Dakar, 22 jan (APS) – Les prix des produits à l’importation ont enregistré une baisse de 1 % en novembre en comparaison de leur niveau du mois précédent, a-t-on appris l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Ce recul fait suite à celui des prix énergie et lubrifiant (-3,6%), du groupe ‘’alimentation-boisson-tabac’’ (-1,9%) et des matières premières animales et végétales (-1,6%), relève la structure dans une note sur les indices mensuels des prix du commerce extérieur.
Le document consulté par l’APS fait cependant état d’une atténuation de cette tendance baissière par un regain des coûts des produits finis destinés à la consommation finale (+5, 9 %) et ‘’autres demi-produits’’ (+1, 4 %).
Comparés à leur niveau de novembre 2018, les prix des produits à l’importation ont connu une hausse de 0, 3 %, tandis que sur les onze premiers mois de 2019, ils se sont relevés de 0, 2 % par rapport à la période correspondante de l’année précédente, fait savoir l’ANSD.
Il est également fait état d’une augmentation de 1, 4 % des prix des produits volatils à l’importation, alors que les coûts des produits sous-jacents se sont contractés de 1, 2 % en novembre dernier.
En comparaison de leur niveau de novembre 2018, les prix des produits volatils à l’importation ont progressé 7, 5 %. Sur la même période, les coûts des produits sous-jacents ont augmenté de 0, 7 %, et ceux des produits volatils ont diminué de 1, 9 %, peut-on lire sur le rapport.
Repli des prix à l’exportation
Dans le même temps, un repli de 3, 6 % a été enregistré en novembre dernier les prix des produits à l’exportation, en lien notamment avec le recul des coûts de l’énergie et des lubrifiants (-9, 9 %), de celui des matières premières animales et végétales (-7, 5 %) et ‘’autres demi-produits (-2, 1 %), fait-on savoir de même source.
L’ANSD souligne toutefois que le renchérissement des produits des produits finis destinés à la consommation (+11,6%) et celui de l’or industriel (+11,1%) avaient atténué le fléchissement des prix des produits à l’exportation.
Comparativement à novembre 2018, les prix des produits à l’exportation ont enregistré un repli de 0, 5%, tandis que sur les onze premiers mois de 2019, ils se sont contractés de 0, 1%.
S’agissant des prix des produits volatils et ceux des produits sous-jacents à l’exportation, des baisses respectives de 4, 1 % et 3, 6 % ont été enregistrées en novembre dernier.
Par rapport à novembre 2018, les prix des produits sous-jacents se sont repliés de 0, 5% et ceux des produits volatiles de 0, 1 %. Sur les onze premiers mois de 2019, les produits volatiles à l’exportation se sont renchéris de 4, 9 % tandis que ceux des produits sous-jacents ont chuté de 1 %, détaille le rapport.
«LA PRESENCE MASSIVE DE LA VIOLENCE… FINIT PAR LA BANALISER»
Interrogé sur cette recrudescence de la violence au Sénégal, le sociologue Djiby Diakhaté donne les causes et explique ses répercussions chez les populations.
Depuis quelques temps, il ne se passe pas un jour où l’on ne fait état d’un cas de meurtre, de viol ou d’une autre forme de violence, relayée dans les médias. Interrogé sur cette recrudescence de la violence au Sénégal, le sociologue Djiby Diakhaté donne les causes et explique ses répercussions chez les populations. Il a aussi fait des recommandations pour stopper ce fléau qui du fait sa «présence massive» risque de finir par être «banalisé».
Qu’est-ce qui explique la recrudescence des cas de violence au Sénégal ?
Il faut essayer de voir quelles en sont les causes proches ou lointaines. Pour les causes lointaines, la famille qui a toujours été le noyau social de base, s’est aujourd’hui complètement déguisée. Elle s’est fragilisée et on n’a pas évalué, jusque-là, la journée continue qui met les parents dehors pendant toute la journée. Et ces derniers ne rencontrent pas leurs enfants. Or, au niveau des espaces de travail et des écoles, il n’y a pas d’organe qui se substitue à la famille pour prolonger le travail effectué par les parents. Avant, il y avait les assistants sociaux, les moniteurs dans les écoles qui faisaient office de parents pour les enfants. Aujourd’hui, ces structures ne sont plus dans nos établissements. L’autre aspect qui me semble intéressant, c’est que nous avons progressivement perdu une identité culturelle qui mettait l’accent sur le respect de l’humain. A la faveur de plusieurs influences externes, nous avons aujourd’hui une société qui est devenue de plus en plus matérialiste ou dans laquelle l’avoir a tendance à l’emporter sur l’être. C’est pourquoi, d’ailleurs, les cas de sacrifices dont on parle, sont essentiellement articulés autour de la recherche de profit et de pouvoir. A cela s’ajoute une présence massive de la violence qui finit par la banaliser. ar exemple, lorsque des gens voient des personnes qui sont dans l’agonie à la suite d’un accident de la circulation, au lieu de leur porter secours, ils préfèrent filmer et partager dans les réseaux sociaux. Après, maintenant, vous avez la pauvreté qui se développe sur fond de crise des valeurs. Je ne dis pas que la pauvreté est forcément source de violence, mais elle est accompagnée par une crise morale. Elle conduit parfois à des actes de déviance. Vous avez enfin l’homo-sénégalaises qui devient de plus en plus libre. C’est-à-dire que le contrôle communautaire qui existait sur le sujet a tendance à disparaitre. Avant, quand l’individu faisait quelque chose, il se posait des questions sur sa communauté. Comment les gens vont m’apprécier ? Comment ils vont me voir ? Est-ce que les gens seront contents de ce que j’ai fait. Ce contrôle communautaire a tendance à disparaitre. Et donc l’individu est dans l’anonymat le plus total, de plus en plus.
Comment les populations perçoivent-elles ces cas de violences ?
Pour beaucoup d’éléments de la population, c’est quelque chose qui vient les inquiéter et qui les empêche de s’adonner à leurs activités au quotidien. Aujourd’hui, il y a des boutiques qui, dès le crépuscule, ferment leurs portes. Il y a des commerces qui ne commencent que très tard dans la journée et qui, très précocement la nuit, arrêtent les activités parce que les gens ont peur des agressions. De ce point de vue, ça constitue un frein à l’économie parce que vous allez avoir beaucoup de personnes qui vivent dans l’inquiétude et qui ont peur de s’adonner convenablement à leurs activités économiques. Il faut ajouter à cela le tourisme qui est plus ou moins fragilisé parce que le déferlement de la violence peut constituer un élément de découragement pour les éventuels touristes qui voudraient visiter le Sénégal et qui risquent de voir une image du Sénégal plus orientée vers la violence que vers l’hospitalité. Parce que le Sénégal veut se définir comme les pays de l’hospitalité et je crois que ces actes qui sont posés, il ne faut pas les considérer comme des actes isolés. C’est des actes inquiétants. Il faut se pencher là-dessus.
Que doit-on faire pour stopper cette violence ?
Je crois qu’il faut travailler autour de la notion de proximité. Il faut d’abord une proximité de l’acteur par rapport à la famille. Il faut que le Sénégal mette en place une politique familiale qui permet d’accorder un intérêt à la famille. Or, aujourd’hui, nous avons de la peine à mettre en place un Document de politique familial. Autre chose qui me parait important, c’est la proximité par rapport aux ressources.
En fait, les ressources se font de plus en rare. La pauvreté a atteint des proportions de plus en plus élevées. Les formes d’inégalité se sédimentent et deviennent de plus en plus inquiétantes. Les formes d’exclusion, les gens qui sont pauvres sont exclus et marginalisés. A ce niveau, il y a un travail à faire en termes de proximité par rapport aux ressources. Ensuite, il doit y avoir une proximité par rapport aux valeurs. Ça suppose qu’on s’entende sur une matrice normative, une matrice de valeur partagée par les différents acteurs de la communauté. Aujourd’hui, on a de la difficulté à avoir un corpus légal qui fait l’objet d’un consensus et qui détermine la conduite que nous devons adopter. Je crois qu’il faut retourner à ces valeurs qui sont des valeurs fondamentales. Et puis, il me semble qu’il faut aller en profondeur dans la territorialisation des politiques publiques. C’est-à-dire faire en sorte que les acteurs, au niveau local, soient associés à la définition des politiques publiques les concernant. Lorsque l’acteur se sent impliqué, il aura toute autre chose à faire que de s’adonner à certains actes.
Enfin, il faut que, dans la communication autour de telles actes, on en tire certaines conclusions. Parce qu’on a l’impression que certains médias se contentent simplement de présenter les cas de meurtre, de violence. Ça devient quelque chose qui entre dans la routine. Et les gens auront tendance à la banaliser. C’est bon qu’à ce niveau il y ait une suffisante formation des hommes des médias pour qu’ils sachent comment présenter des actes de ce genre. Il faut enfin que nos Forces de défense et de sécurité mettent en place une approche collaborative et participative de la sécurité. Il faut impliquer les populations dans la définition, l’exercice de leur propre sécurité. Il ne faut pas que les Forces de défense, notamment la Police et la Gendarmerie, fassent l’objet d’une peur pour les populations. Il faut que l’on change le dispositif d’accueil dans les Commissariats de Police et dans les Brigades de Gendarmerie, que les gens n’aient plus peur pour aller à la Police, à la Gendarmerie parce qu’ils ont peur d’être mal reçus, d’être mal accueillis.
L’EXCLUSION DE MOUSTAPHA DIAKHATÉ DE L’APR ET D’AUTRES SUJETS À LA UNE
Dakar, 22 jan (APS) – L’exclusion de Moustapha Diakhaté des rangs de l’Alliance pour la République (APR) et la condamnation du meurtrier de la 5e vice-présidente du Conseil économique social et environnement (CESE) sont les sujets en exergue dans les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
’’Macky Sall sabre Moustapha Diakhaté’’, affiche à la Une Tribune pour parler de l’exclusion de l’ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat de l’Alliance pour la République (APR). ‘’(…) il est évident que la goutte de trop qui a poussé Macky Sall, président de l’APR, à sabrer Moustapha Diakhaté n’est autre que le courant de pensée et/ou mouvement qu’il a voulu instaurer au sein de l’APR’’, écrit Tribune.
L’Alliance pour la République (APR), le parti de Macky Sall, a déclaré, mardi, dans un communiqué avoir exclu définitivement de ses rangs un ancien collaborateur du chef de l’Etat, Moustapha Diakhaté.
"Le conseil de discipline (…) prononce l’exclusion définitive de Moustapha Diakhaté des rangs de l’Alliance pour la République", écrit ladite instance de l’APR dans un communiqué signé de son président, Abdoulaye Badji.
L’APR invoque des "propos séditieux, fractionnistes (…) du camarade Moustapha Diakhaté", qui "entache gravement l’image du parti".
Déjà dans une "mise au point" publiée lundi, le député Abdou Mbow, adjoint du porte-parole national du même parti, déclare que l’ancien député et collaborateur du chef de l’Etat "a tenté de disqualifier les instances" du parti au pouvoir "en visant directement son mode de fonctionnement".
Cette décision intervient au lendemain de l’annonce par Moustapha Diakhaté, de la création d’un courant de refondation au sein de l’Alliance pour la République (APR) dénommé ‘’Mankoo taxawu sunu APR : initiative pour la refondation de l’Alliance’’.
Moustapha Diakhaté avait "est libre de créer un mouvement (…) en dehors de l’Alliance pour la République", avait déjà réagi Abdou Mbow.
La décision de la commission de discipline est ’’une farce’’ selon Diakhaté dans une réaction relayée par de nombreux quotidiens dont Enquête qui écrit : ‘’Exclu hier des rangs de l’APR (….) Moustapha Diakhaté minimise pour autant. (….) l’ex-ministre-conseiller de Macky Sall parle d’une farce et d’une diversion’’.
’’Le responsable botte en touche et donne rendez-vous ce jeudi. Il prépare la publication du manifeste et des textes fondateurs de son mouvement Mankoo taxawu sunu APR’’, selon le journal.
Pour le quotidien Kritik, ‘’Macky Sall largue son éminent frondeur’’.
’’Diakhaté et l’APR, c’est fini !’’, s’exclame Le Quotidien. ’’Macky Sall dans le pétrin’’, selon Walfadjri qui signale que Moustapha Diakhté ’’organise la riposte’’ aprés son exclusion.
Commentant l’exclusion de Diakhaté, Wa Grand-Place note que ‘’la commission de discipline valide, Mbaye Ndiaye vacille’’. Le journal rapporte qu’absent de la réunion de ladite commission, ‘’Mbaye Ndiaye s’est exprimé sur les ondes de iradio annonçant son projet d’entamer une médiation’’.
Ce qui fait dire à Vox Populi que ’’contre toute attente, Mbaye Ndiaye, membre de la commission de discipline maintient Diakhaté dans l’APR’’.
Vox Populi revient sur le verdict de la chambre criminelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Dakar dans l’affaire du meurtre de la 5ème vice-présidente du Conseil économique social et environnement (CESE). Le meurtrier a été condamné, mardi, aux travaux forcés à perpétuité et doit également payer 350 millions de francs CFA de dommages et intérêts à la famille de la victime.
’’Le +monstre+ écope de la peine maximale’’, souligne le quotidien Kritik. ’’Le juge venge Fatoutama Mactar Ndiaye’’, selon Source A.
Le journal L’As note qu’avec le lancement du budget-programme, ’’l’Etat libère les sous’’.
’’Annoncé depuis quelques années, le Sénégal va changer dès cette année, le format de son budget en passant de budget à budget-programme. Lors de l’atelier de lancement de la gestion budgétaire de l’année 2020, le ministre des finances, Abdoulaye Daouda Diallo, a estimé que ce changement de paradigme dans la gestion des finances publiques va faire vivre au Sénégal un moment crucial’’, écrit le journal.
Selon la publication, ’’les ministres vont ainsi devenir des ordonnateurs de leurs dépenses contrairement aux années précédentes où ils dépendaient du ministère des finances’’.
A propos des finances publiques toujours, Le Soleil note que le budget 2019 a été exécuté à 98 %. L’objectif de 100 % est visé en 2020.
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO RESTE LE BOSS
Il faut encore attendre des mois pour voir le Sénégal définitivement basculer dans ses budgets programmes. L’heure est plutôt au toilettage des textes législatifs et réglementaires.
Il faut encore attendre des mois pour voir le Sénégal définitivement basculer dans ses budgets programmes. L’heure est plutôt au toilettage des textes législatifs et réglementaires. Conséquences : Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Finances et du Budget reste l’ordonnateur principal des crédits budgétaires publics jusqu’à nouvel ordre. C’est ce qu’a indiqué hier, mardi 21 janvier, Maguette Niang, coordonnateur de la Direction générale du budget, lors d’un atelier de mise en place des crédits et exécution du budget de l’Etat pour la gestion 2020.
La budgétisation en programmes et la déconcentration de l’ordonnancement, deux directives majeures introduites par l’Union monétaire ouest africaine (UEMOA) pour mettre fin aux lourdeurs dans les procédures d’exécution du budget liée à l’engorgement des services attachés, décriées et initialement prévues à compter du 1er janvier 2020, est remis à plus tard. Plus précisément avant la fin de l’année.
Au motif, l’inachèvement de la phase administrative de la dépense, à même de permettre d’emballer les directives avec toutes les chances de réussite.
«Aujourd’hui, il n’est point question d’attendre que tout le dispositif soit prêt pour engager la réforme.
En attendant que le dispositif soit mis en place, nous allons nous aligner à une phase transitoire durant laquelle le statuquo sera gardé et le ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, sera le seul ordonnateur des crédits budgétaires publics. Il en sera de même au niveau de la Comptabilité publique et du trésor», a fait savoir, hier, mardi 21 janvier, à Dakar Maguette Niang, coordonnateur de la Direction générale du Budget. Il intervenait, à la suite des présentations des différents processus de mise en œuvre des réformes dites majeures de l’Uemoa, dans le cadre d’un atelier de mise en place des crédits et exécution du budget de l’Etat pour la gestion 2020.
«Cette période transitoire était nécessaire. Et on ne pouvait pas attendre que tout ce processus soit prêt pour exécuter le budget. Parce que la loi a été votée à l’Assemblée nationale et elle a la force exécutoire», a expliqué le coordonnateur.
A suivre ses explications: «Tous les textes ne sont pas au point, même s’ils ont été finalisés. Certains doivent passer à l’Assemblée nationale notamment la loi organique relative aux lois de finances (Lolf) qui a été finalisée et transmise à l’Assemblée nationale. Ladite Loif sera votée dans les tous prochains jours. A la suite de cette loi, un certain nombre de décrets, d’arrêtés et circulaires vont être pris pour rendre le dispositif législatif et réglementaire opérationnel».
A retenir que la mise en œuvre desdites directives crée de facto des ordonnateurs délégués et des contrôleurs des opérations financières délégués, sous l’autorité directe du ministre en charge des Finances. Ces derniers, nommés au niveau des ministères auront la lourde charge d’assurer une bonne gestion.
«C’EST LIE A DES RAISONS QUI LEUR SONT PROPRES ET A DES OBJECTIFS SPECIFIQUES»
L’analyste politique Momar Diongue se prononce sur les tournees Nationales de Pastef, du Ps et du… «Macky»
Ma conviction est que ces tournées sont organisées par ces composantes par des raisons diverses. Pourquoi, c’est pas lié aux Locales, parce qu’il y a le ministre de l’Intérieur qui parle au plus tard le 21 mars 2021 pour les élections locales, il y a le dialogue politique et le dialogue national en cours et outre mesure, il doit s’agir d’évaluer le processus électoral de 2016 à 2019 et d’auditer le fichier pour voir si on doit garder la règle du parrainage ou pas. Il n’y a pas d’échéance électorale qui se profile d’ors et déjà.
A partir de ce moment-là, on ne peut pas considérer que ces tournées sont liées à une campagne préélectorale pour ces élections locales. C’est pour des raisons diverses que les partis politiques sont engagés et chacun a une raison propre pour engager la tournée.
Pour le Parti socialiste, vous voyez qu’il est dans une léthargie depuis très longtemps. Il y a beaucoup de critiques qui figent à l’intérieur du parti pour dire que la direction du parti n’a absolument rien fait pour réactiver le parti à la base, pour aller à la rencontre des militants. Et le parti est devenu inerte avant la disparition d’Ousmane Tanor Dieng et encore plus depuis sa disparition. Vous comprendrez donc le souci actuel de ce parti dirigé par Aminata Mbengue Ndiaye. C’est d’essayer d’étouffer cette critique sur l’immobilisme du parti et c’est pour cette raison qu’il entame cette tournée.
Pour montrer aux militants que le parti existe, qu’il y a eu une reprise du parti après la mort d’Ousmane Tanor Dieng. Pour montrer que le parti n’est pas inerte, et que le parti n’est pas encerclé avec son alliance dans Benno Bokk Yaakaar. C’est pour eux une manière de redonner vie au parti mais pas pour une élection locale.
Si vous prenez le cas du président Macky Sall et l’Apr, vous comprendrez que récemment sur ce débat autour du troisième mandat, il y a une directive qui a été donnée aux composantes du parti de ne pas se prononcer sur le mandat et il y en a des gens qui en ont payé les frais. Sorry Kaba a été viré après s’être prononcé sur cette question. Idem pour Moustapha Diakhaté. Donc, c’est une manière pour le président de la République d’étouffer ce débat sur le troisième mandat.
La deuxième chose, il y a eu récemment une lutte entre des responsables au sein du parti, Moustapha Cissé Lô et Yakham Mbaye… En reprenant la main, en rencontrant récemment Moustapha Cissé Lô, en convoquant aussi une réunion les militants de la première heure, le président Macky Sall veut étouffer là, également, cette polémique qu’il y a eu entre ses militants de la première heure qui se sentent un peu marginalisés au profit des militants de la dernière heure. Raison pour laquelle il a rencontré également les Alioune Badara Cissé et consorts au palais…Macky Sall quand il veut entamer un processus de tournée, c’est pour reprendre en main le parti en ce point de vue-là. Voilà les raison pour lesquelles il entame ses tournées. Surtout dans le Fouta où on a noté des divergences entre leaders, entre responsables. Le parti n’est pas si homogène que ça, donc il prétexte sans doute une tournée économique mais il veut régler les contingences, les divergences et les malentendus de ces militants et responsables de là-bas.
Maintenant, si vous prenez le cas de Ousmane Sonko, il se projette lui au-delà des élections locales…Arriver 3ème avec 15,7 des suffrages, ce qui est quand même impressionnant pour quelqu’un qui est à son premier coup d’essai. Ensuite, on aura noté qu’il est arrivé deuxième dans 8 des 14 régions du Sénégal.
Impressionnant comme résultat. Il est arrivé deuxième dans 21 des 45 départements du pays. C’est quelqu’un qui a mesuré le parcours qu’il a eu à faire et qui sait qu’il a une chance en 2024. C’est d’ores et déjà qu’il commence à préparer 2024. Vous avez entendu récemment qu’il a parlé d’une opération de levée de fonds pour avoir 2, 5 milliards en 2024, pour préparer cette élection. Il s’en est rendu compte également quand il a commencé à avoir des connexions sur l’international pour avoir également une dimension, un réseau d’amitié au niveau international pour préparer 2024…
Ousmane Sonko est dans cette dynamique, ses tournes entrent dans ce cadre…Il sait qu’il a une chance réelle en 2024 et tenant compte de ça, donc il se prépare pour 2024, c’est pour cette raison qu’il entame cette tournée. Il est conscient que jusque-là, il a été le candidat des jeunes, des intellectuels et qu’il a fait des percées au niveau des centres urbains. Il a compris qu’il a une limite à combler autour du pays, donc ses tournées entrent dans ce cadre-là. Vous voyez ainsi que dans leurs tournées, l’Apr, le Parti socialiste et le Pastef n’ont pas les mêmes objectifs. C’est lié à des raisons qui leur sont propres et à des objectifs spécifiques.
PARFUM DE LOCALES ET…2024 !
Tournées nationales de certains etats-majors politiques, conseils des ministres decentralisés aux allures de precampagne deguisée
Alors que la date des élections municipales et départementales, les joutes les plus proches, n’est pas encore définitivement arrêtée mais seulement circonscrite dans une période ne pouvant dépasser le 28 mars 2021, le branle-bas de la mobilisation post-présidentielle semble prendre petit à petit ses marques, au niveau de certains états-majors politiques. Cela n’est pas loin d’être le cas pour le Pastef d’Ousmane Sonko qui est sur le point d’engager la deuxième phase de sa tournée dans le Nord du pays, après le départ de Saint-Louis. Idem pour le président Macky Sall, chef de file de la coalition Benno Bokk Yakaar qui annonce, à partir du 8 mars prochain, la reprise des Conseils des ministres délocalisés assimilés par ses opposants à de la campagne électorale déguisée. Ou même le Parti socialiste, encore groggy de son perte de son leader Ousmane Tanor Dieng, mais qui annonce une tournée de son Secrétariat exécutif national. Histoire de superviser la vente des cartes mais aussi de remobiliser les troupes pour continuer d’être la… « tête de pont de Bennoo ». En ligne de mire, les locales et la présidentielle de…2024.
L’heure de la précampagne électorale pour les élections municipales et départementales aurait-elle déjà sonné ? Initialement prévues en juin 2019, reportées au 1er décembre 2019 avant d’être finalement fixées pour au plus tard le 28 mars 2021, ces joutes municipales et départementales semblent pourtant dicter, après deux reports, le calendrier des acteurs politiques sénégalais. Pour preuve, des tournées nationales sont en train d’être subrepticement annoncées ou déjà initiées par certains leaders politiques quand pour d’autres partis, le temps est à la remobilisation des forces après le « mortal kombat » de février 2019.
Parmi ces derniers, on peut citer en premier plan le leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko. Classé troisième lors de la dernière élection présidentielle avec plus de 15% des voix, l’ancien inspecteur radié de la fonction publique dont le parti politique vient de souffler ses six ans d’existence, le 4 janvier dernier, vient de boucler une tournée de quatre (04) jours dans le département de Saint-Louis. Ce premier déplacement post-élection présidentielle d’Ousmane Sonko, effectué du 10 au 13 janvier dernier, a été marqué par des caravanes dans plusieurs localités de ce département, des visites de courtoisie auprès de certaines autorités coutumières et religieuses mais aussi des conférences publiques notamment sur l’érosion côtière, la brèche de Saint-Louis, les questions liées à la pêche, aux licences et à l’exploitation des ressources naturelles. Quand bien même le camp d’en face, en l’occurrence le pouvoir et ses affidés, a tenté de lui mettre des bâtons dans les roues, histoire de montrer que Saint-Louis est sa chasse gardée. Seulement, Ousmane Sonko n’est pas leader à se défiler au moindre imprévu et à peine cette première étape terminée, on annonçait du coté de son entourage qu’il allait bientôt reprendre la route pour la suite de ses tournées dans les autres localités du pays.
Outre le leader de Pastef, le président de la République, Macky Sall semble lui aussi sur le point de reprendre son bâton de pèlerin, via les Conseils des ministres décentralisés, pour réveiller la fibre marron beige de ses militants. Alors qu’il avait annoncé lors de sa rencontre avec des représentants de la presse le 31 décembre dernier, la reprise de ses rencontres gouvernementales délocalisées, le quotidien national «Le Soleil » révélait la date exacte et une partie du programme. Dans sa livraison du 14 janvier dernier, le Soleil annonçait ainsi que c’est dans le nord que le Président de la République et tête de pont de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar allait débuter sa tournée en se rendant le 8 mars 2020, à Saint-Louis, puis à Podor, avant de clôturer son périple à Matam, le 12 février, par un Conseil des ministres délocalisé. Les opposants au Président ne manqueront certainement pas d’y voir encore la marque pour les Locales qui se profilent d’une précampagne qui ne dit pas son nom.
Autre formation politique annoncée sur cette liste des tournées politiques à l’intérieur du pays dans les prochains jours, on note le Parti socialiste. S’exprimant le jeudi 16 janvier dernier, à la sortie de la 69e session du Secrétariat exécutif national du parti, Cheikh Seck rapporteur du jour du Sen, après avoir informé de la reprise des activités de mobilisation des militants, a annoncé par ailleurs une tournée du Secrétariat exécutif national auprès de toutes les structures qui rencontrent des difficultés dans la vente des cartes. Histoire de remettre sur pied un parti un peu en berne, des suites de la disparition de son leader des vingt dernières années. Mais surtout de réactiver ses instances régionales pour reconfirmer son statut de tête de pont de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar aux prochaines élections qui se profilent, les joutes municipales et départementales. Quand bien même la date d’organisation de ces joutes locales reste encore suspendue aux concertations du dialogue national et à l’arbitrage du chef de l’Etat.
Par Babacar DiOP
CAHIERS DE PRISON I
La jeune génération doit refuser que la politique se réduise à une stratégie pour assoir une domination au service de quelques groupes - Le devoir d’exister pour notre bien-être est un élément consubstantiel de la politique
Du 29 novembre au 04 décembre 2019, avant le mandat de dépôt qui m’a conduit à la Maison d’arrêt de Rebeuss, j’ai partagé avec des jeunes remarquables, la même cellule au commissariat central de Dakar. Pendant plusieurs nuits, j’ai échangé avec Mamadou Diao Diallo, Pape Abdoulaye Touré, Souleymane Jim, Souleymane Diockoul, Malick Biaye, Ousmane Sarr, Fallou Gallas Seck et Guy Marius Sagna sur le sens de l’engagement politique. Je veux partager avec le grand public les idées que j’ai défendues devant ces jeunes, symboles de la résistance dans notre pays. Je veux que la jeunesse redécouvre la valeur morale de l’engagement politique
Aujourd’hui, devant le spectacle quotidien de la corruption des acteurs politiques, il est difficile de motiver les jeunes à s’engager en politique. Ainsi, ils sont très critiques à l’endroit de la politique qui n’est pour eux qu’un instrument au service d’une classe d’affairistes qui sucent et pillent les richesses nationales. Pour la plupart de ces jeunes, la politique est synonyme de corruption, de mensonge, de reniement et de luttes pour des intérêts particuliers et égoïstes. Ainsi, plusieurs d’entre eux préfèrent la fuir dans son état actuel et rester dans l’expectative, alors qu’ils peuvent soutenir des projets qui transforment leur quotidien et leur pays.
Changer la vision traditionnelle de la politique
Alors que je venais d’arriver à l’université comme étudiant, je suis tombé un jour sur ces lignes de Mamadou Dia, écrites du fond de sa cellule de prison de Kédougou en 1974: « Je crois qu’il faut distinguer la politique en tant qu’intégration dans la Cité, dans la communauté humaine et la politique en tant que déploiement d’une technologie de la conquête ou de la conservation du pouvoir » (Afrique, le prix de la liberté, 2001 p.268). Je découvrais alors une voie nouvelle, un sens profond et humaniste de la politique qui était différent de ce que j’avais l’habitude d’entendre. Ainsi, Mamadou Dia prenait le contrepied du paradigme traditionnel de « l’agir machiavélique » dans le sens de « la fin justifie les moyens » qui conçoit la politique comme une « volonté de pouvoir », une volonté de domination.
Nous devons changer cette conception de la politique qui est à l’origine de tous les maux de notre société. Elle ne peut pas être réduite à une lutte pour remporter des sièges dans nos institutions publiques. Il n’y pas de politique comme action libératrice de l’homme sans un idéal qui la sous-tend. Les acteurs politiques sans principes participent à la corruption du politique. Seuls les acteurs qui vivent avec des principes élevés deviennent historiques et représentent des symboles de la lutte d’émancipation des peuples. Les acteurs sans principes se corrompent, se fermentent et ne peuvent jamais rentrer dans l’histoire. À ce titre E. Dussel disait : « Heureux celui qui accomplit fidèlement sa vocation ! Maudit celui qui la trahit parce qu’il sera jugé maintenant ou par l’histoire » [Enrique Dussel, Vingt thèses de politique, 2018, p.59].
Aujourd’hui, la jeune génération doit refuser que la politique se réduise à une stratégie pour assoir une domination au service de quelques groupes. Car, la domination constitue la manifestation de la corruption du politique. C’est la raison pour laquelle la politique ne peut se réduire aux grands spectacles organisés par les médias pour élire des candidats bureaucratisés au bénéfice de leurs propres intérêts. Accepter une telle finalité reviendrait à assister à la « nécropolitique », donc la mort de la politique. En dernière instance, la politique prise dans ce sens consacre de manière éhontée l’enrichissement de la classe dirigeante. Ainsi les élites corrompues exercent leur pouvoir de domination sur la communauté. La volonté du représentant remplace la volonté générale de la communauté. Désormais, la volonté du représentant devient la source du pouvoir politique.
La politique de nos gouvernants actuels est conçue comme un mode de domination qui utilise les moyens de répression de l’État pour assoir une corruption au service du parti, du clan et de la famille. Dans cette conception classique enracinée dans la corruption, le pouvoir est défini comme un instrument, un système institutionnel de domination. Une telle politique sert dans le meilleur des cas les intérêts de quelques membres de la communauté politique ou dans le cas des pays postcoloniaux (comme les pays africains et les pays latino-américains) les intérêts des États métropolitains. Cette culture a produit une classe politique patrimoinialiste qui a pour seules règles de conduite la corruption, le népotisme et le clientélisme. Ils deviennent des politiciens professionnels à la solde de leurs propres intérêts égoïstes et claniques. Cette conception traditionnelle promeut le « real polititik » (le réalisme politique) parce que toute autre politique serait purement idéaliste, voire impossible. De notre point de vue, se conformer à cet ordre établi sans chercher à le changer serait simplement faire preuve de paresse et de cynisme.
Nous ne devons jamais oublier que le devoir d’exister pour notre bien-être est un élément consubstantiel de la politique. Dans ce sens, Aristote précisait : « le but de la politique serait le vrai bien, le bien suprême de l’homme » (Éthique à Nicomaque, 1992, p. 37). Le premier bien de l’homme constitue la conservation et l’amélioration de son mode de vie. Ainsi, le pouvoir a pour finalité la libération de l’homme et non sa domination. Son exercice est une activité qui a pour finalité la conservation de la vie, l’augmentation de la vie de ses membres. Le pouvoir politique doit servir à renforcer la « volonté de vivre »des humains, des communautés et de l’humanité. C’est la raison pour laquelle, le pouvoir politique a pour finalité le respect et la sauvegarde de la dignité humaine. Il doit produire la vie, c’est-à-dire, satisfaire la faim et la soif, lutter contre l’ignorance, contre tout ce qui asservit et avilit l’homme.
La politique comme un projet de libération
Dans sa célèbre XIe thèse sur Feuerbach, Karl Marx écrivait: « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c’est de le transformer » (Philosophie, 1982, p.235). De la même manière, les jeunes n’ont fait que s’indigner de la politique traditionnelle, ce qui importe maintenant, c’est la transformation de leur société et leurs conditions de vie. Nous devons rompre avec la politique spectacle qui met toujours en scène des élites dominatrices et corrompues qui ont détourné la politique de sa finalité ultime, l’intérêt général, c’est-à-dire la volonté générale de la communauté politique. Cela nécessite une nouvelle acception qui comprend la politique comme outil de libération et non de domination. Dans ce sens, ceux qui exercent le pouvoir doivent obéir à la volonté générale : « La politique consiste à avoir l’oreille du disciple chaque matin » de sorte que ceux qui « commandent, commandent en obéissant » (E. Dussel, Vingt thèses de politique, p.24). C’est une nouvelle perspective, plus démocratique et plus humaine. Ainsi, ceux qui commandent ne sont plus des dominateurs ; ils obéissent à la volonté de la collectivité. De ce fait, la conséquence toute naturelle est que la politique est consubstantielle à la dignité humaine. Tout son mouvement doit poursuivre le perfectionnement de l’humaine condition.
La politique n’est donc pas une profession. Elle est une vocation, « un appel de la divinité » pour reprendre Karl Marx dans sa jeunesse (« Méditation d’un adolescent devant le choix d’une profession », in Philosophie, p. 12). Elle est une activité noble, une grande œuvre de solidarité et de générosité. L’acteur politique est appelé à servir, s’il le faut jusqu’à donner sa vie pour permettre à d’autres de vivre. C’est la manifestation suprême de son dévouement : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour les pauvres » (E. Dussel, Histoire et théologie de la libération, 1974, p. 91).
La politique est service à la collectivité. C’est pourquoi elle constitue plus qu’un droit ; c’est un devoir pour chaque citoyen de participer pleinement à la vie de la cité. Elle est une activité qui confère la dignité et la noblesse pour ceux qui la pratiquent avec dévouement au service des humains. C’est la raison pour laquelle K. Marx interpelle les jeunes à choisir leur voie dans la vie et ne jamais oublier l’humanité qui doit demeurer la finalité de toute notre action : « L’idée maitresse qui doit nous guider dans le choix d’une profession, c’est le bien de l’humanité […] L’histoire appelle ceux qui, agissant dans l’intérêt commun, se sont ennoblis. D’expérience, on répute pour le plus heureux celui qui a fait le bonheur du plus grand nombre. La religion elle-même nous enseigne que l’idéal suprême est de se sacrifier pour l’humanité. (« Méditation d’un adolescent devant le choix d’une profession », in Philosophie, pp.15-16).
Les jeunes doivent s’engager en politique pour servir l’intérêt de la collectivité. Pour Franz Fanon : « Tout spectateur est un lâche ou un traître » (Les damnés de la terre, p.135). Seul l’engagement des jeunes peut changer les institutions politiques corrompues au profit des victimes, des exclus et des pauvres. Dans le même sens, Enrique Dussel poursuit : « S’engager, c’est entrer dans l’histoire, se salir les mains, non pas dans le péché, mais en se mettant aux côtés du pauvre, de l’opprimé. C’est là que s’accomplit notre mission » (Histoire et théologie de la libération, p.175). Ainsi, changer le monde nécessite l’exercice démocratique du pouvoir ; d’où l’obligation que nous avons de nous engager, de prendre des risques pour refaire le monde. En ce sens, le jeune Marx nous rappelle que « sacrifier notre bien-être au devoir nous soulève » (Philosophie, p.14).
La politique est un sacerdoce. Elle n’est pas la domination, la corruption, la répression et la violence qui permettent de maintenir un système qui ne protège que les intérêts particuliers de groupes particuliers. Elle a pour vocation première, la libération de tous les opprimés. C’est pourquoi nous devons réhabiliter cette fonction de la politique qui a besoin d’être fondée à nouveau sur des valeurs éthiques. Tous nos espoirs reposent sur l’engagement des jeunes qui doivent faire irruption dans la scène politique pour la construction de l’égalité. Il s’agit également de placer les mobilisations environnementales climatiques au cœur des préoccupations des jeunes, car la planète doit être sauvegardée pour le bien-être de l’humanité et pour les futures générations.
Inspiré de mon débat avec les jeunes de la prison, je suggère à la jeunesse africaine de bien écouter ces propos pleins d’enthousiasme du professeur Enrique Dussel ; ils réveilleront tous ceux qui étaient plongés dans l’expectative, le pessimisme et l’inaction. Dussel soutenait : « Il faudra […] lutter pour la naissance et la croissance d’une nouvelle génération de patriotes, de jeunes qui se décident à réinventer la politique, l’« autre politique », comme Spartacus, Jeanne d’Arc, G. Washington, Hidalgo ou Bolivar jusqu’à un « Che » Guevara, Fidel Castro [Patrice Lumumba] ou Evo Morales. Aucun d’entre eux ne fut un politique par « profession ». Ils étaient esclaves, bergères, propriétaires fonciers, prêtres ou intellectuels, médecins, avocats ou syndicalistes, mais, par responsabilité éthique, ils se sont transformés en serviteurs de leurs communautés, de leurs peuples et dans beaucoup de cas jusqu’à la mort. Que peut-on offrir de plus que la vie ? Dans les autres cas, il s’est agi d’une fidélité incorruptible dans l’exercice délégué du pouvoir en faveur de leurs peuples. Ils n’ont pas exhibé l’autorité déléguée de manière ostentatoire pour augmenter leur prestige ou leur richesse. Leur gloire consista à rester fidèles, de manière persévérante et, jusqu’à la fin, à leur « vocation », même lorsqu’ils furent persécutés par les ennemis du peuple qu’ils libéraient » (Vingt thèses de politique, pp.58-59).
Jeunes gens de volonté, qui étaient avec moi dans la cave de l’arbitraire au commissariat central et dans les prisons, vous êtes pénétrés par le feu de la vocation. Engagez-vous pour la construction de l’égalité et de la dignité sur terre. En servant cette grande cause, vous ennoblissez l’humanité en vous ennoblissant vous-mêmes. Jeunes gens de volonté, comprenez que la politique est une vocation noble, elle est un projet de libération et non de domination.
Débrayage des enseignants du G7 aujourd’hui
Les écoles publiques enregistrent les premières perturbations. Les syndicats d’enseignants regroupés au sein duG7 entament leur mouvement d’humeur aujourd’hui. Ils observent un débrayage ce mercredi à partir de 10h et une grève totale, jeudi. Les enseignants de Dakar tiennent une marche à partir de la place de l’Obélisque le jeudi pour dire basta au dilatoire du gouvernement, notamment sur les accords obtenus et non respectés.
Promesses non tenues de Cheikh Kanté
Le ministre en charge du Pse n’a pas valablement suppléé Mahammad Dionne qui quand même avait réussi à gagner la confiance des syndicalistes. Désigné pour le monitoring des accords avec le G7 par le chef de l’Etat, Dr Cheikh Kanté traine toujours les pieds depuis sa prise de contact. D’après un syndicaliste joint par « L’As», Cheikh Kanté n’a respecté aucune de ses nombreuses promesses tenues ni même l’agenda qu’il avait décliné.
Noo Lank récidive aujourd’hui avec «Flyers Fépp»
Leur détermination est loin d’être sapée par leur arrestation samedi dernier par la police. Les membres du collectif Noo Lank comptent rééditer aujourd’hui la distribution de flyers dans les quartiers de Dakar. Le message est que chaque membre distribue des flyers et sensibilise les populations de son quartier sur la hausse «non justifiée » du prix de l’électricité. Ce qui ne va pas faciliter la tâche aux forces de l’ordre si toutefois elles ont reçu l’ordre d’arrêter ceux qui s’adonnent à la distribution de flyers. Il faut dire que la Constitution garantit cet exercice. L’Etat doit s’y plier et les laisser exercer leur droit.
L’ONLPL se saisit sur le cas de torture
La section sénégalaise d’Amnesty international a saisi l’Observateur National des Lieux de Privation de Liberté (ONLPL) sur une allégation de torture sur la personne de Ousmane Sarr, arrêté dans le cadre d’une manifestation devant les grilles du Palais présidentiel. Sans tarder, l’observateur Josette Marceline Lopez Ndiaye a dépêché, le jeudi 16 et le lundi 20 janvier, au Camp pénal de Liberté 06, une équipe d’observateurs délégués permanents pour mener une enquête. L’équipe d’enquêteurs est composée entre autres d’un commissaire de police à la retraite, d’un inspecteur d’administration pénitentiaire à la retraite et d’un expert en Droit de l’Homme. Leur mission est de constater et d’ouvrir une enquête sur les faits allégués. L’observateur va envoyer son rapport au terme de l’enquête.
Sit-in au centre de santé Baye Talla Diop
Des syndicalistes de la coalition «And Gueusseum» du Centre de santé Baye Talla Diop de Pikine-Ouest ont mis hier leurs menaces à exécution. Ils ont arboré des brassards rouges au cours d’un sit-in pour dénoncer la gestion de leur médecin chef, Dr Assane Ndiaye. On reproche à ce dernier une mauvaise gestion des recettes de la structure et de l’approvisionnement en médicaments. Pour les syndicalistes, Dr Assane Ndiaye fait une gestion solitaire. Ils l’accusent aussi de détournement de matériels d’une valeur de 500 millions destinés aux structures sanitaires de la localité.
Réplique du médecin chef Dr Assane Ndiaye
Les attaques des syndicalistes de «And Gueusseum» n’ont pas plu au médecin chef du District sanitaire de Pikine-Ouest, Assane Ndiaye. Ce dernier qui se sent quitte avec sa conscience dira que le combat de ces «syndicalistes véreux» est dévoyé et ressemble à du chantage. A l’en croire, l’un d’eux, un infirmier major à la retraite, voulait son maintien au poste et son adjoint voulait aussi être maintenu dans l’équipe de garde alors qu’il n’avait pas le profil requis. Selon Assane Ndiaye, ces deux syndicalistes mécontents ont alors influencé une partie du personnel pour tenter de perturber le système. Dr Assane Ndiaye s’insurge contre l’attitude de ses détracteurs. Il fait savoir que l’infirmier major a eu le toupet d’ouvrir, avant sa retraite, un cabinet dentaire au poste de santé Deggo. Pour l’approvisionnement en médicaments et pour le matériel médical, Dr Ndiaye soutient qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat.
Un dealer tombe à Djibélor
Les hommes du commissaire central de Ziguinchor, Adramé Sarr, qui écument de jour comme de nuit les zones criminogènes de la localité, ont alpagué un dealer récidiviste du nom de Pape. Nd. Mbow, dans un bar à Djibélor (Ziguinchor) en possession d’un kilogramme de chanvre indien conditionné en paquets de 50 grammes. L’homme qui est connu des services de police est élargi de prison il y a seulement 6 mois. Il avait purgé une peine de deux ans. Il risque gros avec son arrestation d’autant que le trafic de drogue est criminalisé au Sénégal. Pape Nd. Mbow sera déféré au parquet, selon les sources de «L’As», aujourd’hui.
Infanticide à Pikine… à suivre
Une femme non identifiée pour le moment a été alpaguée par les limiers du Commissaire Aïssatou Diouf de Malika dans une sombre histoire d’infanticide. Selon les sources de «L’As», la dame en question aurait enterré le bébé dans la maison où elle logeait à Pikine. Affaire à suivre.
Aucun cas du nouveau type de coronavirus signalé au Sénégal
Le Ministère de la Santé et de l’Action sociale ne rassure les populations sur les dispositions prises pour éviter l’entrée au Sénégal du nouveau type de coronavirus responsable d’infections pulmonaires sévères chez l’homme. Ce virus qui est détecté en Chine y fait des ravages : déjà 300 cas dont 6 morts ont été recensés depuis son apparition. Ainsi les autorités sanitaires, conformément au règlement international et compte tenu des flux migratoires de part et d’autre, ont pris les devants. A ce propos, le Ministère de la Santé a renforcé la surveillance épidémiologique sur toute l’étendue du territoire national, avec un accent particulier au niveau des portes d’entrées du pays. Aussi, une large diffusion de l’information a été effectuée à l’intention des agents de santé avec l’envoi de fiches techniques sur la maladie aux régions médicales, districts sanitaires, et à l’ensemble des établissements publics de santé. Pour le moment, aucun cas n’a été signalé au Sénégal. Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale suit de près l’évolution de la situation.
Crise à l’ASBEF
La crise qui secoue l’Association pour le bien-être familial (ASBEF) est loin de connaître son épilogue. Un face-à-face explosif s’est tenu hier entre le comité intérimaire de gouvernance de l’ASBEF et la Directrice exécutive (DE) licenciée et «qui refuse de quitter le poste». Dans un communiqué parvenu à «L’As», le Comité intérimaire de gouvernance de l’ASBEF a prié Myriam Makeba Mingou de bien vouloir quitter les locaux de l’Association, puisque son contrat est arrivé à son terme depuis le 2 janvier 2020 et que son licenciement lui a été signifié par voie d’huissier. Le comité intérimaire de gouvernance accuse Mme Mingou d’avoir recruté des nervis qui ont tenté de faire déguerpir les membres du Comité qui ont fait montre de sang-froid en refusant toutefois de verser dans la violence. Les membres du comité intérimaire de gouvernance de l’ASBEF ont déposé une plainte au commissariat de police de Dieuppeul au courant de la journée. Pour l’heure, le comité prévient que des heurts pourraient etre enregistrés chaque jour jusqu’ à ce que Mme Mingou quitte les locaux de l’ASBEF. Le comité alerte sur la situation qui prévaut à l’Asbef.
Le meurtrier de l’ancien vice-présidente du Cese écope de la perpète
La chambre criminelle de Dakar a rendu son verdict hier sur l’affaire de Fatoumata Mactar Ndiaye, la vice-présidente du Conseil économique social et environnemental, tué par son chauffeur, Samba Sow. Elle a condamné l’accusé à la prison à perpétuité pour vol avec effraction et usage d’arme et de violences ayant entrainé la mort sans intention de la donner et de tentative d’assassinat contre Adama Ba. En plus de la peine, il doit payer 150 millions pour la réparation du préjudice et 200 millions de francs à la famille de la victime.
La famille veut un procès contre le questeur Awa Niang
« Depuis trois ans, Samba Sow cite deux noms dont sa tante Fatoumata Sow et le député Awa Niang. Mais jusqu’à présent, la justice ne fait rien pour les entendre. Dans un pays sérieux, quand quelqu’un cite une personne dans une affaire de meurtre, même si c’est un mensonge, on doit les appeler pour approfondir les enquêtes afin que le dossier soit clair dans la tête de tout un chacun », a déclaré un membre de la famille de la défunte Fatoumata Mactar Ndiaye. « Il y a anguis sous roche dans cette affaire et jusqu’à preuve du contraire, on soupçonne des commanditaires», renchérit Pape Ndiaye, frère de la défunte.
Le maire de Keur Massar et ses administrés
Acculé par ses administrés du village d’El Hadji Pathé Sow avec qui il a toujours eu des relations heurtées, le député maire de Keur Massar, Moustapha Mbengue, semble avoir décrypté le message des jeunes. Ces derniers ont battu le macadam dimanche dernier pour exiger plus de considération de sa part et la résolution de leurs difficultés qui ont pour noms : enclavement, manque de réseau de drainage des eaux pluviales, assainissement et insécurité. Nos sources nous signalent que le maire Moustapha Mbengue va rencontrer aujourd’hui les habitants de ce village qui regroupe 19 quartiers dans le souci de recueillir leurs doléances.