SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
17 juillet 2025
VIDEO
ET SI TOUS LES TAILLEURS AFRICAINS S'ENGAGEAIENT A PRODUIRE DES MASQUES..
EXCLUSIF SENEPLUS: Menuisier, tapissier d'origine africain, Mody Kanté qui vit actuellement au Etats-unis s'engage dans la lutte contre le covid-19 et donne des astuces aux tailleurs africains
Menuisier et tapissier, Mody Kanté qui vit actuellement à Baltimore dans le Maryland s'engage dans la lutte contre le Covid-19 et donne des astuces aux tailleurs africains pour la confection de masques de protection.
L’ARCHEVEQUE PAUL MAMBA DEMANDE AUX CHRETIENS DE TRANSFORMER LEURS MAISONS EN EGLISES
Dans moins d’une semaine sera célébrée la fête de Pâques. Cependant, celleci se passera cette année dans un contexte particulier marqué par la présence du Covid19 dans notre pays.
Dans moins d’une semaine sera célébrée la fête de Pâques. Cependant, celleci se passera cette année dans un contexte particulier marqué par la présence du Covid19 dans notre pays. D’où l’appel de l’Evêque de Ziguinchor, Monseigneur (Mgr) Paul Abbel Mamba qui a demandé aux fidèles de célébrer la messe chez eux pour éviter tout rassemblement.
En période normale, les fidèles chrétiens de Ziguinchor devraient rallier les églises dans la nuit du 11 avril prochain pour la messe de minuit. Mais cette année, avec l’épidémie du coronavirus et l’état d’urgence, l’église catholique de Ziguinchor entend se plier aux mesures prises par le chef de l’Etat afin d’éviter la contamination dans l’intérêt des fidèles.
D’ailleurs, l’évêque de Ziguinchor, Paul Abbel Mamba, par le biais du porte-parole du diocèse de Ziguinchor, a demandé aux fidèles chrétiens de transformer leurs maisons en églises. «Nous vivons dans un contexte de foi et d’espérance aujourd’hui, devant ce contexte de pandémie qui crée la psychose, la peur et le trouble dans le cœur des personnes à travers le monde entier», a souligné Abbé Augustin Diédhiou qui estime que l’église aussi suit les mesures édictées par l’Etat du Sénégal. «L’évêque a demandé aux fidèles de pallier à ces rassemblements à des moments de culte et de prières ; mais que nous puissions faire de nos maisons des églises domestiques. Voilà pourquoi les fidèles sont invités à persévérer dans une dynamique de foi et d’espérance en Jésus Christ en étant de véritables disciples missionnaires dans leurs maisons qui sont aussi des maisons de Dieu», indique-t-il.
Et le porte-parole du diocèse de Ziguinchor de poursuivre : «L’église a souhaité, avec l’accord de notre père évêque, que nous puissions suivre les directives pour le grand intérêt de tout le monde.» Avant de terminer, Augustin Diédhiou a transmis le message solennel de Mgr Paul Abbel Mamba aux fidèles chrétiens. «Je livre le message de notre père évêque au moment où le monde est bouleversé. Nous invitons tous les chrétiens à la foi, à la persévérance, à la communion fraternelle et à la charité. Nous les invitons aussi au respect scrupuleux des directives édictées par nos médecins et nos autorités. Ils sont en outre invités à faire preuve de générosité pendant ce temps pascal pour qu’ils puissent refléter l’image de Jésus Christ. Cela ne peut se faire que dans une atmosphère de foi», a déclare l’Abbé Augustin Diédhiou, porte-parole du diocèse de Ziguinchor.
UNE KYRIELLE DE DÉRIVES DANS LES PASSATIONS DE MARCHÉS
Ces manquements, à en croire le Forum civil, sont flagrants notamment dans les critères de sélection de prestataires et dans l'appel d'offres relatif aux travaux de construction de 30 centrales solaires en lot unique
Le Coordonnateur du Forum Civil, Birahime Seck, relève de nombreux dysfonctionnements dans les passations des marchés publics. Ces manquements, à l’en croire, sont flagrants notamment dans les critères de sélection de prestataires et dans l'appel d'offres relatif aux travaux de construction de 30 centrales solaires en lot unique. Très amer, il déplore le caractère discriminatoire des procédures de passation de ces deux marchés.
Birahime Seck ne décolère pas contre les autorités du ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale. En effet, le coordonnateur du Forum Civil reproche à Mansour Faye et ses services la manière dont ils ont récemment passé certains marchés publics. Il juge en effet discriminatoire la procédure d'appel d'offres pour les travaux de construction de 30 centrales solaires en lot unique. Il relève dans la même veine de graves manquements dans les critères de sélection de prestataires.
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le coordonnateur du Forum Civil interpelle le chargé de la Sécurité alimentaire du Ministère du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, sur les critères du transport des denrées alimentaires. Il considère en effet que les critères fixés par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (Csa) favorisent un groupe de transporteurs au mépris des normes de justice et d’égalité liées à la question. «Le critère relatif à la sélection de prestataires disposant d'un parc opérationnel d'au moins cinquante (50) camions de transport de marchandises est non seulement discriminatoire, mais en plus favorise la surfacturation, la collusion et une capture des fonds pour le transport de marchandises par un groupe de transporteurs», assène Birahime Seck qui ne manque pas de rappeler : «Nous sommes en temps de crise et certains propriétaires de camions ne travaillent pas. Il est donc incompréhensible de vouloir réserver le marché du transport des denrées alimentaires seulement aux transporteurs qui disposent d’au moins 50 camions.»
A ses yeux, cela ne répond pas à une logique de crise et d’accès aux derniers publics.
Disséquant l’Appel d’Offres relatif aux travaux de construction de 30 centrales solaires en lot unique au profit de 7 régions, M. Seck trouve que c’est une exclusion à grande échelle des entreprises capables de faire les travaux de constructions. Et de lancer à l’adresse du ministre du Développement communautaire que cette situation favorise le monopole de la compétition des offres et accentue la dépendance technologique. «En cas de défaillance ou d’incapacité du contractant en cours d’exécution, tout le dispositif pourrait être paralysé», prévient le coordonnateur du Forum Civil.
Par Soro DIOP
LE PRESIDENT MACKY SALL VACCINE AVEC LA RESILIENCE
Le programme de résilience face Covid-19 qui menace de mettre en impuissance de puissants Etats, donne la preuve que la croissance économique sous le Président Macky Sall et les orientations sociales de sa politique n’étaient pas des artifices
Du message à la Nation du Président de la République Macky Sall, à l’occasion de la singulière fête-pandémie du COVID-19 oblige !-, des 60 ans de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, il y a de flamboyantes leçons de vie. De la vie. Sur la vie. Pour la vie. Comment ne pas entendre et surtout comprendre la profondeur d’un message qui attire nos attentions furtives, nos distractions insouciantes sur «la tourmente qui secoue le monde (et qui) a fini de révéler au grand jour la fragilité de tous les pays et leurs vulnérabilités communes». Nos fragilités de «simples moisissures de la terre», pour emprunter la formule à l’inoxydable «Aventure ambiguë» de Cheikh Hamidou Kane ! Comme il a si bien raison, Monsieur le Président ! Plus profondément, la tourmente créée par le COVID-19 renvoie quelque part, à certains endroits, à nos surdités arrogantes de «maîtres et possesseurs de la nature».
Et nous voilà, ne manquent pas aujourd’hui de philosopher des penseurs, devenus les producteurs des virus destructeurs de nos propres vies. Ce ne sont pas toutes les boues de la science et de la technologie qui se transforment en or…existentiel», avertissent-ils. C’est bien cette alerte qui résonne et fait raisonner quand le Président Macky Sall appelle à «repenser l’ordre de nos priorités». Loin de tout «confinement» dans un nationalisme étroit et dans une posture identitaire étriquée, le chef de l’Etat, dans cette nécessité de réinterroger notre-être-ensemble, indique combien «il est temps de travailler ensemble à l’avènement d’un nouvel ordre mondial qui met l’humain et l’humanité au cœur des relations internationales».
S’il y a une chose parmi d’autres que la pandémie du coronavirus apprend aux êtres humains, c’est désormais apprendre à devenir plus solidaires et moins inégalitaires. Elle a mis en lumière aussi bien l’absurdité que la facticité des frontières qui apparaissent aujourd’hui sous la lumière crue de la menace planétaire du COVID-19 comme des marqueurs tout simplement symboliques. Tout donc milite demain en faveur d’un ordre mondial rénové et revu pour mettre la centralité sur l’humain, en tant que sujet de l’histoire, et l’humanisme comme vertu qui cimente notre destin commun. Mais ce qui solidifie le destin commun des hommes et de l’humanité, c’est aussi, dans certaines circonstances comme celles que le monde traverse avec cette terrible et terrifiante pandémie, la posture responsable de résilience à l’échelle de chaque pays et au niveau de chaque citoyen. C’est pourquoi, après avoir plaidé pour un nouvel ordre mondial qui met l’humain et l’humanité au cœur des relations internationales, le Président de la République Macky Sall appelle ses compatriotes à l’unité et à la combativité dans la guerre contre un ennemi invisible aux actions ravageuses. L’unité, la combativité, la nécessité de garder «le cap sur l’objectif d’émergence, de ne pas baisser la garde, par le culte du travail, de la discipline et du civisme», voilà, pour l’heure, le vaccin infaillible» pour terrifier et terrasser le COVID-19. Voilà les sédatifs contre le virus de la peur et contre le venin de la stigmatisation.
FAIRE DE NOS CŒURS DES TERRITOIRES FREQUENTABLES
Le Sénégal possède les sources et les ressources pour faire face. On le lit bien à travers les interstices de ces mots du chef de l’Etat: «dans le temps long de la vie d’une Nation, le 60e anniversaire de notre indépendance est moins un aboutissement qu’une étape symbolique ; une halte pour revigorer notre marche solidaire et résolue vers un futur meilleur. »
Dans cette étape symbolique, cette halte qui rythme et galvanise une marche solidaire et résolue vers un futur meilleur, nous avons besoin de faire de nos cœurs et de nos esprits des territoires fréquentables, accueillants et ouverts à toutes les générosités solidaires. Pas des ilots d’une «terra incognita» ! Surtout que, en tant que Nation, le Sénégal est, pour reprendre la belle métaphore du Président Macky Sall, «à la fleur de l’âge qui ouvre l’âge de la belle saison». C’est donc dire que la complexité et les menaces réelles de ce pernicieux virus ne doivent pas faire faner la fleur qui illumine les autres belles saisons à l’horizon de notre jeune Nation. Tout cela est contenu, résumé dans une sublime sagesse proverbiale : «l’histoire nous enseigne que c’est en subissant l’épreuve du feu que le fer gagne en éclat. » En ce temps de pandémie qui rappelle, à la suite de Paul Valéry, combien nos civilisations sont mortelles, il faut s’abreuver aussi à cette philosophie de l’optimisme, celle qui fait foi à la grandeur humaine qui se forge aux épreuves. Des épreuves qui constituent des motifs supplémentaires pour surmonter et vaincre les obstacles.
Les épreuves comme celles que nous impose le COVID-19 ne sont pas des cadeaux et nous devons refuser aussi qu’elles soient des fardeaux, surtout lorsque se pose la question de sauvegarde de la liberté de la Nation, une liberté qui, ainsi que le souligne à juste raison le Président Macky Sall, «est un combat de tous les jours». Au moment où dans beaucoup de pays tourmentés, traumatisés et tourneboulés par des statistiques macabres, les mauvaises sirènes de l’inclinaison à la résignation devant le poids de la fatalité peuvent attirer les esprits faibles, nos peuples doivent être debout. Ils doivent surtout être mis résolument debout par des leaderships résilients, à l’image du Président de la République Macky Sall.
En effet, «reléguer le peuple au rôle de spectateur passif est un choix qui ajoute au malheur du monde. Rendre leur puissance d’espoir à ses luttes en est l’opposé». * Instruit par les réalités historiques et les sagas de nos ancêtres, le Président de la République secoue nos fiertés que beaucoup de peuples nous envient, car à chaque moment de frayeur face à une menace de délitement de la Nation, unis et solidaires, les Sénégalais ont su faire preuve d’une commune «détermination à hisser (leurs) capacités pour accomplir (leur) grand dessein». Il y a une flamme d’espoir qui traverse et transperce les mots du Président qui enseigne : «c’est à l’épreuve de ce combat qu’un peuple teste ses capacités de dominer l’adversité pour rester libre et réaliser son destin».
En tout cas, le Programme de résilience économique et sociale annoncé, le 03 avril 2019, par le Président Macky Sall, illustre à l’envi le grand dessein qu’il nourrit pour le Sénégal et l’ambition qu’il porte pour son émergence. Le paiement par l’Etat des factures d’eau et d’électricité en faveur, respectivement de 670 000 et de 975 522 ménages de la tranche sociale (3 milliards et 15,5 milliards FCFA), le Fonds d’aide à la diaspora (12,5 milliards FCFA), en plus de l’octroi de 69 milliards pour l’achat de vivre à un million de Sénégalais que le COVID-19 a davantage vulnérabilisés, voilà des mesures sociales qui confirment une fois encore confirmer et valider la centralité des politiques sociales du Président Macky Sall, politiques qui ont toujours «vertébré» sa vision et son ambition pour un Sénégal émergent.
A L’EPREUVE DU COVID19, LES PREUVES D’UNE CROISSANCE VERTUEUSE
La résilience économique, elle aussi, s’est traduite par l’annonce par le Président de la République, de 302 milliards qui «seront consacrés au paiement de la dette de l’Etat auprès de ses fournisseurs», selon, «les règles et priorités de paiement concourant à l’objectif de stabilité économique». En toute transparence et avec un engagement des bénéficiaires à maintenir les salaires de leurs travailleurs. Et cerise sur…les cadeaux, le Président Macky Sall assure qu’«une enveloppe de 100 milliards sera spécifiquement dédiée à l’appui direct des secteurs de l’économie les plus durement touchés par la crise, notamment les transports, l’hôtellerie, mais également l’agriculture ».
A cela s’ajoute une sorte de résilience financière avec la mise en place par l’Etat d’«un mécanisme de financement de 200 milliards, aux entreprises affectées, selon une procédure allégée». On peut aussi relever la batterie de mesures et autres décisions relatives à la trésorerie, notamment les facilités fiscales pour soutenir les secteurs qui participent à la santé économique et à la préservation des emplois. La force et l’ampleur de ce Programme de résilience économique et sociale apportent avec aplomb un cinglant démenti aux certitudes naguère abattues par quelques fascinés de la radicalité apocalyptique et aux prêches des apôtres de la désespérance sociale. Avec en bandoulière, leurs égos gonflés comme des montgolfières et armés de postures plus partisanes que de postulats scientifiques, ils n’ont eu cesse de seriner que les croissances économiques régulières depuis 2012 sont du pipeau et que les réalisations sociales du Président Macky Sall sont des trompe-l’œil politiques.
A l’épreuve imprévue du COVID19, les preuves d’une croissance économique vertueuse ! Or, le programme de résilience face à une pandémie qui a surpris le monde entier et qui menace de mettre en impuissance de puissants Etats, donne la preuve que la croissance économique sous le Président Macky Sall et les orientations sociales de sa politique n’étaient pas des artifices. Un programme de résilience aussi solide assorti de financements aussi colossaux ne peut être supporté et porté par une économie bancale. Ce n’est pas un affront encore moins délictuel de reconnaître ses erreurs de jugement Même Mani, le père du manichéisme, s’excusait toujours auprès du blé moulu avant de le manger. Pour le reste, l’hommage du Président de la République aux médecins, et aux différents personnels de la santé porte aussi le respect et la considération de tout un peuple à leur endroit. Le message du Président de la République, à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de notre indépendance, renferme des pépites qui doivent orner, comme le diadème, les fronts des combattants sur le front de la lutte contre une pandémie sans précédent, un combat qui sera victorieux grâce à la conjugaison de «toutes nos forces, toutes nos intelligences (…) dans le même élan de lutte».
A la suite du Président de la République et ses consultations élargies avec la classe politique et la société civile, l’Armée-Nation, qui a renoncé à son jour de gloire pour une cérémonie brève et très sobre, a chanté l’hymne du civisme et montré l’exemplarité en déployant partout le drapeau du patriotisme pour confirmer que «les ressorts de notre Nation restent solides». Cette séquence de notre histoire présente qui restera gravée dans la mémoire collective a été un moment illustratif du leadership d’un Président Macky Sall, au panafricanisme constamment assumé, qui a toujours prêché la bienveillance, la solidarité et la générosité entre les pays et les peuples africains. Des pays et des peuples africains appelés à l’après COVID-19 à être plus résilients dans un monde qui ne sera plus jamais comme avant. ·Benoit Breville & Evelyne Pieiller in «L’illusion de la neutralité» ( Manière de voir. Monde diplomatique n°166 août-septembre 2019)
Par Mamadou Oumar NDIAYE
«EMPRISONNEMENT» DE HABRE A SON DOMICILE POUR 60 JOURS
Macky est à féliciter pour cette décision courageuse qu’il a prise de permettre à celui qui fut son homologue et que le revers de la fortune a conduit à se réfugier dans notre pays, de retourner dans son domicile pour s’y mettre à l’abri du coronavirus
Pourvu que ça dure…éternellement. Ce n’est pas que nous souhaitions que la pandémie du Covid-19 s’installe durablement dans notre pays — au contraire, plus vite elle s’en ira, mieux nous nous sentirons et notre économie avec — mais enfin, si elle a des effets aussi positifs dans la vie politique nationale, dans la vie au Sénégal tout court, alors nous sommes preneurs !
A se demander même pourquoi elle n’est pas survenue plutôt dans notre pays, sans son lot de morts pour le moment maintenu à un niveau très bas, heureusement. En tout cas, d’avoir favorisé les retrouvailles de l’ensemble de la classe politique nationale, y compris sa frange la plus radicale, derrière le président de la République pour combattre l’ennemi commun, d’avoir pour un temps favorisé la mise entre parenthèses de nos si ruineuses cérémonies familiales et autres mondanités futiles, d’avoir aussi pratiquement forcé les malfaiteurs à prendre des congés — en tout cas ceux d’entre eux qui opéraient la nuit —, d’avoir aussi favorisé le confinement des maris auprès de leurs bourgeoises, pour tout cela, le coronavirus et ses effets ont beaucoup de vertus dont on souhaiterait qu’elles durent longtemps. Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, c’est l’élargissement provisoire du président Hissein Habré. Oh certes, il n’est autorisé par le juge d’application des peines à rejoindre son domicile — où il sera toujours gardé par des matons ! — que pendant 60 jours, mais c’est déjà bon à prendre !
Car, pour les innombrables admirateurs et amis de l’ancien président de la République du Tchad, un seul jour passé par ce grand résistant africain dans la sinistre prison du Cap Manuel est un jour de trop. Et un seul jour hors de ce pénitencier est en soit une très grande victoire dans la lutte contre l’injustice et pour l’avènement d’une Afrique plus digne, plus respectée et plus libre. Surtout à un moment où d’aucuns nous prédisent l’apocalypse avec le Covid-19 qui ferait des millions de morts dans notre cher continent. Et où d’autres racistes nostalgiques de la coloniale rêvent d’expérimenter un vaccin contre le coronavirus en Afrique…qui est le continent qui résiste le mieux jusqu’ici à la pandémie !
De ce point de vue, le président de la République a eu raison d’en appeler dans son discours à la Nation du 03 Avril à l’avènement d’un nouvel ordre mondial au centre duquel serait placé l’humain.
Joignant le geste à la parole, il a donc posé un acte de très haute portée humanitaire en rendant provisoirement — pour notre part, nous souhaitons que ça soit définitif —, le président Habré à sa famille.
Un président Habré qui a vécu plus de 30 ans dans notre pays et dont les enfants, nés au Sénégal y ont grandi et effectué toutes leurs études, du préscolaire à l’Université. Habré, surtout, qui entretient d’excellentes relations avec la plupart des familles religieuses de notre pays où il s’est intégré depuis longtemps.
Le président de la République est donc à féliciter pour cette décision courageuse qu’il a prise de permettre à celui qui fut son homologue et que le revers de la fortune a conduit à se réfugier dans notre pays, de retourner dans son domicile pour s’y mettre à l’abri du coronavirus.
Naturellement, s’il pouvait profiter de l’occasion pour assigner le président Habré à domicile afin qu’il y purge le restant de sa peine — à défaut de l’élargir purement et simplement, bien sûr —, ce serait encore mieux ! Encore une fois, merci Monsieur le Président ! Je n’oublie pas non plus de féliciter le ministre de la Justice, Me Malick Sall, pour avoir favorisé un aussi heureux happy end…provisoire.
KEUR MASSAR, LA NOUVELLE PEUR
5 cas positifs dans cette grouillante banlieue, les autorités municipales, sanitaires et sécurités sonnent la mobilisation
Les autorités municipales, sanitaires et sécurités sonnent la mobilisation
La très populeuse commune de Keur Massar a enregistré cinq cas positifs au coronavirus, entre le samedi 4 avril et lundi 6 avril, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Ces cas positifs commencent à installer la psychose chez les populations de cette zone qui compte 139 176 hommes et 138 954 femmes, soit une population totale de 278 129 habitants. La densité de sa population constitue une véritable bombe à retardement. La station à l’entrée de la commune, pôle d’attraction de tous les commerçants, mais aussi des marchands ambulants et certains riverains, était occupée, ce lundi 06 avril 2020, par les hommes en bleu qui, en collaboration avec les agents de la mairie, ont fait le ménage en remettant de l’ordre. Ceci, pour éviter la propagation fulgurante de la pandémie du coronavirus.
Il est 11h du matin. Un vent un peu chaud et poussiéreux souffle dans cette populeuse commune. La station-service à l’entrée de Keur Massar constitue le point de convergence de tous les commerçants et de milliers de riverains. Dans un contexte où la commune vient d’enregistrer ses cinq premiers cas testés positifs au covid-19 entre samedi et lundi derniers, les autorités municipales ont fait appel à la gendarmerie pour mettre de l’ordre. « Chaque jour, nous essayons de dissuader les gens. Nous avons parlé surtout avec les jeunes ambulants sur les dangers du coronavirus. Nous ne cessons de les interpeller sur le respect de la distance d’un 1 mètre entre deux personnes. Mais en vain », éructe presque de rage l’agent Moussa Ndiaye, la trentaine.
L’introduction du coronavirus dans cette commune à la population très dense a l’effet d’une bombe à retardement. Et pourtant à voir les commerçants, marchands ambulants et autres déambuler avec insouciance, c’est à croire que le virus ne circulerait que la nuit, guère le jour ! Personne parmi cette masse de gens vaquant à leurs occupations ou errant n’a songé à se protéger. Bref, la vie continue comme si le virus s’était arrêté à l’entrée de Keur Massar.
Face à l’entêtement des populations — ou à leur insouciance — , les autorités municipales ont dû avoir recours à la gendarmerie pour les aider à mettre de l’ordre dans ce pôle de désordre. Ce après avoir fait inlassablement de la sensibilisation. Le vieux Félix, rencontré aux alentours de la station-essence, transpire sous son masque. Mais pour le vieil homme, pas question de l’enlever. « La situation à Keur Massar est différente de celle qui prévaut dans les autres communes. Parce qu’ici, les gens sont nombreux et sont inconscients du danger de la pandémie. Et pourtant c’est une question de vie ou de mort. Parce que les cas communautaires seront nombreux. La densité de la population est une bombe à retardement » explique-t-il.
En fait bien qu’informés des dangers de la pandémie, les jeunes ambulants ne font aucun effort pour se protéger et, par extension, leur entourage. Ce qui fait que leur attitude constitue un véritable danger public. Cependant si beaucoup de riverains saluent cette opération de remise d’ordre de la gendarmerie, Ahmadou Kane, qui tient une boutique, fustige l’inertie de la mairie qui a laissé la situation s’aggraver avant de se décider à sortir les gros moyens. « Nous savons tous que le regroupement irrégulier au niveau de la station ne peut plus continuer. C’est une niche de voleurs et d’agresseurs.
Et la mairie a tardé à prendre les opérations en main », se désole M. Kane. Un avis que partagent des chauffeurs qui stationnent pourtant de manière irrégulière aux alentours de cette même station. Selon eux, ce regroupement de vendeurs favorise la propagation de la pandémie. Interpellé sur leur présence elle-même irrégulière en ce lieu, nos interlocuteurs invoquent l’absence d’espace où exercer leurs activités.
Le préfet de Pikine Moustapha Ndiaye interdit toute activité commerciale au niveau du rondpoint de Keur Massar Réagissant à la catastrophe en perspective, le préfet du département de Pikine, Moustapha Ndiaye, a pris un arrêté dans la soirée pour interdire toute activité commerciale au niveau du rond-point de Keur Massar. « Tout stationnement de véhicule, de cyclomoteur, de véhicule hippomobile au niveau du rondpoint Station Shell de Keur Massar est interdit.
Toutes activités commerciales à l’exception de la vente de denrées de consommation courante sur un rayon de 500 mètres de part et d’autre du rond-point et au niveau du marché Ainoumady sont aussi interdites » écrit l’autorité administrative dans son arrêté. Un préfet qui, cela va sans dire, a menacé des foudres de la loi tout contrevenant à l’interdiction qu’il a édictée.
Par Aps
LE TELETRAVAIL, UNE AUBAINE CHEZ LES FEMMES JOURNALISTES ?
L’Etat d’urgence, assorti d’un couvre-feu au Sénégal a amené plusieurs sociétés, dont les maisons de presse, à s’ajuster en adoptant le télétravail
Face aux risques de propagation de la maladie à coronavirus, le chef de l’Etat Macky Sall a décrété, le 23 mars dernier, l’Etat d’urgence, assorti d’un couvre-feu au Sénégal. Cette nouvelle donne a amené plusieurs sociétés, dont les maisons de presse, à s’ajuster en adoptant le télétravail.
Mais au-delà de l’aspect préventif, ce travail à distance est-il une aubaine, à l’aune de la perception des femmes journalistes ? Interrogée par l’APS, la journaliste Ana Rochas de la Radio Futurs Médias (RFM) indique : ‘’depuis le début du couvre-feu, c’est seulement hier (samedi) que j’ai mis mon nez dehors pour aller faire des courses au supermarché’’.
D’après elle, même si cette mesure peut changer les habitudes chez certains journalistes, elle n’a pas affecté son rythme de travail. ‘’J’ai des tâches bien précises, car je travaille sur le journal de midi et, ensuite, je dois préparer la chronique +culture+ pour la matinale’’, a souligné Ana Rochas, relevant que vendredi, ‘’j’ai bossé de 09 heures à 1 heure du matin pour préparer ‘’RFM week-end’’. Et si on doit considérer cette situation comme une aubaine, c’est juste pour elle le fait de pouvoir observer des pauses à sa guise, à la maison.
Pour la journaliste Assiètou Diop de la RDV, ces mesures prises par les autorités la cantonnent chez elle ‘’puisque, quasiment, toutes les émissions qui nécessitent une sortie et des rencontres extérieures, sont suspendues jusqu’à nouvel ordre’’. ‘’Ce qui fait que le volume de travail a baissé surtout que j’avais deux émissions à présenter.
L’une est suspendue et l’autre passe mais dans la semaine à venir avec des invités qui interviennent par téléphone’’, relève-t-elle. Elle signale que ‘’les rubricards sont restés confinés chez eux car, pour 2 heures d’émission maintenant, tout reste consacré au coronavirus’’. Ndèye Aida Dia, journaliste à la RTS, explique qu’avec le confinement elle trouve beaucoup plus de temps du fait que sa rédaction lui demande de rester travailler à la maison. ‘’Si on a un reportage ils viennent nous prendre, on va faire le nécessaire avant de retourner dans la même voiture’’, note-t-elle avant de préciser que ‘’si le rythme du travail a baissé au boulot, il a augmenté à la maison parce que je n’ai plus de personnel de ménage et de cuisine’’.
Mame Diarra Dieng Guénoune, journaliste à l’AS quotidien, trouve que le télétravail est une excellente chose, qui lui permet de mieux se reposer et de mieux s’occuper de sa fille. ‘’J’en profite surtout pour me reposer car j’étais très fatiguée avec le boulot. Mais avec le mode télétravail, j’écris mes papiers chez moi. Cela me permet aussi de me concentrer sur mon travail et en profiter pour concocter de petits plats pour ma fille et mon homme’’, dit-elle. Elle a tenu à souligner que cette situation lui donne plus de temps d’échanger avec sa famille car avec son travail de femme journaliste, elle n’avait pas cette latitude. ‘’Le volume de travail a baissé et cela m’arrange plus de rester travailler à la maison que d’aller au bureau’’, explique la journaliste avec un grand éclat de rire.
C’est pratiquement le même son de cloche chez Aminata Ndiaye Sow, journaliste à African Télévision News (ATN), où également le temps et les jours de travail sont réduits. ‘’Nos heures ont changé et maintenant nous ne travaillons que 3 ou 4 fois par semaine et on finit au plus tard à 17 heures 30’’, indique-t-elle. Ce qui lui donne plus de temps à passer avec ses enfants, mais surtout avec monsieur qui s’adonne lui au télétravail depuis l’entrée en vigueur de l’Etat d’urgence. ‘’Il y a donc une réorganisation conséquente chez moi où je reste avec mon époux et les enfants, qui ont leur nounou, et l’aide-ménagère qui vit juste à côté et à qui je demande de renforcer les mesures d’hygiène et de propreté’’, renseigne-t-elle.
"HABRÉ A ÉTÉ UN CORONAVIRUS POUR LE TCHAD"
La libération provisoire de l'ancien président tchadien, par la justice sénégalaise pour deux mois à cause de la pandémie de Covid-19, a été très mal accueillie, à NDjaména, par les victimes de son régime
La libération de l'ancien président tchadien, Hissein Habré, par la justice sénégalaise pour deux mois à cause de la pandémie de Covid-19, a été très mal accueillie, mardi à NDjaména, par les victimes de son régime (1982-1990).
Le président de l'association des victimes de répressions et crimes politiques sous Habré, Clément Abaïfouta, interrogé par APA, dit que les victimes ont appris cette libération comme « un coup de massue sur la tête ».
« En novembre dernier, j'ai fait le déplacement de Dakar pour faire une contre-campagne par rapport aux allégations mensongères de Mme Raymond Habré. Ça nous a valu une mise en garde du haut commissaire des Nations unies contre la torture à l'endroit du Sénégal vu que lce pays n'avait pas l'habileté de libérer Habré », a déclaré Abaïfouta.
Le président de l'association des victimes regrette que les gens parlent de coronavirus. « Mais Hissein Habré a été un coronavirus pour le Tchad, un coronavirus pour les victimes. Je ne peux pas comprendre que Hissein Habré soit libéré parce qu'il est seul dans sa cellule, il a la visite, chaque semaine, des hauts médecins et professeurs qui prennent soin de lui. Je donne raison aujourdhui à sa femme qui dit que son mari est malade et qu'il a besoin d'être soigné, qu'il a besoin dêtre évacué », a-t-il martelé.
M. Clément Abaïfouta ne comprend pas que « quelqu'un qui a laissé de charniers, qui a laissé un millier d'orphelins, des victimes qui jusquà la attendent à être réparés, qui ne sont pas indemnisés. Et cest ce type là, qui doit mourir à cause de coronavirus qu'on le libère? Je crois que ce n'est même pas humanitaire. Est-ce que Hissein Habré a été humanitaire? C'est ridicule pour la mémoire des victimes », souligne-t-il.
Même s'il peut rien faire dans l'immédiat, Clément Abaïfouta projette écrire à qui de droit, notamment à l'Union africaine et aux Nations unies.
« Le Tchad est membre de toutes ces organisations et en plus les victimes ont déposé une plainte auprès de la Cour africaine des droits de l'homme pour leur indemnisation suite au procès organisé par NDjaména contre les ex agents de la DDS et complices de Hissein Habré. Nous allons écrire à ces organisations pour faire entendre la logique du droit", promet-il.
L'ancien président tchadien, Hissein Habré a été jugé à Dakar, au Sénégal, en 2015 par les Chambres africaines extraordinaires. Il a été condamné à la perpétuité pour crimes contre l'humanité. Son régime a été accusé d'avoir fait 40 000 victimes à travers sa police secrète appelée la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS).
Par Seybani SOUGOU
ETAT D’URGENCE TOTALEMENT DÉVOYÉ
Macky se permet tout avec le Décret n° 2020-925 du 03 avril 2020 prorogeant l’état d’urgence
Macky se permet tout avec le Décret n° 2020-925 du 03 avril 2020 prorogeant l’état d’urgence
Etat d’urgence totalement dévoyé au Sénégal : perquisitions de jour comme de nuit, contrôle de la presse, et des émissions radiophoniques et télévisées, internement administratif des citoyens, suspension et mutation de fonctionnaires ; Macky SALL se permet tout avec le Décret n° 2020-925 du 03 avril 2020 prorogeant l’état d’urgence
Depuis le 25 mars 2020, dans une contribution intitulée « dénoncer les dérives inacceptables de l’état d’urgence », je n’ai cessé d’alerter les sénégalais sur les dérives extrêmement graves liées à l’instauration de l’état d’urgence, pointant précisément le risque élevé de restrictions drastiques et disproportionnées des libertés publiques portant atteinte de manière grave aux droits fondamentaux. J’affirmais avec force que le projet d’habilitation fourre-tout (imprécis, vague, généraliste) était extrêmement dangereux car il donnait une carte blanche à Macky Sall (clause de compétence générale), dans le cadre de pouvoirs sans limites. Avec le décret n°2020-925 du 03 avril 2020, prorogeant l’état d’urgence, et publié au journal officiel (numéro spécial 7296), Macky Sall, vient une nouvelle fois de trahir l’opposition, la société civile et tous les sénégalais, qui, de bonne foi, dans un élan d’unanimité, avaient estimé qu’il devait être soutenu, dans ces circonstances exceptionnelles de lutte contre la propagation d’un virus mortel (Covid-19). L’article 2 du décret n°2020-925 du 03 avril 2020, dispose que l’autorité administrative compétente exerce, pendant la durée de l’état d’urgence, les pouvoirs prévus aux articles 10, 11, 12 et 13 de la loi n° 69-29 du 29 avril 1969. Or, les dispositions des articles précités n’ont aucun lien avec l’état d’urgence sanitaire et la lutte contre la pandémie de Covid-19 :
Article 10 de la loi n° 69-29 du 29 avril 1969 : le décret instituant l’état d’urgence peut, par une disposition expresse : Conférer aux autorités judiciaires compétentes, au Ministre de l’intérieur, aux gouverneurs et aux préfets, le pouvoir d’ordonner en tous lieux des perquisitions de jour et nuit, « Habiliter l’autorité administrative compétente à prendre toutes mesures appropriées pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature, ainsi que celui des émissions radiophoniques ou télévisées… ».
Article 11 de la loi n° 69-29 du 29 avril 1969 : le décret instituant l’état d’urgence peut, par une disposition expresse, peut par une disposition expresse, conférer à l’autorité administrative, le pouvoir de procéder à l’internement administratif des personnes dont l’activité représente un danger pour la sécurité…
Article 12 de la loi n° 69-29 du 29 avril 1969 : le décret instituant l’état d’urgence peut, par une disposition expresse conférer à l’autorité administrative compétente, le pouvoir de prendre toutes dispositions relatives au contrôle des correspondances postales, télégraphiques et téléphoniques ».
Article 13 de la loi n° 69-29 du 29 avril 1969 : le décret instituant l’état d’urgence peut, par une disposition expresse conférer à l’autorité administrative compétente, le pouvoir par décision immédiatement exécutoire de muter ou de suspendre tout fonctionnaire de l’état ou des collectivités territoriales dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité publique.. ».
En votant la loi d’habilitation, le 01 avril 2020, les 33 députés godillots réunis en séance plénière ont donné une carte blanche à Macky SALL pour faire n’importe quoi (contrôler la presse, les correspondances postales et téléphoniques, pouvoir interner des citoyens sénégalais, et suspendre ou muter des fonctionnaires…). Il s’agit là d’un dévoiement total de l’état d’urgence.
La loi d’habilitation inconstitutionnelle (une loi d’habilitation ne comporte pas des dispositions relatives à l’état d’urgence) permet à Macky SALL, de prendre des mesures sécuritaires loufoques, et totalement inappropriées qui n’ont aucun lien avec la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Plus grave, les 33 députés irresponsables qui ont participé à la forfaiture du 01 avril 2020, ont été instrumentalisés et bernés comme des mineurs par Macky SALL qui a inséré dans le projet de loi un article pour la prorogation de l’état d’urgence (article 4) qui ne mentionne pas les dispositions des articles 10, 11, 12, et 13 de la loi n° 69-29 du 29 avril 1969. En réalité, Macky Sall a bien caché son jeu, attendant le vote de l’assemblée pour dévoiler ses véritables intentions : le Covid-19 est un prétexte pour renforcer considérablement ses pouvoirs (contrôle total de la presse et des citoyens). Alors que la loi de 1969 sur l’état d’urgence et l’état de siège comporte 24 articles, Macky Sall a visé précisément les articles 10, 11, 12, et 13. Quel est le rapport entre les perquisitions de jour et nuit, et la lutte contre la pandémie de Covid-19 ? Aucun. J’accuse les 33 députés qui ont voté la loi d’habilitation le 01 avril 2020, d’être coupable de haute trahison, J’accuse Macky SALL, d’être coupable de haute trahison, envers le peuple pour avoir dévié la lutte contre la propagation de Covid19 (volonté de consolider son pouvoir personnel), J’accuse certains d’avoir fait preuve de naïveté coupable, vis-à-vis de Macky SALL, J’accuse une partie de la presse sénégalaise, bien entretenue (la presse du palais) d’être complice du régime de Macky SALL et d’agir à l’encontre des intérêts du peuple sénégalais (aujourd’hui, c’est cette même presse qui est mise sous tutelle, victime de Macky Sall et de l’article 2 du décret n°2020-925 du 03 avril 2020). L’opposition, la société civile et tous les citoyens de bonne foi qui ont privilégié l’intérêt supérieur de la nation, en apportant leur soutien à Macky Sall ont été, une nouvelle fois, trahis par ce dernier. Macky SALL n’est ni sincère, ni digne de confiance. Même dans le contexte extrêmement grave de la pandémie de COVID-19. Pendant 3 mois, il dispose du pouvoir de vie et de mort sur les sénégalais. L’Association des utilisateurs des TIC (ASUTIC) du Sénégal (organisation à but non lucratif) qui œuvre pour la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales a publié un communiqué intitulé « Mise en quarantaine de l’Etat de droit au Sénégal. Mesdames, Messieurs, les députés, jusqu’où irez-vous » ? Ça a le mérite d’être clair, net et précis
Nota bene : En France, les dispositions sécuritaires de la Loi n° 55-385 du, net 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence ne s’appliquent pas à l’état d’urgence sanitaire (les mesures prises visent uniquement à restreindre les déplacements « confinement », dans un objectif de santé publique). Aucune perquisition de jour et de nuit, n’est prévue, encore moins le contrôle de la presse.
par Moussa Bèye
LA PRISE EN OTAGE DE L’AGRICULTURE ET DES PAYSANS AU SÉNÉGAL
Comment expliquer une production arachidière qui atteignait en 1960-1961 les 900 000 tonnes puisse chuter à 700 000 en 2012-2013 ? Avec de forts doutes et des interrogations plus que légitimes portant sur la « surestimation » de ces derniers chiffres
Eh oui, Franz-Olivier Giesbert, au Sénégal aussi « Nous préférons toujours les révolutions que nous ne ferons jamais aux réformes qui changeront nos habitudes ». Abdoul Mbaye, nous en donne quelques preuves à travers « SERVIR », son livre publié en 2014 aux éditions Didactika.
Difficile de rester insensible à ce discours, celui d’un homme d’Etat, qui nous parle avec franchise et la sincérité que l’on doit à ceux-ce qu’on aime et que l’on respecte. Cette vérité qu’il s’est toujours promis de dire « en toutes circonstances »*.
Un discours qui reste constant, cohérent, documenté argumenté et structuré, basé sur des faits, par conséquent vérifiable. Et conformément à son style et a ses habitudes, son discours reste d’abord celui de la méthode et de la rigueur.
Comment l’agriculture sensée être la base de notre sécurité alimentaire, de notre développement économique ne bénéficie pas de tout le sérieux, de toute l’attention et de tous les moyens nécessaires et disponibles à son expression, son expansion voire à son épanouissement ?
Comment expliquer une production arachidière qui atteignait en 1960-1961 les 900 000 tonnes puisse chuter à 700 000 en 2012-2013 ? Avec de forts doutes et des interrogations plus que légitimes et fondées portant sur la « surestimation »* de ces derniers chiffres. Leur fiabilité reste à prouver et c’est le moins que l’on puisse dire. « Mais la spécificité du sous-développement est de savoir organiser la perte d’acquis parfois majeurs, alors que tout progrès est un processus de cumul sur les expériences positives, ou des leçons tirées de celles négative »*. Traduisant ainsi une « absence de vision et de maîtrise »* d’une politique d’un secteur aussi vital, livrée à des gens informels peu scrupuleux . Pour un pays qui a été une référence mondiale en matière de production arachidière, avec une expertise reconnue et sollicitée d’un peu partout. D’ailleurs « la recherche sénégalaise produisait pour le Sénégal, mais servait également en semences de pré-base les laboratoires d’autres pays du monde qui souhaitaient développer leurs productions de graines d’arachides. »*
Comment expliquer et faire comprendre de telles contre-performances en un demi-siècle avec tous les progrès et le développement que le monde a connu dans ce domaine et surtout « malgré les nombreux milliards investis »*. Décidément nous pouvons dire à la suite d’Edgar Faure, sans risquer d’être démentis que « l’immobilisme est en marche et rien ne l’arrêtera »*.
L’on a de prime abord un sentiment de tristesse, de désolation, mais aussi d’indignation et de révolte. Nous sommes trèsloin de la logique d’une « agriculture capable de nourrir la population sénégalaise, et au moins ses producteurs, aussi de constituer des stocks de sécurité pour les années mauvaises… »*. Nous avons eu le sentiment net que ce secteur aussi vital et aussi stratégique dans la vie d’une nation a été au mieux négligé et au pire livré à des trafics, des manipulations de lobbies qui eux savent ce qu’ils font et où ils veulent aller. Pendant ce temps, et face à des pratiques toxiques et quasi-criminelles, les sénégalais peuvent crever !
Notre agriculture fait face à des défis majeurs, nombreux qui entravent notre développement économique.
Difficultés liées au manque de d’information et de formation. La quasi-absence de formation des agriculteurs et leur manque notoire d’information constituent a en pas douter des facteurs de blocage à toute amélioration. En effet, le travail de la terre requiert de nos jours que les paysans soient mieux outillés si nous aspirons à renverser la tendance à importer l’essentiel de ce que nous consommons, à assurer notre sécurité alimentaire et à rééquilibrer notre balance commerciale fortement et structurellement déficitaire. Il est inconcevable qu’ils n’aient pas accès a des moyens modernes, aux nouvelles technologies et qu’ils ne bénéficient pas des meilleures pratiques qui se font ailleurs, si nous ambitionnons avec sérieux de relever ces défis.
L’information, la formation et un bon encadrement restent des impératifs si nous voulons qu’ils soient au fait d’une gestion rationnelle et optimale des espaces avec l’utilisation des meilleurs engrais et autres fertilisants. Et ce, d’autant plus qu’ils ne comptent que sur la saison des pluies pour accéder à l’eau. « Une bonne politique de l’eau, et en particulier celle évitant de dépendre de la seule saison de pluie, laquelle n’offre au plus que cinq mois d’activité par an… »*
Il y a aussi les difficultés liées à l’accès aux bonnes semences, si elles existent. Il faudrait d’ailleurs pouvoir les aider à les reconnaitre à travers des instituts de certification crédibles, bien outillés et indépendants. Les prix ne doivent pas être excessivement chèrs afin d’être à la portée des paysans très démunis en général et livrés à eux-mêmes. Il convient de noter également qu’ils ont très rarement accès à des sources de financements fiables et pérennes. Pour pallier à ces lacunes au Sénégal, et y remédier, l’Etat a mis en place un mécanisme de subvention aux semences. Louable si dans son esprit et dans son mode exécutoire les acteurs jouaient le franc-jeu …
La question des semences et plus spécifiquement « la politique semencière du Sénégal notamment dans celle de sa spécialité d’arachides … »*, revêt un caractère particulier, le dire comme cela relève d’un euphémisme.
Une particularité qui fait d’ailleurs que « le Président de la République avait tôt attiré mon attention. Il supportait difficilement toute cette organisation contre les intérêts du paysan et aux frais de l’Etat. Il en avait été témoin. »*
Pour escompter une excellente récolte, des semences de qualité feront nécessairement la différence. Ce qui est plus vrai encore pour nos petits agriculteurs qui tirent le diable par la queue pour accéder aux intrants, à des matériels agricoles, aux pesticides etc… Et sur cette question, ils font l’objet de spoliation, de tromperie, d’exploitation et d’abus inqualifiables. Notons par ailleurs qu’ils sont par moment acteurs et complices, malgré eux, de ces méfaits pour lesquels ils peuvent dans le très court terme se considérer « gagnants puisqu’ils achètent la graine avec une décote importante par rapport au prix du marché. Dans les faits, ils sont trompés sur la qualité et perdront en rendement. »* En effet, « des graines prétendument sélectionnées, mais souvent de très mauvaise qualité … »*, leur sont cédés par un mécanisme très vicieux et bien huilé au point de priver notre « industrie d’huilerie de graines à triturer »*. L’objectif ici n’est absolument pas de booster les rendements avec une excellente production. Bien au contraire, il s’agit de spéculer sans vergogne, ni retenue sur le dos de ces pauvres paysans, siphonnant au passage les finances publiques parce que « grassement subventionnées par l’Etat ». Tout en « condamnant la production à la stagnation et même à la dégénérescence … »*. La perpétuation de telles pratiques n’est pas étrangère à ces crises alimentaires auxquelles nous faisons face de façon périodique, sans parler du fait qu’ « on paie ainsi au prix fort, la destruction de l’agriculture sénégalaise »*
L’on ne peut manquer de ne pas nous indigner face à ce que l’auteur qualifie d’ « énorme scandale »*, qui « entre 2000 et 2012 a déjà coûté 101 milliards FCFA au titre de la subvention de semences d’arachides, auxquels s’ajoutent 39 milliards FCFA pour les autres productions, ces dernières à partir de 2003 »*. Afin d’illustrer le scandale, PAM nous en donne un exemple à travers la campagne agricole de 2012-2013 : « la graine en coque a été acquise par les opérateurs privés semencier (OPS) au prix de 175 FCA en début de campagne précédente, soit à partir de novembre ou décembre 2011 … Cinq à six mois plus tard, lorsque les besoins en semences pour la campagne 2012-2013 sont définis, les OPS vendent leurs graines au prix de 400 FCFA convenu avec l’Etat, réalisant ainsi une marge de brute de 225 FCFA, soit 130% »*. Ainsi est décrite la première phase pour ne pas dire l’entrée en matière. La seconde phase ou le mode opératoire, encore plus vicieuse et toujours dans cette même logique tordue des OPS, dont PAM profite pour nous rappeler qu’ils ne sont ni des producteurs, ni des agriculteurs, mais des spéculateurs qui sucent le sang des paysans et prennent en otage tout un peuple. Elle consiste quant- à elle à faire en sorte que « pour que cette graine puisse être acquise par le paysan, elle doit lui être cédée à un prix inférieur à celui du marché qui a atteint 325 FCA en raison de la rareté de la graine du fait de la mauvaise récolte. La subvention de l’Etat est alors arrêtée à 270 FCFA/Kg, ce qui permet l’achat par le paysan au prix de 130 FCFA/Kg ».* Cette petite gymnastique a coûté 10 milliards FCFA à l’Etat du Sénégal rien que pour la campagne 2012-2013. Ce « petit jeu » qui se traduit souvent en une simple écriture dans des livres comptables permet ainsi à ses acteurs souvent bien introduits dans certains cercles du pouvoir de réaliser des marges usuraires très confortables. Il y a également que cette « partie consacrée au programme semencier ne me semble pas acceptable » avec la conviction qu’ « on s’est donné trop de temps pour sortir du scandale »*. Et cela, « tout en y mettant les formes »*, nous rassure, en décidant de prendre en charge lui-même ce dossier afin d’en « assurer le suivi rapproché ».* Ce qui constitue en soi un des éléments d’explication qu’il soit extrêmement difficile de sortir de ce système, au fond connu de tous y compris du Président de la république. Le gouvernement qui pensait avoir pris les bonnes mesures en lui soumettant tous ces éléments , il « décide la fin de ce processus désastreux pour notre agriculture et nos finances publiques ».*
Cette décision sensée mettre définitivement un terme à ce processus au bout de deux ans, s’accompagnait d’une mesure dissuasive de ramener la subvention à 100 FCFA, prenant ainsi « au piège » *les spéculateurs. Il y’a eu là une prise de conscience d’un lobby aussi puissant et aussi dangereux pour renverser tout gouvernement. Et d’ailleurs à la lecture de ces passages, nous réalisons aussi que gouverner dans un tel environnement avec un tel état d’esprit, demande plus que du courage et de la ténacité. C’est à l’évidence s’engager dans un véritable front comparable aux terrains d’opérations des grandes guerres tant le risque parait énorme. On s’interroge même sur les comportements de certains ministres, ou de certaines administrations tant ce que l’auteur appelle « le comportement privé »* est aussi présente dans ces cercles-là, et il « n’est pas rare dans l’administration »* . Ils le feront savoir par tous les canaux disponibles.
Malgré une vaste expérience dans le domaine de la production arachidière, des chercheurs de haut niveau qui ont capitalisé des expériences considérables, le Sénégal est à la traine. Un pays qui a la capacité de mobiliser au de-là de ses moyens propres, des partenaires techniques au développement disposés à aider, devenus sceptiques et réticents. Ces derniers ont fini de ne plus prendre au sérieux ce pays tellement ils y ont déployé des ressources sans pour autant observer une réelle volonté de s’en sortir. Certains sont même allés jusqu’à « faire part des énormes efforts consentis et restés sans impacts visibles »*. Un gouvernement a réussi à en convaincre certains qui légitimement ont demandé en contrepartie « d’engagement de la part du Gouvernement, mais aussi de cohérence. Il leur faut lire la continuité programmatique, mais aussi une marche vers du concret, du pragmatisme au-delà de tous ces textes qu’ils connaissent bien. »*
* Bibliographie Mbaye, A. (2014). Livre Servir. Sénégal: Didactika.
Moussa Bèye est membre du cercle des cadres de l’ACT