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30 septembre 2025
Par CALAME
RETOUR SUR SOI !
Avec le Coronavirus, nous faisons face à une menace inédite, sans une expérience sur laquelle s’appuyer, sinon celle qui se déploie sous nos yeux, dans la brutalité de son actualité.
Avec le Coronavirus, nous faisons face à une menace inédite, sans une expérience sur laquelle s’appuyer, sinon celle qui se déploie sous nos yeux, dans la brutalité de son actualité.
Voilà une pandémie qui a cours dans notre monde mondialisé, n’épargnant ni les Etats, ni les puissances qui pensaient avoir érigé autour d’elles, des forteresses imprenables.
Dans son invisibilité mortifère, profitant avec cynisme de la grande mobilité des hommes et des femmes de toutes conditions, le microbe se propage un peu partout, après avoir pris pour cible la Chine et les grandes puissances occidentales. Ne faisant dans aucune forme de discrimination, il se dissémine, attaquant au passage les pays moins nantis du Sud qui se croyaient préserver.
Ainsi, la peur et les angoisses qui en découlent, de même que les ripostes proposées sont-elles bien globales, comme pour exprimer de manière subliminale la nostalgie d’une planète apaisée, faite d’entraide et de solidarité, de compassion et d’empathie. Avec en ligne de mire le bonheur et l’épanouissement de l’être humain, quelle que soit sa condition. Et pourtant, il est bien interdit de rêver.
Le confinement et la fermeture des frontières nous rappellent encore, si besoin en était, l’égoïsme des Etats, plus prompts à défendre leurs intérêts, à se bunkeriser qu’à s’ouvrir. Aussi, peut-on s’interroger sur les moyens colossaux que le Sénégal est en train de déployer depuis quelques jours, sur fond de théâtralisation ubuesque autour d’une prétendue union nationale avec le défilé incommodant de personnalités politiques, syndicales, de la société civile, au palais de la République.
L’état d’urgence sanitaire faisant dans l’entre-deux, à la sénégalaise, mi-figue, mi-raisin, dans une ambiguïté piégée par des calculs politiques, si ce n’est la peur de prendre le taureau par les cornes. Encore qu’il est possible de penser que sur ce registre, la raison a quelque peu prévalu. Comment en effet confiner, à la chinoise, à l’talienne, à l’espagnole ou à la française, une population dont plus de 90% de ses habitants sont dans l’aléatoire de l’informel ? Dans le « debeul-debeul », cette forme de grande débrouille qui se débat avec les démons de l’incertitude. Il en va ainsi de se lever le matin et circuler dans la rue pour espérer rencontrer une âme charitable, proposer dans la rue de petites choses à vendre, vivre dans la rue transformée en une maison qui a l’immensité du ciel pour toiture.
Cette occupation de la rue, notamment à Dakar, lieu de concentration de toutes nos détresses, nous dit quelque part nos manquements à quelques jours du 60ème anniversaire de notre indépendance. Il serait donc salutaire que cette unité nationale autour du Coronavirus qui a vu une mobilisation à nulle autre pareille de l’Etat puisse se poursuivre parce qu’elle nous montre la voie. A savoir que nul monstre ne peut être terrassé sans une forte détermination. Et nos monstres à nous, qui ont eu l’impertinence de se circonscrire dans nos petits espaces ont pour noms : le paludisme qui tue annuellement plus de 450.000 personnes au niveau mondial dont 93% en Afrique, avec les enfants de moins de 5 ans pour principales victimes.
Loin des regards, dans le silence coupable de l’Afrique et du monde, Ebola continue de tuer. En novembre dernier on dénombrait quelque 2238 victimes, essentiellement en République démocratique du Congo, alors qu’elle a tué plus de 11.0000 personnes en Afrique de l’Ouest entre 2016 et 2017. On l’aura compris, cette émotion mondiale teintée d’irrationalité est due à la circulation particulière du Coronavirus qui ne fait pas dans la discrimination, logeant dans la même enseigne pays nantis ou non. Et cette mobilisation nous oblige quelque part, d’exiger de nos dirigeants qu’ils se penchent sur nos maux avec le même engagement.
L’hôpital public chahuté malgré les compétences du personnel soignant, comme le montre encore une fois nos infectiologues en ces temps de lutte contre le Coronavirus. 60 ans après les indépendances, il est temps d’initier.
En effet, cette pandémie qui a réussi à fermer les frontières de moult pays, clouer au sol nombre de présidents, nous oblige à revoir nos modèles de développement, nos schèmes de pensée, pour penser au nouveau Sénégal à construire.
LE COVID-19 VA REDESSINER LA CARTE DU MONDE
(APS) – La fin de la pandémie du nouveau coronavirus (COVID19) va redessiner la carte du monde et chaque nation sera interpellée par rapport à son appareil de production et sa connexion à l’étranger, a estimé Mamadou Ndione, directeur-général du Cosec
(APS) – La fin de la pandémie du nouveau coronavirus (COVID19) va redessiner la carte du monde et chaque nation sera interpellée par rapport à son appareil de production et sa connexion à l’étranger, a estimé vendredi à Dakar, l’économiste-logicien, et écrivain sénégalais, Mamadou Ndione, directeur-général du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC).
’’C’est clair, l’après Covid19 va redessiner la carte du monde, redessiner les préoccupations, et chaque nation sera interpellée par rapport à son appareil de production, par rapport à sa connexion à l’extérieur, par rapport à la mondialisation (…)’’, a-t-il notamment indiqué.
S’exprimant lors d’un entretien avec l’APS, le directeur-général du COSEC a soutenu qu’après le Covid19, ‘’c’est un nouveau monde qui va naitre avec de nouvelles exigences, avec de nouveaux comportements, mais également avec un challenge beaucoup plus prononcé vers la solidarité’’.
’’Après le Covid19, le monde sera solidaire ou ne le sera plus. Et, la priorité pour l’Afrique, c’est de tout faire pour que le Covid19 ne fasse pas des ravages. Il va falloir se battre très fort pour pouvoir contenir cette maladie’’, a-t-il dit. Selon lui, aujourd’hui, il est normal que chaque pays essaye de se barricader, mais tous les Etats sont ’’condamnés à travailler ensemble pour pouvoir demain endiguer d’autres attaques de cette nature’’.
’’Avant que le covid 19 ne soit là, beaucoup de pays érigeaient des barrières physiques ou virtuelles. Une chose est sûre, quand, on lit le programme « ligueyal euleuk » (travailler pour le futur) du président Macky Sall, on peut avancer que c’était un peu prémonitoire quelque part, en termes d’anticipation sur les menaces qui pourraient survenir dans nos pays Africains’’, a dit le directeur-général u COSEC.
’’Donc, nous sommes dans cette logique d’émergence. Il va falloir l’accélérer après le Covid19 et également, il va falloir davantage comprendre la marche du monde comme l’a compris le chef de l’Etat Macky Sall’’, a-t-il ajouté.
Mamadou Ndione souligne qu’aujourd’hui, ’’l’heure est au consensus fort’’. ’’Notre pays est condamné à travailler ensemble pour relever les défis. Entre temps, il y a eu le pétrole et le gaz qui sont arrivés chez nous. Il va falloir mettre le paquet pour trouver les plages de convergence’’, a-t-il conclu.
Le Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC) s’est mobilisé dans la lutte contre la propagation du coronavirus (Covid19) dès la notification du premier cas au Sénégal, a soutenu son directeur-général, Mamadou Ndione. ’’Dès les premières heures de l’entrée au Sénégal de la maladie déjà, nous avons eu à prendre les mesures’’ a-t-il notamment indiqué. Le COSEC a même envoyé du matériel de protection aux agents des bureaux de sa représentation en Chine, selon Ndionne. ’’C’est 650 kilogrammes de matériel qu’on leur a envoyé pour lutter contre le coronavirus’’ a-t-il expliqué. ’’Dès le 3 mars, nous avons pris les dispositions au niveau du COSEC (sensibilisation, distribution au personnel de gel et installation de thermofash à l’entrée). Nous avons contribué aussi dès le 20 mars à hauteur de 30 millions de francs CFA (...)’’, a souligné Mamadou Ndione.
Il a assuré aussi que le COSEC est intervenu au niveau du marché central au poisson de Pikine pour accompagner les acteurs. Il a qualifié ’’d’excellente initiative’’ la décision du président de la République d’échanger avec la classe politique, les présidents d’Institutions, les anciens Premiers ministres, des acteurs de la société civile, des leaders d’opinion etc. dans le cadre de la riposte contre la propagation du coronavirus.
Par Maître Djibril War,
QUE VIVE LE SURSAUT !
On pourrait bien soutenir que le corona virus aura été le sujet d’actualité de l’année 2020. Il aura ainsi tenu en haleine l’humanité entière glacée d’effroi.
On pourrait bien soutenir que le corona virus aura été le sujet d’actualité de l’année 2020. Il aura ainsi tenu en haleine l’humanité entière glacée d’effroi.
Ce mal, en passe d’être le fléau du siècle, le Covid 19, sa dénomination scientifique a fini après ses effets dévastateurs enregistrés d’abord dans la désormais tristement célèbre ville chinoise de naissance, Wuhan et de créer une psychose paroxysmique.
Ce petit être invisible à l’œil, est, à première vue à l’image de ses cousins, tous aussi dangereux tombés dans l’oubli, folie humaine, pardon amnésie oblige. On pourrait bien citer le virus A( H5 N1), responsable de la grippe aviaire de 2004 et le virus A( H1N1) identifié pour la première fois au Mexique, dans la ville de Gloria et aux Etats Unis ,responsable de la pandémie de 2009 qui avait touché plus de 700 millions de personnes et occasionné la mort de plus de 575.000 malades.
La différence de taille entre ce virus et les autres, c’est que ce redoutable champion, jusqu’ici invincible vient de battre le record de ses prédécesseurs qui s’étaient aussi tristement illustrés depuis la nuit des temps partout dans le monde , comme la lèpre, la peste , la variole , le choléra, le typhus , la rougeole et autres calamités les plus récentes , le sida ,la fièvre Ebola. Ces maladies, épidémiques ou pandémiques ont en commun d’avoir pour cibles dans une large mesure les êtres humains.
Le constat est qu’elles se déploient à l’intérieur d’ensembles comprenant à la fois un espace dit territoire et des hommes. En un mot, un cadre organisé communément dénommé Etat. Il est vrai, comme le soutiennent beaucoup d’auteurs, toutes les sociétés humaines ne forment pas un Etat. Certains, comme Max Weber dans une analyse classique considèrent qu’il en est ainsi que lorsque trois éléments sont réunis : un pouvoir de contrainte, s’exerçant sur une population, rassemblée sur un territoire.
Le Sénégal en constitue alors bien un. Au regard des graves conséquences de ce virus qui se transmet par contamination hors des frontières étatiques, pour se disséminer aux quatre coins du monde, n’épargnant aucun continent se pose inéluctablement le principe de la souveraineté. Le Président de la République du Sénégal, Elhadji Macky Sall, incarnation de l’Unité nationale, garant du fonctionnement régulier des institutions et responsable de la Défense nationale a su, tout au long de ses magistères s’acquitter de ses lourdes tâches attachées à ses fonctions présidentielles avec toute la rigueur attachée à sa charge.
Au centre de toute structure étatique se trouve fatalement un pouvoir à la fois normatif et contraignant. Comme le rappelle un constitutionnaliste, Phillips Ardant (Manuel de Droit Constitutionnel et Institutions Politiques : « L’Etat a le pouvoir de fixer des règles de comportement et d’en imposer le respect. L’idée d’Etat est liée à celle de droit. ».
Pour autant, et il faut bien le reconnaître, le Président Macky Sall, depuis son accession à la magistrature suprême, en homme d’Etat accompli, face aux événements ne s’est jamais départi de ces valeurs qui ont pour noms : sérénité, sens de l’écoute et humanisme. Lorsque les premières manifestations de cette maladie ont eu pour cadre la ville chinoise de Wuhan, l’on se rappelle la consternation et les critiques de toutes sortes dirigées sur la personne du Chef de l’Etat lorsqu’il prit en toute responsabilité la sage et prudente décision de ne pas rapatrier nos jeunes compatriotes, étudiants confinés dans les lieux de l’épidémie au départ. On connaît la suite et ses conséquences macabres dans les pays qui avaient pris l’option de ramener leurs compatriotes de la Chine. Notre pays, ironie du sort hélas, malgré tout n’a pas été épargné, même si la situation est encore tenable (71 malades sous traitement, 47 cas déclarés positifs, 5 guéris), en dépit des mesures préventives de comportement édictées par les autorités, au premier chef, le Chef de l’Etat, le Ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, ses collaborateurs et le personnel médical qui méritent bien notre solidarité et le soutien de la Nation toute entière.
Dans la situation actuelle, l’Etat à seul le pouvoir d’exiger par la force si besoin est, le respect des règles ainsi posées. Il a le monopole de la force, ou tout au moins de l’usage légitime de la force. Les gouvernants qui agissent au nom de l’Etat, disposent en pareilles circonstances, en toute légalité de l’Administration et aussi de la puissance publique, la force armée (police, armée, gendarmerie) pour faire appliquer les décisions prises par l’Etat.
Au plus haut niveau, le pouvoir central est confié à une Institution à contenu et pouvoirs variables selon les états, appelée le Gouvernement. En France par exemple, « le Premier Ministre est responsable de La Défense Nationale. »(Article 21 de la Constitution), alors que le Gouvernement « dispose de la force armée. ».
Au Sénégal, au contraire, c’est bien « Le Président de la République qui est responsable de la Défense nationale .À cet effet, il préside le Conseil supérieur de la Défense nationale et le Conseil national de Sécurité. Il est le Chef suprême des Armées ; il nomme à tous les emplois militaires et dispose de la Force armée. » (Article 45 de la Constitution). « Le Président de la République détermine la politique de la Nation. » (Article 42 de la Constitution.) Toutes ces prérogatives ci-nommées rentrent dans le cadre des pouvoirs normaux du Président de la République
Par conséquent la décision du Chef de l’Etat ce mardi le 23 mars en décrétant l’Etat d’Urgence cette fois rentre bien dans le domaine de ses pouvoirs exceptionnels et vient à son heure. Ces situations peuvent exiger de son Gouvernement qu’il agisse fort et vite, à l’annonce ou à la survenue d’une crise. Dès lors, une décision s’impose que tout retard risque de compromettre.
La législation en période de calme et de stabilité peut ne pas être opérante, adaptée pour permettre au Gouvernement d’avoir les moyens de surmonter des événements, face au temps qui passe et qui avive un mal ou un danger. C’est le cas aujourd’hui du Sénégal, comme beaucoup d’autres avec cette pandémie qui nous astreint à des législations d’exception dans ces situations d’exception. Il est vrai que ce n’est pas une première dans l’histoire que le Sénégal connaît ce régime d’exception sous ses deux formes : l’Etat de siège et l’Etat d’urgence à l’exception de l’Etat de guerre.
Même si on s’accorde à reconnaître que la dure et tragique réalité que nous impose aujourd’hui ce monstre COVID. 19 dépasse la fiction de scènes surréalistes, images d’apocalypse , tableaux dantesques de démons de la mort, romans, films de monstres venus d’autres planètes ou de laboratoires créés pour les besoins de guerres nucléaires ou bactériologiques et même les récits des Écritures saintes décrivant la fin du monde , la géhenne, la colère des Dieux pour offenses et autres péchés .
Même si bilan de ces jours quoique sérieux n’ait pas encore atteint le seuil dramatique comme c’est le cas dans des pays développés dotés de nombreuses infrastructures médicales modernes, bien équipées, disposant d’un large personnel étoffé. Qu’il s’agisse du régime de l’Etat siège et de l’Etat d’urgence, les pouvoirs des autorités militaires ou civiles se trouvent renforcés et leurs actes qui étaient irréguliers en temps normal se retrouvent légitimes. Ce qui ne saurait justifier pour autant des abus.
C’est tout le sens de cette grande et grave décision que le Chef de l’Etat, dépositaire des espoirs de tous les sénégalais et des étrangers qui vivent parmi nous vient de prendre, en vertu de l’article 69 de la Constitution (Loi 69-29 du 29 avril 1969).
Au-delà des pouvoirs et des contraintes que renferment ces dispositions à valeur juridique constitutionnelle, à savoir la limitation des droits, libertés individuelles et publiques garantis par la Constitution et protégés par les lois (article 69 de la Constitution) ,il a aussi le pouvoir de prendre des décisions qui relèvent de la loi par des ordonnances ( article 77 de la Constitution). Nous sommes tous engagés en matelots dans ce même bateau dont il est le seul Commandant en Chef.
Dans le lot des contraintes et des mesures d’accompagnement salutaires , on peut retenir : le Couvre-Feu sur tout le territoire national de 20 heures à 6 heures du matin, la limitation, interdiction du transport inter régional de voyageurs , la mise en place de la Force Covid- 19, un Fonds de Riposte et de Solidarité de 1000 milliards de francs CFA pour les sénégalais d’ici et de la diaspora, 50 milliards de francs CFA pour l’achat de vivres destinés à l’aide alimentaire d’urgence pour les populations et d’importantes mesures fiscales en faveur des entreprises, comme la remise partielle de la dette fiscale à hauteur de 200 milliards.
Toujours constant dans sa quête de l’unité et de cohésion nationale, le Chef de l’Etat n’a eu de cesse d’œuvrer de manière inlassable pour le dialogue avec tous les acteurs de la vie politique, économique et sociale, les autorités coutumières , religieuses toutes confessions confondues, les partis politiques, mouvements , sociétés civiles , syndicats .Qu’il soit dicté ou non par l’instinct humain de la survie devant la peur de mourir, l’on a constaté dans l’attitude de bon nombre de nos compatriotes des comportements inhabituels de rupture avec l’indiscipline , le non-respect des règles d’hygiène, l’incivisme notoire devenus signes caractéristiques chez certains. Il est bien vrai que dans un passé plus ou moins récent, des catastrophes, tragiques ayant causé de nombreux morts, imputées aux faits volontaires d’irresponsables continuent encore de hanter nos mémoires : l’explosion d’ammoniac en 1992, la tragédie du plus grand naufrage du monde avec le bateau le « Joola »en 2001.
À côté des chantiers infrastructurels qui sortent de terre, ceux des cœurs et des esprits doivent être poursuivis de manière inlassable chez nos compatriotes au nom du Capital humain, depuis leur jeune âge dans les familles, l’école, les lieux d’apprentissage et de travail en leur inculquant le goût et le culte du travail, la ponctualité, le respect des aînés, de l’ordre, des autorités, les forces de l’ordre.
Que l’Etat intègre dans les programmes scolaires et même universitaires des cours de patriotisme, d’Instruction civique, la géographie, l’histoire du Sénégal et les politiques de l’Etat en matière économique et sociale. Le sursaut citoyen et républicain auquel nous convions tous les Sénégalais unis autour des valeurs : d’Unité, de Communion, de Tolérance d’Entraide de Solidarité, de Travail nous mènerait sûrement à Un Sénégal de Paix, et d’Emergence de Tous, Partout.
Les images des déplacements de responsables politiques du Sénégal, notamment de l’opposition qui ont fait le tour du monde, venus répondre à l’invitation du Président de la République pour s’entretenir de la situation nous donnent bien des raisons de croire que la conscience nationale qui est selon un grand homme (Maurice Barrès, La Terre et les morts) : « la symbiose entre la terre où nous sommes nés et le culte des morts dont nous sommes les prolongements. » est bien une heureuse réalité au Sénégal.
Pour lutter contre la flambée du coronavirus, l’Etat a opté pour la stratégie de la double contrainte. Dr Sahite Gaye, enseignant en sciences de l’information et de la communication au Cesti, analyse ce modèle. Cet enseignant au Cesti plaide la pédagogie pour réussir cette technique.
Comment analysez-vous la stratégie de la double contrainte adoptée par l’Etat dans la lutte contre le coronavirus ?
L’injonction paradoxale appelée la double contrainte est une technique très ancienne pour la conduite du changement. C’est vrai que le gouvernement ne veut pas prendre des mesures drastiques, il va donc installer les Sénégalais dans une double contrainte. Autrement dit, il y a des mesures avec des messages qui font douter un peu le citoyen et ne lui permettent pas d’avoir plus de liberté. Je donne un exemple : on nous demande au Sénégal de rester à la maison, mais de rentrer avant 20h. Comment quelqu’un qui doit rester chez lui doit rentrer avant 20h ? On dit aussi aux Sénégalais pas de rassemblements, mais avec une limitation du nombre de passagers dans les voitures. En ce moment, on aura plus de contraintes. L’Etat veut que les Sénégalais se confinent eux-mêmes petit à petit et va peut-être atteindre son objectif.
Quel est l’impact de cette stratégie auprès des citoyens ?
Il nous faut une pédagogie. On est actuellement dans une sorte de manipulation qui ne dit pas son nom. Au départ, il y aura quelques problèmes. C’est ce qui s’est passé hier (mardi) avec les travailleurs qui devraient rentrer chez eux et dans le nombre de passagers dans les transports publics. Il y aura des incompréhensions entre ce que dit l’autorité et les actes des citoyens. Mais du moment que c’est une mesure qu’il faudra appliquer, le citoyen est obligé de faire parce qu’on est dans une situation où le droit est entre les mains d’un seul homme : le Président. Cela peut faire l’objet de quelques frustrations, mais c’est de bonne guerre. C’est l’objectif qui est recherché, c’est-à-dire qu’il faut que les gens changent de comportement sans prendre des mesures drastiques comme le confinement total.
Est-ce que c’est une stratégie efficace ?
Cela peut être efficace. Mais dans ce cas, le citoyen est conçu comme un objet qu’on manipule. Maintenant, pour en avoir l’impact espéré, il faut un peu de pédagogie et des mesures d’accompagnement. Ce qu’il faudra craindre, c’est que la contamination communautaire peut continuer avec les rassemblements.
Des Forces de l’ordre qui matent les récalcitrants au couvre-feu est-elle une méthode dissuasive ?
Il faut savoir que l’image de la police au sein de la société est très négative. La méthode répressive n’est pas bonne. Donc les pratiques constatées hier ne vont que creuser le fossé entre la police et les citoyens. Il faut de la pédagogie pour amener les populations à respecter ce couvre-feu. Cette méthode de la police peut créer une démarche de rébellion de la part des populations.
Le président de la République serrant la main d’un guide religieux mardi peut-il être négativement perçu dans la lutte contre le Covid-19 ?
Absolument ! C’est ce qu’on appelle la dissonance communicationnelle. Cela veut dire que ce que l’on suggère de faire et les actes de soi-même diffèrent. Ce n’est pas bien. Aujourd’hui, on doit faire la communication par la preuve. Le Président doit être le premier à montrer l’exemple en tant qu’autorité suprême du pays. Sinon, ça ne peut pas peut passer auprès des citoyens.
Dans le modèle de la double contrainte, il y a une 3ème notion qui entre en jeu. Est-ce que vous le constatez pour le cas du Sénégal ?
Oui, c’est la lutte contre le Covid-19. L’Etat d’urgence est un troisième ordre. C’est ce qui fait qu’on ne peut pas ne pas respecter les deux contraintes.
L’UNESCO LANCE LA COALITION MONDIALE POUR L’EDUCATION
Dans ce combat contre le Covid-19, l’heure est aux grands partenariats.
Dans ce combat contre le Covid-19, l’heure est aux grands partenariats. L’Unesco et les partenaires au développement ont mis en place une Coalition mondiale pour l’éducation. Avec la fermeture d’établissements due au coronavirus, l’alliance entend aider les Etats à développer les meilleures solutions d’enseignement à distance et à atteindre les enfants et les jeunes les plus à risque.
Le Covid-19 a plongé le monde dans l’incertitude. Aujourd’hui, 87% de la population scolaire et étudiante mondiale, soit environ plus de 1,5 milliard d’apprenants dans 165 pays, sont touchés par la fermeture d’établissements à cause de cette pandémie. Face à ce péril, l’Unesco veut appuyer les Etats pour développer les meilleures solutions d’enseignement à distance et à atteindre les enfants et les jeunes les plus à risque. Elle a ainsi lancé une coalition mondiale pour l’éducation. «Jamais auparavant nous n’avions été témoins d’une perturbation de l’éducation à cette échelle», a déclaré la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, dans un communiqué. Le partenariat est, selon le document, la seule façon d’aller de l’avant. Il s’agit d’un appel à une action coordonnée et innovante pour débloquer des solutions qui ne soutiendront pas seulement les élèves et les enseignants maintenant, mais aussi tout au long du processus de redressement, en mettant l’accent sur l’inclusion et l’équité.
En effet, depuis la fermeture des écoles pour contenir la pandémie, les gouvernements ont déployé des solutions d’enseignement à distance et se sont attaqués à la complexité de l’instruction virtuelle, de la fourniture de contenus au soutien aux enseignants, en passant par l’orientation des familles et la résolution des problèmes de connectivité. «Nous devons accélérer les moyens de partager notre expérience et d’aider les plus vulnérables, qu’ils aient ou non accès à internet», a déclaré l’actrice Angelina Jolie, envoyée spéciale du Haut-Commissariat de l’Onu pour les réfugiés (Hcr), qui a établi un partenariat avec l’Unesco pour la création de la Coalition.
«Pour des millions d’enfants et de jeunes issus de milieux défavorisés, la fermeture des écoles pourrait signifier la perte d’un filet de sécurité vital de nutrition, de protection et de soutien émotionnel», a dit Amina Mohamed. La secrétaire générale adjointe de l’Onu ajoute : «Ce n’est pas le moment d’approfondir les inégalités. C’est le moment d’investir dans le pouvoir de transformation de l’éducation. En nous engageant dans la décennie d’action, notre responsabilité en tant que communauté mondiale est de ne laisser absolument personne sur le bord du chemin.»
Aujourd’hui, les partenaires multilatéraux, les partenaires au développent restent convaincus de la nécessité d’un soutien rapide et coordonné aux Etats afin d’atténuer les effets néfastes de la fermeture d’écoles. Dans cette coalition, le secteur privé apporte des ressources et son savoir-faire en matière de technologie, de connectivité et de renforcement des capacités alors que les sociétés exploitant des données relatives aux apprenants et à l’éducation se sont engagées à respecter leur utilisation éthique.
Aussi, des organisations philanthropiques et à but non lucratif s’engagent à mobiliser leurs ressources et services pour soutenir l’éducation durant cette période de perturbations éducatives sans précédent. Les médias sont également invités à se joindre à la coalition pour toucher autant de cibles possibles.
En mettant l’accent sur l’équité et l’égalité des sexes, la Coalition mondiale pour l’éducation répondra aux besoins des pays, tels qu’ils ont été exprimés lors des récentes réunions des ministres de l’Education organisées par l’Unesco. La coalition s’efforcera de faire correspondre les besoins de solutions gratuites et sûres, en réunissant des partenaires pour relever, entre autres choses, les défis de la connectivité et du contenu. Elle fournira des outils numériques et des solutions de gestion de l’apprentissage pour télécharger les ressources éducatives numérisées nationales, ainsi que pour gérer les ressources d’apprentissage à distance et renforcer l’expertise technique en recourant à un mélange de technologies et d’approches communautaires, en fonction des contextes locaux. «Dans toutes les interventions, une attention particulière sera accordée à la sécurité des données et à la protection de la vie privée des apprenants et des enseignants», rassure-t-on.
La Coalition vise à aider les pays à mobiliser des ressources et à mettre en œuvre des solutions innovantes et adaptées au contexte pour dispenser l’enseignement à distance, en tirant parti des approches de haute technologie, de basse technologie et sans technologie. Elle recherchera des solutions équitables et un accès universel, assurera des réponses coordonnées et évitera le chevauchement des efforts.
Le partenariat facilitera le retour des élèves à l’école lors de la réouverture des établissements, afin d’éviter une hausse des taux d’abandon. «Nous travaillons ensemble pour trouver un moyen de faire en sorte que les enfants du monde entier puissent poursuivre leur instruction, en accordant une attention particulière aux communautés les plus vulnérables et défavorisées», déclare Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l‘Oms.
LA REMISE PARTIELLE D’IMPÔTS N'APPORTERA RIEN A LA LUTTE CONTRE LE COVID-19
Bassirou Diomaye Faye, coordonnateur des Cadres du parti dirigé par Ousmane Sonko, analyse les mesures du président de la République et appelle à la vigilance dans la gestion du fonds Force-Covid-19.
Pastef est pour la «solidarité agissante», mais veut garder sa «lucidité d’opposant» dans cette période «critique» de lutte contre le coronavirus. Bassirou Diomaye Faye, coordonnateur des Cadres du parti dirigé par Ousmane Sonko, analyse les mesures du président de la République et appelle à la vigilance dans la gestion du fonds Force-Covid-19.
C’est la première fois que Ousmane Sonko rencontre en public le Président Macky Sall. A-til évoqué sa révocation d’août 2016 avec le chef de l’Etat ?
(Rires). Il aurait fallu être dans la tête de Sonko ou avoir sa confidence pour le savoir. Mais connaissant l’homme qui ne mène jamais de combat personnel et qui ne garde aucune rancœur, je pense sincèrement que non. Sonko est un grand homme. En cette période sombre pour le Sénégal et le monde, il ne saurait garder un œil sur le rétroviseur quand il faut trouver des solutions sénégalo-sénégalaises et avancer.
Que pensez-vous des mesures prises par le gouvernement ?
Il est vrai que, malgré le travail acharné du corps médical qu’il faut féliciter, la courbe des malades est toujours croissante. Et cela est d’ailleurs d’autant plus inquiétant qu’on a eu des cas de transmission communautaire. Le gouvernement fait ce qu’il peut avec les moyens du bord. Partout dans le monde, c’est la solution du confinement qui est adoptée. La question qu’il faut se poser est de savoir s’il y avait d’autres solutions, pourquoi les grandes puissances auraient-elles retenu le confinement.
Il est clair qu’on ne peut que difficilement adopter un confinement total au Sénégal avec la situation précaire des ménages. C’est peutêtre pour cette raison que le gouvernement a retenu un confinement partiel à travers un Etat d’urgence doublé de couvre-feu de 20h à 6h du matin. Et les populations doivent comprendre et coopérer pour le salut de tous. Le gouvernement a aussi mis le paquet sur la sensibilisation afin que les populations observent rigoureusement les mesures sanitaires préventives.
La concertation avec l’opposition est aussi à saluer ainsi que la mise en place de la Force-Covid-19. Toutefois, la remise partielle d’impôts (annulation de la dette fiscale de 200 milliards de la part les entreprises, Ndlr) qui consiste à une renonciation de recettes fiscales au profit de fraudeurs fiscaux n’apportera rien à la lutte. En pareille circonstance, ce sont les entreprises citoyennes, celles qui s’acquittent plus ou moins correctement de leurs obligations fiscales, qu’il faut primer et non les fraudeurs, récidivistes pour certains. Et s’il s’agit de sauver des entreprises, privilégier les secteurs les plus affectés avec un traitement discriminant en faveur des entreprises en difficulté.
En tant qu’inspecteur des impôts, quel est l’impact des mesures prises par le gouvernement sur l’économie ?
Les conséquences sur le plan de la mobilisation des recettes souveraines seront à coup sûr terribles, car aussi bien les recettes douanières que celles intérieures seront impactées. Le commerce mondial est au ralenti et les flux d’entrée de marchandises sur lesquels des droits de douanes sont perçus vont drastiquement baisser. Avec les interdictions de rassemblement aussi, la consommation diminuera forcément de même que la production de biens et de services. Pour faire simple, on n’aurait pas pu imaginer une pire situation pour le budget du Sénégal.
Quelles sont vos réserves sur l’alimentation du fonds Force-Covid-19 ?
Les réserves sont de deux ordres. D’un côté, c’est l’alimentation. Et de l’autre, la gestion transparente du fonds. Sur l’alimentation, il s’est surtout agi de poser la question au président de la République de savoir comment sera alimenté ce fonds de 1 000 milliards et lui suggérer des pistes. C’est ce que le président Sonko a fait. Sur la gestion du fonds Force-Covid-19, notre leader a émis des réserves sur l’allocation des ressources du fonds. On avait noté dans le discours du président de la République que seuls 50 milliards sont alloués aux secours alimentaires. Ce qui est très peu, à notre avis.
Nous nous félicitons d’ailleurs que le président de la République ait prêté une oreille attentive aux suggestions du Président Ousmane Sonko sur ce point et qu’il ait relevé le montant à 69 milliards, soit 19 milliards de plus ; d’où l’importance du dialogue et du franc jeu en cette période critique pour notre pays et le monde. Nous avons relevé aussi que lors de l’adresse du Président Macky Sall à la Nation, rien n’a été dit sur les 950 milliards. Et puisque de toute évidence les 1 000 milliards ne sont pas sortis ex-nihilo, nous pensons que la répartition complète aurait dû être communiquée à la même occasion...
Au-delà de ces remarques, c’est la transparence dans la gestion. Il ne faudrait pas attendre que l’objet du fonds soit détourné par des véreux pour, dans deux ou trois ans, exiger des sanctions après un rapport de la Cour des comptes ou de l’Ofnac. Sanctions qui, comme on le note, ne viennent jamais. Pour éviter de jouer au médecin après la mort, c’est pour nous le bon moment pour alerter et demander que toutes les dispositions soient prises dans l’administration et le contrôle des ressources du fonds afin que le détournement soit absolument impossible.
En résumé, nous sommes pour la solidarité agissante et l’union face au Covid-19. Mais nous voulons garder notre lucidité d’opposants et jouer notre rôle d’alerte et de pourvoyeurs de solutions que nous mettons à la disposition du gouvernement. Le moment est très critique et nous devons être tous très rigoureux dans nos missions respectives.
Le Président Sall semble avoir entendu Ousmane Sonko sur l’allocation des ressources des fonds destinés aux vivres qui passent de 50 à 69 milliards. En êtes-vous fiers ?
Nous ne sommes pas dans l’autoglorification pour une suggestion que nous avons faite au président de la République et dont il a bien voulu tenir compte. Notre ambition pour le Sénégal dépasse de loin cet état de fait. Au demeurant, les Patriotes que nous sommes serons toujours honorés d’apporter notre pierre à l’édifice à chaque fois que de besoin.
Les 19 milliards supplémentaires ne vont pas dans la poche du président Ousmane Sonko ou dans les caisses de Pastef, mais sont plutôt destinés aux populations qui en auront grandement besoin et dont la voix n’est pas aussi audible que la nôtre pour le réclamer.
Mais au-delà, nous espérons surtout que les autres solutions que le président Ousmane Sonko a partagées avec le Président Macky Sall auront retenu toute son attention et contribueront effectivement à sortir notre cher pays de cette situation très complexe. C’est notre vœu le plus ardent.
L’AUGMENTATION DES CAS ’’INQUIÈTE GRANDEMENT’’ LE PROFESSEUR SEYDI
Le professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann, a fait part de sa ‘’grande inquiétude’’ relativement à l’augmentation du nombre de contamination au coronavirus au Sénégal
Dakar, 28 mars (APS) – Le professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann, a fait part de sa ‘’grande inquiétude’’ relativement à l’augmentation du nombre de contamination au coronavirus au Sénégal, redoutant notamment un ‘’risque de catastrophe’’ si la situation n’évolue pas favorablement.
‘’On doit s’inquiéter grandement de l’augmentation des cas. Ne pas s’inquiéter serait de l’inconscience absolue. On doit s’inquiéter parce que la situation est inquiétante. Tant que le nombre de cas est limité il n’y a pas d’inquiétude. Je le répète, plus le nombre augmente, plus la catastrophe risque d’arriver’’, a-t-il averti lors d’une interview diffusée vendredi dans la soirée sur la chaine de télévision publique (RTS).
Quatorze nouvelles contaminations au coronavirus ont été confirmées vendredi, portant à 119 le nombre de cas déclarés positifs au Sénégal depuis le 2 mars, alors que Onze patients ont été déclarés guéris, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
‘’Dieu merci on n’a pas encore de décès mais par ce qu’on est toujours dans un nombre peut être pas encore explosif. Il ne faut pas regarder cette situation et dire qu’il n’y aura pas de décès. Si ce nombre augmente ce sera la catastrophe’’, a insisté le professeur Seydi.
Il a évoqué un risque d’augmentation importante du nombre de cas par le biais de la transmission communautaire.
‘’Il faut tout faire pour que ces cas-là n’augmentent pas. C’est à la population maintenant de prendre cette responsabilité en ayant à l’esprit ce qui se passe ailleurs. Tous les pays qui ont tergiversé pour prendre des mesures l’ont payé extrêmement cher’’, a fait valoir le médecin.
‘’Nous devons nous inquiéter des cas détectés dans la communauté et qui n’ont aucun lien avec un cas connu. Il faut toujours identifier les contacts. Le combat ne pourra pas être gagné sans une bonne prise en charge de ces contacts’’, a-t-il encore dit.
Le chef du service des maladies infectieuses et tropicales du centre hospitalier national et universitaire de Fann a rappelé l’importance de mettre en quarantaine pendant au moins 14 jours les cas contacts tout en faisant à intervalles réguliers des tests afin de laisser rentrer chez eux ceux n’ayant pas développé des symptômes de la maladie à coronavirus.
‘’Que pourrions-nous faire si des milliers de malades déferlent dans les hôpitaux ?’’, s’est-il ensuite demandé, insistant sur le fait que le personnel de santé pourrait être alors contaminé.
‘’Si le personnel de santé est décimé c’est le système de santé qui tombe à terre Je dis les choses telles qu’elles sont Je ne rassure pas pour rassurer Je n’apeure pas pour apeurer’’, a-t-il fait savoir.
‘’Quand on ne dépasse pas un certain nombre de cas la situation est encore sous contrôle, mais si l’épidémie continue de galoper, les morts seront inévitables. Il faut que l’on se batte pour que l’épidémie s’arrête’’, a recommandé le professeur Seydi.
Tout dépend, a-t-il ajouté, du ratio entre la capacité de prise en charge et le nombre de malades. ‘’Si on a, par exemple, mille malades avec une forme grave on n’a pas mille respirateurs. Ceux qui n’en auront pas vont forcément mourir’’, a-t-il prévenu.
Selon lui, le combat doit être mené au niveau de la communauté. ‘’Il faut que les gens respectent les mesures prises par l’Etat. Ces mesures pourraient se durcir si l’épidémie ne régresse pas d’ici à une ou deux semaines. C’est une possibilité’’, a-t-il ainsi indiqué.
LE PLAIDOYER DE YEN A MARRE
Le chef de l’État, Macky Sall, poursuit ses audiences, au palais de la République. Après le patronat, les centrales syndicales puis les communicateurs traditionnels, c’est au tour du mouvement citoyen ’’Y’en a marre".
Le chef de l’État, Macky Sall, poursuit ses audiences, au palais de la République. Après le patronat, les centrales syndicales puis les communicateurs traditionnels, c’est au tour du mouvement citoyen ’’Y’en a marre". La délégation conduite par Aliou Sané a plaidé pour le secteur informel, et pour que les 69 milliards F CFA décaissés pour l’aide alimentaire arrivent aux ayants-droit.
"Nous lui avons dit tout ce qu’on était en train de faire, et qu’en même temps que la plupart des Sénégalais, l’écrasante majorité des citoyens, nous adhérons à ce qui est en train d’être fait en termes de politiques pour barrer la route au coronavirus. Nous avons discuté de tout cela. Mais aussi ’’Y’en a marre’’ en tant que mouvement social aussi, préoccupé par l’impact que ces mesures. (...)
Même dans le monde, l’épidémie a un impact sur le quotidien des travailleurs. Des commerces ont fermé, le secteur informel est touché, et on sait ce que cela génère avec tous ceux qui s’activent comme jeunes dans ce secteur. Ces travailleurs-là qui sont déjà préoccupés par cette maladie, on a exprimé au président de la République le souhait de ces travailleurs d’être rassurés de ce point de vue, à travers un accompagnement de l’État.
Nous avons proposé des choses concrètes comme par exemple sur les trois mois qui arrivent que le gouvernement du Sénégal puisse prendre en charge les factures d’eau et d’électricité des Sénégalais pour soulager les familles. Mais aussi, nous avons exhorté le président à faire en sorte que les 69 milliards qui ont été dégagés pour des vivres, puissent arriver aux Sénégalais qui en ont besoin. Nous lui avons dit que c’est ce qui allait cimenter cet élan qu’il y a actuellement."
D’autres points ont été soulevés au cours de l’entretien, a ajouté le ’’y’en a marriste’’, notamment la nécessité de "relever notre plateau médical."
Par ailleurs, Aliou Sané et Cie ont apprécié les directives données par leur hôte pour faciliter le transport public surtout avec l’instauration de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu de 20 heures à 06 heures du matin.
S’agissant de l’appel du chef de l’État, Sané de signaler qu’ils "n’ont pas attendu" cette invitation pour jouer leur partition.
"Après les premiers cas, le mouvement avait fait un communiqué pour dire que l’heure était grave, et que la situation imposait que tous les citoyens fassent bloc pour renforcer le dispositif que le gouvernement du Sénégal avait mis en place pour combattre l’épidémie. Ce, au regard des ravages que la maladie était en train de faire dans les pays plus développés que le Sénégal, et qui davantage de moyens. Avec les artistes, on a fait des vidéos avec les mesures préventives diffusées par l’autorité sanitaire.
Les experts en communication du mouvement ont travaillé avec des supports avec ces mêmes mesures, les déclinant sous forme de petits spots en langues locales pour pouvoir les diffuser. On a commencé à travailler un peu partout, même en dehors de Dakar. Les esprits ’’Y’en a marre’’ sont exhortés à se mettre à la disposition des autorités sanitaires pour faire le travail qu’il fallait en matière de sensibilisation".
Rappeler que les membres du mouvement avaient rencontré dans ce sens le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, pour "la validation des messages".
Le Dahira Moukhadimatoul Khadima en charge de la gestion de la grande mosquée de Touba a fait respecter les instructions du Khalife général qui a interdit aux fidèles la prière du vendredi. Une seule porte a été ouverte pour filtrer les entrées. Ainsi, seuls le personnel qui entretient le lieu de culte, l’imam, les muezzins et le Khalife général des mourides ont prié vendredi à la grande mosquée. D’après nos confrères de Senactu, Serigne Mountakha Mbacké est entré par une porte dérobée, loin des regards indiscrets. Le sermon de l’imam a été plus court que d’habitude ainsi que la prière. Le Khalife général a fait respecter les recommandations des autorités sanitaires en laissant une distance d’au moins un mètre entre les fidèles. Les autres mosquées de Touba étaient fermées.
L’Assemblée saisie pour prolonger le couvre feu
Légalement la durée du couvre feu décrété par le chef de l’Etat ne peut excéder 12 jours. C est pourquoi le chef de l’Etat a déposé depuis hier le projet de loi dit d’habilitation devant le bureau de l’Assemblée nationale. Si le parlement le rejette, le couvre s’estompe. Si en revanche, l’Assemblée l’adopte, le Président pourra se substituer au législateur pour prendre des ordonnances sur un domaine relevant de la loi, cela pour une durée de trois mois. Ainsi donc, l’Assemblée va l’habiliter à proroger l’état d’urgence durant ses trois mois. En début de semaine, la conférence des présidents va se réunir pour décider de la date de l’examen et de l’adoption de ce projet oh combien important.
Impacts agroalimentaires du Covid-19
Le secteur agricole ne sera pas épargné des impacts du coronavirus. Conscient de cela, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Pr Moussa Baldé, compte dérouler une stratégie de sécurité alimentaire axée sur plusieurs spéculations, notamment le riz, le mil, le maïs et le niébé. Dans le même sens, le département de l’agriculture va renforcer la dotation des paysans en intrants et matériel agricole pour amoindrir les impacts du Covid19. Toutefois, Pr Moussa Baldé appelle les agriculteurs au respect des recommandations du Ministère de la Santé pour se protéger contre la pandémie en vue d’aborder l’hivernage, qui est le premier pilier de la relance économique, sous de bons auspices.
Cri du cœur d’une blouse blanche
Une dame au Service de Neurologie de l’hôpital de Fann a lancé un cri du cœur à travers une vidéo virale pour alerter sur leurs difficiles conditions de travail, dans ce contexte de propagation du coronavirus. A l’en croire, le personnel de ce service est exposé au coronavirus parce qu’il ne dispose pas de masques pour se protéger. Alors qu’ils sont en contact direct avec des malades et leurs accompagnants qui viennent de partout. D’ailleurs leur brancardier a présenté des signes du coronavirus et il a été pris pour un cas suspect. D’après la dame, il est évacué au service des maladies infectieuses. Pourtant elle a parlé au gars sans porter de masque. A la pharmacie de l’hôpital, elle n’a pu obtenir que 20 masques pour le personnel du service parce que le stock n’est pas suffisant.
Idrissa Seck s’engage à la base contre le COVID-19
Après le soutien à l’action gouvernementale contre le coronavirus, exprimé à la suite de sa rencontre avec le Président Macky Sall, Idrissa Seck prolonge cet engagement au niveau local. En effet, grâce à un effort budgétaire interne et l’appui de ses partenaires internationaux, notamment l’association Caridad du Gâtinais en France présidée par le sieur Ayouba Sow, indique le leader de Rewmi, le Conseil Départemental de Thiès a remis au District sanitaire de Thiès 12 000 masques chirurgicaux, 100 lits d’hospitalisation et des matelas, 50 caisses de produits hydro alcooliques. Selon Yankhoba Diattara, premier vice-président du Conseil Départemental, ce don de matériels et d’équipements est destiné aux 3 districts sanitaires du département de Thiès (Pout, Khombole et Thiès), à l’hôpital régional Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, au personnel paramédical, aux forces de sécurité et de défense impliquées dans la lutte contre le Covid-19 ainsi qu’aux personnes nécessiteuses du département de Thiès.
11 mineurs, 51 grands malades, 12 vieux… graciés
On en sait un peu plus sur la répartition des détenus graciés par le Président Macky Sall. En effet, sur les 2036 personnes condamnées pour des infractions diverses, 1846 ont bénéficié d’une remise totale de peine et 111 de remises partielles de peine. Selon le Ministère de la Justice, 11 mineurs ont été graciés, 51 grands malades, 12 condamnés âgés de plus de 65 ans et 05 commutations de peine de perpétuité à 20 ans de réclusion criminelle. Le garde des Sceaux souligne que cette mesure s’inscrit dans le cadre de la prévention de la propagation du Covid-19, notamment dans les établissements pénitentiaires. Ainsi, le chef de l’État demeure-t-il fidèle à son engagement résolu de donner une seconde chance à une catégorie de citoyens momentanément en conflit avec la loi. Toutefois, précise le ministre de la Justice, le président de la République n’a pas jugé opportun d’élargir sa mansuétude aux auteurs de certaines infractions telles que le viol, la pédophilie, le vol de bétail et les trafics illicites de médicaments, de bois ou d’espèces protégées.
172 prisonniers graciés à Diourbel
Dans la région de Diourbel, 172 prisonniers ont recouvré la liberté depuis hier vendredi. Ils ont bénéficié de la grâce présidentielle qui concerne 2036 détenus dans toutes les Maisons d’Arrêt et de Correction (Mac) du Sénégal. Seulement, aucune femme ne figure sur cette liste dans le Baol. Le seul mineur libéré fait partie des 46 détenus graciés à la prison de Diourbel. Dans les prisons de Mbacké et de Bambey, 57 et 69 détenus ont respectivement recouvré la liberté.
La Police arrête un imam à Saint-Louis
L’imam de la mosquée de Pikine Tableau Walo de Saint-Louis a transgressé l’arrêté du gouverneur relatif à la fermeture des mosquées jusqu’à nouvel ordre. Malgré une vaste campagne de sensibilisation, cet imam du quartier Tableau Walo a bravé l’interdiction de rassemblement en allant diriger la prière du vendredi. D’après nos confrères de «Soleil Online», il a été cueilli par la police et conduit au commissariat central de Saint-Louis. Pour rappel, les prières du vendredi dans les mosquées sont suspendues suite aux décisions prises par le Président Macky Sall d’interdire les rassemblements dans tout le pays afin de lutter contre la propagation du Covid-19.
La colère du Colonel Abdourahim Kébé
Alors que d’aucuns magnifient les audiences que le Président Macky Sall accorde à la classe politique, le colonel à la retraite, Abdourahim Kébé, trouve celles-ci inopportunes et improductives. Pour le responsable de Rewmi, l’heure n’est pas à la politique politicienne et aux palabres oiseuses, mais plutôt à l’action. Au lieu de passer des journées à recevoir des personnalités, indique-t-il, le chef de l’Etat doit plutôt réunir chaque jour son état-major de crise et rendre compte directement et au quotidien à son peuple de l’état d’évolution de l’épidémie et du niveau d’exécution des mesures annoncées. L’officier de réserve demande au Président Macky Sall de penser aux Sénégalais de la diaspora et à ceux qui restent coincés à l’extérieur, devenus des apatrides, parce que victimes d’ostracisme de la part du Gouvernement.
Des boulangers de Pikine sanctionnés
Les agents du Service départemental du Commerce de Pikine ont fait hier une descente inopinée sur le terrain pour s’enquérir de la distribution du pain. Mais à leur grande surprise, l’hygiène à laquelle on s’attendait avec l’interdiction de la vente de pain dans les boutiques n’y était pas. L’opération s’est déroulée à 06 heures du matin. Les éléments du Service du Commerce sont tombés sur des livraisons de pains à bord de taxis clandos ou de «poussepousse». Ce qui constitue une violation flagrante des règles régissant la boulangerie et relatives à la réglementation sur l’hygiène, la qualité et le transport du pain. Ils ont immobilisé les véhicules et récupéré une grande quantité de pains. La dizaine de boulangers contrevenants ont été convoqués au Service Départemental du Commerce. Ils vont payer une amende qui peut aller de 25 000 à 50 millions Fcfa.
La Gendarmerie démantèle un réseau de cybercriminels
La brigade de Gendarmerie de la zone franche industrielle de Mbao a démantelé un vaste réseau de cybercriminels tenu par des Nigérians. Les malfaiteurs avaient élu leur quartier général à Zac Mbao. C’est en collaboration avec la plateforme numérique de lutte contre la cybercriminalité que les pandores ont mené des investigations, après avoir constaté une forte présence des membres de la bande sur les réseaux sociaux. Ils créent de faux profils et usurpent des identités pour entrer en contact avec des personnes résidant hors du pays afin de leur soutirer de l’argent en piratant leurs terminaux. Leur modus operandi consistait à utiliser certains logiciels dédiés pour masquer leurs adresses IP ou pour contourner les restrictions en vue d’accomplir leurs forfaits. Mais ils n’ont pas pu échapper aux pandores qui ont mis fin à leurs agissements. Les gendarmes ont effectué une descente à Zac Mbao et interpellé 16 personnes de nationalité nigériane. Un important lot de matériels composé de 24 ordinateurs portables, 04 disques durs externes et 23 téléphones portables a été saisi par les gendarmes. Ils sont tous déférés au parquet pour cybercriminalité.
Le président de la communauté libanaise au Palais
Dans sa recherche d’unité pour combattre la pandémie du coronavirus, le chef de l’Etat a impliqué la communauté libanaise au Sénégal. Macky Sall a reçu hier en audience au Palais de la République le président de cette communauté pour échanger sur l’évolution du Coronavirus. A cet effet, Cheikh Abdel Moneim El Zein a demandé à tout le monde de respecter les consignes des autorités sanitaires et aussi de se conformer aux mesures présidentielles. Félicitant le chef de l’Etat pour sa démarche contre cette maladie, Cheikh Abdel Moneim El Zein a par ailleurs formulé des prières pour que la santé et la sécurité reviennent au pays de la Teranga. A l’en croire, depuis 51 ans qu’il est au Sénégal, il s’est toujours senti en sécurité.
Les propositions de Y en a marre
Les animateurs du mouvement «Y en a marre» étaient hier au Palais dans le cadre des concertations sur la lutte contre le coronavirus. Conduits par leur coordonnateur Aliou Sané, les représentants du mouvement ont réitéré leur engagement spontané et volontaire à appuyer les autorités sanitaires dans la vulgarisation des mesures de prévention. Toutefois, le mouvement a fait des propositions au Président Sall. Aliou Sané a demandé la réquisition des véhicules de transport public pour permettre aux Sénégalais de se déplacer sans difficulté afin de respecter les heures du couvre-feu. Il a aussi invité le chef de l’Etat à la transparence dans la distribution des denrées alimentaires et à éviter la politisation du processus pour que les ayants-droit puissent bénéficier des 69 milliards Fcfa prévus pour un million de ménages. «Y en a marre» suggère le paiement des factures d’eau et d’électricité des ménages, au moins pour les trois mois à venir, par l’Etat. Aliou Sané a réclamé aussi la réduction du prix de l’électricité et des denrées de première nécessité pour soutenir les ménages.