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16 juillet 2025
L' ARCHITECTE KADIDJA DUPARC VALIDE LE « SMART » MADE IN AFRICA
Aussi, urbanistes et architectes s’attellent à définir de nouveaux modèles de vie dans la cité, à l'instar de Kadidja Duparc qui revient pour La Tribune Afrique sur les grands enjeux d'un continent en pleine recherche d'identité urbaine.
D'ici 2100, le continent comptera près de 40 % de la population mondiale, dont une majorité de néo-citadins. Aussi, urbanistes et architectes s’attellent à définir de nouveaux modèles de vie dans la cité, à l'instar de Kadidja Duparc qui revient pour La Tribune Afrique sur les grands enjeux d'un continent en pleine recherche d'identité urbaine.
La Tribune Affique - De quelle manière votre parcours vous a-t-il conduit à gérer un cabinet d'architecture en Côte d'Ivoire ?
Kadidja Duparc - Je suis diplômée de l'école d'architecture et de paysage de Bordeaux (ENSAP) et j'ai suivi un cursus dans la communication en parallèle. Je suis rentrée en Côte d'Ivoire en 2002, peu avant la crise politico-militaire qui a secoué le pays. A cette époque, l'architecture n'était pratiquement qu'un « concept », car il n'existait qu'un ou deux cabinets qui fonctionnaient bon an mal an, avec un ordre quasi inexistant. Pendant quelques années, j'ai cumulé des fonctions dans l'architecture et dans la communication. Je suis d'ailleurs rentrée en Côte d'Ivoire après avoir trouvé un emploi à Abidjan, comme Responsable du département Marketing et communication de Canal+ [...] En 2004, j'ai racheté les parts d'un cabinet de maîtrise d'ouvrage avec mon mari, lui aussi architecte. En 2011, après la guerre civile, cette structure est devenue Sky Architectes.
A ce jour, que recouvre le périmètre des activités de Skye Architectes ?
Nous sommes capables de mener des projets dans toute la sous-région, même si nous opérons essentiellement en Côte d'Ivoire, en raison des nombreux freins institutionnels que nous rencontrons. Nos métiers sont régis par des ordres qui verrouillent l'arrivée des étrangers dans leur pays, en dépit des efforts de la CEDEAO pour fluidifier la mobilité des architectes. En substance, chacun cherche à protéger son périmètre et nous sommes obligés de nous associer à des acteurs locaux.
Nous avons géré des projets dans l'électrification rurale, construit des sites de production, des hôpitaux, des bureaux, des logements sociaux ou des parcs résidentiels... Nous avons notamment travaillé sur l'usine de Brassivoire [une joint-venture née de l'association entre Heineken et CFAO en Côte d'Ivoire, ndlr] sur une surface de 12.5 hectares, en 2015. Ce chantier a mobilisé 700 ouvriers, une trentaine d'entreprises et 13 nationalités différentes. Les études ont été réalisées en 6 mois avec le cabinet néerlandais Royal HaskoningDHV et les travaux d'une durée de 18 mois ont été achevés un mois avant l'échéance.
Sur quels types de projets travaillez-vous actuellement ?
En ce moment, nous sommes mobilisés sur la construction d'un marché de demi-gros et de détail dans la ville de Yopougon, qui représente la plus dense commune d'Abidjan. Il s'agit d'un projet bioclimatique, doté d'une forte dimension sociale. La mairie a tenu à impliquer les populations locales en amont, notamment les femmes qui représentent la majorité des commerçants que l'on y trouvera. Il comprend un espace garderie pour leurs enfants ainsi qu'une salle d'alphabétisation dont elles pourront bénéficier à l'issue de leur journée de travail. Chaque étape leur a été présentée afin d'optimiser ce projet créé « pour et avec » l'usager. Il s'agit d'un C2D [contrat de désendettement et de développement qui permet de reconvertir la dette en projets, via l'Agence française de développement, ndlr] [...] Le marché sera éclairé et ventilé naturellement grâce à l'utilisation de briques en terre compressée, qui est un matériau local, renouvelable et antibactérien, disposant d'une forte inertie. De plus, le marché bénéficiera de panneaux solaires, le recyclage sera optimisé et l'eau de pluie récupérée. Les travaux devaient initialement démarrer avant les élections présidentielles, mais compte tenu de la crise sanitaire actuelle, ils seront vraisemblablement reportés.
Kadidja Duparc
Skye Architecte réunit des architectes de tous horizons, dont un certain nombre venu du continent africain : est-ce un choix délibéré pour construire une Afrique « par et pour » les Africains ?
Le cabinet regroupe une vingtaine de collaborateurs d'origines ivoirienne, tchadienne, malienne, tunisienne... Nous collaborons également avec des Français ou des Indiens. Il est difficile de trouver des compétences dans la sous-région qui ne dispose pas de structures de formation suffisantes. Par ailleurs, cela reflète notre philosophie, car nous recherchons une forme de mixité culturelle (...) Les villes africaines sont souvent présentées comme «anarchiques». Cela tient beaucoup à la reproduction de schémas urbains européens qui se juxtaposent aux espaces informels -très structurés contrairement aux apparences-, qui ont une véritable fonction sociale en Afrique. Que l'on soit ministre ou artisan, on aura toujours besoin du vendeur de brochettes au coin de la rue, car cela fait partie de nos traditions...
La société civile est-elle suffisamment impliquée dans la façon d'envisager la ville africaine ?
Le plus souvent, l'Etat ne s'adresse qu'à son bureau d'étude, oubliant les urbanistes, les architectes, les associations de quartier, les sociologues et bien sûr la société civile dans son ensemble... Pourtant, les espaces entre le formel et l'informel représentent le lieu où s'organise la mixité sociale et générationnelle dans nos pays et c'est là que l'on y trouve le plus d'innovations, d'où l'intérêt de consulter la société civile en matière de planification urbaine. Nous devons nous ouvrir à l'informel pour l'intégrer au niveau de l'architecture. Cela me semble être la condition sine qua none à la pérennité de nos villes.
Comment faire face à la croissance démographique exponentielle qui menace l'équilibre des cités africaines ?
Le choc démographique représente le principal défi à venir dans les villes africaines, car le continent comptera près de 2.5 milliards d'habitants à l'horizon 2050. Pour absorber cet impact, la transition durable urbaine est impérative. Il existe une infinité d'initiatives vertueuses pour l'environnement, qui ne demandent qu'à être formalisées et déployées. Les solutions existent déjà, il faut juste aller les chercher.
Quel regard portez-vous sur le développement des smart cities souvent présentées comme des solutions idoines à l'urbanisation africaine, mais qui n'en demeurent pas moins coûteuses et parfois éloignées des besoins immédiats ?
Le smart doit être «durable» et répondre aux besoins de nos économies fragiles. Lorsque l'on évoque la smart city en Europe, on imagine des capteurs placés à chaque coin de rue. Je me souviens d'un séminaire sur la ville durable au cours duquel le groupe Bouygues avait présenté un système d'interconnexion mis en place à Montpellier. Un film était projeté où l'on voyait une dame qui laissait tomber un sac-poubelle. Une photo était immédiatement envoyée au service de collecte des ordures qui venait le récupérer 2 heures plus tard. C'était un service qui coûtait 500 000 euros au bas mot. Les bras m'en sont tombés ! En Afrique, il arrive que l'on doive aller chercher les policiers nous-mêmes, car ils n'ont tout simplement pas de véhicule. On pourra prendre autant de photos que l'on voudra, mais personne ne viendra ! Au niveau des systèmes de collecte d'ordures, c'est très récent et ce service ne dessert que les artères principales.
Nous n'avons pas besoin de ce type de solutions ici! Toutefois, il existe des propositions beaucoup plus adaptées et moins coûteuses, nées en Europe ou même en Afrique. Par exemple, au Kenya, il est possible de faire de l'assistance scolaire à distance via des Nokia 3310 ou d'assister des agriculteurs grâce à des applications, disponibles sans dépenser des centaines d'euros dans un smartphone.
Quelles sont les figures de l'architecture moderne qui vous ont inspirée ?
Je dirais Zaha Hadid, une architecte et urbaniste irako-britannique [figure du courant déconstructiviste décédée en 2016, qui a reçu le prestigieux prix Pritzker en 2004, ndlr]. Elle a mené des projets emblématiques à l'échelle internationale. Elle s'est beaucoup battue pour s'imposer comme une architecte reconnue au-delà de sa condition de femme. A titre personnel, j'ai été confrontée à cette réalité qui subsiste en Afrique, renforcée par le paternalisme et le sexisme ambiants. Les stéréotypes ont la peau dure, que ce soit dans les esprits des hommes ou des femmes.
Existe-t-il des approches architecturales différentes entre l'Afrique francophone et anglophone ?
Il existe encore une certaine étanchéité entre les mondes anglophone et francophone, essentiellement liée à l'Histoire. Joe Osae-Addo qui est un architecte ghanéen discret, mais de renommée mondiale, travaille beaucoup sur l'africanisation de nos constructions et promeut de nombreux architectes africains comme le Tanzanien David Adjaye, le Burkinabé Francis Kéré ou encore la Nigérienne Mariam Kamara.
J'ai participé à des réunions de l'Union africaine des architectes et je dois dire qu'en dépit de ce manque de communication, les problématiques sont les mêmes, quelles que soient les géographies linguistiques. Au niveau régional, nous rencontrons souvent les mêmes contraintes, nous sommes dotés d'environnements comparables et nous partageons les mêmes peuples. Je pense donc que de nouveaux usages sous-régionaux sont appelés à se développer dans les années à venir.
SADIO MANÉ COMPRENDRAIT QUE LIVERPOOL NE SOIT PAS SACRÉ CHAMPION D'ANGLETERRE
"Certaines personnes ont perdu des membres de leur famille et c'est la situation la plus compliquée. En ce qui me concerne, (gagner le titre) est mon rêve et je veux le gagner cette année. Si ce n'est pas le cas, je l'accepterai, c'est la vie"
L'attaquant sénégalais comprendrait que la pandémie de Covid-19 entraîne l'annulation de la saison, privant ainsi les Reds d'un premier titre depuis 1990.
« Je veux gagner les matches (qu'il reste à jouer) et je veux remporter le trophée, c'est ce que j'aimerais. Mais avec cette situation, quoi qu'il arrive, je comprendrais », a raconté Sadio Mané mercredi à la radio Talksport.
Avec 25 points d'avance sur Manchester City quand le Championnat a été interrompu, Liverpool était pratiquement assuré de décrocher son premier titre national depuis 1990. Mais l'interruption de la saison à cause de la pandémie laisse son épilogue en suspens.
Cette période « a été difficile pour Liverpool, mais elle a été bien plus dure pour des millions de gens dans le monde », a ajouté le Sénégalais. « Certaines personnes ont perdu des membres de leur famille et c'est la situation la plus compliquée. En ce qui me concerne, (gagner le titre) est mon rêve et je veux le gagner cette année. Si ce n'est pas le cas, je l'accepterai, c'est la vie. Espérons qu'on le gagne l'an prochain. »
À l’origine, le 4 avril 1960 marquait l’indépendance de la Fédération du Mali. La liesse populaire, par la suite, devait être un peu teintée de tristesse. Car, pour l’Afrique, cette date rappelle pour toujours une union sans lendemain
Nathanaël Vittrant : À l’origine, le 4 avril 1960 marquait l’indépendance de la Fédération du Mali. La liesse populaire, par la suite, devait être un peu teintée de tristesse. Car, pour l’Afrique, cette date rappelle pour toujours une union sans lendemain. Sur le papier, cette expérience était belle, et aurait pu constituer un embryon de panafricanisme. Comment expliquer qu’elle ait tourné court, si vite ?
Ainsi vont les sincérités. En matière d’alliances politiques, elles sont parfois très fluctuantes. Ici, en l’occurrence, certains intérêts se seraient donné beaucoup de peine pour aider les dirigeants maliens et sénégalais à vivre en permanence dans la méfiance, les uns vis-à-vis des autres. À l’origine, cette Fédération devait compter quatre Etats. Mais, ces mêmes intérêts n’en voulaient pas. La Haute-Volta et le Dahomey, comme par hasard, ont abandonné le navire, laissant Senghor et Mamadou Dia en tête-à-tête avec Modibo Kéita. Et les Maliens n’en percevront que plus nettement ce qu’ils considéraient comme un complexe de supériorité de la part des Sénégalais. On évitera les expressions qui allaient avec…
On imagine que les enjeux sont quand même d’un autre niveau. On parle tout de même de nations !
Il y avait, évidemment, quelques causes plus profondes aux dissensions, même si les uns et les autres feignaient de les ignorer. Ainsi des divergences idéologiques. Les Sénégalais se disaient socio-démocrates, et suspectaient les Maliens d’un marxisme-léninisme encombrant. C’est alors qu’a éclaté l’affaire des directives transmises par Modibo Kéita à un chef d’état-major, malien, en court-circuitant le ministre de la Défense. Puis ce fut l’interminable dialogue de sourds, à propos de nominations et de répartition de postes. Suit la fuite en avant. Modibo Kéita démet Mamadou Dia, vice-président, ministre de la Défense, alter-ego et ami de Léopold Sédar Senghor. Ce dernier, dans un discours d’une rare vivacité, accable Modibo Kéita : « Il est poussé par une ambition folle ! Il a violé les lois ! Et d’ailleurs, il n’a cure de la légalité! Ce qu’on veut, c’est nous coloniser ! Il s’agit, pour nous, de défendre notre indépendance ! Et je suis prêt à mourir pour cela ! »
Le Sénégal, dans la foulée, se retire de la Fédération et proclame son indépendance ; abroge tous les transferts de compétences consentis au gouvernement fédéral. Modibo Kéita, pendant quelques semaines, veut encore croire que l’union survivra. Mais il lui faudra vite se rendre à l’évidence. Le 22 septembre, il proclame, à son tour, l’indépendance du Mali.
Les deux parties croyaient-elles vraiment à cette Fédération ?
Ce sont, exactement, de tels affrontements d’égos et des susceptibilités de ce type qui contrarient, depuis soixante ans, l’union, l’unité de l’Afrique.
Il reste que, longtemps après sa rupture av ec Senghor, Mamadou Dia réhabilitera, de fait, Modibo Kéita, en suggérant, à mots couverts, que la loyauté du poète, vis-à-vis de la Fédération, pouvait avoir été altérée par son autre loyauté : « Il a eu beau chanter la négritude, l’amour de la France, chez Senghor, était très profond. Je crois même qu’il était Français, avant d’être quoi que ce soit d’autre. Avant d’être Sénégalais, avant d’être Africain… »
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 8 AVRIL
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 8 avril 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Abdoulaye Bamba DIALLO, Journaliste est nommé Président du conseil d’administration de la Société Sénégalaise de Presse et de Publicité « le SOLEIL », poste vacant ;
Madame Khadija SY est nommée Président du Conseil d’Administration du Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, Poste vacant ;
Monsieur Aliou SOW, matricule de solde N°608 531/K, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Anglais (études africaines) à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Amadou Tidiany DIALLO, matricule de solde N°101 142/C, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : langue arabe à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Pierre SARR, matricule de solde N°103 987/D, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : littératures des langues à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur El Hadji Cheikh KANDJI, matricule de solde N°606 756/D, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Anglais à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Sylvain Landry Birane FAYE, matricule de solde N°100 977/H, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Sociologie-anthropologie de la santé à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Amade FAYE, matricule de solde N°377 371/F, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : lettres modernes, littérature africaine orale à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Daha Chérif BA, matricule de solde N°100 755/F, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Histoire sociale à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Madame Fatou Diallo AGNE, matricule de solde N°101 224/B est nommée Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Biochimie à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Roger Clément Kouly TINE, matricule de solde N°619 852/I, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Parasitologie-Mycologie à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Madame Ndeye Fatou Coulibaly NDIAYE, matricule de solde N°106 028/A, est nommée Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Orthopédie-Traumatologie à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Daouda DIA, matricule de solde N°100 811/G, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Gastro-entérologie et hépatologie à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Papa Saloum DIOP, matricule de solde N°101 414/E, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Chirurgie générale à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Madame Fatou Leye BENOIST, matricule de solde N°102 936/I, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Odontologie conservatrice à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Abdoulaye SIDIBE, Ingénieur agronome, matricule de solde n° 501 755/C, précédemment directeur régional du développement rural de Kolda, est nommé Directeur régional du développement rural de Thiès, en remplacement de Monsieur Mamadou GUEYE admis à faire valoir ses droits en une pension de retraite ;
Monsieur Brahima Mamadou BA, Ingénieur agronome, en service à la direction de la modernisation de l’équipement rural, matricule de solde n° 513 874/B est nommé Directeur régional du développement rural de Kolda, en remplacement de Monsieur Abdoulaye SIDIBE appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Daouda HANE, Ingénieur agronome, matricule de solde n° 663 750/A précédemment Chef du service départemental du développement rural de Kédougou, est nommé Directeur régional du développement rural de Kédougou, en remplacement de Monsieur Tamsir SAKHO appelé à d’autres fonctions ;"
DISTRIBUTION IMMINENTE DES VIVRES AU PROFIT DES MÉNAGES
Le président a demandé au ministre du développement communautaire d’impliquer les forces de défense et de sécurité dans le déploiement de l’aide alimentaire - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 8 avril 2020.
"Le Conseil des ministres s’est tenu ce mercredi 08 avril 2020 en visioconférence, sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky SALL.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, adressé à nouveau ses chaleureuses félicitations, dans un contexte de consolidation d’un Sénégal solidaire et résilient, à toutes les composantes de la Nation, en particulier la jeunesse, les personnels de santé et les forces de défense et de sécurité, à l’occasion de la célébration du soixantième anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale.
Le Président de la République, au titre de l’accélération de la mise en œuvre du Programme de Résilience économique et sociale (PRES), a demandé au Ministre des Finances et du Budget, ainsi qu’au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération de travailler à la mise en œuvre des quatre (4) axes définis du PRES.
Le Chef de l’Etat a, en outre, demandé aux membres du Gouvernement de mettre en œuvre, chacun en ce qui le concerne, toutes les mesures présidentielles retenues dans le PRES, en veillant à leur cohérence avec le PSE et le dispositif du Fonds de Riposte et de Solidarité « FORCE-COVID 19 » dont le comité de suivi va intégrer les représentants des forces vives de la Nation.
Il a, à cet effet, souligné le caractère urgent de la distribution des vivres et a demandé au Ministre du développement communautaire d’impliquer les forces de défense et de sécurité dans le déploiement de l’aide alimentaire.
Le Président de la République a ensuite, en ce qui concerne les factures d’électricité et d’eau des abonnés de la tranche sociale, demandé à l’Etat de diligenter leur règlement rapide auprès des opérateurs SENELEC et SEN’EAU.
Dans cet élan, il a aussi rappelé la nécessité d’intensifier la mise en œuvre du Programme national d’autosuffisance en riz, en attirant le secteur privé, dans l’optique d’atteindre notre souveraineté alimentaire durable.
Le Chef de l’Etat a demandé aux ministres concernés de préparer un plan d’investissement d’urgence du secteur de la santé et de l’action sociale. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de préserver les emplois pendant cette pandémie. Une ordonnance sera prise à cet effet.
Le Président de la République évoquant la stratégie continentale globale et la coopération internationale en matière de lutte contre la pandémie du COVID-19, s’est félicité de la Déclaration issue de la réunion restreinte des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine qui s’est tenue le 03 avril, en visioconférence.
Il a, à cet effet, demandé aux ministres en charge de la Santé, des Finances et des Transports de veiller au suivi de ladite Déclaration. L’objet de la réunion était de faire le point sur l’impact de la pandémie du COVID-19 et de définir une position africaine commune pour la riposte à la pandémie, tant à l’échelle continentale qu’en rapport avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Le Chef de l’Etat a, à cet égard lancé l’Appel de Dakar pour une stratégie d’annulation de la Dette des pays africains assortie d’un Plan de rééchelonnement de la dette commerciale qui permettra à l’Afrique dans le cadre du nouvel ordre économique mondial, d’avoir un nouveau départ.
Le Président de la République a par ailleurs évoqué la question de la stratégie nationale de protection civile et a informé le Conseil avoir reçu le rapport 2018-2019. Il a, à ce titre, félicité le Ministre de l’Intérieur pour le travail de qualité accompli par ses services et lui a demandé d’accélérer la finalisation de ladite stratégie.
Le Chef de l’Etat a, pour terminer sur ce sujet, demandé au Ministre de l’Intérieur de rendre fonctionnel le Centre national de Gestion des Crises.
Le Président de la République a, abordant le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, demandé au Ministre du Pétrole et des Energies et au Ministre des Finances et du Budget de faire prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’approvisionnement correct du Sénégal en hydrocarbures.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication en demandant aux membres du Gouvernement concernés de faire respecter scrupuleusement les mesures prises dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.
Au titre des Communications,
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur l’annulation de la dette publique par les partenaires bilatéraux et multilatéraux, dans le contexte de la pandémie du COVID-19
Le Ministre de l’Intérieur a fait le point sur l’état d’application des mesures édictées dans le cadre de l’Etat d’urgence.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur l’exécution du budget 2020 et la situation du fonds FORCE-COVID 19.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale et l’impact de la pandémie sur la diaspora.
Le Ministre du Développement communautaire de l’Equité sociale et territoriale a fait le point sur le dispositif mis en place pour la distribution de l’aide alimentaire d’urgence.
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait le point sur la répartition du fonds pour soutenir les secteurs les plus touchés.
Le Ministre du Pétrole et des Energies a fait une communication sur la situation de la sécurisation des approvisionnements en hydrocarbures.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur le bilan définitif de la campagne agricole 2019- 2020 et la préparation de celle à venir.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait le point sur la situation de la pandémie du COVID-19.
Le Ministre des Transports terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement a fait le point sur la situation des travaux du TER, du financement de la phase1 du transport inter-urbain.
La Ministre en charge du Commerce a fait une communication sur la situation des stocks en denrées de première nécessité.
Le Ministre en charge de l’Urbanisme a informé le Conseil sur les mesures prises au niveau des marchés pour le désencombrement et les mesures d’hygiène prises.
La Ministre de la jeunesse a fait une communication sur la contribution des jeunes volontaires à la lutte contre le COVID-19.
La Ministre en charge de la Microfinance a fait une contribution sur le refinancement et le différé du remboursement des SFD.
Le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, en charge des Sénégalais de l’Extérieur a fait une présentation du projet du plan sectoriel de contingence élaboré pour assister les sénégalais de la Diaspora à renforcer leur résilience.
Le Ministre en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait le point sur le projet phare de Dakar Medical City, suite à une analyse du système de santé.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- le projet d’ordonnance n° 001-2020, aménageant des mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique durant la période de la pandémie du COVID-19.
- le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du « Comité de Suivi et de Mise en œuvre des Opérations du FORCE- COVID 19 ».
- le projet de décret autorisant les établissements financiers à caractère bancaire à recevoir des dépôts de fonds publics ;
- le projet de décret, modifiant l’article 5, du décret 2019-2277 du 31 décembre 2019, réglementant les activités de production, de distribution et de vente des produits de boulangerie et des pâtisseries au Sénégal.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Abdoulaye Bamba DIALLO, Journaliste est nommé Président du conseil d’administration de la Société Sénégalaise de Presse et de Publicité « le SOLEIL », poste vacant ;
Madame Khadija SY est nommée Président du Conseil d’Administration du Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, Poste vacant ;
Monsieur Aliou SOW, matricule de solde N°608 531/K, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Anglais (études africaines) à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Amadou Tidiany DIALLO, matricule de solde N°101 142/C, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : langue arabe à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Pierre SARR, matricule de solde N°103 987/D, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : littératures des langues à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur El Hadji Cheikh KANDJI, matricule de solde N°606 756/D, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Anglais à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Sylvain Landry Birane FAYE, matricule de solde N°100 977/H, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Sociologie-anthropologie de la santé à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Amade FAYE, matricule de solde N°377 371/F, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : lettres modernes, littérature africaine orale à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Daha Chérif BA, matricule de solde N°100 755/F, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Histoire sociale à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Madame Fatou Diallo AGNE, matricule de solde N°101 224/B est nommée Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Biochimie à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Roger Clément Kouly TINE, matricule de solde N°619 852/I, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Parasitologie-Mycologie à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Madame Ndeye Fatou Coulibaly NDIAYE, matricule de solde N°106 028/A, est nommée Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Orthopédie-Traumatologie à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Daouda DIA, matricule de solde N°100 811/G, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Gastro-entérologie et hépatologie à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Papa Saloum DIOP, matricule de solde N°101 414/E, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Chirurgie générale à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Madame Fatou Leye BENOIST, matricule de solde N°102 936/I, est nommé Professeur titulaire de classe normale, 1er échelon, spécialité : Odontologie conservatrice à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar ;
Monsieur Abdoulaye SIDIBE, Ingénieur agronome, matricule de solde n° 501 755/C, précédemment directeur régional du développement rural de Kolda, est nommé Directeur régional du développement rural de Thiès, en remplacement de Monsieur Mamadou GUEYE admis à faire valoir ses droits en une pension de retraite ;
Monsieur Brahima Mamadou BA, Ingénieur agronome, en service à la direction de la modernisation de l’équipement rural, matricule de solde n° 513 874/B est nommé Directeur régional du développement rural de Kolda, en remplacement de Monsieur Abdoulaye SIDIBE appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Daouda HANE, Ingénieur agronome, matricule de solde n° 663 750/A précédemment Chef du service départemental du développement rural de Kédougou, est nommé Directeur régional du développement rural de Kédougou, en remplacement de Monsieur Tamsir SAKHO appelé à d’autres fonctions ;"
À DAKAR, 77, 8 % DES PERSONNES INTERROGÉES FAVORABLES À UN CONFINEMENT PARTIEL
Pour le couvre-feu de 20h à 6h00, ils sont 37,5% des personnes interrogées à trouver très efficace cette mesure et 37,3% efficace. En revanche, 18,6 et 6,6% "trouvent respectivement pas du tout efficace et peu efficace cette mesure’
Les résultats d’un sondage mené par le Bureau de prospective économique du Sénégal (BPE) dans le département de Dakar, montrent que 77, 8 % des personnes enquêtées "sont pour un confinement partiel’’.
Ce sondage a été réalisé, par téléphone, dans le département de Dakar, auprès d’un échantillon de 480 personnes sélectionnées selon la méthode des quotas, précise le BPE.
L’objectif est d’évaluer le niveau de sensibilisation et les comportements des populations face au Covid 19, ainsi que le degré d’appréciation des politiques menées par le gouvernement en vue de maitriser la propagation du virus et de faire face à ses conséquences sur les conditions de vie des ménages.
Le sondage dont les résultats sont parvenus à l’APS indique que seuls "10, 1% optent pour un confinement total’’. Ils sont 14, 8% des personnes interrogées à exprimer leur opposition au confinement, ’’qu’il soit total ou partiel’’.
"Parmi les 14,8% des personnes interrogées qui sont contre le confinement, qu’il soit total ou partiel, 59,3% avancent comme raison les problèmes pour travailler et gagner des revenus, 37% des problèmes pour s’alimenter’’, relève l’enquête.
Elle note que "88,8% des personnes interrogées, se disent plutôt satisfait contre 9,9% qui ne sont pas satisfait’’ de "la manière dont le gouvernement gère le problème du coronavirus’’.
Les personnes enquêtées accueillent par ailleurs favorablement les mesures prises par le gouvernement pour "briser la chaîne de contamination’’.
"Concernant la fermeture des écoles/Universités/Centres de formation, 40% des personnes interrogées jugent la mesure très efficace et 33,7% efficace contre 2,5% pour qui la mesure est peu efficace et 17,8% ne jugeant pas du tout efficace cette décision des autorités.’’
Pour le couvre-feu de 20h à 6h00, ils sont 37,5% des personnes interrogées à trouver très efficace cette mesure et 37,3% efficace. En revanche, 18,6 et 6,6% "trouvent respectivement pas du tout efficace et peu efficace cette mesure’’.
L’interdiction de rassemblement "est jugée très efficace par 43,3% des personnes interrogées et efficace par 37,5%’’. Cependant, "18,1% parmi les interrogées trouvent pas du tout efficace la mesure et 1% peu efficace’’.
Concernant la restriction de circulation entre Dakar et le reste du pays, 41,9% et 32,1% la qualifient respectivement d’efficace et de très efficace. Mais pour 19,5%, "la mesure n’est pas du tout efficace" et 6,6% jugent "peu efficace cette décision.
"S’agissant de la limitation à la moitié du nombre de places des véhicules de transport, ils sont 42,2,% qui trouvent Efficace cette mesure et 37% Très efficace, contre 18,6 et 2,2% qui trouvent respectivement Pas du tout efficace et Peu efficace la mesure ;
Les campagnes de sensibilisation dans les médias sont qualifiées de très efficaces par 43,6% des personnes interrogées et Efficace par 36,7%. Cependant, "18,1% parmi les interrogées trouvent Pas du tout efficace la mesure et 1,6% Peu efficace’’.
"Concernant la distribution de vivre aux démunies, 45,2% jugent la mesure très efficace et 31,5% Efficace cette décision des autorités. Toutefois, ils sont 19,2% pour qui trouvent cette mesure Pas du tout efficace et 4,1% Peu efficace cette décision’’.
SEPT ENFANTS MORTS AU SÉNÉGAL APRÈS AVOIR ÉTÉ VACCINES ? FAUX !
Une vidéo largement diffusée sur internet et sur WhatsApp signale que sept enfants seraient morts au Sénégal après avoir reçu un vaccin contre la Covid-19
Africa Check |
Dieynaba Thiombane |
Publication 08/04/2020
Cette vidéo largement diffusée sur Internet et sur la plateforme de messagerie WhatsApp signale que sept enfants seraient morts au Sénégal après avoir reçu un vaccin contre la Covid-19.
On entend une personne expliquer qu’un homme est entré dans une maison pour vacciner des enfants contre le nouveau coronavirus. Ces enfants seraient décédés sur le coup et les populations du quartier où s’est déroulée la scène sont sortie pour lyncher l’homme en question. « C’est au Sénégal, c’est la réalité », assure le narrateur.
Les sites Seneweb et doingbuzz.com ont rapporté cette histoire qui a eu lieu dans la commune de Dalifort Foirail, située dans la ville de Pikine, non loin de Dakar.
Personne n’a été vacciné
Africa Check est entrée en contact avec le directeur de cabinet du maire de la commune de Dalifort, Makha Sène. Il a indiqué que la vidéo rapporte un incident qui s’est déroulé dans sa commune en précisant, cependant, qu’aucun enfant n’a été vacciné contre le nouveau coronavirus.
« Il s’agit de deux individus qui se sont présentés auprès des populations de Dalifort Foirail comme étant des agents du ministère de la Santé et qui devaient vacciner les enfants contre la Covid-19. Ils ont été conduits chez le chef de quartier quand les populations ont commencé à les attaquer. Nous avons avons été prévenus et je me suis rendu sur place en compagnie d’un agent de sécurité de proximité. A l’issue de nos enquêtes, personne n’a été vacciné et les deux individus ont été arrêtés par la gendarmerie et mis en garde à vue », nous-a-t-il expliqué.
On retrouve ces mêmes explications dans un communiqué publié sur la page Facebook de la commune de Dalifort-Foirail.
BERNIE SANDERS JETTE L’ÉPONGE
Le sénateur indépendant a annoncé mercredi à son équipe qu’il abandonnait la course à la Maison-Blanche, mettant fin à sa deuxième tentative de décrocher l’investiture démocrate après une séries de lourdes défaites face au favori Joe Biden
Le sénateur indépendant Bernie Sanders a annoncé mercredi à son équipe qu’il abandonnait la course à la Maison-Blanche, selon un communiqué, mettant fin à sa deuxième tentative de décrocher l’investiture démocrate après une séries de lourdes défaites face au favori Joe Biden.
“Le sénateur Bernie Sanders a annoncé mercredi lors d’un appel avec toute son équipe qu’il suspendait sa campagne pour devenir président”, a écrit son équipe de campagne dans un communiqué. “La campagne se termine, la lutte continue”, ajoute le communiqué.
Bernie Sanders, 78 ans, doit prononcer à 11H45 (17H45 au Luxembourg) un discours retransmis sur internet. L’ancien vice-président Joe Biden, 77 ans, est désormais le seul candidat démocrate en lice pour affronter Donald Trump le 3 novembre.
L’ancien vice-président Joe Biden, 77 ans, est désormais assuré d’affronter le président républicain Donald Trump le 3 novembre. Mais il doit encore être désigné officiellement candidat par le parti lors d’une convention, qui a été reporté au mois d’août à cause de la pandémie de coronavirus. Faisant campagne nettement à gauche, Bernie Sanders met ainsi fin à sa deuxième tentative de décrocher l’investiture démocrate après une série de lourdes défaites face à l’ex-bras droit de Barack Obama, plus modéré. Le sénateur indépendant du Vermont avait perdu la primaire démocrate face à Hillary Clinton en 2016.
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
ABDOULAYE DIEDHIOU, LE CANT DU CYGNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Disciple intermittent de Béthio Thioune, partisan irréductible de Wade, il se livre sur ce parcours atypique qui éclaire d’un jour nouveau les vies en migration - INVENTAIRE DES IDOLES
Abdoulaye Diédhiou a quitté le Sénégal en 2000 pour poursuivre ses études en France. Il est rentré définitivement en 2019 à Dakar. 20 années de galères, où il a dû affronter la détresse, le dénuement, la solitude, la maladie, le manque du pays. Disciple intermittent de Béthio Thioune, partisan irréductible d’Abdoulaye Wade, comptable de formation, il se livre sur ce parcours atypique qui éclaire d’un jour nouveau les vies en migration, en perpétuelle butte à l’insécurité. Portrait.
Le 11 janvier 1978, l’aspirant à la présidence de la république, Abdoulaye Wade inaugure le dispensaire de Thionck Essyl, commune rurale du Blouf à quelques encablures de Bignona, en Basse-Casamance. L’avocat qui a créé le PDS quatre années plus tôt a équipé, à ses frais, l’établissement dans ce fief historique de la région du sud. La cérémonie est haute en couleurs, les populations enthousiastes et pleines de gratitude. Pour l’homme politique, l’acte n’est sans doute pas gratuit car le village est un des plus importants de la région : les résonnances de son histoire, la résilience de ses habitants et leur attachement à leur terre, font de « Thionck » l’archétype de ces villages précédés par leur réputation. Abdoulaye Wade y gagnera doublement, d’abord la reconnaissance de gens simples pour qui la gratitude est un honneur, mais aussi et surtout un gain de popularité pour étendre l’empire de son ambition présidentielle. Le même jour, dans le centre de soin, naît un garçon. Ses parents ne tergiversent pas longtemps : il s’appellera Abdoulaye, en hommage au bienfaiteur du jour. Le signe est fondateur, et quarante années plus tard, la gratitude est restée filiale entre les deux Abdoulaye. Elle est même devenue amour. Le plus jeune des Abdoulaye, qui a perdu son père entre temps, aime son homonyme à la déraison. Partout, on l’appelle « Laye Wade ». La complicité va même au-delà, le jeune Laye est un militant du PDS, un libéral convaincu, défenseur de ce mentor avec qui il partage plus qu’un prénom : une naissance, et tout simplement un magnétisme spirituel.
La gratitude et l’endurance
En 2019, à plus de 40 ans, l’amour de Laye est resté inaltéré pour le retraité de la présidence. Quand il raconte l’anecdote du « dispensaire », c’est avec une euphorie qui barre son visage d’un rire lumineux. Sur la place de la Bastille à Paris, dans un café où nous nous retrouvons à l’automne, Abdoulaye Diédhiou a les tempes qui grisonnent très timidement. Il est resté frêle, jeune, même si sa démarche un peu raide, voûte légèrement son dos et allonge ses pas rapides. Quelques cheveux blancs, épars, garnissent son crâne rasé. Ses yeux en amande se plissent et scrutent à gauche et à droite. La cigarette entre ses mains, la tasse de cassé pas bien loin. Il porte une petite écharpe légère à pois, une veste en daim caramel, un pull rouge sous lequel dépasse le col d’une chemise blanche. L’homme soigne son look, bon chic bon genre. Cette fois, après des années d’hésitation, son choix est fait, et définitivement. Plus question de se dédire, d’attendre. La France, il en a « marre ». « Non par dégoût du pays », s’empresse-t-il de préciser. Il va rentrer au Sénégal. La raison est on ne peut plus inattaquable : « ma mère me manque », confie-t-il la voix remplie d’émotion. Sur un visage où les moues se suivent, tantôt rieuses, tantôt figées, il perce un point qui dit une douleur indicible. Mais Abdoulaye est un enfant de Thionck, et parmi les valeurs précocement inculquées, il y a l’endurance face à l’épreuve. Les hommes ne pleurent pas. Ils ne se plaignent pas. Ils affrontent la souffrance sans jamais trahir une émotion, pire une faiblesse. Malgré sa maîtrise de ce catéchisme viril, il fend un peu l’armure, tant il est conscient que son parcours a été singulier, et bien rude. La carapace toute imperméable qu’elle paraît, est pleine de fissures sensibles. Entrevoir le bout du tunnel relâche un peu cette vulnérabilité qu’il a tenté de cacher, et que les péripéties de sa vie n’ont cessé d’éprouver.
De Thionck Essyl, éduqué par une mère dévouée, Abdoulaye apprend tous les rudiments de son apprentissage, au cœur de ce village longtemps considéré comme « le plus grand du Sénégal » avant de muer en commune. Le conflit de Casamance éclate quand il est tout petit, au milieu des années 80, et la terre est le bien le plus précieux. Le contexte est singulier. Mais, plus important, à Thionck, on apprend très vite à dire non, à préserver l’essentiel, et à développer l’attachement au village-continent. Le petit Laye y commence l’école et finit son lycée à Sédhiou dans le Pakao. L’élève est bon et volontaire. Après son Bac, il s’inscrit en philo, en 1999 à L’UCAD. Pourquoi la philo ? Abdoulaye aime « la conversation politique, les longs débats, la bataille des idées, la spiritualité » Il a des « questions » et la réputation de la philo est d’en fournir. Bingo. A Dakar, il est très vite séduit par le Mouridisme qu’il découvre et qui le fascine, mais ne le convainc alors pas tout à fait de sauter le pas de l’enrôlement. Il se montre curieux, et grâce à des amis, il découvre un peu plus le fondateur de la confrérie, Cheikh Ahmadou Bamba. Dans la foulée, il se rend à Touba et colle dans sa chambre des posters du guide religieux, qui apparaît alors comme un modèle. Abdoulaye Wade président s’est revendiqué clairement mouride. Abdoulaye Wade Diédhiou pousse-t-il le zèle au point d’en faire autant ? Il plaide la sincérité de l’intérêt.
Le Cant, un lieu de socialisation
Si le mouridisme n’est pas la tradition familiale, et que chez lui on voit plutôt d’un mauvais œil sa nouvelle tentation, son intérêt demeure pour la confrérie pour laquelle il développe une fixation, si ce n’est pas encore de l’allégeance. Le séjour à Dakar est de courte durée, à peine une année. Cap sur la France. En 2000, alors que son homonyme est arrivé au pouvoir, le voilà qui quitte le pays pour la cité rhodanienne. Il s’inscrit cette fois en sociologie, et en parallèle en administration économique et sociale. Au cours d’un parcours incertain, une décennie dissipée par une vie précaire et des changements d’orientation, il fera le choix des études de comptabilité, sur le tard, séduit par la « précision des chiffres ». Les manuels colorés de la discipline le suivent partout, dans ses séjours en bibliothèque. Il est bosseur et appliqué. Mais à Lyon, il retrouve surtout une communauté mouride. Ce qui n’était que velléité auparavant s’entretient alors plus nettement avec la compagnie de disciples de Cheikh Béthio Thioune², auprès de qui il affine sa pratique, sa participation. Outre les amitiés qu’il y gagne, la communauté religieuse offre des ressources insoupçonnées : premier front pour lutter contre le déracinement, et offre pas chère de chaleur humaine, de compagnie, de ferveur, de quête de sens. Lyon a alors une des communautés de Cantakunes les plus organisées, qui, avec des rendez-vous réguliers, participe activement à la vie de la communauté sénégalaise.
Perçus très souvent comme une bande de fanatiques sous l’emprise d’un gourou, les Cantakunes recrutent pourtant nombre de leurs disciples dans la jeune élite. Nombre de leurs figures sont des lettrés, bien intégrés, avec un bon statut professionnel, qui démentent la réputation et la perception que l’on pourrait s’en faire. Ils ont même des bastions dans des creusets réputés du pays, comme le prytanée militaire de Saint-Louis et l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Cette force se retrouve aussi dans la diaspora, partout en Europe. A leurs côtés, Abdoulaye Diédhiou découvre toute l’architecture bien huilée de ce mode de fonctionnement, dans toutes les régions de France. La démocratie par le bas et l’informel, structurés, les repas, les parenthèses religieuses, les dons, les relations avec le Cheikh font de la communauté un vrai lieu de socialisation. Au cœur des tourmentes de leur leader, ils font bloc. Au milieu de ses condisciples, Abdoulaye sacrifie à toutes les exigences. Il s’acquitte des dons envers le cheikh, mensualisés autant qu’il s’en souvienne, et y laisse quelques milliers d’euros en quelques années, une belle somme pour l’étudiant désargenté. Il épouse aussi une femme, grâce au Cheikh, mariage célébré à distance. L’union tient quelques années, avant de s’achever. De l’amertume ? De l’inconséquence ? Abdoulaye n’a pas de « regrets » et ne « renie » rien. La communauté est restée la sienne. Même s’il est devenu plus « muet », moins « actif », très en « retrait », les attaches sont fortes. Symbole, en 2019, quand meurt Cheikh Béthio Thioune, l’émotion envahit le jeune homme. Une perte personnelle et une vraie douleur. Il est bien difficile de tenter de lire rationnellement une telle emprise tant elle paraît déraisonnable. Cette relation a été un repère et un sanctuaire pour Abdoulaye, et quand il en parle c’est avec une nostalgie et un lien qui semble indéfectible. Un soutien qui s’avérera précieux pendant sa grande épreuve.
L’épreuve et la quête du pays
Une date symbolise alors le début de sa traversée du désert : juin 2012. Abdoulaye vient, quelques mois plus tôt, de valider son diplôme de comptabilité. Il s’inscrit en master pour postuler à un autre grade, et travaille en parallèle dans un restaurant de Lyon. A la veille des examens, il se sent lourd, il est fortement amaigri, il a perdu l’appétit et tousse. A l’hôpital, on lui diagnostique une tuberculose. La maladie connaît alors une petite résurgence en France, dans les habitats démunis et malfamés. Il est hospitalisé et reste en chambre plus d’un mois. Son réflexe pendant cette période c’est de « rassurer » sa famille, sa mère surtout, ses amis. Il « s’en veut » presque de ne pas pouvoir envoyer de l’argent à sa mère. La maladie est une longue disparition des radars, une solitude, une souffrance. A sa sortie d’hôpital, il est faible et sans le sou. Son employeur, qui l’a soutenu, continue de le faire. Ses amis du Cant sont aussi présents. Alors qu’il reprend des forces, le sort s’acharne sur lui. N’ayant pas pu honorer ses examens, il ne peut se voir délivrer un titre de séjour par la préfecture. Lorsqu’il s’y rend pour présenter sa situation, l’accueil est glacial et il repart avec le document redouté de tous les immigrés, l’OQTF (l’obligation de quitter le territoire français). Double peine. Tout s’enténèbre. La convalescence devient un cauchemar. Avec cette injonction, théoriquement, il peut être mis dans le premier avion pour Dakar. Mais curieusement, Abdoulaye tient bon, des amis l’aident. Les soutiens du Cant sont toujours là pour lui permettre d’avoir l’essentiel, les proches de la grande famille aussi, dont un oncle. Le deuxième soutien, il le trouvera du côté du droit français. Des avocats de la préfecture lui offrent une aide juridictionnelle pour faire valoir ses droits. Au bout de deux ans de bataille acharnée, la victoire. Il se voit délivrer un titre de séjour.
Mais les épreuves ont ébranlé l’homme. S’il garde un abord jovial, l’enchainement est rude à encaisser. Il reprend néanmoins ses études au conservatoire national des arts et métiers (CNAM) à Paris d’où il sort diplômé en 2017. Le marché de l’emploi parisien se montre aussi coriace avec lui, il doit se contenter de petits boulots dévalorisants. Mais la flamme est perdue. Le seul intérêt d’Abdoulaye, c’est le Sénégal, la politique, Thionck et surtout sa mère qui entre dans le grand âge. C’est son nouvel horizon et rien ne l’en détournera. Chez les immigrés sénégalais, malgré le changement du profil démographique de l’immigration au fil des années, le retour au pays est resté un vœu constant. Si certains renoncent, pour diverses raisons, les conditions de vie étant les motifs plus avancés, le lien au pays, la volonté de retourner auprès des siens, est sans doute la seule vérité de l’immigration. Le départ n’est jamais définitif. Cette vérité, Laye Wade, comme on l’appelle, l’a fait sienne. L’immigration, surtout quand elle prend ce goût acide, secoue assez violemment les êtres. Derrière les chiffres, les querelles politiques sur la migration, les racismes que contrent les angélismes, il y a bien souvent seulement des destins, des émotions, des trajectoires, des intimités qu’aucunes statistiques ne peuvent exprimer. C’est dans ce lot des anonymes que les enjeux parlent d’eux-mêmes et pressent à responsabilité.
Le retour
Dans notre dernier entretien pour préparer ce portrait, au téléphone, Laye Wade respirait le vent dakarois. Une cohue vive et un éclat de voix parasitaient notre échange. Mais sa voix a repris du tonus, une certaine assurance, une tranquillité. Il a trouvé du travail dans une entreprise. Le salaire n’est pas « mirobolant mais correct ». Il y gagne une tranquillité affective qui n’a pas de prix. Mais bien plus inestimable, Laye Wade est à une demi-journée de sa maman, de son Thionck natal, de ses proches, d’amis du Cant qu’il a retrouvés. « Je ne me plains pas », lâche-t-il sobrement, comme la nouvelle devise de cette page qui s’ouvre pour lui au Sénégal. Il compte s’investir en politique, cette fibre qu’il a entretenue en France en hommage au 11 janvier 1978. Il compte jouer longtemps ce Cant du cygne, comme ode éternelle à la résilience et à l’amour des siens.
NON, L'AFRIQUE N'EST PAS LA CIBLE PRIVILÉGIÉE DES ESSAIS CLINIQUES
D’où vient le fait que deux personnes, fussent-elles des scientifiques, qui s’égarent sur un plateau télé, soient soudain affublées d’un pouvoir de vie et de mort sur les « Africains » ? Les fractures de l’histoire ne doivent pas annihiler le discernement
Le Monde Afrique |
Fred Eboko |
Publication 08/04/2020
La controverse issue de l’échange entre deux scientifiques sur la chaîne LCI, mercredi 1er avril, provoque un déferlement de réactions. L’indignation du public et des personnalités, notamment en Afrique et dans la diaspora, vis-à-vis du dérapage verbal des deux hommes est aussi forte que légitime.
Pour autant, la déferlante contre les essais cliniques en Afrique est paradoxale, fantasmagorique et instructive. Ces réactions charrient autant de contresens qu’elles mettent en scène l’imaginaire d’une partie des opinions publiques africaines ou afrodiasporiques dans un domaine précis où l’Afrique est au mieux un point aveugle, au pire un angle mort.
Les médicaments que nous consommons tous les jours, y compris en Afrique, ceux que nous achetons dans les pharmacies de Paris, Nairobi, Pékin, Abidjan ou New York, prescrits par ordonnance, sont issus d’essais cliniques pratiqués sur des humains. Idem pour les vaccins qui figurent sur nos carnets de vaccination, y compris ceux des enfants et adultes africains. Les protocoles pour les essais cliniques sont précédés d’une série de précautions éthiques et déontologiques dont les manquements entraînent l’interdiction ou l’interruption des essais.
La quasi-totalité des pays africains sont dotés de comités d’éthique qui étudient, valident ou s’opposent aux essais qui concernent leurs populations. Evidemment, des failles existent, l’histoire coloniale est riche de campagnes de vaccinations sauvages et d’essais malheureux, comme l’a bien décrit Guillaume Lachenal dans Ce médicament qui devait sauver l’Afrique : un scandale pharmaceutique aux colonies (La Découverte, 2014). Des risques subsistent au niveau éthique et au niveau humain, mais l’Afrique n’est pas, ni de près ni de loin, la cible privilégiée des essais cliniques à ce jour.
Marginalisation du continent
Des milliers d’essais cliniques sont effectués tous les ans dans le monde. Selon une étude publiée en 2018 par le réseau Les Entreprises du médicament (LEEM) et basée sur les données officielles du gouvernement américain, sur les essais cliniques initiés en 2017, le pourcentage de participation par régions/continents du monde est sans ambiguïté. Amérique du Nord : 57 % ; Europe : 38 % ; Asie : 27 % ; Océanie : 11 % ; Amérique latine : 8 % ; Afrique et Moyen-Orient : 7 %. L’Afrique subsaharienne est la partie du monde la moins sollicitée pour les essais cliniques.
Des dérives et/ou des dérapages surviennent de temps en temps. En volume et de manière mécanique, ils interviennent beaucoup plus souvent dans les pays du Nord, y compris pour des médicaments déjà mis sur le marché. L’Afrique n’est pas en reste, mais elle si peu présente dans ce champ économico-scientifique que les scandales qui y surviennent, depuis l’histoire coloniale à nos jours, y sont bien documentés. L’Afrique est très peu présente dans ce registre de la recherche clinique et cette marginalisation du continent vis-à-vis de la participation aux avancées de la science explique la mobilisation au Nord et au Sud pour que le continent ait une part plus importante à la production de la connaissance.
C’est dans ce sens que Nathalie Strub-Wourgaft, directrice de l’unité des maladies tropicales négligées au sein de la Drugs for Neglected Diseases Initiative (DNDI), fustigeait la faible participation des pays à ressources limitées dans le grand essai clinique « Solidarity » lancé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le cadre de la réponse au Covid-19 dans 30 pays, dont un seul pays africain, l’Afrique du Sud.
D’autres essais impliquent petit à petit des pays africains, comme le Sénégal autour de l’association de la chloroquine avec d’autres molécules. D’où vient donc la controverse générée par les deux scientifiques français ?
4 000 volontaires en Australie
Deux scientifiques devisent et dévissent sur un plateau télé. Ils abordent le sujet d’un essai vaccinal contre le Covid-19 qui prévoit d’utiliser le vaccin BCG (bacille de Calmette et Guérin), prescrit contre la tuberculose depuis 1924 en France. Les essais en cours se multiplient. L’Australie a engagé 4 000 volontaires pour cet essai BCG contre le Covid-19. Un autre est en cours en cours aux Pays-Bas. La France va lancer un essai avec des volontaires via l’Institut Pasteur de Lille.
Un des deux scientifiques évoque la possibilité de le tester en Afrique en ignorant que certains des projets à venir prévoient déjà des pays africains, avec évidemment les mêmes conditions éthiques et déontologiques. Des conditions qui n’ont aucun lien avec des prostituées cobayes qu’il évoque. Les connotations racistes et méprisantes de leur court échange suscitent une indignation absolument légitime. Ceux qui parlent sur le plateau de télévision n’ont pas de connaissances précises sur ces projets.
Ce qui suit est plus problématique : une levée de boucliers qui dénonce les essais cliniques en Afrique. En bref, certains fustigent la participation de l’Afrique dans un concert où elle quasi inexistante. Si les volontaires des essais cliniques sont des « cobayes », les Africains sont les moins « cobayes » de tous.
La question : d’où vient le fait que deux personnes, fussent-elles des scientifiques, qui s’égarent sur un plateau télé, soient soudain affublées d’un pouvoir de vie et de mort sur les « Africains » ? La science et les essais cliniques ne se programment ni se déclinent sur un plateau télé. Les propos des deux scientifiques en question n’engageaient personne d’autre qu’eux-mêmes. Leur conférer via des pétitions et des vidéos qui fusent de toutes parts la capacité de transformer l’Afrique et les Africains en rats de laboratoire défie l’entendement.
D’un point de vue moral (voire légal), les propos des deux scientifiques sont inadmissibles, ils ont été dénoncés comme tels par leurs hiérarchies respectives et les intéressés ont par ailleurs présenté leurs excuses. Mais scientifiquement, leur échange, sur le point précis qui a provoqué l’ire quasi générale, est une tempête dans un verre d’eau. En déduire que le « monde occidental » ou « la France » prend les « Africains » pour des « cobayes » constitue sans doute une des controverses les plus paradoxales de ces dernières décennies. En bref, il s’agit d’exiger le retrait de l’Afrique d’un monde où elle a à peine accès.
Distinguer le bon grain de l’ivraie
Non, deux individus sur un plateau télé ne décident pas du sort ni de l’Afrique ni des Africains ; ils n’en ont ni le pouvoir, ni les moyens. Et à ce stade, leurs intentions, quelles qu’elles soient, n’ont strictement aucun intérêt. Oui, les essais cliniques sont à l’origine des vaccins administrés partout dans le monde, y compris en Afrique. Les fractures de l’histoire ne doivent pas annihiler le discernement.
Les opinions publiques africaines ont rarement été aussi énergiques, du fait notamment des réseaux sociaux. Plus rien ne se fera plus sans elles, ni contre elles, faut-il croire. Autant qu’elles se mobilisent en connaissance de cause, de manière à ne pas dire au monde l’inverse de ce qu’elles sont : intelligentes, dynamiques, actives. Ce n’est pas ce qui s’entend sous la colère noire qui gronde, mais un entrelacs de projections imaginaires, aux antipodes de la réalité de la recherche clinique au sein de laquelle l’Afrique doit au contraire mettre en lumière les atouts qu’elle possède.
Ces contradictions au grand jour trouvent leur essence dans les racines de l’histoire et un passé qui ne passe toujours pas. L’avenir et la protection des patients africains passent aussi par les essais cliniques, car c’est la rigueur de leurs protocoles qui permet de distinguer le bon grain des scientifiques, y compris africains, de l’ivraie des charlatans et apprentis sorciers de toutes origines. Les volontaires des essais promus par des institutions scientifiques reconnues et légitimes sont avisés, informés et protégés par la loi, l’éthique et la morale. Ils ne sont pas des « cobayes ». Leur engagement exprime une des formes les plus absolues de la fraternité universelle.
Le droit de dire « non » est une vertu démocratique. Reste à savoir à quoi et à qui le « non » s’adresse, car il y a deux hommes qui doivent être très étonnés (peut-être honorés) du pouvoir qui leur est conféré à peu de frais.
Fred Eboko est directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), directeur adjoint du Centre Population et Développement (Ceped) et membre du conseil d’administration du centre de recherche épidémiologique Epicentre-Médecins sans frontières.