Coronavirus : 11 nouveaux cas confirmés au Sénégal, mardi
Ce mardi 07 avril 2020, le ministère de la Santé et de l’action sociale a fait le point sur la situation nationale des cas de coronavirus. Ainsi, sur 110 tests réalisés, 11 sont revenus positifs. Il s’agit de 09 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé et de 02 cas issu de la transmission communautaire. Toutefois, depuis l’utilisation de la chloroquine, le Sénégal guérit jour après jour des patients. Ce mardi, 13 patients sont déclarés guéris de la pandémie. A ce jour, le Sénégal compte 105 patients complètement rétablis du Covid 19.
Le Sénégal totalise 237 cas déclarés positifs ce mardi
237 personnes ont été testées positives au coronavirus au Sénégal, dont 105 guéries, 2 décès, 1 évacué et 129 cas sous traitement, a annoncé mardi 07 avril, le ministère de la Santé et de l’action sociale. L’état de santé des patients hospitalisés à Dakar (Diamniadio y compris), Touba et à Ziguinchor est stable. En effet, sur 110 tests réalisés, 11 sont revenus positifs. Il s’agit de 9 cas contacts et 2 cas communautaires. Pour rappel, le Sénégal a enregistré hier lundi, un bilan global de 226 cas positifs de Covid-19 depuis l’apparition de la maladie dans le pays (2 mars). 92 guérisons et deux décès ont été dénombrés, tandis qu’un patient a fait l’objet d’une évacuation à son pays d’origine.
Le Sénégal interdit le transfert de dépouilles provenant de pays infectés
Le retour de cas communautaires est préoccupant. Ainsi, pour arrêter cette transmission, l’Etat a pris des mesures. Le ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf a informé que le Comité national de gestion des épidémies, a organisé une réunion, hier, lundi 6 avril. Il a émis deux recommandations. « Les Comités régionaux de gestion épidémies avec l’appui des Forces de défense et de sécurité devront mettre en œuvre leur propre stratégie pour endiguer la propagation communautaire du Covid-19. Au regard du fort risque de contagion liée à la manipulation des dépouilles, aucun transfert de corps provenant de pays infectés ne devra être permis », a fait savoir le ministre de la Santé. Ce mardi, le Sénégal a enregistré 11 cas positifs : 9 cas contacts suivis par les services du ministre et 2 cas issus de la transmission communautaire.
Lutte contre le Covid-19 : deux recommandations phares du Comité national de gestion des épidémies
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a fait part de nouvelles recommandations du Comité national des gestions des épidémies, au sortir de leur séance du lundi 6 avril 2020. En raison de la propagation et la contagion rapide du coronavirus, Docteur Bousso et son équipe demandent l’interdiction du transfert des dépouilles provenant des pays infectés. « Au regard du fort risque de contagion lié à la manipulation des dépouilles, aucun transfert de corps provenant des pays infectés ne devra pas être permis », a déclaré le ministre Abdoulaye Diouf Sarr, qui a fait le point ce mardi. Face à la propagation des cas communautaires qui commencent à inquiéter, le ministre demande aux Comités régionaux de gestion des épidémies avec l’appui des forces de défenses et de sécurité de mettre systématiquement en œuvre leurs propres stratégies pour endiguer la propagation communautaire du covid-19. A ce jour, le Sénégal compte 237 cas positifs, 105 guéris, 2 décès, un évacué et 129 patients sous traitement.
Keur Massar : Des commerçants arrêtés par la gendarmerie
Suite à l’arrêté préfectoral interdisant tout stationnement de véhicules et activités commerciales au rond-point Keur Massar, les gendarmes ont fait une descente sur le terrain, ce mardi, pour l’application de cette mesure. Du coup, des commerçants ont été arrêtés pour le non-respect de cette décision prise par l’autorité afin de freiner la transmission communautaire. « On est en train d’interpeller certains récalcitrants. Pourtant, l’arrêté a été largement diffusé et depuis hier, lundi, nous étions sur le terrain pour sensibiliser les occupants de ces centres commerciaux et d’autres qui tiennent des commerces au niveau du rond-point pour leur demander de prendre les dispositions. De ce fait, nous avons l’ensemble des forces nécessaires pour maintenir ce rond-point qui est aujourd’hui dégagé », a déclaré, sur Rfm, le Sous-préfet des Niayes, Oumar Dia. L’autorité a indiqué que les activités commerciales sont suspendues jusqu’à nouvel ordre pour désencombrer le rond-point « qui constitue une véritable préoccupation pour éviter la propagation du virus ». « Nous avons reçu l’apport des Forces de sécurité notamment la gendarmerie, la compagnie de Rufisque qui a été renforcée aussi par les éléments de la Lgi de Mbao. Un renfort aussi est venu de la compagnie de Dakar. Nous n’avons pas moins de 140 gendarmes mobilisés aujourd’hui et nous sommes en train de nettoyer le rond-point et les alentours », a renseigné le Sous-préfet de Pikine. Keur Massar compte 5 cas positifs au coronavirus, à ce jour.
Toutes les autorisations de circulation suspendues à partir de jeudi
Le gouvernement a décidé de suspendre "jusqu’à nouvel ordre’’, à compter de jeudi 9 avril, à 20 heures, toutes les autorisations de circulation dans le territoire national, afin de réduire le rythme de progression de la maladie à coronavirus, annonce un communiqué du ministère de l’Intérieur. Les autorisations en cours, délivrées par le ministère de l’Intérieur et l’administration territoriale (gouverneurs, préfets, etc.) sont également annulées, déclare la même source. Cette décision a été prise à la suite des ‘’communiqués journaliers présentés par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, relevant le développe- ment de la contamination communautaire duCovid-19’’, explique le communiqué. Onze nouvelles contaminations au coronavirus ont été annoncées mardi par le ministre de la Santé, ce qui porte à 237 le nombre de cas confirmés dans le pays depuis le 2 mars. Ces nouvelles contaminations ‘’concernent neuf cas contacts suivis par les autorités sanitaires’’, a précisé Abdoulaye Diouf Sarr en tenant son point de presse hebdomadaire sur l’évolution de la pandémie. Selon M. Sarr, les deux autres cas sont issus de la transmission communautaire, c’est-à-dire que la source de la contamination n’est pas identifiée.
Covid-19 à Louga : 49 personnes contacts mises en quarantaine
Après le premier cas confirmé de Covid-19 à Louga, une ville située dans le nord-ouest du Sénégal, 49 personnes ont été mises en quarantaine. Ce nombre pléthorique est lié au fait que le patient, un célèbre commerçant, gérant d’une boutique, a été en contact avec beaucoup de per- sonnes. En plus d'être marié à trois femmes. Cheikh Sadibou Senghor, le médecin-chef de région explique : « Hier (lundi) on a pu déplacer 29 personnes contacts, il y a également le contact familial là où le patient partage le même toit avec l’ensemble de ces personnes. Et c’est ces contacts familiaux qui ont été mis en quarantaine hier (lundi) au niveau de l’hôtel. Et il reste le contact personnel. Ce sont ceux-là avec qui il travaillait qui représentent 21 personnes. » Le Sénégal a enregistré ce mardi 7 avril 2020, onze (11) nouveaux cas positifs de Covid-19, dont deux (2) sont issus de la transmission communautaire.
Coronavirus : les Marocains sans masque risquent des peines de prison
Ces peines peuvent aller jusqu'à trois mois de privation de liberté et une amende pouvant atteindre 1 300 dirhams (126 $), a déclaré le gouvernement. La nouvelle ordonnance entre en vigueur mardi pour les per- sonnes autorisées à sortir pendant la pandémie de coronavirus. La décision a été annoncée lundi après une réunion du gouvernement sur la manière de con- trôler l'épidémie, rapporte l'AFP. Le Maroc est soumis à un état d'urgence sanitaire d'un mois qui a débuté le 19 mars et a jusqu'à présent le pays a enregistré 1 120 cas de coronavirus pour 80 décès. Les masques seront vendus à un prix subventionné de 0,8 dirhams (0,08 $) l'unité, rapporte l'agence de presse Reuters. Le pays prévoit d'augmenter la production quotidien- ne de masques faciaux à près de six millions la semaine prochaine, contre un peu plus de trois millions actuellement, a déclaré Taoufiq Moucharraf le porte- parole du ministère de l'industrie à l'agence Reuters.
on vous l’a toujours dit et d’autres ont eu à le confirmer avec emphase. Ce pays, en dépit de l’étroitesse d’idées de certains de ses décideurs, hommes politiques et prétendus intellectuels plus préoccupés par leur ventre que par un changement radical du pays, demeure l’un des endroits au monde où il fait le mieux vivre. Ça, on le doit surtout à l’élégance de nos dames à la démarche alexandrine toute faite de musicalité. un beau pays, on vous dit. juste que quand on parle d’égalité, on risque de s’étrangler de rage. selon qu’on est fils de … et de « pauvres », la justice ne s’applique pas de la même manière. la société elle-même fait une grande différence entre les deux catégories. Y a les fils de nouveaux riches, principalement les rejetons de « politichiens » dont les parents ont vécu dans la crasse avant de connaitre la jouissance. Y a aussi les « doomi soxna » devenus riches grâce à l’aura de leurs vénérés grands-pères et qui n’existent que par la générosité de leurs ouailles. Certains parmi ces jeunes « doomi soxna » ont l’habitude de s’encanailler avant de se remettre sur la bonne voie. et enfin, il y a les fils des en-haut, ces gens qui sont nés avec une cuillère en or dans la bouche. ils n’ont jamais connu les tourments de la vie. ah, les bienheureux ! tous les passe-droits leur sont réservés. leurs pères ne sont pas n’importe qui. ils tiennent les manettes de l’économie. a eux la belle vie. C’est leur droit. et voilà que l’on découvre que pendant que la grande masse des citoyens de ce pays étaient confinés dès 20 heures chez eux, d’autres circulaient gaillardement. ok, ils se sont retrouvés avant 20h pour s’encanailler, mais sont rentrés tranquilles chez eux avant 6h du mat. Croyez-nous, rien de grave n’arrivera à ces bienheureux qui ont assisté sans lever le doigt à la lente et douloureuse agonie suivie de la mort atroce de l’une de leurs potes. rien ! Ç’aurait été des fils de « diw », ils seraient promptement expédiés au fond d’un sombre cachot. ou on les aurait oubliés !
Kàccoor bi
AFFAIRE HIBA THIAM RETOUR DE PARQUET POUR LES GARDES A VUE
Contrairement à une folle rumeur qui a couru hier soir, les personnes interpelées dans le cadre de l’enquête relative à la mort de la jet-setteuse Hiba Thiam, n’ont pas été libérés par la justice. ils sont toujours en garde-à-vue dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie, sis à la caserne Samba Déry Diallo. Ce même si l’enquête est menée par la Brigade de recherches de la gendarmerie (la confusion est faite souvent entre ces deux services !) dont les bureaux se trouvent avenue Faidherbe. Dame Amar, sa maîtresse française Alya, Diadia Tall, « poupette » et autres ont bénéficié d’un retour du parquet hier. ils risquent gros puisque, selon les informations du « témoin », ils seront déférés au parquet aujourd’hui et placés sous mandat de dépôt. Seule la nommée Rougui Diao, fille du milliardaire Baba Diao, a été libérée après avoir été auditionnée. Sa seule responsabilité, si on peut dire, c’est d’être propriétaire de la luxueuse résidence meublée sise aux Almadies où la fête tragique arrosée d’alcool sur fond de consommation de coke s’est déroulée. et au cours de laquelle Hiba Thiam a trouvé la mort.
AFFAIRE HIBA THIAM DEMAIN, LA REVOLTE SOCIALE DES «BADOLOS» !
L’affaire de la mort de mlle Hiba Thiam risque de remettre en question l’impunité des « fils à papa » et « filles à maman ». Une mort regrettable suite à une soirée arrosée d’alcool et saupoudrée de cocaïne. et depuis l’interpellation ou l’audition de certains enfants de richissimes hommes d’affaires de ce pays, les pressions et lobbyings se multiplient auprès des enquêteurs et procureurs chargés de l’affaire. Même les médecins légistes appelés à faire l’autopsie n’ont pas été épargnés par cette offensive. Bref, toute une république de milliardaires s’est levée pour faire libérer ses enfants accusés d’être impliqués de près ou de loin dans la mort de la jeune Hiba Thiam. ils veulent que l’homicide — ou à tout le moins la non-assistance à personne en danger mais aussi la consommation et même le trafic de drogue dure — soit passé par pertes et profits au nom de la jet-set dakaroise. ou alors au nom de la fortune. Dans ce cas alors, les organisations des droits de l’homme n’ont qu’à plaider la libération de tous les prisonniers impliqués dans des histoires de drogue, de meurtre et autres affaires liées à non-assistance à personne en danger. en examinant l’explosion des réseaux sociaux sur cette affaire dite Hiba Thiam, « le témoin » quotidien a constaté l’immense sentiment de frustration et de colère qui anime les sénégalais. Dans tous les forums et posts audio, ils dénoncent la culture de l’impunité des fils de riches qui persiste encore au sénégal. de nombreux citoyens « badolos » jurent que si le drame avait eu lieu à Yeumbeul, Pikine, grand-Yoff, médina ou Keur-massar, « billahi », même le chauffeur de taxi-clando qui aurait transporté les fêtards ou le vigile de l’immeuble allaient mourir dans les violons de la gendarmerie ou de la police. Ce, avant même d’être déférés au parquet. Tandis que là… une chose est sûre, si l’injustice judiciaire persiste, demain, les « badolos » risquent de sonner la révolte sociale ! a propos d’injustice judiciaire, d’ailleurs, avez-vous vu comment le pauvre Ibrahima Thiam dit toubèye continue de croupir en prison dans l’affaire de la méga-saisie de cocaïne opérée au port de Dakar tandis que tous les toubabs arrêtés en même temps que lui, et dont la responsabilité était plus grande, ont été libérés depuis ?
COVID-19 LA DELIVRANCE DES AUTORISATIONS SPECIALES DE CIRCULER SUSPENDUE JUSQU’A NOUVEL ORDRE
la délivrance des autorisations spéciales de circuler sur l’étendue du territoire national est suspendue jusqu’à nouvel ordre en raison «du développement de la contamination communautaire au Covid-19», a annoncé mardi le ministre de l’intérieur. Selon le ministre, «le gouvernement a relevé le développement de la contamination communautaire au Covid-19 à la suite des communiqués journaliers présentés par le ministre de la Santé et de l’Action sociale». «En conséquence, le ministre de l’Intérieur a décidé, par arrêté N°008622 du 7 avril 2020, de suspendre jusqu’à nouvel ordre, la délivrance des autorisations spéciales de circuler sur l’étendue du territoire national, à l’exception de celles pour raison de maladie, pour transport de corps sans vie et pour raison professionnelle afin de réduire le rythme de progression de la maladie».
LES AUTORISATIONS POUR LA PRESSE RESTENT VALABLES
les journalistes peuvent continuer à faire tranquillement leur travail. le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du sénégal (Cdeps) a informé hier suite au communiqué du ministère de l’intérieur, tous les journalistes et techniciens des médias, que les autorisations spéciales de circuler, qui leur ont été délivrées pour raisons professionnelles, restent valables durant la période de couvre-feu pour toute l’étendue du territoire national. Ainsi, les autorisations spéciales de circuler déjà délivrées aux journalistes et techniciens des médias restent valables et font foi devant les forces de l’ordre, pour circuler à toute heure, sur l’ensemble du territoire national, pour raisons professionnelles. le Cdeps recommande aux travailleurs des entreprises de presse détenteurs d’une autorisation spéciale de circuler, de se munir de la carte de presse de leur entreprise et de leurs cartes nationales d’identité.
CORONAVIRUS ET SI ON DONNAIT UNE EXPLICATION PLUS SIMPLE DES CAS COMMUNAUTAIRES?
Une audio qui circule sur le net montre clairement que beaucoup de sénégalais n’assimilent pas les concepts de « transmission issue de la communauté « ou «cas communautaires». un enregistrement sur lesdits «cas communautaires» fait fureur sur Whatsapp et sur facebook. sur l’autre bout du fil, l’homme lance ceci : «Allô Madiop. Cas communautaire moy lann? Moy cas yi nek ci communes yi Walla ? Yalla baaxna ba gnoun bokou gnou ci Commune. Mbour dou commune. Région la ». traduction littérale, ça donne ceci. « Allô Madiop, c’est quoi cas communautaires ? Les cas communautaires, n’est-ce pas que ce sont les cas qu’on retrouve dans les communes ? Dieu merci on n’en fait pas partie. Heureusement que Mbour n’est pas une commune. C’est une région ». Voilà une bonne raison de trouver des astuces pour expliquer clairement ces notions dites «cas communautaires». Ou des cas issus de la société. Donc quelque part dans le pays. Cela peut-être au marché, en famille, au bureau, dans la rue, dans le quartier, au village....
BOUGHAZELY ET BRICE OLIVIER SYLVAIN RESTENT EN PRISON
Avec l’apparition du coronavirus, les autorités de ce pays redoublent d’efforts pour tenter de désengorger les prisons. C’est ainsi que certains détenus, par le biais de leurs avocats, essaient de se faufiler dans cette brèche pour demander une liberté provisoire. L’ex-député Boughazély ainsi que l’ex-encadreur de Dakar sacré Cœur, Brice olivier sylvain, avaient introduit des demandes de liberté provisoire qui ont été rejetées par le doyen des juges samba sall. Conséquences : Boughazély et olivier sylvain restent en prison.
RIPOSTE CONTRE LE COVID19 LA SOCOCIM OFFRE DES MISERES A RUFISQUE
le moins qu’on puisse dire à Rufisque, c’est que la Sococim se fout de la gueule des Rufisquois et des Bargnois. Les habitants de la vieille ville continuent de subir la honte d’une cimenterie qui n’accorde visiblement pas de l’importance à la notion de responsabilité sociétale d’entreprise. Les Rufisquois et Bargnois qui pensaient qu’avec la riposte du covid19, la première cimenterie du pays allait redorer son blason se sont lourdement trompés. la Sococim n’a rien trouvé de mieux à faire que de se vanter d’avoir donné la modique somme de …250 millions de frs à tout un département. une somme d’argent qui, rapportée à ce que l’usine a gagné en exploitant à outrance le sol et le sang des Rufisquois pendant près de 72 ans d’existence (l’usine est créée le 28 mai 1948), constitue une insulte à tout un département. Sur cette somme de 250 millions de frs, 5 millions ont été offerts au Conseil départemental de Rufisque. le reste, dit-on, a été consacré à l’achat de 30 tonnes de riz (600 sacs), 100 caisses de produits d’hygiène et 1000 de eaux de javel. D’ailleurs depuis samedi, la Sococim a commencé à faire sa propre distribution de kits alimentaires misérables dans les quartiers de gouye mouride, thiawlène, Colobane…Bargny. D’ailleurs dans les réseaux sociaux, la cimenterie fait l’objet de railleries avec des photos montrant le kit alimentaire (un sac de riz, un bidon d’huile de 5 litres, quelques morceaux de savons, une bouteille de javel, un kg de sucre). Non seulement, la cimenterie ne verse dans les caisses de la mairie que moins deux milliards de frs par an alors que la manne financière devait tourner autour de 4 à 5 milliards de frs mais encore rien ne montre que Rufisque et Bargny abritent la première cimenterie du Sénégal qui brasse des dizaines et des dizaines de milliards. D’ailleurs contrairement aux autres édiles qui jouent le jeu de la compromission avec la Sococim, le maire de la ville Daouda niang a toujours refusé de s’aligner malgré toutes les tentatives d’enrôlement exercées sur lui par les dirigeants de la cimenterie. Il continue de dénoncer le comportement mesquin de la cimenterie à l’endroit de Rufisque. Le groupe Layousse qui gère la cimenterie du sahel est aussi à mettre dans le même panier. il a annoncé un engagement de 500 millions de frs pour l’etat central et pour Rufisque rien du tout alors que la famille Layousse est née au quartier Keury souf qui abrite encore la maison familiale. Rufisque n’a pas de chance.
Beaucoup se demandaient où se trouve la Première dame qui s’est éclipsée depuis l’arrivée de cet étranger indésirable : Covid-19. Surtout qu’elle s’était emmitouflée dans les habits d’une mère Thérésa en soulageant les plus démunis. Depuis hier, ses pick-up remplis de denrées et autres provisions ont repris du service dans la capitale. Elle a ciblé particulièrement les forces de défense et de sécurité, souvent oubliées dans l’élan de solidarité qui envahit le pays avec la menace du coronavirus. Sa fondation Servir le Sénégal a octroyé de la nourriture aux policiers et gendarmes «confinés» au niveau des carrefours pour faire respecter le couvre-feu et l’état d’urgence en vigueur, pour encore un mois au moins dans notre pays. A l’instar du personnel soignant, ces hommes et dames bravent dangers et souffrances pour nous. Alors restons chez-nous pour les aider.
Aly Ngouille Ndiaye suspend la délivrance des autorisations spéciales
Les autorités sont conscientes qu’il faut réduire au strict minimum les déplacements pour contenir la transmission communautaire. A cet effet, le ministre de l’Intérieur a décidé de réduire davantage les mouvements. Aly Ngouille Ndiaye a pris un arrêté pour suspendre jusqu’à nouvel ordre la délivrance des autorisations spéciales de circuler, sur l’étendue du territoire national. Toutefois, une dérogation est accordée aux malades, au transport de dépouilles et pour des raisons professionnelles. C’est une manière, selon Aly Ngouille Ndiaye, de réduire le rythme de progression du Covid-19. Cette décision du ministre de l’Intérieur est motivée par le constat du développement de la contamination communautaire du Covid-19.
Le patronat de la presse précise
Avant la publication de ce document signé par le premier flic, un faux document a fait état d’une annulation des autorisations spéciales par le ministre de l’Intérieur. De quoi susciter la peur au niveau de la presse. Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) monte ainsi au créneau pour préciser que les autorisations spéciales délivrées à la presse restent valables durant la période de couvre-feu sur l’étendue du territoire national. D’ailleurs, les patrons de presse rappellent que le communiqué du ministre de l’Intérieur n’annule pas les autorisations spéciales. La décision concerne plutôt la délivrance de nouvelles autorisations afin de juguler davantage la propagation du coronavirus. Le Cdeps recommande aussi aux professionnels des médias détenteurs d’une autorisation spéciale de circuler, de se munir de la carte de presse de leur entreprise et de leur carte nationale d’identité.
Relâchement à Mbour
C’est le relâchement dans le département de Mbour. La bamboula semble reprendre sur la Petite Côte car certains ont repris leurs mauvaises habitudes. En témoigne le bilan de l’opération de l’observance du couvre-feu dans la nuit du 6 au 7 avril. Dans les communes de Mbour et de Saly, après une brève accalmie, le bilan de la police s’est révélé lourd. En effet, pendant cette soirée, 13 véhicules et une moto ont été mis en fourrière en plus de 14 personnes arrêtées pour non-respect du couvre-feu. Elles sont en garde à vue.
Recommandation du Khalife général des Tidianes
Le coronavirus reste le seul ennemi à abattre. Et chacun y va de ses armes. Alors que le combat sanitaire est mené par les professionnels, les religieux aussi ne sont pas en reste. En effet, à la suite de ses recommandations de vendredi dernier, le Khalife Général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour recommande aux fidèles, à la Umma Islamique et à l’ensemble des Sénégalais, l’acquittement d’une aumône envers les nécessiteux. Le guide religieux demande à tout un chacun, selon ses moyens et ses possibilités, d’offrir soit du riz, soit du sucre, ou de l’argent, de la viande, ou un repas aux nécessiteux. Le Khalife souhaite que ces actes de dévotion soient accompagnés d’un repentir sincère envers Allah (Swt).
Refus de la Lp pour Boughazelly
Depuis l’apparition du coronavirus et la mesure de dépeuplement des prisons qui s’est traduite par une grâce accordée à 2036 détenus, et une autorisation de sortie de 60 jours pour Hissein Habré qui était incarcéré au Cap Manuel qui accueille les nouveaux mandats de dépôt, certains détenus semblent vouloir profiter du contexte pour décrocher une liberté provisoire. La preuve par Seydina Fall alias Boughazelly et Brice Olivier Sylvain, l’ancien entraîneur de l’As Dakar SacréCœur écroué pour pédophilie. Selon les informations exclusives de «Libération online», tous les deux avaient discrètement introduit des demandes de mise en liberté provisoire auprès du doyen des juges, Samba Sall. Mais, tout comme le parquet sollicité pour avis, le magistrat instructeur a dit niet dans deux ordonnances signées le 7 avril. Conséquence : ils restent en détention.
Affaire Hiba Thiam
Une folle rumeur faisant état de la libération des suspects arrêtés dans l’affaire Hiba Thiam a circulé. Faux. Aucun des deux n’a été relâché. Ils ont été confrontés entre-eux. Il faut souligner que le frère aîné de Dame Amar, Papy a failli se retrouver dans la nasse. Non pas qu’il est suspect, mais les pandores ont retracé le téléphone de son frère lors de sa cavale et ont vu un entretien téléphonique entre les deux frères Amar peu après l’incident.
Panique à Thiaroye Pikine Boubou
Les habitants du quartier Pikine Boubou de la Commune de Thiaroye Gare ne dorment plus du sommeil du juste. Pour cause, la détection de deux cas positifs au Coronavirus. Il s’agit d’un émigré du nom de S. B et de son épouse. Nos sources signalent que l’émigré ainsi que sa femme sont internés à l’hôpital de Diamniadio. Mais leurs contacts qui sont au nombre de six dont une domestique et un enfant sont en quarantaine dans un hôtel de la place en attendant les tests.
Désencombrement sous haute surveillance
La Gendarmerie n’a pas lésiné sur les moyens humains et matériels pour faire respecter l’arrêté du Préfet de Pikine interdisant tout rassemblement au rond-point de Keur Massar. L’opération de déguerpissement des occupants des lieux a été faite sous haute surveillance des pandores. Une centaine d’éléments ont été mobilisés dès les premières heures de la matinée pour encadrer les agents municipaux qui délimitaient le site.
Arrêt des visites techniques
L’arrêt des visites techniques des gros-porteurs n’est pas sans conséquence dans le secteur du transport. Pour le secrétaire général du Syndicat des Acteurs du Transport National et Transnational (Satrans), Pape Mamadou Ndiaye, l’Etat doit revoir cette décision en prenant en compte les véhicules de transport de marchandises. Les gros porteurs, selon lui, subissent beaucoup de tracasseries par défaut de ce document. M. Ndiaye demande également la révision de l’arrêté relatif aux permis de circulation afin de permettre aux véhicules de transport de marchandises de rouler la nuit.
Affrontements entre pêcheurs de GuetNdar et de Yarakh
Des pêcheurs de Yarakh et de Guet-Ndar se sont livrés hier à une bataille rangée. En fait, les pêcheurs de Yarakh s’opposaient à l’utilisation des filets «mono filaments» par leurs camarades saint-louisiens. Ce qui a provoqué une bataille rangée entre les deux groupes aux larges de Yarakh, occasionnant des blessés de part et d’autre. Les pêcheurs de Guet-Ndar ont été interdits de débarquer à Yarakh. Se sentant dominés, ils ont rebroussé chemin. La Gendarmerie, informée, s’est déployée sur les lieux pour faire le constat.
Sutsas, Aar li nu bokk et Noo Lank
Le Cadre Unitaire des Syndicats de la Santé pour la Justice Sociale (Cuss/Js), le collectif Noo Lank et Aar li Nu Bokk unissent leurs forces dans la lutte contre la pandémie du coronavirus. Pour gagner la lutte, ces trois organisations pensent qu’il faut une jonction, la plus large possible, des forces patriotiques et un contrôle citoyen pour que tous les moyens soient mis à la disposition du personnel soignant et des populations de manière transparente et démocratique. Très prochainement, ces organisations vont mettre en place un plan de lutte. Elles invitent les citoyens à respecter les consignes sanitaires et administratives pour une victoire rapide contre le coronavirus.
par Ada Pouye
ÉTAT D’URGENCE, URGENCE D’ÉTAT
EXCLUSIF SENEPLUS - Le credo en chœur reste la riposte et la résilience, en occultant le relèvement - Il est important de penser à la réinsertion à la fois sociale et économique des groupes touchés par cette crise sanitaire
« Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience » Karl Marx
L’état du Sénégal vient de proclamer pour la troisième fois de son histoire l’état d’urgence suivi d’un couvre-feu. Autant pour les deux premières, l’état faisait face à une convulsion politique sans précèdent : avec la crise de 1968 qui remettait en cause les bases politiques du régime de Senghor, et avec la crise politique de 1988, où 7 ans après l’accession au pouvoir d’Abdou Diouf par l’article 35, autant aujourd’hui, la raison évoquée concerne une urgence sanitaire mondiale qui constitue une menace directe sur la vie des populations. Cette proclamation de l’état d’urgence suivie du vote par l’Assemblée nationale de la loi habilitant le président de diriger par ordonnance intervient 13 mois après son élection à la présidence de la République. Le président a lancé un appel pour un dialogue politique après des élections paisibles. Deux mois après la mise en place du comité National de dialogue politique, la pandémie du Coronavirus a chamboulé l’agenda et impose la suspension des activités du comité présidé par M. Famara Ibrahima Sagna. Apres le défilé de l’opposition en dormance depuis l’élection du président et des forces vives de la nation pour donner un blanc seing au président dans la gestion de la riposte au Coronavirus, c'était au tour de 33 députés de l’ Assemblée nationale de voter le 1er avril 2020, adoptant en plénière la loi d’habilitation, assortie d’une possibilité de prolongation de trois mois de l’état d’urgence. Ils ont voté à l’unanimité le texte autorisant le chef de l’État à prendre par ordonnances des mesures qui relèvent de la loi. Cette situation sera maintenue jusqu’en Juillet 2020 au mieux et en fonction de l’évolution de la situation de la pandémie.
Cependant, il est important de souligner que nous sommes en face d’un modèle d’état d’urgence unique parce que dicté par les menaces qui pèsent à la fois sur la santé publique et sur les fondements même du corps social et politique, la sécurité publique, la surveillance accrue des frontière, la mobilisation des ressources avec des mécanismes de contrôle et de rendre des comptes.
La loi d’habilitation concernant à la fois la prorogation de l’Etat d’urgence décrété par le président de la République au-delà de la période de douze jours, lui donne le droit de prendre, par ordonnances, dans un délai de trois mois à compter de la publication de la présente loi, toute mesure relevant du domaine de la loi, afin de faire face aux besoins d’ordre économique, budgétaire, sécuritaire et sanitaire. Le décor est campé pour que l’habilitation puisse se focaliser sur la gestion de l’urgence de la pandémie, ce qui signifie de mon humble point de vue la facilitation pour les procédures de passation de marchés sur les équipements, médicaments et tous produits assimilés pour la gestion et la prise en charge des contacts et des malades du Covid-19 et des populations à risque, les réquisitions alimentaires, le contrôle du mouvement des populations, la sécurisation des frontières terrestres, maritimes, aériennes et fluviales, la mise sous astreinte du personnel médical et du personnel d’appui et des volontaires.
La déclaration du chef de l’Etat à la nation à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance donne une feuille de route sur le programme de la résilience économique et sociale. Ce programme en soi révèle l’ambition du chef de l’Etat de gérer l’impact de la pandémie sur le secteur économique avec la potentielle destruction des milliers d’emplois dont l’essentiel se trouve dans le secteur informel en dehors des hôtels, et le secteur social notamment pour les groupes les plus vulnérables aussi bien en milieu urbain que rural. Quelles sont les articulations entre ce programme et les autres programmes notamment DER, les bourses familiales, PUMA, PUDC PAPA, ANIDA, 3FPT en vue de leur réalignement programmatique comme filet social ?
Est-ce qu’il ne faudrait pas envisager une réaffectation des ressources déjà votées par l’Assemblée nationale pour non seulement la résilience mais aussi pour le relèvement ?
Sommes-nous en train de revenir à l’état providence qui étend son champ d’action et de régulation dans les domaines économiques et sociaux ? L’Etat se doit dans les conditions actuelles où l’économie est au ralenti de gérer les différents risques sociaux en termes de protection des emplois, de maladie, d’indigence, de protection des droits des femmes, des personnes âgées qui sont les plus vulnérables au Covid-19 et la famille. Plus que tout, le Covid 19 remet en cause les fondements même du tissu socio économique et politique, la mondialisation et notamment les droits à l’éducation, à la santé, à l’emploi, à la circulation des biens et des personnes voire même à la dignité humaine qui doit nous amener à penser comment recoller les morceaux après la pandémie à l’échelle mondiale, continentale et mondiale ?
Aujourd’hui, le credo en chœur reste la riposte et la résilience en occultant le relèvement et c’est cela qui nous amène à nous interroger sur la nature de la gouvernance de la riposte.
Gouvernance de la riposte
« Les épidémies imposent leur éternel retour tout en conservant un inaltérable pouvoir de sidération. A travers elles s'expriment le désordre du monde et l'énigmatique nouveauté qui sans cesse défient le savoir. Les crises épidémiques sont des révélateurs de l'articulation du réel et du fatal, de la maîtrise perdue de la nature et de l'imaginaire du désastre ». Jean Lombard, Bernard Vanderwalle dans philosophie de l’épidémie, le temps de l’émergence, l’Harmattan, 2007.
Le monde compte aujourd’hui une population de plus de trois milliards de personnes qui sont confinées d’une manière ou d’une autre, ce qui se traduit par le chantier humanitaire le plus important après les deux guerres mondiales. Qui parle de chantier humanitaire, mission dévolue aux Nations Unies, doit parler en premier lieu de gouvernance et de coordination humanitaire. La gouvernance de la riposte est un élément clé en termes de leadership et de vision pour parvenir à des résultats probants.
Autant pour Ebola, nous avions eu droit à une gouvernance mondiale de l’épidémie qui a permis aux canadiens et russes de proposer des vaccins avec un appui technique et financier de la communauté internationale dans les trois pays concernés, autant avec la pandémie du Covid-19, l’OMS se contente de faire des alertes, de l’appui technique, mais chaque pays cherche à sauver prioritairement la vie de ses citoyens, ce qui ressemble à un sauve qui peut dans les limites des barrières nationales. L’épidémie a en commun avec la question du climat qu’elle nous rappelle que nous sommes tous dans le même bain et que nous nous en sortirons qu’ensemble, le désir de survie éveille ainsi une forme élémentaire de conscience citoyenne conclut Michel DupuisProfesseur à l’Institut supérieur de philosophie de l’UCLouvain.
C’est la plus grande illusion du siècle dans un contexte de globalisation que de croire que le confinement peut être une solution pérenne. Le budget programme voté lors de la 72 ème Assemblée générale de l’OMS qui est censée incarnée la coordination technique mondiale pour les années 2020/2021 est de 5, 840,4 millions de dollars dans le programme de base, dont 3,768,7 millions de dollars pour la polio, 1,071,7 millions de dollars pour les programmes spéciaux, et 1 milliard de dollars pour les opérations d’urgence. L’allocation budgétaire de l’OMS Afro est de 1,161 millions de dollars, éclatée sur trois priorités programmatiques à savoir l’accès à la couverture sanitaire universelle, les situations d’urgence et un meilleur état de santé. C’est ce que l’OMS appelle le programme des 3 milliards de bénéficiaires. Quelle est la contribution de l’OMS et plus particulièrement de l’OMS Afro dans la riposte au moment où toutes les frontières sont fermées et quelle est sa relation avec les institutions africaines de pilotage de la santé ? Il s’agit d’interrogations sur l’effectivité de la coordination internationale dans le domaine des politiques internationales et nationales, des normes et des standards de santé.
Deux modèles s’opposent dans la gestion des pandémies tout en se complétantn: le modèle chinois de la dictature et le modèle démocratique. Les deux s’accordent sur le confinement et le traitement de cheval pour lancer la traque des cas et des contacts y compris en utilisant l’armée. Un détour sur le mode de gouvernance de la riposte face à l’épidémie Ebola : en Sierra Leone, c’est l’armée qui a été au centre de la riposte, tandis qu’en Guinée c’est le Dr Sakoba Keita qui a assuré la coordination de la riposte malgré le fait qu’un militaire occupait le poste de ministre de la Santé.
Le Nigeria s’est doté en 1999 d’une agence nationale de gestion des urgences et de 36 agences étatiques de gestion des urgences dont les budgets sont nettement supérieurs au soutien de la communauté internationale.
Au Sénégal, le parti pris démocratique avec une cellule de crise à la présidence de la République qui a été structurée lors du premier conseil présidentiel sur la pandémie, a créé un comité national des épidémies à travers le ministère de la Santé, un centre des opérations d’urgence sanitaire dirigé par le Dr Abdoulaye Bousso, des comités régionaux et départementaux des épidémies sous l’autorité des gouverneurs et préfets. Au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, il a été mis en place une task force. Le ministre de la santé et de l’action sociale et son directeur de cabinet sont montés au créneau pour faire le briefing journalier en terme classique en s’appuyant sur les données du jour de manière brute, à savoir le nombre de tests, le nombre de personnes positives (cas importés, cas contacts et transmission communautaire, le nombre de décès et le nombre de guéris). Le docteur Bousso dans ses brillantes interventions à chaque fois qu’on lui donne l’occasion revient avec pédagogie sur le profil épidémiologique, le docteur Alpha Sall sur les tests effectués et le professeur Seydi sur les traitements. L’exercice de communication du bilan, salutaire en soi, nous démontre qu’il y a des efforts à faire dans la stratégie d’information publique et de transparence sur le Covid-19. Cette posture renvoie à une médicalisation très rigide de la riposte tout en sachant que la prévention est la mère des batailles. La nature de notre société est basée sur l’oralité où la rumeur est aussi un moyen parallèle de communication pour tordre le cou aux informations technocratiques sans rendu socialement compréhensible.
La représentation populaire sur le virus porte sur le stigma de l’information officielle entachée de suspicion et qui constitue des freins à une démarche inclusive avec les communautés. Malgré les comptes rendus journaliers du ministre ou de son directeur de cabinet et les menaces sur la diffusion des fake news, les communautés se ré-approprient les messages officiels pour les réinterpréter à leurs manières au niveau des populations officielles.
La base des données du ministère doit être présentée par le directeur du COUS et nous renseigner sur le nombre total de personnes placées en quarantaine, le rapport avec le nombre de tests, leur localisation géographique, le nombre de porteurs sains communautaires, le nombre de personnes triées et référées à partir des centres de santé vers les centres de prise en charge, le nombre de décès communautaires enregistrés, le nombre de contacts recensés. En temps d’épidémie, tous les décès y compris communautaires doivent faire l’objet d’une autopsie.
Comment renforcer l’appropriation communautaire des messages sur le Covid-19 et reformuler de manière compréhensible les données sur le Covid-19 ?
C’est cela qui aurait pu justifier une plateforme communautaire multisectorielle de validation et de production des informations grand public, composée de médecins, d’épidémiologistes, de communicateurs pour le développement, de communicateurs traditionnels, de socio-anthropologues, d’experts en sécurité et de psychologues. Ce dispositif devrait s’appuyer sur la société civile sentinelle, les collectivités locales et les terroirs. La région de Dakar compte 1010 quartiers et 600 associations sportives et culturelles et les groupements de promotion féminins (ASC Sénégal 5600 GPF 6816) qui sont autant d’espace et d’acteurs volontaires de communication pour le changement de comportements afin de freiner la propagation du virus.
Urgences d’Etat : aller au-delà de la résilience par un programme de relèvement
La résilience économique et sociale est une stratégie qui permet aux populations de s’adapter aux chocs comme la crise humanitaire ou la crise sanitaire que nous connaissons aujourd’hui avec le Covid-19 tandis que le relèvement économique et social se pose après la crise en termes de réinsertion économique et sociale des groupes touchés par la crise sanitaire ayant un lien avec la capacité de l’économie locale à créer des opportunités d’emplois. La crise du Covid-19 a commencé à détruire des centaines d’emplois dans les secteurs du tourisme, du transport, tous les secteurs des petites entreprises individuelles et les emplois de résilience urbaine : il est important de penser à leur réinsertion à la fois sociale et économique.
Le président de la République a initié un important et vaste programme de résilience sociale et économique pour un montant de 1000 milliards à mobiliser au niveau interne et externe avec une affectation des ressources par secteur. Cette initiative est une indication sur une volonté politique forte et une nouvelle orientation stratégique qui devrait signifier une réorientation du Plan Sénégal Emergent pour parer à l’urgence.
Le secteur de la santé qui est un des motifs de cette vaste mobilisation nationale contre le Covid-19 mérite une allocation financière conséquente de 200 milliards en plus de des ressources allouées par les partenaires techniques et financiers. Ce sera une opportunité de se projeter au-delà de la riposte et élargir la couverture Maladie Universelle au niveau des terroirs, renforcer les plateaux techniques, les capacités pour la réduction de la mortalité infantile, améliorer la prise en charge des maladies cardiaques, des insuffisants rénaux, du cancer, éradiquer le paludisme, lutter contre la malnutrition, accroître la surveillance épidémiologique et favoriser l’intégration régionale de la santé à travers la CEDEAO : en somme, donner de la puissance à la souveraineté sanitaire.
Le secteur privé notamment le secteur des petites entreprises individuelles et le secteur informel (tailleurs, salon de coiffure, restauration, garage mécanicien, menuiserie, vendeuses de marchés fermés, artisanat, etc.) qui ne bénéficie d’aucun marché d’Etat doit être une priorité face à la violence «économique» du Covid-19.
La jeunesse de la population (plus de 70% à moins de 35 ans) constitue à la fois une opportunité et une menace pour la sécurité nationale si rien n’est fait pour leur trouver des emplois décents et pérennes. La crise doit être une opportunité pour renforcer les stratégies de souveraineté alimentaire avec une agriculture modernisée et innovante. Notamment tous ces jeunes femmes et hommes diplômés ou non, alphabétisés, jeunes vendeurs ambulants, laveurs de voitures, cireurs, parcmètres humains, dont les énergies doivent être canalisées par un déploiement dans les exploitations agricoles. Le plan de distribution de kits ménages alimentaire devrait s’appuyer d’abord sur la commercialisation des céréales produites localement dans la vallée, la Casamance, les Niayes, le Ferlo et le bassin arachidien. Pourquoi ne pas reprendre le programme Haute intensité de main d’œuvre (HIMO) avec des volontaires de la riposte en échange d’aliments ? La souveraineté alimentaire du Sénégal est aussi à ce prix.
Les fonds alloués au secteur de l’éducation concernent exclusivement le secteur privé de l’enseignement avec une non-prise en compte des effets de la crise sur le secteur public qui a des besoins aussi importants pour terminer l’année scolaire et innover dans les approches pédagogiques. Ne devrions-nous pas nous projeter sur comment gérer les gaps en matière d’éducation post Covid-19 pour accélérer et généraliser l’éducation y compris pour les adultes ?
Dans la perspective de la pérennité des transformations et des perspectives attendues de l’après Covid-19, chaque ministère, chaque institution, chaque entreprise, chaque plateforme de la société civile devrait se doter de plan de contingence pour la mitigation des risques. Le plan de contingence du ministère de la santé et de l’action sociale s’appuie sur 4 piliers, à savoir la détection des cas suspects et des cas confirmés, l’isolement rapide desdits cas, le renforcement des moyens de prévention et le contrôle des infections dans les structures sanitaires et en communauté, l’intensification de la communication de risque sur l’infection et la participation des populations aux mesures de riposte, et la coordination des interventions de riposte à l’épidémie. Il faut reconnaître le travail effectué par l’ensemble des personnels et des structures de santé pour la coordination des opérations d’urgence avec la mise à l’échelle des structures de prise en charge de manière décentralisée. On ne peut parler de plan de contingence en occultant la dimension d’un plan de déploiement du personnel qualifié, le renforcement de leurs capacités et la motivation des personnels des structures de santé.
Le ministre de la Culture et de l’information a développé une approche inclusive avec les artistes, les entreprises de presse. C’est grâce à cette approche que nous avons pu avoir une vaste appropriation des médias qui n’ont jamais autant couvert une pandémie. Le nombre d’articles et de reportage dans les médias sur le Covid-19 traduit l’attitude citoyenne et responsable des entreprises de presse. Je dois souligner que les journalistes Elhadj Assane Gueye de RFM en wolof et Abdoulaye Mboup de SenTv en français se sont singularisés à travers une approche à la fois pédagogique et éducative, sans oublier i-radio qui réussit à donner des informations exclusives en première ligne. Il en est de même avec les artistes peintres, les musiciens de tous genres, le rappeur, Mbalax qui ont été prolixes dans les créations originales sur le Covid-19. Après l’apartheid et Mandela, et dans une moindre mesure le sida, le Covid-19 a suscité un intérêt et une création artistiques sans précèdent dans l’histoire de la musique sénégalaise.
Le Sénégal va se réveiller après la crise du Covid-19 avec le devoir de redéfinir les nouveaux contours d’une société transformée à son insu et souvent contre son gré sous le diktat de nouveaux rapports de la géopolitique mondiale. Cette situation interpelle d’abord et avant tout l’Union africaine et les commissions économiques régionales qui doivent profiter de cette opportunité à la face du monde pour assumer son leadership sans verser dans les solutions de ponctionnés et pourvoyeurs des opportunités aux autres continents. À l’Afrique de bien gérer cette pandémie par une meilleure intégration des ripostes à l’échelle continentale dans une perspective de mutualisation des efforts, des politiques, des connaissances, des nouvelles technologies et de l’innovation.
Le monde post Covid-19 ne sera pas le même au plan de la géopolitique mondiale, nous allons assister à des transformations majeures dans la gestion de nos cités et l’Afrique sera obligée de réinventer un nouveau monde, définir des liens avec le monde, basés sur la coopération internationale humanisée et non sur un confinement. Ceci devrait se faire et se préparer maintenant avec un sommet virtuel pour en tirer des leçons, pour échanger des expériences et dégager des perspectives africaines de résilience et de relèvement socio-économique et politique. Avec toutes les péripéties que notre continent a subies dans son histoire, il a démontré à la face du monde qu’il a toujours été résilient face à tous les chocs multiformes. La force africaine réside dans sa cohérence culturelle dont le ciment reste les connaissances, les valeurs, des croyances et des règles de vie communes, permettant de vivre et de travailler ensemble en s’appuyant sur la même vision du monde…et en la partageant sans crainte ni peur de l’avenir.
Avec ce mode de contamination, la transmission est moins maîtrisable, alors que les cas importés et les cas contacts sont tracés, selon Aloyse Waly Diouf, directeur de cabinet du ministre de la Santé, qui indique que la guerre vient de commencer
L’heure n’est pas au relâchement, mais à la vigilance, pour éradiquer la maladie à coronavirus, a déclaré mardi le médecin Aloyse Waly Diouf, directeur de cabinet du ministre de la Santé, estimant que ‘’la guerre vient juste de commencer’’.
‘’Si on se dit la stricte vérité, la guerre vient juste de commencer avec un ennemi (le Covid-19) qui a changé de tenue pour se rendre invisible’’, a dit M. Diouf au cours des éditions matinales de la Radio futurs médias (privée).
Il faisait ainsi allusion à la hausse, durant ces derniers jours, du nombre de cas positifs de Covid-19 issus de la transmission communautaire, c’est-à-dire les personnes dont la source de contamination n’a pas été identifiée.
Avec ce mode de contamination, ‘’la transmission de la maladie est beaucoup plus rapide et moins maîtrisable, alors que les cas importés et les cas contacts sont tracés et pris en charge’’, a précisé M. Diouf.
Mardi, le ministère de la Santé a annoncé deux cas de Covid-19 issus de la transmission communautaire. Ils font partie des 11 nouvelles contaminations annoncées le même jour par le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
Avec les transmissions communautaires, c’est une ‘’nouvelle phase’’ de la pandémie qui s’ouvre, et ‘’si on ne la maîtrise pas, on ne peut pas gagner la guerre’’ contre le Covid-19, a averti Aloyse Waly Diouf.
Pour rompre la chaîne de transmission communautaire, dit-il, il faut que la communauté soit fortement impliquée dans la prévention de la maladie en respectant rigoureusement les règles d’hygiène édictées par les services de santé.
Selon le directeur de cabinet du ministre de la Santé, l’heure n’est pas au relâchement, mais à la vigilance, avec le respect des gestes barrières, notamment le lavage des mains, l’usage du gel hydroalcoolique, la réduction des déplacements des populations, etc.
‘’On aurait préféré ne pas parler de taux de guérison pour ne pas favoriser un certain relâchement des populations, surtout avec cette nouvelle donne’’, la hausse des cas de transmission communautaire, a expliqué M. Diouf.
Par exemple, selon lui, la prévention a été renforcée à Keur Massar, dans la banlieue dakaroise, où des cas de la transmission communautaire ont été recensés.
‘’Au carrefour de Keur Massar, où s’exercent diverses activités commerciales, il est essentiel aujourd’hui de (…) disperser les rassemblements’’, a ajouté Aloyse Waly Diouf.
‘’Si certains pays (...) sont arrivés à un stade quasi incontrôlable de la propagation de la maladie, c’est parce qu’il y a eu beaucoup de cas communautaires’’, a-t-il souligné.
Lundi, le Comité national de gestion des épidémies a demandé à ses démembrements (comités régionaux et départementaux) de mettre en œuvre leurs propres ‘’stratégies’’ pour anéantir les risques de transmission communautaire du coronavirus.
NAFISSATOU N'DIAYE DIOUF AUX COMMANDES DE LA COMMUNICATION DE LA BAD
La ressortissante sénégalaise était jusque-là chef de division au Département des communications et des relations extérieures du Groupe de la Banque africaine de développement
Financial Afrik |
Albert Savana |
Publication 07/04/2020
Le Groupe de la Banque africaine de développement annonce la nomination de Nafissatou N’diaye DIOUF en tant que directrice par intérim du Département des communications et des relations extérieures (PCER), à compter du 1er avril 2020. Nafissatou, ressortissante sénégalaise, est actuellement chef de division au Département des communications et des relations extérieures du Groupe de la Banque africaine de développement. Professionnel de la communication dévoué et axé sur les résultats, Nafissatou, parfaitement bilingue (français et anglais) apporte plus de vingt (20) années d’expérience à ce poste, avec une vaste expérience en communication d’entreprise, relations publiques, journalisme, développement numérique et médiatique.
Depuis sa nomination en tant que chef de division en 2018, Nafissatou a favorisé des stratégies de communication agiles, reflétant de manière cohérente la cohésion avec la vision de la Banque. Elle a constitué et dirigé une équipe de classe mondiale de rédacteurs, écrivains, spécialistes du numérique et des médias, ce qui a entraîné une augmentation exponentielle de la couverture et de la sensibilisation aux objectifs et projets stratégiques de la Banque. Auparavant, Nafissatou avait été consultante en communication au sein du Département du secteur privé et des infrastructures et du commerce de la Banque de 2016 à 2018, au cours de laquelle elle a collaboré avec la direction du Département de l’intégration régionale et du commerce, rationalisant les stratégies de communication et de relations publiques sur une variété de plateformes. Avant de rejoindre la Banque, Nafissatou, fondatrice et directrice générale de 54 société de communication, à Dakar, au Sénégal, de 2011 à 2017, a assuré le leadership pour le développement interfonctionnel et la mise en œuvre de stratégies de relations publiques, d’image de marque, de communication et de gestion d’événements convaincantes pour un large éventail d’entités publiques et privées.
Nafissatou a également travaillé en tant que directrice des relations publiques pour l’Afrique francophone ZK Advertising, Johannesburg, Afrique du Sud, au cours de laquelle elle a démontré une aptitude aiguë pour le leadership interculturel, dirigeant des équipes de professionnels des relations publiques, des gestionnaires de comptes et des représentants de pays dans sept pays africains, dont le Gabon, Niger, Tchad, Madagascar, Burkina Faso, République démocratique du Congo et République du Congo. Avec une approche créative et collaborative de la gestion de projet dans des marchés difficiles, Nafissatou excelle dans la narration stratégique, le développement de contenu, le renforcement des capacités et le mentorat.
Avant sa transition vers la communication d’entreprise, Nafissatou a travaillé comme journaliste à l’Associated Press (AP), couvrant les conflits et les crises internationales en Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment le Libéria, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Niger, la Mauritanie et le République centrafricaine. Beaucoup de ses derniers articles ont été publiés dans des journaux mondiaux tels que le Washington Post, USA Today, le Boston Globe et le LA Times. Nafissatou a également travaillé en tant qu’officier open-source pour le service d’information sur la radiodiffusion étrangère (FBIS), une division de la direction des sciences et de la technologie de la Central Intelligence Agency. De langue maternelle française, Nafissatou est titulaire d’une maîtrise ès arts en interprétation et traduction de l’Université de Salford au Royaume-Uni (Royaume-Uni), d’un baccalauréat ès arts (avec distinction) en études linguistiques appliquées de l’Université de Thames Valley et d’un diplôme en journalisme et en rédaction de la London School of Journalism. Commentant la nomination, le Dr Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, a déclaré: «Nafissatou est une professionnelle respectée dans le secteur des communications et des relations extérieures. Je compte sur Nafissatou pour diriger le Département en ce moment critique alors que la Banque réagit à l’évolution rapide de la situation de COVID-19 et pour poursuivre l’excellent travail accompli à ce jour au sein du Département »
AU RWANDA, LE GOUVERNEMENT PRIVÉ DE SALAIRE POUR AIDER LA POPULATION FACE AU CORONAVIRUS
Ce sacrifice a pour objectif de témoigner de la « solidarité » des autorités avec le peuple, dans un pays qui a imposé un confinement strict pour limiter la propagation de la pandémie
Les mesures de confinement ont eu un fort impact sur les plus défavorisés, frappés par la hausse du chômage et du prix des denrées alimentaires.
Les ministres et hauts fonctionnaires rwandais ne toucheront pas de salaire en avril et cet argent sera affecté à des programmes sociaux pour aider les plus pauvres à résister à l’impact de la crise économique liée au coronavirus, a annoncé le gouvernement, dimanche 5 avril au soir. « Le gouvernement rwandais a décidé, en sus de toutes les initiatives actuelles de protection sociale, que tous les membres du gouvernement, les directeurs de cabinet, les chefs d’institutions publiques et d’autres hauts responsables devront renoncer à un mois de salaire », a déclaré le premier ministre, Edouard Ngirente, dans un communiqué.
Ce sacrifice a pour objectif de témoigner de la « solidarité » des autorités avec le peuple, dans un pays qui a imposé un confinement strict pour limiter la propagation du coronavirus. « Ensemble, nous contiendrons cette épidémie », a ajouté M. Ngirente. Le gouvernement n’a pas précisé combien exactement de personnalités politiques et administratives sont concernées par ce reversement de salaire, ni combien d’argent il espère ainsi collecter.
Un prêt du FMI
Le Rwanda a été l’un des premiers pays africains à imposer, le 21 mars, un strict confinement, en fermant tous les magasins sauf ceux absolument essentiels, en suspendant les transports publics et en interdisant tous les « déplacements non essentiels » hors du domicile. Ces mesures ont été étendues au moins jusqu’au 19 avril et ont eu un fort impact sur les plus défavorisés, frappés par la hausse du chômage et du prix des denrées alimentaires.
Le gouvernement a distribué des biens de première nécessité à environ 20 000 personnes vulnérables de la capitale, Kigali, mais les besoins sont immenses dans ce pays de 12 millions d’habitants où environ 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé la semaine dernière un prêt de 110 millions de dollars (101 millions d’euros) au Rwanda pour contrecarrer les effets économiques du coronavirus.
Lundi, à 10 h 30 GMT, le Rwanda comptait 104 cas confirmés de coronavirus, soit l’un des chiffres les plus élevés en Afrique de l’Est.
LES BONS ET MAUVAIS POINTS DE L'ENSEIGNEMENT À DISTANCE AU TEMPS DU COVID-19
Certains élèves habitent dans des zones sans connexion internet et sans électricité - La crise pourrait faire augmenter le taux d'abandon des élèves déjà élevé
Jeune Afrique |
Manon Laplace et Marième Soumaré |
Publication 07/04/2020
En raison de l’épidémie de Covid-19, les écoles du Sénégal sont fermées depuis le 16 mars, et jusqu’au 4 mai au moins. Malgré les solutions proposées, il n’est pas toujours facile pour les élèves de suivre les cours à distance.
Ce fut l’une des premières mesures prises par le gouvernement sénégalais pour faire face à l’épidémie. Alors que 131 cas de Covid-19 étaient recensés le 6 avril dans le pays, les écoles sont fermées depuis le 16 mars.
Pour faire face à la situation, le ministère de l’Éducation a mis en place une plateforme d’enseignement en ligne. Le dispositif « Apprendre à la maison » met à la disposition des élèves des cours filmés et des exercices. Un site spécial, baptisé examens.sn, a également été créé pour que les jeunes puissent se préparer au mieux aux épreuves qui les attendent.
Continuité pédagogique
« Notre objectif est d’assurer la continuité pédagogique jusqu’à la réouverture des établissements » , affirme Mohammed Moustapha Diagne, directeur de la formation et de la communication au sein du ministère de l’Éducation nationale. Et de préciser : « Nous avons laissé aux enseignants la liberté de s’organiser, de prendre des initiatives pour encadrer leurs élèves. » Certains d’entre eux se mobilisent ainsi pour assurer une forme de tutorat à distance, par e-mail, WhatsApp ou Facebook.
Mais parmi les quelque 3 millions d’élèves, de la maternelle au lycée, que compte le pays, combien ont accès, chez eux, au matériel adéquat pour poursuivre leur apprentissage et avoir accès à la plateforme mise en place par le gouvernement ?
« Nous sommes soumis à des difficultés car certains élèves habitent dans des zones où il n’y a pas de connexion internet, voire pas d’électricité. Dans ces cas-là, nous privilégions l’impression des cours qui seront distribués aux élèves », assure le ministère.
Système D
Pour Wolimata Konté, qui habite la commune populaire de la Médina, à Dakar, le problème n’est pas la qualité du réseau, mais sa cherté. Cette femme de ménage, mère célibataire, n’a les moyens ni de payer du crédit internet pour ses quatre enfants, ni de leur offrir des cours particuliers, « dont les prix ont beaucoup augmenté », précise-t-elle. Elle s’organise donc comme elle peut : « Mon frère est allé à l’université, donc il peut corriger les devoirs. Et moi je m’assure que l’on avance bien dans le programme des manuels scolaires. »
Pour pallier ce genre de difficultés, le ministère envisage de distribuer aux élèves des clés USB et des CD-Rom. Évaluée à près de 1 milliard de F CFA (1,5 million d’euros) par le directeur de la formation, l’opération n’a pas encore été lancée. Elle devrait être financée par le gouvernement sénégalais et par des partenaires comme l’OIF, l’Unesco ou la Banque mondiale.
Mais Mohammed Moustapha Diagne ne se fait guère d’illusions : « Cette crise risque fort d’aggraver la situation [des familles les plus démunies] » et pourrait avoir un effet sur un taux d’abandon des élèves déjà élevé (10,4 % au niveau national pour les 6-17 ans).
Classes virtuelles
La question se pose également au sein des établissements plus favorisés. « La difficulté, c’est de ne pas laisser l’enfant seul devant son ordinateur, explique Rayanna Tall, proviseure de l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc de Dakar. Nous avons la chance d’avoir des élèves qui n’ont pas de difficultés matérielles pour suivre leurs enseignements, mais nous savons que des disparités existent en matière d’accompagnement. »
L’établissement, qui dispense à la fois un programme français et un programme sénégalais, utilise l’interface Pronote pour favoriser le lien entre les enseignants et leurs 1700 élèves. « Nous essayons au maximum d’harmoniser les pratiques, et nous avons conservé les emplois du temps habituel, avec une charge de travail modulée », détaille Rayanna Tall.
Un système qui pourrait se prolonger au-delà du 4 mai, si la réouverture des établissements venait à être repoussée. « Tout cela est progressif, car les enseignants ont dû changer brusquement leur méthode de travail, indique la proviseure. Si ça dure, il faudra généraliser les cours en visioconférence. » Une solution qu’expérimente déjà le Lycée français Jean-Mermoz de Dakar : ces classes virtuelles sont au programme au minimum deux fois par semaine.
L’école à la télé
D’autres options existent pour suivre des cours à distance. Fondé en 2013, le site « Écoles au Sénégal » propose des vidéos pédagogiques calquées sur le programme de l’Éducation nationale.
Pas moins de 600 cours, du CM2 jusqu’à la terminale, dispensés par une trentaine d’enseignants. Son fondateur, Chérif Ndiaye, assure que la plateforme « dispose d’un contenu numérique que le ministère de l’Éducation n’a pas » et promet aujourd’hui de « renforcer son arsenal pédagogique » avec trois nouvelles vidéos par jour. Depuis le 16 mars, l’audience du site a triplé, assure l’entrepreneur, qui revendique désormais plus de 150 000 visiteurs par jour.
Respectivement en classe de première et de seconde à Dakar, Assane et Adama n’en font pas partie. Si leur mère, Wolimata, leur donne chaque semaine quelques milliers de francs pour acheter du crédit, cela ne leur suffit pas à regarder des heures de vidéos pédagogiques. « C’est trop cher », coupe Wolimata. Alors, les enfants se débrouillent : Assane va chercher des informations sur la Toile, coupe sa connexion, recopie tout à la main, et recommence.
Pour son jeune frère, Mohamed, en classe de CE1 à l’école Gibraltar de Dakar, la formule est différente. Quand ce n’est pas sa mère qui lui enseigne le contenu des manuels, les cours se font à la télévision. Sur la chaîne Télé Futur Média (TFM), plus précisément.
Sous l’impulsion de l’écrivain et universitaire Massamba Gueye, la TFM a commencé à dispenser des cours à distance dès le lendemain de la fermeture des établissements scolaires. Sur le plateau de l’émission Salle des profs, on retrouve chaque jour quatre enseignants et deux tableaux blancs pour trois séances de cours.
Réaménagement du calendrier ?
« Ce projet sera à pérenniser au-delà de cette crise afin d’accompagner les élèves, les enfants, à travers les émissions télévisées », a souhaité Mme Goudiaby, professeure de français, appelée au tableau de la TFM pour décortiquer l’exercice du commentaire de texte en compagnie de trois confrères.
Pendant plus d’une heure d’émission, c’est la présentatrice Astou Mbène Thioub qui passe les plats, de l’apprentissage de la règle de trois pour les classes de CM2 à la méthode de dissertation sur le roman pour celles du secondaire. Leur principale cible : les élèves de CM2, de troisième et de terminale. « Ce sont les trois classes qui auront un examen de cycle à la fin de l’année », justifie Massamba Gueye.
Si les examens sont jusqu’à présent maintenus, les autorités n’excluent pas un « réaménagement du calendrier ». « Nous n’écartons pas l’hypothèse de continuer les cours jusqu’au mois d’octobre », fait savoir Mohammed Moustapha Diagne pour le ministère de l’Éducation.
Les examens prévus en juillet sont quant à eux maintenus pour l’instant. Mais Wolimata craint une année blanche : « Les enfants étaient déjà en retard sur le programme… Avec l’école à la maison et les moyens du bord, j’ai vraiment peur qu’ils ne perdent leur année. »
par Khadim Ndiaye
QUE CACHE CE FAIT DE PORTER EN TRIOMPHE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le fait de porter en triomphe les Dr Bousso et Seydi traduit un manque : celui de l'intégrité, de l'éthique - Le danger est de penser que parce qu'il y a quelques "Amul Yaakar" médicaux, le système est bon
On porte en triomphe les Dr Bousso et Seydi mais qu'est-ce que cela cache-t-il au fond ?
Ce triomphe peut révéler deux choses : une peur et un manque.
Quand des passagers d'un avion - qui passe dans une zone de turbulences ou atterrit convenablement - applaudissent les pilotes, c'est parce que très souvent ils ont eu très peur pour leur vie. C'est un triomphe qui fait suite à un grand ouf de soulagement. C'est l'heureuse détente qui survient après avoir été submergé par la pensée de la mort.
De même, quand dans un pays, on applaudit un policier - Amul Yaakaar - incorruptible, qui ne fait que le travail pour lequel il est payé, c'est que ce pays est profondément miné par la corruption des agents de police. C'est un triomphe qui traduit un manque, celui de l'intégrité, de l'éthique.
Le fait de porter en triomphe les Dr Bousso et Seydi peut aussi signifier que derrière le spectacle affligeant que donne à voir le système médical dans son ensemble, il y a quand même des "Amul Yaakar" médicaux.
Le seul danger dans cette façon de voir, c'est l'assoupissement, c'est-à-dire, penser que parce qu'il y a quelques Amul Yaakar médicaux, donc le système est bon.
C'est un peu ce qui se passe avec le système éducatif. On pense que parce que le système produit de bons élèves annuellement qui brillent dans de grandes écoles du monde, donc le système est bon.
Ce qu'on oublie, c'est que même le pire système éducatif au monde, produit de bons élèves. Il y aura toujours en effet, quel que soit le système, des élèves qui tirent leur épingle du jeu.
Mais ce n'est pas parce qu'il y a quelques bons élèves que le système est bon. La qualité d'un bon système éducatif se juge par la grande quantité d'élèves chevronnés qu'il mène au bout du processus.
Oui pour porter en triomphe ceux qui produisent des résultats sur le plan médical, mais cela devrait être compris par les gouvernants comme une invite à améliorer l'ensemble du système.
La meilleure façon de rendre hommage à ceux qui s'illustrent sur le plan médical, c'est de créer un cadre adéquat qui permet l'éclosion de bons praticiens dans un environnement marqué par un excellent plateau technique.
par Moda Dieng
CORONAVIRUS : C’EST UNE MAUVAISE IDÉE DE DONNER AU GOUVERNEMENT
. En plus des risques de malversations, le ministère des Finances et du Budget souffre d’inefficacité due à la centralisation excessive du système de gestion des recettes et dépenses publiques
Au 27 mars, 1 milliard 330 millions de francs CFA ont été remis au ministère de la Santé et de l’Action sociale par des individus, entreprises et organismes dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Selon ce ministère, les dons octroyés seront versés au ministère des Finances et du Budget. Tout le monde semble apprécier les gestes de bonne volonté. Cependant, personne ne s’interroge sur la gestion, l’utilisation et le contrôle des fonds. Le contexte d’urgence ne doit pas nous empêcher de le faire et de rappeler la responsabilité du gouvernement par rapport au système de santé.
Nous sommes dans un système de gouvernance habitué aux malversations. Et les ministères demeurent parmi les principales poches de corruption. Du fait de la corruption, du gaspillage et de l’inefficacité, les Sénégalais ordinaires n’ont pas confiance dans la capacité du gouvernement à gérer correctement les recettes publiques. Les mécanismes pour la transparence et l’imputabilité comme les corps de contrôle des finances publiques, le pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif n’ont pas l’indépendance et la capacité de demander des comptes au gouvernement.
Le secteur de la santé, entre corruption et négligence
Le système de santé paie un lourd tribut à la corruption et à la mauvaise gouvernance. Les détournements massifs opérés par les gouvernements successifs ont privé le secteur de la santé d’investissements nécessaires, notamment dans les infrastructures, le matériel et le recrutement de personnel compétent et suffisant. C’est donc à cause de la corruption et de la mauvaise gouvernance que ce secteur se trouve aujourd’hui dans un état lamentable. Les hôpitaux publics prodiguent des soins de santé qui ressemblent à des pratiques vétérinaires. Seuls ceux qui n’ont pas les moyens y vont. À défaut de pouvoir compter sur les ressources sanitaires publiques disponibles, beaucoup de Sénégalais n’attendent que l’intervention de Dieu pour les « sauver » du Covid-19.
Dans son discours à la nation du 3 avril à la veille de la fête de l’indépendance du Sénégal, le président Macky Sall a annoncé la mobilisation de « 64,4 milliards de francs CFA pour couvrir toutes les dépenses liées à la riposte contre le Covid-19 ». Le Sénégal semble subitement disposer de ressources financières ainsi que d’un programme pour renforcer le système de santé. Pourquoi seulement maintenant ? D’où vient l’argent et qui le contrôle ? Le président doit des réponses aux Sénégalais. Le président doit aussi des excuses pour n’avoir pas pris aux sérieux la santé des Sénégalais.
Aucun hôpital n’a été construit par l’État ces dix dernières années. Aucun investissement majeur n’a été réalisé pour améliorer la qualité du système de santé. Dans le même temps, on a vu des stades construits ainsi qu’un TER (Train express régional) qui semble être enterré avant son émergence. Le complexe sportif “Dakar Aréna”a coûté 66 milliards de francs CFA, l’arène nationale de lutte 32 milliards, sans parler du TER (856 milliards pour 36 km). Des projets folkloriques extrêmement coûteux pour des gains électoralistes et de popularité, mais qui ne servent pas les Sénégalais ordinaires.
Lorsque charité bien ordonnée commence par les privilégiés
Les régimes qui se sont succédé au pouvoir ont toujours joui d’une reproduction systématique d’un privilège sanitaire, au détriment de l’intérêt général. Les membres du gouvernement ne vont pas dans les hôpitaux publics, mais préfèrent aller se soigner en France, au Maroc ou en Tunisie. L’État du Sénégal n’a jamais pris la peine de communiquer sur cette question. L’opinion publique sénégalaise devrait d’ailleurs exiger que les montants dépensés chaque année dans des hôpitaux et cliniques étrangers par l’État pour la santé des membres du gouvernement et de hauts fonctionnaires politisés soient au moins rendus publics.
L’évacuation de malades vers l’étranger est phénomène tellement banalisé qu’il est même devenu le fonds de charité de Marième Faye Sall, l’épouse du président. Plusieurs personnalités populaires en ont bénéficié. Ces actions de charité menées avec les ressources de l’État et outrancièrement médiatisées servent avant tout à améliorer l’image du couple présidentiel. Et celui qui ose dire que l’argent aurait pu être investi dans les hôpitaux du pays pour pouvoir servir à tous les Sénégalais, passe pour un méchant.
Faire autrement
Compte tenu de tous ces manquements, les ressources financières provenant de donateurs ne devraient pas être gérées par le gouvernement. En plus des risques de malversations, le ministère des Finances et du Budget souffre d’inefficacité due à la centralisation excessive du système de gestion des recettes et dépenses publiques. En contexte de propagation rapide du Covid-19, on a besoin de mécanismes flexibles et rapides en matière de prise de décision et d’opérationnalisation de celles-ci.
Un comité indépendant composé de membres de la société civile et de corps professionnels devrait être créé pour la gestion et l’utilisation des fonds. Il travaillerait en collaboration avec le ministère de la Santé. Pour rassurer les Sénégalais sur la transparence, une plateforme d’information sur les dépenses réalisées chaque jour devrait être mise en place.
L’infection communautaire est le type de propagation le plus redouté. Le comité pourrait travailler en même temps sur la sensibilisation, en s’appuyant sur des organismes locaux et d’autres relais pour un véritable travail communautaire, ce que le ministère de la Santé et de l’Action sociale ne sait pas faire.
Cette pandémie du Covid-19 doit permettre de revoir de fond en comble le système de santé, d’y investir pour un nouveau paradigme de gestion de qualité des hôpitaux et des urgences sanitaires.