Covid-19: Le Sénégal totalise 226 cas déclarés positifs ce lundi
226 personnes ont été testées positives au coronavirus au Sénégal, dont 92 guéries, 2 décès, 1 évacué et 131 cas sous traitement, a annoncé lundi 06 avril, le ministère de la Santé et de l’action sociale. L’état de santé des patients hospitalisés à Dakar (Diamniadio y compris), Touba et à Ziguinchor est stable. En effet, sur 95 tests réalisés, 4 sont revenus positifs. Il s’agit, entre autres, de 3 cas importés, et 1 cas communautaire. Pour rappel, le Sénégal a enregistré hier dimanche un bilan global de 222 cas positif de Covid-19 depuis l’apparition de la maladie dans le pays (2 mars). 82 guérisons et deux décès ont été dénombrés, tandis qu’un patient a fait l’objet d’une évacuation à son pays d’origine.
Covid 19 : 04 nouveaux cas testés positifs au Sénégal ce lundi
Ce lundi 06 avril 2020, le ministère de la Santé et de l’action sociale a procédé à sa traditionnelle mise au point sur la situation de la propagation du Coronavirus au Sénégal. Ainsi, sur 95 tests réalisés, 04 sont revenus positifs. Il s’agit, selon Diouf Sarr, de 03 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé et de l’Action Sociale et 01 cas issu de la transmission communautaire.
Portées disparues en Guinée : 200 personnes suspectées de Covid-19 se dirigent vers Kédougou
C’est une information qui risque de provoquer la panique. Pour cause, des Guinéens suspectés de Covid-19 et mis en isolement en Guinée Conakry ont échappé à la vigilance des autorités. Aux dernières nouvelles, ils se dirigent vers Kédougou. D’après les informations d’Actusen.sn, les autorités kédovines ont été alertées. Le médecin-chef de Kédougou affirme que ce sont les autorités médicales de Labé qui les ont mis au courant de la fuite de ces 200 personnes.
Saint-Louis : 5 cas positifs au coronavirus recensés
La région de Saint-Louis compte désormais cinq cas positifs au coronavirus, dont quatre encore sous traitement. L’un des cas qui étaient soignés a été déclaré guéri, ce qui fait que quatre patients sont toujours sous traitement, a expliqué le chef du bureau régional pour l’éducation et l’information pour la santé, Abdourahmane Traoré. Il a signalé les 26 émigrés revenus de France, d’Italie et du Maroc et qui étaient en confinement au centre de formation en santé, à Ngallèle, n’avaient pas le coronavirus. Elles "devraient sortir dans les prochaines heures’’, a-t-il annoncé. Il a informé que la région médicale de Saint-Louis a reçu et distribué un lot de produits désinfectants et d’équipements de protection pour les personnels médicaux, ainsi que des supports de communication composés d’affiches, de flyers et de teeshirt.
Keur Massar enregistre 5 cas positifs
Les cas contaminés augmentent à Keur Massar. Entre samedi 4 avril et lundi 6 avril, 5 personnes sont testées positives dans cette localité, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Ces cas positifs commencent à installer la psychose chez les populations de ce District. Lequel compte 139 176 hommes et 138 954 femmes soit une population totale de 278 129 habitants. Au 6 avril 2020, 226 cas ont été répertoriés positifs à la maladie Covid-19, au Sénégal. Il s’agit de 82 guéris, 2 décès, 1 évacué et encore 131 cas sous traitement.
Mali: au moins 20 soldats tués dans une attaque attribuée aux djihadistes
Au moins 20 militaires maliens ont été tués lundi lors d'une attaque de présumés jihadistes dans la localité de Bamba, située dans la région de Gao. Les assaillants sont arrivés à motos et à bord de véhicules en tirant sur le camp de l'armée situé au nord de la localité. Selon une source militaire malienne, il y a eu également des victimes dans les rangs des assaillants.
Thiès : Dix jours sans nouveau cas de Covid-19
Depuis plus de dix jours, aucun cas positif n’a été enregistré à Thiès. Sur les dix cas précédemment testés positifs, les 6 sont guéris et vont, dans quelques heures, rentrer chez eux, selon le médecin chef du district sanitaire de région. « Depuis plus d’une semaine, nous n’avons pas encore enregistré de nouveau cas. Au total, nous avions eu 3 cas communautaires qui ont contaminés cinq cas contacts, ce qui fait 8 cas plus 2 cas importés. Les 6 sont testés négatifs deux fois de suite à 48 heures d’intervalle, donc ils ont été libérés et il reste quatre autres qui sont en hospitalisation, mais leur état de santé est satisfaisant", précise-t-il sur IRadio. Sur les 204 contacts qui ont été enregistrés dans le district, beaucoup sont sur le point d’être libérés car ne présentant aucun signe de Covid-19. Toutefois, le médecin chef du district a déploré les rassemblements notés dans certains endroits, notamment dans les marchés. C'est ainsi qu'il demande au Thiéssois de ne pas baisser la garde.
Louga enregistre son premier cas positif
La région de Louga a enregistré son premier cas de coronavirus. L'information est donnée par la Tfm, qui précise que c'est un cas communautaire et non un cas importé. Pour l'heure, 21 personnes sont mises en quarantaine, révèle la même source. Les 72 émigrés mis en quarantaine ont été libérés.
Atteint du Covid-19 : Boris Johnson ''placé sous oxygène''
L’hospitalisation, depuis hier, du Premier ministre britannique Boris Johnson suscite des commentaires divergents. Mais qui renseignent toutefois sur son état de santé inquiétant après avoir été testé positif au Covid-19, il y a dix jours. Certains membres de son gouvernement relativisent son admission à l'hôpital. ‘’Il est à l'hôpital pour subir des tests, mais il continuera d'être tenu informé de ce qui se passe et d'être aux commandes du gouvernement », a déclaré à la BBC Robert Jenrick, ministre chargé du Logement et des Communautés. Mais selon le quotidien The Times, Boris Johnson a été conduit à l'hôpital St Thomas à Londres, proche de Westminster, et ‘’placé sous oxygène’’. Du côté de Downing Street, on annonce un ‘’bon moral’’ après une ‘’nuit tranquille’’ à l'hôpital, où il ‘’reste en observation’’.
Milan Ac : 13 milliards pour Krépin Diatta
Après 3 saisons à Bruges, Krépin Diatta s’est fait une solide réputation. Cette saison, il a été l’un des meilleurs éléments de son club, leader du championnat avec une grosse avance sur ses poursuivants. Auteur de 22 matchs dont 19 titularisations et 7 buts marqués, Krépin commence à attirer l’intérêt des grosses cylindrées européennes. Selon des informations révélées par la presse italienne, le Milan AC est prêt à débourser une petite fortune pour s’offrir les services de l’attaquant de 21 ans. Selon la même source, les Rossoneri consentent à débourser la somme de 20 millions d’euros (13 milliards FCFA) pour arracher Krépin à Bruges.
Koulibaly : accord PSG-Naples pour 49 milliards
Pour remplacer Thiago Silva en fin de contrat, le Paris Saint-Germain a jeté son dévolu sur Kalidou Koulibaly. Devancé par Manchester United dans la course pour s’offrir le défenseur sénégalais, le PSG a repris les choses en main et refait son retard. Selon Mundo Deportivo, le club de la capitale française a trouvé un accord avec Naples. Selon la même source, les deux formations se sont entendues pour un transfert estimé à 75 millions d’euros (49 milliards FCFA). En plus du PSG et des Red Devils, Barcelone, qui cherche un remplaçant à Gerard Piqué, était intéressé par la venue de Kalidou Koulibaly, qui a actuellement de bonnes chances de poursuivre sa carrière au PSG.
Jamie Redknapp : «Sadio Mané est une machine absolue»
Favori pour le titre de meilleur joueur d’Angleterre de l’Association des footballeurs professionnels (PFA), Sadio Mané a des chances de faire autant que Riyad Mahrez et Mohamed Salah en remportant ce trophée. L’attaquant sénégalais a déjà été élu meilleur footballeur de la saison par les prestigieux médias The Guardian et Sky Sports. D’après Jamie Redknapp, le Sénégalais est devenu une vraie machine à buts. «Il est fait de granit. Il est si fort, il est brillant dans les airs, il attaque le poteau arrière aussi bien que n’importe qui et il peut finir de n’importe quel pied. Il est juste un joueur phénoménal, excellent pour jouer de ce côté-là. Il est une machine absolue à chaque match», a confié l’ancien international anglais
Coronavirus : 3S, brancardier à Fann
Dans cette période de lutte contre le coronavirus, le Sénégal a besoin de tous ses fils. Et, les lutteurs ne sont pas en reste. En effet, 3S, pensionnaire de l’écurie Ngor, est devenu brancardier à l’hôpital Fann durant ces moments de guerre contre la maladie. Le lutteur assure que la protection est de mise aux heures de travail.
Marley 2 suit toujours l’actualité de la lutte
Abdou Ngom est un lutteur inactif depuis quelques années. Marley 2, son nom de lutteur, était pensionnaire de l’écurie Cayor, actuel Djimbory. Il vit maintenant en Espagne mais ne rate aucune information sur la lutte. Il suit toujours l’actualité à travers le net et les émissions sur la discipline. Avant de partir, Marley 2 avait livré 8 combats.
Le Covid-19 a impacté la lutte ce week-end
La lutte devait vivre sa première grande journée de la saison, dimanche passé, avec le combat entre Papa Sow (Jambars Wrestling Académie) et Siteu (Lansar). Pape Abdou Fall est le promoteur de ce choc de l’indépendance qui devait se dérouler à l’arène nationale. Mais, le coronavirus a occasionné son report. L’épidémie a ainsi porté un sacré coup à l’arène ce week-end.
Bathie Séras ouvre les vannes…
Le lutteur de Pikine Guinaw Rails continue de multiplier les entretiens dans la presse. Bathie Séras, après une sortie dans les colonnes de Sunu Lamb, s’est exprimé dans Lutte tv. Le Magicien de l’arène a donné son point de vue sur sa carrière et évoqué d’autres sujets d’actualité.
...Adule Boy Niang 2
Apparemment, Bathie Séras n’est pas très proche de certains cadres ou lutteurs de Pikine. Mais Boy Niang 2 n’en fait pas partie. Le leader de l’écurie Guinaw Rails a tenu un discours dithyrambique à l’endroit du fils de De Gaulle. Une communication qui doit faire plaisir au Thiapathioli.
Bombardier toujours coincé en France
Bombardier risque de rester plus longtemps en France. En raison du confinement dans ce pays, le B52 de Mbour, double Roi des arènes, va devoir poursuivre son séjour jusqu’à la réouverture des frontières et des aéroports.
Où se terre Narou Sogas ?
Pensionnaire de l’écurie Xam Sa Cossan depuis ses débuts, Narou Sogas était bien parti en enchaînant les victoires. Mais depuis quelques saisons, la machine s’est grippée et il n’arrive plus à gagner. Pire, Narou Sogas est devenu rare et invisible. Où se terre-t-il ?
La première sortie de Balla Diouf très attendue
Ancien lutteur de Fass et de Yoff reconverti en coach après sa retraite, Balla Diouf va vers sa première sortie. Nommé coach à Jambars Wrestling Académie, Cœur de Lion sera sur le banc pour coacher Papa Sow lors de son combat contre Siteu. Une première de Balla Diouf très attendue.
Nouvelle saison blanche pour Ndèye NdiayeTyson ?
Surnommée la Lionne de la banlieue ou Dame de fer, Ndèye Ndiaye Tyson avait habitué les amateurs à organiser des combats de lutte. Mais depuis quelques années, la native de Guinaw Rails peine à faire des sorties et cela commence à inquiéter. Et si rien n’est fait, elle file vers une nouvelle saison blanche à moins que l’Association des promoteurs dont elle fait partie ne lui porte secours. Affaire à suivre.
HISSEIN HABRÉ EN RÉSIDENCE SURVEILLÉ POUR 60 JOURS
L'ancien président tchadien bénéficie d'une décision du juge de l'application des peines, dans le cadre du décongestionnement des prisons en période de pandémie du coronavirus, selon le Garde des sceaux, Malick Sall
Hissein Habré sort de prison. Selon des sources proches de l’ancien président tchadien, il a été libéré , ce lundi, 6 avril 2020. Par demande de son avocat, Mamadou Diawara, il lui a été accordée une permission de sortie de 60 jours, informe le document reçu à EMEDIA. Dans sa demande, il explique, « qu’en raison de la pandémie du Covid 19, la prison, est un milieu qui représente de réels risques de contamination et que son client, d’un âge avancé, est particulièrement vulnérable. »
Cette mesure fait suite à l’annonce de l’ONU de décongestionner les prisons dans le cadre de la lutte contre la Covid 19.
Le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de l’organisation des Nations Unies avait exhorté les gouvernements à travailler à réduire le nombre de personnes en détention en cette période de pandémie afin de réduire les risques de contagion. Il cible, en exemple, les détenus âgés et malades.
Hissène Habré a été condamné à Dakar, aux travaux forcés à perpétuité par les Chambres africaines extraordinaires pour crime contre l’humanité.
Alors que des voix s’élevaient pour exiger sa libération, les victimes tchadiennes de Hissein Habré montaient au créneau pour s’opposer à toute libération de ce dernier. « La crise sanitaire ne doit pas servir d’excuse à la libération anticipée de Hissein Habré », soutenait Clément Abaïfouta Président de l’Association des victimes tchadiennes du régime de Hissein Habré (AVCRHH).
Il rappelle que depuis sa condamnation, ses soutiens réclament sa libération pour des motifs fallacieux, comme de fausses rumeurs de maladie. « La détention de Hissein Habré ne correspond pas à la situation de risque de contamination au sein des prisons décrite par l’ONU. Hissein Habré est détenu seul dans une cellule, avec, comme il se doit, de bonnes conditions d’hygiène, et a accès au système de santé. Il n’est pas en contact avec d’autres détenus et ne risque donc pas d’être contaminé à cause de la promiscuité qui existe dans beaucoup de prisons. Il semble donc suffisamment protégé du virus », déclarait Abaïfouta.
LE PRÉSIDENT DE LA BAD, ACCUSÉ D'ABUS, NIE EN BLOC
Les lanceurs d'alerte accusent M. Adesina de favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians, et d'avoir nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes ou de corruption
Candidat à sa réélection en mai, le président de la Banque africaine de développement (BAD), le Nigérian Akinwumi Adesina, fait l'objet d'accusations embarrassantes par des "lanceurs d'alerte", selon un document reçu lundi par l'AFP, initialement dévoilé par Le Monde.
"Comportement contraire à l'éthique, enrichissement personnel, obstacle à l'efficacité, favoritisme, (activités) affectant la confiance dans l'intégrité de la banque et engagement dans des activités politiques" : c'est un véritable réquisitoire que dressent contre leur président, dans ce document d'une quinzaine de pages, ces "lanceurs d'alerte" anonymes se présentant comme des "employés préoccupés de la BAD", première institution de financement du développement en Afrique, basée à Abidjan.
Dans un communiqué publié lundi à la suite de l'article publié dans le Monde, M. Adesina, 60 ans, a réfuté en bloc ces accusations, qu'il qualifie d'"allégations fallacieuses et sans fondement".Il a également indiqué que des enquêtes internes étaient en cours.
Elu en 2015 pour un mandat de cinq ans, M. Adesina, ancien ministre de l'Agriculture du Nigeria, apparaissait jusqu'à présent sans rival pour obtenir un deuxième mandat, après avoir reçu le soutien de l'Union africaine et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest.
Dans leur lettre datée d'"avril 2020" envoyée aux gouverneurs de la BAD, les lanceurs d'alerte accusent M. Adesina de favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians, et d'avoir nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes ou de corruption, ou encore de leur avoir accordé de confortables indemnités de départ sans les sanctionner.
Entre 2016 et 2018, lors de "la grande campagne de recrutement qui a accompagné la restructuration lancée par le président Adesina", "environ 25% des nouveaux managers recrutés ont été des Nigérians", alors qu'ils représentaient 9% des embauches jusqu'alors, ce qui correspondait à la part du Nigeria dans l'actionnariat de la BAD, dénoncent les lanceurs d'alerte.
Parmi les personnes recrutées ou promues à des hauts postes figurent un beau-frère et un ami d'enfance de M. Adesina, ou d'anciens collaborateurs lorsqu'il était ministre au Nigeria, selon les lanceurs d'alerte.
- sabotage -
Ceux-ci s'interrogent aussi sur un possible "enrichissement personnel" de M. Adesina.Récompensé en 2017 et 2019 par deux prix internationaux totalisant 750.000 dollars (près de 700.000 euros), M. Adesina a assisté aux remises de ces prix, aux Etats-Unis et en Corée du Sud, accompagné de délégations comptant des "dizaines de personnes", aux frais de la BAD.Mais a-t-il remis le montant de ses prix à la Banque, se demandent-ils?
Les lanceurs d'alerte reprochent aussi à M. Adesina "l'utilisation des ressources de la Banque pour sa promotion et son enrichissement personnel".En effet M. Adesina a obtenu la propriété intellectuelle et touche les droits d'auteur de sa biographie, commandée et payée par la BAD à un auteur.
Les lanceurs d'alerte précisent s'être initialement adressés, en janvier, au comité d'éthique de la BAD, mais avoir réalisé ensuite que "des employés proches du président sabotaient toutes les tentatives du comité d'éthique de remplir ses fonctions".Ils dénoncent en outre "des tentatives pour découvrir leurs identités".
Economiste spécialiste dans le développement et l'agriculture, personnage charismatique jouissant d'une bonne image internationale, Akinwumi Adesina, qui porte toujours un noeud papillon de couleur vive en public, a vigoureusement démenti ces accusations, qui surviennent moins de deux mois avant la désignation du prochain président de la BAD, prévue le 28 mai.
"Je suis totalement convaincu que sur la base de faits et de preuves, les procédures régulières d’examen et la transparence révèleront que tout cela ne constitue que des allégations fallacieuses et sans fondement", a-t-il déclaré.
"Le Comité d'éthique du Conseil d'administration mène actuellement son action dans le cadre de ses systèmes d'enquête interne.Laissons le Comité achever son enquête et ses travaux sans interférence de quiconque ni de quelque média que ce soit", ajoute-t-il.
La BAD, une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde, avait réalisé en octobre 2019 une augmentation de capital géante de 115 milliards de dollars, considérée comme un succès personnel pour son président.
La BAD compte 80 pays actionnaires (54 pays africains, 26 pays non africains, d’Europe, d’Amérique et d’Asie).
M. Adesina est le premier Nigérian à présider la BAD, dont le premier actionnaire est le Nigeria avec 9%.Des remous suivis de nombreux départs de cadres, se plaignant de son "autoritarisme", avaient agité la Banque après son arrivée.
Interrogé par AFP, la BAD n'a pas précisé si le processus de nomination était retardé en raison de l'épidémie de coronavirus.
par Jean Pascal Corréa
LUTTE SÉNÉGALAISE : TEMPS DE RÉFLEXION ET DE PROJECTION
Il est possible de placer le curseur sur d’autres volets de la lutte. La danse, la chorégraphie, l’habillement… Toutes choses qui mettent en avant la dimension culturelle de la lutte, et qui peuvent tout autant être valorisées sur le plan économique
Dans divers domaines, les rythmes et niveaux d’engagement ont baissé. Chacun peut le ressentir à son échelle et dans ses rapports aux différents champs dans lesquels il s’investissait ou s’active encore. A défaut de s’employer pleinement dans des activités à caractère productif ou associatif que l’évitement des contacts physiques oblige à limiter, c’est peut-être le moment de se poser et d’engager des réflexions utiles, en termes d’évaluation, de recadrage et de projection vers un avenir désiré et censé nous ouvrir des opportunités de réalisation de soi et d’amélioration de nos conditions de vie et de travail. Cet exercice, chacun et chacune peut le mettre en œuvre suivant le ou les domaines qui l’intéressent.
Pour ma part, je choisis ici d’aborder la lutte, comme activité sportive et comme niche économique (entreprises, emplois). Mais également la lutte dans sa dimension socioculturelle qui a habité la plupart des sociétés sénégalaises et au-delà. Car, derrière un lutteur se laissent entrevoir toute une tradition et des valeurs socioculturelles, ainsi qu’un ensemble de réseaux de relations et de logiques économiques affichées (marketing-communication, sponsoring, montage de combats, signature de contrats, cautionnement, imposition, taxes, sanctions financières, etc.) ou en filigrane (rétributions non formalisées des entraineurs, des managers, des partenaires d’entrainement, des marabouts, des batteurs de Tambours, entre autres intermédiaires, et redistribution aux voisins, parents et amis).
A l’heure des mesures sanitaires relatives au Covid-19, certaines écuries et beaucoup de lutteurs ont fortement réduit leurs activités sportives alors que, malgré la suspension des compétitions, une certaine réorganisation pourrait éviter aux uns et aux autres de prendre des risques dommageables pour la santé (physique et financière) des lutteurs et la santé (économique) des écuries. Pourtant, il est possible de placer le curseur sur d’autres volets de la lutte. La danse, la chorégraphie, l’habillement… Toutes choses qui mettent en avant la dimension culturelle de la lutte, et qui peuvent tout autant être valorisées sur le plan économique, en montrant ces facettes premières et particulièrement attractives de la lutte, y compris sur le plan touristique et du marketing de la destination sénégalaise, de même que sur le plan cinématographique et d’autres formes de production audiovisuelle.
Typiquement, tout en respectant la distanciation sociale et les autres mesures-barrières édictées, les parties prenantes de la mise en scène chorégraphique (danseurs, batteurs de Tam-tam, habilleurs, maquilleurs, etc.) peuvent se retrouver dans un espace approprié afin de produire des œuvres culturelles à valoriser sur le plan économique. Par exemple, en mettant l’accent sur le pagne, dans sa signification et sa place dans la lutte (symboliquement, et dans certaines ethnies, le pagne est un patrimoine de la femme), dans son jeu de couleurs suivant les ethnies, sa forme, sa taille, sa coupe en bandes, la manière de l’attacher, c’est tout un patrimoine qui est culturellement mis en exergue. S’y ajoute l’effet d’élégance recherché au travers du lutteur qui dispose déjà de la puissance physique. Dans la production commercialisable, l’anthropologue, l’historien, le sociologue, l’expert culturel, l’économiste, le communicateur (traditionnel ou moderne), l’artisan, la femme, l’homme, l’ancien, le jeune, etc., auraient des commentaires et observations extrêmement intéressants à mettre en lumière et à rendre accessibles aux générations futures, d’une société à l’autre (similarités et singularités). La lutte est clairement un patrimoine immatériel à transmettre, dans son essence, sa fonction sociale d’origine, et avec le moins de « fabrications » ou d’exagérations possibles.
Cette mise en scène offrirait ainsi au lutteur l’occasion de réviser ses gammes, d’innover dans les danses, dans les rythmes, dans les chorégraphies… L’occasion pour toutes les parties prenantes, de découvrir et de valoriser des talents qui débordent la dimension physique et musculaire de l’activité sportive. Les possibilités sont immenses, et elles ouvrent des pistes vers des opportunités à l’échelle individuelle comme aux niveaux méso (Collectivités territoriales) et macrosocial (État).
Combien de productions et de déclinaisons web et numériques (types et quantité) seraient envisageables ? N’est-ce pas le moment d’un dialogue interministériel (Sport-culture-tourisme-économie-etc.) pour évaluer l’échelle potentielle d’une attractivité de la destination Sénégal intégrant les disciplines sportives (et avec un agenda coordonné) ? Ne serait-il pas le lieu d’évaluer l’impact économique potentiel de cette création de chaines de valeur, dès l’instant que des métiers, des œuvres et symboles cultures prennent une dimension économique ?
Au-delà de ces aspects socioculturels et économiques, des observations faites sur cette activité et ses contours invitent par ailleurs à une réflexion plus structurante sur le secteur de la lutte. Dans cette optique, il importe de susciter une réflexion plus élargie, du côté des professionnels de la lutte, notamment. Cette discipline sportive traverse une zone de turbulence, certes. Mais tant mieux si les uns et les autres peuvent profiter de ce temps pour envisager les choses sous une perspective constructive et opportune pour toutes les parties prenantes, y compris les générations futures.
par Achille Mbembe
LE DROIT UNIVERSEL À LA RESPIRATION
Si guerre il doit y avoir, ce doit être non pas tant contre un virus en particulier que contre tout ce qui sur la longue durée du capitalisme aura confiné des races entières à une respiration difficile, à une vie pesante
covid-19-cameroon.org via AOC.com |
Achille Mbembe |
Publication 06/04/2020
Certains évoquent d’ores et déjà “l’après-Covid-19”. Pourquoi pas? Pour la plupart d’entre nous cependant, surtout dans ces régions du monde où les systèmes de santé ont été dévastés par plusieurs années d’abandon organisé, le pire est encore à venir. En l’absence de lits dans les hôpitaux, de machines respiratoires, de tests massifs, de masques, de désinfectants à base d’alcool et autres dispositifs de mise en quarantaine de ceux qui sont d’ores et déjà atteints, nombreux sont malheureusement ceux et celles qui ne passeront pas par le trou de l’aiguille.
Il y a quelques semaines, face au tumulte et au désarroi qui s’annoncaient, certains d’entre nous tentaient de décrire ces temps qui sont les nôtres. Temps sans garantie ni promesse, dans un monde de plus en plus dominé par la hantise de sa propre fin, disions-nous. Mais aussi temps caractérisé par “une redistribution inégalitaire de la vulnérabilité” et par de “nouveaux et ruineux compromis avec des formes de violence aussi futuristes qu’archaïques”, ajoutions-nous (Achille Mbembe et Felwine Sarr, sous la dir. de; Politique des temps, Paris, Philippe Rey, 2019, pp. 8-9). Davantage encore, temps du brutalisme (Achille Mbembe, Brutalisme, Paris, La Decouverte, 2020).
Par-delà ses origines dans le mouvement architectural de la moitié du XXe siècle, nous définissions le brutalisme comme le procès contemporain “par lequel le pouvoir en tant que force géomorphique désormais se constitue, s’exprime, se reconfigure, agit et se reproduit”. Par quoi, sinon par “la fracturation et la fissuration”, par “le désemplissement des vaisseaux”, “le forage” et le “vidage des substances organiques” (11), bref, par ce que nous appelions “la déplétion” (pages 9-11) ?
Nous attirions l’attention, à juste titre, sur la dimension moléculaire, chimique, voire radioactive de ces processus: “La toxicité, c’est-à-dire la multiplication de substances chimiques et de déchets dangereux, n’est-elle pas une dimension structurelle du présent? Ces substances et déchets ne s’attaquent pas seulement à la nature et à l’environnement (l’air, les sols, les eaux, les chaînes alimentaires), mais aussi aux corps ainsi exposés au plomb, au phosphore, au mercure, au béryllium, aux fluides frigorigènes” (10).
Nous faisions, certes, référence aux “corps vivants exposés à l’épuisement physique et à toutes sortes de risques biologiques parfois invisibles”. Nous ne citions cependant pas nommément les virus (près de 600 000, portés par toutes sortes de mammifères), sauf de façon métaphorique, dans le chapitre consacré aux “corps-frontières”. Mais pour le reste, c’est bel et bien de la politique du vivant dans son ensemble dont il était, une fois de plus, question (Achille Mbembe, Necropolitics, Duke University Press, 2019). Et c’est d’elle dont le coronavirus est manifestement le nom.
En ces temps pourpres – à supposer que le trait distinctif de tout temps soit sa couleur – peut-être faudrait-il, par conséquent, commencer en s’inclinant devant tous ceux et toutes celles qui nous ont d’ores et déjà quittés. La barrière des alvéoles pulmonaires franchie, le virus a infiltré leur circulation sanguine. Il s’est ensuite attaqué à leurs organes et autres tissus, en commençant par les plus exposés.
Il s’en est suivi une inflammation systémique. Ceux d’entre eux qui, préalablement à l’attaque, avaient déjà des problèmes cardiovasculaires, neurologiques ou métaboliques, ou souffraient de pathologies liées à la pollution, ont subi les assauts les plus furieux. Le souffle coupé et privés de machines respiratoires, certains sont partis comme à la sauvette, soudainement, sans aucune possibilité de dire adieu. Leurs restes auront aussitôt été incinérés ou inhumés. Dans la solitude. Il fallait, nous dit-on, s’en débarrasser le plus vite possible.
Mais puisque nous y sommes, pourquoi ne pas ajouter, à ceux et celles-là, tous les autres, et ils se comptent par dizaines de millions, victimes du SIDA, du choléra, du paludisme, d’Ebola, du Nipah, de la fièvre de Lasse, de la fièvre jaune, du Zika, du chikungunya, de cancers de toutes sortes, des épizooties et autres pandémies animales comme la peste porcine ou la fièvre catarrhale ovine, de toutes les épidémies imaginables et inimaginables qui ravagent depuis des siècles des peuples sans nom dans des contrées lointaines, sans compter les substances explosives et autres guerres de prédation et d’occupation qui mutilent et déciment par dizaines de milliers et jettent sur les routes de l’exode des centaines de milliers d’autres, l’humanite en errance.
Comment oublier, par ailleurs, la déforestation intensive, les mégafeux et la destruction des écosystèmes, l’action néfaste des entreprises polluantes et destructrices de la biodiversité, et de nos jours, puisque le confinement fait désormais partie de notre condition, les multitudes qui peuplent les prisons du monde, et ces autres dont la vie est brisée en miettes face aux murs et autres techniques de frontiérisation, qu’il s’agisse des innombrables check points qui parsèment maints territoires, ou des mers, des océans, des déserts et de tout le reste ?
Hier et avant-hier, il n’était en effet question que d’accélération, de tentaculaires réseaux de connection enserrant l’ensemble du globe, de l’inexorable mécanique de la vitesse et de la dématérialisation. C’est dans le computationnel qu’était supposé résider aussi bien le devenir des ensembles humains et de la production matérielle que celui du vivant. Logique ubiquitaire, circulation à haute vitesse et mémoire de masse aidant, il suffisait maintenant de “transférer sur un double numérique l’ensemble des compétences du vivant” et le tour était joué (Cf. Alexandre Friederich, H+. Vers une civilisation 0.0, Paris, Editions Allia, 2020, p. 50). Stade suprême de notre brève histoire sur Terre, l’humain pouvait enfin être transformé en un dispositif plastique. La voie était balisée pour l’accomplissement du vieux projet d’extension infini du marché.
Au milieu de l’ivresse générale, c’est cette course dionysiaque, décrite par ailleurs dans Brutalisme, que le virus vient freiner, sans toutefois l’interrompre définitivement, alors même que tout reste en place. L’heure, néanmoins, est désormais à la suffocation et à la putréfaction, à l’entassement et à l’incinération des cadavres, en un mot, à la résurrection des corps vêtus, à l’occasion, de leur plus beau masque funéraire et viral. Pour les humains, la Terre serait-elle donc en passe de se transformer en une roue bruissante, l’universelle Nécropole? Jusqu’où ira la propagation des bactéries des animaux sauvages vers les humains si, de fait, tous les vingt ans, près de 100 millions d’hectares de forêts tropicales (les poumons de la terre) doivent être coupés ?
Depuis le début de la révolution industrielle en Occident, ce sont près de 85% des zones humides qui ont été asséchées. La destruction des habitats se poursuivant sans relâche, des populations humaines en état de santé précaire sont presque chaque jour exposées à de nouveaux agents pathogènes. Avant la colonisation, les animaux sauvages, principaux réservoirs de pathogènes, étaient cantonnés dans des milieux dans lesquels ne vivaient que des populations isolées. C’était par exemple le cas dans les derniers pays forestiers au monde, ceux du Bassin du Congo.
De nos jours, les communautés qui vivaient et dépendaient des ressources naturelles dans ces territoires ont été expropriées. Mises à la porte à la faveur du bradage des terres par des régimes tyranniques et corrompus et de l’octroi de vastes concessions domaniales à des consortiums agro-alimentaires, elles ne parviennent plus à maintenir les formes d’autonomie alimentaire et énergétique qui leur ont permis, pendant des siècles, de vivre en équilibre avec la brousse.
Dans ces conditions, une chose est de se soucier de la mort d’autrui, au loin. Une autre est de prendre soudain conscience de sa propre putrescibilité, de devoir vivre dans le voisinage de sa propre mort, de la contempler en tant que réelle possibilité. Telle est, en partie, la terreur que suscite le confinement chez beaucoup, l’obligation de devoir enfin répondre de sa vie et de son nom.
Répondre ici et maintenant de notre vie sur cette Terre avec d’autres (les virus y compris) et de notre nom en commun, telle est bel et bien l’injonction que ce moment pathogène adresse à l’espèce humaine. Moment pathogène, mais aussi moment catabolique par excellence, celui de la décomposition des corps, du triage et de l’élimination de toutes sortes de déchets-d’hommes – la “grande séparation” et le grand confinement, en réponse à la propagation ahurissante du virus et en conséquence de la numérisation extensive du monde.
Mais l’on aura beau chercher à s’en délester, tout nous ramène finalement au corps. Nous aurons tenté de le greffer sur d’autres supports, d’en faire un corps-objet, un corps-machine, un corps digital, un corps ontophanique. Il nous revient sous la forme stupéfiante d’une énorme mâchoire, véhicule de contamination, vecteur de pollens, de spores et de moisissure.
De savoir que l’on n’est pas seul dans cette épreuve, ou que l’on risque d’être nombreux à déguerpir, ne procure que vain réconfort. Pourquoi sinon parce que nous n’aurons jamais appris à vivre avec le vivant, à nous soucier véritablement des dégâts causés par l’homme dans les poumons de la Terre et dans son organisme. Du coup, nous n’avons jamais appris à mourir. Avec l’avènement du Nouveau-Monde et, quelques siècles plus tard, l’apparition des “races industrialisées”, nous avons pour l’essentiel choisi, dans une sorte de vicariat ontologique, de déléguer notre mort à autrui et de faire de l’existence elle-même un grand repas sacrificiel.
Or bientôt, il ne sera plus possible de déléguer sa mort à autrui. Ce dernier ne mourra plus à notre place. Nous ne serons pas seulement condamnés à assumer, sans médiation, notre propre trépas. De possibilité d’adieu, il y en aura de moins en moins. L’heure de l’autophagie approche, et avec elle, la fin de la communauté puisqu’il n’y a guère de communauté digne de ce nom là où dire adieu, c’est-à-dire faire mémoire du vivant, n’est plus possible.
Car, la communauté ou plutôt l’en-commun ne repose pas uniquement sur la possibilité de dire aurevoir, c’est-à-dire de prendre chaque fois avec d’autres un rendez-vous unique et chaque fois à honorer de nouveau. L’en-commun repose aussi sur la possibilité du partage sans condition et chaque fois à reprendre de quelque chose d’absolument intrinsèque, c’est-à-dire d’incomptable, d’incalculable, et donc sans prix.
Le ciel, manifestement, ne cesse donc de s’assombrir. Prise dans l’étau de l’injustice et des inégalités, une bonne partie de l’humanité est menacée par le grand étouffement, et le sentiment selon lequel notre monde est en sursis ne cesse de se répandre.
Si, dans ces conditions, de jour d’après il doit y en avoir, ce ne pourra guère être aux dépens de quelques-uns, toujours les mêmes, comme dans l’Ancienne Economie. Ce devra nécessairement être pour tous les habitants de la Terre, sans distinction d’espèce, de race, de sexe, de citoyenneté, de religion ou autre marqueur de différenciation. En d’autres termes, ce ne pourra être qu’au prix d’une gigantesque rupture, le produit d’une imagination radicale.
Un simple replâtrage ne suffira en effet pas. Au milieu du cratère, il faudra littéralement tout réinventer, à commencer par le social. Car, lorsque travailler, s’approvisionner, s’informer, garder le contact, nourrir et conserver les liens, se parler et échanger, boire ensemble, célébrer le culte ou organiser des funérailles n’ont plus lieu que par écrans interposés, il est temps de se rendre compte que l’on est encerclé de toutes parts par des anneaux de feu. Dans une large mesure, le numérique est le nouveau trou creusé dans la terre par l’explosion. A la fois tranchée, boyaux et paysage lunaire, il est le bunker où l’homme et la femme isolées sont invités à se tapir.
Par le biais du numérique, croit-on, le corps de chair et d’os, le corps physique et mortel sera délesté de son poids et de son inertie. Au terme de cette transfiguration, il pourra enfin entreprendre la traversée du miroir, soustrait à la corruption biologique et restitué à l’univers synthétique des flux. Illusion, car de même qu’il n’y aura guère d’humanité sans corps, de même l’humanité ne connaîtra la liberté seule, hors la société ou aux dépens de la biosphère.
Il faut donc repartir d’ailleurs si, pour les besoins de notre propre survie, il est impératif de redonner à tout le vivant (la biosphère y compris) l’espace et
l’énergie dont il a besoin. Sur son versant nocturne, la modernité aura de bout en bout été une interminable guerre menée contre le vivant. Elle est loin d’être terminée. L’assujettissement au numérique constitue l’une des modalités de cette guerre. Elle conduit tout droit à l’appauvrissement en monde et à la dessiccation de pans entiers de la planète.
Il est à craindre qu’au lendemain de cette calamité, loin de sanctuariser toutes les espèces du vivant, le monde ne rentre malheureusement dans une nouvelle période de tension et de brutalité. Sur le plan géopolitique, la logique de la force et de la puissance continuera de prévaloir. En l’absence d’infrastructure commune, une féroce partition du globe s’accentuera et les lignes de segmentation s’intensifieront. Beaucoup d’Etats chercheront à renforcer leurs frontières dans l’espoir de se protéger de l’extériorité. Ils peineront également à refouler leur violence constitutive qu’ils déchargeront comme d’habitude sur les plus vulnérables en leur sein. La vie derrière les écrans et dans des enclaves protégées par des firmes privées de sécurité deviendra la norme.
En Afrique, en particulier, et dans bien des régions du Sud du monde, extraction énergivore, épandage agricole et prédation sur fonds de bradage des terres et de destruction des forêts continueront de plus belle. L’alimentation et le refroidissement des puces et des supercalculateurs en dépend. L’approvisionnement et l’acheminement des ressources et de l’énergie nécessaires à l’infrastructure de la computation planétaire se feront au prix d’une plus grande restriction de la mobilité humaine. Garder le monde a distance deviendra la norme, histoire d’expulser à l’extérieur les risques de toutes sortes. Mais parce qu’elle ne s’attaque pas à notre précarité écologique. cette vision catabolique du monde inspirée par les théories de l’immunisation et de la contagion ne permettra guère de sortir de l’impasse planétaire dans laquelle nous nous trouvons.
Des guerres menées contre le vivant, l’on peut dire que leur propriété première aura été de couper le souffle. En tant qu’entrave majeure à la respiration et à la réanimation des corps et des tissus humains, le Covid-19 s’inscrit dans la même trajectoire. En effet, à quoi tient la respiration sinon en l’absorption d’oxygène et en le rejet du gaz carbonique, ou encore en un échange dynamique entre le sang et les tissus? Mais au rythme où va la vie sur Terre, et au vu de ce qui reste de la richesse de la planète, sommes-nous si éloignés que cela du temps où il y aura davantage de gaz carbonique à inhaler que d’oxygène à aspirer ?
Avant ce virus, l’humanité était d’ores et déjà menacée de suffocation. Si guerre il doit y avoir, ce doit par conséquent être non pas tant contre un virus en particulier que contre tout ce qui condamne la plus grande partie de l’humanité à l’arrêt prématuré de la respiration, tout ce qui s’attaque fondamentalement aux voies respiratoires, tout ce qui sur la longue durée du capitalisme aura confiné des segments entiers de populations et des races entières à une respiration difficile, haletante, à une vie pesante. Mais pour s’en sortir, encore faut-il faut comprendre la respiration au-delà des aspects purement biologiques, comme cela qui nous est commun et qui, par définition, échappe à tout calcul. L’on parle, ce faisant, d’un droit universel de respiration.
En tant que cela qui est à la fois hors-sol et notre sol commun, le droit universel à la respiration n’est pas quantifiable. Il ne saurait être appropriable. Il est un droit au regard de l’universalité non seulement de chaque membre de l’espèce humaine, mais du vivant dans son ensemble. Il faut donc le comprendre comme un droit fondamental à l’existence. En tant que tel, il ne pourrait faire l’objet de confiscation et échappe de ce fait à toute souveraineté puisqu’il récapitule le principe souverain en soi. Il est par ailleurs un droit orginaire d’habitation de la Terre, un droit propre à la communauté universelle des habitants de la Terre, humains et autres (Sarah Vanuxem, La propriété de la Terre, Paris, Wildproject, 2018; et Marin Schaffner, Un sol commun. Lutter, habiter, penser, Paris, Wildproject, 2019).
Coda
Le procès aura été mille fois intenté. On peut réciter les yeux fermés les principaux chefs d’accusation. Qu’il s’agisse de la destruction de la biosphère, de l’arraisonnement des esprits par la technoscience, du délitement des résistances, des attaques répétées contre la raison, de la crétinisation des esprits, de la montée des déterminismes (génétique, neuronal, biologique, environnemental), les dangers pour l’humanité sont de plus en plus existentiels.
De tous ces dangers, le plus grand est que toute forme de vie sera rendue impossible. Entre ceux qui rêvent de télécharger notre conscience sur des machines et ceux qui sont persuadés que la prochaine mutation de l’espèce réside en notre affranchissement de notre gangue biologique, l’écart est insignifiant. La tentation eugéniste n’a pas disparu. Au contraire, elle est au fondement des progrès récents des sciences et de la technologie.
Sur ces entrefaites survient ce brusque coup d’arrêt, non pas de l’histoire, mais de quelque chose qu’il est encore difficile de saisir. Parce que forcée, cette interruption n’est pas le fait de notre volonté. A plusieurs égards, elle est a la fois imprévue et imprévisible. Or, c’est d’une interruption volontaire, consciente et pleinement consentie dont nous avons besoin, faute de quoi il n’y aura guère d’après. Il n’y aura qu’une suite ininterrompue d’événements imprévus.
Si, de fait, le covid-19 est l’expression spectaculaire de l’impasse planétaire dans laquelle l’humanité se trouve, alors il ne s’agit, ni plus ni moins, de recomposer une Terre habitable parce qu’elle offrira à tous la possibilité d’une vie respirable. Il s’agit donc de se ressaisir des ressorts de notre monde, dans le but de forger de nouvelles terres. L’humanité et la biosphère ont partie liée. L’une n’a aucun avenir sans l’autre. Serons-nous capables de redécouvrir notre appartenance à la même espèce et notre insécable lien avec l’ensemble du vivant ? Telle est peut-être la question, la toute dernière, avant que ne se ferme une bonne fois pour toute, la porte.
VIDEO
LE RÊVE AMÉRICAIN AU BOUT DES DOIGTS
Dans ce documentaire intitulé "Tresser le rêve", la Voix de l'Amérique vous transporte dans l'univers des professionnels de la tresse qui réalisent leur rêve américain grâce à leurs talents uniques
Lorsque Ben Salian Kouyaté est arrivé aux États-Unis en provenance du Mali, c'était pour lui l'occasion de réaliser sa passion de longue date: le tressage des cheveux. Vingt ans plus tard, M. Kouyaté est l'heureux propriétaire d'un salon unique en son genre à Détroit (Michigan), où les clientes attendent pendant des heures pour apprécier son talent de tresseur.
Dans le documentaire intitulé "Tresser le rêve", la Voix de l'Amérique vous transporte dans l'univers des professionnels de la tresse qui réalisent leur rêve américain grâce à leurs talents uniques.
C'est un reportage inédit d'Arzouma Kompaoré et de Mariam Traoré.
L'APPEL DU FNR
Le Front insiste sur la transparence dans la gestion des opérations de mise en oeuvre et de suivi de ces mesures annoncées présidentielles pour lutter contre le covid-19 - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Front Démocratique et Social de Résistance Nationale, daté du 5 avril 2020, relatif aux mesures annoncées par le chef de l'Etat pour la lutte contre le coronavirus.
"Le FRN salue les décisions prises par le Chef de l’Etat, le Président Macky Sall, dans la lutte contre le COVID- 19, annoncées le 3 avril 2020, en soutien aux populations, au système sanitaire, aux entreprises et aux travailleurs du secteur privé pour la sauvegarde des emplois.
Le FNR insiste toutefois sur la transparence dans la gestion des opérations de mise en oeuvre et de suivi de ces mesures. Pour ce faire, le FRN rappelle la nécessité de l’implication de toutes les forces vives dans la gestion de la crise actuelle dans l’intérêt exclusif des populations Sénégalaises.
Le FRN salue les compétences Sénégalaises et les initiatives populaires de toutes les composantes de la Nation.
Enfin le FRN en appelle encore aux populations pour l'observance stricte des pratiques sanitaires et sécuritaires édictées par les autorités habilitées."