Comment se fait-il que l’Afrique, continent le plus jeune du monde, soit en majorité dirigée par les présidents les plus âgés ?
"MOUSTAPHA DIAKHATÉ EST LIBRE DE CRÉER UN MOUVEMENT, MAIS CE SERA EN DEHORS DE L'APR"
A peine Moustapha Diakhaté a-t-il annoncé le lancement de l’initiative pour la refondation de l’Alliance Maanko Taawawu sunu APR» que le porte-parole adjoint du parti, Abdou Mbow, est monté au créneau pour lui apporter la réplique
« Depuis quelques jours, Moustapha Diakhaté se signale par des sorties intempestives, maladroites et sans aucun fondement à l’endroit de l’Alliance pour la République et de son Président Macky Sall. Il s’est encore signalé ce dimanche lors d’une émission dans une radio de la place. Il a tenté de disqualifier les instances de notre parti, en visant directement son mode de fonctionnement », note Abdou Mbow.
Or, ajoute-t-il, « je rappelle à l’endroit de l’opinion nationale et internationale que le 30 novembre 2018, au Méridien Président, le Conseil national de l’Alliance pour la République, transformé en congrès, conformément aux statuts et règlement intérieur de notre parti, le camarade Macky Sall a été conforté dans ses fonctions de Président de l’Apr dans une résolution, lu par M. Abdoulaye Badji. Le même jour, le Président Macky Sall a été investi candidat de notre parti par une résolution finale, prononcée par moi-même. C’est pourquoi, nous disons à M. Moustapha Diakhaté, quelqu’un qui se dit «responsable» et qui n’a même pas le minimum demandé par cette organisation : Un carnet de comité, ne peut aucunement parler, ni répondre au nom de celui-ci ».
Abdou Mbow fait remarquer que « Moustapha Diakhaté est libre de créer un mouvement, mais ce qui est sûr est que ce sera en dehors de l’Alliance pour la République. Parce que, lui-même, a fini de montrer qu’il n’est plus membre de l’Alliance pour la République ».
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
DIALOGUE POLITIQUE, UNE IMPOSTURE NATIONALE
EXCLUSIF SENEPLUS - Depuis que Famara a été installé, c’est la confusion, les polémiques et manœuvres - En sept mois, les politico-dialogueurs n’ont réussi que la prouesse de reporter sine die les locales
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 20/01/2020
Au sein du dialogue national, c’est le branle-bas. Si ce n’est pas Mamadou Diop « Decroix » et Mamadou Lamine Diallo qui se crêpent le chignon et s’invectivent publiquement, c’est Famara Ibrahima Sagna et le Général Niang qui se frottent à travers des communiqués comminatoires ou des rappels à l’ordre. Et quid des vraies questions politiques ? Rien à part le report des locales sine die au profit du président Sall. C’est une imposture.
Le Dialogue national est miné par des querelles de posture qui risquent à terme de compromettre les résultats attendus et de dévoiler la véritable imposture à laquelle le président de la République a invité les membres composants. Quand, le 5 mars dernier, Macky Sall réélu a lancé la tenue d’un dialogue national pour réunifier les forces de la nation divisées par une élection très controversée en amont comme en aval, les leaders malheureux ont fait tôt de décliner une telle offre qu’il considère comme une instance de légitimation d’un président mal élu. Paradoxalement, le chef de l’Etat nouvellement élu propose de discuter sur une plateforme dont l’essentiel des points, articulé autour de la distribution transparente des cartes d’électeur par des commissions compétentes, de l’implication des partis et des structures de contrôle du processus électoral, de la poursuite de la campagne de révision exceptionnelle des listes électorales jusqu’au mois d’août 2018, avait été rejeté quand l’Initiative pour des élections démocratiques (IED) transmutée en Front national de résistance (FRN) l’avait proposé à quelques encablures de la présidentielle. Le président Sall avait opposé une fin de non-recevoir aux doléances du FRN au point faire un forcing le jour du vote de la loi sur le parrainage fortement controversée. La présidentielle s’est tenue sans consensus avec l’opposition sur ses modalités d’organisation. Seul le président a été le maitre du jeu.
Jeu trouble de Famara
Aucun des points de la plateforme du FRN n’a été pris en compte dans la tenue de l’élection de février 2019. Et voilà que le besoin de dialoguer devient subit une fois élu. Cela témoigne du manque de sincérité de cet appel au dialogue qui cache bien des desseins politiques inavoués. La commission politique souffre d’une tare congénitale. Sa naissance le 9 mai dernier avant sa mère c’est-à-dire le comité de pilotage du Dialogue national, montre que la véritable question qui importe le président Macky Sall, c’est celle politique. La preuve, le maitre d’œuvre Famara Ibrahima Sagna qui dirige le comité de pilotage du dialogue national (CPDN) a été installé, il y a moins d’un mois. Et voilà que les politico-dialogueurs, en sept mois de conclave, n’ont réussi que la prouesse de reporter sine die les élections locales. Et c’est avec fierté que le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a annoncé ce report électoral avec l’onction de l’opposition. Et depuis que Famara a été installé, c’est la confusion, les polémiques, les querelles, les coups bas et les manœuvres cauteleuses.
Le premier couac avec le général Niang est intervenu quand il se susurrait que les décisions de la Commission politique passeraient par l’instance de validation du Comité de pilotage dirigé par Famara. C’est ainsi que dans un communiqué paru le 7 janvier dernier, la plénière de la Commission politique du dialogue national composée de la Commission cellulaire et des plénipotentiaires des pôles de la majorité, de l’opposition, des non-alignés, de la société civile, de l’administration, des organes de contrôle et de supervision des élections (Cena, CNRA), a soutenu qu’elle n’a de compte à rendre qu’au président de la République et à personne d’autre. Et nonobstant la dénégation d’une brouille entre les deux entités, il est avéré que le général Niang est resté intransigeant sur l’autonomie dont jouit la Commission politique au sein du Dialogue national. Et au moment où l’on se posait la question sur l’utilité de certaines personnes au sein de ces assises nationales version Macky, voilà que Famara ajoute « de son propre chef » 40 nouveaux membres dans le comité de pilotage du dialogue national où le consensus est une règle d’or dans toute prise de décision. Bien que critiqué par le FRN, le président du CPDN adopte une posture résipiscente qui laisse transparaitre une imposture dans le discours. Car il est avéré que le contingent des 40 nouveaux membres est un choix exclusif du maitre d’ouvrage Macky Sall et non une initiative personnelle du président Famara.
Decroix et Mamadou Lamine Diallo : le duel fratricide
Sur un autre registre, Mamadou Lamine Diallo et Mamadou Diop Decroix se sont donné en spectacle à travers des diatribes épistolaires. Le leader du Tekki avait dénoncé les 10 millions quotidiens qu’on gaspille dans le dialogue politique et les collusions qui y font florès. Ce qui n’a pas été du goût de Decroix qui n’a pas hésité sur sa page Facebook à dézinguer son « ami et compagnon du FRN». Et la gouaille, la gausserie et le persiflage n’ont manqué d’animer les échanges entre vieux compagnons du FRN. Pour le leader du Tekki, « Macky Sall veut élargir son camp pour rester indéfiniment au pouvoir, la présidence à vie. Son dialogue national doit entériner son '' 5 3 5 '' (cinq mandats à l’horizon 2035 pour la dynastie Faye-Sall), faire sauter le verrou de la limitation des mandats et étouffer le scandale des 10 milliards de dollars de Timis Corporation ».
Un tel missile a laissé sans voix le maoïste reconverti. Ce soupçon de deal de certains membres du dialogue politique dénoncé bien avant par Barthélémy Dias est corroboré par Lamine Diallo et Abdoulaye Wade qui étale ses divergences avec Macky Sall en suspendant la participation du PDS au sein du FRN. Famara, dans un accès de frénésie, n’a pas tardé à démentir le leader tekkiste au détour d’une déclaration allusive où il précise qu’il n’a demandé ni salaire ni budget et que tous les travaux se passent dans des locaux empruntés et non loués.
Finalement, le Dialogue politique révèle de plus en plus son vrai visage et ses réels soubassements. Plus de sept mois après le démarrage des activités, le seul acquis des politico-dialogueurs, c’est le report des élections locales au grand bonheur de Macky Sall qui a tout fait pour éviter une défaite dans les locales après avoir remporté avec « brio » la présidentielle. Ce qui anime l’espace du dialogue politique dans les médias mainstream et réseaux sociaux, ce sont malheureusement les crêpages de chignons et les passes d’armes entre acteurs et détracteurs du dialogue politique et par extension du Dialogue national. C’est, en tout point, une imposture.
Il est à fonder espoir sur le nouveau code de la presse et rendre hommage à tous ceux qui ont travaillé sans relâche à son élaboration - Mais assurément, le code n’est ni le Coran, ni la bible pour convertir tout le monde à une religion mono-éthique
Une fois n'est pas coutume, nous parlons de nous . . .
De la presse !
Un code, une commission de délivrance de la nouvelle carte nationale de presse.
De petits pas qui feront les longueurs de demain sur le chemin de la moralisation de la corporation.
Enjeux, défis et écueils de la presse qui fait sa mue . . .
La chronique est signée Abdoulaye Cissé
On ne dira pas comme Armstrong que c’est un pas de géant qui a été franchi dans l’histoire du long et laborieux processus de moralisation de la profession de journaliste, mais c’est déjà un pas que d’aboutir à mettre en place la commission chargée de doter chaque acteur d’une identité.
L’histoire retiendra surtout le nom de ces confrères choisis pour établir la délivrance de la nouvelle carte nationale de la presse, c’est-à-dire de décider de valider qui doit l’avoir selon les règles du nouveau code de la presse. Et par conséquent de la refuser à certains qui se réclament du métier de journaliste et qui n’en justifieraient pas la qualité.
Mais hélas, il est à craindre que tous ceux que la corporation veut extirper de ses rangs repassent entre les mailles du filtre, tant on sait s’aménager des passoires et des passerelles.
Il faut d’ailleurs croire que les mercenaires et les plumitifs n’ont très souvent pas besoin de carte de presse et qu’il exerce l’activité de journaliste en presse écrite, en radio et depuis peu de temps et c’est manifestement celle-là la plus offensive, en web digital en regardant avec condescendance ceux qui se réclament « vrais journalistes » et défiant les règles éthiques les plus élémentaires et les fondements même du métier.
Refuser la carte de presse à celui qui ne la réclame pas est comme enfoncer une porte ouverte.
Il est dit que la carte va permettre de trier les acteurs pour ne plus retrouver dans les rencontres officielles, séminaires et autres workshop, cette horde de « perdiémistes » qui travestit la mission de service public de l’information qui doit être la boussole de tout journaliste.
Je doute que tout le monde joue le jeu . . . Certains donneurs d’infos et organisateurs d’événements seraient assurément très malheureux à ne pas retrouver les « point.com » comme on les appelle, pour se faire mousser, tant qu’ils paient.
Le mal est en nous mais il est contre nous, et c’est ça qui doit pousser à agir sans relâche pour préserver ce métier.
Mais peut-on simplement le faire si tout le monde ne joue pas le jeu. Au premier des chefs, l’État. L’autorité de l’état pour légitimer l’application rigoureuse des directives.
Le tout n’est pas juste de signer des arrêtés, d’installer des commissions. . . et ça va venir de signer des décrets d’application de textes que l’on sait parfois inextricable.
Le bel unanimisme va se fissurer quand on voudra appeler ou imposer, aux patrons de presse par exemple, d’appliquer la convention collective aux employés et salariés des médias.
On sait la précarité érigée presque en mode de gouvernance des entreprises de presse. Il y’en a qui font des efforts, mais ça reste très marginal.
Et d’ailleurs, rien ne dit que le mal de la profession vient de ceux qui, légitimement ne peuvent pas prétendre à disposer de la nouvelle carte de la presse.
Il faut plus avoir peur des vrais professionnels au sens de ceux qui ont la formation requise et/ou peuvent justifier de la validation des acquis par l’expérience et qui décident de transgresser. Ce sont les plus dangereux pour la profession. Une profession souvent liée aussi, il faut l’avouer, par un corporatisme qui empêche de se regarder les yeux dans les yeux pour pointer le mal.
Il est à fonder espoir sur le nouveau code de la presse et rendre hommage à tous ceux qui ont travaillé sans relâche à son élaboration . . .
Plus d’une décennie de touches et retouches.
Et l’élément fondateur de doter le journaliste d’une identité est une avancée.
Pas sûr cependant que la succession des articles 22 à 39 du code de la presse et régissant la carte de presse suffisent à ne pas produire des faux amis, des clones, des JGM (Journalistes génétiquement modifiés) tant on ne les reconnait plus ceux-là, des mutants, des zombies.
Ils sont à plaindre, les Mine, Domingo, l’oncle Thierno, SG Bamba Kassé, Makhaaly et consorts mais ils ont le mérite de s’y coller.
Les petits pas d’aujourd’hui feront les longueurs de demain. Mais assurément le code n’est ni le Coran, ni la bible ni la Thora pour convertir tout le monde à une religion mono-éthique.
« J’ASSUME MA SOLIDARITÉ À LA FRANCE »
Macky Sall a évoqué avec le JDD ce week-end, en marge de l'Initiative de Lomé contre les faux médicaments, la lutte contre le terrorisme et la politique franco-africaine, alors que le sentiment anti-français va croissant dans la zone
JDD |
François Clemenceau |
Publication 20/01/2020
Le président du Sénégal Macky Sall était à Lomé, au Togo, samedi, pour signer avec six autres Etats africains un pacte contre le trafic de faux médicaments. "L'initiative de Lomé n'est que la première étape de ce combat", veut croire le chef d'Etat au JDD dans une interview exclusive. Dans un contexte de recrudescence du terrorisme djihadiste au Sahel, Macky Sall réaffirme également sa "solidarité" à la France, qui intervient militairement, alors que le sentiment anti-français va croissant dans la zone. Il appelle de ses voeux la formation d'une "coalition internationale".
Comment s'illustre le trafic des faux médicaments dans votre pays?
Par des saisies régulières de camions entiers. De 50 à 60% de ce trafic mondial concerne l'Afrique. C'est un tueur silencieux dont les méthodes sont de plus en plus difficiles à détecter. Comme un dollar investi dans ce trafic en rapporte 500, je vous laisse imaginer son taux de pénétration dans les officines et jusque dans les hôpitaux.
Avec des profits énormes qui favorisent une corruption à tous les niveaux…
Ce trafic excelle avec la corruption. C'est pourquoi je me suis engagé dans une lutte farouche au niveau législatif pour dissuader ceux qui seraient tentés de s'y soumettre. Notre pays a également signé la convention Médicrime et a engagé la création d'une agence panafricaine du médicament afin de mieux coordonner la lutte.
Comment lutter alors que ce trafic alimente aussi les terroristes ?
Il faut tarir les sources de l'un et de l'autre. Cela ne se fera pas en un jour et il faut que ce continent se dote de pionniers en la matière pour qu'on puisse affronter cet ennemi avec l'Union africaine puis au niveau international. L'Initiative de Lomé n'est que la première étape de ce combat.
Faites-vous partie de ceux qui remettent en cause l'efficacité ou le principe même de la présence militaire de la France au Sahel?
Non, j'assume ma solidarité avec la France et je plaide en faveur d'une coalition internationale contre le terrorisme au Sahel. Lorsqu'un grand pays européen s'engage dans ce combat, il faut le remercier et en appeler d'autres à le rejoindre. On l'a fait ailleurs pour la Syrie et l'Irak, pourquoi pas chez nous alors qu'on sait parfaitement que Daech est en train de renaître ici en Afrique?--
Pourtant, de plus en plus de segments de l'opinion publique au Sahel souhaitent que les forces étrangères s'en aillent…
À première vue, beaucoup croient que rien ne bouge et que la lutte contre les terroristes s'enlise et s'aggrave. Il y a beaucoup de manipulation dans tout cela. À qui profitent toutes ces critiques contre la France et ses alliés africains sur le terrain si ce n'est aux terroristes? Le Sénégal, lui, maintient son cap. Nous étions là dès le départ, sans attendre le mandat des Nations unies, et à la demande du Mali. Sept ans après nous avons toujours 1.300 soldats engagés aux côtés de la Minusma.
Le président Macron va réunir un sommet France-Afrique au printemps à Bordeaux. Quel bilan faites-vous de sa volonté de changer la relation entre Paris et le continent ?
J'ai pu noter à son arrivée au pouvoir une grande volonté de changer la pratique des relations, d'installer son style personnel qui est à la fois jeune et décomplexé. Je crois qu'il a compris que l'Afrique de 2020 n'a plus rien à voir avec celle des années 1960, et que ma génération est née après les indépendances. On doit donc bâtir une relation plus pragmatique, gagnant-gagnant, en phase avec la compétition mondiale, dans laquelle l'Afrique doit tirer son épingle du jeu. Car il n'est plus possible, comme dans le passé, de s'endormir sur ses lauriers.