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30 septembre 2025
Par Guy Silva THIAM
MES PROPOSITIONS ECONOMIQUES DE LUTTE CONTRE LE COVID-19
Dans une situation de guerre, il est impératif de prendre des mesures à court terme, mais il est primordial d’intégrer les conséquences à plus ou moins long terme.
Dans une situation de guerre, il est impératif de prendre des mesures à court terme, mais il est primordial d’intégrer les conséquences à plus ou moins long terme. Cela aura pour conséquence de tenter d’atténuer au maximum les impacts économiques et sociaux.
Le gouvernement du Sénégal préconise dans l’immédiat des mesures telles que : - 69 milliards en aide alimentaire – 1 000 milliards en appui pour atténuer les impacts économiques de la crise.
Certes ces mesures sont salutaires, mais nous ne craignons que les questions suivantes soient sans réponse : - Comment faire pour identifier les individus ayant droit ? - Quelle entreprise accompagner ? Pour combien ? Sur quelle durée ?
Afin d’y apporter des ébauches de réponses, nos propositions, sans prétention aucune, sont essentiellement destinées à permettre aux Sénégalais de réaliser des économies, et donc de réduire considérablement les dépenses de trésorerie de l’Etat ainsi que les risques d’abus.
1°) Relèvement des tranches sociales sur les consommations d’électricité et d’eau ainsi que la suspension de la redevance télécom sur la durée de l’Etat d’urgence.
2°) La suspension des échéances des créances dues (civiles, commerciales et bancaires) durant la même période.
En effet, si les Sénégalais subissent les contre coups de la pandémie, il ne sert à rien d’exiger le paiement de dettes civiles si les personnes n’ont pas travaillé ou l’ont insuffisamment fait du fait d’une mesure étatique. Si on n’y prend garde, le fait de maintenir les échéances de paiement entraînera des situations d’impayés qui engorgeront nos Tribunaux civils et commerciaux avec comme seule décision possible l’échelonnement.
Afin que cette mesure soit pertinente, il faudrait effectivement que l’Etat permette aux banques de réaliser des économies fiscales (allègement, report) notamment sur les taxes 2020 en plus d’un fonds de bonification qui prendra en charge une partie des intérêts. Cette décision pourrait être accompagnée de grâces fiscales sur le non-paiement des droits d’enregistrement des contrats d’ouverture de compte. Ces mesures incitatives aideront les banques à accompagner plus facilement les économies impactées.
3°) L’Etat devra suspendre les taxes sur les biens déclarés de première nécessité (liste à réactualiser si besoin) afin de réduire de 20 à 30% le coût au consommateur. Afin de lutter contre les réticences les agents des collectivités territoriales, les agents du contrôle économique, entre autres, pourraient être mis à contribution dans le contrôle, la surveillance, les contraventions s’il y a lieu.
4°) Avec les mesures de la Bceao, la Bad, le Fmi, la Bm, il est primordial, au vu des impacts budgétaires en recettes et dépenses, que notre déficit budgétaire soit porté à 5% minimum, ce qui nous fournira plus de 80 milliards de capacité de remboursement et un endettement supplémentaire à long terme de 200 à 300 milliards.
Guy Silva THIAM
Expert financier, Fondateur de l’Institution Africain de Trading Boursier (Iatb)
Ancien membre de Vision Socialiste
Par Dr Massamba GUEYE
COVID-19 ? NOUS VAINCRONS PAR UNE REVOLUTION SOCIALE
Le monde ne sortira pas indemne de Covid-19. Nous devons nous y préparer. Covid-19 est dangereux par son caractère mortel, mais il l’est plus par autre chose : sa capacité à désocialiser un Peuple.
Le monde ne sortira pas indemne de Covid-19. Nous devons nous y préparer. Covid-19 est dangereux par son caractère mortel, mais il l’est plus par autre chose : sa capacité à désocialiser un Peuple.
Il nous interdit de vivre comme on veut : c’est sa dictature dans un monde qui aspire à la liberté et à la démocratie universelle. Il est en train de nous diviser. Tout est dit.
A présent, c’est une révolution sociale qu’il nous faut pour vaincre ce virus. Pas seulement nous Africains, mais nous humains. C’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la lutte contre Covid-19 (coronavirus).
En effet, quand une maladie passe si rapidement d’épidémie à pandémie, de l’Asie à l’Europe, des pauvres aux riches, des riches aux pauvres, des jeunes aux vieux, des vieux aux jeunes, quand une pandémie de cette nature demande aux humains de rester chez eux, quand elle force un Peuple tactile comme le nôtre à ne plus se serrer les mains, à ne plus se faire la bise, à ne plus se câliner, à ne plus jouer au football, à ne plus aller à la mosquée, à ne plus aller à l’église, bref à ne plus faire ensemble les actes qui fondent une communauté, son danger n’est pas seulement à saisir dans ses nuisances macabres, mais aussi et surtout dans la déshumanisation de l’Etre.
Pire que les fléaux macabres causés par les hommes, Covid19 s’attaque aux fondements sociaux de nos communautés. En observant ce qui se passe au Sénégal, en analysant froidement les réticences des uns et des autres, en écoutant les pseudo-arguments des «intellectuels» des média contre le confinement, en voyant les velléités grégaires d’opposition de certains groupes religieux, aux mesures étatiques contre les regroupements, il y a lieu de se demander si le mal n’est pas plus profond qu’on ne le pense.
Au moment où le monde occidental et urbain d’Afrique et d’Asie se bat depuis des années à resocialiser des hommes et femmes isolées par les réseaux sociaux et les nouveaux outils intelligents de communication, Covid-19 arrive et met un terme à la vie publique, ferme les lieux de vie et isole les plus vulnérables. C’est en cela qu’il est plus dangereux que toutes les autres pandémies passées. Cette maladie peut tuer l’humain en chaque homme et femme si l’on y prend garde. Elle n’est pas seulement dangereuse parce que sans traitement, elle est aussi dangereuse parce tuant notre tissu social. C’est pour cela que nous devons prendre garde aux armes que nous opposons à son invasion mondiale.
Le coronavirus a déclenché une Troisième guerre mondiale, mais offre au monde l’opportunité de vaincre un ennemi commun alors que traditionnellement nous nous battions les uns contre les autres. Mais cela n’est que la surface des choses, car en réalité, en poussant les pays à fermer leurs frontières, en stoppant le flux de relations humaines au niveau national et international, Covid-19 risque de donner des arguments aux adeptes du tout nationaliste. C’est aussi là qu’il faut aller chercher ses forces pour en faire des faiblesses. Nous devons opérer cette rupture psychologique nécessaire. Pourquoi ce comportement suicidaire des Sénégalais, Marocains, Guinéens, Gambiens, Ghanéens et autres Africains ? Pourquoi refusons-nous de respecter les gestes barrières qui sont les seules armes dont nous disposons en ce moment pour rester sainement en vie ?
Une rupture psychologique des guides religieux, qui doivent accepter d’être au premier rang social, mais au second rang des mots d’ordre, dans ce combat où le seul mot qu’ils ont à dire est : «La parole des spécialistes de santé avant tout.» Sont-ils prêts à jouer ce rôle de médiation sociale ? Ont-ils peur de perdre la face, eux qui sont toujours dans les cabinets médicaux comme nous ? Que risquent-ils de perdre dans la hauteur de leur piédestal ? Ont-ils peur de se déclarer incompétents face au Covid-19, eux qui prient pour enterrer les jours des malades qu’ils, malgré leurs prières souvent si efficaces pour nous, n’ont pas pu empêcher de trépasser ?
Le mal Covid-19 n’est pas que sanitaire, il est profondément révélateur de nos maux, sinon comment expliquer que des personnes inhumaines puissent fabriquer du faux gel hydro-alcoolique, augmenter le prix des denrées, s’échapper des centres de soins, forcer des frontières au risque de contaminer les leurs, oser affirmer toute honte bue qu’elles sont capables de soigner le Covid19, affirmer que le coronavirus n’existe pas ? En réalité, ces comportements sont aussi révélateurs du niveau d’égoïsme de notre société malgré ses fards sociaux. Covid-19 n’a créé aucune antivaleur, il ne fait que montrer la face cachée de l’iceberg social de notre monde, de notre pays. Notre irresponsabilité, notre indiscipline publique seront les atouts que Covid-19 utilisera pour nous abattre si l’on y prend garde très tôt. Le Sénégal n’est pas un pays hors de la terre. Malgré la grandeur des saints qui y ont vécu, ce pays n’est pas au-delà de la Mecque et de Rome et d’Israël dont les pays sont fortement attaqués.
L’Afrique n’est habitée que par des humains qui meurent de choléra et d’Ebola, alors de grâce épargnons-nous les faux discours fanatiques qui évoquent des Saints certes valeureux et respectables, mais dont tous les jours les descendants meurent dans les hôpitaux. Covid-19 aura certainement, au bout de notre combat contre lui, été vaincu, mais nous, dans quel état nous laissera-til ? Combien de temps allons nous rester à fuir quand quelqu’un toussera, quand quelqu’un éternuera dans un lieu public, quand quelqu’un dira le pays où la ville d’où il vient ? Qui sait ?
J’espère tout simplement qu’à la fin du confinement, ici au Sénégal et partout ailleurs en Afrique singulièrement, on aura appris qu’on peut passer la journée à l’intérieur de sa maison sans être asocial, qu’on peut baptiser son enfant sans bloquer les rues, qu’on peut prier sans ameuter le monde, qu’on peut laisser les gens dormir en paix sans les tympaniser avec des haut-parleurs accrochés à leur fenêtre, qu’on peut travailler sans aller au bureau, que l’essence d’un Gamou ou d’un Magal n’est pas juste dans le déplacement, mais dans la dévotion, que les programmes des télévisions et radios ne peuvent pas se suffire de banalités, que les familles qui le peuvent sont capables de planifier leurs réserves vitales, qu’on doit être solidaire sans ostension avec les moins nantis, que la propreté n’est pas un luxe, qu’un plateau médical de haut niveau vaut mieux que des bâtiments de prestige, que l’autosuffisance alimentaire est la seule issue possible pour ne pas mourir de faim en cas d’isolement, que les charlatans sont à pourchasser et à éliminer, qu’on peut se passer de fanatismes inconsidérés, qu’il faut prendre des responsabilités individuelles quand l’enjeu le demande, qu’une union des forces religieuses dans une macrostructure permet de gagner du temps dans le prise de décisions étatiques, que le Peuple croit en ses saints et que ce pays ne peut se gérer selon les mécanismes d’une démocratie valable en Occident et que l’éducation de tout le Peuple est la seule solution pour avoir une citoyenneté active. Si, à la mort de Covid-19, nous comprenons tout cela, nous aurons fait la grande révolution sociale qui nous tend les bras depuis des années et que nous snobons depuis si longtemps. Nous aurons alors changé nos esprits : «Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix», dit la charte fondatrice de l’Unesco. Mais «les préjugés prenant naissance dans l’esprit des hommes ignorants, c’est dans l’esprit des hommes ignorants que doivent être élevées les défenses contre Covid-19».
Dr Massamba GUEYE
Lba!
Chercheur-Traditionniste
CORONAVIRUS : LES POLITIQUES TRÈS TOUCHÉS EN AFRIQUE
Un chef d'Etat (Botswana) et un Premier ministre (Côte d'Ivoire) en quarantaine, de nombreux ministres infectés et même un décès d'une vice-présidente de l'Assemblée (Burkina): la pandémie n'épargne pas les politiques sur le continent
Un chef d'Etat (Botswana) et un Premier ministre (Côte d'Ivoire) en quarantaine, de nombreux ministres infectés et même un décès d'une vice-présidente de l'Assemblée (Burkina): les politiques sont particulièrement touchés par le coronavirus en Afrique, où l'expansion de la pandémie ne fait que commencer.
"On dit que c'est la maladie des élites mondialisées.Ce sont les personnes qui voyagent ou qui sont en contact avec ces personnes qui sont les plus touchées.En tout cas, au début.Donc, en Afrique, c'est le cas des politiques", souligne le politologue ivoirien Jean Alabro.
En Côte d'Ivoire, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, candidat du parti au pouvoir à la présidentielle d'octobre, s’est placé lui-même en confinement "après avoir été en contact avec une personne déclarée positive", a-t-il annoncé sur Twitter.
Selon une source proche du pouvoir, une dizaine de "hautes personnalités" sont en confinement.
Les autorités ont fait preuve de légèreté, estime Jean Alabro en relevant que le Conseil national de sécurité sur le coronavirus avait réuni...43 personnes.
L'ancien président Henri Konan Bédié a même accusé le pouvoir d'avoir retardé certaines mesures pour faire voter par le Congrès une révision constitutionnelle le 16 mars, "plaçant les calculs politiciens et les intérêts égoïstes au-dessus de la santé des Ivoiriens".
- #allomaman -
Sur les réseaux sociaux, certains louent le "courage" du Premier ministre mais d'autres fustigent "l'incompétence" du gouvernement.Ils affirment qu'il a "libéré" de quarantaine des passagers en provenance de France parce qu'ils étaient membres de familles de personnalités, comme celle d'Adama Bictogo, un haut cadre du parti du président Alassane Ouattara.
Sur les réseaux sociaux, les internautes font d'ailleurs souvent référence à la Françafrique avec le jeu de mot entre "coronavirus" et "colona-virus".
Au Burkina, les politiques sont encore plus touchés et le conseil des ministres de jeudi s'est fait par visio-conférence pour éviter toute infection du chef de l'Etat Roch Marc Christian Kaboré.
Une précaution prise après la mort de la deuxième vice-présidente de l'Assemblée, Rose-Marie Compaoré, et alors que pas moins de sept ministres sont touchés, notamment celui des Affaires étrangères Alpha Barry.
Ce dernier s'était moqué le 18 mars des rumeurs sur sa contamination affirmant: "Allô Maman !!!!Les appels viennent de partout...Je n'arrive pas à tout décrocher.Mais impossible de rater l'appel de ma chère mère. Comme beaucoup d'entre vous, elle aussi a été gagnée par la rumeur.Je l'ai rassurée".
Mais deux jours plus tard, il indiquait: "La rumeur est devenue réalité...je viens d'être notifié positif".
Les internautes l'ont raillé à leur tour, créant le hashtag #allomaman.
- Classe politique "en panique" -
"allô maman, je suis obligé de me faire soigner à Ouagadougou comme le bas peuple.Je ne peux pas aller en Europe.Et si on équipait convenablement maintenant nos hôpitaux ?", a lancé l'un d'entre eux.
"Les ravages (du virus) ne connaissent pas le genre ni la classe sociale", souligne l'opposant Ablassé Ouedraogo."Personne n'est épargné par ce virus qui infecte les chefs d'Etat, les ministres et les parlementaires (...), y compris le citoyen ordinaire (...)."
"Le bon exemple commence par le sommet et le coronavirus n'est point une maladie de la honte.Les Burkinabè devraient disposer de l'information sur la santé de leurs gouvernants", ajoute-t-il.
Au Nigeria, la classe politique à Abuja, la capitale fédérale, "est en panique depuis que le directeur de cabinet (du président) a été testé positif", selon une source proche de la présidence.
De nombreux hommes politiques nigérians de haut rang, dont plusieurs gouverneurs et le vice-président, ont déclaré s'être mis en quarantaine après avoir été en contact avec deux cas positifs, dont le bras droit du président Muhammadu Buhari, Abba Kyari.
En République démocratique du Congo, les autorités ne confirment pas que des personnalités de la vie publique figurent parmi les cas confirmés de coronavirus mais plusieurs médias ont rapporté que la ministre de l’Economie Acacia Bandubola était touchée.Son frère et directeur de cabinet adjoint, Dédié Bandubola, fait partie des premiers morts.
Le ministre des Affaires foncières Molendo Sakombi lui a rendu un hommage sur le compte Twitter du ministère: "La mort du docteur Dédié Bandubola démontre à suffisance l’ampleur du danger qui nous guette tous".
par Missira Ngoné
« LA POÉTIQUE DE LA VILLE» DE DAKAR
Dakar comme projetait notre défunt président, serait comme Paris à l’an 2000, à la vérité en 2020 Dakar manque de lisibilité urbaine avec une absence de routes piétonnes ou de flâneries et devient une faune urbaine ou personne ne respecte personne
Laissez moi emprunter le titre du livre fabuleux de mon défunt professeur Pierre Sansot qui nous a habitué au département de Sociologie de l’université de Grenoble II à avoir une autre grille de lecteur de la ville à partir du paradigme de la phénoménologie de Gaston Bachelard.
Fondée en 1857 par le capitaine de vaisseau Protet, commandant supérieur de Gorée, Dakar fut la seule véritable ville en Afrique Noire française jusqu'en 1939. C’est en 1444, que le navigateur portugais Denis Dias a découvert le Cap-Vert et a trouvé comme premiers habitants les Mandingues. Les lébous ont entamé leur migration dans la presqu’ile du Cap-Vert en 1580 et 1617. Passé de 300 000 habitants en 1960, Dakar aujourd’hui compte plus de 3,5 Millions d’habitants. Plus de 400 000 voitures sont en circulation à Dakar qui repose sur une superficie de 550 kilomètres carrés. Héritier du modèle urbanistique colonial avec le plateau et la Medina, la ville de Dakar porte la même empreinte que la plus part des villes coloniales avec le palais du gouverneur devenu palais présidentiel, l’hôpital militaire, l’église, le camp militaire, le marché, le building administratif, les collèges catholiques, les bistrots pour le pinard après le travail, les boites de nuits et la Banque. La distribution de l’espace géographique comme tel correspond à une logique des pouvoirs que vous pouvez facilement repérer dans toutes les capitales africaines francophones. Dans les anciennes colonies anglaises, c’était le modèle de la séparation entre les populations autochtones et les colons, tous les employés indigènes devraient disposer de carte de passage pour accéder aux résidences ou à l’administration, les employés de se confinaient dans leur chambres de bonnes. Ce détour historique permet de camper le décor pour mieux comprendre la logique de l’urbanisation et se projeter sur la nouvelle poétique de la ville ou l’imposture de la ruralité transfigure la ville. La phénoménologie de l’espace par le biais d’une poétique centrée sur la maison, de la dialectique du dedans et du dehors disait Gaston Bachelard qui nous interpellait sous la forme de topo analyse qui se définit comme « l’étude psychologique systématique des sites de notre vie intime ». Les Habitats à loyer modérés ont été crées par l’ordonnance 59-026 du 18 mars 1959 qui a institué un Commissariat à l’Urbanisme et à l’Habitat. La première préoccupation du président Senghor était de sortir le Sénégalais de la grande concession ou résidaient plusieurs générations sous le contrôle du patriarche pour l’amener dans les villas et le rendre plus performant dans le travail. Les quartiers Mbot, Tieudeme, yakh dieuf Thieudeme, Gouye Salam, Kayefindew, Hock, Santhiaba, Thierigne , Mbakana, Dieko , Ngaraf , Kaye Ousmane Dieye occupaient l’espace urbain avec une symbolique sur les noms des totems. L’imaginaire leboue est submergé par les totems et les rites et Dakar porte tous les stigmates de la société hiérarchisée selon les classes d’âges et les alliances dans les pouvoirs. Mame Coumba étant le génie protecteur du Cap vert suivi de Coumba Castel a Gorée, Mame Ndiare a Yoff, Ndeuk Daour aux iles madelaine. Chaque pinthie avait une fonction sociale spécifique qui pour le traitement de la follie, qui pour le traitement de la fièvre jaune, l’apprentissage religieux, etc. La stratification sociale repose sur deux composantes majeures que sont la parenté et l’alliance d’une part et le système d’inégalité et de domination avec des ordres ethniques, politiques et religieux.
Conçue comme une presqu’ile entonnoir comme Conakry sur un modèle binaire entre le Plateau et la Medina, l’urbanisation de Dakar procède d’une logique de superposition de la ruralité à l’urbanité. Tout s’entrechoque, les jeunes talibés, les mendiants adultes, les handicapes devant les restaurants et les boulangeries, les gargotes, le marché à ciel ouvert, les ambulants autour des feux rouge et des carrefours, les sandwicheries, les vendeurs de lait caillés de chaussettes. Tout se fait à la sauvette dans une urbanité barbare ou il n’y a pas de place à l’humain. Les messages affichés sur les cars rapides avec l’effigie de saints hommes rivalisent avec le marketing de la pauvreté ou des rues sont prises d’assaut selon le type de handicap social, physique ou mental. L’espace du dedans et de dehors n’existe, la ville est nue et d’une nudité sauvage qui ne fait plus la différence entre urbain et rural. Le tohu- bohu au niveau des marchés avec un concours de sonorité débordante et d’odeurs à qui mieux mieux. Tout se joue dans ce méli mélo, avec des Grand-Place à ciel ouvert, des plats cuisinés à ciel ouvert et prés des égouts et des canalisations à la Gueule Tapée. La ville de Dakar devient un enjeu des jeux de pouvoir, de distinction, d’association et d’alliance stratégique entre les damnés de la terre. C’est comme une mafia de l’urbanisation sauvage et débridée des chaines de valeur qui s’installe entre les policiers, les gendarmes, les mendiantes enceintes et allaitantes avec les bébés ; les agents de gardiennage, de sécurité, les vigiles des boutiques, les boutiquiers, les vendeurs ambulants, les parc- mètres humains postés a des niveaux urbains stratégiques. Les dortoirs à ciel ouvert derrière le centre culturel français, à la place de l’indépendance sur des matelas en cartons renseignent mal sur notre humanité urbaine perdue et notre indifférence urbaine. A cela, il faut ajouter les loumas qui sont devenus la norme la mieux partagée. Dakar est devenu un Souk à ciel ouvert ou tout le monde est vendeur, les charrettes, les vendeurs de café Touba avec des tasses en plastique, un souk de vente de pièces détachées importées un souk de vente de voitures importées, des chaussures de deuxième main importées. En somme Dakar est devenu un dépotoir d’ordures ou tous les types de déchets sont déversés sans aucune considération esthétique et humaine de l’urbanité. L’incivisme, le manque de respect de la chose publique, le je vends ma force de travail au détriment des normes de l’urbanité. Enfin, Dakar comme projetait notre défunt président, serait comme Paris à l’an 2000, à la vérité en 2020 Dakar manque de lisibilité urbaine avec une absence de routes piétonnes ou de flâneries et devient une faune urbaine ou personne ne respecte personne, ou la culture rurale absorbe la ville avec ses fantasmes de la lumière et de l’eau courante. Doit-on mettre en place des programmes d’éducation à l’urbanité en cours du soir ou revisiter notre modèle d’urbanisation et faire à la défiguration urbaine ? Changer la vie et changer la ville de Dakar.
L’évocation des grands trajets urbains impliquera une plus grande participation, il faudra forcer la ville à dire ce qu’elle ne montre pas à tout le monde. En revanche, la mise à nu des essences urbaines constituent plutôt une lecture. Les lieux ne se refusent pas à la gloire de l’apparaître pour conclure cette chronique avec le Professeur Pierre Sansot. Dakar à la fois ville de Désir et ville de dépit à transcender pour une nouvelle urbanité.
par Ibrahima Silla
L’ÉTAT FACE AU DOUBLE DÉFI DE LA SANTE DES PERSONNES ET DES ENTREPRISES
Ce n’est pas aux hommes d’affaires de venir en aide à l’État, mais bien à l’État de venir en aide au privé pour qu’au lendemain de la crise, les entreprises ne disparaissent pas en cascade
Les médias ont annoncé toute la colère du président sur la « faible » participation du privé à l’effort national de guerre contre le coronavirus. Si tel est le cas, on peut s’interroger : au nom de quoi et depuis quand la générosité est-elle devenue une obligation ? Le don n’est pas une dette. Il ne faut confondre le don et le dû. Ce n’est pas une question d’avarice ou de reliquat patriotique. Le privé n’est pas responsable de la misère et de la vulnérabilité de notre environnement sanitaire ; et encore moins de la misère de nos ressources financières.
On sort à peine des noces électorales au cours de laquelle l’argent de la corruption a coulé à flots. Les mauvais arbitrages entre ce que l’on veut, ce que l’on peut et ce que l’on doit a conduit à de mauvais choix d’investissements dans les politiques publiques prioritaires. L’État n’a pas bien fait ce qu’il fallait faire pour leur permettre de gagner des parts de marchés sur ces chantiers censés nous conduire à l’émergence.
Ce que les hommes d’affaires doivent à l’État, ils le lui versent sous forme d’impôts. Certains diront qu’en raison des circonstances exceptionnelles, un seul mot d’ordre compte : « la bourse ou la vie » comme dans le lointain far west américain. Cette moralité de cowboy est bien derrière nous et ne saurait être la devise d’un État. On sait depuis longtemps que la vie dépend aussi, n’en déplaise aux fatalistes, en grande partie de la bourse qui ne tombe pas du ciel. Sans bourse pas de vie. L’enjeu est donc clair : la bourse et la vie ; si possible.
Ce n’est pas aux hommes d’affaires de venir en aide à l’État, mais bien à l’État de venir en aide au privé pour qu’au lendemain de la crise, les entreprises ne disparaissent pas en cascade, balayées par les retombées néfastes du virus dans leurs activités respectives. Ça commence déjà à vaciller pour certaines d’entre elles dans les secteurs du tourisme, du transport, de la restauration, du spectacle, de la culture et des médias. L’État doit les aider à survivre pour qu’elles puissent sauver des emplois et non l’inverse. Il doit les aider comme il envisage de venir en assistance aux ménages pour leur assurer le minimum vital, en denrées de première nécessité en évitant notamment tout détournement d’objectifs.
Il y a certes l’urgence du coronavirus qui, cependant, ne doit pas contribuer à faire oublier que la guerre à mener doit se faire sur deux fronts : le front de la résistance sanitaire qui conduit nécessairement au confinement, mais aussi le front de la préservation des entreprises. L’État ne pourra pas nationaliser tout le secteur privé. Il aura encore besoin du privé pour faire du droit à l’emploi une réalité. Le patriotisme du privé dans ce sens n’est plus à démontrer.
Gouverner c’est prévoir, même le pire. La prouesse est d’arriver à faire face aux conséquences terribles de la guerre contre le coronavirus sur la santé des personnes et des entreprises. Elles, non plus, ne doivent exposer leurs employés en les faisant travailler comme si de rien n’était pour des raisons de rentabilité financière. Elles doivent respecter les mesures et recommandations de sécurité sanitaire de leurs employés en privilégiant dans la mesure du possible le télétravail, la réduction drastique des effectifs et les pratiques risquées liées au déplacement. Les autorités publiques devraient entreprendre des enquêtes dans les entreprises qui cherchent à fonctionner comme si de rien n’était, obnubilées par la rentabilité. La sagesse attendue de leur part ne les appauvrira pas. Il ne faut pas que leur entêtement à poursuivre sans ciller leurs activités comme si de rien n’était ne soit perçu comme un mépris à l’égard de la santé, de la sécurité et de la vie de leurs employés et de leurs concitoyens. Ceci est valable aussi pour les entreprises étrangères installées au Sénégal. Avoir tout le monde à l’œil.
L’emprise de la fortune ne doit pas prendre le dessus sur la valeur inestimable de la vie et de la santé. « La santé est l’article premier de la prospérité », rappelle Abdoulaye Elimane Kane dans son ouvrage intitulé L’éloge des identités. Allier la bonne santé physique et financière. Car, l’argent n’est pas seulement une unité de compte et une réserve de valeur. Il est aussi le baromètre de notre citoyenneté.
Elles doivent arriver à concilier rentabilité et citoyenneté. Elles le font déjà en recrutant et en aidant l’État à atteindre ces promesses de création d’emplois. Beaucoup d’entre elles vont venir en aide certainement à leurs employés en dépit de la baisse des activités. C’est déjà ça. Ne leur demandez pas financièrement trop ni plus. Ce serait leur organiser un suicide collectif au ralenti. Il ne faut pas qu’en focalisant tous nos efforts dans l’émotion qu’on oublie la raison de continuer d’entreprendre et d’investir pour l’avenir qui, je l’espère ne sera pas définitivement compromis, avec ce virus. Une partie des 1000 milliards qui seront mobilisés leur revient de droit. Ce n’est pas enrichir le capitalisme, c’est investir pour la reprise après le déluge. C’est offrir le minimum vital, non pas au capitalisme, mais à des employés qui risquent de tout perdre, l’opportunité de garder leurs emplois.
Ces entrepreneurs du privé savent le prix de l’argent et la sagesse que requiert toute dépense aussi minime soit-elle. Ils n’ignorent pas les jouissances que l’argent permet et les obligations qu’il exige, notamment en période de crise.
«EN AFRIQUE, L’EVOLUTION DE LA PANDEMIE EST TRES RAPIDE ET TRES PREOCCUPANTE»
Alors que le directeur de Oms a appelé l’Afrique à «se réveiller» et à «se préparer au pire» face à la pandémie de Covid-19, la directrice Afrique Oms, Matshidiso Moeti, revient pour France 24 sur la progression du virus sur le continent africain
Alors que le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a appelé l’Afrique à «se réveiller» et à «se préparer au pire» face à la pandémie de Covid-19, la directrice Afrique de l’Organisation mondiale de la santé, Matshidiso Moeti, revient pour France 24 sur la progression du virus sur le continent africain.
Selon elle, la situation est «très préoccupante» avec une progression «très rapide» de la pandémie. «La situation en Afrique est très préoccupante avec une évolution très rapide» du nombre de pays touchés par le coronavirus sur le continent, affirme la directrice Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), Matshidiso Moeti, dans un entretien accordé à France 24 vendredi 27 mars depuis Brazzaville, au Congo.
Le nombre de cas officiellement détectés dans chaque pays progresse aussi chaque jour très rapidement, souligne-t-elle. Et désormais, «39 pays sont touchés» en Afrique, et «environ 300 cas» sont officiellement détectés chaque jour, alors qu’il y a deux semaines, 50 cas étaient détectés quotidiennement, précise-t-elle.
Si Matshidiso Moeti se réjouit que «presque tous les pays» aient désormais interdit les regroupements et mouvements de population et qu’une quarantaine d’Etats aient mis en place des mesures de confinement - parfois avec une fermeture des frontières - elle souligne que la «détection et la mise en quarantaine des personnes infectées» sont des mesures cruciales pour empêcher la transmission du Covid-19.
«C’est un grand défi» pour les gouvernements africains de lutter contre cette pandémie, et cela demande «beaucoup de moyens et un appui international», souligne Matshidiso Moeti, qui appelle aussi à «encourager le secteur privé» à mutualiser les moyens financiers, matériels et les équipements indispensables à la lutte contre la pandémie.
«IL Y AURA NECESSAIREMENT DES MILLIONS DE MORTS»
Dans un entretien exclusif accordé hier vendredi à Rfi et France 24, Antonio Gutierres a invité la communauté internationale à faire de l’Afrique sa priorité pour éviter le pire sur le continent.
Le Secrétaire général de l’ONU s’est dit préoccupé par la propagation du coronavirus dans le monde. Dans un entretien exclusif accordé hier vendredi à Rfi et France 24, Antonio Gutierres a invité la communauté internationale à faire de l’Afrique sa priorité pour éviter le pire sur le continent.
L’Afrique doit être une priorité absolue pour la communauté internationale dans la lutte contre le virus. Ces propos sont du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutierres. « Il faut absolument faire de l’Afrique une priorité de la communauté internationale. Ça veut dire un investissement massif. Il nous faut une mobilisation gigantesque, une priorité absolue parce qu’il est encore temps à mon avis d’éviter le pire », a indiqué Antonio Gutierres, dans un entretien accordé à RFI et France 24. Et à en croire le diplomate, la situation est loin d’être rassurante. D’où son cri d’alarme pour le continent africain. « Sans cette mobilisation gigantesque, je crains qu’on aura en Afrique des millions et des millions de personnes infectées et même si la population est plus jeune que dans le Nord, que dans les pays le plus développés, il y aura nécessairement des millions de morts », estime-il.
Le diplomate a aussi fait part de ses craintes liées à la mutation du virus. « Dans une situation comme celle-là où le virus se transmet sans limite, les risques de mutation sont plus grands. Et s’il y a une mutation, alors tout l’investissement qu’on vient de faire pour les vaccins sera perdu. Et la maladie reviendra du Sud vers le Nord. Alors, c’est dans l’intérêt des pays du Nord de faire cet investissement massif en Afrique et ça implique vraiment, du point de vue technique, du point de vue financier, un effort gigantesque », estime-t-il.
Toutefois, la fermeture des frontières ne devrait pas faciliter le travail, notamment du point de vue logistique. « Je suis absolument convaincu que les pays africains ouvriront leurs aéroports pour que ces équipements puissent rapidement être transmis », a ajouté le Secrétaire général de l’ONU.
MBALLO DIA THIAM DECRIE UN MANQUE D’ORGANISATION DES STRUCTURES HOSPITALIERES
Les conséquences du couvre-feu sur le transport urbain n’épargnent personne. Même le personnel médical en a subi les conséquences de plein fouet, puisque certains de ses membres ont été brutalisés par les policiers
Les conséquences du couvre-feu sur le transport urbain n’épargnent personne. Même le personnel médical en a subi les conséquences de plein fouet, puisque certains de ses membres ont été brutalisés par les policiers. Une situation dénoncée par les membres du corps médical. Selon le secrétaire général du Syndicat Unique des travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (Sutsas), Mballo Dia Thiam, c’est un problème d’organisation des structures hospitalières et sanitaires qui est à l’origine de cette situation.
Avec le couvre-feu instauré depuis le 24 mars dernier au Sénégal, de nombreuses personnes surprises dans la rue au-delà de 20 h (heure légale) ont été violemment tabassées par les forces de sécurité. Parmi elles, certaines font partie du corps médical. D’où l’indignation de beaucoup de Sénégalais. Pour le Secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (Sutsas), Mballo Dia Thiam, cette situation est la conséquence du manque d’organisation qui prévaut dans les structures de santé. «C‘est une situation déplorable, mais aussi il faut dire qu’elle n’est pas particulière aux agents de santé. Parce que c’est un couvre-feu lié à la propagation du Covid-19 et sous ce rapport, il y a un prix à payer. S’il s’agit de faire en sorte que la chaîne de transmission soit rompue, il faut qu’on paie un prix à tous les niveaux. Maintenant dans le cas précis des agents de santé, il s’agit d’un problème d’organisation des structures hospitalières et sanitaires qui font travailler ces agents», affirme le syndicaliste.
À l’en croire, il est nécessaire de mettre à la disposition du personnel médical des moyens de transport idoines. A cet effet, Mballo Dia Thiam invite les directions des hôpitaux à mettre en place des logistiques, en louant des bus. «Ces bus devront être destinés au personnel qui doit venir à 20h pour assurer la garde, et celui qui doit descendre de garde. Donc, on peu organiser cela en mettant en place la logistique adéquate. L’Etat peut également les aider à travers certaines mesures d’accompagnement», affirme Mballo Dia Thiam. Parallèlement à cela, il demande la délivrance des cartes professionnelles par les structures hospitalières ou le Ministère de la Santé. «Au cas contraire, qu’on leur délivre des laissez-passer qui permettent leur libre circulation, parce qu’ils sont aussi utiles que les forces de l’ordre et de sécurité», indique le patron du Sutsas.
«LE COMBAT N’EST NI FINANCIER, NI TECHNOLOGIQUE, NI SANITAIRE, IL EST EMINEMMENT HUMAIN»
Moustapha Guirassy est rassurant. Il va bien, il est bien pris en charge. Il observe le tissu médical, ses forces, ses faiblesses mais aussi l’engagement de toute une corporation médicale.
En pleine controverse sur la nature du Covid-19 à se répandre sans discrimination de classe, de race, de couleur, de croyance, l’annonce publique de Moustapha Guirassy de son test positif au virus a sonné comme un réveil brusque d’une population qui avait encore du mal à appréhender le réel. Après des milliers de commentaires sur sa page «Facebook», l’homme, aujourd’hui hospitalisé à Diamniadio, a été interrogé par «L’As» sur son quotidien, son environnement, ses questionnements personnels ou philosophiques, et sur les leçons que les Sénégalaise devront, en étant dans le «Temps du Monde», tirer pour toujours en faire partie.
Moustapha Guirassy est rassurant. Il va bien, il est bien pris en charge. Il observe le tissu médical, ses forces, ses faiblesses mais aussi l’engagement de toute une corporation médicale. De l’hôpital où il est, il constate : «Je vois l’importance de la chaîne de logistique, comme le nettoiement, la restauration, la sécurité, l’évacuation des équipements de protection, la gestion des déchets médicaux, et la question cruciale d’une bonne communication». Il demeure optimiste, si l’on sait s’accaparer du combat : «Le combat n’est pas financier. Il n’est pas technologique. Il n’est pas sanitaire. Il est éminemment humain. C’est la capacité de l’homme à s’organiser, à organiser ses forces. C’est là tout l’enjeu de la supplychain. La chaîne d’approvisionnement qu’il faut maîtriser pour venir à bout de cette pandémie. C’est une autre dimension importante».
Comment a-t-il ressenti l’annonce de sa positivité au Covid-19, de retour d’un séjour en Europe ? «Il y a quelques jours encore je pensais que le Covid 19 était une «affaire» réservée aux autres. Une affaire qu’on n’entend qu’à la télé, qu’on ne lit que dans les journaux. Comme beaucoup de cadres africains, je n’étais pas suffisamment pas dans le Globe. Je voyais les problèmes de là où j’étais seulement. Quand ils me touchaient directement, je pouvais alors me mobiliser pour les contrer. Mais lorsqu’ils étaient au-delà de mes frontières d’intérêt immédiat, je baissais les bras. Je ne me sentais pas menacé. La lutte pour le climat, la protection de l’environnement, les questions migratoires, les questions de génétique biologique, les enjeux liés à l’intelligence artificielle, bref... autant de thèmes alimentant le débat public porté par certains acteurs de la société civile, pour la plupart non Africains, que je n’abordais que superficiellement. Se battre pour ces questions sous nos cieux est encore synonyme d’anachronisme et de déphasage avec les «réalités» des populations ».
Moustapha Guirassy nous dit qu’Il faut aller boire à la source de la vie et de l’amour dans la quête permanente du juste milieu qu’imposent la sagesse, le détachement et l’assentiment à la solidarité aux autres. Les mots : consciences, résilience, empathie. Il a l’occasion depuis son lit d’hôpital, entre deux promenades, de réfléchir sur l’avenir et le sien aussi. «Il est temps d’afficher la grandeur spirituelle d’une nation, d’un continent pour construire des cultures alternatives et métissées conjuguant à la fois le passé et le futur, le local et le global, la tradition et la modernité, l’ici et l’ailleurs, le secret et son élucidation, la création personnelle et l’inscription communautaire...
Le Covid 19 m’a permis aujourd’hui de mieux apprécier le caractère planétaire des enjeux. Chaque humain est concerné au premier chef. Irresponsabilité ne peut être plus grande que de laisser ces questions aux autres. Surtout pas aux politiques qui sont généralement plus préoccupés par le présent que l’avenir. C’est à l’aune de la capacité des dirigeants politiques à critiquer l’existant que l’appréciation se fait. Très rarement sur leur capacité à anticiper sur les enjeux du futur surtout ceux globaux», indique l’ancien ministre de la Communication. Il teste au contact de l’information, lit, se documente, se projette. «Aujourd’hui avec cette crise, c’est le marché et la démocratie qui vont certainement connaître de profondes mutations» . N’est-il intéressant pas de noter comment la dictature en Chine a réussi à stopper l’avancée de ce fléau sur son sol ? Serait-elle efficace si le système était comme en Europe ou en Amérique démocratique ?
Moustapha Guirassy a de l’espoir cependant en un sursaut de toute l’humanité. «L’empathie retrouve toute sa place. Et les secteurs les plus importants seront les secteurs à empathie : éducation, santé, alimentation et les dirigeants qui vont gouverner le monde seront ceux qui mettront en avant l’empathie et l’humain au centre. Le Covid est un fléau certes, mais il est aussi un remède si l’on sait lire les messages qu’il envoie», affirme le manager de l’IAM. La spiritualité de l’homme n’est jamais loin de ses questionnements. C’est un signe Divin aussi : « Avec le Covid 19, c’est L’homme qui redécouvre les vertus de l’humilité et la grandeur de Dieu. Le Covid19, c’est la fin de l’homodeus. C’est le retour de l’homme. Le vrai. Celui longtemps attendu!!! ».
COVID-19 : 11 NOUVELLES CONTAMINATIONS ET SEPT PATIENTS GUÉRIS, CE SAMEDI
A ce jour, 130 cas ont été déclarés positifs au Sénégal depuis le 2 mars. Dans ce lot, 18 patients ont guéri et 112 sont encore sous traitement
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a annoncé, ce samedi, 11 nouvelles contaminations au coronavirus, portant à 130 le nombre de cas déclarés positifs au Sénégal.
Faisant le point de situation de la pandémie, le ministre de la santé a indiqué que sur 98 tests réalisés, 11 sont revenus positifs.
Il s’agit de deux cas importés, 8 cas contacts suivis et un cas issu de la transmission communautaire.
Sept patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs, donc déclarés guéris, a ajouté M. Sarr.
Selon lui, l’état de santé des patients hospitalisés à Dakar, Touba, et à Ziguinchor est stable.
Le Sénégal a dépassé depuis jeudi la barre des 100 cas de contamination au coronavirus.
A ce jour, 130 cas ont été déclarés positifs au Sénégal depuis le 2 mars. Dans ce lot, 18 patients ont guéri et 112 sont encore sous traitement.