Eviter certaines maladies c’est, au préalable, s’assurer de vivre dans un environnement sain. Ainsi l’on compris les artisans occupants de l’ancienne piste qui, après concertations avec les autorités compétentes, sont d’accord pour vider les lieux afin d’être recasés à Diamniadio. D’autres occupants d’espaces suivront. Il s’agit de faire de Dakar une capitale « moderne et attractive ».
Ils ont reçu les rappels et autres sommations à vider les lieux. Ils, ce sont les mécaniciens ayant pignon sur l’ancienne piste et qui étaient venus de partout (Lat Dior, Terrain foyer, Sacré cœur…). L’ancien maire socialiste, le défunt Mamadou Diop avait autorisé cette forte concentration de plusieurs corps de métiers à s’installer sur les lieux. Ce, dans le but de contenir l’anarchie ambiante.
Son successeur libéral, Pape Diop, s’était inscrit dans cette même logique. Aujourd’hui Dakar étouffe et la respiration de la capitale est nécessaire. Hier, la sommation est tombée ! Et le déguerpissement est d’actualité voire imminente. Il concerne l’ensemble des mécaniciens officiant à Dakar. Les concernés qui, sur le principe, sont tout à fait en phase avec les autorités. D’où leur décision de quitter les lieux pour être recasés vers un site à Diamniadio.
Selon nos interlocuteurs, tout cela procède de plusieurs rencontres entre les occupants de l’ancienne piste et les responsables étatiques à savoir le gouverneur, le préfet, le ministère de l’Hygiène publique, les Impôts et Domaines et la Dscos. « Après ces différentes rencontres, nous avons noté la bonne foi des autorités et les bonnes dispositions dans lesquelles elles se trouvent », ont déclaré des mécaniciens rencontrés hier sur les lieux. Selon eux, il n’y a « aucune réticence » quant à la décision. D’autant que des mesures d’accompagnement conséquentes vont suivre.
Du côté des autorités, du ministère en l’occurrence, l’idée s’est d’y aller en douceur après que l’accord a été paraphé. Cela dit, les déguerpis ré-établis à Diamniadio verront leurs titres d’occupations régularisés. En sus d’évoluer dans un cadre assaini et modernisé, ils seront agréés au niveau des ministères concernés et des agences de l’Etat. Ce recasement offre des avantages, si l’on en croit les occupants de l’ancienne piste. Par exemple, l’émergence d’autres métiers comme l’assistance, le dépannage…
Les assurances pourraient également inclure dans leurs forfaits à savoir des offres de dépannage et de remorquage au profit des services de l’Etat. Autrement dit, « il y aura des possibilités pour tous », fait-on savoir. A terme, espèrent les autorités, Dakar présentera un visage beaucoup plus radieux qui contrastera d’avec le spectacle de désolation auquel l’on est jusqu’ici habitué. Une « ville moderne et attractive » avec « zéro bidonville ». Tel est le challenge. L’initiative qui sera étendue au-delà de la capitale et qui concernera aussi les marchés et autres, serait, rappelle-t-on, une « demande sociale » formulée par les populations dakaroises.
par Charles Faye
PAS DE TEMPS À PERDRE
Rentrons de plain-pied dans les mesures courageuses que nous propose Macky et mettons le à notre avantage - Que le président sorte cependant les politiques et prédateurs de cette affaire et convie plutôt les séniors project managers et les spécialistes
Droit au but. Pas de temps à perdre. Merci cher Professeur Moussa Seydi pour votre courageuse décision, d’avoir appliqué sans attendre la France, le protocole thérapeutique prescrivant la chloroquine, probablement en association avec une autre molécule, dans le traitement du covid-19, dans tout le pays.
Plutôt que d’être dans le rang des moutons de panurge, faisant l’affaire des laboratoires et lobbying qui les confinent dans les symposiums, fortement arrosés dans des hôtels cossus, à coups de cadeaux et autres colis, vous avez pris le pari de l’atypique Pr Didier Raoult, au look déjanté d’un bassiste en quête de clés de sol pour mettre à terre le covid-19.
Cher professeur, vous ne pouviez faire mieux, en pleine virulence du coronavirus. Merci également au Dr Bacar Dia, d’être sorti du bois, et à tous ceux qui ont soutenu le professeur Seydi.
Je ne suis pas dupe, l’empreinte digitale de Moïse, semblable à celle de son confrère français, le Pr Didier Raoult, jeté aux gémonies chez lui, est un trésor de renseignements sur la solitude de Seydi.
Mais ne perdons pas temps. L’heure est grave. Et elle doit être au soin des Sénégalais, qui afflueront dans les structures sanitaires, parce qu’ils n’auront rien voulu entendre de cette chose infiniment petite, qui a fait tomber l’occident de son piédestal.
Désorientés par sa philosophie hégémonique du matériel, prétendument colporté par de vrais faux progrès sociaux. Avalés par leurs économies délocalisées, l’occident et l’Amérique découvrent les incohérences de leurs certitudes et de leur politique globale, celle de leur santé par exemple.
Effondrés, mis à terre, comme le dit le brillant chroniqueur Pierre Haski, par un phénomène sans précédent pourtant annoncé : le covid-19, de la famille des Coronavirus.
Qui l’eut dit !
Et dire que le covid-19 n’a pas fini de livrer ses secrets. Nous en parlerons, croyez-moi !
Mais d’ici, là rentrons de plain-pied dans les mesures courageuses du premier vrai grand projet sénégalais de notre histoire. Celui que nous propose le Macky et mettons le à notre avantage pour ne pas dire à notre actif.
Que le Macky sorte cependant les politiques et prédateurs de cette affaire et convie plutôt les séniors project managers et spécialistes de la logistique.
Car le pari contre covid-19 n’est pas seulement de le désintégrer, il est aussi une supplication, une invitation à nos intelligences personnelles et collectives.
La lutte est un défi politique, individuel, élitiste, populaire, massif, dont l’efficience sera l’invention d’un nouveau coaching, pour un nouveau challenge en vue d’une victoire propre à nous-mêmes.
Il n’y a pas de peuple assez ignorant pour savoir que les crises, aussi complexes soient-elles, sont faites pour être transcendées. C’est par ce prisme que passe la voie du salut. La transcendance et la transformation collective. Par le rêve et non le cauchemar des jeunes. Par la puissance du discours et non la violence du verbe et des muscles. Par la libération des énergies positives, la confiance en soi, la prise de décision aussi personnelle que formelle dans le seul but de servir un idéal, national, panafricain, humain finalement.
Bref par une philosophie de vie qui met l’homme au centre de tout, en phase avec les lois cosmiques et l’harmonie naturelle, que le divin ne fait que nous prêter, avant que nous rentrions, frappés par le naturel, le matériel ou le covid-19. A nous de choisir donc ! Comme nous aimer les uns les autres, par exemple.
Joummah Moubarrak et bon week-end à tous !
«LA MUSIQUE MODERNE AFRICAINE EST NEE AU CONGO, ET MANU DIBANGO Y ETAIT»
Palabres avec… Binetou Sylla du label Syllart Records
30 juin 1960. Le Congo belge devient indépendant. Une date magique, une date symbolique, une date qui réunit toutes les mémoires africaines. Et pour cause, un hymne, « Indépendance cha-cha », devenu un tube panafricain, avait fini par sceller de nombreux destins. Parmi lesquels, celui du jeune Emmanuel N’Djoké Dibango, 27 ans. Venu depuis Paris remplacer au pied levé à Bruxelles le saxophoniste de l’African Jazz, célèbre orchestre que dirige Joseph Kabasele, dit Grand Kallé, Manu Dibango assiste dans les coulisses à la fabrication de cette chanson inclassable. « Indépendance chacha tozuwi e ! O Kimpwanza cha-cha tubakidi ! O Table ronde cha-cha, ba gagné o ! O Lipanda cha-cha, tozuwi e ! », composa Grand Kallé pour accompagner et distraire la délégation congolaise qui négociait alors l’indépendance avec la Belgique. Un tournant pour Manu Dibango, qui suivra son mentor jusqu’au Congo (l’actuelle RDC), le « berceau de la musique africaine ». La suite, c’est Binetou Sylla, qui dirige le label Syllart Records, pionnier dans la production des talents africains tels qu’Alpha Blondy, Africando, Oumou Sangaré, Ismaël Lô et bien d’autres, qui nous la raconte. Très affectée par la nouvelle du décès de Manu Dibango foudroyé par le Covid-19 ce 24 mars, la fille du producteur Ibrahima Sory Sylla raconte ses souvenirs dans lesquels les deux hommes affichaient un immense respect l’un pour l’autre. Elle décrypte l’immense apport de Manu Dibango dans la musique africaine.
Quel est l’apport de Manu Dibango dans la musique africaine ?
Pour vraiment mesurer l’apport de Manu Dibango dans la musique africaine, il faut replonger au tout début de sa carrière. Parce qu’elle a commencé par la musique populaire africaine. Et la musique populaire africaine à cette époque, c’était la musique congolaise. Et Manu Dibango en savait quelque chose puisqu’il avait intégré l’orchestre congolais de l’African Jazz de Joseph Kabasele, dit Grand Kallé. Auprès de ce grand musicien zaïrois, qui a composé la chanson « Indépendance chacha » en l’honneur de l’indépendance de son pays, qui deviendra la République démocratique du Congo, Manu Dibango s’est inscrit dans une époque et un contexte d’artistes influencés par les cultures de l’Atlantique noir. C’est-à-dire des musiques de l’Amérique caribéenne, latine et de la musique afro-américaine. Cette génération était très à l’écoute et ouverte à la fois au jazz, au funk et aux musiques afro-cubaines. Et en même temps, Manu Dibango avait fait l’école, il était donc aussi un musicien « savant », c’est-à-dire qu’il savait lire la musique. Ce qui lui a permis de jouer de plusieurs instruments, dont le saxophone, le piano, l’orgue, la mandoline et le vibraphone, entre autres. Tous ces musiciens des années 1950-1960 étaient riches de ces musiques qu’on appelle musiques noires.
Qui étaient ces musiciens congolais ?
Manu Dibango n’a pas fait qu’intégrer l’orchestre de l’African Jazz, il s’est aussi rendu sur place à Kinshasa, avec tout le groupe depuis la Belgique, où il a rencontré Grand Kallé. D’un point de vue extérieur, on sait que les musiciens congolais lui ont en quelque sorte ouvert la voie. Ils lui ont montré qu’il était possible de faire carrière dans la musique. Pendant très longtemps, il était mal vu sur le continent africain de faire de la musique. On ne parlait même pas de carrière. Au Congo, la musique n’est pas seulement réservée aux griots ou lignées de musiciens, tout le monde avait donc le droit de chanter. Manu Dibango a ainsi choisi de dévier du chemin tracé par ses parents. Car il n’était pas venu en France pour faire une carrière dans la musique. Sa famille, notamment son père, lui a coupé les vivres en apprenant son choix.
Quelle était leur influence ?
La musique moderne africaine est née au Congo avec les musiciens congolais, les orchestres, et Manu Dibango y était. L’African Jazz est le plus grand groupe africain, et c’est avec lui qu’est née la pop africaine. Et c’est encore cet orchestre qui a composé le premier tube panafricain « Indépendance cha-cha », qui fut l’hymne de nombreux pays africains. C’est dans cet orchestre que Manu Dibango a fait ses gammes en quelque sorte. En tout cas, qu’il a appris le métier de musicien, qu’il s’est structuré et a beaucoup travaillé.
Qu’est-ce que Manu Dibango a puisé de ce répertoire ?
Avec des artistes comme Franco, Abeti Masikini, Tabu Ley, Manu Dibango formait une génération qui a été très influencée par le contexte politique de l’époque. C’était la période des indépendances, avec la montée de la contestation, les négociations de la Table ronde à Bruxelles ou les troubles politiques secouant les pays africains, les artistes prennent position. Ils puisent dans la musique la force qui leur permet de rester debout. Ils chantent le rêve, l’espoir et la joie de vivre de toute une époque. Tous autant qu’ils étaient voulaient s’inspirer de la musique afro américaine, mais aussi s’inscrire dans les musiques africaines.
Des années plus tard, « Soul Makossa » explose… En quoi ce titre est-il représentatif de toutes ces influences ?
« Soul Makossa » est sorti en 1972, et c’est justement la symbiose de tout ça : à la fois de la musique savante, des rythmes inspirés des Amériques et, en même temps, des rythmiques proprement africaines. Tout est dans le titre. « Soul », et ensuite « Makossa ». Le makossa est une musique camerounaise de Douala, donc, bien de chez lui.
Manu Dibango a parlé de cette période en disant que Joseph Kabasele lui « a ouvert les portes de la renaissance africaine », quel est votre regard ?
Manu Dibango représente cette génération de musiciens africains qui avaient la connaissance savante, la connaissance sensible et populaire, voire intuitive, de la musique. Ce sont des musiciens qui savaient jouer de la musique, mais aussi la composer, l’arranger, ils savaient l’écrire, ils étaient capables d’aller d’un orchestre à un autre sans difficulté, dans n’importe quel pays ou culture. Et c’est ça que représentent Manu Dibango et cette génération qui était très présente jusqu’au milieu des années 1980. Lui était un Camerounais qui a réussi à s’intégrer dans un orchestre congolais. Il a aussi été appelé en Côte d’Ivoire par le président Houphouët-Boigny pour diriger l’orchestre de la Radiodiffusion télévision ivoirienne. Il a composé pour Grand Kallé, pour plusieurs autres artistes afro-américains, internationaux, comme le Fania All-Stars, qui regroupait les plus grands artistes de la salsa. La salsa, c’est aussi une musique qui a énormément influencé sa génération. Manu Dibango, c’est le symbole de cette époque d’artistes à la fois savante et intuitive, c’est pour ça qu’on est triste aujourd’hui.
Est-ce la multiplication des expériences dans cette période qui l’a finalement amené à devenir le roi de l’afro-jazz ?
Sauf, que je n’emploierais pas le terme « afro-jazz ». Je le trouve un peu ridicule. Le jazz est une musique noire, et c’est comme un pléonasme de dire qu’on fait de l’afro-jazz, puisque le jazz a été créé par des Afro-Américains, donc, des Noirs. Je trouve que mettre le terme « afro » devant est une tautologie. Manu Dibango a fait du jazz avec sa sensibilité à lui, ses cultures empreintes de rythmiques du Cameroun, de l’afro-cubain, de la salsa, etc. Pour moi, lui et Quincy Jones sont du même acabit. Ils ont cette capacité à faire des fusions. Manu Dibango était entre le savant et le populaire. Il possédait une connaissance de la création parce qu’il parvenait à transcender son art, et évidemment sa musique est éminemment africaine. C’est en cela qu’il a su toucher les gens. Ce n’est pas pour rien que le tube « Soul Makossa » est le plus grand succès de Manu Dibango auprès du public international. Il y a cette magie de la musique soul mélangée au mokossa, qui est camerounais. Un proverbe dit « lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens », et Manu Dibango savait d’où il venait, il connaissait sa culture, du coup, il pouvait se permettre tous les possibles.
Que retiennent de lui les autres générations ?
Il était beaucoup dans la transmission. On l’a vu tout au long de sa carrière. C’est quand même lui qui a accueilli toute la génération suivante d’artistes africains de la diaspora, ou plus globalement de la world musique, tels qu’Angélique Kidjo, Alpha Blondy ou encore Youssou Ndour. Tous ces artistes arrivent en Europe quand lui a déjà au moins vingt ans de carrière. Mais cette aptitude à la transmission, il l’a en lui, car lui-même en a aussi bénéficié, notamment quand il était auprès de Grand Kallé. C’est typique de cette génération. Ensuite, Manu Dibango avait aussi l’émission radiophonique La Maraboutique sur Africa Radio, dans laquelle il recevait bon nombre d’artistes ou de jeunes du milieu artistique. C’est vraiment un grand monsieur que nous avons perdu. On espère évidemment qu’on pourra lui rendre un hommage plus à la hauteur de sa personne. C’était quand même un baobab, et c’est encore plus douloureux que ça arrive dans une période où on est tous confinés… »
par Yassine Fall
QUELQUES MESURES D’URGENCE ANTI COVID-19
Après un exercice de simulation minimaliste des allocations de fonds qui devraient être mobilisées pour répondre à la batterie de mesures proposées par le chef de l’Etat, le montant annoncé parait insuffisant
Le monde entier est en guerre contre la pandémie du coronavirus. Le Sénégal en est partie prenante. Le Hadj, l’un des cinq piliers de l’Islam est annulé, malgré le caractère inédit de la décision pour la communauté musulmane et en dépit de la manne financière que cela représente pour l’Arabie Saoudite. Chaque pays se bat individuellement contre l’ennemi commun.
Le chef de l’État sénégalais a proposé de mettre en place un fonds « Force COVID-19 » estimé à 1 000 milliards CFA pour barrer la route à la pandémie. Il a aussi entrepris des consultations avec les forces politiques du pays et de la société civile dans la définition du plan de mise en œuvre de la stratégie de lutte contre la pandémie.
Après un exercice de simulation minimaliste des allocations de fonds qui devraient être mobilisées pour répondre à la batterie de mesures proposées par le chef de l’Etat, le montant annoncé parait insuffisant pour faire face. Les mesures suivantes permettraient d’alimenter et de gérer convenablement le fonds anti COVID-19 :
- Suppression des fonds spéciaux et politiques de toutes natures à l’exception des fonds relevant de la sécurité nationale ;
- Suppression des institutions et programmes non essentiels et budgétivores ;
- Faire valoir les droits du Sénégal auprès de la BCEAO et du gouvernement français pour récupérer les réserves financières déposées au trésor public français dans le cadre des accords sur le Franc CFA, réserves qui lui reviennent de plein droit en une période exceptionnelle comme celle que fait subir aux États du monde entier la pandémie du coronavirus ;
- Suspension du paiement du service de la dette, tel que proposé par la rencontre des ministres des Finances des pays africains qui s’est tenue le 24 mars en Afrique du Sud ;
- Mise sur pied immédiate d’un conseil indépendant de gestion des fonds « Force COVID 19 » pour s’assurer que les fonds alloues iraient vers les populations les plus vulnérables et des personnes atteintes ou impactées par la pandémie. Un système d’évaluation de la gestion des fonds devrait être formulé à partir d’indicateurs de performance simples et compréhensibles par tous, ce qui encouragerait davantage de donateurs à participer à l’élan solidaire des Sénégalais.es.
par Baba Gallé Diallo
LES SÉNÉGALAIS NE SONT PAS INDISCIPLINÉS
On dit que « les Sénégalais sont indisciplinés. » quand certains d’entre nous Sénégalais, ne respectent pas le couvre-feu. On ne s’est pas posé la question : est-ce que tout le monde a compris ce que signifie un couvre-feu ?
« Les Sénégalais sont indisciplinés. » Qui n’a pas entendu cette phrase simple qui sonne comme un leitmotiv et tympanise inlassablement nos oreilles, à chaque fois que nous sommes confrontés à certaines situations.
On dit que « les Sénégalais sont indisciplinés. » quand certains d’entre nous Sénégalais, urinent sur le bord de la voie publique. Le geste est commenté mais le facteur causal est ignoré. On ne s’est pas posé la question : s’il y avait des toilettes publiques accessibles gratuites : est-ce que ces gens incriminés auraient eu le même comportement ?
On dit que « les Sénégalais sont indisciplinés. » quand certains d’entre nous Sénégalais, mangent et jettent leurs déchets (papier journal ayant servi à enrouler du pain, peau de banane) dans la rue. On peut fustiger le geste qui est condamnable. On ne s’est pas posé la question : est-ce que s’il y avait des poubelles disposées dans les artères de la ville, ces gens incriminés auraient eu le même comportement ?
On dit que « les Sénégalais sont indisciplinés. » quand certains d’entre nous Sénégalais dans la circulation se bousculent pour trouver une place dans un véhicule. On ne s’est pas posé la question : pourquoi ces Sénégalais incriminés sont-ils pressés au point de courir et se bousculer dans la rue pour trouver une place dans un véhicule ?
Et pourtant, une réalité saute aux yeux de tous mais que les gens ne veulent pas voir. C’est l’insuffisance de véhicules de transport en commun pour assurer la migration pendulaire entre le centre-ville et la banlieue. C’est l’obstacle de l’arrêt de péage à l’entrée de Pikine qui étrangle les populations et qui empêche la fluidité de la circulation.
S’il y avait assez de véhicules de transport en commun toutes destinations dans la banlieue, si le transport était mieux organisé et mieux contrôlé avec une inscription systématique de tous les véhicules repartis selon les localités : est-ce que les gens se bousculeraient aux niveaux des points de départ et d’arrêt des bus, des cars rapides et de « Ndiaga Ndiaye » ?
Nous sommes dans un système de transport libéral où les transporteurs dans le secteur des « cars rapides » et « Ndiaga Ndiaye » font ce qu’ils veulent. Ils décident des destinations avec des arrêts interminables Et les segmentent aux heures de pointe ou quand la demande est forte. Personne n’y peut rien. Les populations n’ont que leurs yeux pour pleurer.
On dit que « les Sénégalais sont indisciplinés. » quand certains d’entre nous Sénégalais, ne respectent pas le couvre-feu. Des jeunes de la médina ont manifesté et défié les forces de défense et de sécurité notamment la police. On ne s’est pas posé la question : est-ce que tout le monde a compris ce que signifie un couvre-feu ?
Des policiers ont frappé avec force de simples citoyens qui n’ont pas respecté le couvre-feu. On déplore que la pédagogie qui aurait pu accompagner le couvre-feu n’a pas était faite par les pouvoirs publics.
Aussi, on déplore cette incompréhension qui n’a fait que trop durer entre la police et les populations, pourtant fortement liées. La police assure la sécurité, les populations le savent. Les populations participent à la sécurité publique, la police le sait.
En définitive, chaque occasion ne peut servir de moment pour stigmatiser les Sénégalais ou pour les étiqueter : « les Sénégalais sont indisciplinés ». Certains d’entre nous Sénégalais, sont disciplinés. D’ailleurs, la majorité des Sénégalais. L’indiscipline est partout. Mais, on ne la laisse se développer sans rien faire. On la corrige.
Depuis belle lurette, on ne cesse de nous rabâcher les oreilles : « les « Sénégalais sont indisciplinés » Qu’est-ce qu’on a fait pour changer les choses ? Rien. Donc, on doit changer de perception et de langage. Si on positivait maintenant ? Si on disait : les « Sénégalais sont des « jambars ». Au lieu de les stigmatiser, on doit chercher à comprendre et proposer des solutions.
LES NIGÉRIANS DEMANDENT À VOIR LEUR PRÉSIDENT
L'entourage de Muhammadu Buhari, 77 ans, démentait vendredi avec véhémence toute rumeur de maladie du chef de l'Etat, qui n'a fait aucune apparition publique depuis que son bras droit a été testé positif au Covid-19 en début de semaine
L'entourage du président nigérian Muhammadu Buhari, 77 ans, démentait vendredi avec véhémence toute rumeur de maladie du chef de l'Etat, qui n'a fait aucune apparition publique depuis que son bras droit a été testé positif au Covid-19 en début de semaine. "Le président est dans son bureau ce soir, au travail", pouvait-on lire dans un Tweet officiel de la présidence du Nigeria, accompagné d'une photo, non datée, du chef de l'Etat. Ses porte-parole ont également relayé une note d'information, signée du président, dans laquelle il annonce notamment un plan de 27 millions de dollars pour lutter contre la propagation de la pandémie dans le pays le plus peuplé d'Afrique, avec près de 200 millions d'habitants."J'appelle tous les Nigérians à être vigilants face à ceux qui veulent semer la panique, la désinformation et la confusion", peut-on lire dans le communiqué présidentiel.
La dernière intervention publique de M. Muhammadu date du 23 mars. Il avait alors assuré dans une très brève allocution que toutes les mesures étaient prises pour lutter contre le "Covid un-neuf". Depuis, son directeur de cabinet et principal conseiller Abba Kyari a été testé positif, selon plusieurs personnalités politiques de haut rang, semant une vague d'inquiétude dans les hautes sphères du pouvoir. De nombreux gouverneurs notamment ont annoncé qu'ils se mettaient en quarantaine et qu'ils avaient procédé au test du coronavirus. L'entourage du président a assuré que le test du chef de l'Etat ainsi que celui de son vice-président étaient négatifs.De nombreuses voix s'élèvent sur la Toile pour demander "Où est Buhari?" (#WhereIsBuhari), et réclament plus de transparence autour de la santé du président qui avait séjourné à Londres pendant de nombreux mois lors de son premier mandat pour une maladie qui n'a jamais été révélée.
"Où est Buhari? C'est la question qui est sur toutes les lèvres", titrait vendredi un éditorialiste du Guardian, un quotidien local. "De nombreux citoyens suspicieux ont d'ailleurs noté que le président travaille prétendument de son bureau alors que les autorités ont annoncé sa désinfection quelques heures auparavant", écrit-il.
La santé du président est un sujet sensible au Nigeria après la mort en 2010 du président Umaru Musa Yar'Adua, qui avait été tenue secrète pendant plusieurs mois par son entourage.
«LA SOCIETE SENEGALAISE DE NEPHROLOGIE A EDICTE DES RECOMMANDATIONS CONTRE LE CORONAVIRUS…»
Chef de service néphrologie de l’hôpital Le Dantec, Pr El hadji Fary Kâ prévient ceux qui souffrent d’insuffisance rénale qu’ils sont très vulnérables au coronavirus.
Chef de service néphrologie de l’hôpital Le Dantec, Pr El hadji Fary Kâ prévient ceux qui souffrent d’insuffisance rénale qu’ils sont très vulnérables au coronavirus. Dans cet entretien accordé à «L’As», le néphrologue demande aux malades de se confiner et d’éviter tout contact avec les membres de leur famille et des visiteurs parce que leur système de défense est affaibli. D’ailleurs, pour sensibiliser cette catégorie de malades, la société sénégalaise de néphrologie a édicté des recommandations qui seront très bientôt transmises au ministère de la santé.
Comment doivent se comporter les personnes atteintes d’insuffisance rénale dans ce contexte de propagation du coronavirus au Sénégal ?
Même si elles ne sortent pas de la maison, elles doivent se confiner en se mettant à l’écart des membres de la famille et des visiteurs éventuels. La deuxième recommandation est qu’elles continuent leur traitement habituel. Elles doivent aussi prendre des précautions pour se rendre à l’hôpital parce qu’avec le transport en commun, elles courent des risques de contamination. Si elles sentent un quelconque signe, je leur conseille, avant de se rendre à l’hôpital, d’appeler leur néphrologue. Je leur demande également de se méfier des décoctions qui peuvent aggraver leur état rénal. Puisque ces temps-ci, il y a beaucoup de personnes sur internet qui recommandent de prendre tel médicament ou telle décoction contre le Covid-19. Il ne faut rien prendre sans aviser son néphrologue. Ces conseils s’adressent aux malades d’insuffisance rénale chronique non dialysés.
Et pour les dialysés …
Par contre pour ces derniers, ils sont obligés d’aller à l’hôpital parce qu’ils doivent continuer leurs séances d’hémodialyse. Maintenant, il faut qu’ils respectent les mesures de prévention. L’idéal serait de prendre un transport individuel ou qu’ils se regroupent pour prendre leur propre véhicule. S’ils doivent prendre le transport en commun, il faut qu’ils portent un masque ou un foulard et un voile et qu’ils évitent de se mélanger aux gens. Cette catégorie doit avoir un thermostat et surveiller sa température. Parce que malheureusement, les signes du Covid-19 sont très discrets chez les malades qui souffrent d’insuffisance rénale. Dans ce contexte de coronavirus, les gens sont tentés par l’automédication (chloroquine, décoctions). Est-ce que cela ne fait pas empirer la situation ? Si on doit donner de la chloroquine, cela doit se faire chez un cas confirmé ou sur ne décision médicale. Mais il n’a jamais été dit que la chloroquine préviendrait contre le coronavirus.
Pourquoi ceux qui souffrent de maladies chroniques sont plus vulnérables au coronavirus ?
C’est parce que dans l’organisme, il y a un système de défense, c’est comme l’armée. Quand on est diabétique ou qu’on souffre de toute autre maladie chronique, les défenses de l’immunité baissent et cela fait que facilement la personne est agressée par toutes sortes de germes, de bactéries, de parasites et de virus. Malheureusement, quand l’organisme est agressé et que l’immunité est en baisse, il peut y avoir une infection. Il y aura des signes atypiques comme des vomissements, une diarrhée etc. Cela peut fausser le diagnostic. Donc, il faut vraiment faire attention. D’ailleurs, la société sénégalaise de néphrologie a édicté des recommandations que nous allons soumettre au ministère de la Santé sous peu pour informer largement la population. Au service de néphrologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, nous avons déjà édicté un protocole.
Quel est le taux de létalité au coronavirus des malades d’insuffisance rénale?
Je n’ai pas encore vu une étude sur cela. Au Sénégal, nous n’avons pas d’expérience là-dessus et nous espérons que nous n’en aurons pas. Maintenant dans d’autres pays, on a enregistré plus de décès chez les personnes âgées parce qu’elles sont vulnérables. J’ai eu quelques données en Chine, mais le taux de létalité n’était pas extrêmement plus élevé que celui des autres maladies chroniques. Si on est atteint de Covid-19, on ne peut plus être dialysé dans le même centre que ceux qui n’en ont pas. Et c’est extrêmement lourd, il faut un centre dédié
Donc, le confinement est la meilleure prévention pour ces malades…
Oui exactement pour ceux qui ont des insuffisances rénales ou d’autres maladies chroniques. Il faut que ces malades fassent vraiment très attention. Ils doivent éviter les rassemblements même à la maison. Quand on a une maladie rénale chronique, il faut éviter les visites à la maison et respecter la distance d’un mètre même avec les membres de sa famille.
LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE L'UA EN QUARANTAINE
Moussa Faki Mahamat, est actuellement "en quarantaine" après que l'un des membres de son équipe a été testé positif au nouveau coronavirus
Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, est actuellement "en quarantaine" après que l'un des membres de son équipe a été testé positif au nouveau coronavirus, a-t-on appris vendredi d'une source interne à l'UA. Le membre de la Commission touché est un Mauricien de 72 ans qui est rentré à Addis Abeba, siège de l'organisation continentale, en provenance de la République démocratique du Congo (RDC) le 14 mars, a par ailleurs indiqué la ministre éthiopienne de la Santé, Lia Tadesse, dans un communiqué.
Le communiqué, qui ne mentionne pas le lien entre le patient mauricien et l'UA, précise que six personnes ayant été en contact avec le septuagénaire sont "sous surveillance". M. Faki, qui est à la tête de l'organe exécutif de l'Union africaine, a été en contact avec le patient, a indiqué à l'AFP la source interne à l'organisation, qui a requis l'anonymat."La personne travaille au sein du bureau du président (de la Commission). Le président et ses principaux conseillers font partie des contacts qui observent une quarantaine", a précisé cette source.
Jusqu'à présent, seul un membre de l'UA avait été testé positif au Covid-19, selon une note envoyée en interne vendredi et consultée par l'AFP. En réponse à la pandémie, l'UA a ordonné à la plupart de ses employés de travailler à la maison.Les employés qui reviennent à Addis Abeba depuis des pays infectés "devraient rester à la maison", précisait la note.
L'Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé du continent avec quelque 100 millions d'habitants, compte officiellement 16 cas de coronavirus. Le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed a imposé un certain nombre de mesures pour enrayer la propagation du virus : fermeture des frontières terrestres, limitation du nombre de passagers dans les bus et les taxis. Mais le pays n'a pas pris de mesures de confinement, comme ailleurs sur le continent, et les appels du Premier ministre à pratiquer la distanciation sociale n'ont reçu que peu d'échos dans de larges franges de la population : de grands rassemblements religieux continuent de se tenir à Addis Abeba.
Par Mbaye Sylla Khouma et Cheikhou Oumar Sy
LA BM ET LE FMI SUSPENDENT LE REMBOURSEMENT DE LA DETTE DES PAYS PAUVRES
Le Coronavirus est en train de sévir dans les pays en voie de développement. Toutefois les dirigeants de ces pays pauvres pourront se concentrer exclusivement sur la recherche des solutions sanitaires.
Le Coronavirus est en train de sévir dans les pays en voie de développement. Toutefois les dirigeants de ces pays pauvres pourront se concentrer exclusivement sur la recherche des solutions sanitaires. Et pour cause, la banque mondiale (Bm) et Fonds monétaire international (Fmi) suspendent le remboursement de la dette de ces pays.
«La poussée épidémique liée au coronavirus aura vraisemblablement de graves conséquences économiques et sociales pour les pays IDA, où vit un quart de la population mondiale, et où les deux tiers sont en situation de pauvreté extrême.» C’est le constat alarmant fait par les institutions internationales. C’est pourquoi le Groupe de la Banque Mondiale (Bm) et le Fonds Monétaire International (Fmi) ont présenté hier une déclaration commune au G-20 (ils se sont réunis hier en vidéoconférence) concernant un allégement de la dette pour les pays les plus pauvres. Comprenant certainement que la pandémie du Covid-19 requiert la solidarité des peuples, ces deux institutions soutiennent dans une déclaration commune : «Avec effet immédiat, et conformément à la législation nationale des pays créanciers, le Groupe de la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International appellent tous les créanciers bilatéraux officiels à suspendre les remboursements de dettes réclamés aux pays pauvres qui sollicitent un délai de grâce.»
Ces deux organisations qui comptent 189 pays membres pensent en effet que ceci aidera les pays pauvres à répondre à leurs besoins immédiats de liquidité pour faire face aux difficultés posées par la propagation du coronavirus, et donnera le temps nécessaire pour évaluer les conséquences de la crise et les besoins de financement pour chaque pays. Invitant dans la foulée les dirigeants du G-20 à confier au Groupe de la Banque mondiale et au Fmi le soin de mener ces évaluations, en dressant notamment la liste des pays dont la situation d’endettement est intenable. Elles suggèrent de préparer à l’intention des créanciers bilatéraux officiels des propositions de mesures détaillées pour répondre aux besoins de financement et d’allégement de la dette des pays sous développés. «Le Groupe de la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International estiment qu’il est impératif, à ce stade, d’assurer aux pays en développement que le monde est à leurs côtés et d’envoyer un signal fort aux marchés financiers. La communauté internationale apprécierait l’appui du G-20 au présent appel à l’action », renchérissent les institutions dans la déclaration tout en ajoutant qu’elles demanderont l’approbation de ces propositions auprès du comité du développement lors des réunions de printemps, les 16 et 17 avril.
Rappelons que les pays concernés sont ceux éligibles aux critères de l'Association internationale de développement (IDA, International Développent Association), une filiale de la Banque mondiale, qui fournit de l'aide sous forme de prêts à taux zéro ou à très faible taux d'intérêt, ainsi que des dons. Ils sont aujourd'hui au nombre de 76 dans le monde, dont la majorité se trouve en Afrique.
Au cours de l'année budgétaire 2019 qui s'est terminée le 30 juin, l'AID avait engagé 22 milliards de dollars dont 36% sous forme de dons, selon les chiffres de la Banque mondiale.
COVID-19 : 14 NOUVELLES CONTAMINATIONS CONFIRMÉES CE VENDREDI
A ce jour, 119 cas ont été déclarés positifs au Sénégal depuis le 2 mars. 11 patients ont guéri, alors 108 autres sont encore sous traitement
Quatorze nouvelles contaminations au coronavirus ont été confirmées ce vendredi, portant à 119 le nombre de cas déclarés positifs au Sénégal, a annoncé Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Faisant le point de situation de la pandémie, le ministre a indiqué que sur 144 tests réalisés, 14 sont revenus positifs.
Il s’agit de 11 cas importés, 2 cas contacts suivis et un cas issu de la transmission communautaire.
Deux patients hospitalisés à Touba ont été contrôlés négatifs, donc déclarés guéris, a ajouté M. Sarr.
Selon lui, l’état de santé des patients hospitalisés à Dakar, Touba, et à Ziguinchor est stable.
Le Sénégal a dépassé depuis jeudi la barre des 100 cas de contamination au coronavirus.
A ce jour, 119 cas ont été déclarés positifs au Sénégal depuis le 2 mars. 11 patients ont guéri, alors 108 autres sont encore sous traitement.