Gouye Gui se muscle aux USA…
S’il n’a pas pu décrocher un combat cette saison, Gouye Gui ne se repose pas pour autant. Le dernier tombeur de Siteu au stade Léopold Sédar Senghor, loin de dormir sur ses lauriers, a décidé de s’envoler pour les USA. Avec les professionnels américains, il se muscle comme jamais pour revenir avec une forme étincelante.
…Fait des contacts avec Abdou Diouf
Le leader de l’école Mor Fadam, qui souhaite en découdre avec des lutteurs comme Eumeu Sène ou Gris Bordeaux, fait des contacts nourris avec son ami et frère Abdou Diouf. Ce dernier, qui doit livrer un combat important contre Gris 2, aura tout le temps de charger les muscles pour être fin prêt le jour-J
À quand Valdo / Ameth Dème ?
Le promoteur Yaba Ndiaye devait organiser à Linguère le combat entre Valdo de Boul Faalé et Ameth Dème de Thiaroye Cap-Vert, le 8 mars 2020. À quelques heures du rendez-vous, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a reporté le duel pour menace de propagation du coronavirus. Mais depuis, les deux lutteurs ne cessent de demander quand est-ce que ce combat sera reprogrammé. Au vu de la situation épidémiologique, Valdo / Ameth Dème ne va pas se disputer de sitôt.
Le coronavirus affecte Ndèye Fatou Adama et Mbayang Loum
L’épidémie de coronavirus a paralysé tous les secteurs d’activités, notamment la lutte simple. Depuis le 8 mars passé, marquant le dernier gala organisé à Dakar, Ndèye Fatou Adama Dialy Ngom et Mbayang Loum et toutes les autres cantatrices n’ont plus animé une manifestation de lutte sans frappe. Ce qui affecte considérablement leurs revenues.
Ndiaga Sarr compte sur Ndiaga Doolé
Après avoir été un grand champion de lutte, Ndiaga Sarr a créé une école qui porte son nom. Dans sa formation, il compte des jeunes de qualité. Et Ndiaga Doolé fait partie des champions sur qui le fondateur de cette entité compte beaucoup. Ndiaga Doolé a remporté son dernier combat contre Ibou Ndaffa 2 (Kaye Bakh), le 6 janvier 2019.
Bébé Diène absent des galas
Depuis le début de la saison de la lutte sans frappe, Bébé Diène (Soumbédioune) n’a fait aucune apparition dans les galas. Cela pouvait se comprendre tant qu’il avait un combat contre Fourrière. Maintenant qu’il a disputé et remporté ce duel, le 14 mars passé à l’arène nationale, le lutteur est attendu par les amateurs de la lutte traditionnelle lorsque la saison reprendra.
Le spot du combat royal passe sur LutteTv
Alors que la majorité des amateurs et férus de lutte pensent que le combat royal Modou Lô / Ama Baldé risque un report ou une annulation, le site Lutte Tv fait passer la bande annonce de cette confrontation. Modou Lô et Ama Baldé parlent de ce choc. Ce spot est un bon présage pour la tenue de cette affiche tant attendue.
Mathieu exclut le combat Boy Niang 2 /Balla Gaye 2
Le lutteur Mathieu Preira 2 de Guédiawaye n’approuve pas le combat entre Balla Gaye 2 et Boy Niang 2. Il indique que si Balla Gaye 2 s’entête à prendre ce combat, il ira au stade sans les supporters de Guédiawaye. Une prise de position catégorique de ce jeune lutteur, qui a croisé tout récemment Albarka Kaïré.
Fils de Zale Lô accepte sa défaite
Fils de Zale Lô avait déposé un recours pour contester sa défaite face à Thiatou Nguéweul de Yoff. Finalement, la Commission de discipline et règlement chargée de statuer sur les litiges a suivi le verdict de l’arbitre. Fils de Zale Lô de Cheikh Mbaba a perdu ce combat et il l’accepte avec philosophie.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
BOUBACAR SADIO DISTRIBUE LES MAUVAIS POINTS
EXCLUSIF SENEPLUS - J’ai été effaré d’entendre un certain colonel déclarer que « l’état d’urgence est au-dessus des droits de l’homme » - La police adapte son attitude à la crise - On a l'impression que tout le monde manque de cran au palais - ENTRETIEN
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 27/03/2020
Le commissaire divisionnaire à la retraite, Boubacar Sadio, fustige la manière brutale avec laquelle ses jeunes collègues policiers ont agi pendant la première nuit du couvre-feu. Dans la même veine, il cloue au pilori l’indiscipline et l’incivisme qui caractérisent la plupart de nos compatriotes sans manquer de dénoncer le comportement laxiste et irresponsable de certaines de nos autorités. Entretien !
SenePlus : Commissaire vous avez suivi les scènes déplorables de policiers tabassant des citoyens pour non-respect de l’heure du couvre-feu. Que vous inspirent de telles images qui ternissent le corps de notre police ?
Commissaire Sadio :En toute honnêteté et en toute franchise, j’ai été fortement gêné et heurté devant les images déplorables de policiers tabassant des citoyens pour non-respect de l’heure du couvre-feu. C’est scandaleux et ce n’est pas digne de la part de forces de sécurité ayant pour missions essentielles et premières la protection des personnes et des biens. Le comportement de ces éléments est indigne et déshonore le corps d’élite et la prestigieuse institution qu’est la Police nationale constituée dans sa très grande majorité d’hommes et de femmes travailleurs, consciencieux et à cheval sur leur crédo professionnel fondé sur la discipline, la déontologie et l’éthique. Le rôle de la Police dans le contrôle social est très important, à la limite indispensable ; comme stipulé dans le code du 3 brumaire de l’An IV « La Police est instituée pour maintenir l’ordre public, la liberté, la propriété, la sureté individuelle. Son caractère principal est la vigilance. La société considérée en masse est l’objet de sa sollicitude ». C’est dire que les policiers exercent un métier d’une très grande noblesse et d’une grande utilité sociale. Malheureusement, des comportements comme ceux qui sont projetés dans les réseaux sociaux sont de nature à jeter le discrédit sur l’ensemble des personnels de la Police nationale. Il est réconfortant de savoir que la hiérarchie supérieure a pris la ferme décision de sanctionner les responsables de ces exactions ; il ne faudrait surtout pas que ce soit un simple effet d’annonce pour calmer les esprits et étouffer l’indignation générale. S’il faut féliciter les forces de sécurité pour l’excellent travail qu’elles font quotidiennement, de la même manière, il faut dénoncer certains abus ; j’ai été effaré d’entendre un certain colonel déclarer sans sourciller que « l’état d’urgence est au-dessus des droits de l’homme », un vrai nigaud. Pour sa gouverne, je lui apprends qu’il y a des droits humains intangibles.
Certains policiers oublient que nous vivons dans un village planétaire où tout est viral ; ce n’est point un jeu de mots pour faire allusion au virus Covid-19. Tous les faits et gestes sont portés à la connaissance du monde entier en temps réel ; et les policiers doivent avoir conscience qu’ils ont une fonction de représentation de notre gouvernement, de notre Etat, de notre pays et de l’ensemble du peuple sénégalais. En aucun moment ni en aucune circonstance, ils ne doivent ternir l’image du Sénégal. On a l’habitude de dire que « force doit rester à la loi », c’est l’occasion de montrer et de démontrer que ce n’est point un simple slogan et que cela s’adresse et s’applique à tous les citoyens quels que soient leurs statuts.
Quelle attitude doit adopter la police en cette période de crise ?
La police adopte et adapte son attitude par rapport à la nature de la crise ; et vous savez que les crises sont de nature différente et une même crise peut etre protéiforme. Aujourd’hui, il y a une pandémie qui, de sa virulence, son amplitude et la célérité de sa propagation, sème la panique dans le monde entier. Comme beaucoup de pays, le Sénégal est touché avec de nouveaux cas tous les jours. Aussi, le président de la République a-t-il jugé de décréter l’état d’urgence pour y faire face. L’état d’urgence est un régime d’exception qui donne aux autorités administratives d’importantes prérogatives dans la gestion de l’ordre public ; il a été instauré un couvre-feu, de 20h à 06h, dont les forces de sécurité notamment, la police sont chargées de l’application stricte et rigoureuse.
Ce régime d’exception est inconnu de la plupart des Sénégalais, notamment les jeunes qui n’étaient pas encore nés lors du dernier état d’urgence décrété par le président Abdou Diouf en 1988. Dans une telle situation, il faut d’abord, ne serait-ce que pendant les trois premiers jours, adopter une démarche pédagogique, une approche d’adhésion par la sensibilisation, l’information et l’éducation. C’est une nouveauté, et une nouveauté ne s’impose pas par la brutalité. Le rôle fondamental de la police est d’ordre préventif et non répressif. La plupart des policiers envoyés sur le terrain n’a jamais connu ni vécu un état d’urgence. La communication est une forme d’action préalable d’une très grande efficacité que, malheureusement, les forces de l’ordre semblent minimiser. Les personnes qui ont été interpellées ont été présentées comme des récalcitrants, ce qui n’était pas le cas, puisqu’il y avait des personnels médicaux parmi elles. On aurait dû leur faire la morale, les morigéner, réprimander pour ensuite les informer correctement et leur donner un avertissement.
Il n’appartenait pas aux policiers de les corriger avec cette brutalité inouïe qui rappelle la triste époque des « tontons macoutes ». A défaut de les libérer après réprimande, il fallait les conduire aux différents postes de police pour faire une procédure et les déférer devant le procureur de la République. Des sanctions sont prévues en cas de violation de l’état d’urgence : une peine d’emprisonnement de 2 mois à 2 ans et une amende de 20 000 frs à 500 000 frs. Le policier ne doit pas se substituer au juge.
Il faut cependant reconnaitre qu’il y a beaucoup d’indiscipline et d’incivisme chez la plupart de nos compatriotes ; tout ceci a été favorisé et encouragé par le laxisme et le manque de volonté politique de nos différentes autorités qui ont eu à gérer ce pays. L’après coronavirus permettra peut-être aux autorités actuelles d’entamer le grand chantier de la lutte contre l’indiscipline légendaire et l’incivisme notoire des Sénégalais. Il s’agira d’appliquer la loi dans toute sa rigueur, sans interférence ni intercession aucune, en excluant toutes formes de traitements inhumains, cruels et dégradants.
Est-ce que vous pensez qu’un couvre-feu qui assigne les Sénégalais à domicile de 20h à 6h du matin est efficace pour limiter le Covid-19 surtout qu’il y a mouvement des populations pendant le jour ?
L’efficacité d’une mesure réside dans sa capacité certaine à résoudre une équation, à régler un problème, à éliminer un phénomène. Cela ne semble pas etre le cas. On peut néanmoins admettre que l’état d’urgence pourrait, un tant soit peu, contribuer à réduire le développement et la propagation du virus au sein de la communauté. Quelque fois une mesure ne fait que déplacer le problème. On interdit la vente du pain dans les boutiques pour créer des attroupements devant les boulangeries ; on réduit les places dans les véhicules de transports en commun pour créer des affluences aux différents arrêts. Il faut rapidement évaluer les premiers effets pour apporter, si nécessaire, des réajustements d’ordre pratique. Par exemple, pour le transport public urbain, il faut augmenter le nombre de véhicules en circulation et rapprocher les rotations. La mesure la plus efficace et qui a fait ses preuves partout dans le monde, c’est le confinement. Mais pour réussir un confinement sans trop de dommages pour les populations, il faut trois conditions cumulatives : d’abord une volonté et un courage politiques, ensuite des moyens financiers et logistiques conséquents et enfin une très bonne organisation administrative et communautaire.
Un arrêté du ministre de l’Intérieur, interdisant sur toute l’étendue du territoire, pour des raisons liées à la propagation de Covid-19, toutes les manifestations et tous les rassemblements de personnes, a été violé par l’ex-Premier ministre Boun Abdallah Dionne en participant à une séance de prière publique. Le président Sall a violé lui aussi un geste-barrière en donnant publiquement la main à Serigne Modou Kara alors qu’il l’interdit aux Sénégalais pour des raisons préventives. Comment jugez-vous cette irresponsabilité de nos autorités ?
J’ai de tout temps dénoncé l’incapacité, l’incurie et l’impéritie de l’ancien Premier ministre qui souffre d’un véritable déficit de personnalité. C’est le genre de personnes dont, malheureusement, le président de la République aime s’entourer. En se rendant à une séance de prière publique, il a posé un acte inintelligent, inconséquent, irréfléchi et irresponsable. Il a violé sciemment et de manière ostentatoire les mesures d’interdiction que le président et lui avaient prises, foulant au pied leur propre loi. Il a montré et démontré que les tenants du pouvoir ne croient guère ce qu’ils disent ; aussi, faut-il toujours les juger par leurs actes toujours aux antipodes de leurs discours trompeurs, fallacieux et spécieux.
Quant au président de la République, il a fait montre d’une faiblesse extraordinaire en acceptant la main tendue d’un certain marabout, alors qu’il avait demandé aux Sénégalais de bannir une telle pratique qui présentait d’énormes risques. Cela ne fait que confirmer et conforter ce que je n’ai eu de cesse de dire et de seriner dans mes contributions, à savoir que le président Macky Sall a une parole instable et qu’il ne faut le juger que par ses actes. S’il avait une force de caractère, une personnalité trempée et la conscience que tous les Sénégalais le regardaient, il aurait dû refuser cette main tendue et aurait, ainsi, fait preuve d’une exemplarité qui serait très bien appréciée par ses compatriotes. Malheureusement il a manqué de courage. D’après la presse, ce même marabout a refusé de se soumettre à la formalité obligatoire et exigée de tout le monde sans exception, de se laver les mains. Il n’aurait pas du accéder auprès du président de la République qui a été exposé et mis en danger par le manque d’autorité des responsables du protocole ; on a la désagréable impression que tout le monde manque de cran au palais.
Tous ces impairs de nos deux plus hautes autorités décrédibilisent fortement les consignes sur les gestes-barrières qu’elles donnent à leurs compatriotes. Le président de la République et le ministre d’état, secrétaire général donnent, à travers leurs comportements, une piteuse et triste image de leurs fonctions et de leurs responsabilités publiques.
Nous sommes en guerre, disent-ils ; quand on est en guerre, il faut oser, avoir du cran et de l’audace et être doté d’une grande probité morale pour que les troupes soient mises en confiance, vous suivent et exécutent vos ordres sans murmures.
VIDEO
LA BANLIEUE DAKAROISE DANS UN COMA NOCTURNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Guédiawaye, Pikine, Thiaroye... D'habitude longues et bruyantes, les nuits dans les quartiers de Dakar sont caractérisées par un silence lourd depuis l'entrée en vigueur de l'état d'urgence, décrété contre la propagation du covid-19
D'habitude caractérisée par ses longues nuits bruyantes, la banlieue dakaroise est comme figée depuis que Macky Sall a pris la décision de décréter l’état d'urgence pour freiner la propagation du coronavirus. Des Parcelles Assainies à Yeumbeull en passant Guédiawaye, Pikine et Thiaroye, le silence impose sa musique digne d'un film d'horreur.
Maisons et négoces ferment leurs portes dès la nuit tombante. Les populations sont chez eux, en dehors de quelques retardataires essayant de passer difficilement les multiples barrages érigés par la police.
Tour d'horizon de quelques quartiers en compagnie de SenePlus.
CHEIKH SALL EN PREMIÈRE LIGNE POUR LUTTER CONTRE LE COVID-19
Le Directeur du Crous-thies apporte sa contribution aux cinq postes de santé de sa commune « Touba Fall Ngoukhakh, Mékhé Vilage, Méouane, Ndombil, Ngakham »...
Le Directeur du Crous-thies apporte sa contribution aux cinq postes de santé de sa commune « Touba Fall Ngoukhakh, Mékhé Vilage, Méouane, Ndombil, Ngakham »...
C'est un don de 10 tonne riz? 2 tonne de sucre des cartons d'huile omo eau de javel savons du gel hydroalcoolique des thermoflash à température.
Voilà une participation patriotique du Directeur du CROUS-T pour lutter contre le Covid 19 dans la commune de Méouane qui selon le sous préfet est venue à son heure au moment où l'État d'urgence, le confinement est décrété sur toute l'étendue du territoire national.
par Abdoul Mbaye
L’URGENCE DE PRENDRE DES MESURES ANTI-AJUSTEMENT STRUCTUREL
Il est essentiel d’avoir conscience que l’endettement supplémentaire facilité par des dispositions particulières (notamment celles de la BCEAO) ne saurait être le premier remède aux difficultés de trésorerie auxquelles les entreprises se heurteront
Face à la propagation du Covid-19, le Sénégal n’a plus le choix.
Au plan économique, les mesures qui allaient dans le sens de l’ajustement structurel sous le couvert de l’Instrument de Coordination des Politiques Économiques (ICPE) du Fonds Monétaire International (FMI) doivent immédiatement être remises en question. A défaut, la misère des populations s’aggravera dans des proportions dramatiques, laissant craindre le pire en matière de famine et de réactions sociales.
De la priorité au remboursement de la dette extérieure
La priorité au remboursement de la dette extérieure constitue le cœur de l’ICPE. Or la trésorerie de l’État sera grandement affectée par les conséquences de la crise économique qui s’installe. La ponction des impôts sur les grandes entreprises ne pourra être augmentée et faiblira avec leur activité. L’abaissement de la demande des ménages aura un impact négatif sur les perceptions de TVA. Les difficultés des entreprises doivent être compensées par une priorité à donner aux règlements de la dette due par l’État aux entreprises nationales afin d’éviter une cascade de faillites.
Les besoins pour contrer l’insécurité alimentaire dans les campagnes et les villes secondaires vont exploser avec l’entrée dans la période de soudure et la plus que probable réduction des transferts émis par nos compatriotes de la diaspora. Cette dernière sera en effet frappée par le recul économique dans les pays où ils résident.
Toutes ces raisons font que le remboursement de la dette extérieure doit être l’objet de renégociations. Les démarches engagées par le FMI et la Banque Mondiale pourraient conduire à un moratoire sur les remboursements dus aux créanciers bilatéraux. La dette privée doit également pouvoir être réexaminée avec le concours de la BCEAO comme garant possible dans le cadre d’une démarche d’inversion de priorités faisant d’abord passer le règlement de la dette intérieure avant celui de la dette extérieure.
Du renforcement de la pression fiscale.
L’engagement à l’égard du FMI consistant à porter le taux de pression fiscale de 16% à 20% en trois années était irréaliste et dangereux pour l’économie sénégalaise qui aurait été mise en situation déflationniste.
Cet objectif doit être abandonné car les entreprises et les ménages vont souffrir à très court terme des conséquences de la baisse de l’activité économique.
Les perceptions d’impôts sur les entreprises autres que les 20 ou 25 les plus contributrices à la collecte de l’impôt sur les sociétés doivent être reportées. Il ne s’agit pas de le faire systématiquement mais d’ouvrir cette fenêtre à celles qui en exprimeraient le besoin. Il est essentiel d’avoir bien conscience que l’endettement supplémentaire facilité par des dispositions particulières (notamment celles prises par la BCEAO) ne saurait être le premier remède aux difficultés de trésorerie auxquelles les entreprises se heurteront. L’endettement a en effet le défaut de provoquer un accroissement des charges financières alors que le contexte est également celui d’une baisse du chiffre d’affaires des emprunteurs.
Les mesures qui étaient annoncées comme devant participer à l’extension de l’assiette fiscale doivent continuer à être étudiées mais leur mise en œuvre reportée.
De la hausse des prix du carburant et de l’électricité
Ces mesures doivent être remises en cause dans les meilleurs délais. Le réajustement à la baisse des prix du carburant et de l’électricité sont rendus possibles avec celle du cours mondial du pétrole.
La baisse des prix du carburant fera entrer un peu plus de revenus au sein des ménages.
Elle permettra aux transporteurs de personnes en particulier (chauffeurs de taxis et de cars rapides) de retrouver une partie de leurs marges compromises par la réduction réglementaire du nombre de personnes à transporter en taxi ou en bus.
La baisse du prix de l’électricité contribuera aussi à donner une petite « bouffée d’oxygène » aux ménages par la baisse de leurs dépenses dans un contexte de baisse de leurs revenus.
Des entretiens avec le FMI devraient donc conduire cette institution à prendre en compte la situation mondiale actuelle et celle spécifique de notre pays, et à libérer le Sénégal d’engagements qui sont pour l’heure impossibles à respecter sauf à mettre en danger l’équilibre de notre Nation.
Dans l’espoir que ces quelques propositions et éclairages en complément à ceux que je vous ai déjà adressés dans les mêmes formes vous seront d’utilité, je vous prie d’agréer, monsieur le président, l’expression de notre considération citoyenne.
Que Dieu (swt) sauve le Sénégal et l’humanité.
LA ’’BRAVADE’’ DANGEREUSE DES MOTOS-TAXIS DE THIÈS
Malgré les huit cas confirmés de coronavirus dans la ville, certains conducteurs de Jakarta, entre méconnaissance et inconscience, s’arrangent encore pour transporter des passagers, au risque de voir leurs engins confisqués ou, pire, contracter le virus
Trois jours après l’entrée en vigueur de l’interdiction du transport de passagers à bord des deux-roues, des conducteurs de mototaxi de Thiès (ouest) s’obstinent toujours à le faire en jouant à cache-cache avec les forces de l’ordre tout en faisant fi des risques de contamination au coronavirus dans une ville comptant des cas positifs de Covid-19.
Même pas peur ! A croire que la psychose quasi-générale née de l’apparition du coronavirus dans la capitale du Rail, l’état d’urgence, encore moins le couvre-feu ne les effraient pas.
Malgré les huit cas confirmés de coronavirus dans la ville de Thiès, sur les 21 malades de la région, certains conducteurs de mototaxi, entre méconnaissance et inconscience, s’arrangent encore pour transporter des passagers, au risque de voir leurs engins confisqués ou, pire, contracter et transmettre le virus.
Au lendemain de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu, décrété par le président de la République, pour arrêter la propagation du Covid-19 au Sénégal, les ministres de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, et des Transports terrestres, Oumar Youm avaient pris des mesures de ‘’ régulation des infrastructures et des services de transport public et privé’’.
Parmi ces mesures, figure la limitation à une place du nombre de passagers autorisés à bord des engins à deux roues. Cela signifie l’arrêt du transport des mototaxis Djakarta, un secteur en plein essor ces dernières années à Thiès et dans une bonne partie des régions au Sénégal.
Mais dans la capitale du Rail, des conducteurs de mototaxi également surnommés ‘’djakartamen’’ s’agrippant à leur gagne-pain, ne l’entendent pas de cette oreille. Résultat : une cinquantaine d’engins leur appartenant ont été saisis et immobilisés devant la façade de la police centrale de la ville.
Quelques rares conducteurs trouvés au rond-point Sahm, un des nombreux arrêts dédiés à ce type de transport, se montrent d’ailleurs méfiants vis-à-vis des journalistes, préférant garder l’anonymat.
‘’Pourquoi devrait-on nous interdire de travailler ? Nous sommes des pères de familles et nous n’avons que ça pour subvenir à nos besoins’’, soutient Mamadou, un conducteur qui dit emprunter des raccourcis, tout en évitant les grandes artères pour échapper aux contrôles de la police.
Agé seulement de 19 ans, un autre conducteur dans l’attente d’un client avec son collègue, à l’arrêt Mbour 3, dit être au fait de la situation : ‘’J’ai un masque pour me protéger et un gel antiseptique. Je ne peux pas arrêter de travailler‘’, fait-il savoir. Contrairement à bon nombre de ses collègues ignorant la notion de couvre-feu, il rentre chez lui dès 17h pour s’informer sur Internet.
Pape un autre Jakartamen confirme cette méconnaissance. Il dit avoir compris ce qu’est un couvre-feu, quand il a appris que des gens qui ‘’traînaient’’ dans la rue, au-delà de 20 heures avaient été passés à tabac par des policiers.
Ce jeune thiessois dit être obligé de continuer à faire du transport pour honorer ses engagements. Il est membre d’une tontine pour acheter un terrain, payer les frais d’établissement d’un permis de conduire et d’une formation en électromécanique.
’’Je dépends entièrement des clients que je transporte avec mon scooter‘’, fait-il valoir non sans admettre les risques et périls de l’activité par ses temps qui courent.
‘’On nous a dit qu’un jakartaman aurait transporté un cas positif à l’hôpital Barthimee. Donc, il y a des risques que ce conducteur soit contaminé et qu’il soit parmi nous’’, s’empresse-t-il d’ajouter.
Pour se prémunir, toutefois, il utilise du gel chaque fois qu’il dépose un passager, et se garde de serrer la main aux gens.
’’’On sait tous qu’il y a une maladie qui se propage. D’ailleurs, c’est pour cela les mototaxis se sont raréfiés dans la ville, mais comment voulez-vous que ceux qui vivent de cette activité restent chez eux ? Qui va nourri leurs familles’’, se demande Pape.
Il n’arrive d’ailleurs pas à comprendre qu’on interdise aux conducteurs de mototaxi de travailler pendant qu’on laisse les commerçants vaquer à leurs occupations dans les marchés.
’’Tant qu’il y a des clients je continuerai à rouler avec mon masque et mes gants pour me protéger car je suis soutien de famille ‘’, martèle-t-il.
Certains responsables de groupements de propriétaires et conducteurs de mototaxi déclarent avoir noté des récalcitrants lors de séances de sensibilisation à l’intention de leurs membres.
Lors de ces réunions, Vieux Samb a expliqué à des ‘’jakartamen’’ que ‘’ces mesures s’appliquent à tout le secteur des transports et qu’il y va de (leur) santé et de (leurs) vies’’. ‘’Nous n’avons pas les moyens de les retenir’’, regrette-t-il.
Cet autre responsable approuve ‘’à 100%’’ toutes les mesures édictées pour contenir l’expansion de cette ‘’maladie sérieuse’’, et insiste sur l’importance de poursuivre la sensibilisation.
Thierno Gaye, syndicaliste et conducteur de mototaxi, affirme avoir cessé toute activité dès que la mesure est tombée. ‘’C’est difficile, mais je n’ai pas de choix que de rester chez moi, au lieu de me mettre en danger et mettre en danger ma famille’’, se résigne-t-il.
’’Douze jours, ce n’est pas long. J’invite tous mes collègues à respecter les mesures, c’est pour notre bien’’, lance-t-il.
Etant convaincu que des ‘’jakartaman’’ ‘’n’entendront pas raison, car vivant de cette activité, Gaye suggère aux autorités de ‘’beaucoup miser sur la sensibilisation de proximité’’.
Pour lui, de nombreux sénégalais n’ont pas encore réalisé l’ampleur du danger que représente cette pandémie.
EN AFRIQUE, "VIP" ET PASSE-DROITS CONTRE L'ÉPIDÉMIE
En Côte d'Ivoire et au Cameroun, des dizaines de responsables politiques, des stars ont contourné les mesures de confinement liées au coronavirus. Au risque d'exacerber les reproches contre une élite déconnectée du sort de la population
Dans certains pays africains, les «VIP» ne se sentent pas forcément concernés par l’épidémie de coronavirus. Mais en usant de leurs passe-droits ou de la corruption pour ne pas se soumettre aux contrôles en vigueur, ils révèlent des injustices sociales bien ancrées dans la réalité de leurs pays respectifs. Cette irresponsabilité et cette forme d’inconscience pourraient les atteindre en boomerang.
Ainsi, les incidents vécus en Côte-d’Ivoire et au Cameroun, le 17 mars, le jour où Emmanuel Macron décrète le confinement de la population française, vont permettre de pointer des élites déconnectées qui, en faisant jouer leurs privilèges, mettent en réalité leurs proches en danger.
Plus soucieuses de fuir le confinement imposé en France que conscientes des dangers de la pandémie, ces classes privilégiées n’ont pas songé un instant qu’en se précipitant dans leur pays natal, elles risquaient de s’y retrouver contaminées et enfermées. Alors même que les systèmes de santé nationaux, victimes du pillage des ressources locales, ne seront pas capables de les soigner.
Comme le soulignait ironiquement un tweet diffusé la semaine dernière, le coronavirus va permettre «aux dictateurs africains et à leurs entourages de mesurer la fragilité de leurs hôpitaux, alors qu’ils ne peuvent plus désormais partir se faire soigner à l’étranger».
Quarantaine ivoirienne de vingt-quatre heures
En Côte-d’Ivoire, passe-droits et mea culpa tardif : c’est une quarantaine qui n’aura pas duré vingt-quatre heures. Un ratage qui, une semaine plus tard, continue d’alimenter les conversations dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Un fiasco qui a fait réagir jusqu’au président ivoirien Alassane Ouattara dans un discours prononcé lundi. «Oui, le manque de discipline nous met en danger et met en danger les autres.[…] Je n’accepterai pas que cela se produise à nouveau», a-t-il promis, revenant ainsi sur la tentative de confinement de passagers en provenance de Paris, mardi 17 mars.
La France était alors déjà fortement touchée par le coronavirus avec 6 633 cas avérés et 148 morts. La Côte-d’Ivoire ne comptait que six cas, aucun décès. L’objectif du gouvernement ivoirien : ne surtout pas multiplier le nombre des cas importés.
Pourtant informées de cette mesure sanitaire décrétée la veille de leur départ, des dizaines de personnes se sont soustraites à cette mise en quarantaine, refusant d’être conduits en bus vers l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) réaménagé pour l’occasion.
«Tout casser»
Quand l’information commence à circuler, notamment grâce à des vidéos filmées à l’aéroport et à l’intérieur de l’INJS, c’est le tollé immédiat. Des confinés s’indignent des passe-droits accordés et des conditions de prises en charge sur le site de confinement. Les esprits s’échauffent, certains très en colère promettent de «tout casser» et tentent de forcer le portail, gardés par des policiers (eux-mêmes dépourvus de masques). Comment exiger de la discipline de la part de toute la population quand cette dernière assiste, incrédule, à l’insoumission et l’irresponsabilité de quelques-uns ?
Le gouvernement est sommé de s’expliquer. «Avez-vous vraiment autorisé des familles de personnalités à violer les consignes que vous-même avez établies pour notre sécurité ?» demande sur Twitter un internaute au Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly (placé depuis en confinement après avoir été en contact avec une personne testée positive). «Certainement pas !» répond-il, rappelant que des «consignes strictes» avaient été données par le gouvernement. Face à la polémique, certains «évadés de l’INJS», comme ils sont parfois surnommés sur les réseaux sociaux, présentent des excuses publiques. «Je suis sincèrement désolé pour ce qui arrive. J’ai un réel sentiment de culpabilité de m’être désolidarisé en mettant ma famille en quarantaine hors de l’INJS», écrit A’Salfo, le leader du groupe Magic System, dont la fille était dans l’avion.
Quelques jours plus tard, un des cadres du parti au pouvoir, Adama Bictogo, exprime à sa tour des «regrets», des membres de sa famille ne s’étant pas soumis au confinement groupé. Des excuses qui ne gomment pas l’inquiétude des Ivoiriens.
Muscler
«Trois ministres sont venus à l’INJS le lendemain de la mise en quarantaine. Face à cette situation intenable, ils nous ont dit que nous pouvions rentrer chez nous, raconte une des confinées. Nous avons été lâchés dans la nature, sans suivi médical. J’ai pris l’initiative d’appeler mon médecin pour savoir ce que je devais faire en cas de symptômes et j’ai renvoyé chez elles toutes les personnes qui vivaient avec moi, par précaution. J’aurais préféré être confinée dans de bonnes conditions et ne pas faire prendre de risque à ma famille.»
Cette Ivoirienne, mère de trois enfants, ne décolère pas contre les conditions de prises en charge : «Nous n’avions pas de savon pour nous laver les mains, pas de gel hydroalcoolique, aucun médecin n’est venu nous voir.» A-t-elle été étonnée de l’attitude des personnalités qui ont refusé de se soumettre au confinement ? «Ah ça, non, c’est plutôt l’inverse qui m’aurait étonné. C’est comme ça en Côte-d’Ivoire.»
Depuis, le gouvernement a musclé ses mesures pour lutter contre la propagation du virus. Alassane Ouattara a décrété, lundi, l’état d’urgence et instauré un couvre-feu entre 21 heures et 5 heures du matin. Les frontières ont été fermées aux personnes. Les bars, restaurants et maquis ont baissé le rideau. Les déplacements entre Abidjan et l’intérieur du pays sont interdits et les transports régulés. Une vaste campagne de communication a été mise en place pour rappeler les gestes barrières. Malheureusement, le pays a enregistré mardi 48 nouveaux cas. Jeudi, le pays comptait 80 personnes infectées par le Covid-19.
Fantasmes au Cameroun
Au Cameroun, l’exemple ne vient décidément pas d’en haut : «J’arrêterais ma voiture quand le président de l’assemblée respectera lui aussi les consignes !» se justifie dans un rire Milaire, qui manœuvre son taxi et ses six clients dans l’embouteillage permanent du quartier de Deido, à Douala, capitale économique du Cameroun.
Depuis le week-end dernier, la rumeur court la ville et les réseaux sociaux : alors que le pays enregistre son soixante-sixième cas confirmé ce mardi, le président de l’Assemblée nationale, Cavayé Yeguié Djibril, 80 ans, aurait été testé positif au Covid-19. Or, rentré à Yaoundé le 17 mars depuis la France, où il était hospitalisé, il a refusé d’être testé ou de se placer en quarantaine après son arrivée. Son absence au Parlement, le vendredi suivant, alimente tous les fantasmes, dans un pays où les rumeurs sont tenaces et contagieuses.
La gestion de ce dernier vol Air France entre les deux pays est un parfait exemple de la culture du passe-droit qui vient compliquer la lutte contre le coronavirus au Cameroun : isolement tardif et lacunaire, visite des familles et même exfiltration des VIP depuis les hôtels réquisitionnés pour confiner les passagers. «Aucune consigne n’a été respectée. Les policiers étaient trop occupés à racketter ceux qui voulaient s’échapper», se désole Marie-Louise (1), qui tient une cafétéria à l’aéroport de Douala.
«Culture du sauve-qui-peut»
Résultat : treize cas positifs alors que de nombreux voyageurs errent désormais aux quatre coins du pays. «J’ai pu sortir de l’aéroport en échange de 50 euros», avoue Hélène (1), une trentenaire française venue rejoindre son père pour échapper au confinement dans l’hexagone. «Contre un billet, les policiers laissaient les familles venir embrasser leurs proches et récupérer des colis», raconte-t-elle depuis son hôtel de Kribi, sur la côte.
A l’hôpital du quartier de Bonassama, à Douala, aucun respirateur n’est disponible et l’essentiel du personnel se presse sans masque dans les couloirs. Salomon, médecin urgentiste tout juste diplômé, s’inquiète de l’image renvoyée par les dirigeants du pays : «Les Camerounais n’ont aucun sens civique, c’est la culture du sauve-qui-peut. Si les membres du gouvernement et leurs familles ne respectent pas les consignes du ministre de la Santé, jamais mes patients n’accepteront de devoir s’isoler», peste-t-il.
Dans son viseur, les épouses du Premier ministre et du ministre de l’Economie. Ou encore Franck Biya, le fils aîné du président Paul Biya. Tous sont rentrés de France la semaine dernière, sans se soumettre aux mesures prises par le ministère de la Santé. Pourquoi rentrer au pays dans ces conditions ? Stratégie étrange pour une caste pourtant abonnée aux systèmes de santé européens mais qui a préféré fuir le confinement malgré les risques de propagation et les lacunes des hôpitaux locaux.
Mort de Manu Dibango
Désabusés par la nonchalance affichée des élites, les habitants de Douala, l’un des trois foyers épidémiques du pays avec Yaoundé et Bafoussam, prennent progressivement conscience de la crise. L’annonce mardi de la mort de Manu Dibango (icône musicale et «papy groove» de tout un pays) des suites du Covid-19, a balayé les croyances autour de la soi-disant immunité des Africains au virus.
Mais les Camerounais, dont près d’un tiers vit avec moins de 1 dollar par jour, n’ont pas les moyens d’assumer un confinement de longue durée. Le prix des masques chirurgicaux a quintuplé en une semaine et celui des denrées flambe sur les marchés de la ville. Devant une agence bancaire, un vigile qui distribue du gel aux clients s’inquiète : «Avec ma femme et nos six enfants, je peux tenir une semaine, pas plus. Après, l’un de nous devra sortir pour travailler, quoi qu’il arrive.» Et sans passe-droit.
(1) Les prénoms ont été modifiés.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
CORONAVIRUS : ET SI LE REMÈDE FAISAIT PLUS DE RAVAGES QUE LE MAL ?
Les dégâts causés par l’Etat avec ses désastreuses mesures censées éviter la propagation du coronavirus, coûteront beaucoup plus cher que le traitement placebo que le président de la République prétend appliquer à notre tissu économique
L’homme politique et censeur romain Caton l’Ancien, qui vécut vers 1 siècle avant Jésus, avait une obsession : la destruction de la cité rivale de Carthage, située dans l’actuelle Tunisie. Il ponctuait chacun de ses discours, notamment devant le Sénat, par cette phrase : « Carthago délenda est » (Carthage doit être détruite !).
Cette destruction, c’était une obsession pour lui. Eh bien, que l’on me permette moi aussi d’avoir une obsession : la levée de l’Etat d’urgence et du couvre-feu instaurés par le président de la République pour combattre le coronavirus dans notre pays. Qu’on me permette, en ces temps de si émouvantes effusions avec l’opposition, de jouer les rabat-joie au risque d’être traité de traitre à la patrie !
La semaine dernière déjà, j’écrivais qu’il fallait certes être vigilant mais qu’il n’y avait surtout pas matière à paniquer s’agissant d’une maladie qui pourrait potentiellement tuer moins que le paludisme en une année dans notre pays. Une maladie, surtout, ressemblant comme deux gouttes d’eau à notre bon vieux palu auquel non seulement nos organismes sont habitués mais encore que nos médecins, en tout cas nos spécialistes, peuvent soigner les doigts dans le nez et les yeux fermés. Une maladie, le Covid-19, qui fait certes des ravages dans le monde, en particulier en Chine, en Italie, en Espagne et en France, pays où elle a déjà tué, c’est vrai, quelque 17.000 personnes mais bien moins qu’en a emportés, par exemple, la canicule de 2003 en Europe qui avait fait environ 70.000 morts en quelques semaines. On en est très loin…
Aujourd’hui, à la lumière des déclarations du Pr Didier Raoult, éminent spécialiste marseillais (né à Dakar !) des maladies infectieuses, mais aussi du Pr Moussa Seydi du CHU de Fann, lui aussi une autorité en matière de maladies infectieuses et tropicales, sans compter le virologue israélien Pr Jihad Bishara, directeur de l’unité des maladies infectieuses à l’hôpital Beilinson de Petah Tikva, on se rend compte que ce coronavirus avec lequel on veut faire paniquer le monde entier est sans doute redoutable mais enfin parfaitement guérissable avec la Chloroquine. Seule ou associée à un ou deux autres médicaments.
A preuve, d’ailleurs, aucun des plus de 100 cas qui se sont déclarés dans notre pays n’a encore tué quelqu’un. Autrement dit, le taux de mortalité du coronavirus au Sénégal, jusqu’à ce jour et touchons du bois, est de 0 % ! Pourvu qu’il en soit toujours ainsi…
En revanche, s’il fait tant de ravages ailleurs dans le monde, ce n’est certainement pas parce que les professeurs et les médecins qui y exercent sont des nullards ou ne disposent pas d’équipements appropriés. C’est tout simplement parce que, nous semble-t-il, certaines populations sont particulièrement vulnérables aux maladies tropicales. Auxquelles, nous, nous sommes habitués.
Les populations face à un billard russe : Choisir entre la mort « sanitaire » et la mort économique et sociale !
Pour une pandémie à priori moins redoutable qu’Ebola et le paludisme, on ne comprend pas que nos autorités aient pris des mesures à ce point draconiennes - je n’ose pas dire ubuesques ! - qu’elles risquent de casser la machine économique déjà hoquetante de notre pays. Et, surtout, de briser le lien social si solide qui cimente ses différentes communautés.
La décision de pratiquement confiner les populations chez elles, de réduire les horaires de travail des fonctionnaires (qui n’étaient déjà pas des stakhanovistes !), de fermer certains marchés, les lieux de culte, les hôtels, les restaurants, d’interdire la vente du pain dans les boutiques (plus de 20 ans après, on vient seulement de se rendre compte que les baguettes y étaient manipulées dans des conditions manquant absolument d’hygiène !) au profit des boulangeries du coup prises d’assaut et donc favorisant les rassemblements que l’on prétend empêcher…
Toutes ces mesures, sans compter l’instauration de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu, auront des conséquences économiques désastreuses — que l’on commence déjà à percevoir — sur une population de crève-la-faim qui vivaient, ou plutôt survivaient, au jour le jour grâce à la débrouille quotidienne. Quant aux milliers de TPE (très petites entreprises) et de PME, qui étaient déjà à l’article de la mort du fait en grande partie des créances de l’Etat, ces mesures vont tout simplement les achever. Je ne m’étendrai pas outre mesure sur les conséquences catastrophiques de ces mesures censées lutter contre le Covid-19 et qui, si elles permettent peut-être d’éviter des morts « sanitaires » et encore, vont à coup sûr provoquer d’innombrable morts économiques et sociales !
On nous parle de 1000 milliards de francs pour soutenir l’activité économique ainsi que de 69 autres milliards de francs en vivres à distribuer, encore faudrait-il que l’Etat, qui a déjà recouru au marché financier régional à trois reprises depuis le début de l’année pour trouver une somme misérable de 135 milliards de francs afin de boucler ses fins du mois, puisse disposer de cet argent ! Et s’il commençait par solder son abyssale dette intérieure vis-à-vis du secteur privé national, ç’aurait encore été mieux que de donner des cadeaux financiers qu’il n’a pas !
Dans tous les cas, 1000 milliards ou pas, 69 milliards ou pas, les dégâts causés par l’Etat avec ces désastreuses mesures censées éviter la propagation du coronavirus, coûteront beaucoup plus cher que le traitement placebo que le président de la République prétend appliquer à notre tissu économique. Il est seulement dommage que l’opposition ait cru devoir donner un blanc-seing au président dans cette lutte au lieu de le mettre en garde contre ses énormes dommages collatéraux.
Pour terminer, qu’on me permette de citer une fois de plus en exemple le président américain Donald Trump pour qui j’ai décidément beaucoup d’admiration ! Le président de la seule superpuissance mondiale a en effet refusé de mettre en place le confinement pour les États-Unis, arguant qu’une telle mesure pourrait “détruire” le pays économiquement et provoquer une “grave récession”. Laquelle pourrait faire plus de victimes que le coronavirus. Autrement dit, le remède ferait plus de dégâts que le mal lui-même. Apparemment, le président Macky Sall pense exactement le contraire hélas !
RÉOUVERTURE DE MÉDIS, UNE NÉCESSITÉ PUBLIQUE
La seule unité fabriquant de la chloroquine au Sénégal est fermée pour difficultés financières
La réouverture de Médis, seule industrie pharmaceutique fabriquant de la chloroquine, entre autres médicaments du genre, devient une nécessité publique. Le Témoin alerte encore…
Dans notre édition du 17 janvier 2020, nous révélions en exclusivité la décision des autorités de Médis Sénégal de fermer leur entreprise. Nous attirions l’attention des autorités sur les menaces que cette fermeture faisait peser sur la santé des populations dans la mesure où Médis Sénégal fabrique et commercialise des médicaments dans plusieurs domaines thérapeutiques : cardiologie, diabète, neuropsychiatrie, oncologie, douleur, allergies, gastrologie etc. Parmi ces médicaments, « Parégorique » soigne les diarrhées et dysenteries, « Doliprane Sirop », un antalgique pour les bébés, Paluject et Quinine soignent le paludisme… Le Témoin ne savait pas si bien dire surtout avec l’autorisation des pays comme la France d’utiliser de l’hydroxychloroquine dans les hôpitaux pour soigner des patients atteints du Covid-19 !
Où trouver la chloroquine avec la fermeture de Médis… ?
Le Sénégal risque d’avoir un problème d’approvisionnement en chloroquine avec la fermeture de cette usine dont les principaux actionnaires sont des Tunisiens. Hélas, Médis Sénégal a fermé ses portes depuis le 15 janvier 2020 en prétextant de difficultés financières. Ce, encore une fois, alors que certains médicaments de la firme sont actuellement utilisés dans le traitement symptomatique du COVID-19, cette terrible pandémie qui fait trembler le monde entier. En plus des milliers de morts, le coronavirus a provoqué, entre autres effets désastreux, la fermeture de presque toutes les frontières. Ce qui va causer des retards inévitables ou, pire, des ruptures dans toutes les importations de produits y compris les médicaments d’où l’importance pour chaque pays d’avoir une souveraineté industrielle pour les médicaments ainsi que les produits alimentaires de première nécessité.
Et si l’État usait de son pouvoir de réquisition ?
Lors d’une cérémonie tenue le 5 avril 2017 dans ses locaux et présidée par le ministre de la Santé de l’époque, Pr Awa Marie Coll Seck, le directeur exécutif de Médis, le sieur Lasaad Boujbel, avait expliqué le choix de Dakar par le «potentiel important » de la société, mais aussi et surtout par la qualité du capital humain de notre pays. Il s’était engagé à faire de ce site de production un fleuron de l’industrie pharmaceutique au Sénégal. Deux ans plus tard, ce rêve s’est brisé. La firme industrielle tunisienne a décidé de fermer ses portes. Lors d’une rencontre tenue le 20 mars dernier, le directeur de la Pharmacie et du Médicament (DPM) avait fait savoir aux représentants du personnel que « si une conciliation à l’amiable n’est pas vite trouvée entre la direction de Médis et son personnel, l’Etat du Sénégal pourrait utiliser son pouvoir de réquisition afin d’éviter une rupture de ces médicaments de traitement du COVID-19. En ces temps où, à travers le monde, la chloroquine est devenue de l’or, l’Etat manquera-t-il l’occasion de remettre en activité la seule unité industrielle fabriquant ce remède dans notre pays ?
Pape NDIAYE
CHASSEE DES OFFICINES PAR LA GRANDE PORTE, LA FAMILLE «QUININE» REVIENT PAR LA FENETRE !
En 1947, la chloroquine a été homologuée et commercialisée comme principale molécule de base dans le traitement et la prévention contre le paludisme.
En 1947, la chloroquine a été homologuée et commercialisée comme principale molécule de base dans le traitement et la prévention contre le paludisme. Et durant 70 ans, elle a fait ses preuves comme médicament antipaludique de référence en Afrique et dans le monde. Chassée des officines pharmaceutiques par la grande porte (2003), la famille « Quinine » revient par la fenêtre ! Un retour triomphal pour voler au secours de l’humanité malmenée par une calamité pandémique nommée : Coronavirus. « Le Témoin » quotidien a enquêté…
Dans les années 70-80, la plupart d’entre les journalistes du « Témoin » étaient encore des écoliers. D’aucuns, d’ailleurs, n’étaient pas encore nés. Ceux qui étaient à l’école se souviennent que chaque semaine, le maitre leur faisait absorber de la nivaquine. Deux comprimés par élève, les uns après les autres. Une prophylaxie en milieu scolaire entrant dans le cadre des campagnes de prévention contre le paludisme initiées par le ministère de la Santé. A cet effet, la « Nivaquine » était connue de tous pour son goût amer et pratiquement insupportable. Les malades, eux, recevaient des médicaments antipaludiques à base de chloroquine puisqu’ils appartiennent tous à la famille « quinine » : Nivaquine, Flavoquine, Primaquine, Méfloquine etc. Des noms commerciaux qui renvoyaient tous à la quinine. Hélas ! En 2003, cette grande famille des « Quinine » a été chassée par la grande porte comme un malpropre voire un « malsoignant » par la bande des « Atc » à savoir les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine considérées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) comme étant plus efficaces pour traiter le paludisme. Exit, oust la nivaquine ! Selon Dr Cheikh Mbacké Thiam, étudiant en pharmacie, les « Atc » sont les antipaludiques efficaces dont disposent aujourd’hui les officines pharmaceutiques. « Mieux, les Atc regroupent trois ou quatre molécules pour rendre le traitement beaucoup plus efficace. Ce, contrairement à la chloroquine retirée du circuit après l’apparition de résistances du parasite à l’origine du paludisme » explique notre interlocuteur. « Aujourd’hui, la plupart des antipaludiques (Atc) à base d’Artémisinine ont pour noms : Artequin, Coarinate, Coartem, Co-Arinate et autres. Donc, les antipaludiques à base de chloroquine n’existent plus dans les pharmacies » précise notre pharmacien en année de doctorat.
20 ans après, la chloroquine prend sa revanche !
Vingt ans après ce congédiement sans gloire, les médicaments membres de la famille « Quinine » à base de chloroquine reviennent par la fenêtre. Un retour jugé triomphal pour voler au secours de l’humanité ravagée par une terrible pandémie nommée : coronavirus ! « Remède miracle » ou « mirage » ? Toujours est-il près de 20 ans après son retrait du marché, la chloroquine prend sa revanche sur les Atc. Son retrait avait été officialisé en 2003 au cours d’une réunion organisée par le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) sous l’égide de l’Oms. A cette occasion, la quinine avait été enterrée sans fleurs ni couronnes. Après quoi, raconte Dr Assane Ka, pharmacien, chaque médecin chef de district avait la charge d’effectuer une réunion de coordination avec l’ensemble des infirmiers chefs de poste (Icp) pour une présentation de la nouvelle thérapie. Les rares stocks de chloroquine d’alors s’épuisant, les pharmacies régionales, suivies par les districts sanitaires et les postes de santé ont progressivement commencé à utiliser les Atc. A l’époque, certains avaient déploré l’absence d’une campagne d’information à l’intention des patients. « Il a seulement été demandé de retirer les dépliants et affiches sur la chloroquine dans les hôpitaux et centres de santé » déplore notre pharmacien. Plus tard, après le retrait de la chloroquine, des séminaires de formation ont été organisés à Dakar pour les responsables d’Ong, les journalistes, les délégués médicaux et autres acteurs de la santé pour une campagne d’information sur les Act. « Aujourd’hui, Dame chloroquine renaît en pèlerin ! » ironise Dr Assane Ka.
La guerre des industries pharmaceutiques…
Molécule de base avec laquelle sont conçus des traitements préventifs et curatifs contre le paludisme, telles que la Nivaquine, la Flavoquine etc., la chloroquine est entrain de faire ses preuves dans le traitement contre le coronavirus. Testée en Chine, et partiellement en France et aux Etats-Unis, la chloroquine, une substance antipaludique, est prudemment administrée en Suisse et autres pays comme l’unique traitement contre cette pandémie. Selon certains spécialistes des maladies infectieuses, l’effet clinique est plutôt encourageant puisque la sévérité de la maladie a diminué sur l’échantillon de plusieurs malades atteints du coronavirus. D’où les applaudissements d’espoir déclenchés dans le monde pour soutenir la position de l’infectiologue Pr Didier Raoult, l’un des promoteurs de ce traitement en France. Malheureusement, des observateurs, parmi lesquels de nombreux scientifiques, dénoncent des méthodes peu rigoureuses et jugent les annonces de M. Raoult prématurées, voire trompeuses. Comme quoi, le Pr Raoult, né au Sénégal, serait entrain de faire la promotion du laboratoire pharmaceutique Sanofi, le principal fabriquant de cette molécule dite chloroquine. Un médécin-colonel de l’Armée s’en explique : « Bien que la chloroquine ait déjà fait ses preuves avec des avantages et des inconvénients mais, avec la position controversée du Pr Raoult, la société « Sanofi » presque en faillite, est entrain de renaitre. Vous voyez, au-delà des enjeux thérapeutiques, il y a d’énormes enjeux financiers. Dommage que cette guerre pandémique provoque une autre bataille souterraine, celle des industries pharmaceutiques pour le contrôle du marché mondial du coronavirus. Car, des multinationales de l'industrie pharmaceutique profitent du désarroi sanitaire de l'humanité pour atteindre des objectifs commerciaux » déplore notre médecin-officier préférant garder l’anonymat pour ne pas frustrer des délégués médicaux. « Attention ! Ce n'est ni l'instrumentation, ni la discipline qui font la science mais bien la démarche intellectuelle qui se base sur des faits. La Science se fait avec les faits comme on construit une maison avec des pierres mais une accumulation des faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Cela nous amène au sacro-saint principe de la médecine basée sur le niveau de preuves ou évidences base de médecine des anglosaxons. On a dépassé l'ère de la médecine où les opinions des grands maîtres étaient la base de nos décisions médicales. Maintenant, ce sont les faits, établis sur la base d'une rigoureuse et appropriée méthodologie qui doivent déterminer les décisions thérapeutiques. C'est dans ce contexte qu'il faut placer tous les délires qu'on attend sur la supposée efficacité de la chloroquine ou de ses dérivés sur le Covid19. Souhaitons que l'Oms ne va pas tarder, par une méthodologie appropriée, à aboutir à des conclusions valides à partir desquelles la religion devrait être définitivement faite » philosophe-il, histoire de faire des réserves sur la sortie du Pr Moussa Seydi en phase avec Pr Didier Raoult sur l’efficacité de la chloroquine contre le Covid19.
Dr Mbacké, un pro-chloroquine !
Une opinion prise à contrepied par Dr Mame Anta Sally Mbacké selon qui le retour de la chloroquine perturbe les mandarins et les industries pharmaceutiques dans leurs certitudes dépassées. « D’abord, il faut rappeler que la chloroquine amino-4 quinoléine a été découverte il y a 70 ans comme antipaludéen préventif et curatif. Les soins de santé primaires en ont beaucoup bénéficié jusqu'en 2003 avant le retrait du médicament des officines. Ce, après la reconnaissance d’Artémisine utilisée depuis par les Chinois pour révolutionner le traitement du paludisme. A mon avis, la chloroquine reste le médicament de choix qui peut être très efficace si elle est associée à l'Azithromycine. Par conséquent, rien ne doit empêcher le Sénégal d’essayer la chloroquine sur les malades atteints du Covid 19. Car l’heure n’est pas à la recherche, mais au traitement rapide ! » soutient Dr Mbacké, ancien médecin-chef du district sanitaire de Rufisque, totalement en phase avec le Pr Moussa Seydi de l’hôpital de Fann. Toujours est-il qu’en guise d’anecdotes, certains pharmaciens se souviennent d’un séminaire où le défunt Pr. Salif Badiane, ancien chef de service à la clinique des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann de Dakar, disait ceci : « Pour des raisons inconnues, vous avez chassé la chloroquine ! Mais dans quelques années, cette molécule fera son retour au chevet des malades du paludisme ! ». Aujourd’hui, l’histoire semble lui donner raison avec le Covid19. Car la chloroquine fait son retour en zone pandémique. Mais pour combien de temps et avec quelles chances de succès ?