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1 octobre 2025
AUX ETATS-UNIS, LA FRACTURE POLITIQUE RÉSISTE AU CORONAVIRUS
René Lake parle, au micro de VOA, de l'impact de la crise épidémique, sur la politique outre-atlantique, en pleine primaires démocrates pour la présidentielle de novembre prochain - VIDÉO ET AUDIO
La question de la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus est bien sûr présente dans le débat politique aux États-Unis, aussi bien au niveau de l’administration Trump que chez les candidats démocrates engagés dans la course à la présidentielle de novembre prochain.
Quelle analyse faire de cette gestion ? Arzouma Kompaore a posé la question à René Lake, consultant et analyste politique basé à Washington.
par Massamba Ndiaye
A PROPOS DES FACTURES D'ÉLECTRICITÉ IMPAYÉES DE LA COMMUNE DE TOUBA
La cité religieuse qui représente la deuxième ville du Sénégal doit se soustraire de sa gestion informelle et par voie de conséquence, se donner les moyens d’une gestion efficace voire efficiente de ses énormes potentialités
En marge des préparatifs du grand Magal de Touba, le ministre de l’intérieur, monsieur Aly Ngouille Ndiaye lève un coin du voile sur la gestion sobre et vertueuse de notre président, par défaut son Excellence monsieur Macky Sall en livrant à l’opinion sénégalaise le non-paiement de factures d’électricité de la commune de Touba à hauteur de 4 milliards 900 millions de francs CFA.
La sortie tardive de monsieur Aly Ngouille Ndiaye sur ce scandale de non-paiement des factures d’électricité de la commune de Touba en vue d’apporter un démenti catégorique au maire monsieur Abdou Lahat Ka jette un trouble manifeste dans la manière dont nos autorités publiques gèrent l’argent du contribuable sénégalais.
L’ancien ministre de l’énergie Aly Ngouille Ndiaye a gardé par devers lui cette information capitale en privant de fait la Senelec du recouvrement de ses créances. Il a failli à sa mission de commis de l’Etat en préservant les intérêts privés de la commune de Touba afin de ne pas froisser les autorités maraboutiques de la cité religieuse au détriment de la sauvegarde de l’intérêt général.
Il ne doit pas exister une discrimination dans le traitement des services rendus par l’Etat ou par un de ses démembrements à l’ensemble du corps social sénégalais.
Il n’est pas acceptable voire tolérable que lorsqu’il s’agit d’un simple citoyen qui n’arrive pas à honorer sa facture d’électricité, la direction générale de la Senelec le prive illico presto de la fourniture d’énergie et qu’elle se garde bien de réserver le même traitement capitaliste ou de rentabilité à des personnalités politiques voire à des communautés religieuses.
Ce déséquilibre est préjudiciable au bon fonctionnement d’un État de droit. Les citoyens sénégalais doivent bénéficier des mêmes droits et prérogatives devant les services de l’Etat.
Ce favoritisme constitue au demeurant un acte de trahison et de dérégulation sociale.
La commune de Touba ne peut s’arroger d’aucunes prérogatives pour ne pas payer les montants qu’elle doit à la Senelec. Les raisons fallacieuses avancées par le maire de la cité de Touba pour essayer de justifier le non-paiement ne sont pas recevables dans un État de droit. Le manque de moyens de la commune et les nombreuses charges de collecte des déchets ne peuvent en aucune façon servir de pièces justificatives.
Le non-paiement de ces factures d’électricité à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA plombe de fait les efforts de nos autorités en vue de faire du Sénégal un pays émergent. En plus d’être un scandale économique et de spoliation de nos ressources publiques, il s’agit manifestement d’une injustice sociale. Comme c’est la cité religieuse, nos autorités préfèrent passer l’éponge sur cette dette colossale alors que pour une simple facture de quelques milliers de francs CFA, elles déploient tout un arsenal de coercition en vue de mettre dans la pénombre les familles les plus favorisées du pays.
Les autorités de la Senelec ont l’obligation morale de demander à la commune de Touba de payer ses factures d’électricité afin de ne pas permettre en connaissance de cause la légalisation de l’impunité, la pierre angulaire de la gouvernance partisane du président de la République, monsieur Macky Sall.
La commune de Touba ne manque pas de moyens en vue d’honorer ses engagements. Elle manque d’audace et d’ingéniosité pour relever les nombreux défis d’organisation d’une ville moderne. Par ailleurs, pourquoi elle ne sollicite pas la contribution des dignitaires mourides afin de s’acquitter de sa dette et in fine de montrer l’exemple en refusant les avantages et privilèges indus des autorités de la République.
La commune de Touba doit être gérée selon le même modèle de fonctionnement des autres communes du Sénégal. Par ailleurs, il faut s’interroger sur le refus de beaucoup de commerçants de s’acquitter de leurs quittances journalières, une source de financement direct et de recouvrement d’avoir financiers de la commune de Touba.
Le non-paiement de la quittance journalière dans les marchés de Touba n’est-il pas la conséquence de l’incurie voire de l’incapacité des autorités communales de la cité religieuse de Touba à trouver des solutions idoines aux multiples problèmes récurrents d’insécurité grandissante, d’insalubrité que vivent au quotidien ses habitants ?
La commune de Touba est tenue de dépasser sa gestion qui s’apparente à maints égards à celle d’une communauté rurale des régions enclavées du pays. Pour faire face aux défis d’une démographie galopante et à l’extension de la cité religieuse de Touba, la commune doit nécessairement s’ouvrir et militer en faveur de partenariat stratégique avec des privés nationaux voire internationaux tout en préservant sa spécificité afin de maximiser ses potentialités et de s’assurer d’importantes retombées financières.
Il ne peut pas en être autrement. La cité religieuse de Touba qui représente la deuxième ville du Sénégal doit se soustraire de sa gestion informelle et par voie de conséquence, se donner les moyens d’une gestion efficace voire efficiente de ses énormes potentialités.
Par Vincent Hervouet
AUDIO
COVID-19, LA GUINÉE DE CONDÉ NE RÉAGIT PAS
Les mains libres et les mains sales, le président guinéen, 82 ans, semble immuniser contre la peur et peut-être contre le coronavirus
Europe 1 |
Vincent Hervouet |
Publication 23/03/2020
Ce lundi, dans le regard international de Vincent Hervouët, Europe 1 se rend en Guinée où contrairement à de nombreux pays ce weekend, aucune mesure radicale contre le coronavirus a été prise. Le pays fait comme ci de rien était.
par Awa Ngom Diop Telfort
LE PLUS GRAND PRÉSIDENT DE NOTRE HISTOIRE
Devant la nation inquiète et déboussolée, les attentes à votre égard sont donc colossales, faramineuses. D’ores et déjà, votre posture exacerbe tous nos sens
Excellence, monsieur le président de la République,
Au moment où vous vivez sans doute les heures sombres d’un dirigeant face au destin de son peuple, permettez-moi de vous adresser cette lettre ouverte, de façon solennelle et en toute déférence.
Monsieur le président,
Dans l’histoire des grands hommes, il y en a eu des petits, des nerveux, des bedonnants, des athlétiques. Ce sont là des détails bien dérisoires qui n’ont guère encombré de paragraphe dans les manuels scolaires car, au fond, personne n’en a jamais eu cure.
Dans l’histoire des grands hommes toujours, il s’en est fallût parfois de peu ou de beaucoup, d’une déclaration par-ci, d’une correspondance par-là, mais bien plus souvent d’une décision, d’un acte fort, pour changer la face du monde.
De l’histoire des grands hommes enfin, Victor Cherbulliez écrivait ceci : « de toutes les sciences, la plus nécessaire pour faire un vrai grand homme est la science du malheur ».
Dans l’histoire qui est la nôtre, nous avons successivement porté à la magistrature suprême un président poète à l’esprit fin, un administrateur rodé et charismatique, un visionnaire démesuré mais incontestable. Puis vous. On ne s’empressera pas de vous caractériser, de la même manière qu’il serait maladroit et précipité de rédiger une épitaphe pour un vivant. Seule l’Histoire veille. Et l’Histoire retiendra.
Dans l’histoire du continent, notre pays, le Sénégal, a toujours figuré comme un modèle de paix et de stabilité. C’est bien la raison pour laquelle, ni les tablettes de nos vestiges ni les récits de nos griots ni les tiroirs de nos archives nationales ne se sont jamais soucié de nous laisser quelque trace empirique du modus operandi dans l’art de guerre. Faute de précédent, notre Constitution elle-même, pourtant si prévoyante dans ses dispositions, ses articles et ses amendements, est victime de cette négligence.
Dans notre histoire récente, le peuple, par un suffrage retentissant et inédit, vous a élu pour un autre mandat (que l’on se dispensera de dénombrer pour éviter de tomber dans le piège du polémiste).
A l’heure où notre planète subit de plein fouet la « crise sanitaire mondiale majeure de notre époque », le Tout-Haut et Très-Puissant, seule vraie constante, maître des sept cieux empilés et de leurs 400 milliards d’étoiles, l’avait planifié ainsi : c’est vous qui seriez aux commandes ce jour-là. Mektoub (c’était écrit).
Plongé dans une incertitude obscure, le monde entier se prépare, dans les prochains jours, à manquer de tout ce qui compose la chaîne de valeur de notre existence, telle que décrite dans la représentation pyramidale de Maslow. Dans cette situation de guerre où l’ennemi est biologique, les démographies vont rapetisser, les économies vont s’effondrer, les systèmes seront désemparés, et aucune nation ne sera épargnée, directement ou indirectement.
Devant la nation inquiète et déboussolée, les attentes à votre égard sont donc colossales, faramineuses. D’ores et déjà, votre posture exacerbe tous nos sens : on vous a à l’œil, au vu, au su et au dit, dans tous les espaces d’expression publics et privés. On vous veut père et mère, général de guerre, médecin-chef, soufi, économiste, patron d’entreprise. On attend de vous que vous puissiez changer de casquette, à tour de bras, passant d’artisan de la science du malheur à stratège de l’autarcie rampante. On vous en demande beaucoup. Certes. Mais votre coupe ne devrait déborder si tant est que, en réalité, c’est le Tout-Puissant qui vous a choisi et qu’il est le seul « Provider ». « Thou shalt not worry ».
Cependant, bien qu’Il soit celui qui attribue (Provider) et qu’Il sait fort bien doter ses mandataires, le miséricordieux ne manque jamais de poser ses conditions en filigrane. Car « en vérité, Allah SWT ne modifie point la condition d’un peuple tant que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes » (sourate Le Tonnerre, verset 11).
Aussi, attentiste et alerte comme votre peuple, Il attendra de jauger.
De par Son omniscience, Il sait déjà qu’aucun Général n’a jamais gagné aucune guerre dans la solitude.
Il attendra alors de vous que, magnanime comme à son image car ainsi nous a-t-Il créé, vous instauriez une démarche « all hands on deck », comme on le fait quand l’heure est grave, invitant dans vos conseils de guerre ceux qui vous ont porté au pouvoir et l’assument, ceux qui vous y ont porté et le regrettent, et même ceux qui ne l’ont jamais ni fait ni envisagé.
Dans Sa justice équitable, Il attendra en retour de ceux-là qu’ils n’osent point rejeter l’appel de celui qui a été démocratiquement élu pour présider à leurs destinées, et qui par Lui a été désigné maître de guerre.
Seulement alors, dans Son omnipotence, vous assistera-t-Il en « dissipant les ténèbres…soleil sur nos terreurs, soleil sur notre espoir…le Sénégal rassemblé, épaule contre épaule, vos plus que frères, ô Sénégalais debout … forts comme le muscle… de l'est à l'ouest, du nord au sud… dressés comme un même peuple… un peuple sans couture, tourné vers tous les vents du monde… les armes au poing… jeunes et vieux, hommes et femmes… un peuple dans sa foi défiant tous les malheurs. » (L.S. Senghor)
Seulement alors, vous l’emporterez, à l’unisson avec un peuple, un but, une foi. Et dans les manuels scolaires, on contera alors la nation à jamais reconnaissante au Plus Grand Président de notre Histoire.
Monsieur le Président de la République, le coche est à vous.
Yalla na la yalla diapalé.
Respectueusement,
COVID-19 : LE FONDS DE RIPOSTE DOTÉ DE 1000 MILLIARDS DE FRANCS CFA
Selon le chef de l’Etat, ‘’une enveloppe de 50 milliards sera consacrée à l’achat de vivres pour l’aide alimentaire d’urgence’’. ‘’des mesures fiscales générales et spécifiques seront également prises en soutien aux entreprises’’
Le Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du coronavirus Force-Covid-19, sera doté de 1000 milliards de FCFA, a annoncé lundi soir le chef de l’Etat.
Dans son adresse à la Nation, Macky Sall a décidé de décréter à compter de ce soir à minuit, ‘’l’état d’urgence sur l’étendue du territoire national’’.
‘’Pour en atténuer l’impact, j’ai créé un Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du COVID19, FORCE-COVID-19, qui sera doté de 1000 milliards de FCFA. Ce Fonds sera alimenté par l’Etat et toutes les bonnes volontés’’, a déclaré le président de la République.
Il a lancé un appel ‘’à tous, au secteur privé et aux partenaires bilatéraux et multilatéraux, afin qu’ils apportent leur soutien au FORCE-COVID-19’’, soulignant que ‘’les ressources du Fonds serviront entre autres, à soutenir les entreprises, les ménages et la diaspora’’.
Selon le chef de l’Etat, ‘’une enveloppe de 50 milliards sera consacrée à l’achat de vivres pour l’aide alimentaire d’urgence’’.
Il a promis que ‘’des mesures fiscales générales et spécifiques seront également prises en soutien aux entreprises’’.
Macky Sall a annoncé qu’au titre des mesures générales, ‘’il sera accordé une remise partielle de la dette fiscale constatée au 31 décembre 2019 due par les entreprises et les particuliers, pour un montant global de 200 milliards’’.
Il a promis des ‘’mesures spécifiques’’ qui ‘’bénéficieront aux secteurs les plus affectés par la crise du Covid-19, en particulier l’hôtellerie, la restauration, le transport et la culture’’.
‘’Ces mesures seront également étendues à la presse, compte tenu des changements induits dans ses grilles de programme et du rôle de service public qu’elle joue dans le contexte de la crise’’, a dit Macky Sall, assurant que les ministres en charge des Finances et de l’Economie prendront les dispositions nécessaires à l’application de ces mesures.
‘’(…) L’état d’urgence que je déclare aujourd’hui n’est pas une fin en soi’’, a le chef de l’Etat, ajoutant qu’il ‘’ne s’agit pas également d’arrêter l’activité économique’’.
‘’Il répond à un péril imminent si nous ne redoublons pas d’effort. Face au péril, l’état d’urgence nous donne les moyens de renforcer nos rangs et d’intensifier nos efforts de lutte pour vaincre notre ennemi commun’’, a-t-il expliqué.
Le virus porteur de la maladie, a-t-il relevé, ‘’ne se déplace pas de lui-même. Il circule à travers les personnes qui le portent, qui le déposent dans différents endroits et qui le transmettent ainsi à d’autres’’.
‘’Par conséquent, a-t-il souligné, en limitant nos déplacements et nos rassemblements, nous arrêtons la circulation du virus. Si nous le faisons, nous avons la chance de gagner le combat contre le COVID-19’’.
‘’Par contre, et je vous le dis avec franchise, si nous continuons de faire comme si de rien n’était, le virus va se propager de façon encore plus massive et plus agressive. Et malgré leur dévouement, nos personnels de santé seront alors débordés et ne pourront plus contenir la situation. C’est le pire des scénarios. Nous ne le souhaitons pas’’, a insisté le chef de l’Etat.
Le président de la République en appelle à ‘’une prise de conscience nationale sur la gravité de la situation’’.
‘’J’en appelle à la responsabilité de chacun et de chacune. J’en appelle à l’esprit citoyen et patriotique de toutes et de tous. Limitons nos déplacements. Evitons les rassemblements de quelque nature qu’ils soient’’, a-t-il lancé.
‘’Il y va de notre propre santé et de notre propre vie. Il y va de la santé et de la vie de nos familles et de nos communautés. Mobilisons-nous, mes chers compatriotes. Ne laissons au virus ni la vie, ni nos vies. Il y va de notre salut. Il y va du salut de la Nation’’, a conclu le chef de l’Etat.
Une douzaine de nouvelles contaminations au Covid-19 ont été enregistrées lundi au Sénégal, portant ainsi le nombre de personnes infectées depuis le 2 mars à 79. Huit patients ont été déclarés guéris par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
MACKY DÉCLARE L'ÉTAT D'URGENCE
Cette mesure est assortie d’un couvre-feu sur l’étendue du territoire national, de 20 heures à 6 heures du matin. Les autorités compétentes ont le pouvoir d’ordonner, la fermeture provisoire des lieux publics et lieux de réunions, entre autres
Le président de la République, Macky Sall, a déclaré lundi soir l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire, une mesure devant entrer en vigueur à compter de minuit dans le cadre du relèvement du niveau de la riposte au Covid-19.
’’La vitesse de progression de la maladie nous impose de relever le niveau de la riposte. A défaut, nous courons un sérieux risque de calamité publique. En conséquence, en vertu de l’article 69 de la Constitution et de la loi 69-29 du 29 avril 1969, à compter de ce soir à minuit, je déclare l’état d’urgence sur l’étendue du territoire national’’, a notamment déclaré le chef de l’Etat lors d’une adresse à la nation.
Cette mesure est assortie d’un couvre-feu sur l’étendue du territoire national, de 20 heures à 6 heures, a précisé le président Sall dans un message diffusé à la télévision publique (RTS).
Une douzaine de nouvelles contaminations au Covid-19 ont été enregistrées lundi au Sénégal, portant ainsi le nombre de personnes infectées depuis le 2 mars à 79. Huit patients ont été déclarés guéris par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
‘’L’épidémie qui était confinée à un seul foyer s’est étendue à d’autres localités du pays. C’est dire que le virus gagne du terrain. J’ajoute qu’à ce jour, il n’y a ni vaccin, ni médicament homologué contre le COVID-19’’, a fait remarquer Macky Sall.
Le président de la République a ainsi ordonné aux forces de défense et de sécurité de se tenir prêtes en vue de l’exécution immédiate et stricte des mesures édictées sur l’étendue du territoire national.
Conformément à la loi sur l’état d’urgence, ces mesures donneront en particulier aux autorités administratives compétentes le pouvoir de réglementer ou d’interdire la circulation des personnes, des véhicules ou des biens dans certains lieux et à certaines heures, d’interdire, à titre général ou particulier, tous cortèges, défilés, a rappelé le chef de l’Etat.
Il a ajouté que les autorités compétentes ont le pouvoir d’ordonner, la fermeture provisoire des lieux publics et lieux de réunions, d’interdire, à titre général ou particulier, les réunions publiques ou privées de quelque nature qu’elles soient, susceptibles de provoquer ou d’entretenir le désordre.
‘’Ce soir, mes chers compatriotes, et je vous le dis avec solennité, l’heure est grave. Le gouvernement, les autorités administratives et l’ensemble des services de l’Etat concernés prendront toutes les dispositions nécessaires à l’application sans délai du décret sur l’état d’urgence’’, a assuré Macky Sall.
Selon le chef de l’Etat, ‘’une limitation, et au besoin une interdiction, sera imposée au transport de voyageurs de région à région’’.
Il a indiqué que le Ministre en charge des Transports, en rapport avec le Ministre de l’Intérieur et des Forces Armées, ‘’’prendra les dispositions nécessaires à 8 l’application de cette mesure, y compris en milieu urbain’.
Macky Sall a annoncé que conformément à l’article 77 de la Constitution, il va saisir l’Assemblée nationale d’un projet de loi l’habilitant à ‘’prendre, pour une durée de trois mois, des mesures relevant du domaine de la loi, afin de faire face aux impératifs d’ordre budgétaire, économique, social, sanitaire et sécuritaire de la lutte contre le COVID19’’.
Dans ce cadre, il dit avoir déjà entamé les consultations avec les Institutions de la République et va poursuivre, mardi, ‘’avec l’opposition parlementaire’’.
Le chef de l’Etat a assuré qu’il tenait ‘’en particulier, à l’approvisionnement régulier du pays en produits médicaux et pharmaceutiques’’ et en denrées de première nécessité.
Selon lui, ‘’le gouvernement mettra en œuvre des mesures de lutte contre toute hausse indue des prix’’.
DAKAR-DEM-DIKK SUSPEND SA DESSERTE INTERURBAINE
L’on informe également que le tiers des effectifs est appelé à rester à domicile pour éviter la propagation de la maladie à Coronavirus
La société nationale de transport public, Dakar Dem Dikk (DDD), a décidé de suspendre à compter de ce lundi ses liaisons interurbaines, tout en assurant un ‘’service minimum’’ pour ses lignes à Dakar, a appris l’APS.
La société de transport arrête ainsi l’exploitation de son réseau interurbain (Sénégal Dem Dikk) pour lutter contre la propagation de la maladie à coronavirus.
L’on informe également que le tiers des effectifs est appelé à rester à domicile pour éviter la propagation de la maladie à Coronavirus.
A ce jour, le ministre de la Santé et de l’Action sociale a communiqué 67 cas testés positifs dont 5 guéris. Une déclaration du Chef de l’Etat est attendue aujourd’hui à 18 heures.
SAINT-LOUIS COMPTE UN CAS POSITIF AU CORONAVIRUS ET 85 CAS CONTACTS IDENTIFIÉS
Le médecin-chef Ndiaye a relevé que ‘’la résidence du cas positif et son lieu de travail fortement fréquenté ont été fermés et les services d’hygiène se sont déployés pour désinfecter ces lieux’’
Le médecin-chef de la région médicale de Saint-Louis, Dr Seynabou Ndiaye, a confirmé un résultat positif sur deux cas suspects soumis aux tests samedi, notant que la personne infectée a été acheminée à l’hôpital de Diamniadio.
S’exprimant lundi lors d’un point de presse, Dr Ndiaye a relevé que ‘’la résidence du cas positif et son lieu de travail fortement fréquenté ont été fermés et les services d’hygiène se sont déployés pour désinfecter ces lieux’’.
‘’Aujourd’hui, le service médical a déjà identifié les personnes contacts qui sont estimé à 85 personnes, ainsi que des lieux de fréquentation du cas positif’’, a-t-elle précisé.
Selon Dr Seynabou Ndiaye, ‘’une enquête approfondie a été menée pour déterminer la nature du contact, afin de voir s’il s’avère nécessaire de procéder à des tests de diagnostic sur tous les cas, qui seront ensuite suivis et mis en auto-confinement pendant 14 jours’’.
En outre, le médecin-chef de la région médicale a indiqué qu’une vingtaine de personnes, qui ont eu un contact avec le cas positif, ont pris contact et se sont rendues à l’hôpital régional. ‘’Ces personnes ont été sensibilisées sur la nécessité de leur confinement pour une durée de 14 jours’’, ajoute Dr Ndiaye.
Elle a fait également état d’une alerte donnée au niveau d’un quartier de la ville, dimanche. Après investigation, le cas a été isolé et un prélèvement effectué et acheminé vers Dakar, ainsi que le prélèvement de trois autres cas pour voir la suite, explique-t-elle.
D’ailleurs, signale Dr Ndiaye, un site a été identifié à Khar Yalla pour y installer des unités mobiles permettant de recevoir des personnes à confiner, s’il s’avère que le nombre cas augmente.
COVID-19 : TROIS MEMBRES DU PERSONNEL MÉDICAL TESTÉS POSITIFS À THIÈS
La source de contamination n’a pas été déterminée de façon précise. Vu la situation actuelle, ’’ toutes les structures sanitaires de la région de Thiès doivent se préparer à devenir des centres de traitement’’
Trois membres du personnel médical de Thiès (ouest) ont été testés positifs au coronavirus à partir d’une source de contamination non encore identifiée, a révélé lundi, le docteur Malick Ndiaye, médecin-chef de la région médicale.
‘’Nous avons recensé trois cas diagnostiqués positifs depuis samedi au niveau de nos structures de santé’’, a-t-il dit lors d’un point de presse, précisant que la source de contamination n’a pas encore été déterminée.
Il a indiqué que ces trois cas avaient traîné, pendant une semaine, une toux associée à une fièvre, avant de subir un test qui s’est révélé positif. ‘’Aujourd’hui, ils ont été transférés au centre de traitement de Diamniadio’’, a ajouté le Dr Malick Ndiaye, non sans noter qu’ils ‘’s’en remettent’’.
’’Ils sont en très bonne forme. Nous avons pris toutes les mesures et tous les contacts (du personnel positif au Covid-19) ont été mis sous quarantaine dans la structure sanitaire’’ en question, a-t-il renseigné.
’’La source de contamination n’a pas été déterminée de façon précise’’, a expliqué le responsable médical, ajoutant que des investigations pendant tout le week-end, ont révélé un voyage à l’intérieur du pays chez un des patients d’ailleurs. Les personnes avec lesquelles elle a été en contact, sont mises en quarantaine et sont en suivies, a fait savoir le Dr Ndiaye.
Il a notamment signalé que 106 personnes ont été confinées à l’hôpital Barthimée de Thiès. Elles sont toutes suivies et ‘’toute personne qui présente une toux a subi des prélèvements et nous attendons les résultats’’, a-t-il dit.
Le Dr Malick Ndiaye a exprimé son espoir de retrouver les cas contacts, tout en invitant les populations à ‘’ne pas mettre le personnel de santé en danger et à contacter directement la cellule d’alerte, surtout pour les personnes qui ont séjourné à l’étranger’’.
Vu la situation actuelle, ’’ toutes les structures sanitaires de la région de Thiès doivent se préparer à devenir des centres de traitement’’, aussi bien à Mbour qu’à Tivaouane, a relevé le médecin-chef. Interpellé sur des cas suspects à l’hôpital Saint Jean de Dieu de la cité du rail, il a soutenu que deux personnes y ont subi des tests, dont les résultats sont attendus.
par Bosse Ndoye
CORONAVIRUS, LES LEÇONS CUBAINES…
Par le caractère multiracial de la délégation médicale, à l’image de sa population, dépêchée en Italie, Cuba, a aussi envoyé un message fort aux racistes de tous bords, qui prônent la préservation de communautés unicolores et la fermeture des frontières
Renvoyant souvent au légendaire Lider Maximo, Fidel Castro - tant il a marqué l’histoire de l’île - et à l’embargo inique imposé à son pays par son grand voisin Yankee depuis une soixante d’années, l’évocation de Cuba n’en fait pas moins penser à l’excellente qualité de ses médecins et infirmiers et à leurs nombreuses interventions humanitaires à travers le monde.
Une énième démonstration vient d'en être faite, s’il en fallait, par l’envoi de 52 d’entre eux – 36 médecins, 15 infirmiers et un administrateur - au chevet d’une Italie qui croule mortellement sous le poids du Coronavirus. Pour immortaliser leur départ, ils ont pris une pose symbolique, brandissant fièrement un grand portrait de Fidel Castro, comme pour afficher une certaine fierté nationale, et surtout donner un pied de nez à tous ceux qui l'avaient combattu de son vivant et/ou avaient mis son pays au ban des nations. En d’autres temps, cette photo eût suscité nombre de commentaires dans les médias. Mais l’heure n’étant pas aux reproches ou aux règlements de comptes, certains faits, même parlants peuvent ne faire l’objet d’aucune observation.
Le Lider Maximo, en mettant fortement l’accent entre autres sur l’éducation et la médecine, avait très tôt compris qu'un pays, à force de résilience, de courage, d’unité dans le patriotisme, peut compter sur ses ressources internes pour garder son indépendance et développer ses secteurs vitaux, fût-il victime d’un embargo imposé par la première puissance mondiale depuis plusieurs décennies. Les anciennes colonies, surtout françaises, en Afrique noire subsaharienne, doivent s’inspirer de cet enseignement plutôt que de se morfondre parfois dans la victimisation facile et la résignation.
Par le caractère multiracial de la délégation médicale, à l’image de sa population, dépêchée en Italie, Cuba, sciemment ou inconsciemment, a aussi envoyé indirectement un message fort, voire une leçon aux racistes de tous bords, qui prônent la préservation de communautés unicolores et la fermeture des frontières de leurs pays, pensant qu’ils se suffisent a eux-mêmes, et partant peuvent se passer de l’apport des autres. L’image des applaudissements chaleureux qui ont été adressés aux médecins et infirmiers Cubains – parmi lesquels des Noirs - à leur arrivée sur le sol italien en fait même oublier qu’il y a pas très longuement beaucoup de footballeurs ont été victimes de cris de singe dans certains stades du pays parce qu’ils sont noirs, qu’un ressortissant gambien, Pateh Sabaly, avait été filmé et raillé en train de se noyer dans la lagune de Venise à cause de la couleur de sa peau, que de nombreux immigrants – souvent noirs ou arabes - sont refoulés manu militari, traités en brigands et parfois laissés mourir en mer. Pourtant ces derniers ne sont qu’en quête d’une vie meilleure, contraints qu’ils sont souvent de quitter leurs pays, qui pour fuir une guerre, qui la pauvreté ou une persécution... Mais l’histoire regorge d’ironies dont elle seule a le secret. Fuyant la mort, les Italiens sont maintenant prêts à accepter toutes les aides, d’où qu’elles proviennent. Qui eût pu imaginer il y a quelques mois qu’ils se tourneraient vers la Chine, Cuba ou la Russie…plutôt qu’un pays membre de l’Union européenne ou de l’OTAN, dont nombre de leurs membres sont aussi affectés. C’est dire que quand sa vie est en danger, l’homme se tourne là où il espère trouver son salut. Donc, les candidats à l’émigration, pas plus que les Italiens, doivent être traités avec humanité.
Au final, quelques-unes des leçons que toute personne douée d’intelligence devrait au moins apprendre de la panique semée dans le monde par le Coronavirus sont que l’humanité est une et unique, et qu’à l’ère de la mondialisation les destins des nations sont inextricablement liés. Le Covid-19 nous l’a malheureusement rappelé à nos dépens, en faisant fi des frontières, en n’épargnant ni riches ni pauvres, ni Noirs, ni Blancs, ni Jaunes… Dès lors, cette pensée de Martin Luther King doit éclairer l’après Caronavirus : “Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ”.