique du Sud, au cours de laquelle elle a démontré une aptitude aiguë pour le leadership interculturel, dirigeant des équipes de professionnels des relations publiques, des gestionnaires de comptes et des représentants de pays dans sept pays africains, dont le Gabon, Niger, Tchad, Madagascar, Burkina Faso, République démocratique du Congo et République du Congo. Avec une approche créative et collaborative de la gestion de projet dans des marchés difficiles, Nafissatou excelle dans la narration stratégique, le développement de contenu, le renforcement des capacités et le mentorat.
Avant sa transition vers la communication d’entreprise, Nafissatou a travaillé comme journaliste à l’Associated Press (AP), couvrant les conflits et les crises internationales en Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment le Libéria, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Niger, la Mauritanie et le République centrafricaine. Beaucoup de ses derniers articles ont été publiés dans des journaux mondiaux tels que le Washington Post, USA Today, le Boston Globe et le LA Times. Nafissatou a également travaillé en tant qu’officier open-source pour le service d’information sur la radiodiffusion étrangère (FBIS), une division de la direction des sciences et de la technologie de la Central Intelligence Agency. De langue maternelle française, Nafissatou est titulaire d’une maîtrise ès arts en interprétation et traduction de l’Université de Salford au Royaume-Uni (Royaume-Uni), d’un baccalauréat ès arts (avec distinction) en études linguistiques appliquées de l’Université de Thames Valley et d’un diplôme en journalisme et en rédaction de la London School of Journalism. Commentant la nomination, le Dr Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, a déclaré: «Nafissatou est une professionnelle respectée dans le secteur des communications et des relations extérieures. Je compte sur Nafissatou pour diriger le Département en ce moment critique alors que la Banque réagit à l’évolution rapide de la situation de COVID-19 et pour poursuivre l’excellent travail accompli à ce jour au sein du Département »
AU RWANDA, LE GOUVERNEMENT PRIVÉ DE SALAIRE POUR AIDER LA POPULATION FACE AU CORONAVIRUS
Ce sacrifice a pour objectif de témoigner de la « solidarité » des autorités avec le peuple, dans un pays qui a imposé un confinement strict pour limiter la propagation de la pandémie
Les mesures de confinement ont eu un fort impact sur les plus défavorisés, frappés par la hausse du chômage et du prix des denrées alimentaires.
Les ministres et hauts fonctionnaires rwandais ne toucheront pas de salaire en avril et cet argent sera affecté à des programmes sociaux pour aider les plus pauvres à résister à l’impact de la crise économique liée au coronavirus, a annoncé le gouvernement, dimanche 5 avril au soir. « Le gouvernement rwandais a décidé, en sus de toutes les initiatives actuelles de protection sociale, que tous les membres du gouvernement, les directeurs de cabinet, les chefs d’institutions publiques et d’autres hauts responsables devront renoncer à un mois de salaire », a déclaré le premier ministre, Edouard Ngirente, dans un communiqué.
Ce sacrifice a pour objectif de témoigner de la « solidarité » des autorités avec le peuple, dans un pays qui a imposé un confinement strict pour limiter la propagation du coronavirus. « Ensemble, nous contiendrons cette épidémie », a ajouté M. Ngirente. Le gouvernement n’a pas précisé combien exactement de personnalités politiques et administratives sont concernées par ce reversement de salaire, ni combien d’argent il espère ainsi collecter.
Un prêt du FMI
Le Rwanda a été l’un des premiers pays africains à imposer, le 21 mars, un strict confinement, en fermant tous les magasins sauf ceux absolument essentiels, en suspendant les transports publics et en interdisant tous les « déplacements non essentiels » hors du domicile. Ces mesures ont été étendues au moins jusqu’au 19 avril et ont eu un fort impact sur les plus défavorisés, frappés par la hausse du chômage et du prix des denrées alimentaires.
Le gouvernement a distribué des biens de première nécessité à environ 20 000 personnes vulnérables de la capitale, Kigali, mais les besoins sont immenses dans ce pays de 12 millions d’habitants où environ 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé la semaine dernière un prêt de 110 millions de dollars (101 millions d’euros) au Rwanda pour contrecarrer les effets économiques du coronavirus.
Lundi, à 10 h 30 GMT, le Rwanda comptait 104 cas confirmés de coronavirus, soit l’un des chiffres les plus élevés en Afrique de l’Est.
LES BONS ET MAUVAIS POINTS DE L'ENSEIGNEMENT À DISTANCE AU TEMPS DU COVID-19
Certains élèves habitent dans des zones sans connexion internet et sans électricité - La crise pourrait faire augmenter le taux d'abandon des élèves déjà élevé
Jeune Afrique |
Manon Laplace et Marième Soumaré |
Publication 07/04/2020
En raison de l’épidémie de Covid-19, les écoles du Sénégal sont fermées depuis le 16 mars, et jusqu’au 4 mai au moins. Malgré les solutions proposées, il n’est pas toujours facile pour les élèves de suivre les cours à distance.
Ce fut l’une des premières mesures prises par le gouvernement sénégalais pour faire face à l’épidémie. Alors que 131 cas de Covid-19 étaient recensés le 6 avril dans le pays, les écoles sont fermées depuis le 16 mars.
Pour faire face à la situation, le ministère de l’Éducation a mis en place une plateforme d’enseignement en ligne. Le dispositif « Apprendre à la maison » met à la disposition des élèves des cours filmés et des exercices. Un site spécial, baptisé examens.sn, a également été créé pour que les jeunes puissent se préparer au mieux aux épreuves qui les attendent.
Continuité pédagogique
« Notre objectif est d’assurer la continuité pédagogique jusqu’à la réouverture des établissements » , affirme Mohammed Moustapha Diagne, directeur de la formation et de la communication au sein du ministère de l’Éducation nationale. Et de préciser : « Nous avons laissé aux enseignants la liberté de s’organiser, de prendre des initiatives pour encadrer leurs élèves. » Certains d’entre eux se mobilisent ainsi pour assurer une forme de tutorat à distance, par e-mail, WhatsApp ou Facebook.
Mais parmi les quelque 3 millions d’élèves, de la maternelle au lycée, que compte le pays, combien ont accès, chez eux, au matériel adéquat pour poursuivre leur apprentissage et avoir accès à la plateforme mise en place par le gouvernement ?
« Nous sommes soumis à des difficultés car certains élèves habitent dans des zones où il n’y a pas de connexion internet, voire pas d’électricité. Dans ces cas-là, nous privilégions l’impression des cours qui seront distribués aux élèves », assure le ministère.
Système D
Pour Wolimata Konté, qui habite la commune populaire de la Médina, à Dakar, le problème n’est pas la qualité du réseau, mais sa cherté. Cette femme de ménage, mère célibataire, n’a les moyens ni de payer du crédit internet pour ses quatre enfants, ni de leur offrir des cours particuliers, « dont les prix ont beaucoup augmenté », précise-t-elle. Elle s’organise donc comme elle peut : « Mon frère est allé à l’université, donc il peut corriger les devoirs. Et moi je m’assure que l’on avance bien dans le programme des manuels scolaires. »
Pour pallier ce genre de difficultés, le ministère envisage de distribuer aux élèves des clés USB et des CD-Rom. Évaluée à près de 1 milliard de F CFA (1,5 million d’euros) par le directeur de la formation, l’opération n’a pas encore été lancée. Elle devrait être financée par le gouvernement sénégalais et par des partenaires comme l’OIF, l’Unesco ou la Banque mondiale.
Mais Mohammed Moustapha Diagne ne se fait guère d’illusions : « Cette crise risque fort d’aggraver la situation [des familles les plus démunies] » et pourrait avoir un effet sur un taux d’abandon des élèves déjà élevé (10,4 % au niveau national pour les 6-17 ans).
Classes virtuelles
La question se pose également au sein des établissements plus favorisés. « La difficulté, c’est de ne pas laisser l’enfant seul devant son ordinateur, explique Rayanna Tall, proviseure de l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc de Dakar. Nous avons la chance d’avoir des élèves qui n’ont pas de difficultés matérielles pour suivre leurs enseignements, mais nous savons que des disparités existent en matière d’accompagnement. »
L’établissement, qui dispense à la fois un programme français et un programme sénégalais, utilise l’interface Pronote pour favoriser le lien entre les enseignants et leurs 1700 élèves. « Nous essayons au maximum d’harmoniser les pratiques, et nous avons conservé les emplois du temps habituel, avec une charge de travail modulée », détaille Rayanna Tall.
Un système qui pourrait se prolonger au-delà du 4 mai, si la réouverture des établissements venait à être repoussée. « Tout cela est progressif, car les enseignants ont dû changer brusquement leur méthode de travail, indique la proviseure. Si ça dure, il faudra généraliser les cours en visioconférence. » Une solution qu’expérimente déjà le Lycée français Jean-Mermoz de Dakar : ces classes virtuelles sont au programme au minimum deux fois par semaine.
L’école à la télé
D’autres options existent pour suivre des cours à distance. Fondé en 2013, le site « Écoles au Sénégal » propose des vidéos pédagogiques calquées sur le programme de l’Éducation nationale.
Pas moins de 600 cours, du CM2 jusqu’à la terminale, dispensés par une trentaine d’enseignants. Son fondateur, Chérif Ndiaye, assure que la plateforme « dispose d’un contenu numérique que le ministère de l’Éducation n’a pas » et promet aujourd’hui de « renforcer son arsenal pédagogique » avec trois nouvelles vidéos par jour. Depuis le 16 mars, l’audience du site a triplé, assure l’entrepreneur, qui revendique désormais plus de 150 000 visiteurs par jour.
Respectivement en classe de première et de seconde à Dakar, Assane et Adama n’en font pas partie. Si leur mère, Wolimata, leur donne chaque semaine quelques milliers de francs pour acheter du crédit, cela ne leur suffit pas à regarder des heures de vidéos pédagogiques. « C’est trop cher », coupe Wolimata. Alors, les enfants se débrouillent : Assane va chercher des informations sur la Toile, coupe sa connexion, recopie tout à la main, et recommence.
Pour son jeune frère, Mohamed, en classe de CE1 à l’école Gibraltar de Dakar, la formule est différente. Quand ce n’est pas sa mère qui lui enseigne le contenu des manuels, les cours se font à la télévision. Sur la chaîne Télé Futur Média (TFM), plus précisément.
Sous l’impulsion de l’écrivain et universitaire Massamba Gueye, la TFM a commencé à dispenser des cours à distance dès le lendemain de la fermeture des établissements scolaires. Sur le plateau de l’émission Salle des profs, on retrouve chaque jour quatre enseignants et deux tableaux blancs pour trois séances de cours.
Réaménagement du calendrier ?
« Ce projet sera à pérenniser au-delà de cette crise afin d’accompagner les élèves, les enfants, à travers les émissions télévisées », a souhaité Mme Goudiaby, professeure de français, appelée au tableau de la TFM pour décortiquer l’exercice du commentaire de texte en compagnie de trois confrères.
Pendant plus d’une heure d’émission, c’est la présentatrice Astou Mbène Thioub qui passe les plats, de l’apprentissage de la règle de trois pour les classes de CM2 à la méthode de dissertation sur le roman pour celles du secondaire. Leur principale cible : les élèves de CM2, de troisième et de terminale. « Ce sont les trois classes qui auront un examen de cycle à la fin de l’année », justifie Massamba Gueye.
Si les examens sont jusqu’à présent maintenus, les autorités n’excluent pas un « réaménagement du calendrier ». « Nous n’écartons pas l’hypothèse de continuer les cours jusqu’au mois d’octobre », fait savoir Mohammed Moustapha Diagne pour le ministère de l’Éducation.
Les examens prévus en juillet sont quant à eux maintenus pour l’instant. Mais Wolimata craint une année blanche : « Les enfants étaient déjà en retard sur le programme… Avec l’école à la maison et les moyens du bord, j’ai vraiment peur qu’ils ne perdent leur année. »
par Khadim Ndiaye
QUE CACHE CE FAIT DE PORTER EN TRIOMPHE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le fait de porter en triomphe les Dr Bousso et Seydi traduit un manque : celui de l'intégrité, de l'éthique - Le danger est de penser que parce qu'il y a quelques "Amul Yaakar" médicaux, le système est bon
On porte en triomphe les Dr Bousso et Seydi mais qu'est-ce que cela cache-t-il au fond ?
Ce triomphe peut révéler deux choses : une peur et un manque.
Quand des passagers d'un avion - qui passe dans une zone de turbulences ou atterrit convenablement - applaudissent les pilotes, c'est parce que très souvent ils ont eu très peur pour leur vie. C'est un triomphe qui fait suite à un grand ouf de soulagement. C'est l'heureuse détente qui survient après avoir été submergé par la pensée de la mort.
De même, quand dans un pays, on applaudit un policier - Amul Yaakaar - incorruptible, qui ne fait que le travail pour lequel il est payé, c'est que ce pays est profondément miné par la corruption des agents de police. C'est un triomphe qui traduit un manque, celui de l'intégrité, de l'éthique.
Le fait de porter en triomphe les Dr Bousso et Seydi peut aussi signifier que derrière le spectacle affligeant que donne à voir le système médical dans son ensemble, il y a quand même des "Amul Yaakar" médicaux.
Le seul danger dans cette façon de voir, c'est l'assoupissement, c'est-à-dire, penser que parce qu'il y a quelques Amul Yaakar médicaux, donc le système est bon.
C'est un peu ce qui se passe avec le système éducatif. On pense que parce que le système produit de bons élèves annuellement qui brillent dans de grandes écoles du monde, donc le système est bon.
Ce qu'on oublie, c'est que même le pire système éducatif au monde, produit de bons élèves. Il y aura toujours en effet, quel que soit le système, des élèves qui tirent leur épingle du jeu.
Mais ce n'est pas parce qu'il y a quelques bons élèves que le système est bon. La qualité d'un bon système éducatif se juge par la grande quantité d'élèves chevronnés qu'il mène au bout du processus.
Oui pour porter en triomphe ceux qui produisent des résultats sur le plan médical, mais cela devrait être compris par les gouvernants comme une invite à améliorer l'ensemble du système.
La meilleure façon de rendre hommage à ceux qui s'illustrent sur le plan médical, c'est de créer un cadre adéquat qui permet l'éclosion de bons praticiens dans un environnement marqué par un excellent plateau technique.
par Moda Dieng
CORONAVIRUS : C’EST UNE MAUVAISE IDÉE DE DONNER AU GOUVERNEMENT
. En plus des risques de malversations, le ministère des Finances et du Budget souffre d’inefficacité due à la centralisation excessive du système de gestion des recettes et dépenses publiques
Au 27 mars, 1 milliard 330 millions de francs CFA ont été remis au ministère de la Santé et de l’Action sociale par des individus, entreprises et organismes dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Selon ce ministère, les dons octroyés seront versés au ministère des Finances et du Budget. Tout le monde semble apprécier les gestes de bonne volonté. Cependant, personne ne s’interroge sur la gestion, l’utilisation et le contrôle des fonds. Le contexte d’urgence ne doit pas nous empêcher de le faire et de rappeler la responsabilité du gouvernement par rapport au système de santé.
Nous sommes dans un système de gouvernance habitué aux malversations. Et les ministères demeurent parmi les principales poches de corruption. Du fait de la corruption, du gaspillage et de l’inefficacité, les Sénégalais ordinaires n’ont pas confiance dans la capacité du gouvernement à gérer correctement les recettes publiques. Les mécanismes pour la transparence et l’imputabilité comme les corps de contrôle des finances publiques, le pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif n’ont pas l’indépendance et la capacité de demander des comptes au gouvernement.
Le secteur de la santé, entre corruption et négligence
Le système de santé paie un lourd tribut à la corruption et à la mauvaise gouvernance. Les détournements massifs opérés par les gouvernements successifs ont privé le secteur de la santé d’investissements nécessaires, notamment dans les infrastructures, le matériel et le recrutement de personnel compétent et suffisant. C’est donc à cause de la corruption et de la mauvaise gouvernance que ce secteur se trouve aujourd’hui dans un état lamentable. Les hôpitaux publics prodiguent des soins de santé qui ressemblent à des pratiques vétérinaires. Seuls ceux qui n’ont pas les moyens y vont. À défaut de pouvoir compter sur les ressources sanitaires publiques disponibles, beaucoup de Sénégalais n’attendent que l’intervention de Dieu pour les « sauver » du Covid-19.
Dans son discours à la nation du 3 avril à la veille de la fête de l’indépendance du Sénégal, le président Macky Sall a annoncé la mobilisation de « 64,4 milliards de francs CFA pour couvrir toutes les dépenses liées à la riposte contre le Covid-19 ». Le Sénégal semble subitement disposer de ressources financières ainsi que d’un programme pour renforcer le système de santé. Pourquoi seulement maintenant ? D’où vient l’argent et qui le contrôle ? Le président doit des réponses aux Sénégalais. Le président doit aussi des excuses pour n’avoir pas pris aux sérieux la santé des Sénégalais.
Aucun hôpital n’a été construit par l’État ces dix dernières années. Aucun investissement majeur n’a été réalisé pour améliorer la qualité du système de santé. Dans le même temps, on a vu des stades construits ainsi qu’un TER (Train express régional) qui semble être enterré avant son émergence. Le complexe sportif “Dakar Aréna”a coûté 66 milliards de francs CFA, l’arène nationale de lutte 32 milliards, sans parler du TER (856 milliards pour 36 km). Des projets folkloriques extrêmement coûteux pour des gains électoralistes et de popularité, mais qui ne servent pas les Sénégalais ordinaires.
Lorsque charité bien ordonnée commence par les privilégiés
Les régimes qui se sont succédé au pouvoir ont toujours joui d’une reproduction systématique d’un privilège sanitaire, au détriment de l’intérêt général. Les membres du gouvernement ne vont pas dans les hôpitaux publics, mais préfèrent aller se soigner en France, au Maroc ou en Tunisie. L’État du Sénégal n’a jamais pris la peine de communiquer sur cette question. L’opinion publique sénégalaise devrait d’ailleurs exiger que les montants dépensés chaque année dans des hôpitaux et cliniques étrangers par l’État pour la santé des membres du gouvernement et de hauts fonctionnaires politisés soient au moins rendus publics.
L’évacuation de malades vers l’étranger est phénomène tellement banalisé qu’il est même devenu le fonds de charité de Marième Faye Sall, l’épouse du président. Plusieurs personnalités populaires en ont bénéficié. Ces actions de charité menées avec les ressources de l’État et outrancièrement médiatisées servent avant tout à améliorer l’image du couple présidentiel. Et celui qui ose dire que l’argent aurait pu être investi dans les hôpitaux du pays pour pouvoir servir à tous les Sénégalais, passe pour un méchant.
Faire autrement
Compte tenu de tous ces manquements, les ressources financières provenant de donateurs ne devraient pas être gérées par le gouvernement. En plus des risques de malversations, le ministère des Finances et du Budget souffre d’inefficacité due à la centralisation excessive du système de gestion des recettes et dépenses publiques. En contexte de propagation rapide du Covid-19, on a besoin de mécanismes flexibles et rapides en matière de prise de décision et d’opérationnalisation de celles-ci.
Un comité indépendant composé de membres de la société civile et de corps professionnels devrait être créé pour la gestion et l’utilisation des fonds. Il travaillerait en collaboration avec le ministère de la Santé. Pour rassurer les Sénégalais sur la transparence, une plateforme d’information sur les dépenses réalisées chaque jour devrait être mise en place.
L’infection communautaire est le type de propagation le plus redouté. Le comité pourrait travailler en même temps sur la sensibilisation, en s’appuyant sur des organismes locaux et d’autres relais pour un véritable travail communautaire, ce que le ministère de la Santé et de l’Action sociale ne sait pas faire.
Cette pandémie du Covid-19 doit permettre de revoir de fond en comble le système de santé, d’y investir pour un nouveau paradigme de gestion de qualité des hôpitaux et des urgences sanitaires.
par Charles Faye
LE MASQUE EN PLEIN DANS LA GUEULE !
Il a fallu ce désastre planétaire pour que l’on redevienne ceux que nous n’auront jamais du cesser d’être. Des êtres humanisés non ces déshumains, esclaves du fric et de la dépravation morale, physique et sociale que nous sommes devenus
Les recommandations ont changé, relève Terrifemina. « Si le gouvernement assurait jusque-là que le port de masque n’était pas nécessaire si l’on n’était pas infecté par le coronavirus, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, a affirmé vendredi 3 avril que « le grand public, s’il le souhaite » pouvait s’équiper de « masques alternatifs », sous-entendus qui ne soient pas destinés aux personnels soignants », écrit l’un des portails web les plus suivis au monde : Yahoo.
Entre temps, l’Académie nationale de médecine est passée par-là. Le traitement du convid-19 et azythromycine proposé par le professeur Didier Raoult toujours pris en grippe, autant se rabattre sur le masque fait maison pourrait-on dire non sans cynisme. Par égard aux nombreux morts et aux familles affectées, je m’en garderai, mais ce n’est pas l’envie qui manque de baver sur les connards de service qui tiennent force de décider avec froideur. Si ce n’est une tragédie ! Il est vrai que chez eux l’Etat est froid.
Ainsi donc, l’Académie de médecine recommande aux Français de se couvrir le nez et la bouche lorsqu’ils et elles franchissent le pas de leur porte lors de leurs rares sorties pendant le confinement : « Il est établi que des personnes en période d’incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus (c’est-à-dire l’évacue dans l’air) et entretiennent la transmission de l’infection« , indique l’organisme. Anthony Fauci, spécialiste américain respecté, suspecte également que « le virus puisse se transmettre quand les gens ne font que parler, plutôt que seulement lorsqu’ils éternuent ou toussent.« , continue Yahoo.
Le Dr Bacar Dia l’a crié sous tous les toits à Dakar, l’initiative citoyenne 221 a fait la proposition depuis bien longtemps, quant à moi journaliste et non moins observateur simple de la scène désastreuse du covid-19, je n’ai eu de cesse de prier pour que le Sénégal adhère à la thèse du Pr Raoult afin de soigner et guérir ses patients avec de la chloroquine que nous connaissons bien et que les Sénégalais, conscients des risques et bouleversés par les images de morts chinoises, italiennes, espagnoles, française, anglaises, et maintenant américaines, prennent la sage et inévitable décision de se couvrir le nez et le visage, quitte à fabriquer eux-mêmes leur masque. Ce qui n’est pas diable du reste. Au vu des milliers de tailleurs en ces temps de pénurie de masques.
En France, on apprend aux Français à partir de deux tutos comment ils peuvent à partir d’un tissu confectionner un masque « en suivant un patron mis en ligne notamment par le CHU de Grenoble ». L’ouvrage serait « difficile à réaliser pour celles et ceux qui n’auraient pas de matériel adéquat – ou ne seraient pas pros de la couture ». Il est vrai que les « maîtres-tailleurs et apprentis » ne foisonnent pas dans les quartiers français comme à Dakar où la concentration au kilomètre carré explique l’absence de vision industrielle commune et exprime l’incapacité des Sénégalais à se mettre ensemble pour travailler et s’enrichir en mode team building, mais ça c’est une autre histoire et il nous faudra bien en parler un jour si nous voulons quitter notre ghetto.
Un « bout de tissu propre et deux élastiques suffisent » montrent les deux tutos sur les réseaux sociaux en Europe mais aux Etats-Unis à travers le Centers for disease control and prevention (CDC) qui promeut lui un « bandana, un foulard ou simplement un T-shirt usé mais propre ». Le topo est simple, on « plie le tissu de façon à former un long rectangle, puis on glisse deux élastiques de chaque côté des extrémités. On replie le tissu au centre, et on l’attache sur la bouche en calant les élastiques derrière ses oreilles. On l’ajuste, et on peut sortir en …« . De la débrouillardise pure et dure version française, européenne et américaine redécouvert par les pays riches. Du « goorgorlu » sénégalais pratiqué à longueur de journée et depuis des lustres.
Il a fallu ce désastre planétaire pour que l’on redevienne ceux que nous n’auront jamais du cesser d’être. Des êtres humanisés non ces déshumains, esclaves du fric et de la dépravation morale, physique et sociale que nous sommes devenus. Voilà ce qu’il advient d’être de pauvres types et nous le sommes devenus pour la la grande majorité ! Voilà comment tombe le masque.
par Jean Pierre Corréa
VAUT TOUJOURS MIEUX ENTENDRE ÇA QUE D'ÊTRE SOURD !
On se met à croire que les occidentaux, seraient disposés, en toute transparence, à trucider des centaines de milliers de leurs concitoyens, juste pour venir ensuite nous effacer de la surface de la terre
Pendant que les sénégalais se passionnent pour la ressemblance entre le bébé de Dieynaba Baldé avec son père putatif, le distrait Diop Iseg, problématique essentielle qui conditionne notre avenir dans le siècle qui a vu l’avènement du Covid-19, la planète à côté de laquelle nous grenouillons avec délectation, s’est emparée d’une terrifiante information, devenue virale, qui se résume en une inimaginable et brutale question : Les africains seraient-ils les « rats de laboratoire » des chercheurs occidentaux ?
Il aura fallu qu’invité par la chaîne française LCI, à parler de l’utilisation potentielle du vaccin anti-tuberculeux BCG contre le Covid-19, Camille Locht, directeur de recherches à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm), interpellé par Jean-Paul Mira, le chef du service de réanimation de l’hôpital Cochin lui-même apparemment dans les vapes, lâche sa connerie et demande, empli de stupidité crasse : « Est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation ? » pour que la bombe à fragmentation complotiste soit ainsi lancée en toute désinvolture, comme accoudé au zinc d’un bar-tabac.
En posant cette question pour le moins douteuse, Jean-Paul Mira se voulait « provocateur ». Opération réussie. Et voilà l’Occident accusé d’inventer des maladies pour générer du profit, de concevoir des vaccins pour éradiquer la population africaine, de voler des corps ou des organes, alors qu’on sait faire tout ça tous seuls, sans l’aide de personne, notamment voler des organes et déterrer des morts pour d’obscures raisons d’avancement social.
On n’ose imaginer qu’un complot d’une telle ampleur, nécessitant du « Confidentiel-Défense » en béton puisse aller s’écraser, frétillant d’ineptie, sur un plateau de télévision, éventé par un idiot se permettant des propos de foire. On se met à croire que les occidentaux, seraient disposés, en toute transparence, à trucider des centaines de milliers de leurs concitoyens, juste pour venir ensuite nous effacer de la surface de la terre. C’est balèze quand même dans le genre cynique. Faut déjà pour le concevoir, être sacrément tordu. Certes l’Afrique charrie un lourd passé de scandales sanitaires et d’expérimentations illégales conduites par des médecins occidentaux peu scrupuleux en matière de règles éthiques et déontologiques. Mais à la réflexion, si cette étude devait prouver que le vaccin BCG a un effet protecteur sur le système immunitaire contre le Covid-19, cela serait une bonne nouvelle pour l’Afrique parce que ce vaccin y est largement disponible, et parce que la quasi-totalité de la population y est déjà vaccinée.
Aujourd’hui, certains Africains critiquent le BCG sans savoir ce que c’est, et en oubliant qu’ils sont eux-mêmes vaccinés ! Ce débat doit être tenu par des personnes légitimes. Il ne s’agit plus d’entendre les Occidentaux : les scientifiques africains doivent faire entendre leur voix pour lutter contre la désinformation.
Mais il est possible de considérer que la polémique suscitée autour de la volonté des Occidentaux de tester le vaccin contre le Coronavirus en Afrique ou encore de diminuer la population mondiale en commençant par l’Afrique, ainsi qu’évoqué par le président Poutine, serait à prendre très au sérieux.
Là nous rentrons dans la fiction et l’inimaginable. La question que l’on est endroit de se poser, est : « par quels mécanismes historiques nous avons pu être en situation d’être de possibles cobayes » ? De quel mépris sommes-nous frappés pour que n’importe quel Docteur Folamour puisse nous tenir pour quantité « cobayable » ? De quel leadership auraient manqué nos dirigeants pour que l’on en soit arrivé là ? Comment pouvons-nous faire en sorte que nos dirigeants n’acceptent pas ça et qu’ils fassent le travail de police, qu’ils fassent le travail institutionnel pour que cela ne se passe pas en Afrique et que si cela se passe, que ce soit dans les conditions qui sont acceptées par les Africains.
Pour éclaircir cette polémique malodorante, nous devons savoir, car ce type de recherches ne saurait se réaliser sans accords entre nos gouvernants et les états abritant ces laboratoires.
Avons-nous les lanceurs d’alertes qui, gardiens de documents le prouvant, seraient prêts à renoncer à leurs avantages matériels ? Avons-nous les journalistes d’investigations qui sont aptes à tenir telles pressions et à risquer leurs vies pour nous dévoiler la vérité ?
Ce Covid-19 étant le problème de tous et ayant sur un mode révolutionnaire, rebattu les cartes tronquées à dessein, de la géopolitique, pourquoi les Edwy Plenel et autres Elise Lucet, ne chercheraient-ils pas à en savoir plus, avec leurs moyens et leurs lanceurs d’alertes en guise de sources, responsables et engagés dans des combats éthiques, et ne s’empareraient-ils pas de cette brûlante question : Pourquoi veut-on toujours faire des Africains, les « Damnés de la terre » ?
Mais en même temps, si pendant qu’on nous éradiquerait, les sénégalais ne sont préoccupés que par la reconnaissance honteuse du bâtard de Diop Iseg, comment éloigner cette malédiction qui permet de nous imaginer cobayes ? Il est temps de rentrer dans « Le Temps du Monde ».
par Yann Gwet
L'AFRIQUE AURAIT TORT "DE GASPILLER UNE BONNE CRISE"
La récente note d'un think thank du Quai D'orsay semble confirmer l’incapacité des stratèges français, alors même que la crise du coronavirus marque la fin d’un monde, à repenser une nouvelle relation avec le continent
Jeune Afrique |
Yann Gwet |
Publication 07/04/2020
Alors que la crise du coronavirus signe le déclin du monde occidental et confirme la montée en puissance de la Chine, le continent aurait tout à gagner à revoir ses relations avec les États européens, et en particulier avec la France.
Depuis que la France officielle a conscience d’être une puissance moyenne, sa politique étrangère, notamment africaine, consiste à rassembler et maintenir autour d’elle une coalition d’États mineurs dont elle prétend défendre les intérêts contre les mastodontes de ce monde. C’est comme cela qu’elle espère garder une influence et ralentir un déclin qui apparaît chaque jour plus inéluctable.
Déjà, dans son fameux discours de Phnom Penh en 1966 contre l’intervention américaine au Vietnam, le général de Gaulle incarnait cette ambition de faire de l’Hexagone un État-tampon entre les grands et les petits. Dominique de Villepin, au nom de Jacques Chirac, la prolongeait, en 2003, dans son fameux discours au Conseil de sécurité de l’ONU contre la guerre en Irak.
« Du sang, du labeur, des larmes et de la sueur »
Bien sûr, à court et moyen terme, et sur ce point les stratèges du CAPS ont raison, le continent doit se préparer, selon la formule de Churchill, à « du sang, du labeur, des larmes et de la sueur ». Oui, le secteur formel, déjà fragile dans la plupart de nos pays, sera laminé, et le secteur informel, qui est fortement dépendant du secteur formel, en pâtira. Oui, des États déjà fragiles courent un risque élevé d’effondrement. Et donc oui le chaos, sous toutes ses formes, est malheureusement à prévoir.
Mais la vraie question, qui ne semble pas intéresser les analystes du CAPS, est celle du long terme. Après que « autorités religieuses » et « les artistes populaires » désignés ont aidé Paris à combattre les incendies sociaux en Afrique, et que le coronavirus a enterré le monde que l’on connaît, dans quelle position stratégique se trouvera le continent ?
En raison de la profonde impuissance des pays africains, consécutive à nos défaites historiques et à nos échecs contemporains, les conditions d’un relèvement du continent dépendaient de trois facteurs : un bouleversement de l’ordre mondial si profond qu’il remette en question, dans un sens moins défavorable à l’Afrique, l’équilibre des pouvoirs au niveau international ; le déclin des puissances occidentales (notamment de la France dans le cas de l’Afrique francophone) ; et l’émergence concomitante en Afrique d’une génération de leaders capables.
Je m’étais fait à l’idée que ces conditions hautement improbables ne seraient jamais réunies de mon vivant. Pourtant, et même si rien n’est jamais acquis, la crise du coronavirus, dont l’impact sur le monde sera vraisemblablement celui d’une guerre, devrait accélérer le déclassement d’une civilisation occidentale vieillissante, indolente et inefficace.
La Chine, qui sans avoir tourné la page du coronavirus, est tout de même parvenue à retrouver un rythme d’activité normal, confirme qu’elle a l’ambition, la capacité et les ressources pour façonner un nouvel ordre mondial. Alors que se confirme la perspective d’une crise économique majeure aux États-Unis, le rebond phénoménal de l’activité industrielle chinoise au mois de mars, par rapport à l’effondrement du mois précédent, indique que la Chine pourrait bien se retrouver dans la position des États-Unis au sortir de la seconde guerre mondiale.
La classe moyenne contrainte de s’occuper directement de politique
Quant à l’Afrique, le choc qui s’annonce est particulier dans la mesure où il frappera de plein fouet la petite classe moyenne constituée de jeunes Africains éduqués. Dans le monde d’avant, ouvert et mobile, elle était parvenue à se mettre à l’abri de cette mal-gouvernance qui détruit la vie des plus pauvres. Le monde qui s’ouvre sera moins favorable.
Pour échapper au déclassement dans un contexte international hostile et fermé, elle pourrait bien être contrainte de s’occuper directement de politique, dans un univers qui, démographie oblige, devra composer avec l’Afrique. La réalité est que dans ce paysage mondial en profonde recomposition, l’Afrique francophone aurait tort, selon le mot de Churchill, de « gaspiller une bonne crise ». L’occasion d’écrire une nouvelle page de la relation France-Afrique est trop belle.
‘’AVEC LES CAS COMMUNAUTAIRES, LA GUERRE VIENT JUSTE DE COMMENCER’’
L’heure n’est pas au relâchement, mais à la vigilance, pour éradiquer la maladie à coronavirus, a déclaré mardi le médecin Aloyse Waly Diouf, directeur de cabinet du ministre de la Santé, estimant que ‘’la guerre vient juste de commencer’’.
Dakar, 7 avr (APS) – L’heure n’est pas au relâchement, mais à la vigilance, pour éradiquer la maladie à coronavirus, a déclaré mardi le médecin Aloyse Waly Diouf, directeur de cabinet du ministre de la Santé, estimant que ‘’la guerre vient juste de commencer’’.
‘’Si on se dit la stricte vérité, la guerre vient juste de commencer avec un ennemi (le Covid-19) qui a changé de tenue pour se rendre invisible’’, a dit M. Diouf au cours des éditions matinales de la Radio futurs médias (privée).
Il faisait ainsi allusion à la hausse, durant ces derniers jours, du nombre de cas positifs de Covid-19 issus de la transmission communautaire, c’est-à-dire les personnes dont la source de contamination n’a pas été identifiée.
Avec ce mode de contamination, ‘’la transmission de la maladie est beaucoup plus rapide et moins maîtrisable, alors que les cas importés et les cas contacts sont tracés et pris en charge’’, a précisé M. Diouf.
Mardi, le ministère de la Santé a annoncé deux cas de Covid-19 issus de la transmission communautaire. Ils font partie des 11 nouvelles contaminations annoncées le même jour par le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
Avec les transmissions communautaires, c’est une ‘’nouvelle phase’’ de la pandémie qui s’ouvre, et ‘’si on ne la maîtrise pas, on ne peut pas gagner la guerre’’ contre le Covid-19, a averti Aloyse Waly Diouf.
Pour rompre la chaîne de transmission communautaire, dit-il, il faut que la communauté soit fortement impliquée dans la prévention de la maladie en respectant rigoureusement les règles d’hygiène édictées par les services de santé.
Selon le directeur de cabinet du ministre de la Santé, l’heure n’est pas au relâchement, mais à la vigilance, avec le respect des gestes barrières, notamment le lavage des mains, l’usage du gel hydroalcoolique, la réduction des déplacements des populations, etc.
‘’On aurait préféré ne pas parler de taux de guérison pour ne pas favoriser un certain relâchement des populations, surtout avec cette nouvelle donne’’, la hausse des cas de transmission communautaire, a expliqué M. Diouf.
Par exemple, selon lui, la prévention a été renforcée à Keur Massar, dans la banlieue dakaroise, où des cas de la transmission communautaire ont été recensés.
‘’Au carrefour de Keur Massar, où s’exercent diverses activités commerciales, il est essentiel aujourd’hui de (…) disperser les rassemblements’’, a ajouté Aloyse Waly Diouf.
‘’Si certains pays (...) sont arrivés à un stade quasi incontrôlable de la propagation de la maladie, c’est parce qu’il y a eu beaucoup de cas communautaires’’, a-t-il souligné.
Lundi, le Comité national de gestion des épidémies a demandé à ses démembrements (comités régionaux et départementaux) de mettre en œuvre leurs propres ‘’stratégies’’ pour anéantir les risques de transmission communautaire du coronavirus.
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ET SI TOUS LES TAILLEURS AFRICAINS S'ENGAGEAIENT A PRODUIRE DES MASQUES..
EXCLUSIF SENEPLUS: Menuisier, tapissier d'origine africain, Mody Kanté qui vit actuellement au Etats-unis s'engage dans la lutte contre le covid-19 et donne des astuces aux tailleurs africains
Menuisier et tapissier, Mody Kanté qui vit actuellement à Baltimore dans le Maryland s'engage dans la lutte contre le Covid-19 et donne des astuces aux tailleurs africains pour la confection de masques de protection.