Les entreprises turques au Sénégal n’ont pas entendu l’appel du chef de l’Etat, ni vu le mouvement général de solidarité.
La lutte contre le coronavirus avec la mise en place du Fonds Force Covid19, voit chaque jour se manifester des gestes de solidarité nationale de la part des particuliers, mais aussi, plus spécialement, de certaines grandes entreprises ayant pignon sur rue au Sénégal. Tout le monde a vu les efforts accomplis par des entreprises comme ceux du Groupe Mimran, qui ont débloqué plus d’un 1,5 milliard en finances et en produits de toutes sortes. De nombreuses autres structures ont fait des efforts, même si on a eu à dénoncer l’artifice d’une structure comme Sonatel Orange, qui a casqué 250 millions de Cfa, et voulu faire croire qu’elle avait déboursé plus d’un milliard de Cfa. Alors que même si cela était vrai, cela n’aurait rien représenté par rapport aux centaines de milliards de bénéfices que l’opérateur engrange au Sénégal et dans certains pays de la sous-région.
Mais cette attitude de la Sonatel, aussi scandaleuse qu’elle soit, est dans la droite ligne de plusieurs filiales des grands groupes capitalistes dans ce pays. Il a fallu que Macky Sall tape du poing sur la table, pour que les structures du secteur minier augmentent un zéro à leur chèque de 50 millions de Cfa. Ce qui en soi, est déjà une broutille par rapport à ce que rapporte l’extraction de l’or seul, dans ce pays. Et les 500 millions de francs Cfa sont l’équivalent de la contribution du seul patron des Ciments du Sahel, M. Laayousse. Ce qui veut dire que les autres cimentiers, Sococim et Dangote, auraient pu faire un effort conséquent s’ils l’avaient voulu.
La Sococim, qui se vante d’assister les villes de Bargny et Rufisque, dont son usine est à cheval, ne se distingue pas particulièrement par ses efforts de Rse dans ces deux communes. Cela se remarque même par la qualité déplorable des voies conduisant à ladite usine, qui commencent à se dégrader du fait de la négligence des camions poids lourds qui transportent les marchandises du cimentier. Un entretien de cette voie aurait pu constituer un bon apport supplémentaire à la Force Covid19.
Malheureusement, quand on parle des entreprises étrangères et de leurs «exploits», il y a toujours une qui dépasse l’autre en termes de comportement.
Ainsi, qui a entendu parler ou vu la participation des entreprises turques ? Nombreux sont les ressortissants du pays de Erdogan venus se faire leur beurre dans ce pays. Au point que l’on a le sentiment, quand on parle des réalisations du Pse, de citer les œuvres turques. Summa et son associée Limak, ont gagné les marchés du futur stade Olympique de Diamniadio. Elles avaient déjà réalisé sur le même site, le Dakar Arena, le Cicad, le Radisson, le Dakar Expo Center, sans compter que les deux entreprises cogèrent l’Aibd, dont la finition leur avait été dévolue, au point de donner un nom turc au plus grand salon d’honneur de l’aéroport. Tous ces marchés publics représentent des montants équivalant presque à la somme recherchée pour le Fonds Covid19. Mais cela les a-t-il poussées à être généreuses envers le pays qui fait leur bonheur ? Le Quotidien a demandé hier à un responsable de la communication de ces entreprises quelle a été la part des Turcs à l’effort de l’Etat. Jusqu’au bouclage hier, la réponse n’était pas tombée. Pourtant, même les Chinois, aussi pingres fussent-ils, ont fait un effort et apporté leur part
LITS DE RÉANIMATION ET RESPIRATEURS, OÙ EN EST L'AFRIQUE ?
Nécessaires pour traiter les patients les plus sévèrement atteints par le Covid-19, les lits de réanimation et les respirateurs manquent en Afrique. Le point sur le matériel disponible et sur la réalité des besoins
Les lits de réanimation, explique le Dr Moumouni Kinda, directeur des opérations de l’organisation non gouvernementale ALIMA, qui est notamment intervenue pour soigner des malades atteints de la fièvre Ebola, sont des unités « de soins spécialisés qui ont pour but de suppléer à une défaillance vitale d’un ou de plusieurs organes de l’organisme ».
Quant aux respirateurs, ils sont utilisés lorsque la défaillance évoquée est d’ordre respiratoire, « ce qui est en général le cas avec le Covid-19 », poursuit le médecin.
En théorie, il devrait être facile de savoir combien de ces matériels sont opérationnels pays par pays. En réalité – et la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Afrique, Matshidiso Moeti, l’a déploré publiquement la semaine dernière – , il est très difficile d’obtenir ces informations, même pour les grandes agences internationales.
Jeune Afrique a toutefois pu recueillir des données pour certains pays. Des informations qui sont cependant parfois parcellaires, et pas toujours confirmées officiellement.
Combien de lits de réanimation ?
Si l’on s’en tient aux nombre de lits de réanimation, voici les chiffres disponibles par pays :
– 15 au Burkina Faso (dont 8 pour le seul CHU de Tengandogo).
– 15 en Somalie.
– 20 en République du Congo.
– 22 au Gabon.
– 25 au Malawi.
– 40 au Mali.
– 50 en RDC.
– 55 en Ouganda.
– 130 au Kenya.
– 80 au Sénégal.
– 450 à 500 en Tunisie.
– 1 000 en Afrique du Sud (dont une bonne partie au sein des établissements du groupe privé Netcare).
– 2 500 en Algérie (mais beaucoup jugent ce chiffre très optimiste et parlent de quelques centaines).
– 3 000 au Maroc.
Des chiffres pas toujours confirmées par les autorités ou, à l’inverse, annoncés officiellement mais probablement surévalués et ne prenant pas en compte le fait que certains de ces équipements, s’ils existent, ne sont pas forcément en état de fonctionner.
Combien de respirateurs ?
Pour ce qui est des respirateurs, un récent article paru dans le Financial Times assurait qu’il n’y en avait qu’un pour toute la Sierra Leone. Pour les autres pays, les chiffres sont les suivants :
– 3 en République centrafricaine.
– 4 au Togo (où 250 appareils sont en commande).
– 5 au Niger.
– 10 en République du Congo.
– 11 au Burkina Faso.
– 15 à 20 au Cameroun.
– 20 en Côte d’Ivoire (où 18 ont été commandés début avril).
– 56 au Mali, selon le ministère de la Santé (15 dans le privé, 41 dans les hôpitaux publics, et 60 autres en commande auprès du fournisseur chinois Mindray).
– 60 en Tanzanie.
– 80 au Sénégal.
– 400 à 500 appareils au Nigeria (mais les plus pessimistes en évoquent seulement 169).
– 2 500 en Algérie, selon les autorités, qui tentent actuellement de mettre sur pieds une filière de fabrication locale.
– 3 000 au Maroc, où les autorités sont engagées dans la même démarche et annoncent 500 nouvelles unités produites dès la semaine prochaine.
– 6 000 en Afrique du Sud, dont 4000 dans les établissements privés.
Comment évaluer les besoins ?
Ces valeurs, toutefois, n’ont de sens que si on les compare à la taille de la population de chaque pays. Et bien entendu, ces matériels ne sont nécessaires que pour une faible proportion des malades atteints du coronavirus.
Traditionnellement, les médecins calculent que le nombre de lits de réanimations disponibles doit être égal à 19 % du total des personnes malades au plus fort de la pandémie. Ce qui correspond à la proportion moyenne de cas « sévères » pouvant nécessiter le placement en réanimation et/ou sous assistance respiratoire.
On en déduit la notion de « seuil critique », c’est-à-dire le nombre total de patients infectés au-delà duquel le système de santé sera submergé.
En se basant sur les nombres de lits annoncés ici, le seuil critique est de 79 au Burkina Faso, mais de 15 789 au Maroc.
Le Dr Kinda valide ce calcul, mais tient à le nuancer : « Nous ne savons pas vraiment quels vont être les chiffres en Afrique. S’il y a des hypothèses tablant sur moins de cas sévères du fait de la jeunesse de la population, il est tout aussi légitime de penser qu’il pourrait y avoir plus de cas que dans les pays développés du fait d’une vulnérabilité plus grande de la population dans les pays pauvres. »
De plus, le matériel n’est pas seul en cause, rappelle le médecin. Le problème tient aussi au personnel disponible et formé : « Il ne faut pas se baser uniquement sur le nombre de lits de réanimation. Le nombre de personnes qualifiées pour assurer de bons soins de réanimation compte tout autant, et en général il s’agit d’équipes pluridisciplinaires. Dans beaucoup de pays, les mêmes équipes sont parfois utilisées dans plusieurs structures de soins, ce qui est un facteur limitant si on augmente le nombre de lits sans renforcer les ressources humaines. »
Ces chiffres sont-ils inquiétants ?
L’Afrique est, globalement, sous-équipée, et effectivement il y a de quoi s’en inquiéter. Surtout dans un contexte où d’autres grands pays, États-Unis en tête, vont se lancer dans la surenchère pour obtenir le plus grand nombre de respirateurs possible sur les marchés internationaux.
L’avantage du continent réside dans le fait que la pandémie de coronavirus n’y flambe pas encore et que comme le répètent les spécialistes, notamment ceux de l’OMS et des Nations unies, il est encore temps de prendre des mesures de prévention qui éviteront, demain, une explosion du nombre de malades et des mesures de restriction très dures.
« Il est vraiment utile pour les pays avec des ressources limitées de prendre de l’avance et d’éviter justement qu’il n’y ait énormément de cas qui aient besoin de soins lourds de réanimation, martèle donc le Dr Kinda. Le débat sur le nombre de lits de réanimation se justifie en raison du contexte de panique générale, mais plus largement, c’est de l’adéquation des ressources mobilisées pour chaque pays que nous devons parler. Très clairement nous avons vu l’ensemble du système de soins des pays développés être dépassés par cette pandémie. Donc je peux confirmer que la situation dans les pays africains est inquiétante car les ressources en générale sont insuffisantes, celles en réanimation en particulier. Cette crise est une occasion pour l’ensemble des pays de reconsidérer, certainement à la hausse, les ressources allouées à la santé. »
Plus que jamais, l’heure est donc aux tests, aux mesures barrière, au respect des distances, au port du masque et, surtout, à la prise en charge précoce de tous les cas identifiés. Leur nombre encore relativement réduit le permet encore, mais cela risque de ne pas durer.
PRÈS DE 400 PERSONNES CONFINÉES A TAMBA
Depuis l’apparition du premier cas positif au Covid-19, les préposés à la lutte à Tambacounda se sont lancés à la traque des personnes contacts, qui ont été intégralement confinées en attendant les résultats de leurs tests.
Abdoulaye Fall - (correspondant) |
Publication 09/04/2020
Depuis l’apparition du premier cas positif au Covid-19, les préposés à la lutte à Tambacounda se sont lancés à la traque des personnes contacts, qui ont été intégralement confinées en attendant les résultats de leurs tests.
C’est une course contre le péril, qui est lancée à Tambacounda. Depuis la découverte du premier cas positif au Covid-19 dans la région vendredi dernier, le Comité régional de gestion des épidémies (Crge) semble chercher la meilleure formule pour éviter une flambée des cas dans la zone. Une telle éventualité plonge les populations dans un état d’inquiétude justifié.
En attendant, il y a 334 personnes qui sont confinées dans la région. Parmi elles, figurent 307 habitants du village de Kanehambé, où a été identifié le premier malade de la région. A Kidira, 15 personnes sont aussi placées en quarantaine. Alors que les contacts à haut risque se chiffrent à 58. «Il s’agit de gens qui ont côtoyé le premier cas confirmé de la région», souligne le gouverneur, qui annonce que les «8 personnes qui ont réussi à traverser récemment nos frontières ont été rattrapées par la patrouille à Malème Niani. Elles sont aussi mises en isolement à Koumpentoum pour 14 jours du fait qu’elles viennent de pays très touchés par la maladie». Sans oublier les 90 talibés en provenance de Rufisque et qui étaient sur le chemin de Koumpentoum. «Pour ces derniers aussi, le Comité de gestion des épidémies a décidé de les mettre en observation pendant 14 jours quand on sait qu’ils viennent de Rufisque, une localité touchée par le coronavirus, pour mieux lutter contre la propagation du virus», détaille le gouverneur de Tambacounda.
4 mesures encore prises
Evidemment, cette liste de personnes surveillées montre l’étendue de la tâche dévolue aux autorités en charge de la lutte contre la propagation du Covid-19 dans cette vaste région. Face à cette situation, Oumar Mamadou Baldé a décidé de corser les mesures préventives : il a décidé de restreindre les fréquentations des marchés. «Tous les marchés réguliers n’ouvriront dorénavant que jusqu’à 15h contrairement à l’heure anciennement retenue (17h). Mieux encore, ils seront fermés les mercredis et dimanches.» En outre, la circulation entre départements est aussi interdite. «C’est fini à partir de ce jour (hier)», précise-t-il. Quoi encore ? «Après les vélos-taxis, il n’est autorisé qu’une seule personne à bord sur les tricycles», renchérit M. Baldé.
Par ailleurs, la surveillance des frontières sera davantage accrue avec des patrouilles combi¬nées de la police, de la gendarmerie, de la douane, des Eaux et forêts et de l’Armée pour éviter des arrivées clandestines. «Nous avons constaté que les populations utilisent des points de passage illégaux pour rallier le pays. C’est dans cette optique que des patrouilles combinées vont être appliquées pour renforcer la surveillance des frontières et surveiller tout mouvement de populations vers le pays», justifie le gouverneur, qui espère stabiliser la situation de la région.
Par Moussa KAMARA
KAYAMA
Se laver les mains à tout-va est devenu lucratif. Des étudiants en chimie de Ziguinchor ont concocté une solution hydro-alcoolique comme apport à la lutte contre le Covid 19.
En cette période de pandémie de coronavirus, nous assistons à des manifestations d’éclat qui reflètent l’opportunisme des Sénégalais à se saisir de situations extraordinaires. Se laver les mains à tout-va est devenu lucratif. Des étudiants en chimie de Ziguinchor ont concocté une solution hydro-alcoolique comme apport à la lutte contre le Covid 19. Jusqu’à présent, personne ne doute de leur qualification à confectionner ce produit.
Personnellement, nous nous réjouissons de cette performance d’autant plus méritoire qu’ils n’ont pas encore terminé les études. Ces étudiants bien encadrés sont véritablement doués. A l’inverse, ce même produit a été confectionné dans la banlieue, loin des laboratoires, par d’autres Sénégalais ayant des visions autres que celles des étudiants de l’université Assane Seck. Des malfrats ont cru devoir profiter de la situation de détresse des Sénégalais pour se remplir les poches. Rien que ça !!!
Cette affaire a éclaté en pleine crise de coronavirus. Je ne le souhaite pas mais d’autres initiatives semblables — pour ne pas dire d’autres arnaques similaires — se feront jour pour témoigner de la cupidité de certains citoyens. Ces gens qui s’accaparent de l’angoisse des Sénégalais pour se faire des tunes sont à mettre dans le même sac que ceux qui vendent des produits pharmaceutiques contrefaits. Le faux médecin de Rufisque, qui a roulé dans la farine beaucoup de monde, croupit en prison en attendant son procès. et même là, il y a un professionnel de la médecine qui argue que sa place n’est pas la prison. vu tout le mal qu’il a causé si ce n’est pas la prison c’est forcément l’asile !
Tout cela démontre que notre société renferme du tout comme tout établissement humain. Soixante années après l’Indépendance, il y en a qui s’étonnent des meurtres fréquents commis dans ce pays. Et ils feignent d’oublier que notre société évolue avec ses tares vers des directions que tout homme de bonne foi ne désire pas.
Aujourd’hui que les moyens de communiquer sont très développés, tout ou presque se sait illico presto ! J’ai suivi sur une chaine française une dame affirmer que la pandémie était une punition divine. Vrai ou faux, on est tenté de la croire quand je vois la France, fille ainée de l’église, et l’Italie, siège du Vatican, et quasiment toute l’Europe, aux basques de dirigeants notoirement homosexuels. C’est l’idée de Dieu qui les a désertés, ces pays.
Maintenant ce sont des lois lgbt qui les régissent et ils visent à nous embarquer nous, Africains et autres. Le coronavirus est apparu en Chine avant d’essaimer dans le monde, devenant une pandémie. Le Sénégal a toujours été un peuple de croyants avec certes ses dérives et il convient donc de prier pour que Dieu nous sauve de cette pandémie. Amen !!!
Par Moussa KAMARA
par l'éditorialiste de seneplus, Tidiane Sow
FAIRE LES CHOSES AUTREMENT ET DIFFÉREMMENT : STRATÉGIE VS PLANIFICATION
EXCLUSIF SENEPLUS - Au-delà du plan de résilience concocté par l’exécutif qui répond à une urgence et dont la partie la plus facile ne sera pas son exécution, il nous faudra définir une stratégie (et non un plan) de mutation de notre société
Avec le covid-19, un nouvel ordre mondial est en train de naitre. Il ne faut pas rater ce moment de l’histoire. Il y aura bien un avant et un après – coronavirus. La pandémie a révélé nos erreurs dans nos choix. Il est acquis qu’il nous faudra faire les choses autrement et différemment. Il n‘y a pas d’autres options possibles.
Au 16è siècle, en Amérique Centrale, quelques poignées d’espagnols emmenées par Pizzaro, simple soldat, illettré et brutal, ont eu bien raison de deux des plus puissants empires du Pérou. Leur supériorité technologique fut importante certes dans leur victoire. Ils possédaient le fer, le cheval, la poudre à canon alors inconnus des peuples précolombiens. Pourtant l’arme la plus meurtrière et la plus dramatiquement efficace a été celle qu’ils ne maitrisaient pas : les virus et les bactéries qu’ils apportaient. Les épidémies se sont abattues sur les indiens comme la punition envoyée par leurs Dieux pour châtier des crimes qu’ils ne se savaient même pas avoir commis. Les vaincus avaient été incapables de réagir à des évènements qui n’entraient pas dans leurs catégories mentales.
Ne pas savoir se défendre avait changé l’ordre mondial : les routes de l’Atlantique s’ouvrirent et rendirent caduques celles de la Méditerranée et de l’Asie. Ce fut un nouveau monde et les vaincus restèrent à sa lisière.
Si nous n’y prenons garde, cette histoire se répétera et nous resterons encore une fois à la lisière d’un nouveau monde qui se concocte sous nos yeux. Les notes de prospective française et européenne, pour déplaisantes qu’elles soient à nos yeux ne proposent qu’une redéfinition de leur futur nouveau monde.
Au-delà du plan de résilience concocté par l’exécutif qui répond à une urgence et dont la partie la plus facile ne sera pas son exécution, il nous faudra définir une stratégie (et non un plan) de mutation de notre société, c’est à dire, contrairement aux Incas, se préparer à se défendre. C’est en ces temps de pax romana et de confinement qu’il faudrait en profiter pour mettre en place des tasks forces multidisciplinaires chargées d’élaborer cette stratégie.
Pour cela, il nous faudra répondre aux questions suivantes :
1) Quel avenir voulons-nous pour le Sénégal ? (Education, Santé, Agriculture, Infrastructures…)
2) Quelle société nouvelle voulons-nous instaurer ?
3) Quels comportements devons-nous modifier ou adopter pour arriver à ces résultats ?
4) De quel type de leadership (comportements spécifiques de nos leaders) avons-nous besoin pour implémenter ces nouveaux comportements et réaliser cet avenir ?
Cette séquence, et dans cet ordre, liera le Sénégal de demain que nous voulons avec le comportement des sénégalais et les changements de comportements de nos leaders.
A travers ce lien, nous mettrons en exergue là où il faudra porter l’attention et là où il y aura des manquements.
Nous devrions aussi méditer les propos de G.B Shaw, à savoir que “le progrès est impossible sans changements et que ceux qui ne peuvent pas changer leur esprit ne peuvent rien changer”.
Il faudra que nous osions et pour cela le préalable serait de penser que c’est possible. Tout se joue dans les têtes. A nous de changer nos mentalités. C’est un long processus. Il faudra le commencer maintenant sans tarder si nous voulons être présents au rendez-vous avec le nouveau monde.
TEMPS DE COUVRE-FEU, LA DEBROUILLARDISE DES ETUDIANTS ETRANGERS
Avec la fermeture des universités et instituts privés en plus du prolongement de la date de l’ouverture des amphis jusqu’au 04 mai, les étudiants étrangers vivant à Dakar essaient, comme ils peuvent, de se conformer à ces mesures de confinement
Ce n’est pas seulement les autochtones qui vivent les affres du couvre-feu imposé à tous les sénégalais de 20h à 06H du matin. Avec la fermeture des universités et instituts privés en plus du prolongement de la date de l’ouverture des amphis jusqu’au 04 mai, les étudiants étrangers vivant à Dakar essaient, comme ils peuvent, de se conformer à ces mesures de confinement. Chacun avec ses méthodes.
Les autorités du pays n’ont pas hésité à prendre des mesures draconiennes pour faire face au coronavirus. Parmi les mesures phares, il y a eu la fermeture de toutes les universités du pays qu’elles soient publiques ou privées.
Kadia Founé Adiawiahoye, étudiante malienne en licence 3 journalisme et communication à l’Institut supérieur d’entrepreneurship et de gestion, juge que la situation est un peu compliquée à son niveau dès lors qu’elle vit loin de son pays et de ses parents. et avec la fermeture des frontières, il lui est impossible de rentrer au mali qui fait également face à la pandémie. Ce qui accentue son inquiétude, c’est surtout de voir ses parents pas rassurés et qui ne cessent de l’appeler. « C’est un sentiment inexplicable. Cela a tendance à me ronger » se désole la demoiselle qui, pour vaincre le stress, s’adonne à la lecture tout en révisant ses cours sans savoir si l’année universitaire reprendra à la date arrêtée par le gouvernement. Tout en reconnaissant le caractère difficile de la situation, Kadia reste positive et incite la population à respecter les consignes du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Amane est comorienne. elle habite dans un immeuble du populeux quartier de niary Tally et vit au Sénégal depuis 2017. elle s’organise à ne pas mettre le nez dehors, même si c’est très difficile avec certaines urgences à régler. Bien entendu, elle reconnait être très stressée comme d’ailleurs une bonne partie de la population sénégalaise. grâce à l’Internet, elle prend régulièrement des nouvelles de ses parents. elle exhorte les gens à respecter les mesures d’hygiènes. mais pour se décompresser, la jeune étudiante fait du sport à la maison. merveille mbongo-Passi , une belle liane qui nous vient du Congo, habite à grand Dakar, elle dit être en quarantaine et ne sort presque plus, jugeant la situation du développement de la pandémie très critique.
Débrouillardise partagée
Pour gérer ce moment difficile, elle est scotchée devant le poste téléviseur où elle visionne en permanence des films. entre le salon et la cuisine, elle a toujours un peu de temps pour se concocter de petits plats. Comme avec les autres étudiantes avec qui elle partage le sort d’être loin du pays, ses parents s’inquiètent. le plus dur, c’est qu’elle ne peut plus recevoir de l’argent de ces derniers , le Congo étant à la mode du confinement total. Du coup, elle ne parvient pas à s’acquitter du loyer, souhaitant que son bailleur soit compréhensif. entre la télé et la cuisine, elle s’aménage également un temps pour revoir ses cours. A Sacré Cœur 3, le jeune étudiant gabonais, ndong ondo Paul nathan dit être cloitré reste à la maison 24h / 24h, tout en essayant de ne rien rater de l’actualité. Pour s’occuper, il passe la journée sur les réseaux sociaux. Quant à gningoua ogandaga grace marie, une étudiante gabonaise vivant à liberté vI, elle est plus préoccupée de l’inquiétude de ses parents qui ne cessent de l’appeler et craignent le pire pour leur fille qui tente chaque jour de les rassurer. mais au-delà de la pandémie, ces étudiants en appellent à la solidarité de leur gouvernant par le biais de leurs ambassades accréditées à Dakar, tout en souhaitant que leurs bailleurs soient plus cléments pour ne pas leur exiger la location, leur pays étant également dans des difficultés avec le confinement général qui y est de règle
Par Bounama FATY
LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Eradiquer le Covid-19 ne passe pas par les masques et gels, mais consiste à ravitailler les Sénégalais en vivres pour les confiner totalement
Eradiquer le Covid-19 ne passe pas par les masques et gels, mais consiste à ravitailler les Sénégalais en vivres pour les confiner totalement
Monsieur le Président, Depuis l’entrée du Coronavirus dans notre pays, vous avez pris des mesures fondamentales, comme la suspension des enseignements sur toute l’étendue du territoire national. Il y a encore votre montée en première ligne et le vote de la loi d’habilitation ; sans compter la mobilisation des médecins et agents de santé, une communication régulière du ministre de la Santé sur les mesures élémentaires contre le mal et son évolution. Depuis, aussi, si l’on pensait que la pandémie était importée, il y a maintenant les cas communautaires qui inquiètent plus que tout, après ceux de contamination.
Depuis, également, l’annonce du premier cas, c’est l’angoisse des populations, qui arborent de plus en plus des masques de protection, de gants, s’enduisent de gels alcooliques et se lavent régulièrement les mains avec du savon. Ce sont d’excellentes mesures d’accompagnement. mais ces recommandations ne peuvent pas être les solutions radicales. D’ailleurs, elles encouragent comme les Sénégalais à vaquer à leurs occupations. Car un sac vide ne peut tenir verticalement. Qui a faim ne pense qu’à aller chercher de quoi manger, surtout dans un pays où les « goorgorlous » (débrouillards) sont largement majoritaires.
Pour preuve, les forces de l’ordre sont bravées après chaque 20 heures par des récalcitrants. le civisme n’est pas si bien portant chez nous. C’est donc dire que le confinement partiel ne peut point être la solution pour venir à bout du Covid-19 auquel, pour vous paraphraser, il ne faut pas laisser « la vie », encore moins emporter « nos vies ».
Pour se faire monsieur le Président de la République, la solution radicale s’appelle le confinement total. Ce qui passe par l’application, sans délai, de votre plan Forcecovid 19. Autrement dit, il faux fixer les Sénégalais à domicile en distribuant équitablement riz, mil, sucre, lait, savons et autres vivres aux populations. Ce qui est bien possible et attendu. Car, en dehors du Budget à coups de milliards que l’état a annoncé, de bonnes volontés et des entreprises distribuent à longueur de journée masque, gants, gels alcooliques et savons. C’est devenu une mode, comme pour vous plaire. Ce qu’il faut immédiatement arrêter. on ne se nourrit pas des articles, mais de pain, riz, huile et autres denrées de première nécessité. Tarder à les distribuer donnera le champ libre au terrible et teigneux Covid-19. Recevez, excellence, tous mes respects.
LE TITRE FONCIER DU PORT DE BARGNY-SENDOU N’APPARTIENT PAS A UN MONSIEUR X OU Y
La direction de Sénégal-Minergy sa apporte des éclairages
C’est une précision de la Direction de Sénégal-Energy qui a tenu à apporter des éclaircissements sur notre article publié dans « Le Témoin » du mardi 08 avril 2020 titré « REVELATIONS SUR UN MEGA SCANDALE FONCIER DU REGIME : Dame Diamé obtient un titre foncier de 359 ha… » !.
la Direction de Sénégal-Minergy Sa informe que le titre foncier n° 12460, immatricule en janvier 2016 à la Conservation de la propriété et des droits fonciers du bureau de Rufisque n’appartient ni à Dame Diane, ni à aucune autre personne physique. elle précise que « Le titre foncier est au nom de Sénégal Minergy qui est la société en charge du financement, de la construction et de la gestion du Port Minéralier et Vraquier de Bargny Sendou pour une durée de 25 ans.
Dans le cadre de la convention de partenariat publique prive liant cette dernière à l’Etat du Sénégal, ce dernier redeviendra propriétaire exclusif de l’infrastructure portuaire y compris le sol qui l’abrite à la fin de la concession. loin d’un éléphant blanc, ce projet d’un montant d’investissement global de 300 milliards de francs CFA est en pleine phase de réalisation avec tous les travaux visibles au niveau de son site www.smpsenegal.com. les travaux du terminal vraquier minier et céréalier seront achevés en Décembre 2020 pour un démarrage des opérations en Juillet 2021. les travaux du terminal des hydrocarbures prendront fin en Juillet 2021 pour un démarrage des opérations en octobre 2021.
La direction
par Jean Pascal Corréa
A PRESENT L’AVENIR, QU’AVONS-NOUS APPRIS DU PASSÉ ?
N’est-il pas temps de réduire notre dépendance à l’aide internationale avec les conditionnalités qui s’y rattachent et nous attachent aux bailleurs de fonds ? Notre attentisme est une aubaine extraordinaire pour les autres
Ce contexte de Covid-19 constitue une belle opportunité de se redéfinir, individuellement et collectivement. Pour nous, Africains du Sénégal et d’ailleurs, c'est vraiment le moment de se redéfinir et se déterminer. 60 ans de souveraineté internationale ne riment toujours pas avec autant d’années d’indépendance. N’est-il pas temps de réduire notre dépendance à l’aide internationale avec les conditionnalités qui s’y rattachent et nous attachent aux bailleurs de fonds ? N’est-il pas temps de réapprendre à penser et agir par soi-même, en comptant d’abord sur nos ressources propres, aussi limitées soient-elles ? Cela peut prendre du temps mais tant que nous n'aurons pas commencé à ramer, c'est le supposé partenaire qui nous mènera en bateau. Quitte à continuer à offrir à certains d'entre nous des os à ronger, comme lorsque nos ancêtres vendaient d'autres Africains pour des gadgets, pensant s'en sortir mieux, eux-mêmes.
Ces nombreuses conférences, négociations internationales (changement climatique, etc.) et autres "Sommet" Tel-Pays/Afrique, ne constituent que jobardise chez nos gouvernants empressés de prendre l’air et d’offrir des frais de mission à des courtisans et militants, au frais de la princesse. Les résolutions finales sont toujours formulées avant le démarrage. Les marges de modifications ou d’amendements sont fonction des éventuelles « pressions » que des parties intéressées distillent par des canaux communicationnels bien choisis. Le reste, c'est du faire-valoir. Mais nous sommes ravis de recevoir des perdiem et d’échanger des cartes de visite, en attendant la prochaine occasion d’entendre l’hypocrite refrain : « Nice to meet you »!
Qu'il continue d'en être ainsi, si nous adorons jouer au plus malin entre nous plutôt que d'oser nous affranchir de nos courtes vues. L’une de nos principales difficultés, c'est la prise d'initiative (et l'on s'étonne des taux de chômage qui galopent sans éperon). Notre attentisme est une aubaine extraordinaire pour les autres. A l’université, l’étudiant(e) considère qu’il/elle n’a que les études comme part de contrat. Dès l’instant qu’il y est, il ne faut plus rien attendre de lui. Le job-étudiant que son compatriote expatrié entreprend pour vivre, c’est trop peu pour lui. Pendant les grandes vacances, il est carrément en congés. Rares sont celles et ceux qui, en dehors des corvées familiales, décident de s’activer en cherchant un emploi rémunéré, ne serait-ce que pour pouvoir soulager leurs parents et, en termes de développement personnel, découvrir d’autres réalités et développer leurs expériences. Leurs alter-ego dans les pays occidentaux profitent justement de ces moments pour entreprendre, expérimenter, voyager, découvrir et, ce faisant, obtenir les premières lignes de leurs CV. Par-delà les mêmes qualifications, leurs CV restent plus étoffés parce qu’ayant davantage diversifié les expériences. Ils apprennent déjà à décider et s’orienter quand nous en sommes encore à nous poser des questions et à attendre que quelqu’un veuille bien (nous) répondre.
Le salarié attend une promotion. Il est peu proactif, craignant d’être mal vu par ses collègues. Même lorsqu’il a en tête une idée de projet qui pourrait rapporter gros à son entreprise, il rasera les murs pour ne pas paraître trop ambitieux. Le fonctionnaire, quant à lui, veillera à garder sa place, en attendant qu’on veuille bien lui confier des dossiers. Ses « chances » de promotion, il les place entre son guide religieux et un engagement politique de plus en plus perçu comme obligatoire.
Toutefois, malgré cet appel, des bombes sociales vont naitre dans les économies développées avec des effets plus désintégrateurs que ce que nos économies et sociétés en développement vivent déjà. De manière imagée, le modèle économique est le suivant : dans les économies faibles, le trou pourrait s’élargir mais il ne sera pas plus profond que la situation actuelle. Et, effet d’aubaine, en s’élargissant, il offrira plutôt de l’espace, des bouffées d’air, des possibilités de se mouvoir pour remonter par le truchement de la courte échelle, dans une logique systémique. Nos économies ne pourraient être ensevelies que par l’absence d’initiatives coordonnées et visant à nous faire remonter, à l’image de l’âne qui se secoue après chaque jetée de sable au moment où l’on pensait l’enterrer. Nos économies ont tout à tirer de cette instabilité généralisée.
Considérant les risques sociaux dans leurs contextes, les gouvernants occidentaux vont fortement encourager les jeunes, les femmes et les adeptes de la reconversion professionnelle à créer des Entreprises sociales et des ONG. Ces structures recevront des subventions pour - ô âmes charitables - aller aider les Africains à traverser ces moments troubles. Un nouveau diplômé viendra "rayonner" en Afrique comme expert, et nous serons contents de l'accueillir, parce qu'il vient avec un supposé financement, alors que ce sont des ressources de survie chez lui !
Et si, pour une fois, nous prenions les devants pour nos jeunes, nos femmes et nos jeunes retraités (retraités récents) qui ont encore des compétences à valoriser, ne serait-ce que comme formateurs, encadreurs, coaches, que sais-je ?
Même notre secteur (maladroitement qualifié) informel offre de belles opportunités de relance et d'orientations de politiques économiques fondées sur une logique de filière et de création de valeur ajoutée. Ce jeune Lambda qui arpente les rues des villes termine sa journée avec, parfois, moins de 1000FCFA en poche, après n’avoir vendu que très peu d’articles « chinois », si jamais. Il sait déjà vendre et il en a la volonté et l’endurance. Il sait travailler en réseau et avec des fournisseurs, dans une logique de marges bénéficiaires par article vendu. Concrètement, à défaut d’une scolarité effective ou poussée, il a déjà appris un métier dans une première partie de sa vie. Il sait déjà faire quelque chose et ne craint pas d’en embrasser une autre. En dehors du diplôme ou de la qualification, quel autre avantage le jeune instruit a-t-il sur lui ? Un certain pragmatisme comprendrait que le marché de l’emploi arrive à intégrer un demandeur d’emploi déjà prêt et qui ne nécessite pas grand investissement pour sa mise à niveau ou un mentorat autre que la tâche habituelle du chef d’équipe.
Non pas que la qualification ne soie pertinente et nécessaire, mais l’enjeu double de l’intégration des acteurs de l’informel à l’emploi et l’insertion professionnelle des instruits dont les diplômes sont souvent en déphasage d’avec les profils d’emploi, exige un jeu d’équilibre que les acteurs du marché du travail doivent mener avec habileté pour, d’un côté, réduire progressivement la part de l’occupation informelle, et de l’autre, absorber les diplômés demandeurs d’emploi. La question est maintenant de savoir vers quelles activités pourraient s’orienter les uns et les autres ? Et, savoir être (identités ; propriétés intrinsèques) pour savoir-faire (apprentissage ; valorisation) : le secteur primaire embrasse le secteur secondaire pour engendrer le tertiaire. C’est une question de vision et de cohérence !
De manière plus engagée, une politique structurante consisterait à déjà appliquer la loi sur l’obligation scolaire jusqu’à l’âge de 16 ans minimum, instruction arabe y compris. Ce qui, à terme, favoriserait l’éradication des disparités entre instruits et non instruits, chacun pouvant progressivement aspirer à des trajectoires d’emploi selon un environnement social et économique dans lequel les instruits et les qualifiés seraient plus nombreux que la masse actuelle qui résulte de la non scolarisation ou de la déperdition scolaire, y compris chez les filles et les femmes. Mais une telle politique procède principalement d’une vision qui peine à émerger. Jusqu’ici, nos gouvernants sont encore à se concentrer sur le court terme, dans un éternel recommencement qui coûte et coûtera davantage. Chaque jour, c’est le même commerce chez l’acteur informel. Chaque année, c’est le même tourbillon chez les chômeurs ; les mêmes turbulences dans le monde de l’éducation et de la formation. Personne ne sait quel est le projet ! Personne ne sait quel Sénégalais ou quelle Sénégalaise notre nation veut voir à l’œuvre à l’horizon X ! Qui peut objectivement justifier la pertinence d’un ministère de la jeunesse autrement que par la gratification de militants et la mise à disposition de ressources publiques pour des dividendes politiciens ? S’il s’agit de formation, de culture ou d’emploi, d’autres départements pourraient très bien intégrer cette frange de la population, de sorte à les orienter vers des buts constructifs et non des moyens distrayants.
Pour revenir sur la cohérence entre obligation de scolarisation (entrée) et pertinence des qualifications (sortie), il y a également lieu de réadapter les curricula, au niveau primaire, secondaire et au supérieur. Étudier l’histoire des pays occidentaux ou asiatiques participe d’une culture générale intéressante, certes. Cependant, à l’échelle de l’instruction, cela ne coïncide à aucun projet pertinent. Dans ces pays qui nous prennent quantités de crédits horaires, l’Afrique est le cadet de leurs projets pédagogiques. Les Africains passent à la télévision et les sportifs africains animent leurs stades. Pour le reste, ils se concentrent sur le devenir de leurs citoyens et les apports potentiels de ces derniers à l’économie. Pendant ce temps, dans nos pays africains, l’université reste un refuge vers lequel on s’engouffre sans projet, sauf pour les enfants des nantis. Non seulement l’individu fonce tête baissée mais même l’État absorbe bouche béante, sans prêter attention à la quantité et à la qualité de ceux qui arrivent, et sans interrogation critique quant à ses moyens pour digérer tout cela. Bien profilés ou mal profilés, voilà d’autres diplômés qui vont bientôt inonder le marché du travail, à leur tour.
Peu importe la configuration qui caractérisera l’année 2020, le Covid-19 pourrait être un excellent déclic pour redresser la barque et l’orienter vers un cap collectivement choisi et intelligemment abordé. Le contexte s’y prête. Peu ou prou, les individus sont relativement conscients et demandeurs de cette réorientation. Mais nos gouvernants ont-ils la vision et le courage pour lancer la dynamique, en mobilisant les institutions publiques et les intelligences dont nous disposons clairement à l’intérieur du pays, du continent et à travers la diaspora internationale ?
LA COMPAGNIE SUCRIERE SENEGALAISE PEUT-ELLE BENEFICIER D’UNE TELLE PROTECTION ?
Le Sénégal pourrait-il se permettre d’interdire l’importation du sucre pendant cinq ans ?
Le Sénégal pourrait-il se permettre d’interdire l’importation du sucre pendant cinq ans ? La question mérite d’être soulevée pour apprécier de la justesse de la mesure décidée par le gouvernement ivoirien le 25 janvier dernier. Le patriotisme économique ivoirien ne cherche qu’à sauver la production locale de sucre malmenée par des importations sauvages venant du Brésil, de Chine ou de Thaïlande. Au niveau de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), la mesure ivoirienne est bien appréciée. Elle fait sourire, mais à Richard Toll, on indique qu’il n’est pas encore possible d’arriver à un tel schéma même si on souhaite que l’Etat améliore grandement la gestion des importations le 29 janvier dernier, le gouvernement ivoirien décidait en Conseil des ministres d’interdire l’importation de sucre dans le pays pour une durée de cinq ans. la mesure, conséquence directe d’une étude commanditée par le ministère du Commerce et de l’Industrie sur « la rentabilité globale et le niveau de compétitivité des entreprises sucrières ivoiriennes, à partir d’une analyse de la structure des prix et de l’évaluation du coût à l’importation », doit permettre aux deux industriels du pays, Sucaf, filiale de Somdiaa, et Sucrivoire, de Sifca, de mettre à niveau leurs installations sans craindre la concurrence.
Selon Jeune Afrique qui donne l’information, la volonté du gouvernement ivoirien est de protéger temporairement l’industrie sucrière locale pour permettre à cette dernière d’investir et d’améliorer sa compétitivité pour répondre à une demande toujours croissante. l’étude, en montrant la faible compétitivité de l’industrie locale ivoirienne concluait qu’elle est incapable en l’état de rivaliser avec les importations venues du Brésil, de Chine ou de Thaïlande et de satisfaire une demande croissante. la consommation ivoirienne était estimée à 243 000 tonnes en 2018 tandis que la production locale, elle, n’était que de 197 270 tonnes. Par conséquent, elle ne couvrait que 80,96 % des besoins nationaux. Pour accompagner les deux industries de sucre en termes d’investissement, le gouvernement ivoirien envisage de signer des « contrats-plans » avec chacun des sucriers
La compagnie sucrière sénégalaise (CSS) peut-elle bénéficier d’une telle faveur ?
Au niveau de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), des dirigeants interrogés sur la possibilité pour l’etat sénégalais de prendre une mesure d’interdiction similiaire à celle qui va être mise en œuvre en Côte d’Ivoire, répondent qu’il leur serait difficile d’arriver à garantir une totale prise en charge des besoins du marché. malgré des investissements massifs de près de 100 milliards de nos francs, la CSS, qui a pu porter sa production annuelle à 150.000 tonnes, ne parvient pas encore à satisfaire la totalité de la demande estimée à 200.000 tonnes. Ce qui fait que le deuxième employeur du pays après l’état avec environ 7500 travailleurs est obligé de composer avec les importateurs de sucre qui sont titulaires des fameuses déclarations d’importation de produits alimentaires (DIPA). Au niveau de la société de Jean Claude Mimran, on a toujours dénoncé le désordre qui règne au niveau des Dipa données dans des conditions douteuses, électoralistes et non avouées. les importations sauvages rendues possibles par la Dipa font d’autant plus désordre que la CSS a engagé depuis 2015 un plan d’investissement en deux phases de près de 240 milliards de frs pour étendre ses capacités de production à 200.000 tonnes annuelles d’ici 2021 afin pouvoir couvrir les besoins du marché local. la première phase lui a permis d’atteindre près de 150.000 tonnes annuelles.
L’usine compte démarrer rapidement la deuxième phase. D’ici une ou deux années, la CSS pourrait donc être à même de couvrir les besoins domestiques. Ce qui lui permettrait alors de revendiquer la même protection que le gouvernement ivoirien vient d’accorder à son industrie sucrière nationale. Tout cela suppose bien sûr que l’état ait la fermeté de mettre de l’ordre dans les DIPA. Ce qui est une autre paire de manches !