Présenté comme un lutteur plein de talent et grand espoir de l’écurie Xam Sa Cossan, Petit Baboye a manqué sa première sortie de la saison. Opposé à BMW de l’école Bada Dione le 24 novembre 2019, l’homonyme de l’ancien Lion de Pikine n’a pas été à la hauteur. Petit Baboye a été battu à plate couture pour la plus grande déception de ses nombreux fans. Il devra rectifier le tir pour sa prochaine sortie.
Déjà trois victoires pour Petit Mbaye Fall
Petit Baye Fall est l’un des rares lutteurs à avoir décroché trois combats pour le compte de cette saison. Le pensionnaire de l’écurie Kaye Bakh et poulain de Konan a effectué trois sorties toutes sanctionnés de victoires. Il a battu tour à tour Modou Yacine le 2 décembre 2019, Thiaat le 19 janvier 2020 et dernièrement Saloum 2 le 8 mars dernier. S’il reste sur sa lancée, Petit Baye Fall pourrait faire partie des meilleurs lutteurs de la saison 2019-2020.
Pape Ndoye toujours KO
Alors qu’il était sur une très bonne dynamique depuis quelques saisons, Pape Ndoye de l’écurie Fass a été stoppé net dans son élan. Jackson de Guédiawaye Mbollo a brisé ses ailes en le mettant KO au stadium Iba Mar Diop, le 14 décembre 2019. Depuis, il peine à se relever. Toujours KO, ses fans le réclament pour montrer que cette défaite n’était qu’un accident de parcours.
Groupe Bakh prêt à revenir dans l’arène
Avant la suspension de la saison en raison de l’épidémie de coronavirus, le groupe Bakh, qui combat la violence dans l’arène, avait décidé de redescendre dans l’arène pour lutter contre certaines dérives. Les incidents survenus lors du combat entre Alioune Sèye 2 et Niakh Diarignou ont convaincu les membres de cette association de revenir dans l’arène.
L’Association des écuries va-t-elle réussir sa médiation ?
L’Association qui regroupe les écuries et écoles de lutte a décidé de déposer un recours afin de lever les suspensions infligées aux arbitres. Cette initiative noble qui entre dans le cadre d’une médiation pour éteindre le problème CNG et les arbitres. Reste à savoir si cette opération va réussir.
Sokh attend avec impatience Gamou Guèye 2
Lors de notre entretien téléphonique d’avant-hier, Jet Lee de Xam Sa Cossan a donné des nouvelles de son frère. Sokh devait affronter Gamou Guèye 2 de Rufisque. Ce combat est reporté suite à la suspension de la saison. Jet Lee soutient que son frangin ne lâche pas prise. Il se prépare à disputer ce combat dans les meilleurs délais.
Les amateurs nostalgiques du terrain Gaal Gui
Le terrain Gaal Gui de Khar Yalla manque vraiment aux amateurs de la lutte sans frappe. Bastion des grandes mises, ce terrain vague drainait du monde les dimanches. Mais depuis le 16 février 2020, il n’a plus accueilli de gala. Jusqu’ici, Gaal Gui n’a abrité que 7 journées. Le promoteur Diak’s Productions est le dernier à y avoir organisé.
Adrien Senghor: Cheikh Pouye moins présent
La saison passée, Cheikh Pouye était presque présent durant toutes les journées qui se sont déroulées à l’arène Adrien Senghor. Il ne remportait pas de combat mais son amour pour la lutte le poussait à être souvent parmi les lutteurs inscrits pour convoiter la cagnotte. Mais cette saison, ce n’est pas le cas. Cheikh est moins présent. Peut-être que son travail de maçon ne le lui permet plus.
2 Gigas très sollicité
Pensionnaire de Saku Xam Xam, 2 Gigas est sur une très bonne lancée. Après quelques combats disputés, le partenaire de Agogo n’a jusqu’à présent pas perdu le moindre duel. Ce qui le met sous les projecteurs. Il est très sollicité par les lutteurs de sa génération. Il est rare de demander à ces derniers ses potentiels adversaires sans que son nom ne soit cité.
Keita Baldé : «Le football italien me manque»
Formé à Barcelone, Keita Baldé s’est révélé au grand public à la Lazio Rome. Notamment en marquant 16 buts en Serie A à l’occasion de la saison 2016-2017. L’attaquant sénégalais a aussi une 2ème expérience moins concluante lorsqu’il avait été prêté par Monaco à l’Inter Milan en 2018. Évoluant actuellement en L1 française, Keita Baldé est toujours intéressé par un come-back en Italie. «Le football italien me manque beaucoup, j’ai grandi en Italie avec la Lazio puis j’ai passé même un an à l’Inter. Mais je suis heureux d’être à Monaco parce que j’aime rencontrer de nouvelles personnes, de nouvelles langues et avoir de nouvelles expériences. À l’avenir, je n’exclus pas un retour en Italie et je ne nie pas qu’il y ait eu une offre. L’année où j’ai quitté la Lazio, j’étais très proche de la Juventus, un transfert qui ne s’est pas concrétisé. J’étais désolé que l’aventure nerazzurra n’ait duré qu’un an, j’avais en tête d’y rester quelque temps. Je n’exclus pas qu’un jour l’Inter pourrait me revoir. J’ai gardé le contact avec tout le monde. Ce fut une expérience fantastique avec un merveilleux groupe. J’ai toujours une relation spéciale avec Candreva, D’Ambrosio et Gagliardini», a confié Keita Baldé au journaliste italien gianluca Di Marzio.
KEEMTAAN GI : Ah, ces prétentieux !
En France où les gens meurent comme des mouches, le gouvernement s’est enfin résolu à signer un décret autorisant l’utilisation de la chloroquine contre la pandémie du Covid-19. Une recommandation de l'infectiologue marseillais Didier Raoult qui a déjà fait ses preuves et que le sémillant professeur Moussa Seydi a confirmée avec 9 malades guéris à ce jour. Un retour à la raison pour arrêter l’hécatombe. Deux éminents professeurs qui n’ont pas que des amis. Leurs ennemis, des jaloux, ont déjà commencé à leur tirer dessus. Raoult a même été menacé de mort. Il faut dire que derrière ce salaud de Covid -19 se cachent de puissants lobbys pharmaceutiques. Seydi et Raoult ont des points communs. Tous les deux sont nés au Sénégal et tous les deux bossent dans la discrétion et font des miracles. Pendant ce temps, y a des messieurs, dont un dans ce charmant pays, qui l’ouvrent sans qu’on ne leur demande leur avis et écument les plateaux de télés pour discuter du sexe du Covid - 19. Heureusement que notre éminent compatriote Seydi n’est pas de ces incultes. Dans son domaine, c’est un génie et il a formé des cadres. Une tête d’œuf, on vous dit ! Ça, personne ne pourra démontrer le contraire. Parait même que les Ricains, qui ont vite fait d’évacuer leurs ressortissants de notre maudit pays, lui ont fait les yeux doux. Patriote, il est resté dans ce charmant pays pour le servir. Mais voilà, un autre de nos compatriotes, grande gueule et théoricien, alors que Prof Seydi, lui, est dans le concret, l’autre, donc, a de ces prétentions. Il a été le premier à tenter de démolir les thèses de Raoult. Et pendant que ses pairs cogitaient pour voir comment terrasser ce monstre invisible, lui, il trainait en savates et, souvent même, plutôt que de rassurer, créait une véritable panique avec ses fausses certitudes. Et gare à celui qui essayera de le contredire. Quand les scientifiques désertent les laboratoires pour tenter de bifurquer vers la politique avec des ambitions ministérielles ou présidentielles, ça donne souvent ce genre de turpitudes. Malheureusement pour eux, voilà que le collègue que l’on houspillait est au rang bien mérité de héros mondial. Justice divine !
Kàccoor bi
LUTTE CONTRE LE COVID-19 LE PORT DE DAKAR VA MOBILISER DEUX MILLIARDS DE FRS
Qui pourra égaler la générosité annoncée d’Aboubacar Sédikh Bèye dans la lutte contre le Covid19 ? Le Dg du Port autonome de Dakar a placé la barre très haut puisqu’il a décidé de mobiliser exceptionnellement la somme de deux milliards de frs comme contribution au Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du COVID19 appelé FORCE-COVID19. Un défi redoutable pour tous ceux qui vont répondre à l’appel du chef de l’Etat. Le directeur général du Port autonome de Dakar, Aboubacar Sédikh Bèye, a pris cette décision hier à la suite d’une rencontre avec son staff. Selon une note d’information, le Port, poumon essentiel de l’économie sénégalaise puisqu’il fait transiter 95 % des échanges du pays, a décidé de répondre à l’appel du président Macky Sall pour jouer une totale partition dans la riposte contre le covid19, mais surtout pour soutenir les initiatives du président de la République. Ce dernier, dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, a mis en place un Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du COVID 19 appelé FORCE-COVID-19. Les ressources de ce Fonds serviront entre autres, à soutenir les entreprises, les ménages et la diaspora. Répondant ainsi, à l’appel de Monsieur le Président de la République, la Société Nationale du Port Autonome de Dakar et son Directeur Général, Monsieur Aboubacar Sédikh Bèye entendent mobiliser toute la communauté portuaire dans ce combat. Ainsi, le Port Autonome de Dakar va contribuer pour un milliard de FCFA, et s’engage à mobiliser auprès des acteurs portuaires un milliard de FCFA supplémentaire pour un total de deux milliards de contribution des acteurs portuaires. Par ailleurs, le Directeur général magnifie l’engagement et les contributions en nature et espèce de l’ensemble des associations portuaires du PAD (jeunes, femmes, cadres, associations religieuses etc.), dans ce processus.
COVID 19 LA REVANCHE DE CHLOROQUINE SUR ARTEMESININE
Au début des années 2000, la plupart des pays africains comme le Sénégal avait retiré la chloroquine du traitement et la prévention contre le paludisme. Une maladie qui tue plus de 500.000 personnes/an dans le monde. En lieu et place de la chloroquine, une molécule de la médecine traditionnelle chinoise nommée Artémisinine avait été plébiscitée. D’ailleurs, presque tous les médicaments antipaludiques homologués par l’Oms sont aujourd’hui à base d’Artémésinine. Et pourtant, certains grands spécialistes de la médecine ont toujours contesté l’efficacité de cette thérapie venue de Chine. La molécule chinoise peut faire reculer le paludisme à titre de prévention, soutenaient-ils, mais elle ne peut le traiter en toute efficacité. Ironie de l’histoire, cette même molécule chinoise (Artémésinine) qui avait chassé la française chloroquine est en train d’être chassée à son tour ! Par qui ? Par la chloroquine ! Et pour combattre le Covid 19, une maladie d’origine…chinoise ou le berceau d’Artémésinine.
LUTTE CONTRE LA PANDEMIE A THIES. L’EX-MINISTRE ABDOULAYE DIOP REMET UN CHEQUE DE 10 000 000 FCFA
L’ancien ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, s’est particulièrement distingué dans la riposte contre le covid19 à Thiès. Il a remis discrètement au gouverneur de la région du Rail un chèque de 10 millions de frs. Comme l’homme est connu pour sa légendaire discrétion, il n’a pas cherché à médiatiser, ni à être présent physiquement lors de la cérémonie lundi dernier. Mais c’est le site Léral qui a ébruité l’information. L’ex-ministre de l’Economie et des Finances, présentement vice-gouverneur de la Bceao, a été représenté par El Hadj Cheikh Ahmeth Tidiane Djité, khalife de la famille maraboutique Djité et par ailleurs Imam de la Grande mosquée de Cité Senghor qui conduisait une délégation chez le gouverneur de Thiès. La solidarité pour barrer la route au COVID-19 est bien une réalité à Thiès. Le guide religieux a expliqué qu’il a été instruit par l’ancien argentier de l’Etat de son désir de s’engager à leurs côtés, mais aussi aux cotés de l’Etat dans la riposte contre le covid19. Une participation symbolique destinée au ministre de la Santé via le ministère de l’Intérieur, dira El Hadji Cheikh Ahmed Tidiane Djité. Une manière pour Thiès d’accompagner le président de la République. Le gouverneur de Thiès, très impressionné, a magnifié ce geste empreint de citoyenneté du vice-gouverneur de la BCEAO. Il a indiqué que l’ex- argentier de l’Etat a placé la barre très haut à Thiès. Il a invité tout un chacun à faire de même pour pouvoir venir à bout de ce virus hautement indésirable qu’est le coronavirus. Avec trois cas déclarés, le COVID-19 commence à gagner du terrain dans la capitale du rail.
MACKY SALL GRACIE 2036 DETENUS
Le président de la République a gracié hier 2036 détenus incarcérés dans les maisons d’arrêt de notre pays pour diminuer le nombre de personnes qui s’y entassent. Ce pour éviter la propagation de la pandémie du coronavirus. Pour rappel, l’Onu avait appelé à des mesures immédiates pour désengorger les prisons dans ce contexte de pandémie mondiale. Soulignons également que les détenus condamnés pour meurtre, viol, pédophilie, trafic de drogue, vol de bétail…ne figurent pas sur la liste.
COUVRE-FEU CIRCULATION LIBRE POUR LA PRESSE JUSQU’A DIMANCHE
Les journalistes pourront continuer tranquillement à circuler pendant la période du couvre-feu de 20 h à 8 h. Mais cette facilité ne durera que jusqu’à dimanche. C’est ce qui est ressorti de la rencontre hier entre le ministre de l’Intérieur, le Synpics et le CDEPS. C’est ainsi que les journalistes et techniciens détenteurs de la carte de presse pourront circuler aux heures du couvre-feu jusqu’au dimanche prochain. Un dispositif pour une distribution de laisser passer sera mis en place. Ce dispositif ne s’adresse pas à tous les détenteurs de la carte de presse. Il sera mis en place avec l’assentiment des organes de presse. A Dakar, il sera supervisé par le CDEPS. Des lors que tout ou presque est à l’arrêt et pour respecter les objectifs du couvre-feu (diminution de la propagation du virus), les travailleurs des medias sont invités à limiter leur déplacements.
2EME NUIT DE COUVRE-FEU A MBOUR 71 VEHICULES IMMOBILISES, AUTANT DE PERSONNES INTERPELLEES.
La deuxième nuit du couvre-feu s’est relativement déroulée dans le calme dans le département de Mbour. Pour autant, gendarmes et policiers, qui se sont déployés en nombre en ville comme en campagne, n’ont pas chômé. Au total, 71 véhicules ont été immobilisés et autant de personnes interpellées. La Gendarmerie et la Police, qui sont intervenues en fonction des zones, ont fait le maillage du département. Ainsi, chez les flics, il a été procédé à l’immobilisation et la mise en fourrière de 16 véhicules tandis que 36 personnes ont été interpellées. Les limiers ont mis en fourrière 16 véhicules et ont interpellé 36 personnes pour non-respect du couvre-feu. En matériel, 6 véhicules et 3 Quads ont été mobilisés. Par contre, du côté de la Gendarmerie, les pandores ont immobilisé 55 véhicules et ont interpellé 35 personnes. Au total, les forces de l’ordre ont mis en fourrière 71 véhicules tandis que 71 personnes ont été interpellées lors de la deuxième nuit de ce couvre- feu départemental dans le cadre de l’état d’urgence décrété lundi dernier en réponse à la propagation du Covid -19 dans notre pays.
KIDNAPPING DE SOUMAILA CISSE L’INDIGNATION DE IDRISSA SECK
Le président de Rewmi, Idrissa Seck, a été affecté par le kidnapping du chef de l’opposition malienne, Soumaïla Keïta. Ce dernier a été enlevé hier alors qu’il faisait campagne pour les législatives de dimanche dans son fief de Niafounké, près de Tombouctou. Il serait toujours en vie. L’ancien Premier ministre Idrissa Seck a exprimé son indignation à la suite de cet enlèvement. « Nous avons appris à travers un communiqué de son parti, l’URD du Mali, que notre frère et ami Soumaïla Cissé et sa délégation, en campagne électorale, sont portés disparus. Face à cette épreuve, nous exprimons toute notre sympathie à sa famille, à son parti, et à l’ensemble du peuple malien et formulons des vœux ardents pour que lui et sa délégation soient retrouvés sains et saufs Nous ne doutons pas un seul instant que les autorités maliennes ainsi que l’ensemble des forces internationales présentes au Mali mettront tout en œuvre pour les retrouver le plus rapidement possible » écrit le patron de Rewmi. Aux dernières nouvelles, l’ancien président de la Commission de l’Uemoa a été libéré, mais son garde du corps a été tué dans le kidnapping.
ABUS DE CONFIANCE ET ESCROQUERIE LE FAUX MARABOUT DEROBAIT L’OR DE SES CLIENTES
Seydina Diallo, alias Pa Diallo, dérobait les bijoux en or de ses clientes pour se faire du fric. Malheureusement pour lui, son coup sur la dame Marième Faye (pas la Première dame !) a foiré. Tout a commencé le jour où Marieme Faye a commencé à avoir des problèmes avec son mari qui lui avait demandé de quitter le domicile conjugal après une dispute. Ne voulant pas que leur relation se termine si vite après seulement 4 mois de mariage, la dame s’en est ouverte à une de ses copines répondant au nom de Maguette Séne. Celle –ci l’a mise en rapport avec un certain Seydina Diallo, alias Pa Diallo. Pour résoudre le problème de sa cliente, le charlatan lui recommande de faire des sacrifices, si elle ne voulait pas que son mari la répudie. Il demande de lui remettre une chaine en or de 37 grammes ou plus. Au cas où elle ne le ferait pas, les ‘’djinns’’ n’allaient pas accepter les prières. Sans hésiter, la victime lui remet une chaine en or de 40 grammes qui coûte 700 000 FCFA. Pour ferrer sa proie, le charlatan la rassure que tout rentrera dans l’ordre dans un délai d’un mois au maximum. Lasse d’attendre que son problème soit résolu, elle tente de joindre le marabout. En vain. Celui-ci rejetait ses appels. Convaincue qu’elle a été bernée, elle porte plainte pour escroquerie. Le mis en cause, une fois appréhendé par la police, a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il dit avoir vendu l’or pour régler ses problèmes personnels, mais promet de payer jusqu’au dernier centime la victime. Il a été placé en garde à vue et déféré au parquet.
Le Port mobilise deux milliards de Franc CFA
On n’est pas leader pour rien. Dans le cadre de la lutte contre covid-19, le Port autonome de Dakar mène désormais la danse. Poumon essentiel de l’économie sénégalaise avec 95% des échanges du pays, le Port autonome de Dakar a décidé de répondre à l’appel du président Macky Sall. Il va mobiliser exceptionnellement la somme de deux milliards de frs comme contribution au Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du COVID19 appelé FORCE-COVID19. La décision a été prise hier par son Directeur général Aboubacar Sédikh Bèye. En effet, la Société Nationale du Port Autonome de Dakar et son Directeur Général, Aboubacar Sédikh Bèye entendent mobiliser toute la communauté portuaire dans ce combat. Ainsi, le Port va rubis sur ongle contribuer pour un milliard de FCFA, et s’engage à mobiliser auprès des acteurs portuaires un autre milliard soit un total de deux milliards de contribution des acteurs portuaires compte non tenu de l’engagement et les contributions en nature et espèce de l’ensemble des associations portuaires du PAD.
Abdoul Mbaye fait faux bond
Comme annoncé hier en exclusivité par «L’As», l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye n’a pas répondu à l’appel du chef de l’Etat qui recevait hier les Premiers ministres du Sénégal, dans le cadre de la mise en place du plan de riposte contre le coronavirus. Le président du parti Act a préféré adresser une correspondance à Macky Sall pour appuyer sa position, mais aussi pour lui prodiguer des conseils. Un faux bond qui est en train de susciter des grincements de dents au niveau du pouvoir.
Aymérou Gningue et son groupe Bby d’attaque
Le chef de l’Etat peut compter sur le président du groupe Benno à l’Assemblée pour faire proroger son couvre-feu, mais aussi pour faire adopter des lois en urgence pour répondre avec efficacité à l’attaque du covid19. Reçu en audience hier dans la soirée, Aymérou Gningue a fortement salué les décisions du chef de l’Etat et lui a renouvelé son engagement à l’appuyer dans cette guerre contre le coronavirus. Le député maire de Mérina Dakhar annonce la tenue de la conférence des présidents pour décliner un agenda au plus vite afin d’examiner les projets de loi adoptés récemment par le gouvernement pour donner des armes légales au chef de l’Etat, dans le cadre de cette guerre contre le covid-19.
Macky reçoit le Cdeps et le Synpics
Le chef de l’Etat poursuit ses rencontres avec les forces vives de la nation. Après les partis politiques, les institutions, les anciens chefs de gouvernement, il va recevoir aujourd’hui le patronat et les syndicats. Le chef de l’Etat va également recevoir le club des éditeurs et le syndicat des professionnels de l’information. Mamadou Ibra Kane et Bamba Kassé devraient sans doute l’informer sur la situation économique stressante des médias dans ce contexte, mais aussi et surtout lui faire part des griefs de la presse contre son gouvernement. Surtout dans ce contexte où elle est tenue de montrer patte blanche pour échapper à la folie policière qui n’a pas hésité de malmener des confrères de Touba Tv pourtant détenteurs d’autorisations préfectorales. Ils devraient surtout s’offusquer du fait que même en faisant un travail de service public, les journalistes n’ont pas eu les mêmes prérogatives que les avocats, notaires et autres qui sont exemptés de dérogations spéciales. C’est dire qu’on est encore une démocratie tropicale avec des hommes aux desseins autocratiques…
Un troisième cas testé négatif à Lübke
Une personne présentant des symptômes du Covid-19 a été testée négative hier, mercredi 25 mars, à Diourbel. Après des prélèvements, l’individu a été placé en isolement avant que les résultats ne révèlent qu’il n’était pas porteur de la maladie. Il faut rappeler que c’est le troisième cas suspect testé négatif au Covid-19. Les deux autres sont une émigrée venue d’Italie et son enfant de 21 mois. Ces derniers ont été testés négatifs le 15 mars dernier à l’hôpital régional Heinrich Lübke de Diourbel.
Adji Mergane Kanouté défend les policiers
La députés Adji Mergane Kanouté s’est démarquée de certaines associations de défense des droits de l’homme qui ont dénoncé les violences infligées aux récalcitrants au couvre-feu. Considérant que les Sénégalais doivent mesurer la gravité de la situation actuelle, la parlementaire pense que c’est un devoir pour chaque citoyen de respecter scrupuleusement les mesures sanitaires et les décisions prises par l’Etat. A l’en croire, le couvre-feu donne certains pouvoirs aux forces de l’ordre et leurs actions sont conformes à la loi.
Braquage en plein couvre-feu à Touba
Malgré le couvre-feu, les cambriolages se poursuivent à Touba où prévaut une insécurité galopante depuis quelques temps. A bord d’un véhicule 4X4, une bande de malfaiteurs a écumé plusieurs commerces dans la nuit de mardi à mercredi dernier, emportant d’importantes sommes d’argent. Au quartier Darou Miname, fief du Khalife général des Mourides, les malfaiteurs ont cambriolé la boutique de Serigne Moustapha Kane où ils ont emporté 457.000 Fcfa. Ensuite, la bande a fait d’autres victimes à Touba Lansar et Touba Nguiranène.
Le Préfet de Diourbel
Ibrahima Fall ne badine pas avec les instructions du chef de l’État pour stopper la propagation du Coronavirus. En effet, le Préfet de Diourbel a sorti pas moins de sept arrêtés en ce sens. Ces arrêtés interdisent les cortèges, les défilés, les manifestations, les réunions, les spectacles et autres rassemblements dans les bars, restaurants, salles de jeux, marchés hebdomadaires, terrains de sport et lieux de culte. Certains endroits tels que le marché central ne seront désormais fonctionnels qu’entre 7 h et 15 heures. Les sites d’hébergements sont suspendus jusqu’à nouvel ordre. Les gars routières ont été fermées et le transport urbain autorisé entre 7h et 19 heures.
Echanges entre Macky Sall et Justin Trudeau
Le Président Macky Sall peut compter sur le soutien du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, dans la lutte contre le coronavirus. Le chef de l’Etat pense que le covid-19 est une bataille mondiale que les Etats doivent mener ensemble. Il est d’avis que face à ce défi, les échanges entre partenaires sont devenus un impératif moral. C’est à ce propos qu’il a échangé hier avec le Premier ministre canadien sur les derniers développements de la pandémie. Justin Trideau pense qu’on doit continuer à travailler avec ses partenaires à travers le monde pour ralentir la propagation du Covid-19. Les deux dirigeants ont évoqué la nécessité d’agir de façon précoce et vigoureuse, à l’intérieur des pays comme à l’échelle internationale, pour changer la trajectoire de la maladie. Ils ont également convenu de l’importance de renforcer les systèmes de santé, financiers et économiques en Afrique. Le Premier ministre Trudeau a exprimé sa solidarité à l’égard du Président Sall et de tous les Sénégalais qui prennent les mesures nécessaires pour contenir le Covid-19 et protéger la population. Pour sa part, le Président Sall a exprimé ses vœux de prompt rétablissement à Sophie Grégoire Trudeau.
14 émigrés de retour en quarantaine à Guinguinéo
Quatorze personnes revenues d’Europe sont en quarantaine à Guinguinéo, a révélé le médecin-chef du district sanitaire Dr Ardo Mbaye Diouf, soulignant que ce nombre était au départ de 22 mais la majorité a été libérée au terme des quatorze jours de surveillance. Dans un entretien téléphonique avec «L’Aps», le médecin-chef indique que ce sont des personnes qui sont suivies dans le cadre normal, mais il n’y a aucun cas confirmé de covid-19 à Guinguinéo ni d’ailleurs dans la région de Kaolack. Il souligne par ailleurs que, la région médicale a mis en place des mesures de prévention avec l’instauration systématique du lavage des mains dans toutes les structures sanitaires et des services. Il a signalé aussi l’organisation permanente de caravanes de sensibilisation, de visites à domicile par les acteurs communautaires et l’implication à partir de vendredi des éléments de la Croix-Rouge et des étudiants de Guinguinéo qui viennent leur ’’prêter main forte’’ dans la lutte contre le Covid-19. Les maires accompagnent cette croisade, a indiqué le médecinchef, signalant la contribution d’un million Fcfa de l’édile de Guinguénéo remise au comité départemental de lutte ainsi que celles d’autres maires à hauteur de 50.000 ou 100.000 francs. A l’en croire, le Préfet a demandé aux autres maires qui devaient contribuer pour la célébration de la fête de l’Indépendance d’affecter cette somme à la lutte contre le coronavirus.
Clinique Bilbassi de Mbour
Dégâts collatéraux du coronavirus. Certaines structures de santé sont en train de faire les frais de cette grave pandémie. La population de Mbour met une croix pratiquement sur toutes les structures de santé où un cas suspecté ou confirmé au coronavirus est détecté. Ceux qui continuent de les fréquenter n’ont pas le choix. C’est dire que la psychose due à la pandémie a fini d’envahir la population. La clinique Bilbassi en a fait les frais parce qu’une Italienne de 67 ans y a été suspectée. Depuis lors, les rumeurs font croire qu’elle est testée positive et que la clinique est fermée. Cette situation a fini par effriter la clientèle de la clinique. Le médecin chef de la clinique, Dr Adama Hamady Diop, est monté au créneau pour couper court à la rumeur. Il précise que la patiente de nationalité italienne avait une fièvre et un médecin généraliste qui s’est bien protégé l’a isolée dans une salle avant d’alerter le ministère de la Santé. Elle a été évacuée à Dakar après prélèvement. Puis la clinique a été désinfectée.
Bilan de la 2e nuit de couvre-feu à Mbour
L’opération de sécurisation de la deuxième nuit de couvre-feu s’est bien déroulée dans le département de Mbour. La gendarmerie et la police ont fait le maillage du département. Ainsi au total, 71 véhicules ont été immobilisés et 71 personnes interpellées. Dans les communes de Saly et de Mbour, la police a mobilisé 100 éléments du GMI et de la BIP. Les limiers ont mis en fourrière 16 véhicules et interpellé 36 personnes pour non-respect du couvrefeu. En matériel, 6 véhicules et 3 squads ont été immobilisés par les limiers. En plus de cela, la gendarmerie a immobilisé, de son côté, 55 véhicules et interpellé 35 personnes.
Macky Sall gracie 2036 détenus
Le président Macky Sall a suivi les recommandations de l’Observateur national des lieux de privation de liberté (ONLPL). Josette Marceline Lopez Ndiaye avait sollicité un décret exceptionnel de grâce collective pour les détenus condamnés à de courtes peines et ceux qui sont en fin de peines afin d’éviter une promiscuité favorable à la propagation du coronavirus. En effet, le chef de l’Etat a pris hier un décret pour gracier 2 036 détenus dans les maisons d’arrêt et correction sur l’ensemble du territoire. Cette décision va contribuer désengorger les prisons d’autant que les audiences sont suspendues à cause de la pandémie.
DIOUF SARR SEUL AU FRONT
La bataille contre la propagation du coronavirus est l’affaire de tous, n’a-t-on eu de cesse d’entendre. ‘’EnQuête’’ pose le débat sur le niveau d’implication de ceux qu’on appelle les leaders d’opinion
La bataille contre la propagation du coronavirus est l’affaire de tous, n’a-t-on eu de cesse d’entendre. C’est ce qui explique d’ailleurs le ballet des chefs de l’opposition au Sénégal, avant-hier, au palais. Devait-on en arriver au point où Macky Sall se sente obligé de les recevoir pour mieux les impliquer ? ‘’EnQuête’’ pose le débat sur le niveau d’implication de ceux qu’on appelle les leaders d’opinion et qui ne sont pas que les hommes politiques
‘’Les leaders d’opinion constituent une frange de la population qui est importante, tant bien dans leur capacité à mobiliser que dans leur aptitude à influencer les gens. Je les appelle les personnes intermédiaires. Ils sont ceux qui constituent le lien entre les organisations qui veulent impulser un comportement et les gens qui vont adopter le comportement’’. Ainsi définit cette catégorie de personnes le docteur en sciences de l’information et de la communication, spécialisé dans la communication de changement d’attitudes et de comportements, Falilou Bâ. Eu égard à cela, l’on peut dire qu’ils sont importants dans ce combat que mène le Sénégal contre la Covid-19.
Qu’ils soient hommes politiques connus et reconnus, chefs religieux respectés, chefs coutumiers honorés, artistes copiés ou même ‘’badienu gox’’, chefs de quartier ou ASC écoutés et suivis, ils peuvent tous apporter leur contribution dans cette lutte. ‘’Nous sommes dans un pays comme le Sénégal où leurs voix comptent et leurs paroles sont écoutées, leurs gestes imités systématiquement. Je pense qu’ils devaient être à la première ligne de ce combat au niveau du discours, de l’exemplarité par les méthodes’’, remarque Dr Falilou Bâ qui est par ailleurs chercheur à l’Ecole supérieure d’économie appliquée (Esea – ex-Enea).
A presque trois semaines de lutte contre ce virus qui s’est déclaré en Chine en décembre dernier, il est constaté que le gouvernement, ou disons le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr est le seul soldat au front. ‘’On se rend compte que la communication est beaucoup plus gouvernementale. Les leaders d’opinion sont soit annihilés par cette puissance médiatique gouvernementale, soit ils n’ont pas pu avoir la place qu’ils devraient avoir. Ne l’ont-ils pas par volonté ou parce qu’ils n’ont pas eu les possibilités de s’imposer ?’’, analyse Dr Bâ.
Le doctorant en sciences de l’information et de la communication du laboratoire Imsic des universités Aix-Marseille et Toulon, Alioune Badara Guèye, semble dire la même chose. ‘’La guerre déclarée à la Covid-19 a nécessairement réuni les Sénégalais autour de l’essentiel : combattre l’ennemi. C’est donc à partir de ce référentiel porté par les pouvoirs publics que les leaders d’opinion se sont mobilisés pour sensibiliser les Sénégalais, même si la conjonction des difficultés rencontrées fait que nous avons du mal à lever le flou sur les éléments à retenir pour définir leurs actions sur le terrain. Et surtout les modalités de leur mode opératoire, en tant que meneurs d’un champ sur lequel ils exercent une forte tutelle. Aussi, la formalisation et la matérialisation de leurs mobilisations sont difficilement repérables dans leurs actions, pour que les émotions, les convictions et les interprétations individuelles deviennent homogènes, à mesure que la crise avance’’, examine-t-il.
En outre, Dr Ba et Dr Guèye sont formels : les leaders d’opinion n’ont pas joué véritablement leur rôle. ‘’Les leaders d’opinion peinent à placer leurs discours et doivent être plus présents pour créer une sorte d’émulation et amener la bonne information dans les contrées les plus reculées du Sénégal’’, selon Dr Guèye. Docteur Bâ, lui, trouve également ‘’qu’on ne les sent pas comme on devrait les sentir, pour pousser les populations vers le comportement à adopter. On ne les sent pas réellement’’ ou disons à quelques exceptions près.
En effet, les mesures prises par l’Église sénégalaise de surseoir à certains événements religieux sont un signal fort. Elle montre, par l’exemple, la voie à suivre. Il en de même pour le khalife général des tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour. Il a ‘’fermé’’ les ‘’zawiyas’’ de Tivaouane. Aucune prière collective ne s’y tient et encore moins la ‘’hadara jummah’’. Pourtant, il est l’un des piliers importants de la tijanya. Grâce à l’attitude du khalife général des tidjanes, il a été évité un quiproquo autour de l’interdiction des prières collectives dans les mosquées. Ce qui n’a pas été le cas dans toutes les villes du Sénégal. Aussi, il a pris la décision, depuis le week-end dernier, de confiner les pensionnaires du grand ‘’daara’’ logé dans la grande mosquée. Il y a 500 enfants qui y apprennent le Coran. Il a décidé, vu la propension du coronavirus, de les maintenir dans l’espace qui leur est réservé à côté de la grande mosquée. Ni talibés ni enseignants n’en sortent, alors que le Sénégal n’est même pas encore à cette étape. Serigne Babacar Sy Mansour est en avance sur le gouvernement et donne le bon exemple à ses talibés.
‘’Les acteurs étatiques ont parfois du mal à exprimer leur autorité et à se défaire de l’emprise des acteurs socioculturels’’
S’il est clair que la seule communication gouvernementale n’est pas suffisante, c’est à se demander si elle est efficiente, surtout quand des personnalités de l’Etat vont à l’encontre des recommandations qu’eux-mêmes font. On a vu, avant-hier, le président Sall donner la main, au palais, à Serigne Modou Kara. Le secrétaire général de la Présidence, Mahamad Boun Abdallah Dionne, est allé prier à Touba, après la sortie de l’arrêté sur la fermeture des mosquées. Ce qui avait causé des émeutes, particulièrement à Yoff-Layène.
Des mauvaises images que renvoient les autorités ? ‘’Je ne sais pas si c’est une mauvaise image, mais c’est une contradiction que les autorités envoient dans l’esprit des populations. Si la commande gouvernementale est de fermer les mosquées et de ne pas pousser les populations à ne pas se rassembler dans ces milieux, voir le secrétaire général du gouvernement aller dans une mosquée pour prier, peut donner un signal contradictoire. Maintenant, il faut voir ce qui était à l’origine de ce déplacement. Est-il allé apporter une parole qui pourrait dissuader les populations qui étaient dans cette dynamique de ne pas le faire où il y était pour, à la limite, braver l’interdiction du ministre de l’Intérieur’’, d’après Dr Bâ.
Il y a, par conséquent, cette double lecture qui peut être ‘’gênante’’ et ‘’mal interprétée’’, selon lui. Malheureusement, Boun Dionne n’a pas su donner l’explication claire et nette publiquement. Pourtant, les réponses à ces questions ‘’pourraient constituer un élément de clarification. Et si cette clarification n’est pas faite comme il se doit, cela peut embrouiller plus qu’éclairer’’, prévient l’enseignant à l’Esea.
Docteur Alioune Badara Guèye, pour sa part, a un autre angle de vue. ‘’Dans ce combat contre le coronavirus, les acteurs étatiques ont parfois du mal à exprimer leur autorité et à se défaire de l’emprise des acteurs socioculturels (surtout religieux). Du coup, ils adoptent, par moments, des comportements bannis pour ne pas vexer certains leaders religieux. Ce qui fait que leurs actions semblent être caractérisées par un paradoxe : celui qui consiste à aller à l’encontre du principe qu’ils ont, eux-mêmes, défini en opérant des comportements qui ne renvoient pas aux discours de mobilisation dans lesquels ils appellent les populations à adopter des attitudes responsables dans ce contexte d’urgence sanitaire au sein duquel chacun doit être à la hauteur de la gravité de l’instant’’, affirme-t-il.
‘’Chaque membre du gouvernement devrait être un symbole, une parole et une exemplarité’’
Le moins que l’on puisse dire est que le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf, est à cette hauteur. Il semble être seul au front et semble las. Pourtant, considère Dr Falilou Bâ, ‘’tous les membres du gouvernement devraient montrer leur engagement et ne pas faire comme si le ministre de la Santé est le seul maître à bord. Ils doivent montrer qu’ils peuvent être d’autres maîtres à bord dans leur fief et dans leur ministère et leurs prérogatives. On a l’impression que c’est le combat d’une seule personne, d’un seul ministre et que tous les autres doivent simplement venir montrer leur accompagnement. Je pense, puisqu’on a un gouvernement assez étoffé, que chaque membre devrait être un symbole, une parole et une exemplarité. En multipliant ainsi ces symboles-là et ces discours-là, on pourrait avoir une portée beaucoup plus intéressante que si on laisse une seule personne porter un même discours et toujours le même symbole’’, déplore Dr Bâ.
Il conçoit que sur le plan du symbole, cela puisse être intéressant, mais à un moment donné, ‘’cela peut être à la limite redondant, d’autant plus que le discours ne change pas. Chaque jour, il fait une comptabilité des cas et nous dire de manière inlassable que les gens qui sont infectés ou affectés par ce virus se portent bien. Ce discours est porté par une seule personne, ce qui peut finalement lasser. Je pense qu’on gagnerait à changer de porte-parole de temps à autre, pour permettre une certaine dynamique, d’autant plus qu’on ne sent pas les autres membres du gouvernement dans ce discours. Cela peut être, à la limite, harassant ou lassant’’, regrette Dr Bâ.
PAR Mbaye Sylla Khouma et Cheikhou Oumar Sy
LE RÉVEIL POUR BÂTIR UN AUTRE MODÈLE ÉCONOMIQUE
Notre pays souffre de plusieurs maux structurels amplifiés par la pandémie qui a mis à nu la dangerosité de notre modèle économique très dépendant de facteurs externes et sa faible capacité à juguler les chocs exogènes
Mbaye Sylla Khouma et Cheikhou Oumar Sy |
Publication 26/03/2020
Depuis fin Janvier 2020, ce que le monde prenait pour une épidémie de grippe chinoise s’est traduite par une pandémie mondiale dont les effets sanitaires sont désastreux avec plus de 400 000 malades et près de 3 000 décès dans le monde plongeant des familles entières dans le désarroi tout en mettant en exergue la vulnérabilité du système sanitaire de nombreux pays dits « développés » (Etats-Unis, France, Italie, Espagne, Iran, etc. )
La première mesure prise par beaucoup d’Etats a été le repli sur soi, en fermant frontières aériennes, et terrestres, avec en prime des mesures de quasi confinement interne pour bloquer et casser la chaine de transmission du virus.
Cette situation a immédiatement produit comme effet, un plongeon de l’activité économique mondiale qui était avant la pandémie assez chahutée du fait de la guerre commerciale entre les Etats Unis et la Chine. Cette dernière, principale usine du monde avec 30% des exportations du globe en produits finis s’est immédiatement mise en arrêt de production entrainant le reste des pays dans un quasi arrêt de la production industrielle.
Un pays comme le Sénégal a dès lors été frappé de plein fouet au portefeuille entraînant une remise en cause totale de ses objectifs de développement économique pour 2020 dans le court terme, et les objectifs du PSE dans le moyen terme. La raison est que notre pays souffre de plusieurs maux structurels amplifiés par la pandémie qui a mis à nu la dangerosité de notre modèle économique très dépendant de facteurs externes et sa faible capacité à juguler les chocs exogènes :
Une alimentation essentiellement dépendante des importations avec près de 700 milliards CFA dépensés annuellement pour acheter les produits de grande consommation ci-dessous
Riz
Produits laitiers
Mais
Blé
Fruits & légumes
Conserves
Etc.
Des envois de nos ressortissants dans la diaspora de près de 1200 milliards CFA, plus importants que la valeur ajoutée du secteur primaire et contribuent grandement au renforcement de notre balance des paiements
Un secteur privé a majorité informelle dont les importations et droits de porte en découlant constituent une grosse part de nos ressources fiscales
Une faiblesse de la production interne avec des PME-PMI dont les matières premières dépendent, en majorité, de l’extérieur
Conscients de l’impact négatif des effets de la pandémie sur l’économie nationale et particulièrement sur la croissance de notre PIB et l’arrêt total de plusieurs branches d’activités comme le Tourisme et le Transport Aérien, nous avions appelé le gouvernement à réagir par des mesures énergiques pour venir au secours de notre économie et du secteur privé national.
Cette réponse est arrivée d’abord de la bouche du ministre en charge de l’Economie du Plan et de la Coopération et ensuite par la voix la plus autorisée du pays à savoir celle du chef de l’Etat, le président Macky Sall.
Elle a été forte, ambitieuse, généreuse et porteuse d’espoir pour des lendemains de coronavirus qui mettront le Sénégal sur une autre rampe de lancement.
1000 milliards FCFA pour renflouer le secteur privé, pour lui permettre de supporter le choc et le préparer à passer à vitesse supérieure dès que les conditions de la reprise seront réunies
200 milliards FCFA de remises de dettes fiscales au 31 Décembre 2019
50 milliards FCFA pour acheter des vivres pour le monde rural où beaucoup de familles dépendent totalement des envois de la population émigrée
64 milliards FCFA destinés à la riposte sanitaire
Nous ne pouvons que saluer et féliciter le chef de l’Etat pour ces mesures fortes que nous attendions, mais qui (avouons-le) nous surprennent agréablement par leur puissance.
Après avoir donné les grandes lignes quant à l’utilisation des enveloppes financières et des remises fiscales, place aux différents ministères pour l’opérationnalisation effective et efficiente des mesures du président de la République.
Nous pensons que ces grandes décisions sont une occasion pour créer les conditions de bâtir une économie moins dépendante de l’étranger et capable d’absorber des chocs exogènes sans réelle menace sur notre existence en tant que nation indépendante.
Il y a lieu de s’accorder d’emblée sur 3 considérations qui nous semblent essentielles :
LES MESURES QUI SONT PRISES NE CONCERNENT QUE LES ENTREPRISES ET OPERATEURS ECONOMIQUES EN ACTIVITES ET DONT LES AFFAIRES ONT ETE DIRECTEMENT IMPACTEES PAR LA PANDEMIE. UN ACCENT PARTICULIER DEVRA ETRE RESERVE AUX TPE/PME/PMI
Ne sont pas concernées des activités tombées en faillite ou mal gérées et dont la situation n’a rien à voir avec le Coronavirus
Doivent aussi être isolées de nouvelles créations suite aux annonces du Chef de l’Etat à l’endroit du Secteur privé
LA TRANPARENCE TOTALE DANS L’ELIGILIBITE DES ACTEURS ET L’OCTROI DES AVANTAGES ET AIDES ANNONCES PAR LES AURORITES
LES DECISIONS EN FAVEUR DU SECTEUR PRIVE SONT DES STIMULUS VISANT A CREER UN TISSU ECONOMIQUE CREATEUR D’EMPLOIS ET PARTCIPANT A LA POLITIQUE DE PROMOTION DES EXPORTS ET/OU D’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE OU ENERGETIQUE
Un comité de gestion paritaire Etat-Secteur Privé devra identifier les secteurs économiques à booster et les cahiers de charge contenant les contrats de performance
L’affectation des ressources aux opérateurs privés devra aussi faire l’objet d’un double contrôle par le comité paritaire assisté par un cabinet des cabinets d’expertise pour le suivi-évaluation des engagements pris.
L’annonce du chef de l’Etat n’a pas été très explicite entre une politique de l’offre ou de la demande, à part les 69 milliards d’achats de denrées de premières nécessité pour ménages les plus touchées (c’est vrai qu’il sera difficile d’arbitrer, le virus ayant fait d’un esprit démocratique sans faille. Toutes les couches sociales ayant été servies)
Nous pensons compte tenu de la structure de notre économie nationale et la domination du secteur informel sur le formel, qu’il faudra certainement jouer sur les deux tableaux. Les équipes du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération affineront le mix pour l’identification des besoins et l’allocation des ressources d’appoint
Au niveau de l’offre
Enclencher dès maintenant un virage très fort vers une politique de substitution des importations dans tous les produits. Pour cela, il est important que le secteur informel principal importateur et distributeur des biens de consommation dont le marché et les canaux de commercialisation sont bien installés fasse preuve de leadership et de sortie de la zone de confort d’import-export.
Une partie de l’enveloppe des 1000 milliards FCFA pourrait permettre de créer un fonds d’investissement pour la substitution des importations et de lever de l’argent sur le marché international pour renforcer les agropoles, les zones industrielles et de les zones économiques spéciales privées.
Envisager un transfert des DAC au secteur privé (PPP) avec à la clé un cahier des charges pour créer des emplois durables, arrêter certaines importations et booster la production locale pour assurer au minimum 50% de notre autosuffisance avec pour objectif de renforcer l’exportation
Suspendre tous les loyers de crédit bancaire et faire glisser les échéances pour toutes les entreprises déclarées
Allongement des lignes de crédit de découvert des entreprises surtout dans le domaine des BTP, Tourisme et Agriculture
Suppléer les PME/PMI dans le paiement des salaires pour les 3 mois de durée du couvre-feu, par une allocation de 50% du dernier salaire de chaque employé
Mettre en suspens tous arriérés de loyers des PME/PMI en suspens et allouer des montants forfaitaires pour les loyers couvrant la période de 3 mois de l’Etat d’urgence.
Report des échéances fiscales
S’assurer que l’annulation des dettes fiscales ne sera pas un moyen pour les entreprises de s’enrichir mais de répondre aux besoins de l’Etat en matière de création d’emplois et de gains de productivité par le biais de l’investissement
Assouplir le carcan des politiques prudentielles de la BCEAO, trop contraignantes et qui empêchent aux banques commerciales de pouvoir bien accompagner les entreprises.
Doter la BNDE d’un fonds de 300 milliards pour l’Agro-industrie, l’Elevage, l’industrialisation de l’artisanat et de certaines PME-PMI, et bâtir un nouveau dispositif d’appui au secteur privé plus cohérent intégrant, le FONSIS, la DER, ADPME et autres structures
Doter l’ITA d’un comité stratégique et d’une ligne de financement au niveau de la BNDE et du Crédit Agricole pour un programme d’innovation, de valorisation et de passage à l’échelle agro-industrielle
Payer une importante partie de la dette intérieure, si besoin aller au-delà des 1000 milliards et permettre aux entreprises de consolider les emplois, de ne pas licencier et les aider à reconstituer leur trésorerie
Envisager d’accélérer la construction d’une tribune à gaz à Saint-Louis avec BP afin de réduire le coût de l’électricité (Gaz to Power) et développer une stratégie industrielle d’ici 2025
Au niveau de la demande
Donner la priorité des achats de denrées destinées aux ménages impactés à la production locale de riz, huile, tomates, etc.
En relation avec les collectivités territoriales, suppléer les ménages par le paiement des bimestres à venir d’Eau, de téléphone et d’Electricité (montant avancé de 106 milliards à confirmer avec le Ministère du Budget)
En relation avec les Consulats à l’étranger les émigrés frappés de chômage et à travers les sociétés de transfert d’argent allouer un montant forfaitaire à leurs familles au Sénégal
Assouplir les conditions d’accès au crédit bancaire pour les salariés du Public comme du Privé, avec une forte injection de liquidités par la BCEAO qui devra en même temps baisser les taux d’intérêt afin de diminuer le coût de la monnaie
Reporter et faire glisser de 6 mois les échéances de prêts bancaires aux particuliers
Envisager une baisse des prix de carburant à la pompe si la chute du prix du baril devait durer ; du fait du ralentissement de la production en Chine et de la guerre des prix entre la Russie et l’OPEP emmenée par l’Arabie Saoudite
Envisager un grand programme de pavage des rues sablonneuses de la banlieue, pourvoyeur d’emplois massifs car à haute intensité de main d’œuvre
Réviser les curricula scolaires afin d’orienter une bonne partie des bacheliers vers la formation professionnelle
Booster l’autonomisation des femmes à travers des micro-projets structurés et accompagnés par la DER, le Crédit Agricole et la BIMAO
Au niveau de l’Etat
Renforcer les plateaux techniques des principales structures hospitalières en revoyant à la hausse le budget du ministère de la Santé
A défaut de demander l’annulation pure et simple de la dette auprès des bailleurs internationaux, exiger un moratoire et un rééchelonnement de la dette commerciale
Poursuivre et accentuer la réduction du train de vie de l’administration publique
Revisiter les programmes d’investissements et reporter à 2021 ou 2022 certains projets d’infrastructures
Lancer un mouvement diplomatique au niveau régional pour demander une annulation d’une partie ou totalité de la dette concessionnelle
Repousser d’une année les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de 2022 et les organiser en 2023 pour ne pas être forclos par les délais d’organisation
Au niveau sociétal
La transformation de notre modèle économique ne sera réussie que si nous arrêtons d’importer ce que nous mangeons. Cette crise du Covid-19 a encore une fois mis en exergue l’impérieuse nécessité de sécuriser notre souveraineté alimentaire. Pour paraphraser un célèbre homme politique, "il n’y a pire folie que de confier son alimentation, sa santé et sa sécurité à l’étranger".
Nos nutritionnistes et chercheurs en industries alimentaires devront réfléchir à mieux valoriser nos céréales et légumineuses locales, pour qu’une bonne fois pour toutes les Sénégalais se mettent à consommer ce qui est produit dans nos écosystèmes.
Des journées de l’art culinaire sénégalais dotées d’un prix du chef de l’Etat feront découvrir la large palette de plats locaux à base de mil, fonio, mais, haricots, …
Ce virage au niveau de notre comportement alimentaire aurait un double avantage économique et nutritionnel, en ce sens que les produits agricoles locaux se substitueraient aux importations donnant plus de revenus à nos paysans et pasteurs. Nous profiterions aussi des immenses richesses nutritives des mets de chez nous.
La nouvelle campagne "Consommer local" serait une approche méthodique conduite par les professionnels de la nutrition et de la consommation, avec le parrainage d’un leadership fort au niveau politique que social. Il s’agira de rendre les Sénégalais fiers de consommer les produits de chez eux.
Mbaye Sylla Khouma est Consultant International Sénior est Promotion du Secteur Privé & Partenariat Public-Privé
Cheikhou Oumar Sy est Président de l’Observatoire de Suivi des Indicateurs de Développement Economique en Afrique (OSIDEA) – Ancien Parlementaire
MACKY SALL VEUT UNE ANNULATION DE LA DETTE DE L’AFRIQUE
’’L’Afrique a l’image du monde est gravement atteinte par la pandémie du Covid-19 qui va durablement impacter son économie. Je demande à nos partenaires bilaléraux et multilatéraux d’accompagner la résilience du continent africain"
Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a réclamé une annulation de la dette de l’Afrique, estimant que l’économie du continent allait être ‘’durablement’’ impactée par la pandémie du Coronavirus.
’’L’Afrique a l’image du monde est gravement atteinte par la Pandémie du Covid-19 qui va durablement impacter son économie. Je demande à nos partenaires Bilaléraux et Multilatéraux d’accompagner la résilience du continent africain, en annulant sa dette’’, a tweeté Macky Sall.
Mercredi, le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont appelé ‘’tous les créanciers bilatéraux publics à suspendre, avec effet immédiat et dans le respect des lois nationales des pays créanciers, les paiements au titre du remboursement de la dette des pays IDA qui en demandent une dispense’’.
’’Cette mesure aidera à répondre aux besoins immédiats de liquidités de ces pays face aux difficultés que pose la flambée de maladie à coronavirus et laissera du temps pour évaluer l’impact de la crise et les besoins de financement de chaque pays’’, lit-on dans cette déclaration commune.
Selon les deux institutions, ’’la flambée de maladie à coronavirus est susceptible d’entraîner de graves conséquences économiques et sociales pour les pays IDA, qui abritent un quart de la population mondiale et les deux tiers de la population mondiale vivant dans l’extrême pauvreté’’.
Elles invitent les dirigeants du G20 à ’’confier au Groupe de la Banque mondiale et au FMI la charge de réaliser ces évaluations, et notamment de déterminer les pays dont l’état d’endettement est peu viable, et d’élaborer un projet d’action globale des créanciers bilatéraux publics pour répondre aux besoins de financement et d’allégement du poids de la dette des pays IDA’’.
Elles comptent solliciter ’’l’approbation de ce projet par le Comité du développement lors des Réunions de printemps qui se tiendront les 16 et 17 avril’’.
Pour la Banque mondiale et le FMI, ’’il est impératif d’apporter une forme soulagement aux pays en développement et d’envoyer un signal fort aux marchés des capitaux. La communauté internationale accueillerait favorablement l’adhésion du G20 à cet appel à l’action’’.
CORONAVIRUS : AU SÉNÉGAL, "CELA RISQUE D'ÊTRE UNE HÉCATOMBE"
"Ici, nous avons eu notre premier cas de Covid-19 le 2 mars. Mais jusqu’à cette date, les gens n’y “croyaient” pas. On disait que c’était une maladie de Blancs, que les Noirs disposaient d’un système immunitaire plus fort, qui les protégerait"
L'Obs |
Nathalie Funès, Nebia Bendjebbour et Sarah Halifa-Legrand |
Publication 26/03/2020
Alors que la pandémie se répand sur la planète, pays après pays, des familles autour du monde témoignent de leur quotidien, plus ou moins affecté par le coronavirus. Aujourd’hui, le Sénégal.
Au 25 mars : 86 cas de coronavirus confirmés, 0 mort.
Mamadou, 38 ans, réalisateur, vit avec son frère à Dakar :
« Ici, au Sénégal, nous avons eu notre premier cas de Covid-19 le 2 mars. Mais jusqu’à cette date, les gens n’y “croyaient” pas. On disait que c’était une maladie de Blancs, que les Noirs disposaient d’un système immunitaire plus fort, qui les protégerait de l’infection, que le virus ne résisterait pas au-delà de 26 degrés, que l’Afrique allait être épargnée… Il y avait des dizaines et des dizaines de rumeurs qui circulaient, toutes plus ou moins fausses. On voit maintenant que l’atmosphère a beaucoup changé. Nous n’avons encore eu aucun mort, mais le nombre de cas augmente énormément. Un état d’urgence sanitaire et un couvre-feu de 20 heures à 6 heures ont été mis en place. Les marchés et les boutiques fonctionnent encore. Mais les mosquées, les écoles, les universités, tous les lieux de rassemblement (salles de concerts, etc.) sont fermés.
Les Sénégalais commencent à mesurer la gravité de la crise. Dans la rue, il y a moins de passants que d’habitude, ils sont de plus en plus nombreux à respecter les distances sanitaires d’un ou deux mètres, ils commencent à faire la queue dehors avant d’entrer dans un magasin, certains portent des masques. Les quarante télévisions sénégalaises ne parlent plus que du Covid-19. TFM, la chaîne du chanteur Youssou N’Dour, propose même des programmes pour les écoliers : les professeurs viennent faire leurs cours en direct à l’antenne. Les associations de jeunes de quartier, les associations sociales et culturelles, vont frapper aux portes pour faire de la prévention, notamment pour les plus âgés. Une petite psychose est en train de s’installer. L’Afrique se rend compte qu’elle est dans le même bateau que l’Europe et l’Asie.
Ce qui m’effraie, c’est de voir l’impuissance des pays occidentaux pour lutter contre le coronavirus. Si jamais le nombre de cas atteint le même niveau ici qu’en Europe, cela risque d’être dramatique, une hécatombe. Les Sénégalais ne pourront pas rester confinés comme chez vous. La majeure partie de la population, 60 % ou 70 %, vit du travail informel. Artisans, commerçants ambulants, mécaniciens, menuisiers… Ils se lèvent chaque matin pour aller gagner l’argent de leur journée. Comment vont-ils pouvoir vivre, se nourrir, nourrir leur famille, s’ils doivent rester chez eux ?
Moi-même qui travaille comme réalisateur et comme vidéaste pour la presse et les ONG, je n’ai pratiquement plus de boulot, alors que mon dernier film a été primé au Festival international de court-métrage de São Paulo au Brésil. Je vis avec mon frère, photographe, qui est dans la même situation que moi. Les prochaines semaines, les prochains mois si la crise dure, cela va être très compliqué pour nous sur le plan financier, si nous avons la chance de ne pas tomber malades. Nous sommes allés voir notre père, qui vit à Thiès, à l’est de Dakar, il y a dix jours, en prévision des longues semaines où ce ne sera pas possible. On s’inquiète pour lui.
Le problème des infrastructures médicales est considérable. Pour l’instant, les malades sont rapatriés à Dakar, où il y a des hôpitaux qui bénéficient de lits de réanimation. Mais comment cela se passera-t-il si le nombre de malades explose ? On les laissera mourir dans les villes où il n’y a pas d’équipement, dans les petits villages, en brousse ? »
AU TOGO, DEUX JOURNAUX D'OPPOSITION SUSPENDUS APRÈS UNE PLAINTE DE LA FRANCE
Ces journaux sont accusés de publier des articles comportant des "accusations graves, infondées et calomnieuses" contre l'ambassadeur de France au Togo, son pays et contre Franck Paris, conseiller Afrique du président français
Liberté et L'Alternative, deux journaux togolais proches de l'opposition, ont été suspendus par la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (Haac), suite à une plainte de l'ambassade de France au Togo, a appris jeudi l'AFP auprès de la Haac. Ces journaux sont accusés de publier des articles comportant des "accusations graves, infondées et calomnieuses" contre l'ambassadeur de France au Togo, son pays et contre Franck Paris, conseiller Afrique du président français Emmanuel Macron, qu'ils soupçonnent d'ingérence dans le processus électoral au Togo.
Le quotidien Liberté a écopé d'une suspension de 15 jours, à la suite d'un article paru le 3 mars, peu de temps après la présidentielle du 22 février intitulé : "Marc Vizy, l'autre ennemi de la démocratie au Togo". "Depuis son arrivée au Togo, l'ambassadeur de France au Togo Marc Vizy s'est toujours comporté comme si le Togo n'avait aucun déficit démocratique et que chacune des institutions jouait véritablement son rôle", écrivait notamment Liberté."(...) Le diplomate est en service commandé, à l'image d'un mercenaire au Togo. Pour les générosités dont il jouit régulièrement du régime, il se range du côté de la dictature", accusait le journal.
De son côté, le bi-hebdomadaire L'Alternative est suspendu pour deux mois pour avoir publié le 28 février, l'article : "Françafrique et soutien aux dictateurs : Franck Paris, l'Intriguant".
Selon la Haac, les responsables de ces journaux "n'ont pu la convaincre de la véracité des propos contenus dans l'article et par conséquent, n'ont apporté aucune preuve pour soutenir le bien-fondé de ces allégations".
Ces deux journaux font partie des médias privés très critiques vis-à-vis du pouvoir. "Nous prenons acte de la décision de la Haac. Nous avons fait notre travail, mais elle a estimé que nous n'avons pas apporté de preuve. Nous n'avons plus de commentaire à faire", a déclaré à l'AFP Médard Ametépé, directeur de publication de Liberté.
Le président sortant Faure Gnassingbé a été réélu avec 70,78% des voix, selon les résultats définitifs de la Cour constitutionnelle, des résultats contestés par l'opposition qui a dénoncé de graves "irrégularités". M. Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait avant lui dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans.
95% DE LA FLOTTE AÉRIENNE AFRICAINE CLOUÉE AU SOL
"Les compagnies africaines, bien avant le coronavirus, étaient déjà dans une situation difficile. Elles perdaient de l'argent depuis dix ans alors que les autres compagnies dans le reste du monde en gagnaient."
La quasi-totalité de la flotte aérienne africaine est clouée au sol à cause de l'épidémie de coronavirus et les compagnies sont en péril, a indiqué l'Association des compagnies aériennes africaines (Afraa) jeudi. "Aujourd'hui 95% de la flotte aérienne africaine est clouée au sol en raison de la pandémie, sauf des vols cargos", a déclaré à l'AFP Abderrahmane Berthé, secrétaire général de l'Afraa, qui compte 45 compagnies membres sur le continent.
Une large partie des pays africains ont fermé leurs aéroports et leurs frontières à cause de la pandémie, contraignant les compagnies à annuler aussi bien les vols inter-africains que vers les autres continents."Si les compagnies aériennes africaines ne reçoivent pas de soutien, elles vont se retrouver en situation d'insolvabilité d'ici fin juin", selon M. Berthé. Il estime que 2,5 à 3 milliards de dollars (entre 2,3 et 2,8 milliards euros) sont nécessaires, à travers des aides financières ou des allègements de taxes et charges."Les compagnies africaines, bien avant la pandémie de Covid-19, étaient déjà dans une situation difficile. Elles perdaient de l'argent depuis dix ans alors que les autres compagnies dans le reste du monde gagnaient de l'argent. Cette crise est venue accentuer les difficultés", explique M. Berthé."Depuis deux semaines, c'est une grande catastrophe pour les compagnies africaines dont les avions ne décollent plus. Elles n'ont plus de revenus, dans le même temps elles subissent des coûts incompressibles" (location des avions, maintenance, assurances, frais de parking), ajoute-t-il.
Les 45 compagnies membres de l'Afraa représentent 85% du trafic inter-africain avec 93 millions de passagers par an.L'Afrique ne représente que 2% du transport aérien mondial, mais le trafic double tous les 15 à 20 ans.