SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
30 septembre 2025
par Abdourahmane Sarr
MACKY SALL, ÉQUILIBRE ENTRE COMMANDEMENT ET COMPROMIS
Trois mois de décisions économiques et budgétaires majeures à coup de milliards sans débats et compromis en contexte de crise ne serait pas démocratique et ne nous semble pas nécessaire
Le président de la République face à la pandémie du Covid-19 s’est adressé à la nation, d’une part comme chef suprême de guerre nécessitant une unité de commandement, mais également en acteur politique qui doit faire dans le compromis.
Sur le plan sanitaire et face à la crise, le compromis n’est pas possible et l’autorité, la détermination, et la capacité de décision sont les qualités essentielles requises. De ce dernier point de vue, la déclaration de l’état d’urgence est une mesure salutaire qui permettra aux autorités administratives et policières, dans leurs localités respectives, d’exercer l’autorité de l’Etat dans toute sa plénitude avec la plus grande fermeté. La classe politique doit donc soutenir le président de la République sans réserve dans cette posture de chef de guerre.
Sur le plan de la riposte macroéconomique, nous disions que la réaction du Sénégal et des pays de l’UEMOA, ne pouvait être que budgétaire, et les mesures symboliques et appropriées prises par la BCEAO le confirment puisqu’étant à la marge de zéro par rapport au PIB de l’UEMOA. Les mesures prises par la BCEAO permettent également au secteur privé avec les banques, dans la diversité, de trouver les solutions de compromis appropriées à leurs situations particulières dans les limites des enveloppes possibles de refinancement de l’année en cours. Il est donc salutaire que le président de la République ait annoncé un fonds de 1000 milliards alimenté essentiellement par le budget de l’état. Ce fonds sera consolidé par les ressources qui nous viendront de partenaires extérieurs comme le Fonds Monétaire International dont c’est le rôle. Il sera accompagné par les institutions de développement et les bilatéraux surtout pour faire face aux dépenses sanitaires qui au-delà de ce qu’elles peuvent faire pour nous, auront des externalités positives sur le reste du monde pendant et après la crise.
Sur les plans budgétaire, économique, et social en revanche, il nous semble que le président de la République, dans le sillage de ses consultations avec le leadership des autres institutions de la République avec lequel il n’a pas de compromis à rechercher, doit faire dans le compromis avec son opposition. En effet, nous ne voyons pas la nécessité de prendre des décisions sur les plans budgétaire et économique pendant trois mois sans compromis spécifiques et dynamiques avec l’opposition, d’autant plus que le pouvoir a une majorité écrasante à l’Assemblée nationale. Cette majorité a plus d’une fois fait passer des décisions importantes en procédure d’urgence, mais au moins avec un minimum de débat. Le Sénégal ne peut réagir qu’avec son budget, dans les limites de ses équilibres, tout en n’arrêtant pas son économie au vu de sa structure comme les pays avancés le font bien qu’insoutenable au-delà d’un mois. Ces derniers vont devoir arrêter cette stratégie du confinement sous peu. Il serait donc préférable pour le président de la République de faire dans le compromis dans ces domaines plutôt que dans le commandement. Cela ne nous semble pas nécessaire d’autant plus que les options économiques du Sénégal ne vont pas nécessairement dans le sens d’une souveraineté économique et monétaire pouvant nous permettre de bâtir une économie résiliente tenue par les PMEs du secteur informel et les collectivités locales. Trois mois de décisions économiques et budgétaires majeures à coup de milliards sans débats et compromis en contexte de crise ne serait pas démocratique et ne nous semble pas nécessaire.
par Oumou Wane
COVID 19 : LA GUERRE EST DÉCLARÉE
Je vous conjure de limiter au maximum vos déplacements et d’éviter les rassemblements - Nous avons devant nous des semaines terribles, peut-être des mois. Aidons l’État et les professionnels de santé à gérer cette crise
Très chers compatriotes, je vous écris d’un pays en guerre contre le coronavirus, ce fléau mondial et ravageur, dans une ville déserte et triste. À Rome où je vis quand je ne suis pas à Dakar, me voici confinée et contrôlée comme toute la population par les policiers à la moindre sortie dans la rue. Aujourd’hui encore, 650 personnes mourront à travers le pays, des suites du coronavirus et des milliers d’autres seront testées positives au Covid 19, tandis qu’un nombre indéterminé se trouvera à son tour infecté, faisant de ce paradis sur terre un enfer.
Bien entendu, sur les conseils des autorités locales et des professionnels de santé je reste chez moi et n’ai aucun contact social direct. Jour et nuit retranchée et inquiète, je m’informe de l’évolution de l’épidémie, dans le monde et surtout dans mon pays chéri. Cher Sénégal, toi qui souvent me rends folle de rage par tes palabres et tes polémiques, voici que tu me redonnes du cœur et du courage, grâce à l’élan de solidarité lancé depuis le début de cette épidémie. Pour ne citer qu’eux, le secteur privé sénégalais, ou encore l’Association des commerçants et industriels du Sénégal, tout comme le secteur bancaire, se mobilisent fortement pour venir apporter des ressources complémentaires à l’Etat du Sénégal et ainsi mieux lutter contre le Covid-19.
Cette nuit le président de la République, Macky Sall, a déclaré l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire. « La vitesse de progression de la maladie, a t-il déclaré, nous impose de relever le niveau de la riposte ». Cette mesure est assortie d’un couvre-feu sur l’étendue du territoire national, de 20 heures à 6 heures, a précisé le président Sall dans un message diffusé à la télévision publique (RTS).
L’heure est grave ! Je voudrais vous rappeler chers compatriotes, que partout où sévit ce coronavirus règne en un temps record la désolation et la peur. Des pays réputés pour leur discipline, comme la Chine hier ou l’Allemagne aujourd’hui ont toutes les peines du monde à venir à bout de cette « peste des temps modernes », alors qu’en sera-t-il quand elle se rependra chez nous ou la distanciation sociale se heurte souvent à des réticences culturelles et surtout religieuses ?
Croyez-en l’expérience tragique de la France, de l’Espagne, des États-Unis ou de l’Italie, il ne s’agit pas là d’une grippe seulement méchante pour les personnes fragiles, non, cet affreux virus terrasse au hasard des femmes et des hommes âgés ou dans la force de l’âge.
C’est pourquoi, je vous conjure dès à présent, de limiter au maximum vos déplacements et d’éviter les rassemblements, notamment sur les marchés ou dans les mosquées.
Les mesures déjà prises par le président Macky Sall en vue de lutter contre la pandémie de coronavirus sont courageuses et responsables, comme l’interdiction des manifestations publiques et la fermeture des écoles au Sénégal, mais seront-elles suffisantes au regard de l’augmentation exponentielle prévisible de la pandémie ?
Cette maladie hautement contagieuse, se répand chaque jour davantage, gagne du terrain à travers les regroupements et déplacements de personnes, c’est pourquoi des mesures strictes sont nécessaires pour empêcher sa propagation fulgurante aux conséquences catastrophiques pour tout pays, encore plus pour un pays vulnérable comme le Sénégal.
C’est pourquoi, je vous invite donc à un changement impératif de comportement pour éviter le pire. Il n’y a pas de temps à perdre. Chaque jour gagné c’est des vies sauvées.
Nous sommes tous exposés mais pas de la même manière, car les systèmes de santé en Afrique n’ont pas la capacité pour tenir le coup, aussi je lance un cri d’alarme sur le respect des gestes barrières et des règles d’hygiène, comme éternuer dans son coude et se laver les mains.
Nous avons devant nous des semaines terribles, peut-être des mois. Aidons l’État et les professionnels de santé à gérer cette crise sanitaire, car tout ce que nous ne faisons pas aujourd’hui coûtera des malades et des vies.
Il sera temps, une fois confinés dans nos foyers de réfléchir à ce qui compte vraiment pour le jour d’après, à ce qui nous rend heureux. La nuit tombe sur Rome. Le silence est lourd. Les questions se bousculent. Comment sortir de cet enfer ? Mieux vaut sur-réagir que sous-réagir ! Le pire est de savoir et ne rien faire.
COVID-19 : AUCUNE TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE PARMI LES SEPT NOUVEAUX CAS
Pour la première fois aussi, depuis samedi 21 mars, aucun cas de transmission communautaire n’a été signalé par le Comité national de gestion des épidémies
Il n’existe pas de cas de transmission communautaire parmi les sept nouvelles infections au nouveau coronavirus (Covid-19) annoncées mardi par le ministère de la Santé.
La transmission communautaire se produit ‘’lorsqu’une personne contracte le virus sans qu’on ne sache la source de contamination’’, a expliqué à l’APS le professeur Daouda Ndiaye, chef du service de parasitologie et de mycologie de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
Pour la première fois, samedi 21 mars, le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, annonçait des cas de transmission communautaire du coronavirus au Sénégal, près de trois semaines après l’annonce du premier test positif de Covid-19.
Pour la première fois aussi, depuis samedi 21 mars, aucun cas de transmission communautaire n’a été signalé par le Comité national de gestion des épidémies, un service placé sous la tutelle du ministère de la Santé et à la pointe de la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Trois des sept nouveaux cas de coronavirus annoncés mardi sont importés, c’est-à-dire que les patients ont contracté la maladie avant d’entrer au Sénégal, a précisé Aloyse Waly Diouf, porte-parole du Comité national de gestion des épidémies et directeur de cabinet du ministre de Santé.
Les quatre autres tests déclarés positifs sont des ‘’cas contacts’’, autrement dit, les personnes infectées ont eu des contacts avec un patient chez lequel la présence du nouveau coronavirus (Covid-19) a été confirmée à la suite d’un prélèvement biologique.
‘’Au-delà des cas importés, des cas contacts et des cas de transmission communautaire, il y a une circulation du virus en dehors de ces deux foyers (Dakar et Touba), et il faut absolument (...) prendre les choses à bras-le-corps", avait souligné Abdoulaye Diouf Sarr, samedi 21 mars.
‘’Il faut aller remonter très rapidement l’origine de la contamination de ces cas isolés’’, a dit Aloyse Waly Diouf après avoir annoncé les nouvelles transmissions, mardi.
Le nombre de tests positifs au coronavirus est passé de 11 pour la journée de lundi à sept pour mardi.
La détection de ces sept nouveaux cas testés par l’Institut Pasteur de Dakar porte à 86 le nombre de tests déclarés positifs au coronavirus au Sénégal, selon M. Diouf.
SONKO MET EN GARDE CONTRE UN DÉTOURNEMENT DES FONDS PRÉVUS POUR ÉRADIQUER LE COVID-19
‘’Il faut de l’argent pour gagner une guerre, mais il ne faut pas que cet argent serve à acheter des [voitures] 4-4’’ ou tombe dans les proches des ‘’lobbys’
L’opposant Ousmane Sonko a salué mardi les mesures prises par le président de la République pour éradiquer la pandémie de coronavirus, tout en mettant en garde contre un détournement des fonds destinés à ce ‘’combat’’.
‘’Ce sont des mesures qui vont dans le bon sens, des mesures qu’il fallait prendre’’, a reconnu le leader des Pastef-Les Patriotes, parlant des décisions d’ordre sécuritaire, financière et sanitaire annoncées lundi par le chef de l’Etat pour éradiquer la pandémie de coronavirus au Sénégal.
La propagation de cette maladie ‘’appelle chacun de nous au sens des responsabilités et au dépassement. C’est une crise qui nous interpelle tous, pas seulement l’Etat et le président Macky Sall’’, a dit M. Sonko, s’exprimant sur la RTS à la fin d’une audience avec le président de la République.
L’inspecteur des impôts et domaines révoqué de la fonction publique en 2016 par le chef de l’Etat, Macky Sall, ‘’pour manquement à l’obligation de discrétion professionnelle’’, semble toutefois déterminé à rester vigilant sur les fonds destinés à la lutte contre le nouveau coronavirus (Covid-19).
‘’Nous sommes en crise. Mais en aucun cas, il ne faudrait pas qu’un franc destiné à ce combat se retrouve là il ne devrait pas être. Il ne faut pas que cet argent se retrouve ailleurs que dans la lutte contre le Covid-19’’, a averti Ousmane Sonko.
‘’Il faut de l’argent pour gagner une guerre, mais il ne faut pas que cet argent serve à acheter des [voitures] 4-4’’ ou tombe dans les proches des ‘’lobbys’’, a-t-il insisté.
Le chef de l’Etat a annoncé un fonds de 1.000 milliards de francs CFA destiné à la ‘’riposte contre les effets du coronavirus’’.
Macky Sall a également prévu 50 milliards de francs CFA pour l’achat de vivres, pour éviter que des Sénégalais n’aient pas de quoi se nourrir à cause des effets économiques de la pandémie de coronavirus.
Ousmane Sonko n’est pas satisfait de ces mesures. ‘’Nous considérons que nous ne connaissons pas dans le détail ce qui va alimenter ce fonds de 1.000 milliards de francs CFA’’, a-t-il dit ‘’Je ne suis pas d’accord...’’
‘’Il va falloir creuser le déficit budgétaire, recourir au FMI (Fonds monétaire international) et réorganiser notre budget’’, a ajouté l’inspecteur des impôts et domaines, concernant les mesures financières prises par le président de la République.
‘’Je ne suis pas d’accord, concernant les mesures fiscales’’, a-t-il déclaré, estimant qu’il serait ‘’plus pertinent’’ de repousser, en raison de la pandémie de coronavirus, les délais de paiement des dettes de certaines entreprises.
‘’C’est assez peu. Il fallait mettre un peu plus’’, a dit Ousmane Sonko en ce qui concerne les 50 milliards prévus pour l’achat de vivres.
Pour le leader des Pastef-Les Patriotes, Macky Sall semble avoir oublié les salariés en prenant les mesures prévues pour éradiquer la pandémie de coronavirus. ‘’Je n’ai pas entendu parler de mesures concernant les salariés. Il faut envisager des mesures pour les salariés. Beaucoup de gens dépendent des salariés’’, a-t-il affirmé.
‘’Notre seule présence ici montre que la situation est grave. Tout le monde est exposé. C’est important que les Sénégalais le sachent’’, a souligné M. Sonko.
‘’Le président Macky Sall a répondu à toutes les questions que nous avons soulevées’’, a-t-il dit de sa discussion avec le chef de l’Etat.
Le nombre de cas déclarés positifs au coronavirus au Sénégal est de 86, après la détection mardi de sept nouveaux cas testés par l’Institut Pasteur de Dakar, a annoncé Aloyse Waly Diouf, le directeur de cabinet du ministre de Santé.
Trois des sept nouvelles contaminations sont des cas importés, c’est-à-dire que les patients ont été infectés par le Covid-19 avant d’entrer au Sénégal, selon M. Diouf.
Il assure que l’état des patients traités au Sénégal est ‘’stable’’.
par Pape NDIAYE
DE GRACE, RESTEZ A LA MAISON !
L’heure est grave ! Le président de la République ne savait bien dire puisque l’heure est plus que grave. Ce, compte de la propagation rapide du coronavirus sur l’ensemble du territoire national.
L’ancien commissaire central de Dakar, Papa Ahmadou Tall, se félicite de la mesure.
En incarnant l’autorité de l’Etat, le président de la République Macky Sall a instauré l’état d’urgence suivi d’un couvre-feu pour mieux traquer et maitriser l’ennemi viral dont la propagation se fait par des déplacements non essentiels.. Déjà hier, le Sénégal a enregistré 12 nouveaux cas testés positifs au coronavirus portant le nombre à 79 contaminés. Sans oublier des centaines de cas suspects et autres foyers mis en quarantaine. Face à cette rébellion virale, l’heure d’un couvre-feu a vraiment sonné ! Et l’ancien commissaire central de Dakar, Papa Ahmadou Tall, s’en félicite…
L’heure est grave ! Le président de la République ne savait bien dire puisque l’heure est plus que grave. Ce, compte de la propagation rapide du coronavirus sur l’ensemble du territoire national. Après Diourbel (Touba) considérée jusque-là comme l’épicentre du coronavirus, d’autres régions sont successivement touchées : Dakar, Thiès (Mbour), Saint-Louis et Ziguinchor. sans oublier d’autres localités ayant des cas suspects dont les résultats sont attendus ce mardi.
Au total, le Sénégal a enregistré 79 cas testés positifs au coronavirus. Une croissance virale fulgurante laissant croire que le dispositif d’alerte et de riposte peut atteindre ses limites s’il n’y a pas de mesures disciplinaires voire policières pour l’accompagner. Ce que le président de la République aurait sans doute compris. D’où l’état d’urgence qu’il a décrété hier suivi d’un couvre-feu ayant pour but de freiner la propagation du virus sur le territoire national. Car, au delà de la mise en œuvre des mesures barrières (fermetures des écoles et universités, annulation de grands rassemblements, interdiction des prières dans les mosquées etc.) déjà décrétées par le Président, les sénégalais sont appelés désormais à limiter leurs déplacements. Et surtout les déplacements non essentiels et autres voyages interurbains.
Pour ne pas faire voyager le virus d’une localité à l’autre. « Et une mesure comme l’état d’urgence peut régler ce problème ! » explique le commissaire divisionnaire (Er) Papa Ahmadou Tall, ancien patron du commissariat central de Dakar. « L’état urgence est une mesure prise en cas de péril imminent résultant de graves troubles à l’ordre public. Aujourd’hui, le coronavirus considéré comme un ennemi dangereux et invisible a troublé l’ordre public. Et pour rétablir cet ordre public, le président de la République a instauré l’état d’urgence. Une mesure salutaire visant à discipliner les sénégalais pour mieux combattre l’ennemi » a encore indiqué le commissaire Tall.
Selon lui, cette mesure d’état d’urgence vient à son heure afin de préserver la santé et la sécurité de notre pays « car le Covid 19 est pire que la troisième guerre mondiale puisque l’ennemi est invisible. Mieux, il n’y a pas d’alliés dans cette guerre sanitaire où chaque pays mène son propre combat » a-t-il déploré. « Pour cela, je me félicite également du couvre feu qui est une des mesures de l’état d’urgence. Car, en matière de mesures d’information et de sensibilisation, les sénégalais sont très têtus. Donc seule une mesure répressive de nature à limiter la circulation des personnes et des biens comme le couvre-feu peut aider le gouvernement à gagner cette guerre pandémique » a déclaré le commissaire Papa Ahmadou Tall, l’un des rares commissaires centraux de Dakar à avoir fait appliquer un décret de couvre-feu dans la capitale. Une mesure qui ne court pas tous les régimes ! « Il fallait le faire ! Car, si le président sall n’avait pas pris ces mesures fortes contribuant à limiter l’impact de la propagation du Covid 19, le Sénégal risquait de se retrouver avec des hôpitaux et structures médicales submergés comme l’Italie où les populations n’avaient pas pris au sérieux les mesures barrières et les circulations interurbaines » a expliqué le commissaire Tall.
Toutefois, selon un autre commissaire de police à la retraite et ayant requis l’anonymat, « mes souvenirs sont flous mais, en principe, la durée de l’état d’urgence doit être indiquée ». Le même ajoute qu’ « en outre, la jurisprudence n’admet pas les interdictions générales permanentes ». Un sujet de débat pour les juristes !
Par Oumar-Diouf FALL
LA REPUBLIQUE PIETINEE OU LES INTERMINABLES BOURDES DE «MODOU» DIONNE
Hélas, c’est une haute autorité du gouvernement, ancien Premier ministre de surcroît et actuel ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République qui se manifeste de la plus mauvaise des manières en s’autorisant à accomplir sa prière.
En cette période cruciale de crise sanitaire, ce vendredi 20 mars 2020 aura été une épreuve-test pour l’Etat dans ses fonctions régaliennes de marquer son autorité pour faire respecter ses décisions et tout simplement faire appliquer la loi interdisant tout rassemblement, même dans les lieux de culte, mosquées, églises, synagogues etc. Hélas, c’est une haute autorité du gouvernement, ancien Premier ministre de surcroît et actuel ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République qui se manifeste de la plus mauvaise des manières en s’autorisant à accomplir sa prière dans la grande mosquée de la ville sainte de Touba. Une bravade voulue ou subie ? Une bourde de trop ?
Parmi tant d’autres encore fraîches dans nos mémoires au point d’essuyer les remontrances trop appuyées et médiatisées de serigne Moussa Nawel, un des proches de l’actuel Khalife général, à son « disciple » de Premier ministre d’alors, devant une assistance médusée et un président de la République au sourire gêné, pour dire le moins. Qui ne se souvient de ce supplice qui en avait choqué plus d’un ? Mais cela ne peut arriver qu’à celui qui affiche fièrement son statut peu enviable de « double voire de triple bouton », expression imagée de loyauté ou de marionnette. C’est selon !
Pour l’heure, on notera que cette visite à Touba — celle de vendredi dernier — a fait désordre et installé la cacophonie. Parce que l’ex-Premier ministre Modou Dionne, comme aime l’appeler avec autoritarisme et délectation serigne Moussa Nawel, a piétiné ce qu’il a lui même interdit. Qui mieux que lui, supposé en principe être le plus proche collaborateur du président de la République, gardien de la Constitution donc incarnation suprême des valeurs et vertus républicaines, devrait prêcher par l’exemple en essayant tout simplement de respecter et de faire respecter la loi dont il est le garant ? Qu’il ne se réfugie surtout pas derrière Touba et son Khalife pour justifier son geste dans un discours fleuve d’explications saugrenues qui ne convainc personne !
M. Dionne était dans un lieu de rassemblement, maison de Dieu aussi sacrée que prestigieuse soit-elle, où il n’avait pas sa place ce jour-là. Ce jour-là seulement. Précisément en ce jour de vendredi d’interdits et de sauvegarde du principe de précaution sur l’ensemble du territoire national marqué par la montée de la vague de personnes infectées par « Corona ». Plus de cinquante cas pour l’heure dans tout le pays, selon le ministre de la santé, dont certains notés dans la ville sainte touchée par le virus. N’y a-t-on pas déjà installé un hôpital militaire pour renforcer le dispositif sanitaire et dissiper les craintes d’une probable propagation à grande échelle ? C’est dire... Le fait d’y aller prier, avec force génuflexions auprès de dignitaires religieux, abîme la portée de la mesure d’interdiction et anéantit par ricochet toute velléité de sanctionner d’éventuels contrevenants. L’incohérence est totale. La ville sainte de Touba n’avait pas besoin de se faire illustrer de la sorte par cette maladresse du ministre d’Etat. Son khalife général, serigne Mountakha Mbacké, a pris ses responsabilités et la pleine mesure de la gravité de la situation, en apportant sa contribution financière de deux cent millions de francs dès les premières heures de l’apparition de « Corona » et en interdisant la prière du vendredi à la grande mosquée de Massalikoul Jinane de Dakar, entre autres actions visibles.
La voie était tracée par l’éminent guide religieux et le message bien perçu et largement apprécié par l’opinion publique. « Modou Dionne » n’avait vraiment pas à en rajouter par cette visite superflue dans la ville sainte. Et qu’on ne nous parle surtout pas de raisons d’Etat ! Même le sénégalais le moins averti sait, depuis la nuit des temps, comment la République fonctionne. Hélas, on constate pour le regretter que certains faits, gestes et propos sont de nature à affaisser les mythes et rites de la République, déjà mal en point sous certains aspects. Au demeurant, le rapport du politique et du religieux est tellement complexé et rendu « sensible » sous nos cieux que personne n’ose en parler au risque d’essuyer une fatwa, ou pire des insultes voire des lynchages médiatiques et physiques. Il faudra bien qu’un jour les verrous soient levés pour une meilleure clarification des règles du jeu républicain. On remarquera que nos dirigeants politiques s’accommodent mal de l’indifférence de nos dignitaires religieux, toutes obédiences confondues, au point qu’ils s’évertuent à les « déranger » à tout bout de champ dans leur retraite et la gestion spirituelles des affaires de la communauté de fidèles. Le temporel et le spirituel, deux faces d’une même médaille ?
Certes. Mais la ligne rouge ne doit pas être franchie. Les hommes et femmes politiques du pouvoir comme de l’opposition sont interpellés. Ils doivent aussi savoir raison garder et assumer la plénitude de leurs responsabilités dans le respect des convictions politiques, philosophiques et religieuses ainsi que dans le respect des croyances religieuses de leurs concitoyens, des convictions et croyances que personne n’accepte de voir effilochées et à juste raison.
Pardonnons et aimons Modou Dionne. Vraiment et sincèrement ! Car aujourd’hui, l’heure est grave. C’est probablement cette gravité qui fait paniquer tout le monde, y compris nos dirigeants. Justement, devant la progression vertigineuse de ce méchant virus, le calme et la sérénité de ceux qui nous dirigent, de quelque bord qu’ils se trouvent, doivent être de mise. Aujourd’hui, l’institut Pasteur de France nous apprend qu’un vaccin ne peut pas être envisagé avant l’été 2021.
Le directeur général de l’Oms, organisation mondiale de la santé, lui-même de nationalité éthiopienne, demande aux Africains de se réveiller puisque la pandémie est en train de progresser inexorablement dans notre continent. Mieux, l’OMS, jusqu’ici impuissante et visiblement désemparée, en est aujourd’hui réduite à donner des conseils pour mieux endurer le confinement. C’est dire... Pour terminer je voudrais partager cette réflexion de Moustapha Dahleb, une des plus belles plumes tchadiennes : « Un petit machin microscopique appelé Coronavirus bouleverse la planète... soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. Nous réalisons que nous avions dévalisé ensemble les étagères des magasins et constatons que les hôpitaux sont pleins et que l’argent n’a aucune importance. Nous réalisons que, dans nos garages, les voitures haut de gamme sont arrêtées juste parce que personne ne peut sortir »...
Confinement oblige ! « La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme. Puisse cela servir, poursuit Moustapha Dahleb, à réaliser la limite de l’intelligence humaine face à la force du Ciel. Il a suffi de quelques jours pour que l’humanité prenne conscience qu’elle n’est que souffle et poussière. Rendons-nous à l’Evidence en attendant la Providence. Restons chez nous et méditons sur cette pandémie. Aimons-nous vivants ! », conclut cette belle plume.
Oumar-Diouf FALL
MediaPower221.com
QUAND LE SÉNÉGAL EST EN JEU, AUCUN ENJEU PARTISAN N’EST VALABLE
Le président du Grand Parti, Malick Gakou s'est livré à la presse après son entretien avec Macky Sall à propos de la pandémie du coronavirus
Le président du Grand Parti, Malick Gakou a terminé son entretien avec le président de la République, Macky Sall, dans un contexte marqué par la lutte contre le coronavirus. Selon lui, les échanges ont été fructueux. « Le Sénégal est en jeu et quand le Sénégal est en jeu, aucun enjeu n’est valable, aucun enjeu partisan ne peut être pris en compte. C’est la raison pour laquelle nous adhérons à l’appel à l’unité nationale, au consensus national », a déclaré Malick Gakou au sortir de son entretien avec le chef de l’Etat.
Gakou se dit convaincu que le pays arrivera à bout de cette lutte. A son avis, le Sénégal, uni peut vaincre et gagner toutes les batailles. « Cette bataille contre cette pandémie, qui peut menacer durablement l’avenir de la Nation, est une bataille extrêmement importante pour la pérennisation et la défense des intérêts supérieurs de la Nation », a indiqué Malick Gakou, informant avoir dit au président de la République sa détermination de ne ménager aucun effort afin qu’ensemble avec l’Etat du Sénégal, les autorités sanitaires du pays que toutes les énergies soient mobilisées autour de cette bataille pour gagner la guerre contre le coronavirus.
ET SI ON ÉCOUTAIT DIDIER RAOULT ?
Pour mieux le connaître, voici un extrait de ce que l’hebdomadaire français « Le Nouvel Observateur » écrit sur lui. De quoi revenir de bien des idées reçues à propos du coronavirus…
Pendant que le gouvernement décrète l’état d’urgence suivi de couvre-feu — pourquoi pas faire une déclaration de guerre votée par l’Assemblée nationale pendant qu’on y est ? — face à une maladie qui ressemble beaucoup à notre bon vieux palu qui tue des dizaines de personnes dans notre pays chaque année, on gagnerait, comme nous y invitions dans notre édition de vendredi, à ne pas céder à la panique. Car, encore une fois, le Covid-19 est beaucoup moins mortel que la fièvre Ebola et sans doute que le palu. Ce même s’il fait des ravages en Europe après avoir fait une hécatombe en Chine. Dans cette ambiance d’hystérie et de paranoïa, on gagnerait pourtant à écouter un érudit comme le Pr Didier Raoult qui est une autorité en matière de maladies infectieuses. Pour mieux le connaître, voici un extrait de ce que l’hebdomadaire français « Le Nouvel Observateur » écrit sur lui. De quoi revenir de bien des idées reçues à propos du coronavirus…
« Depuis maintenant plusieurs semaines, le professeur Didier Raoult prône l’usage de la chloroquine pour soigner les patients atteints du Covid-19. Il en veut pour preuve les essais concluants qu’il a menés sur plusieurs malades. S’il semble avoir l’attention du ministère de la Santé, certains médecins l’accusent de griller les étapes en matière de tests et de faire naître de faux espoirs. Alors qui est vraiment ce professeur controversé ?
Didier Raoult est l’un des plus grands experts mondiaux en matière de maladies infectieuses et tropicales. Il fait d’ailleurs partie des onze membres du conseil scientifique qui aiguille en ce moment le gouvernement sur l’épidémie de Covid-19. Âgé de 68 ans, l’infectiologue aux longs cheveux blancs et à la barbe hirsute est parfois accusé sur les réseaux sociaux d’être un charlatan ou en manque de reconnaissance. Pourtant, celui qui dirige l’institut hospitalo-universitaire de Marseille n’en est pas à son coup d’essai.
1. Flegme
Pour lui, « la pire maladie du siècle [est] la peur ». Le directeur de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection (Marseille) n’est pas impressionné par le Covid19 et comprend mal l’agitation qu’il suscite : en 2017, il y a eu en france une surmortalité de plus de 60 000 personnes due aux virus respiratoires, rappelle-t-il pour minimiser les centaines de morts constatées chaque jour. Pour lui, le coronavirus n’est pas tellement plus menaçant que les 20 virus respiratoires qui circulent déjà. « Soit il deviendra le 21e, soit il disparaîtra comme le SRAS. » Un flegme provocateur qui hérisse nombre de ses collègues. Le fait qu’il s’apprête à publier un livre en pleine crise (« épidémies, vrais dangers et fausses alertes », Lafon) ne fait rien pour apaiser les critiques
2. Conseil scientifique
Incontournable, il a été nommé au conseil scientifique Covid-19 mandaté par le gouvernement. Ce qui ne l’empêche pas de marquer sa dissonance. La situation, dit-il, « ne justifie pas des mesures dignes d’une catastrophe atomique ». Il juge que le confinement total est une impasse. Il suggère la voie coréenne : « Multiplier les tests, traiter les malades, n’isoler que les gens positifs. » « Il a mis ses couilles sur la table », commente-t-on dans les couloirs de l’IHU, selon « la Provence »
3. Chloroquine
Le 25 février, il annonce que la chloroquine, antipaludéen bien connu (Nivaquine, Plaquenil), est « le traitement le moins cher et le plus simple pour traiter le Covid-19 ». Le 16 mars, il dévoile les premiers résultats de ses essais : sur 24 malades, les trois quarts n’étaient plus porteurs après six jours. « C’est l’antibiotique des virus, faut pas chercher midi à quatorze heures », résume le professeur, qui cite aussi des études chinoises. Des infectiologues mettent en garde contre les « effets d’annonce », les « faux espoirs », les « médicaments miracles ». « De petits marquis parisiens », rétorque-t-il. Le gouvernement, après avoir fait la moue, a demandé à l’Inserm d’explorer cette piste. Nouveaux tests « prometteurs » de la chloroquine pour lutter contre le coronavirus
4. Immodestie
Raoult a beaucoup de qualités ; la modestie n’en fait pas partie. Il dit des trucs comme : « Les footballeurs ne sont pas tous égaux. Les journalistes savent ça pour les footballeurs, mais pas pour les scientifiques » ; « Je suis ce que les Américains appellent un “maverick” » ; « Dans mon monde, je suis une star mondiale » ; « Je suis scientifique, c’est ce qui manque dans ce pays. »
5. Inserm
Le pilotage des essais cliniques sur la chloroquine a été confié à l’Inserm, avec lequel Raoult a eu des relations en dents de scie. Il a reçu en 2010 le prestigieux grand prix de l’institut. Mais en 2018, Yves Lévy, alors patron de l’organisme public de recherche médicale, et époux d’Agnès Buzyn, a refusé de donner le précieux label Inserm aux recherches de l’IHU marseillais.
CES POINTS SUR LESQUELS SONKO N'EST PAS D'ACCORD
Contrairement aux autres leaders politiques qui se sont limités à la forme, le leader de Pastef a évoqué la situation dans le fond
Contrairement aux autres leaders politiques qui se sont limités à la forme, Ousmane Sonko, a évoqué la situation dans le fond. Au-delà d'adhérer à l'état d'urgence décrété par le chef de l'Etat Macky Sall, le leader du Pastef a souligné les points sur lesquels il n'est pas d'accord.
« J'ai dit au président que je ne suis pas d’accord avec les mesures fiscales. On ne peut pas mettre dans le même panier ceux qui ont commis des crimes fiscaux et les autres qui se sont trompés de bonne foi". Ainsi, il a proposé un moratoire sur la fiscalité à la place des exonérations.
S’agissant de l’enveloppe de 50 milliards FCFA que le président de la République compte mettre sur la table pour venir en aide aux ménages, Sonko suppose que le montant est insuffisant. En plus, il a demandé de la transparence dans la gestion pour éviter des détournements.
Il souligne également qu’aucune mesure n’a été prise pour venir en aide aux salariés.
CETTE PANDÉMIE NOUS INTERPELLE SUR LES POLITIQUES QUE NOUS MENONS
A sa sortie d’audience, le chef de file de la coalition ’’Taxawu Senegaal", Khalifa Sall a approuvé les mesures déjà édictées par le gouvernement contre le coronavirus.
Le ballet des leaders de l’opposition se poursuit, ce mardi, 24 mars, au Palais de la République. Au menu des échanges, l’état d’urgence décrété hier pour endiguer la propagation de la Covid-19 au Sénégal. Après Idrissa Seck, Malick Gakou, Khalifa Sall a répondu à l’appel du chef de l’État, Macky Sall. A sa sortie d’audience, le chef de file de la coalition ’’Taxawu Senegaal", a approuvé les mesures déjà édictées par le gouvernement contre le coronavirus.
"Cela va dans le sens des bonnes mesures", a-t-il apprécié, soutenant qu’unis, nous vaincrons. Toutefois, a relevé l’opposant, « les bouleversements de cette pandémie interpellent toute la communauté internationale sur les politiques que nous menons depuis lors
. Ces politiques qui n’avaient pas donné toute la priorité qu’il fallait à l’homme, à l’individu. Aujourd’hui, c’est l’individu qui est touché. Et c’est toute la machine économique et financière qui est presque à terre. Je crois que l’une des leçons de cette pandémie, c’est qu’on sera obligé d’aller vers une remise en cause de nos modèles de développement économique. »
« PLUS DE SOLIDARITÉ ET DE RESPONSABILITÉ DANS NOS ACTES »
« Mais pour ce pays, a-t-il ajouté, il s’agit d’être solidaire, d’être uni, et nous voulons vraiment féliciter le gouvernement pour les initiatives prises, et lui assurer de notre soutien. Quand c’est le pays, nous dépassons un certain nombre de contingences. Plus de solidarité, plus de responsabilité dans nos attitudes, dans nos actes », a clamé Khalifa Sall.
C’est le leader du parti Pastef Les Patriotes, Ousmane Sonko, qui est reçu à la suite de Khalifa Sall.