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30 septembre 2025
NON, CETTE VIDÉO N'ILLUSTRE PAS DES VIOLENCES POLICIÈRES EN 2020 AU SÉNÉGAL
Babacar Gaye a partagé sur Facebook, une vidéo montrant des hommes en uniforme tabassés dans la rue des gens qui auraient violé le couvre-feu. En vérité, cette vidéo date de 2012 au temps fort de la contestation anti-Wade
Africa Check |
Valdez Onanina |
Publication 26/03/2020
Au Sénégal, le gouvernement a décidé, le 23 mars 2020, d’un couvre-feu dans sa stratégie de riposte contre l’évolution du Covid-19 dans le pays. Les citoyens sénégalais se sont ainsi vus interdits de déplacement entre 20 heures et 6 heures.
Dans la nuit du 24 au 25 mars 2020, certaines personnes qui n’avaient pas observé ces mesures et qui se trouvaient dans les rues, ont reçu des coups de matraque de la police. Ce qui a suscité une vive polémique dans le pays.
C’est dans ce contexte que l’ancien député sénégalais Babacar Gaye, a partagé sur Facebook une vidéo montrant des policiers passer à tabac une personne, suscitant l’indignation de plusieurs internautes.
Les faits remontent à 2012
Seulement, une recherche par mots clés révèle que la vidéo avait été publiée sur YouTube le 16 mars 2012, en pleine période électorale au Sénégal. La campagne pour la présidentielle de 2012 dans le pays avait été marquée de violences. Les opposants politiques et la société civile reprochaient au président sortant de l’époque, Abdoulaye Wade, de briguer un troisième mandat.
Babacar Gaye, l’ancien député à l’origine de la publication Facebook qui fait l’objet de cet article, appartenait au camp présidentiel à cette époque.
« Ce manifestant a été pris à partie par des éléments de la police sénégalaise lors de manifestations pendant la période électorale. La justice continuera t-elle à fermer les yeux devant autant de cruautés », indique la légende qui accompagne cette vidéo sur YouTube.
De plus, sur les réseaux sociaux, des internautes attentifs ont indiqué que cette vidéo remonte en effet à 2012
"LA CRISE DU CORONAVIRUS DÉVOILE LE PARADOXE DES ÉTATS LAÏQUES FACE AUX QUESTIONS RELIGIEUSES"
Au Sénégal, le débat sur la fermeture des lieux de culte pour endiguer la propagation de l’épidémie de coronavirus interroge sur l’autorité de l’État laïque face au pouvoir religieux
Jeune Afrique |
Manon Laplace |
Publication 26/03/2020
Fermeture des mosquées bravée à Dakar, maintien de la prière à Touba, en présence du secrétaire général de la présidence, Mahammed Boun Abdallah Dionne, malgré l’interdiction des rassemblements sur l’ensemble du territoire, désaccords entre les associations d’imams… Au Sénégal, la fermeture des mosquées pour endiguer l’épidémie de coronavirus suscite un vif débat.
Du moins jusqu’au 24 mars, date à laquelle le khalife général des mourides, l’une des plus influentes confréries du pays, a appelé ses nombreux fidèles à prier chez eux. Si la décision de fermer les mosquées a été prise moins de 24 heures après la proclamation de « l’état d’urgence » par le président Macky Sall, cette indépendance interroge sur l’autorité des États laïques face au pouvoir religieux en période de crise.
Pour Jeune Afrique, Bakary Sambe, enseignant-chercheur au Centre d’études des religions de l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis et spécialiste des questions religieuses, décrypte les mécanismes de cette double autorité.
Jeune Afrique : Si l’État sénégalais a très tôt appelé les chefs religieux à l’accompagner dans la lutte contre le coronavirus, il n’a pas explicitement ordonné la fermeture des mosquées, laissant cette décision aux confréries. N’est-ce pas une façon, pour l’État, de fuir ses responsabilités face au pouvoir religieux ?
Bakary Sambe : Je parlerais plutôt d’un refuge dans l’implicite de la part du chef de l’État. En interdisant les rassemblements mais en ne fermant pas les mosquées, il a laissé une marge de manœuvre à l’administration territoriale, qui a pris des décisions au cas par cas, comme ce fut le cas lorsque le préfet de Dakar a ordonné la fermeture des mosquées [le 19 mars, ndlr].
Dans ses discours, Macky Sall a joué sur les nuances d’une langue, le français, que la majorité de la population ne comprend pas. Et il a été encore plus nuancé dans leur version en wolof. C’est une manière d’éviter une prise de position trop exposée de l’autorité centrale, et donc d’amoindrir les risques.
À quels risques faites-vous référence ?
Au Sénégal, il n’y a pas d’autorité de régulation communément acceptée par toutes les communautés. C’est le paradoxe que rencontrent les États laïques lorsque la gestion du religieux devient un enjeu sécuritaire. C’est une grande difficulté pour ces États, d’autant que dans des moments de crise, une part importante de la population se reconnaît surtout dans l’argumentaire religieux.
Dans le cas du coronavirus, le politique a complètement esquivé le débat en l’abandonnant aux théologiens qui, à mon sens, ne sont pas à jour sur certaines approches et interprétations quant à l’évolution du discours religieux au plan international.
Peut-on parler d’une spécificité sénégalaise ?
Je parlerais plutôt d’une spécificité subsaharienne. Le musulman africain a tendance à sacraliser tous les écrits en arabe, qui font pourtant ailleurs l’objet d’interprétations et d’évolutions. Le Mali et le Niger ont fait comme le Sénégal : ils ont fermé les bars et d’autres lieux publics mais ont mis en négociation la fermeture des lieux de culte. Ce débat dévoile clairement les faiblesses des pouvoirs centraux face à la pression du religieux.
La fermeture des mosquées n’a pas provoqué de débat dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient touchés par l’épidémie. Au Maroc, le roi est le commandeur des croyants, sa parole n’a donc pas été contestée. En Tunisie, l’autorité de l’État n’a pas été discutable non plus.
À Dakar, l’arrestation d’un imam ayant bravé la fermeture des mosquées a déclenché un mouvement de protestation dans la communauté layène. Faut-il en déduire qu’une partie de la population s’attachera davantage aux ndiguëls (consignes) de son chef religieux qu’à l’autorité administrative ?
Cela dit en effet quelque chose de la dispersion des pôles de légitimité au Sénégal, et révèle une forme de suspicion constante des masses religieuses vis-à-vis de l’État, considéré comme une continuité de l’État colonial.
Le Sénégal a cette caractéristique de vouloir conserver un consensus mou, parfois décrit comme une illustration du contrat social sénégalais entre politique et religieux.
Comment expliquer le décalage entre les mesures prises par chaque confrérie ? Entre les tidjanes, par exemple, qui ont rapidement appelé les fidèles à rester chez eux, et les mourides, qui ont pris plus de temps pour cela ?
Il semble en effet que les tidjanes aient pris les devants pour empêcher les grands rassemblements, avant même que le débat soit soulevé. À l’instar de la Hadratoul Djuma (l’oraison du vendredi), qui est pourtant un des trois piliers de la confrérie. Cette décision rappelle celle de Cheikh El Hadj Malick Sy [le principal propagateur de la confrérie, ndlr] qui, au plus fort de l’épidémie de peste à Dakar, vers 1914, avait pris des mesures d’hygiène quasi similaires.
Si les mourides y sont venus un peu plus tard, il ne faut pas non plus perdre de vue le geste de leur khalife général, qui a dégagé une enveloppe de 200 millions de francs CFA. C’est un état de fait : il y a une forme d’extraterritorialité attachée au statut de Touba [la ville sainte des mourides, ndlr]. Si on considère certaines élections locales, par exemple, la parité intégrale était appliquée à toutes les listes sauf à Touba, où le Conseil constitutionnel a entériné la décision du khalife, considéré comme l’autorité sur place.
Mais dans le cadre du coronavirus, le porte-parole du khalife général des mourides a très vite dit deux choses importantes. D’abord, qu’il fallait se conformer aux instructions sanitaires de l’État. Ensuite, il a appelé les talibés à rester à l’écoute de l’autorité centrale, ce qui, selon moi, ouvrait une voie au politique.
Si les fidèles ont été appelés à prier chez eux, certaines traditions semblent difficilement compatibles avec l’état d’urgence dans lequel se trouve le Sénégal : isolement, limitation des déplacements, fermetures des écoles… On pense notamment aux daaras, les écoles coraniques, où vivent toujours des milliers d’enfants, dont bon nombre sont contraints de sortir mendier…
Le cas des daaras risque de mettre à nu les inconséquences de la politique éducative d’un pays où coexistent deux systèmes parallèles. Et ce, malgré les efforts de l’État pour institutionnaliser et moderniser l’enseignement coranique. Sur cette question, le khalife des Tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour, a décidé assez tôt de confiner la daara de Cheikh El hadj Malick Sy et de subvenir aux besoins des talibés pendant la crise sanitaire.
Comme dans tant d’autres domaines de la vie des Sénégalais, on verra émerger, çà et là, des gestions au cas par cas, faute d’anticipation, d’organisation et, surtout, de systématisation de l’autorité centrale de l’État.
VIDEO
CONTAMINÉ
Voivi le nouveau clip de l'artiste Iboz pour sensibiliser sur le Coronavirus
Interrogé sur la raison qui fait que certains sénégalais refusent de se conformer à la loi après le non-respect de la mesure malgré le couvre-feu décrété par le Président de la République, Macky Sall pour endiguer la propagation du covid-19, le psychosociologue Aly Khoudia Diaw explique cela par un manque de sensibilisation et une inconscience de certains. Selon lui, la «catastrophe nationale pour le Sénégal et l’ennemi numéro un, c’est la désobéissance civile».
Certains sénégalais n’ont pas respecté la mesure malgré le couvre-feu décrété par le Président de la République. Comment expliquez-vous même devant un ennemi comme le covid-19 ?
Je pense qu’il y’a d’abord un manque de sensibilisation et de communication pour expliquer à la jeune génération ce que c’est un couvre- feu. Il est évident que beaucoup d’entre eux ne le savent pas. Ensuite, les sénégalais pour leur écrasante majorité sont insouciants et se sentent totalement non concernées par la chose publique, surtout lorsqu’elle vient de l’état. Pour la plupart des cas, ça n’arrive qu’aux autres. Puis, les jeunes sénégalais, la jeunesse de manière générale, n’ont pas suffisamment développé des compétences de vie pour être en mesure de bien jugés la mesure des choses, de comprendre les enjeux de cette épidémie et d’agir en conséquence. Pour tous, c’est à la mode «boulfalé», jusqu’à ce que maintenant les morts commencent à s’entasser. C’est pourquoi, ils ne respectent aucune consigne et semblent ne pas s’intéresser au couvre-feu. Jusqu’à présent, les jeunes des quartiers populaires continuent de s’asseoir en groupe, de jouer au football, de partager le même verre de thé, de se passer le même joint et même de se serrer la main. C’est une question de sous culture dont l’endémie comportementale prendra des siècles pour se transformer. C’est de l’indiscipline, doublée d’une absence de jugement et de respect des normes et mesures administratives qui expliquent le non-respect par certains sénégalais du couvre-feu.
Vendredi dernier également, certains sénégalais n’ont pas respecté la mesure concernant la fermeture des mosquées. Quels sont les rapports entre les sénégalais et la loi ?
En temps normal, les lois du Sénégal sont respectées mais il y’a toujours des exceptions à la règle. L’homo sénégalensis est un humanoïde avec plusieurs référentiels (citoyenneté et bureaucratie, référentiel religieux, référentiel articulé autour du bon sens,). La catastrophe nationale pour le Sénégal et l’ennemi numéro un, c’est la désobéissance civile. Et c’est ce qui s’est passé le vendredi. C’est un acte que personne ne peut qualifier. Personne n’a le monopole de la religion. En Guinée en 2014, les imams ont payé un lourd tribut face à l’épidémie Ebola car dans un premier temps, ils ne voulaient nous suivre dans nos séances de sensibilisation. Ils n’y croyaient pas. Après deux mois à virus Ebola et l’enterrement des imams et leurs «nayimes», le reste est devenu plus réceptifs. Ce n’est pas une question de religion, de croyances ou de non croyances, il s’agit juste de comprendre que ce virus n’épargne personne et le meilleur moyen de le vaincre c’est de l’isoler en refusant les regroupements. Cette épidémie est temporaire si l’on prend la peine de le vivre sereinement. Ceux qui ont défié la loi sont une minorité qui ne reconnaisse pas l’autorité de l’Etat en matière de religion car cette compétence est transférée aux khalifes et autres guides religieux. La majorité des sénégalais ne défie pas la loi et le comportement d’une minorité ne peut pas être érigé en règle générale. Seulement le mal est déjà fait et les conséquences apparaitront dans deux semaines et en ce moment tout le monde saura les directions à pointer.
Quelles conséquences pour le pays si les populations continuent à enfreindre les lois et que doit-on faire pour faire respecter les mesures?
Il faut souhaiter que l’on n’en arrive pas là car, si tel était le cas, la répression sera très dure et pourrait conduire à un état de siège. Cela veut dire que si les choses empirent, on passera de l’état d’urgence à l’état de siège et en ce moment les décisions civiles seront rayées de la défense stratégique et l’armée sera seul maitre à bord. Il faut que les gens comprennent qu’aussi bien au niveau du sommet de l’Etat qu’au niveau de tous les sectoriels engagés dans cette guerre, plus personne ne rigole. Hier (mardi, Ndlr), on a vu des scènes de bastonnades avec la Police, il faut savoir qu’aucun policier ne sera sanctionné pour avoir agi en état d’urgence pour des cas de bastonnade. Et c’est de la fumisterie que de s’égosier dans les plateaux radios et télé alors qu’on a aucune maitrise de ce que l’on dit. On n’a jamais eu sous les yeux un papier officiel de la République du Sénégal, on est dans aucune structure administrative. C’est trop facile ce qui se passe dans nos télévisions et cette attitude est déplorable. Il faut oser dire la vérité aux Sénégalais.
C’est la vie de la Nation qui est en cause, si on laisse cette épidémie prendre le dessus sur nous. Cette culture de la promotion de la sous culture et de la sous citoyenneté doit cesser et faire place à un discours responsable. Quand quelqu’un se plaint parce qu’il a été frappé, il faut lui reconnaitre que personne n’a le droit de le frapper mais ensuite il faut lui faire comprendre qu’il est fautif et qu’à l’avenir il doit respecter les décisions de l’Etat car, c’est pour le protéger lui et même ainsi que tous les autres, c’est ça un discours responsable. Ce sont les mêmes recommandations habituelles que je formule, être propre et sauvegarder la propreté de la maison, retenir les enfants et être confiné, demander de l’aide à la direction générale de l’action sociale si possible pour ceux qui sont confinés et ne peuvent aller au travail, éviter d’être en groupe, de partager les mêmes verres de thé, javelliser toujours portes, loquets et surfaces, etc.
«LA FINALITE POUR LE PRESIDENT, C’EST D’EVITER DES NOTES POLITIQUES DISCORDANTES»
Dr Maurice Soudieck Dione se prononce sur les concertations initiées au palais de la république face au coronavirus
Alors que le président de la République poursuit ses consultations avec des acteurs politiques et sociaux sur les mesures qu’il a prises dans le cadre de la lutte contre la propagation du Coronavirus au Sénégal, l’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Dr Maurice Soudieck Dione, nous livre la portée politique de cette démarche de Macky Sall. Interpellé par Sud quotidien hier, mercredi 25 mars, le Docteur en Science politique a également fait remarquer au sujet de la polémique qui a suivi la première journée du couvre-feu marquée par une répression policière contre certains citoyens qu’«aucun contrevenant ne peut dire qu’il n’est pas au courant».
«Le Président Sall a besoin d’une large coalition nationale autour de lui pour lutter contre la pandémie»
C’est une initiative pertinente prise par le chef de l’État et qui est à saluer. Car c’est un moyen de dégager un large consensus dans la lutte contre ce fléau qu’est le Coronavirus. En pareilles circonstances, le Président Sall a besoin d’une large coalition nationale autour de lui pour lutter contre la pandémie. C’est aussi un moyen de donner une image de rassembleur et d’unificateur, à travers la théâtralisation des audiences avec les leaders politiques, notamment de l’opposition, et de certains chefs religieux. Dans la continuité du lancement du dialogue national, le Président Sall cherche encore à corriger les perceptions attachées à son image, liées à la perpétuation de pratiques autoritaires dans sa volonté de conservation d’un pouvoir personnel. À cela s’ajoute le fait que l’existence d’un péril contre toute la nation est souvent de nature à faciliter le dépassement des contradictions internes. En 1989 par exemple, la crise sénégalo-mauritanienne a favorisé le rapprochement de la classe politique. Cela est allé jusqu’à l’instauration d’un Gouvernement de majorité présidentielle élargie en avril 1991, après une longue crise politique dont l’origine était le contentieux électoral de 1988 sur fond de crise économique et sociale, en rapport avec l’application des mesures drastiques imposées par les Institutions de Bretton Woods, à travers l’ajustement structurel, après la faillite économique de l’État liée à la prédation et à la corruption politiques. Mais la différence avec la crise actuelle, c’est qu’elle ne porte pas sur des contradictions et conflits relatifs à la compétition au pouvoir, et donc sous cet angle, elle n’est pas politique à proprement parler ; son origine est sanitaire. Elle ne semble donc pas impliquer une solution politique comme la cogestion du pouvoir initiée en 1991 qui résultait donc de la crise de 1988 et après les événements tragiques du conflit sénégalo-mauritanien. Il faut encore préciser que dans ces conditions de crise, le refus ou la radicalisation des opposants envers le président de la République peuvent se retourner contre eux, car ils peuvent être stigmatisés comme n’étant pas de vrais patriotes, et comme étant incapables de s’élever à un niveau républicain qui transcende les clivages partisans.
« La finalité de ces rencontres pour le Président, c’est d’éviter des notes politiques discordantes»
«Je crois que le but de ces rencontres autour du président de la République est avant tout politique et qu’il faut dissocier cela avec la campagne de sensibilisation, d’information et de vulgarisation des mesures sanitaires et sociales à observer face à l’épidémie. La finalité de ces rencontres pour le Président, c’est d’éviter des notes politiques discordantes, car c’est dans la force de l’union que le mal du Coronavirus peut être vaincu efficacement et effectivement. En plus de cela, la crise sanitaire relative à l’épidémie du Coronavirus va avoir des répercussions néfastes sur le plan économique et social, et donc le Président Sall a besoin d’une certaine anticipation pour éviter une politisation des effets pernicieux de la crise susceptibles d’être attribués à son régime. Sur l’observation de l’état d’urgence, le vrai problème qui se pose est de l’ordre de la discipline sociale et citoyenne, mais vu l’urgence et la gravité de la situation, après avoir mené toute la sensibilisation nécessaire, il faut maintenant que la loi s’applique. Car, le danger encouru par la nation peut être d’une gravité exceptionnelle si le personnel de santé venait à être débordé face à des contaminations communautaires massives, c’est-à-dire une généralisation de la maladie, sans qu’on ne puisse retracer la chaîne de transmission et tenter de circonscrire son expansion, surtout en l’absence de remède, ni préventif ni curatif.
«Aucun contrevenant ne peut dire qu’il n’est pas au courant»
«Le Président a dit et fait ce qui relevait de son devoir, de sa responsabilité. Il appartient maintenant aux Forces de défense et de sécurité d’appliquer la loi dans toute sa rigueur. « Nul n’est censé ignorer la loi »; et cela d’autant plus qu’avec la surmédiatisation de la crise sanitaire du Coronavirus, qui est planétaire, avec la campagne d’information et de sensibilisation permanente des instances gouvernementales, le ministère de la Santé et de l’action sociale, le ministère de l’Intérieur, le ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, en français et en langues nationales, aucun contrevenant ne peut dire qu’il n’est pas au courant. En France, le Président Macron a eu des mots très forts en disant que le pays était en état de guerre contre le Coronavirus. En Italie, les chiffres annoncés sont montés jusqu’à 800 morts par jour. Une véritable hécatombe, pour un pays développé. Donc pour un pays démuni comme le Sénégal avec le manque de moyens, la faiblesse du plateau médical, l’insuffisance des personnels de santé, la vie en forte proximité, si la situation n’est pas gérée avec rigueur et intransigeance, elle peut devenir incontrôlée, pour ne pas dire incontrôlable. Il faut donc une fermeté sans faille des Forces de défense et de sécurité dans le respect de la loi pour faire observer scrupuleusement les mesures édictées».
MACKY LANCE DES OPERATIONS «COUP DE POING» ET MODIFIE LES HORAIRES DE TRAVAIL
Après avoir déclaré l’état d’urgence sur tout le territoire national et un couvre-feu de 20 h à 6 h, le Chef de l’Etat a autorisé des opérations "coup de poing" du Service national d'Hygiène.
Le président Macky Sall, tel un Général en guerre, n’attend pas fléchir dans la lutte contre la propagation du Covid-19 qui a touché 99 personnes. Après avoir déclaré l’état d’urgence sur tout le territoire national et un couvre-feu de 20 h à 6 h, le Chef de l’Etat a autorisé des opérations "coup de poing" du Service national d'Hygiène. Par la même occasion, il a modifié les horaires de travail de l’administration et a annoncé qu’une enveloppe de 69 milliards FCFA sera mise en place pour «renforcer l’aide alimentaire d’urgence aux populations vulnérables».
L e président de la République n’attend pas reculer d’un iota dans l’application stricte et rigoureuse du décret n° 2020-830 du 23 mars 2020, proclamant l’état d’urgence sur tout le territoire national. Au contraire ! En plus du couvrefeu, Macky Sall a aussi insisté hier, mercredi 25 mars, lors du conseil des ministres, sur «la nécessité d'organiser des opérations "coup de poing" du Service national d'Hygiène», informe d’édit parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien. Selon la même source, le Président de la République a, notamment, rappelé au Ministre en charge des Transports terrestres, «l’impératif de l’exécution immédiate de sa directive d’interdire les transports public et privé de voyageurs de région à région, et de limiter, au minimum nécessaire, les transports publics intra urbains». Il a, en outre, demandé au Ministre en charge des affaires étrangères de veiller, en relation avec le Ministre de l’Intérieur et le Ministre des Forces armées, au respect des conditions d’exercice des privilèges et immunités diplomatiques.
HORAIRES DE TRAVAIL MODIFIES
Le Chef de l’Etat a décidé de «modifier, durant l’Etat d’urgence, les horaires de travail dans l’administration, désormais fixés de 9 heures à 15 heures». Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, salué les «mesures incitatives» annoncées par la BCEAO pour soutenir davantage les économies des Etats de l’Union Economique et Monétaire Ouest africaine (UEMOA). Il a, à cet égard, rappelé «l’impérieuse nécessité d’accélérer le déploiement du Plan de Résilience Economique et Sociale (PRES), qu’il a initié depuis le début de la crise, et des interventions du Fonds de Riposte et Solidarité contre les effets du COVID-19", créé, et qui, à terme, va mobiliser 1000 milliards de FCFA.
69 MILLIARDS FCFA AUX POPULATIONS VULNERABLES
Ces ressources budgétaires et privées exceptionnelles mobilisées, permettront, selon le communiqué du Conseil des ministres, «d’accompagner notamment les entreprises, les ménages et nos compatriotes de la Diaspora». Il a souligné qu’une enveloppe finalement de 69 milliards FCFA sera mise en place pour renforcer l’aide alimentaire d’urgence aux populations vulnérables en cette période de crise, pour un objectif d’un million de ménages. Le Président de la République, abordant la problématique de l’attractivité du Sénégal et de la gestion optimale du portefeuille de l’Etat, a demandé au ministre de l'Economie, du Plan et de la Coopération de finaliser, dans les meilleurs délais, en relation avec le ministre des Finances et du Budget, les études précises d'impact de la pandémie du COVID - 19 sur les secteurs économiques et les entreprises publiques notamment. Le Chef de l’Etat, a par ailleurs invité le ministre des Finances et du Budget, en relation avec le ministre de l'Economie à faire l’évaluation prospective des actions du FONSIS en mettant l’accent sur l'actualisation de sa doctrine d’investissement et la gestion des mandats exécutées au nom de l'Etat. Il a, enfin, demandé aux ministres impliqués, en relation avec le Contrôle Financier, de préparer la tenue prochaine d’un séminaire gouvernemental sur le portefeuille de l'Etat.
PRESSION SUR LA SONES ET SEN’EAU
Le Président de la République a clos sa communication sur la gestion et le suivi des affaires intérieures. A ce sujet, il a évoqué la continuité du service public de l’eau potable en milieu urbain et en zone rurale. A cet effet, il a demandé au ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement de faire prendre toutes les mesures immédiates auprès de la SONES et de l'opérateur- exploitant "SEN'EAU", en vue d’assurer l’approvisionnement correct en eau potable des populations ; mais aussi au fonctionnement, sur l’étendue du territoire de tous les systèmes d’adduction d’eau.
par Calame
PATHOS
On veut combattre l’indiscipline chez nos concitoyens ? Rien ne vaut ce bon et solide bâton pour violenter et bafouer la dignité et les droits de citoyens qui ont enfreint la loi. La loi ne bannit-elle pas le recours à des châtiments et sévices corporels?
On le sait depuis toujours, chaque événement, chaque avènement, chaque situation, faits survenus ou envisagés, nous révèlent à nous-mêmes et à la face du monde. Ils montrent qui nous sommes en vrai comme en apparence, démontrent notre versatilité morale et comportementale. On veut combattre l’indiscipline chez nos concitoyens? Rien ne vaut cette bonne vielle chicote, ou ce bon et solide bâton pour violenter, meurtrir, flétrir et bafouer la dignité et les droits de citoyens qui ont enfreint la loi. La loi ne bannit-elle pas le recours à des châtiments et sévices corporels, voire la torture?
Selon une certaine pratique, produit d’une culture moyenâgeuse, «qui méconnaît Dieu, connaîtra du bâton» (kou khamoul Yalla, khame yarr- dicton wolof), ou bien «kou fi mbam mbamlou, niou laobé laobélou». Cela s’applique même aux adversaires politiques, aux syndicalistes, aux activistes, etc. C’est qui expliquerait sans toutefois le justifier en rien, la survivance tenace de la bastonnade, de la mise aux fers, du lynchage, aussi bien dans les commissariats de police, dans les prisons, dans les foyers, dans les daaras, dans les écoles, dans les manifestations sportives, que dans le débat public ou la violence des diatribes et des images échangées ou relayées, notamment à travers les médias et hors média (réseaux sociaux), dans la rue, au tribunal, dans les marchés et grands places, dans les cérémonies, etc.).
Cette tendance compulsive à punir, à réprimer, à (se) venger – la justice, n’étant pas la vengeance- est de mise comme moyen d’affirmation de soi, de l’autorité. Quel qu’en soit le détenteur, dans une société, en particulier, au fonctionnement à dominante gérontocratique dont les hiérarchies et les hiérarques, même jeunes, sont imbus de vieilles idées de domination/soumission, en dépit du discours pontifiant, emprunté et de circonstance. Miroirs réfléchissants de notre mal-être, de nos malaises, de nos maux et malheurs, en un mot de nos pathologies sociales devenues virales, par le biais d’une société déstructurée et livrée à ses démons et aux rapaces ?
La gestion de cette crise sanitaire sans précédent dans notre vécu contemporain et les réponses et réactions suscitées au sein des différents groupes et catégories sociaux, interpellent de façon à la fois urgente, poignante et pathétique notre conscience individuelle et collective, nos mœurs, nos modèles de production et de consommation, nos anachronismes culturels, les avatars de notre syncrétisme religieux !
En jeu, les exigences d’une modernité ancrée, non pas dans «nos valeurs», comme on en vit certaines conséquences actuellement, mais dans une dynamique de progrès, de justice sociale, de liberté, d’innovation et de créativité. A ce propos, les milliers de milliards annoncés -dont les modalités d’une gestion transparente ne sont pas (encore ?) abordées, -les pleins pouvoirs y compris législatif que s’est arrogés le Président de la République avec la bénédiction presque unanime des principaux acteurs politiques, sociaux, religieux, lobbies souterrains ou ayant pignon sur rue, sont gros de conséquences pourtant prévisibles.
L’aide aux entreprises et aux ménages ayant été précédée selon toute vraisemblance, par l’appui traditionnel et les «compensations du manque à gagner» de certains foyers religieux ayant renoncé à l’organisation de manifestations pour cause de coronavirus, il n’est pas interdit que la même prodigalité bénéficie à certains acteurs de premier plan, afin de propager le virus de la concupiscence. Bien que les évidences ne soient pas toujours évidentes, on peut se faire à l’idée que les consensus mous et les manœuvres politiciennes sont, à la politique, donc à la société, ce que le coronavirus est à l’organisme en déficience de défense immunitaire.
L’unité de notre peuple dans toutes ses composantes pour combattre cet ennemi commun, ne doit pas gommer les différences encore moins les divergences utiles, ni la critique productive, saine et émulative. En fait, ce genre de crise peut être salutaire, un moment historique pour renaître, tous et ensemble, dans un processus de connaissance rédemptrice. Une telle occurrence, peut –doit ?- se nourrir du débat contradictoire, de la parole dissidente, voire de la controverse, propices à l’unité au terme de procédures de vérifications et de délibérations citoyennes, adossées aux normes démocratiques les plus élevées.
CALAME
par Massamba Ndiaye
IL FAUT DÉSESPÉRER DE LA POLICE SÉNÉGALAISE !
nous avons tendance à abuser à outrance de l’autorité que nous confère nos positions dans la société voire dans nos institutions pour faire sentir aux autres le pouvoir que nous avons sur eux
Des images hallucinantes de brutalité policière ont circulé depuis hier soir sur les réseaux sociaux et reproduits par différents sites web sénégalais pour nous rappeler que nous n'avons pas encore fini avec une utilisation disproportionnée de la force par ceux -là mêmes qui sont chargés par les lois et règlements de la République pour assurer l'ordre public et la sécurité des personnes et des biens dans leur intégrité. Et c'est le minimum que nous avons le droit et le devoir d'attendre, voire de réclamer à nos forces de l'ordre.
Ces images de défoulement de certains policiers dans les rues de Dakar sont grotesques et relèvent de la barbarie. Rien ne saurait justifier de tels agissements et au delà surtout dans cette période de psychose répandue au sein de toutes les couches de la population et due principalement la propagation de l'épidémie du Coronavirus dans les différentes contrées du pays et de la crainte réelle que le pays malgré tout le tralala de nos politiciens et des troubadours de la République n’a pas les moyens de faire face à cette épidémie.
Ces images doivent révolter normalement tout le Sénégal. Mais, contre toute attente, certains de nos compatriotes s'en réjouissent et encouragent même ces policiers à poursuivre cette violence indescriptible sur nos malheureux concitoyens qui pour différentes raisons se retrouvent dehors au moment de l'entrée en vigueur du couvre-feu méritent amplement cette correction inouïe parce que d'après ces esprits retors, le sénégalais est par nature indiscipliné et ne connaît que l’usage de la force brute à son encontre pour qu’il accepte voire se résigne à rentrer dans les rangs et à se tenir droit dans ses bottes.
Cette représentation hâtive de la psychologie du sénégalais lambda est toute proportion gardée exagérée en maints égards. D’une part, elle ne se repose pas sur des études quantifiables qui laisseraient penser voire suggérer que le sénégalais n’accepte pas les règles de manière générale soit pour défier l’autorité, soit pour essayer de s'octroyer des espaces de liberté qui frisent l’indécence. D’autres part, elle est le fait de certains milieux qui tentent vaille que vaille de dédouaner nos autorités publiques sur l’état de délabrement du tissu social et in fine de faire porter les torts voire les dysfonctionnements récurrents au sein de la société aux plus vulnérables d’entre nous. Il ne s’agit pas pour nous autres de deresponsabiliser ces derniers, mais d’affirmer de manière claire que ce n’est pas le lot de la majorité de nos compatriotes. Il ne sert absolument à rien de jeter l’anathème sur les plus défavorisés de la société pour approuver le comportement irresponsable et déplacé de ces éléments de la police, fauteurs de désordre hier soir dans les rues de la capitale sénégalaise.
Pourtant, ces images de barbarie ont produit une onde de choc terrible au niveau du pays et au delà auprès de nos concitoyens de la diaspora. La police sénégalaise s'est habituée en toute impunité avec la complicité des hautes autorités de la République à brutaliser nos compatriotes et ce sans raison valable. Par contre, ce qu’il faut mettre en exergue c’est le fait que nous avons tendance à abuser à outrance de l’autorité que nous confère nos positions dans la société voire dans nos institutions pour faire sentir aux autres le pouvoir que nous avons sur eux. C’est ce qui explique en partie le comportement abject de ces policiers en mode jubilaire et fiers de leurs forfaits du jour.
Ce n’est pas tout. C’est juste la partie visible de l’iceberg du comportement de certains éléments de la police. Est-ce seulement le fait d’une minorité d’irréductibles qui fait sa loi au sein de la police en bafouant les règles les plus élémentaires en matière de maintien de l’ordre et en ternissant l’image d’hommes et de femmes rompus à la tâche et qui font simplement leur travail en respectant de manière intrinsèque leur mission de service public et au profit exclusif de nos concitoyens ? Ou est-ce une pratique assez répandue au sein de la police pour laisser imaginer qu’ils ou qu’elles disposent d’un ordre de passer outre les règles pour exercer librement de la brutalité à l’encontre de nos concitoyens ?
Quelque soit l’élément retenu pour analyser froidement les violences d’hier, il demeure la question cruciale du recrutement et de la formation de nos forces de l’ordre. Comment les forme-t-on et sur base de quelle politique de protection de nos compatriotes et de la sécurité du pays. Selon le modèle choisi, soit on mise l’accent sur la prévention avec comme corollaire une pédagogie active et créative à promouvoir dans les rangs de nos forces de l'ordre pour plus d’ouverture sans aucune faiblesse coupable auprès du peuple et d’en faire son partenaire pour l’édification d’une société plus humaine dans laquelle les droits et les devoirs des uns et des autres seront respectés en toutes circonstances. Soit, nos autorités décident de choisir la répression à tous azimuts pour contrôler d’une main de fer la société avec des risques réels d’abus de pouvoir assumés et octroyés aux agents chargés d’assumer le maintien de l’ordre. Ce qui nous conduit inexorablement à la dictature, le rêve non encore assumé pleinement par le chef de clan Macky Sall.
Quoi qu’il en soit, ces images d’hier sont une honte pour la police sénégalaise et même si c’est le fait de certains de ses éléments récalcitrants et dénudés du sens de la responsabilité. Pourtant, nos forces de l’ordre avaient largement de temps, de moyens pour éviter de telles actions ignobles. Elles avaient la possibilité mieux le devoir d’arpenter nos artères et nos quartiers pour expliquer à nos compatriotes les mesures prises par le gouvernement pour la protection de tout un chacun. C’est juste faire preuve de responsabilité parce qu’en définitive elles sont les premières au front pour le bon déroulement du couvre-feu et sont de potentielles victimes du Coronavirus avec des risques réels d’être en contact avec des personnes potentiellement touchés par le virus.
Le plus révoltant dans ces scènes de violence sauvage et gratuite est la légèreté de la réaction des autorités de la police. Ces propos “ On peut dire qu’à 95%, les sénégalais ont respecté le couvre-feu. Toutefois, il y a eu quelques dysfonctionnements parce que c’était les premiers jours et cela estd’ailleurs très normal. Certains ont eu des problèmes de transport, d’autres ont fait fi de la loi et voiciles conséquences “ tenus par le lieutenant Ndiasse Dioum, porte-parole de la police nationale dans l’émission Yewuleen sont hallucinants. Une déclaration pleine de contradictions qui met à nu l’aveuglement de ces éléments de la police. La règle est la même pour tout le monde : tâter le plus grand nombre peu importe nos compatriotes qui tentaient de rentrer dans leurs localités respectueuses en utilisant les transports en commun. C’est une communication à la fois pathétique et triste. Elle entretient davantage l’image peu glorieuse de nos forces de police. Une omerta totale sur ces violences. Aucune reconnaissance voire aucune condamnation ferme de ces actes de barbarie. Aucune compassion pour ces hommes et ces hommes qui ont subi des sévices immondes. Circulez, il y a rien à voir. C’est ce qui apparaît clairement sans ambages à la fin de ses propos “ voici les conséquences “.
Le rétropédalage des autorités de la police : “ des comportements excessifs ont été noté dans les rangs de la police, des interventions excessives dans la nuit du 24 au 25 Mars 2020 qui ont été, d’ailleurs, punies avec toute la rigueur qui s'impose “. Un autre communiqué laconique qui nous laisse dubitatif et qui impute de manière sournoise la faute à nos compatriotes qui ont été violemment tabassés. Mais, au fait, de qui se moque-t-on dans cette affaire ? Sans doute, le peine des sans voix, les laissés pour compte, les affamés. Des médecins après la mort pour contourner la déclaration calamiteuse du porte-parole de la police nationale le Lieutenant Ndiasse Dioum. Nous avons tous compris cette supercherie. Les réseaux sociaux ont capté en temps réel le jeu malsain de certains éléments de nos forces de l'ordre.
Pourtant, toute la journée d’hier du 24 mars 2012, nous avons assisté à un défilé incessant au palais de la République autour de Macky Sall pour que chacun de son côté appuie l’effort qui est demandé à nos concitoyens en vue de freiner la propagation du Coronavirus et espérer en même temps que la situation soit sous contrôle par nos professionnels de la santé publique.. Et à peine le coucher du soleil, la police nationale sous la direction et l’autorité, du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye nous replonge dans des scènes de violence abjecte.
Le couvre-feu n’est pas destiné pour brutaliser voire pour faire peur à nos concitoyens. Ces actes de violence violent les lois et règlements du pays, ne parlons même pas de République - cette dernière a foutu le camp depuis plusieurs années - ne doivent en aucune façon rester sans suite. Elle est aujourd'hui complètement en lambeaux par la faute d’un seul homme Macky Sall. Ces actes doivent être répertoriés avec diligence et responsabilité pour poursuivre leurs auteurs même si c’est impossible pour nous autres de bénéficier d’une justice impartiale sous le régime moribond de Macky Sall.
N’oublions jamais que les pleins pouvoirs qu’il dispose après le décret établissant l’état d’urgence et le couvre-feu ne sont pas un chèque en blanc pour terroriser avec la complicité de certains éléments de la police le peuple sénégalais.
Les actes de barbarie d’hier et les autres qui vont certainement se répéter doivent faire l’objet de plainte contre leurs auteurs, même s'ils ne risquent rien pendant la gouvernance de Macky Sall. L'impunité doit cesser. Ne rien faire pour la combattre accroît l’injustice dont sont victimes nos compatriotes..Il y va de la sécurité du pays.
Par Cheikh Mbacké Amar
«NOUS AVONS SURMONTE LES ETAPES UNE A UNE»
Le Collectif des Etudiants sénégalais à Wuhan lance un appel solennel à l'unité, un appel à la cohésion nationale et internationale en tant que dignes fils de la Nation sénégalaise, pour une éradication rapide et totale du fléau que représente le covid19.
Le Collectif des Etudiants sénégalais à Wuhan lance un appel solennel à l'unité, un appel à la cohésion nationale et internationale en tant que dignes fils de la Nation sénégalaise, pour une éradication rapide et totale du fléau que représente le covid19.
C’est avec un profond sentiment d’humilité mais aussi de haute conscience devant l’ampleur de la tâche et de la gravité de la situation que le Collectif des Etudiants sénégalais à Wuhan invite l'ensemble des populations à l'unité, à la cohésion et à la discipline pour vaincre cette pandémie,
Le Collectif témoigne toute sa gratitude à l'endroit de tous les peuples, de toutes les autorités sénégalaises, chinoises et d'ailleurs, de toutes les bonnes volontés souvent anonymes qui participent à la lutte.
Le Collectif exprime sa compassion à l’endroit des familles de toutes les victimes de cette calamité. Paix à leurs âmes. Nous, sénégalais à Wuhan nous ne les oublierons jamais dans nos prières. Nous avons traversé une épreuve et en surmontons les étapes une à une grâce à l’aide de Dieu.
Le Collectif manifeste sa reconnaissance envers toutes les personnes qui leur ont manifesté leur soutien moral, leur appui financier et leur ont permis de tenir debout et stoïques. Grâce à cette présence, cette marque de considération et d'affection, nous les sénégalais actuellement à Wuhan nous nous portons bien. Mais notre santé n’a aucune valeur si notre mère patrie est infectée, affectée et malade.
Monsieur le président de la République, nous avons mesuré et apprécié la force de votre message qui porte réconfort et appelle à la discipline, à la résilience, à la solidarité dont des sénégalais ont tant besoin. Oui, seul un bloc uni et soudé dans le sacrifice et l'abnégation vaincra ce fléau du siècle.
Puisons dans le vivier de ressources morales, de valeurs ancestrales de notre cher Sénégal fort connu pour son sens élevé de l'honneur, de l'engagement, de sacrifice suprême lorsque le combat l'exige. Liés comme les bois d'un fagot, nous serons à la hauteur pour porter la flamme victorieuse et salvatrice.
L'heure est à la défense de la mère patrie. Le Collectif exhorte les sénégalais de tous bords, pouvoir comme opposition, à faire preuve de haute citoyenneté et de patriotisme sans faille, durant cette crise dont l'issue ne dépendra que de nos comportements responsables. Le covid-19 nous a eu par surprise mais respectueux des consignes et unis, aisément nous le vaincrons.
Par ailleurs, dès que le confinement de Wuhan sera levé le Collectif a pris la décision de se muer sous le sceau du bénévolat et du volontariat en cellule d’écoute, d’assistance et d’appui psychologique voire matériel financier logistique à la disposition de toute autorité de toute société de toute personne engagée dans la lutte contre le virus.
Que Allahou SWT dans son infinie miséricorde nous protège nous assiste et nous sauve.
Wuhan, Mercredi 25 Mars 2020
Collectif des Etudiants Sénégalais à Wuhan
Cheikh Mbacké Amar
LE CHEF DE L'OPPOSITION MALIENNE ENLEVÉ
“Toutes les dispositions pratiques sont prises” pour le retrouver, a dit le gouvernement dans un communiqué - La zone dans laquelle a disparu Soumaïla Cissé, dans la région de Tombouctou, est un secteur où opèrent des jihadistes affiliés à Al-Qaïda
Le chef de l’opposition malienne Soumaïla Cissé, disparu depuis mercredi alors qu’il était en campagne électorale dans le centre du pays en guerre, a été enlevé, ont indiqué le gouvernement et deux membres de son entourage jeudi.
“Toutes les dispositions pratiques sont prises” pour le retrouver, a dit le gouvernement dans un communiqué intitulé “enlèvement du chef de file de l’opposition”. Deux membres de son entourage ont confirmé sous couvert de l’anonymat qu’il avait été enlevé.
L’enlèvement d’une personnalité nationale de cette stature est sans précédent dans la crise sécuritaire que traverse le Mali depuis 2012 et qui a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
La zone dans laquelle a disparu Soumaïla Cissé, dans la région de Tombouctou, est un secteur où opèrent des jihadistes affiliés à Al-Qaïda.
Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la république et la démocratie (URD) et candidat à plusieurs reprises à la présidentielle, a été enlevé alors qu’il faisait campagne en vue des législatives prévues dimanche.