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27 juillet 2025
BOKK GIS GIS PILONNE LE REGIME SALL
La situation politique, économique et sociale du Sénégal préoccupe plus d’un. Bokk Gis Gis a fait une observation critique et fustige la gestion de l’actuel régime.
La situation politique, économique et sociale du Sénégal préoccupe plus d’un. Bokk Gis Gis a fait une observation critique et fustige la gestion de l’actuel régime.
Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de la Convergence Libérale et Démocratique / Bokk Gis Gis a procédé à une lecture critique de la situation actuelle du pays. Le Sen a passé en revue tous les secteurs. Ces observations ont été faites lors d’une réunion tenue le jeudi 23 janvier 2020.
Le SEN n’a pas manqué, dans un communiqué, de fustiger la politique économique de l’actuel régime. La dette a été au centre de ce débat. « Nous avons près de 900 milliards du service de la dette, soit près du ¼ du budget national arrêté pour l’exercice en cours à 4 215 milliards, ce qui représente sans conteste une proportion très élevée », avance-t-il.
Une situation qui, au vu du Sen, ne semble pas être aussi simple. Dans son analyse de la question, le Secrétariat Exécutif National indique que ladite dette prétendument « modérée » ne prend pas en compte celle intérieure qui est autour de 400 milliards. Il n’a pas manqué de se prononcer sur la faible résorption qui, selon lui, est « la plus grande menace à la survie de l’entreprise locale, notamment les PME/PMI qui représentent 90 % de notre tissu économique et industriel ». La marche de l’économie est également pointée du doigt par les partisans de Pape Diop. Ils mésestiment la croissance économique du pays et affirme qu’elle a été extravertie.
Le Sen dit que le taux de croissance qui a été projeté à 6,8% en 2020 reste l’un des plus faibles dans la zone Uemoa et ne profite que « peu ou prou au secteur privé national ». Il fustige ainsi l’attitude de l’Etat à vouloir présenter un tableau reluisant de notre économie en total décalage avec la réalité. « Il en est ainsi de l’état désastreux des finances publiques à propos duquel le Gouvernent de Macky SALL est systématiquement dans le déni.
Alors que ses mesures de hausse du prix du carburant, du ciment, de l’électricité et celles à venir ainsi que le relèvement de l’impôt à l’importation témoignent des difficultés de l’Etat à honorer ses engagements et de sa frénésie à renflouer ses caisses », regrette le Secrétaire National Exécutif. Le secteur de la pêche et de l’agriculture n’ont pas été en reste. La campagne de commercialisation de l’arachide a été une préoccupation majeure du Sen. Selon les compagnons de Pape Diop, cette situation n’est pas sans conséquence à cause du manque de matières premières. Ce qui a déflaté 1 050 travailleurs saisonniers de la SONACOS, selon eux.
Quant à la pêche, le Sen se désole de la situation que traversent les mareyeurs. « Il a fallu trois jours de grève de le part des mareyeurs pour que le Gouvernement daigne mettre fin aux nombreuses tracasseries auxquelles ils étaient soumis au niveau des pont-bascule.», déplore-t-il. Il exhorte ainsi le Gouvernement à tenir compte de la doléance qu’ils lui ont exprimée de ne pas reconduire les accords de pêche avec l’Union Européenne arrivés à terme, de renforcer la sécurité en mer et de réaliser enfin les travaux de la brèche de Saint-Louis devenue une zone particulièrement accidentogène.
La politique n’est pas passée sous silence dans la plaidoirie du Secrétariat National Exécutif. Il dénonce un recul démocratique dans notre pays. Pour le SEN, le régime actuel doit absolument garantir ce droit constitutionnel à tous les citoyens qui souhaitent manifester de manière pacifique. Ce faisant, il exige la libération de Guy Marius SAGNA. Sur ce, dès l’entame de son communiqué, le Sen entend promouvoir la création d’un nouveau cadre de l’opposition. Il compte poursuivre cette œuvre de construction d’une opposition forte, crédible et responsable sous l’impulsion de son Président Pape DIOP.
«LE CORONAVIRUS EST UNE MALADIE EMERGENTE ET A UN POTENTIEL EPIDEMIQUE»
Selon Dr El hadji Mamadou Ndiaye, directeur de la prévention, il est absurde de croire que la maladie ne peut pas arriver au Sénégal.
Considéré comme une épidémie et faisant présentement l’actualité dans le monde, le coronavirus a déjà fait plusieurs morts en Chine. Face à cette situation, le ministère de la Santé et de l’action sociale a pris des mesures pour éviter que la maladie n’arrive au Sénégal. Selon le directeur de la Prévention, il est absurde de croire que la maladie ne peut pas arriver au Sénégal.
Qu’est-ce que le coronavirus?
C’est une famille de virus qui sont pathogènes, c’est-à-dire qui causent des maladies et qui ont surtout une préférence pour la sphère pulmonaire. C’est là où ils attaquent le plus souvent. Quels sont les signes qui montrent qu’une personne est atteinte de coronavirus? Une personne atteinte de coronavirus souffre de signe de quatre ordres. C’est d’abord un syndrome respiratoire aigu sévère. C’est une maladie pulmonaire qui survient de manière brutale. Il y a le syndrome infectieux, c’est-à-dire qu’il y a une fièvre, des douleurs qui peuvent être des maux de tête en premier lieu, ou des douleurs articulaires notamment des os et des muscles. Il y a aussi des signes respiratoires comme la toux, un écoulement du nez et une infection du larynx. Et il peut avoir également la diarrhée. Ce sont de manière résumée des signes proches de la grippe.
Quelles sont les risques encourus par une personne atteinte de coronavirus?
C’est une maladie qui peut évoluer dans certains types de cas et aller vers des complications qui peuvent être du côté du rein, du coeur ou bien dans le sang parce qu’il y a atteinte sanguine. Il y a aussi des coagulations vasculaires disséminées qui peuvent parfois entraîner la mort. C’est une maladie émergente et elle a un potentiel épidémique, c’est-à-dire que c’est une maladie nouvelle. Elle a une mortalité élevée. Elle est dangereuse parce qu’elle provoque des épidémies. Elle peut aussi avoir des conséquences économiques, car toutes les activités sont au ralenti.
Si une personne est atteinte de coronavirus, quels sont les premiers soins que l’on peut lui prodiguer pour éviter les complications?
Il faut essayer de l’endiguer par l’isolement et la prise en charge des mesures d’hygiène. Ensuite, on essaie de calmer les signes toute de suite. Éviter la propagation de la maladie et enfin rechercher tous ceux qui ont été en contact avec le malade et les suivre.
On sait que beaucoup de compatriotes vont en Chine et vice-versa, quelles sont les mesures que vous avez prises pour éviter que la maladie n’arrive dans notre pays?
Les mesures qui sont prises sont globales par rapport à cette maladie. Il faut que l’on surveille l’ensemble des structures sanitaires, que les postes, les centres de santé puissent être informés de l’existence de la maladie, et connaître les signes de cette maladie. Il est important de faire une fiche technique que l’on donne aux agents de santé pour qu’ils redoublent de vigilance autour de cela, mais également rassurer la population et lui expliquer que c’est une maladie que l’on peut prendre en charge. Les flux migratoires sont importants et il faut redoubler de vigilance autour des portes d’entrée comme l’aéroport et le port. Les services de santé au niveau de ces deux portes d’entrée sont informés de ce qu’il faut faire. Ils sont en train de mettre graduellement les mesures préconisées dans ce cadre. Il ne faut pas faire comme si un cas ne pourrait jamais arriver. Actuellement, c’est le Service des maladies infectieuses du Centre hospitalier de Fann qui a été choisi pour prendre en charge d’éventuels cas. Et des dispositions ont été déjà prises pour que s’il y a un cas, il puisse être pris en charge correctement à ce niveau.
«LE GOUVERNEMENT EST DISPOSE A DIALOGUER ET A TROUVER DES SOLUTIONS AUX PROBLEMES POSES»
Dans une interview accordée à «L’As» avant-hier, le ministre de l’Education nationale a voulu apaiser les esprits. Mamadou Talla s’est montré ouvert à poursuivre le dialogue et à trouver des solutions aux problèmes posés
Amadou Ba et Seydina Bilal DIALLO |
Publication 25/01/2020
Les syndicalistes du G7 se sont fait entendre jeudi dernier à travers une marche nationale très suivie par les enseignants partout au Sénégal. Ils exigent le respect des accords signés avec le gouvernement depuis avril 2018. Il s’agit, entre autres, du paiement des rappels, de la correction du système de rémunération, du cas des étudiants du CNEPS de Thiès et du virement des crédits DMC. Dans une interview accordée à «L’As» avant-hier, le ministre de l’Education nationale a voulu apaiser les esprits. Mamadou Talla s’est montré ouvert à poursuivre le dialogue et à trouver des solutions aux problèmes posés. Il n’a pas manqué de relever les avancées importantes dans la satisfaction des revendications des enseignants.
L’As» : Monsieur le Ministre, les syndicalistes du G7 ont réussi leur marche cette après-midi. Cela ne traduit-il pas un échec des négociations ?
Mamadou Talla : Non pas du tout. Cela ne signifie pas un échec. Le G7 est constitué de syndicats dirigés par des Secrétaires généraux responsables. C’est normal, dans le cadre des luttes syndicales, qu’un syndicat envisage des actions de cette nature. Mais les négociations continuent. Les dialogues sectoriels ont toujours eu lieu. Le monitoring a également eu lieu. D’ailleurs, on va en organiser un ce samedi (Ndlr : aujourd’hui). Donc ce n’est pas du tout un échec des négociations. Je pense qu’il faut le prendre comme une alerte pour pousser le gouvernement à aller plus vite dans la résolution de l’ensemble des problèmes qui touchent le secteur de l’éducation.
Est-ce que vous avez tenté de dissuader le G7 afin que ce mouvement d’humeur ne puisse pas avoir lieu ?
Normalement et naturellement, nous avons continué le travail qu’on a l’habitude de faire. Les syndicalistes rencontrent le ministre de la Fonction publique et l’ensemble des ministres concernés. Nous avons continué à le faire en essayant de respecter tous les trois mois la grande rencontre qu’on appelle le monitoring. Donc personne n’a pas essayé d’empêcher, de dissuader ou de décourager qui que ce soit. Je vous ai dit que ce sont des syndicats responsables. Ils ont un planning qu’ils ont déroulé et voilà. «À l’instant où on parle, je vous dis qu’il n’y a pas d’instance au niveau de la solde».
Concrètement, ils évoquent le cas des prêts DMC, des questions de rémunération, etc. Où est-ce que vous en êtes avec tout ça ?
Au niveau des accords, il faut se féliciter de ce qui a été fait. Le président de la République a décidé qu’il n’y ait plus plusieurs niveaux ou types d’enseignants. Et le fait de résorber tout le stock concernant les rappels en est la preuve. Et c’était des milliers et des milliers d’enseignants. C’est depuis 1992, sinon même avant que nous avons ce qu’on appelle les corps émergents. Aujourd’hui, c’est tous des fonctionnaires. Ça, c’est des avancées. Sans compter l’accompagnement qu’on leur apporte. Certainement, les syndicalistes disent que cela n’avance pas trop vite ; mais n’oubliez-pas quand même que les enseignants font 98.000 sur les 140.000 fonctionnaires du pays. Donc c’est un travail extrêmement difficile, fastidieux ; mais il y a eu des avancées.
Par rapport aux prêts DMC, l’essentiel avait été fait. Le ministère des Finances a fait le nécessaire. Peut-être qu’il faut externaliser. On est au 21e siècle, il faut voir quel type d’accompagnement mettre en place pour que les fonctionnaires d’une manière générale et les enseignants en particulier puissent avoir accès au logement. Mais à mon avis, il faut trouver d’autres artifices, d’autres solutions pour trouver, soit des sites aménagés ou non pour les enseignants. Ou bien trouver d’autres facilités, parce que quand-même c’est aussi des fonctionnaires. Et c’est heureux de voir ce que le président de République est en train de construire avec ce vaste programme de 100 000 logements. Les enseignants ont également leur quota et le ministre de l’Habitat a pris les dispositions nécessaires. Quand on dit que les accords ne sont pas respectés, tout le monde peut l’interpréter comme il veut. Les accords n’étaient pas faits pour qu’on les respecte tous à la minute près. Il y a des accords qu’on ne peut respecter que pendant un temps. Parce que c’est un processus. Quand on doit faire des mises en solde, le dossier doit suivre tout un circuit, du niveau le plus éloigné du Sénégal jusqu’au ministère de l’Education nationale précisément à la direction des ressources humaines puis à la fonction publique et à la solde. C’est un circuit. Mais nous avons trouvé des solutions. Nous avons, en tout cas, résorbé un stock extrêmement important dans les mises en solde, dans les reclassements, etc..
Malgré ces efforts, les enseignants continuent de décrier des lenteurs. Quelles sont les dispositions qui ont été prises concrètement pour régler cette situation ?
Des dispositions avaient été prises. Déjà, il y a un guichet au niveau du ministère de la Fonction publique pour que l’ensemble des dossiers qui arrivent soient traités tout de suite avec tous les services ; sans pour autant qu’on puisse se déplacer. En même temps, nous sommes en train de finaliser le processus de dématérialisation .Ainsi, on pourra gagner du temps. Quand on inspecte un instituteur qui se trouve en Casamance, dans le Fouta ou ailleurs, on peut à l’instant même avoir le rapport au niveau du ministère de l’Education nationale. Et à l’instant même l’avoir aussi au niveau de la Fonction publique ; et comme ça on va gagner du temps. Je crois que ces lenteurs dont on parle, même si elles existent, il faut reconnaitre ce qu’on a réussi à faire tout simplement au niveau de la mise en solde, plus de 39 571 actes de 2015 à maintenant. Si nous prenons les validations, nous sommes à plus de 20 000. S’agissant aussi de l’intégration, c’est plus de 33 509 actes qui ont été traités et qui sont transmis à la Fonction publique ; qui elle aussi a transis au niveau de la solde. Et à l’instant je vous parle, il n’y a pas d’instance au niveau de la solde, aussi bien à la DRH du ministère de l’Education nationale qu’à la Fonction publique. Donc, je suis d’accord qu’il améliorer les lenteurs. Il est possible de trouver des moyens qui nous permettent d’aller instantanément vers la dématérialisation. Je crois que c’est la solution définitive. Et c’est ça également que les syndicats réclament. Correction du régime indemnitaire : «Donnons-nous le temps de continuer de travailler et d’affiner cette question».
Concernant spécifiquement le paiement des rappels, leG7 déplore une surimposition. Qu’en est-il réellement ?
Les rappels sont payés. On avait raisonné plus de 52 milliards. L’année dernière ils ont été payés. Cette année également, ces rappels ont été payés. Ils parlent de surimposition. Non, c’est une imposition normale. Les techniciens des Finances ont tenu des ateliers avec eux pour leur expliquer exactement la technique utilisée et qui est la même pour tous les fonctionnaires. Ce qui est constant, c’est que vous percevez mensuellement ou par rappel votre dû, vous payez les impôts. Le plus important aujourd’hui, c’est l’augmentation de l’indemnité de logement. L’Etat du Sénégal a accepté de passer de 60 000 à 100 000 F CFA. Et les échéances qui avaient été fixées ont été toutes respectées. D’ailleurs, la dernière sera en fin janvier. Et cela va être respecté. Et comme cela, tous les enseignants du Sénégal auront chacun 100 000 francs. Et 100 000 francs, vous les multiplier par 100 000 fonctionnaires, c’est beaucoup d’argent.
Parlons de la correction du système de rémunération. Le cabinet NGP Afrique a fini son étude et le chef de l’état avait instruit l’inspection Générale d’état pour une étude complémentaire. Où est qu’on en est aujourd’hui avec cette question?
C’est une question extrêmement complexe. Il faut reconnaitre que notre système de rémunération a été déréglé avant même que le Président Macky Sall n’accède au pouvoir. Des indemnités ont été données à certains fonctionnaires, d’autres non. Il y en a même qui ont moins que les enseignants, d’autres beaucoup plus que les enseignants. Donc, c’est un système très complexe. Le cabinet NGP Afrique a fait un excellent travail. Et ce travail est en train d’être exploité. Mais on ne peut pas dire que le cabinet a terminé aujourd’hui et prendre tout de suite une décision qui, en fait, concerne tous les Sénégalais, l’ensemble des ministères et tous les fonctionnaires. Et donc, donnons-nous le temps de continuer de travailler et d’affiner cette question afin d’avoir un système de rémunération, un régime indemnitaire acceptable et accepté par tous.
Qu’est ce qui retarde les décrets nécessaires pour le recrutement des 170 sortants du Cneps de Thiès ?
Il y avait des modifications à faire. Le ministère des Sports a modifié le décret qui est terminé. Il est aujourd’hui au niveau du Secrétariat général du gouvernement. Et dans quelques jours, le décret va sortir. «Nous ne craignons pas une année scolaire mouvementée»
Avec la mobilisation qui a été constatée jeudi, ne craignez-vous pas une année scolaire mouvementée ?
Non nous ne craignons pas une année scolaire mouvementée parce que tout simplement les syndicats enseignants sont responsables. Ils ne veulent pas d’année blanche. L’Etat également qui investit plus de 526 milliards dans le budget de l’Education nationale ne peut nullement aller dans cette direction. Ensuite, les syndicats sont associés dans tout ce qui est en train de se faire depuis que je suis à la tête de ce département. La priorité des priorités du ministère de l’Education nationale, c’est d’apaiser le climat social ; associer le G7 et les syndicats de façon générale sur tout ce que nous faisons. Et cela nous a permis de régler beaucoup de problèmes. S’il n’y avait pas cette relation étroite entre les syndicats et le gouvernement, peut-être qu’on n’aurait pas trouvé de solutions dans de nombreuses situations. Je peux citer ce qui s’est passé en Casamance à Bignona. Il y a eu également l’affaire du Prytanée Militaire dans laquelle ils se sont beaucoup investis. Tout comme les difficultés dans les écoles franco-sénégalaises. Quand il y a eu aussi l’affaire du voile avec la Sainte-Jeanne d’Arc, ils se sont impliqués. Donc, ils sont des acteurs du système éducatif et ils n’ont aucun intérêt à ce qu’on aille dans des grèves extrêmement longues ou des années blanches. Je crois que c’est plutôt une alerte qui est faite avec cette marche pour qu’on aille plus vite dans la prise en charge de toutes les questions qui ont été posées. Mais je rappelle que depuis les accords ont été signés, il y a eu des avancées. En plus de l’indemnité de logement, si on prend les mises en position de stage, on a discuté sans tambour ni trompette et on est arrivé à élargir à toutes les matières. A la suite de cela, on a utilisé ce qu’on appelle la formation à distance. Donc, cette question est derrière nous. Mais je peux citer plusieurs autres questions.
«Il sera très difficile de régler tous les problèmes tout de suite et en même temps»
Mais les enseignants se plaignent en outre du fait que le gouvernement essaye de les mettre en mal avec le peuple en indexant souvent leur nombre en ce qui concerne les revendications d’ordre financier. Que répondez-vous face à ce qu’ils considèrent comme de l’intoxication et de la désinformation ? Non. Le gouvernement n’a aucun intérêt à aller dans cette direction. Nous disons seulement la réalité telle qu’elle est. C’est une chance d’ailleurs qu’on soit beaucoup plus nombreux. Chaque Sénégalais a droit à une éducation. Et dans tous les pays du monde pratiquement, l’Education a le portefeuille le plus puissant. Donc, l’Etat du Sénégal n’est pas dans ce jeu de cache-cache entre les syndicats et le peuple sénégalais. L’Etat est quand-même juste. Le président de la République nous a dit : «prenez des engagements que vous pourrez respecter.» Et ce qu’on pouvait faire, on l’a fait que ce soit au niveau de l’indemnité de logement, au niveau pédagogique, des passerelles et de la mise en position de stage. Et sur la question très complexe du régime indemnitaire, cela demande des études beaucoup plus longues. On a terminé ces études. Et maintenant, la mise en œuvre est difficile. Donc, ce n’est pas du tout stigmatiser les enseignants. Le plus important aujourd’hui, c’est l’apaisement du climat social. La priorité, c’est d’appeler toutle monde à la raison et d’appeler l’ensemble des acteurs de l’école qu’ils soient parent d’élève, élève, étudiant, enseignant syndiqué ou pas, le G7, le G20, la société civile qui nous accompagne… , bref tous les acteurs à la sérénité pour dérouler ensemble la formation et l’apprentissage dans de bonnes conditions. Pour ce qui est de cette demande pressante des enseignants, on l’étudier et continuer le monitoring comme on l’a toujours fait. Vraiment, je lance un appel pressant à tous les acteurs pour dire que le gouvernement est disposé à discuter, à dialoguer et à trouver des solutions aux problèmes qui sont posés. Donc samedi (Ndlr : aujourd’hui), vous verrez qu’il y aura une grande réunion de monitoring avec tous les ministres concernés. On verra les accords point par point. On est dans cette dynamique de régler les problèmes. Mais, il sera très difficile de régler tous les problèmes tout de suite et en même temps. Voilà la réalité. «Au courant du mois de février, il y aura un grand symposium, une grande réflexion sur le système de l’enseignement privé».
Pour finir Monsieur le ministre, on parle d’éducation, où est-ce que vous en êtes avec les daaras modernes?
Vous savez, qui embrasse trop mal étreint. Il y a tellement de défis dans l’éducation qu’on ne peut pas tout faire en même temps. Nous tenons très bien au vaste Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (Paquet). Et parmi nos priorités, il y a l’accès à l’éducation. Nous sommes le ministère de l’Education nationale. Nous ne sommes pas le ministère de l’Enseignement. Donc, cela concerne tous les enfants, qu’ils soient dans le système informel ou dans un domaine spécifique, qu’ils soient dans les Daaras, scolarisés, déscolarisés ou non scolarisés, qu’ils soient enfin dans le secteur de l’alphabétisation. Il nous revient de systématiser l’éducation en valeur. Les valeurs de la République, du patriotisme et de la morale. Quand on revient aux Darras, c’est une volonté, une directive présidentielle d’organiser le système de formation des Daaras. Il y a des Daaras publics au nombre de 64 déjà construits par l’Etat du Sénégal à travers le Programme de Modernisation des Daaras (Pamod). Nous y affectons chaque année des enseignants franco-arabes. Il y a aussi des Daaras non publics, des privés que l’Etat accompagne dans l’organisation et la formation des formateurs. Dans cinq ans, nous voudrions harmoniser l’appui, la surveillance, l’organisation, le pilotage, l’accompagnement et l’encadrement de tous ceux qui interviennent dans les Daaras comme on le fait dans l’école moderne. 64 Daaras ont été déjà inaugurés cette année. 400 autres Daaras modernes dans le programme du Paquet sont en chantier. Permettez-moi de glisser un peu vers l’enseignement privé au Sénégal qui forme plus de 1.500.000 élèves. Il faut l’organiser. Les conditions d’ouverture et d’exercice laissent à désirer. Les textes permettent une fois que vous avez déposé votre dossier que vous commencez votre activité. Vous êtes autorisés à dispenser des enseignements alors que vous n’êtes pas encore reconnus. Il y aura dans un mois, au courant du mois de février, un grand symposium, une grande réflexion sur le système de l’enseignement privé. Il y a quelques écoles qui font notre fierté, mais beaucoup d’autres sont dans des difficultés, sans formateurs ni enseignants bien formés. Donc il faut réorganiser tout ça. C’est un vaste chantier. Et si le climat social est apaisé, cela nous permettrait de continuer la réflexion, de réformer notre système éducatif et de nous orienter vers les sciences et les techniques. Figurez-vous que 80% des candidats au bac sont dans les séries littéraires. Il n’y a que 20% qui sont dans les séries scientifiques. Donc, la réorientation est fondamentale pour un pays qui aspire à développer le secteur secondaire, un pays qui veut mettre l’accent sur l’agriculture, l’agronomie, la transformation pétrochimique et sciences connexes.
Par Abdourahmane Sarr
PROGRAMME SENEGAL-FMI, DECRYPTAGES ET PARADIGMES À REVOIR
Les impôts doivent être utilisés pour des services publics de qualité en soutien aux citoyens pour qu’ils puissent plus facilement consentir à l’impôt dans le cadre d’une politique de décentralisation véritable
Les documents de politique générale du Sénégal viennent d’être publiés par le Fonds Monétaire International à la suite de l’approbation par son Conseil d’Administration du programme conclu avec nos autorités. Cette politique met davantage l’accent sur la nécessité de s’appuyer sur le secteur privé pour réaliser notre émergence, après que la première phase du PSE n’ait pas réussi à livrer ses promesses de début de transformation structurelle, y compris par des projets privés, étrangers ou sous impulsion d’état, pour booster la croissance. Il est vrai que le langage diplomatique du FMI ne permet pas toujours de présenter les choses exactement comme elles sont. Nous avons démontré ce bilan dans notre rapport rétrospectif 2012-2018 appelant à un changement de paradigme pour promouvoir le secteur privé par une liberté économique plus accrue qui nous a toujours fait défaut (bilan socialiste, perspective libérale www.cefdel.net). Nous avons néanmoins eu 5 années de croissance forte, du fait essentiellement d’une politique budgétaire plus expansionniste que présentée, indirectement financée par la banque centrale, par un endettement extérieur inconsidéré, et mise en œuvre de façon non transparente (lettres de confort aux banques et arriérés intérieurs).
Cette politique a bénéficié d’un environnement extérieur favorable (baisse des prix du pétrole et des denrées sans baisse de taxation des citoyens, dépréciation de l’euro) pour donner des résultats meilleurs que ceux obtenus entre 2007 et 2012 avec plus ou moins les mêmes politiques. Par ailleurs, un revirement de la conjoncture internationale somme toute meilleure qu’en 2007-2012 avec la hausse des prix du pétrole, ainsi qu’un endettement à stabiliser, sont entrain de produire une décélération de la croissance. Le secteur agricole qui avait beaucoup contribué à l’accélération récente de la croissance avec l’appui de l’état est projeté en décélération dans le nouveau programme.
De ce fait, sans l’avènement du pétrole et du gaz en perspective, nous retournerions à nos performances historiques de croissance insuffisante. Cette grâce du ciel risque cependant de retarder notre émergence, car elle va desserrer l’étau budgétaire et permettre à l’état de poursuivre sa vision d’un état développementaliste socialisant sans avoir les instruments nécessaires d’accompagnement, nous y reviendrons. Les sénégalais doivent savoir que le secteur pétrolier et gazier n’ajoutera que 5% de notre PIB annuellement.
En comparaison, les sénégalais de l’extérieur ont progressivement augmenté leurs envois de 4% du PIB en 2000 à 12% par an aujourd’hui, soit 8% du PIB de plus. Ces ressources n’ont fait qu’alimenter une augmentation du niveau de nos importations en pourcentage du PIB sans réduire notre déficit commercial.
Par ailleurs, les recettes fiscales supplémentaires attendues du secteur énergétique ne sont que de 1.5% du PIB en moyenne, soit moins que les dons de 2% du PIB que nous recevons tous les ans de nos partenaires. Un pays comme la Côte d’Ivoire, par exemple, prévoit dans les 5 prochaines années, une réduction à presque zéro des dons dans son budget.
Ces comparaisons sont à méditer si nous pensons que l’avènement du pétrole et du gaz va transformer notre pays sans que nous ne changions de paradigme de gestion. La correction de nos dérapages budgétaires pour avoir un nouveau départ a donc dû nous être imposée comme préalable à la présentation de notre nouveau programme au Conseil du FMI (actions préalables dans le jargon consacré). Il s’agissait, par une deuxième loi de finances rectificative 2019, et une loi de finances 2020, d’éponger les arriérés de l’état, d’arrêter la mise en œuvre non transparente de déficits budgétaires effectifs plus élevés que présentés aux partenaires, et de les maintenir à 3% du PIB en 2020 et à moyen terme en ligne avec nos engagements, y compris dans l’UEMOA.
Le FMI n’est cependant pas allé au bout de sa logique, car nous ne partageons pas la stratégie d’apurement progressif des arriérés intérieurs dans le programme. La capacité d’endettement du Sénégal doit pouvoir lui permettre d’émettre des titres, même en devises, et d’éponger ses arriérés en une fois pour soutenir le secteur privé et les banques. De ce point de vue, il ne fallait pas ajouter la dette des entreprises publiques à l’analyse de la viabilité de la dette publique, ce qui aurait permis à l’état central de transformer les arriérés en une dette marchande, tout en prenant en compte, dans les risques, un passif éventuel venant d’entreprises publiques défaillantes. La prise en compte de ces passifs conditionnels est prévue par le cadre d’analyse de la viabilité à un niveau plus faible que la dette totale des entreprises publiques qui a été prise en compte dans l’analyse.
En effet, les entreprises publiques en question ont des actifs, y compris avec une valeur marchande en devises (exemple, les avions d’Air Sénégal). En attendant que le peuple se conscientise, ou que le dialogue national change la donne, nous voici donc à nouveau à la case de départ avec le seul gendarme en mesure de s’assurer que nous maintenions la stabilité macroéconomique malgré nos options souveraines potentiellement mal orientées. En effet, bien qu’annonçant à nouveau que le secteur privé sera le moteur de la croissance dans le PSE II, comme c’était d’ailleurs le cas dans le PSE I, l’état n’a pas l’intention de changer de méthode.
Avec l’avènement du pétrole et du gaz, notre état pense maintenant avoir les moyens de mettre en œuvre sa véritable vision d’un état développementaliste avec en perspective des projets de partenariats publics privés à tour de bras avec les ressources publiques qui doivent aller dans d’autres priorités (éducation, santé, etc..).
Pour s’assurer que cette stratégie ne mettra pas en péril notre cadre macroéconomique, le FMI nous a donc imposé, et de façon non appropriée sur le plan de l’optimalité, un ancrage du programme sur la dette publique totale (y compris des entreprises publiques) à réduire. Il s’en est suivi une stratégie d’endettement que nous ne partageons pas, car le niveau d’endettement de l’état central n’a pas besoin d’être réduit mais stabilisé en pourcentage du PIB en ligne avec le niveau de déficit budgétaire arrêté à 3%.
En effet, même si cet ancrage par la dette publique totale permet d’éviter un endettement extérieur excessif dans l’éventualité de l’échec de projets publics-privés (y compris avec la Chine et autres), il ne prévoit pas de réduire la part de l’endettement en devises dans le portefeuille de l’état de façon plus délibérée.
Dans une optique de réformes visant à passer réellement le relai de la croissance au secteur privé national et international dans un environnement de liberté économique véritable et un état aux priorités recadrées, notre régime de change à flexibiliser ferait partie des réformes nécessaires. Un taux de change plus flexible permettrait à l’état d’attirer les investisseurs privés dans son marché financier en monnaie nationale, et avoir le taux de change comme exutoire au cas où ses projets, même financés en devises, ne réussissent pas.
Ce n’est donc pas simplement le niveau d’endettement qu’il faut contenir, il faut également contenir sa composition en devises de façon plus volontariste pour permettre à un taux de change de jouer son rôle sans que la dette totale ne dépasse certains seuils dans l’éventualité d’une dévaluation. Nous l’avons argumenté en détail dans le rapport cité à l’entame de cette contribution. Une stratégie d’endettement qui privilégie la dette extérieure même concessionnelle ne nous met pas à l’abri des conséquences de ce risque de change.
L’initiative des pays pauvres très endettés et celle relative à l’allègement des dettes dues aux multilatéraux en sont la preuve, bien que les projets financés par ces mêmes multilatéraux aient été bénis. De plus, dans notre cadre institutionnel actuel où les flux de capitaux vers la sortie ne sont pas libres (les sénégalais ne peuvent pas transférer des capitaux librement à l’extérieur) le risque de refinancement d’une dette en monnaie nationale est limité.
De ce fait, la stratégie d’endettement qui privilégie les maturités longues en monnaie nationale dans un environnement où l’épargne est courte, et où même les non-résidents préféreraient des maturités plus courtes en monnaie nationale car moins risquées, est à revoir. Le risque de variabilité des taux d’intérêts pourrait en valoir la peine en termes de coûts économisés. Cela dit, ce n’est pas parce que la politique de change préférable ne peut être décidée qu’à l’échelle de l’UEMOA qu’elle ne doit pas être un préalable à une meilleure stratégie que ce que le programme prévoit.
L’annonce du caractère désirable d’une telle politique, comme cela se fait dans les programmes de pays comme le Maroc, ne devrait pas poser de problème particulier. Cette politique qui permet une dette extérieure en monnaie nationale et une monnaie plus faible en échange de tarifs extérieurs plus bas, pourrait améliorer notre compétitivité extérieure et réduire notre vulnérabilité extérieure.
Des tarifs extérieurs plus bas et des taux d’imposition plus faibles iraient également dans le sens voulu de formaliser notre économie et élargir l’assiette fiscale. Si nous ne pouvons obtenir ce changement de paradigme au niveau de l’UEMOA, le Sénégal doit opérer son SENEXIT de cette UEMOA et de la CEDEAO pour prendre son destin en main et mettre en œuvre les excellentes réformes contenues dans le programme publié. Ces réformes vont dans le sens d’améliorer les performances du Sénégal en matière de liberté économique.
Si le régime de change n’est pas flexibilisé, nous maintiendrons la stabilité macroéconomique qui s’est améliorée entre 2012 et 2019. Cette amélioration est tout de même partiellement à l’actif du Président Macky SALL au vu des déficits hérités en 2012, mais elle a été en bonne partie fortuite (prix du pétrole notamment). Dans le cas contraire, le Sénégal demeurera un pays non émergent malgré le pétrole et le gaz. Même dans le paradigme développementaliste de l’état, reconnu et implicitement décrié dans le programme (zones économiques spéciales, projets PPP aux risques fiscaux non évalués), un régime de change flexible d’accompagnement de la libéralisation du pays aiderait à bâtir une économie plus résiliente et plus performante.
De ce dernier point de vue, nous disons à l’endroit des équipes du FMI et du Ministère des Finances que la stratégie d’endettement décrite dans le programme du FMI avec la Côte d’Ivoire suppose une continuation de la parité fixe avec l’euro. Elle le suppose car la dette extérieure continue d’y avoir un rôle très important en poids, ce qui suppose que cette dette, si son risque de change doit être contenu, sera en euro comme préféré par le Président Ouattara. Cet ancrage que le Sénégal semble partager ne suppose donc pas la flexibilité du taux de change qu’il faut pour qu’il puisse bâtir une économie diversifiée, résiliente, et ouverte sur le monde avec une croissance génératrice d’emplois menée par le secteur privé y compris national. Cet ancrage suppose dans le cas de la Côte d’Ivoire, le leadership d’un secteur privé national financièrement plus inclus et des investisseurs étrangers bien ancrés dans un pays qui, ces 5 dernières années, a gagné en place dans les indices de liberté économique (voir rapport cité).
En effet, le programme publié par le FMI montre que le Sénégal a un secteur informel deux fois plus élevé qu’en Côte d’Ivoire, une population moins scolarisée, et un score sur l’accès au crédit deux fois moins performant auquel la politique de la BCEAO, qui a été par moment plus ivoirienne que régionale, n’est pas étrangère. Il demeure, cependant, que la déclaration de politique générale du Sénégal pour les trois prochaines années va dans le bon sens et représente un changement de cap par rapport aux énoncés de priorités du PSE 1.
A la place du paradigme volontariste de transformation structurelle de l’économie par des projets publics-privés stratégiques à mettre en œuvre de façon « agressive », la nouvelle lettre de politique met davantage l’accent sur les réformes structurelles pour créer un environnement de liberté économique pour le secteur privé. Ceci, dans la stabilité macroéconomique, et une gestion responsable sur le plan macroéconomique des ressources pétrolières et gazières. La mise en œuvre de budgets programmes nous permettent aussi d’espérer que l’état se concentrera davantage là où il est attendu (éducation, santé, infrastructure de base, renforcement de la décentralisation dans la mise en œuvre autonome des programmes sociaux).
De ce fait, les instruments publics de financement (FONSIS, FONGIP, BNDE, CDC, DER, ADPME), s’ils doivent soutenir le paradigme «Doomed to Choose » ou « Condamnés à Choisir» des voies de développement du secteur privé par un appui de l’état doivent être déployés si des marges de manœuvre budgétaire sont réellement disponibles. Ces marges de manœuvre ne peuvent cependant être obtenus au détriment du secteur privé par des impôts plus élevés, par un effet d’éviction des banques privées, ou une utilisation inadéquate de ressources provenant du pétrole et du gaz. Les impôts doivent être utilisés pour des services publics de qualité en soutien aux citoyens pour qu’ils puissent plus facilement consentir à l’impôt dans le cadre d’une politique de décentralisation véritable. Cependant, la volonté exprimée par l’état «de réaliser une accélération massive des investissements privés à travers un programme ambitieux de projets bancables, mûres, développés avec un capital d’amorçage dédié » semble indiquer une divergence entre les priorités du programme conclu et la réalité que nous vivrons les trois prochaines années.
Dans cette dernière éventualité, on devra vivre avec l’ancrage par la dette publique totale du FMI qui nous permettra au moins de repartir si on échoue une nouvelle fois. Bien que ce paradigme ne soit pas plus approprié que celui de l’état développementaliste sans l’exutoire du taux de change dans un environnement de liberté économique véritable pour tous, il limitera les dégats.
MACKY ENTRE MILLE FEUX !
À peine 10 mois après son entrée en fonction pour un second mandat de cinq ans à la tête du pays, le chef de l’Etat est déjà acculé de toutes parts par un vent de contestations
Après dix mois de gestion, le président de la République, Macky Sall, qui a entamé son second mandat le mois d’avril dernier, est de plus en plus isolé par des mouvements de contestations. Il s’agit de la lutte contre la mesure de hausse du prix de l’électricité et l’apurement immédiat du passif du protocole du 30 avril 2018 que mènent respectivement la plateforme Ñoo lank et le G7 mais aussi des crises au sein de son propre camp politique : l’Apr et la coalition Macky 2012.
L’heure de la fin de l'état de grâce a-t-elle sonné pour le président de la République, Macky Sall et son gouvernement ? À peine 10 mois après son entrée en fonction pour un second mandat de cinq ans à la tête du pays, le chef de l’Etat, Macky Sall est déjà acculé de toutes parts par un vent de contestations.
Dans son propre camp politique, la majorité présidentielle, déjà fragilisée par le refus du chef de l’Etat de tout débat sur sa supposée ambition cachée de briguer un troisième mandat, est aujourd’hui secouée par la crise interne que traverse l’Alliance pour la République (Apr) suite à l’exclusion de Moustapha Diakhaté, ancien ministre chef de cabinet du président de la République par la commission de discipline, le mardi 21 janvier dernier.
En effet, agacé par le mode de fonctionnement de l’Apr, qu’il décrit d’ailleurs comme «un parti de querelles de personnes, de luttes des places sans merci sur fond d’ambiguïté idéologique, de déliquescence des structures, organisations et instances de direction à tous les niveaux», l’ancien ministre chef de cabinet du président de la République et membre fondateur de l’Apr, en réaction à la décision de son exclusion, a procédé le jeudi 23 janvier dernier au lancement de son mouvement dénommé «Mànkoo Taxawu sunu Apr/Initiative pour la Refondation de l’Alliance : démarche pour une Apr nouvelle».
Le même jour (ndlr-jeudi 23 janvier), toujours dans le camp présidentiel, un groupe de sept membres fondateurs de la coalition Macky2012 qui avait porté la candidature de Macky Sall au premier tour de la présidentielle de 2012, entrent en rébellion contre le coordonnateur de ladite coalition qui se trouve être l’actuel Directeur général de la société de transport public, «Dakar-Dem-Dikk», Me Moussa Diop. Ils ont ainsi procédé à la mise sur pied d’une «Initiative pour la Refondation de Macky2012 (IRM2012)» pour «donner de nouvelles orientations destinées á impulser á cette coalition une nouvelle dynamique et une meilleure crédibilité».
Pendant ce temps, son dialogue national qu’il voulait inclusif et ouvert à toutes les forces vives du pays est boycotté par des leaders de l’opposition comme Idrissa Seck, Ousmane Sonko ou encore Abdoul Mbaye pour ne citer que ceux-là sans oublier Abdoulaye Wade avec qui il s’est récemment réconcilié et qui a envoyé au dialogue des seconds couteaux. Sur le plan social, il y a également la plateforme Ñoo lank qui multiplie des actions de contestation sur le terrain dans le cadre de sa lutte contre la hausse du prix de l’électricité et l’emprisonnement de Guy Marius Sagna et Cie, engagée depuis le mois de décembre. Une lutte que les responsables des organisations syndicales de l’éducation et de la formation regroupées autour du G7 n’excluent pas de rejoindre.
En effet, dans la rue le jeudi 23 janvier pour exiger l’apurement immédiat du passif du protocole du 30 avril 2018, les responsables du G7 ont brandi la menace de faire jonction avec la plateforme Ñoo lank si les autorités n’accèdent pas à leur revendication. De là à envisager que Macky Sall est plein dans le cambouis, il n’y a qu’un pas que l’on peut aisément franchir.
DES ALTERMONDIALISTES SENEGALAIS ENGAGENT UNE CAMPAGNE ANTI-DAVOS
Dans un monde dit global et globalisé, se creusent démesurément année après année des inégalités sociales aux déséquilibres économiques sans précédent.
Le Forum social sénégalais, en tant qu’émanation du Forum social africain lui-même, émanation du Forum social mondial cherche à rallier davantage de mouvements et favoriser une plus grande articulation des mobilisations pour combattre la mondialisation néolibérale à travers les concepts de «contre-sommet» ou lors de «sommet des peuples». C’est que les altermondialistes ont soutenu, hier, vendredi, à Dakar, dans le cadre d’une conférence publique sur le thème: «La mondialisation du capitalisme face à la mondialisation des luttes et des résistances pour plus de justice et de transparence dans la gouvernance des industries extractives et des ressources naturelles». Une réponse au Forum de Davos, ouvert du 21 au 24 janvier, en Suisse.
Dans un monde dit global et globalisé, se creusent démesurément année après année des inégalités sociales aux déséquilibres économiques sans précédent. Le tout, au profit d’une minorité qui ne cesse de s’accaparer les richesses du monde, comme l’atteste l’Ong britannique Oxfam dans son tout dernier rapport, indiquant que «les 2 153 milliardaires du globe disposent de plus d’argent que les 4,6 milliards de personnes les plus pauvres (soit 60 % de la population mondiale)». En clair, « le document stipule que les deux tiers des milliardaires tirent leurs richesses d’un héritage, d’une situation de monopole ou encore de népotisme». Face à ce désavantage effréné, des altermondialistes Sénégalais s’engagent à mener une campagne de dénonciation du sommet de Davos et de formulation d’alternatives populaires et citoyennes à la crise du modèle néo-libéral. Ils l’ont porté hier, vendredi, à Dakar, en conférence publique sur le thème: «La mondialisation du capitalisme face à la mondialisation des luttes et des résistances pour plus de justice et de transparence dans la gouvernance des industries extractives et des ressources naturelles».
L’AFRIQUE N’A RIEN A ESPERER DU FORUM DE DAVOS
A ce panel, Demba Moussa Dembélé, économiste et président de l’Africaine recherche et de coopération pour le développement endogène (Arcade) répondra à la question de savoir: Quelle lecture et que retenir du Forum économique mondial de Davos, depuis bientôt 50 ans? L’économiste, sans langue de bois, après avoir fait un bref rappel de la genèse dudit forum économique qu’il trouve structuré et bien organisé, dira: «Ce Forum mondial n’est rien d’autre qu’une création d’un ordre mondial, dirigé par une minorité de gens riches qui continuent de s’accaparer de la richesse mondiale». A le suivre: «Le forum est financé par plus de 1000 multinationales pour un plus de 7000 milliards de dollars, par des industries partenaires et autres partenaires stratégiques à l’image des institutions de Bretton Woods, la Banque fédérale … aux fins de pérenniser cette organisation à travers un groupe de gens appelés jeunes leaders qui sont cooptés et payés pour réfléchir sur comment dynamiser cette organisation pour 25 ans 50 ans encore». Pour s’en convaincre, poursuit-il: «Ces réflexions aboutissent à une parfaite organisation des activités tout au long de l’année à travers des forums économiques organisés en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique...» A l’interrogation, qu’est-ce que l’Afrique peut attendre dudit sommet, face aux défis et enjeux de développement humain durable, Dembélé se veut formel: «Il n’y a rien à espérer de ce Forum de Davos, sinon voir les inégalités sociales et économiques se creuser davantage et davantage…».
SANS DES MEDIAS PUISSANTS, POINT DE DEVELOPPEMENT POUR L’AFRIQUE
Pierre Sané, ancien sous-directeur et ancien secrétaire général d’Amnesty international sur la question « Quelles alternatives à la mondialisation d’accaparement et d’exclusion sociale » a, de prime abord souligné la place et le rôle des journalistes dans la marche du monde, avant d’inviter l’élite africaine en particulier et singulièrement la presse à se démarquer des grandes puissances qui livrent «l’information biaisée». Il soutient: «Ceux-là ne montrent que ce qui les arrange et non ce qui les dérange».
Par conséquent, «nous devons être très prudents et vigilants dans la réception de l’information pour en faire un bon traitement». Donnant des preuves de culpabilité des médias, il convoque les événements des années 90 et 2000 de la Côte d’Ivoire. Très impliqué dans la campagne de sortie de crise, il dira avec amertume, «avoir été pris de court par l’animosité des intellectuels sénégalais, de la société civile, des médias à l’encontre de Laurent Gbagbo, accusé de crimes contre l’humanité…». Toutes ces informations relayées, soutient-il, encore «étaient de nature à discréditer le président Laurent Gbagbo». Donc, les informations savamment orchestrées, diffusées par les médias français avaient pour finalité faire sauter le verrou Gbagbo, considéré comme obstacle à leurs intérêts». D’où, «toute l’incompréhension de l’élite sénégalaise en général et la presse en particulier», avant d’inviter tous à la clairvoyance mais également à faire de nos médias de véritables leviers de développement pour faire face à la manipulation outrancière…
L’INVESTISSEMENT AFRICAIN EST PORTE PAR LES 30 MILLIONS D’AFRICAINS DANS LA DIASPORA…
Pour Sanou Mbaye, ancien haut fonctionnaire de la Banque mondiale sur la question : «Davos, finances-dette et profits contre la dignité et le développement des peuples?», invite les décideurs africains à croire en eux-mêmes d’abord. Parce qu’à ses yeux, «L’Afrique est le deuxième fer de lance de l’économie mondiale, derrière l’Asie. Ce rang est lié à deux choses à savoir les 30 millions d’Africains dans la diaspora pour une contribution estimée à 40 millions de dollars, suivi des investissements directs étrangers (Ide). Donc, avec ce potentiel, l’Afrique est le premier financier de son décollage économique…».
Enfin pour Omar Cissé, chargé du Pôle industries extractives et développement durable à Enda Lead sur la question: «Le Forum de Davos, les industries extractives en Afrique et fuite des capitaux», de relever toute la complexité du secteur extractif. Lequel nécessite «des savoir-faire dont nos pays ne disposent pas, mais également les ressources financières à coup de milliers de milliards de dollars pour l’exploration, l’exploitation et la production. D’où la fuite des capitaux», a-t-il relevé, avant de déplorer l’absence de partage d’informations et surtout de solidarité en pays africains pour éviter le contrecoup des multinationales qui disposent de grands cabinets d’experts en la matière pour se détourner de la fiscalité et autres charges, afférentes à l’exploitation de ces ressources naturelles.
«LE DISCOURS DU PRESIDENT SALL EST MAUVAIS»
Connu pour son franc-parler, le président de la Coalition nationale de l’éducation pour tous (Cnept), Seydi Ababacar Ndiaye analyse avec froideur la situation de l’école publique sénégalaise.
Connu pour son franc-parler, le président de la Coalition nationale de l’éducation pour tous (Cnept), Seydi Ababacar Ndiaye analyse avec froideur la situation de l’école publique sénégalaise. De l’élémentaire au supérieur, il constate, une sorte d’abandon de l’Etat du secteur de l’éducation. Dans cet entretien accordé à Sud Quotidien, M. Ndiaye estime que le «discours du Président de la République», consistant à comparer les enseignants aux paysans est «mauvais». Par ailleurs, il prend le contre pied du ministre de l’Enseignement supérieur en déclarant que «l’orientation des bacheliers dans le privé n’est pas viable», parce que la «décision a été brutale».
Le G7 a tenu une marche nationale avant-hier, jeudi, pour le respect des accords. Quelle image de l’école publique sénégalaise renvoie-t-elle au moment où les enseignants investissent la rue ?
La réponse se trouve dans la question. Ce n’est pas malheureusement avec ce régime que la grogne des enseignants a commencé. Des retards ont été accumulés depuis des décennies sur le respect des accords. Ça veut dire qu’il y a une sorte de non politique de l’éducation dans notre pays dans le sens à décourager les Sénégalais à amener leurs enfants dans les écoles publiques, sous les charges de l’Etat. Si vous regardez bien le taux des écoles privées notamment catholiques, est exorbitant. Avant d’ouvrir une école privée au niveau de l’élémentaire et du moyen secondaire dans les grands pays comme la France et les Etats-Unis, il te faut courir longtemps parce qu’ils savent que c’est dès le départ que l’Etat doit avoir la mainmise sur l’éducation et la formation du citoyen. Ils ne laissent pas l’éducation entre les mains de n’importe qui. Au niveau du supérieur, il n’y a pas de problème, mais avant ce stade-là, il ne devait même pas y avoir d’écoles privées. Je suis radical. Comme on le dit, l’éducation est du domaine régalien de l’Etat mais comment voulez-vous qu’il y ait un héritage, une passation de relais, de témoin de génération en génération si la génération qui précède n’a pas été bien formée. Je préfère avoir une sorte de méta analyse au lieu de parler de revendications qui ne sont que les conséquences. C’est une façon pour l’Etat de se débarrasser de la demande de l’emploi. Le capital humain, axe du PSE, commence par la formation des citoyens depuis le préscolaire jusqu’à l’université. Il y a une sorte d’abandon de l’Etat du service public notamment l’éducation. C’est extrêmement grave. Je suis choqué par ça.
En analysant votre argumentaire sur l’importance de miser sur le capital humain, pensez-vous que les enseignants engagent des grèves ?
Les enseignants sont des travailleurs, donc pères et mères de famille. C’est donc tout à fait normal qu’ils réclament de meilleures conditions de vie, d’autant plus que ces revendications sont liées aux lenteurs administratives, des avancements des actes de validation qui ne sont pas effectifs parce que l’Etat n’a pas d’argent apparemment. Il préfère imputer tout sur les enseignants en pointant du doigt les grèves. L’Etat doit arrêter de jouer à ce jeu-là. En tout cas, nous nous savons écouter, décortiquer, analyser et comprendre un discours. Le discours du Président Sall est mauvais. On ne peut pas comparer les enseignants avec des paysans ; Il faut être sérieux. Si le président de la République croyait à son capital humain, il aurait injecté sur l’éducation. La vérité est qu’il n’y croit pas. C’est le discours le prouve. Aucun enseignant n’est fier de voir la moitié de ses élèves échouer. On aime tous voir nos élèves réussir à 100%. Les non enseignants ne peuvent pas parler à notre place. Un enseignant sérieux et responsable ne peut pas être fier de l’échec de ses élèves.
Les mauvais résultats enregistrés dans les évaluations nationales constituent la résultante, entre autres, de la baisse de niveau des enseignants. Ils ne sont pas exempts de reproche ?
On ne peut pas se lever du jour au lendemain pour dire que le niveau a baissé. Il faut des statistiques et des chiffres pour comparer par rapport au niveau des enseignants des années 1980 ou 90. Ce n’est pas en écoutant un étudiant parler en faisant des fautes. Le président de la République fait des fautes graves. C’est un faux débat. Si on veut bien mesurer la baisse de niveau, il faut le faire sur la base de statistiques, dans le but de redresser mais pas pour rien. Dire que les enseignants n’ont pas le niveau ou n’enseignent pas, c’est faux ! Nos étudiants, vous les amenez partout dans le monde, ils feront parti parmi les meilleurs.
L’Etat a décidé d’orienter tous les nouveaux bacheliers dans les universités publiques . Qu’en dites - vous ?
C’est une décision brutale. Nous, à quelques jours de la tenue des Cnaes, du 06 au 09 avril 2013, avions dit aux autorités que l’orientation des bacheliers dans le privé n’est pas viable. Il fallait accélérer les chantiers en cours depuis la défaite du Président Wade que de construire de nouvelles universités. J’avais même fait une sortie pour dire est-ce-que nous avons besoin de laisser mourir les universités existantes pour laisser émerger de nouvelles. Macky Sall insiste pour construire de nouvelles universités. Il est plus facile de construire des amphithéâtres que des universités. Maintenant, ils se sont rendus compte qu’avec la croissance du nombre de bacheliers que cette démarche-là ne tenait pas. Il y a une mauvaise gestion qui part du sommet de l’Etat avec des gens incompétents. On a tous les éléments nécessaires. Il faut savoir les mettre en concordance pour en tirer des choses positives. Le gouvernement cherche à orienter tous les bacheliers et le reste, il ne s’en occupe plus. C’est à nous de nous débrouiller dans des conditions exécrables
Que faire dans ce cas de figure ? La demande de nouveaux bacheliers prend la courbe ascendante
L’Etat doit reculer et constater. Un Etat responsable doit avoir l’humilité et la grandeur de rectifier. Il faut qu’on s’inscrive dans une certaine durée, se projeter progressivement pour résoudre les problèmes. L’Etat doit revenir sur sa décision d’orienter tous les bacheliers dans le public. Je me demande même si le ministre de l’Enseignement supérieur avait pris le soin de bien vérifier certains dossiers. Quand s’il avait pris le temps de considérer tous ces paramètres, je suis sûr qu’il n’allait pas prendre cette décision. L’Etat doit apprendre à respecter ses engagements.
PAPE MEISSA DIENG MONTRE LA VOIE
Le secrétaire général de la Convergence des écologistes du Sénégal (CES), Pr Pape Meissa Dieng, a analysé la crise écologique et ses conséquences. Selon lui, il urge de prendre des mesures pour combattre le phénomène.
Le secrétaire général de la Convergence des écologistes du Sénégal (CES), Pr Pape Meissa Dieng, a analysé la crise écologique et ses conséquences. Selon lui, il urge de prendre des mesures pour combattre le phénomène.
La crise écologique s’aggrave de jour en jour, avec la disparition d'espèces, la pollution ou encore la consommation de plastiques. Sur ce, le secrétaire général de la Convergence des écologistes du Sénégal (CES), Pr Pape Meissa Dieng, tire la sonnette d’alarme. «Des efforts importants ont, certes, été initiés par le gouvernement actuel du Sénégal, mais ils ne sont, toujours pas, à la hauteur de l’urgence climatique. Et ces efforts seront sans conséquences positives durables et ils risquent même d’être annihilés, si ils ne sont pas soutenus par une volonté collective et franche de toutes et de tous, à l’échelle de la planète, de sortir du modèle pernicieux de consommation qui continue de faire de la combustion de l’énergie fossile produisant du dioxyde de carbone et du protoxyde d'azote aux conséquences désastreuses et inégalement réparties», a expliqué le secrétaire sortant de la Fédération des partis écologistes d’Afrique (Feva). Mieux, dit-il, «audelà des bouleversements environnementaux (fonte des glaces, perte biodiversité, inondations et sécheresse, phénomènes météo extrêmes…), le changement climatique accentue avec des situations précaires de tout ordre pour les populations les plus démunies, et il va encore renforcer les phénomènes migratoires et la fracture sociale et économique entre le Nord et le Sud. Nos institutions démocratiques ont l’obligation de relever le défi politique que constitue la mise en œuvre des politiques écologiquement identifiées».
A en croire, Pr Pape Meissa Dieng, «la massive prégnance du phénomène du changement climatique a montré toutes les limites de ce qu’un défaut ou un déficit d’anticipation comme celle-là peut engendrer comme conséquences parmi les plus dommageables. Pour dire combien sont pertinentes et bien fondées ces questions de prédiction, de précaution et d’innovation et de créativité écocitoyenne, parmi tant d’autres, agitées par l’écologie politique et les militants (les vrais) aux quatre coins du globe qui les portent». Ce qui lui fait dire que «confrontés à ces défis, les dirigeants des pays modernes ont à faire des choix difficiles, parfois politiquement impossibles, surtout devant le gouvernement de la technoscience».
Selon Pr Pape Meissa Dieng, il y a donc un conflit entre réponses au défi écologique et prémisses organisationnelles et éthiques du gouvernement représentatif moderne. «En réponse à ces nouveaux contours institutionnels, de territorialité, de temporalité, et de gouvernance de la technoscience, l’aggravation des problèmes environnementaux globaux comme le changement climatique, crée de nouvelles pratiques et de nouvelles tensions favorisant la réglementation supranationale», a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : «l’accroissement des accords internationaux et de la législation environnementale régionale prouvent que la prévention des dommages environnementaux exige de transcender les territoires et la compétence territoriale sur lesquels, la représentation moderne s’est construite».
Pour Pr Meissa Dieng, la représentation moderne, coexistera et nécessairement de façon concurrentielle avec les institutions internationales. Toutefois, dira-t-il, «la voie de la démocratie écologique, introduit systématiquement des organisations non gouvernementales, que des politistes appellent des «représentants auto-investis» ou «les nouvelles figures de la légitimité démocratique», dans les institutions délibératives».
PAPE ALÉ NIANG RETRACE LE SCANDALE DU COUD
Ce que le journaliste d’investigation considère comme un carnage financier qui est resté sans suite judiciaire et qui, pour lui, illustre la tromperie politique de nos dirigeants sur les questions de bonne gouvernance
Dans un livre de 150 pages, publié aux éditions Fauves, et à paraître dans les jours à venir, le journaliste Pape Alé Niang retrace les tares d’une gouvernance dite ‘’sobre et vertueuse’’, chantée urbi et orbi par le président de la République Macky Sall dès les premières heures à la tête de la magistrature suprême, et qui a vite changé d’aspect pour devenir ‘’gouvernance ‘’sobre et vicieuse’’, comme en attestent les révélations scandaleuses du rapport 2014- 2015 de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Le journaliste aborde ces questions dans son livre intitulé « Scandale au cœur de la République : le dossier du COUD ». Ce que le journaliste d’investigation considère comme un carnage financier qui est resté sans suite judiciaire et qui, pour lui, illustre la tromperie politique de nos dirigeants sur les questions de bonne gouvernance.
Dans le jeu de société post deuxième alternance, le président Macky s’est fait l’apôtre de la bonne gouvernance en disant: «Le temps de l’impunité est révolu…». Un discours qui affectionne et donne de l’assurance aux démoralisés de la gouvernance du président Abdoulaye Wade. Déjà, lors d’une campagne palpitante, son discours a sans cesse été rythmé par des slogans du genre «La patrie avant le parti», « une gouvernance sobre et vertueuse», tient à rappeler le journaliste chroniqueur.
Mais les faits dans le temps ont fini de mettre à nu lesdits slogans. Dans la première partie du livre, il traite entre autres questions de l’Ofnac, la trouvaille de Macky Sall, ses déboires et sa naissance au forceps. Vu comme une autorité administrative indépendante dotée d’importants pouvoirs d’investigations, d’auto-saisine et de saisie directe de la justice en vue de renforcer le cadre institutionnel de lutte contre la fraude et la corruption, Macky Sall en disait: «L’Ofnac, c’est pour nous». Ce qui, aux yeux du journalise, poussait la CREI à s’occuper des 25 dignitaires du régime de Wade incriminés par le procureur spécial Alioune Ndao» dans le cadre de la traque des biens mal acquis.
Pour donner corps à cet organe, le président avait jeté son dévolu sur Mme Nafy Ngom Keita, en tant que première dame à accéder par voie de concours à ce corps d’élite et non moins première vérificatrice de l’IGE. Chemin faisant, au cours d’un séminaire, interpellée par les journalistes sur le niveau d’engagement de ses missions, la vérificatrice sans langue de bois, affirmait que les moyens faisaient défaut. Ce qui n’a pas plu au chef de l’Etat qui décida d’appliquer la loi du talion et profitant d’une rencontre au King Fahd, il solda ses comptes en déclarant fermement ceci: «Je n’accepterai jamais que des problèmes devant se régler au niveau interne soient exposés sur la place publique», a souligné Pape Alé pour montrer les déboires de l’Ofnac. Après avoir officiellement mis en place l’équipe, le 27 mars 2014, Macky Sall qualifiait la corruption «de phénomène insidieux et pernicieux qui freine notre marche vers le progrès… ».
Dans la deuxième partie, l’auteur fait écho de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, lorsque, en conférence de presse dans son tout premier rapport Nafy Ngom Keita citait nommément deux personnalités proches du président de la République, épinglées dans ledit rapport. D’autres questions sur la mal gouvernance du COUD sont aussi évoquées. C’est ainsi qu’il considère le COUD comme une vache à lait de tous les régimes. Aux yeux du journaliste, c’est le règne de l’impunité, largement abordé et appuyé par des faits.
Enfin dans la troisième partie, le journaliste sur la base de faits réels montre comment le président est passé de ‘’gouvernance sobre et vertueuse’’ à ‘’gouvernance sobre et vicieuse’’ par la volonté délibérée du chef de l’Etat qui a décidé de mettre le coude sur certains dossiers, la séparation à la tronçonneuse, la sanction positive et le parti pris du procureur.
Ndèye Rokhaya Mbodj limogée à l’Anacim
Notre consœur Ndèye Rokhaya Mbodj a été limogée par le Directeur général de l’Agence nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (Anacim). Maguèye Marame Ndao a pris un arrêté hier pour mettre fin à sa collaboration avec Ndèye Rokhaya Mbodj, chef du service communication de l’Anacim. Le directeur général a pris cette décision au moment où le chef de l’Etat demande aux responsables de tout faire pour apaiser le climat social dans la plateforme aéroportuaire. Quoi qu’il en soit, des sources de «L’As» renseignent que Maguèye Marame Ndao est en train de développer des velléités dictatoriales. Il soupçonne tout le monde de parler à la presse, agit de manière autocratique en criant sur ses employés. Depuis lors, c’est un climat délétère qui y règne.
Coup de poing mortel d’un talibé
Une scène horrible s’est déroulée hier à la rue Valmy de Dakar. Une bagarre entre talibés a viré au drame. En effet, des sources de «L’As» renseignent que le talibé A. D âgé de 17 ans a eu une altercation avec un autre talibé du nom de O Mballo à la rue Valmy où ils se retrouvent chaque jour dans la journée pour manger. O. Mb a voulu venger son frère. C’est ainsi qu’il a donné un coup de poing sec à A. D au niveau du cou. Le talibé s’est affalé et a cessé de vivre sur le coup. Son bourreau est arrêté par la police. O. Mb est placé en garde-à-vue au Commissariat central.
Le Sen entérine l’exclusion de Diakhaté
Le saint des saints de l’Apr s’est finalement tenu hier jusque tard dans la soirée vers 1 heure. Une rencontre marathon qui a vu beaucoup de personnes prendre la parole pour évidemment s’en prendre à Moustapha Diakhaté dont l’exclusion a été entérinée par le Secrétariat exécutif national qui a écouté le rapport de la commission de discipline. C’est donc désormais fini : Moustapha Diakhaté n’est plus membre de l’Apr. En revanche, d’après des sources de «L’As», l’autre rebelle Moustapha Cissé Lô est rentré dans les rangs et a pris part à la réunion. Le chef de l’Etat en a profité pour faire des recadrages en appelant les uns et les autres à l’unité et à la discipline. Aussi leur a -t-il demandé de porter son bilan devant le public.
Viol sur un talibé de 9 ans
L’affaire a fait grand bruit hier, au quartier Mbour 3 de Thiès. Un talibé, âgé entre 8 et 9 ans, a été victime d’un viol en plein jour. C’est une dame qui se rendait au marché qui a entendu des cris stridents venant d’une maison un peu isolée où logent des talibés, située non loin du poste de santé. Elle s’est approchée pour y voir plus clair. Et c’est ainsi qu’elle est tombée sur la scène. Un talibé âgé d’environ 17 ans avait pénétré l’autre talibé qui criait à tue-tête. Tétanisée par cette scène, elle a alerté un agent du poste de santé avant que la police des Parcelles Assainies ne soit informée. Finalement le Sous-Préfet et le maire de Thiès Ouest sont venus s’enquérir de la situation. Le garçon violé a été conduit à l’hôpital pour les besoins des constats d’usage.
Tentative d’enlèvement d’enfants
Un fait inédit s’est déroulé à Réfane, une commune située dans le département de Bambey. En effet, un homme, qui se réclamait de la communauté Baye Fall, a été arrêté, avant-hier mercredi, par des jeunes de la localité, a appris Seneweb. Il est accusé de tentative de vol d’enfants qu’il a interceptés à Mbadié, à quelques encablures de Nderep. Il a été livré à la gendarmerie où il est gardé à vue. D’après des témoins, le mis en cause a même blessé trois de ces jeunes à l’aide de son coupe-coupe. Ces derniers sont internés au district sanitaire de Bambey.
Incendie au Parc Lambaye de Pikine
Les flammes ont encore ravagé le Parc Lambaye de Pikine. C’est la énième fois que le parc est emporté par le feu. Les autorités avaient décidé, lors du dernier incendie, de chasser tous les occupants. Hélas ! Ils sont revenus. En effet, n’eût été l’intervention très rapide des sapeurs-pompiers qui ont mis 3h de temps pour maîtriser le feu, ç’aurait été la catastrophe. Néanmoins, 5 ateliers de menuiserie ont été complétement réduits en cendres. L’origine de l’incendie reste inconnue pour le moment. Mais la Police a ouvert une enquête.
Dr Cheikh Kanté en action
Le gouvernement veut désamorcer la bombe avant qu’il ne soit trop tard. Les syndicats d’enseignants qui ont entamé en fanfare leur mouvement d’humeur affichent une détermination dans la lutte. Ainsi, le ministre en charge du Suivi du Plan Sénégal Émergent, Dr Cheikh Kanté, chargé du monitoring des points d’accord du 30 avril 2018, a convié les syndicats du G7 à une réunion ce samedi. Ce sera en présence des ministres des Finances, de l’Urbanisme, de la Fonction publique, des Sports, de l’Enseignement supérieur, du Travail, de la Formation professionnelle et de l’Éducation nationale. Il s’agira d’évaluer avec les secrétaires généraux du G7 l’état d’avancement de la mise en œuvre des points d’accord.
Refus de délivrer des permis de visite à Guy Marius Sagna
Le coordonnateur de Y en a marre, Aliou Sané, s’indigne de l’attitude des autorités judiciaires. A l’en croire, l’administration judiciaire a refusé de délivrer des permis de visite à tous ceux qui étaient présents hier au tribunal pour rendre visite à Guy Marius Sagna. Les partisans et sympathisants de Guy Marius Sagna avaient prévu d’envahir la prison. Mais ce sera pour une prochaine fois peut-être !
Bras de fer entre «And Gueusseum» et Dr Assane Ndiaye
Suite mais pas fin de la crise qui secoue le Centre de santé Baye Talla Diop dans le bras de fer entre le Médecin-chef Dr Assane Ndiaye et certains de ses employés affiliés à «And Gueusseum». Ces derniers, qui ont été interdits d’accès à leurs locaux, ont commis un huissier pour constater les faits. Ils menacent de porter plainte contre le Secrétaire général du Comité de Développement Sanitaire (Cds), Ousmane Sarr qui dit être quitte avec sa conscience. Ousmane Sarr qui raille ces syndicalistes estime qu’on lui fait un mauvais procès. Toutefois, le médecinchef Assane Ndiaye a préféré ne pas répondre aux syndicalistes, suite à la médiation du Secrétaire général national du Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (Sutsas) Yankhoba Fall qui annonce une réunion de crise afin de trouver une issue heureuse à ce problème.
Yeumbeul sud marche pour réclamer des passerelles
Décidément, le projet Train Express Régional(Ter) a remporté au cours de ce mois de janvier la palme de contestations des populations de la banlieue. Car, il ne se passe pas une seule semaine sans que des populations n’élèvent la voix pour décrier le projet. Ainsi après Guinaw Rails-Nord, Guinaw Rails-Sud et Thiaroye Gare, voilà que les populations de Yeumbeul-Sud annoncent une marche ce samedi dans l’après-midi pour réclamer l’érection de passerelles avant la mise en circulation du train devant rallier Dakar à Diamniadio.
Infanticide et complicité
Le Commissariat de Malika a déféré hier au parquet L. B. (jeune fille âgée d’une vingtaine d’années) et sa mère F. pour infanticide et complicité d’infanticide. Selon des sources de «L’As», tout serait parti de la découverte d’un bébé mort-né à la décharge de Mbeubeuss. Le médecin, réquisitionné pour constater les faits, déclare alors avoir perdu les traces d’une patiente enceinte qui ne devrait pas à accoucher. Par la suite, le médecin qui voit la jeune dame déambuler croit alors que sa patiente aurait accouché clandestinement. L.B est convoquée par les hommes du Commissaire Aïssatou Diouf à qui elle révèle avoir accouché d’un bébé avant de l’enterrer dans un terrain nu à Pikine avec la complicité de sa maman F. Elle change ensuite de version en soutenant avoir enterré le bébé au domicile de sa maman à Pikine Tally Bou Mag. Sa mère, convoquée par la suite, passe aux aveux. Les limiers de Malika saisissent alors leurs collègues de Pikine sur ordre du procureur de la République accompagné d’un médecin pour passer à l’exhumation du corps du bébé en compagnie de L. B. et de sa mère. Suffisant alors pour qu’elles soient placées en garde à vue. Inculpées pour infanticide et complicité d’infanticide, elles ont été déférées hier au parquet et placées sous mandat de dépôt.
Agression d’une prof d’EPS du Cem Mame Thierno B. Mbacké
Alors qu’on n’a pas encore fini de parler de l’agression d’un enseignant dans la région de Ziguinchor, voilà qu’une élève en classe de 5e défigure son professeur d’Education Physique et sportive (Eps) à Dakar. En effet, professeur d’Eps au Cem Mame Thierno Birahim Mbacké de Dakar, Mme Dieng Coumba Ngom a été agressée par son élève Dieynaba Ndiaye au terrain du lycée Blaise Diagne. En guise de protestation à l’agression de leur collègue, les enseignants du Cem Mame Thierno Birahim Mbacké et ceux du petit quartier du lycée Blaise Diagne ont observé un arrêt des cours. Le Secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye, prévient que désormais, les enseignants ne se laisseront plus faire. Il promet qu’ils riposteront à la hauteur de l’agression. Abdoulaye Ndoye a appelé les autorités à assurer la sécurité des enseignants. Il annonce une plainte contre l’élève Dieynaba Ndiaye. Le président de l’Association des professeurs d’Eps n’exclut pas une plainte de sa structure pour laver l’honneur de leur collègue. Toutefois, Oumar Dia appelle ses collègues à la retenue.
Dialogue national
Le président du Comité de pilotage du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna, a réuni hier les présidents des différentes commissions pour adopter un plan de travail. A l’occasion de la rencontre, il a affecté à chaque commission une salle de réunion. Ainsi la commission politique tiendra ses rencontres au Ministère des Affaires Etrangères, la commission Economique et sociale au Building administratif, la commission des ressources naturelles au Cercle de la Rade, la commission environnement et cadre de vie sera également au Cercle de la Rade. Quant à la commission paix et sécurité, elle travaillera à l’état-major particulier du chef de l’Etat. La commission Modernisation de l’Etat et de la lutte contre la corruption au siège du comité de pilotage, la commission décentralisation à ex-Breda et celle de synthèse au Bulding administratif. Famara Ibrahima Sagna indique également que chaque commission, à l’exception de celle politique, devra se réunir mercredi prochain pour achever sa composition et élaborer son agenda.
Sonko accuse Macky
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko, n’est pas surpris par le classement du Sénégal dans la zone rouge de l’Indice de perception de la corruption 2019. Dans une note, Ousmane Sonko indique que la corruption est une pratique consacrée et légitimée à tous les échelons étatiques au Sénégal. A l’en croire, on n’a pas besoin d’un rapport ou d’une étude pour l’établir. Pour Ousmane Sonko, le vrai débat est celui des responsabilités. Le seul responsable de la corruption au Sénégal, dit-il, est le Président Macky Sall qui, par une gestion familiale, clanique et partisane, entretient un système bâti sur la corruption, le détournement et l’escroquerie portant sur nos deniers publics.
34 agents du Ministère de l’Environnement décorés
Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable a organisé hier une cérémonie de présentation de vœux et de décoration du personnel. A cet effet, 34 agents ont été décorés par le Ministre Abdou Karim Sall pour l’excellent travail qu’ils ont accompli dans ce secteur. Le ministre de l’Environnement dira que la cérémonie est une occasion de réaffirmer la force de la relation entre le Ministère et ses agents valeureux. Abdou Karim Sall en a profité pour annoncer que le ministère va mettre en œuvre des réformes importantes que sont l’application du budget en mode programme, l’application de la loi sur le plastique et la reforestation nationale du territoire.