Dakar, 23 mars (APS) – Les journaux continuent de se focaliser sur la pandémie du coronavirus, tout en faisant entrevoir les nouvelles mesures qui pourraient être prises, comme le confinement de la population pour arrêter la chaîne de transmission de la maladie.
‘’Lutte contre la propagation du Covid-19 : Vers l’Etat d’urgence !’’, écrit Sud Quotidien avec à la Une une photo du Chef de l’Etat en tenue militaire, entouré de soldats armés. Avec cette Une qui évoque presque un état de guerre, le journal parle de ‘’confinement progressif, de déploiement de forces de sécurité et d’interdiction de déplacements interurbains’’.
Vu l’évolution du coronavirus au Sénégal, qui comptabilise 67 cas, ce sont les ‘’symptômes d’un Etat d’urgence’’, prévient Le Quotidien. La Une du journal est illustrée de photos de policiers, de militaires et de gendarmes en tenue de combat. ‘’La Force Covid-19 donne son feu vert’’, écrit notamment le journal.
‘’Restez chez vous !’’, enjoignent en chœur Enquête et Libération dans leur manchette, comme pour anticiper sur une possible mesure de confinement de la population.
Le quotidien Enquête relève qu’avec la ‘’transmission communautaire, le Sénégal entre dans une phase lourde de dangers’’. Libération précise que la nouvelle transmission communautaire notée ces derniers jours concerne trois membres du personnel soignant d’un hôpital privé de Thiès.
‘’Le Coronavirus tue, restez chez vous’’, avertit le journal. Il annonce également que dans le cadre du plan national de riposte contre la pandémie, ‘’Macky enrôle l’opposition’’. Idrissa Seck, Ousmane Sonko et Khalifa Sall sont attendus au Palais de la République, tandis que Lamine Diallo et Cheikh Bamba Dièye ne sont ‘’pas encore décidés’’, informe le journal.
‘’Vers le confinement, toute la police consignée’’, relève Les Echos avec en guise d’illustration des photos d’agents des forces de l’ordre encagoulés.
Pour le journal qui cite le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, ‘’la situation devient de plus en plus compliquée’’. Toujours dans les colonnes du même journal, l’ancienne ministre de la Santé, Dr Safiétou Thiam, affirme que ‘’le confinement, c’est la solution…’’.
C’est pour cette raison que la Police est invitée à ‘’se préparer aux éventuelles décisions de confinement de localités’’, explique le journal.
Moins catégorique, le quotidien l’Evidence lance d’un ton interrogateur : ‘’Vers un confinement général ?’’
‘’Plan de riposte contre la propagation du Coronavirus : Macky Sall en état d’urgence’’, écrit le journal L’Observateur, relevant que le Palais est ‘’partagé entre le couvre-feu et le confinement’’.
Le journal annonce en même temps qu’‘’une déclaration du Président [est] attendue aujourd’hui’’.
‘’Le virus est dans la nature’’, prévient WalfQuotidien au regard de la ‘’transmission communautaire’’ évoquée pour la première fois samedi par le ministre de la Santé et de l’Action sociale pour parler de trois cas positifs qui ne sont rattachés à aucun des cas contacts pour le moment.
Vox Populi convoque les statistiques et précise que le bilan est actuellement de ‘’67 cas, 5 régions touchées, plus de 1000 contacts’’. Une manière de montrer que ‘’l’étape critique de la transmission communautaire a été franchie’’.
Le Soleil se fait l’écho d’une déclaration du ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr qui avertit qu’‘’aucune tolérance ne doit être permise’’.
Le journal Tribune brandit les derniers chiffres de la pandémie au Sénégal, tout en consacrant son titre phare à la disparition d’un de ses journalistes, Mamadou Ndiaye Doss, rappelé à Dieu dimanche, en Espagne, des suites d’une longue maladie. Une information relayée par la quasi-totalité des journaux.
60 personnes confinées à Kédougou
Le test d’une femme en provenance de Paris qui s’est révélé positif a entraîné la mise en quarantaine d’une douzaine de passagers en partance pour Kédougou. En effet, la dame a embarqué à bord d’un bus communément appelé «Horaire» pour rejoindre Kédougou. Seulement, elle présentait des signes du coronavirus. C’est ainsi qu’elle a été signalée à Fatick où les autorités sanitaires l’ont fait descendre du bus avant de la conduire à l’hôpital régional de Fatick. Sur place un prélèvement a été fait et envoyé à Touba. Le service d’hygiène a désinfecté le bus avant qu’il ne poursuive son chemin pour rejoindre Kédougou. Le résultat tombé dimanche est revenu positif au Covid-19. Aussitôt, les autorités sanitaires de Kédougou ont été saisies pour le suivi des 60 personnes contacts dans le bus. Face à la presse hier, le médecin-chef de la région de Kédougou, Mamadou Diop, a indiqué que toutes les 60 personnes qui ont voyagé à bord du bus sont répertoriées avec adresses, numéros de téléphone et confinées à domicile. Ainsi, des équipes sanitaires feront le suivi de ces cas contacts pendant 14 jours. Dr Diop précise que tous ces cas contacts ne pourront pas être mis en quarantaine comme ils ne montrent pas de symptômes. Toutefois, les 12 passagers qui étaient proches de la malade dans le bus pourraient être mis en quarantaine pendant 14 jours afin de connaître leur statut.
08 personnes arrêtées pour vente de faux gels
La Police a démantelé, samedi dernier, un réseau de 8 personnes de nationalité sénégalaise et nigériane qui s’adonnaient à la fabrication de faux gels antiseptiques, à Pikine Nord au quartier Darou Khoudoss. Ils ont été dénoncés par le Service départemental du Commerce intérieur de Pikine. Le chef de Service départemental du Commerce intérieur de Pikine indique que ces gens s’activaient dans la contrefaçon de gels antiseptiques. A l’en croire, ils achètent au marché Zinc du gel destiné aux cheveux qu’ils mélangent avec autre chose pour faire croire qu’il s’agit d’un gel hydro alcoolique destiné à la prévention contre la propagation du Covid-19. Ils écoulaient le produit sur le marché. A l’en croire, il y a une tromperie sur la qualité car ils ont mis sur l’emballage que le produit contient 70% d’alcool alors qu’il n’en est absolument rien. La bande sera déférée devant le procureur aujourd’hui.
La Douane se met au télétravail
La Douane s’engage à la riposte contre le Coronavirus en participant à l’élan de solidarité nationale, à la sensibilisation et la prévention contre la pandémie. Les gabelous ont dégagé une enveloppe solidaire et symbolique ainsi qu’un don en matériels pour soutenir le comité chargé de la collecte des dons et l’hôpital d’enfants Albert Royer. Il s’agit d’une contribution de l’amicale des inspecteurs et officiers de la Douane (AIOD), de l’association d’Entraide des agents de la Douane pour la Oumra etle Pèlerinage (AEADOP) et un prélèvement sur le fonds des œuvres sociales. Cette contribution financière à l’effort de guerre a été remise samedi dernier au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale. En outre, la Direction générale des Douanes a mis ses agents et ses unités en alerte pour le respect strict des consignes sanitaires édictées. Quant au bureau des Affaires sociales, culturelles et sportives, elle est à fond dans la campagne de sensibilisation contre la pandémie. Elle cible l’ensemble des agents, plus particulièrement les unités de première ligne qui sont en contact permanent avec le flux de personnes et de marchandises. D’ailleurs, ces agents sont dotés d’équipements de protection individuelle. Mieux, la Douane envisage dès cette semaine de mettre en branle le télétravail. Aussi la présence physique des usagers sera réduite au strict minimum par une optimisation de la dématérialisation des procédures de dédouanement.
Le Préfet de Pikine aux imams
Le Préfet de Pikine demande aux imams du Département de respecter les consignes données par les autorités supérieures en évitant les rassemblements dans les mosquées. Ce, pour des raisons sécuritaires et sanitaires. Moustapha Ndiaye qui appelle au sursaut citoyen et au sens du patriotisme, fait savoir que cette maladie mérite une mobilisation communautaire et une implication des leaders d’opinion, dont les imams et guides religieux.Il a souligné que la fermeture des lieux de culte est indépendante de la volonté des autorités. Le Préfet de Pikine a fait cette déclaration à l’occasion d’une réception d’un don de produits phytosanitaires de la mairie de Pikine d’un coût de 12,500 millions francs pour la prévention contre le Covid-19.
Le collectif des imams et oulémas de la Sicap
La confrontation notée vendredi dernier entre forces de l’ordre et certains fidèles musulmans n’a pas laissé de marbre les imams et oulémas de la Sicap Liberté. Ils ont tenu ce samedi un point de presse pour montrer toute leur indignation par rapport à ces personnes qui ont violé délibérément l’arrêté ministériel interdisant les grands rassemblements. Pour l’imam Mactar Ndiaye porte-parole du jour, il faut appliquer dans toute sa rigueur l’arrêt portant fermeture provisoire des mosquées sans exception, pour ne pas créer des frustrations au sein des imams. Le collectif des imams et oulémas de la Sicap montre ainsi toute son adhésion à cette volonté d’arrêter la propagation du coronavirus et d’éviter éventuellement sa contamination. Ils invitent les populations à implorer et formuler des invocations.
3 cas testés positifs à Thiès
Le coronavirus est maintenant bien une réalité à Thiès, avec trois cas positifs. Il s’agit d’une infirmière et de deux assistantes infirmières en service dans une structure hospitalière de la place. Le communiqué du Ministère de la Santé évoque une transmission communautaire en ce qui concerne ces cas, mais force est de constater aussi que la structure reçoit chaque jour des malades venant d’autres régions du pays. Toutes les mesures conservatoires pour l’isolement de la structure sanitaire ont été prises et il est même envisagé de la transformer en centre de traitement du coronavirus.
4 familles mises en quarantaine à Vélingara
Le déplacement d’une infirmière testée positive au coronavirus à Vélingara a importuné plusieurs familles. En effet, les autorités sanitaires de Thiès qui ont retracé l’itinéraire de l’infirmière se sont rendu que compte qu’elle avait pris part à un mariage au quartier Marewé de la commune de Vélingara, du 13 au 15 mars dernier. Elle a été déclarée positive au Coronavirus à son retour du mariage. Alertées, les autorités sanitaires de Vélingara, en compagnie du préfet, ont identifié la famille d’accueil de l’infirmière. C’est ainsi que le médecin-chef du district sanitaire de Vélingara, Dr Oumar Sané et le chef de l’exécutif départemental ont décidé, par précaution, de mettre en quarantaine quatre familles au quartier Marewé.
Frontière fermée Le Sénégal se confine davantage.
Après la fermeture de son ciel et de ses frontières maritimes, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique annonce la fermeture de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. La décision a été prise de commun accord avec les autorités de la République Islamique de Mauritanie pour réduire les risques de propagation du coronavirus. Ainsi, depuis samedi, il n’y a plus de mouvements de personnes entre les deux pays et ce, jusqu’à nouvel ordre. Une dérogation est faite pour le transport de marchandises. Les gouverneurs de Saint-Louis, Matam et Tambacounda sont chargés de veiller à l’application de cette décision.
14 personnes en quarantaine en fuite
Les autorités gambiennes sont à la recherche de 14 personnes qui se sont échappées d’un hôtel de Banjul où elles avaient été placées en quarantaine, par mesure de précaution, contre le nouveau coronavirus. Le groupe faisait partie des 32 passagers arrivés mercredi à bord d’un vol en provenance du Royaume-Uni et placés en quarantaine dans un hôtel de Banjul, la capitale de la Gambie.
Avertissement de la Police Les récalcitrants sont avertis.
La Police ne tolérera plus un rassemblement de plus de 50 personnes. Vendredi dernier, des éléments de la Police avaient subi la furie de fidèles musulmans qui priaient dans une mosquée de la banlieue de Dakar. Cette fois-ci, les autorités ont pris toutes les dispositions pour faire respecter l’arrêté du ministre de l’Intérieur. La Direction Générale de la Police Nationale qui a fait circuler une note dans ce sens rappelle qu’au regard de la crise sanitaire qui frappe notre pays, le gouvernement a pris des mesures strictes pour limiter les contagions. Parmi celles-ci, il y a l’interdiction des regroupements de plus de 50 personnes. Seulement, La Direction Générale de la Police Nationale constate pour le regretter que cette mesure n’est malheureusement pas respectée. Elle invite alors les internautes à signaler tous les regroupements de plus de 50 personnes.
Birahime Seck
Au rythme de la propagation du Covid-19 au Sénégal, le coordonnateur du Forum Civil s’attend à toutes les situations. Ainsi, Birahime Seck formule plusieurs propositions de mesures d’accompagnement en cas de confinement. Il pense qu’il faut veiller à la fermeture de tous les lieux publics ou recevant du public et de procéder à leur désinfection systématique ; d’assurer et d’organiser des corridors pour le ravitaillement, tout en évitant des regroupements et assurer l’étanchéité du confinement par un déploiement conséquent des forces de défense et de sécurité. Aussi, suggère-t-il la démultiplication des lieux de mise en quarantaine, la consolidation des solidarités de proximité en partenariat avec les autorités publiques dédiées et la systématisation des tests de dépistage en mettant à contribution tous les laboratoires et moyens disponibles. Birahime Seck souhaite également, si toutefois la situation venait à se dégrader, la rationalisation des dépenses exécutées dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
La mairie de Gorée réduit les rotations
La propagation du Coronavirus dans le pays a poussé les autorités à prendre certaines décisions. Au niveau de l’île de Gorée, l’heure est à la prévention. Du fait de sa position stratégique et particulière, Gorée a pris la décision de réduire le nombre de rotations par jour. Une décision prise hier par le Conseil municipal. Ainsi, au lieu des 12 rotations qui se faisaient quotidiennement, il n’y en aura que 7. Selon Me Augustin Senghor, maire de l’île, cette mesure s’explique par l’enclavement de Gorée. La réduction des rotations vise surtout à éviter au maximum les déplacements des Insulaires vers Dakar ou de Dakar vers Gorée. Me Augustin Senghor et son équipe en ont profité pour faire de la sensibilisation, mais aussi distribuer quelques produits aux populations. «C’est un combat que nous tous devons mener, car si un seul Goréen est contaminé, nous pouvons considérer que c’est toute la population qui sera touchée», a souligné le maire de Gorée.
Ismaïla Sarr
Comme Sadio Mané, Ismaïla Sarr (joueur de Watford) a participé à l’effort de guerre contre le Covid19. Hier, l’ancien jour de Génération Foot a acheté, à travers son père Abdoulaye Sarr «Nar Gadd» (ancien international lui aussi), beaucoup de produits détergents, de savons, d’eau de javel, des bouilloires et des masques. «Tout ceci, c’est pour apporter sa contribution à l’effort de guerre contre le Coronavirus. Une partie est destinée à la Mairie de Saint-Louis et l’autre est réservée aux daara qui sont exposés. Les cars de transport en commun seront aussi servis ainsi que les quartiers. Nous appelons les populations à la vigilance et au respect des recommandations édictées par les autorités sanitaires », affirme le père de l’international sénégalais qui a sollicité des prières pour son fils.
Mamadou Ndiaye DOSS
La presse sénégalaise est endeuillée par la disparition de notre confrère El hadji Mamadou Ndiaye Doss. Le journaliste du GroupeD-Médias est décédé hier en Espagne à la suite d’une longue maladie. Alité depuis un bon moment, Ndiaye Doss était allé se soigner en Espagne. Il a démarré sa carrière de journaliste à la radio communautaire de la banlieue de Dakar, Oxy Jeunes avant d’atterrir au Groupe Wal fadjri où il présentait les grandes éditions en langue wolof. Ensuite, il a déposé ses baluchons au Groupe D-Médias. Ndiaye Doss s’intéressait beaucoup aux problèmes de la diaspora sénégalaise et des collectivités territoriales. L’As présente ses condoléances à la famille du défunt, au Groupe D-Médias et à l’ensemble de la presse sénégalaise.
Coronavirus – Le Sénégal enregistre encore 11 nouveaux cas
Le Sénégal a enregistré, ce dimanche 22 mars 2020, 11 nouveaux cas testés positifs au coronavirus. Il s’agit de 6 « importés » et de 5 « contacts ». L’annonce est du ministre de la Santé et de l’Action sociale qui faisait son traditionnel point journalier.
Coronavirus au Sénégal : le ministère de l’intérieur dément l’instauration d’un couvre-feu L’information qui circule sur les réseaux sociaux faisant état d’un supposé couvre-feu, est fausse. Le ministère de l’intérieur a coupé court à ces rumeurs à travers un communiqué rendu public. «Suite aux rumeurs qui nous parviennent en ce moment, faisant état de l’instauration d’un couvre-feu au Sénégal, je voudrais préciser que cette information est complètement erronée et que pour le moment aucune disposition n’a été prise dans ce sens. Si tel était le cas, nous vous aurions informés par un canal officiel du Ministère de l’Intérieur», a informé le coordonnateur de la cellule de communication du ministère de l’Intérieur, Maham Ka. «Nous invitons nos chers partenaires de la presse à prendre notre attache, dans de pareil cas pour éviter la diffusion de fausses informations, susceptibles de créer la confusion au sein de l’opinion publique», ajoute le document.
Coronavirus : pas de vente de pain dans les boutiques à partir de lundi
Dès ce lundi 23 mars 2020, il n’y aura plus de pain dans les boutiques. Des kiosques seront, d’ici peu, installés dans plusieurs zones pour approvisionner la population. De même, un site sera ouvert pour permettre aux consommateurs de pouvoir commander en ligne pour qu’on leur livre jusque dans leurs maisons. L’annonce a été faite hier par la Fédération des boulangers du Sénégal. En conférence de presse hier, la Fédération, préoccupée de la santé et de l’hygiène alimentaire de la population, interpelle encore les consommateurs à prendre leurs responsabilités afin de ne plus acheter le pain dans les boutiques, car explique-t-il, 99% des boutiques ne respectent pas les normes pour commercialiser le pain.
Coronavirus : Le message fort de Serigne Abdou Mbacké aux Sénégalais…
Dans un message parvenu à Senego, la fils de de Feu Serigne Cheikh Khady Mbacké, a supplié la population sénégalaise d’être responsable et d’écouter à la lettre les restrictions imposées pour freiner la propagation du virus. « La pandémie du Coronavirus ou Covid 19 constitue l’un des plus grands fléaux du 21ème siècle. Elle révèle au grand jour le comportement déraisonnable de l’homme envers la Nature et les prescriptions Divines. Il nous faut la prendre très au sérieux, contrairement à ceux qui veulent nier une telle réalité. Elle constitue une menace de notre existence, de nos cultures et de nos valeurs. En saluant les mesures courageuses et responsables des autorités publiques et les décisions lucides de nos guides religieux, éclairés en cela par les Hadith et la Sunna du Prophète Muhammad (PSL), j’exhorte mes compatriotes, plus particulièrement mes Frères en Islam et mes Condisciples dans la voie de Cheickh Ahmadou Bamba, à respecter scrupuleusement les consignes et recommandations des experts et acteurs de la santé. Notre sort en dépend. Qu’Allah Tout Puissant, Clément et Miséricordieux, nous préserve et nous accorde la victoire finale dans cette guerre sans merci contre le Covid 19. Amine !!! », a lancé Serigne Abdou Mbacké.
Covid-19 : « Un confinement général n’est pas à exclure », selon Abdoulaye Diouf Sarr
Le ministre de la santé et l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr semble très inquiet de la propagation du coronavirus au Sénégal. A l’écouter, il n’exclut pas le confinement général des populations. « La situation est très sérieuse. Il ne faut donc ménager aucun dispositif de protection des populations sénégalaises« , déclare Abdoulaye Diouf sur la Rts 1. « Le comité, compte tenu de l’urgence de la nouvelle physionomie du nouveau comportement de l’épidémie, va très rapidement, dès demain matin (lundi) apprécier la situation« , rajoute-t-il. L’Etat du Sénégal a-t-il les moyens d’assister les populations en cas confinement ? Ceux qui vivent au jour le jour pourront-ils faire face à cette nouvelle situation ? Des questions très sérieuses qui nécessitent des réponses urgentes de la part du gouvernement Sénégalais avant de s’y lancer.
Décès du journaliste Mamadou Ndiaye Doss en Espagne
La presse sénégalaise est en deuil. Le journaliste Mamadou Ndiaye Doss de la Sen Tv est décédé ce dimanche en Espagne. Il a été évacué, suite à une longue maladie. La Rédaction de Direct News s’associe à la douleur et présente ses condoléances à Bougane Guèye Dany, au groupe D-Média à la famille éplorée.
Rennes : Mbaye Niang jugé par Onzemondial
Encore auteur d’une saison quasi aboutie, Mbaye niang a été freiné par le coronavirus au mo- ment où il montait en puissance. n’empêche, Onzemondial est revenu sur son flambant exercice. «Mbaye reste droit et s’impose très vite comme une valeur sûre, un taulier de l’équipe rennaise. Avec 15 buts et 2 passes décisives au moment de la suspension de la saison, Niang assume encore une fois le rôle qui est le sien, incarner un leadership dont le SRFC a besoin», lit-on. La saison dernière, l’international sénégalais avait scoré 14fois et donné 7 passes décisives en 44 rencontres et glané au passage une Coupe de France.
La Corogne : Laye Bâ signe un record du club
S’il joue un match avec sa nouvelle formation de La Corogne, Abdoulaye Bâ va dans la foulée signer un record du club. Il sera ainsi le 34ème joueur utilisé cette saison par le Depor après 31 journées. à l’heure actuelle, 33 joueurs ont joué pendant au moins une minute en championnat avec le maillot bleu et blanc. En effet, depuis 1990, Depor n’a jamais utilisé pas plus de 30 joueurs dans une campagne, et cette année l’équipe est déjà à 33. une démarche sans doute conditionnée par les difficultés sportives du club, qui est premier reléguable (19ème , 35 pts)
La sortie de Mathieu Mané a fait du bruit
L’arbitre Mathieu Mané, qui n’a presque jamais fait de sortie dans les médias, a brisé le silence en abordant leur grève. Dans Sunu Lamb, ce week-end, ce professeur d’éducation physique et sportive (EPS) a qualifié le président du CNG, Dr Alioune Sarr, «d’un baron qui n’a aucun respect pour l’être humain». Des acteurs de l’arène en ont beaucoup parlé, le weekend, malgré la psychose créée par le Covid-19.
Coronavirus :Bombardier coincé en France
Bombardier est en France depuis sa victoire en MMA contre un champion anglais. À cause du Covid-19, le B52 de Mbour est coincé à Paris avec sa seconde épouse. On imagine que la présence de sa dulcinée va l’aider à mieux supporter le confinement général.
Commandant Thioune contacté après sa sortie
Dans l’édition Sunu Lamb du week-end, Commandant Thioune de l’écurie Bathie Séras a lancé un cri du cœur pour espérer trouver un combat. L’on nous confie qu’un promoteur a été sensible à son appel. Ce producteur de spectacle de lutte l’a ainsi contacté pour voir s’il peut lui trouver un adversaire.
Gel des activités :Fallou Ndiaye ne perd pas espoir
L’État du Sénégal a interdit toutes les manifestations sportives pour une durée d’un mois. Occasionnant le report de plusieurs combats de lutte dont Bébé Birahim / Blindé ficelé par Fallou Ndiaye. Mais, ce dernier ne perd pas espoir que le Covid-19 sera endigué le plus tôt possible pour que les activités reprennent.
La femme de Doudou Diagne Diéckone se soigne plus chez Alioune Sarr
La nouvelle est lâchée par Doudou Diagne Diécko lui-même. «Ma femme amène 30.000 FCFA à chaque fois qu’elle se rendait en consultation à la clinique du Dr Alioune Sarr. Mais depuis un bon moment, elle ne s’y rend plus pour éviter la polémique. Alioune Sarr n’est pas mon ami. On ne se fréquente pas. Je lui ai apporté mon assistance, pas le contraire», a-t-il indiqué au micro de Fatma Dia de Wassaré.
Téléthon : AREELS donne 150.000 FCFA
La TFM avait organisé un téléthon samedi soir pour aider le gouvernement à lutter contre le coronavirus. 790 millions ont ainsi été réunis à cette occasion. Et, les acteurs de la lutte n’étaient pas en reste. En effet, l’Association des écoles et écuries de lutte du Sénégal (AREELS), dirigée par Malick Gningue, a participé à hauteur de 150.000 FCFA.
Doumboul pas prêt de revenir
Doumboul de l’écurie Yoff est parti depuis trois ans aux États-Unis. Avant son départ, il devait croiser Armée de Bène Barack Mbollo pour le compte du promoteur Luc Nicolaï. Le natif de Yoff a pris le chemin de l’exil. Selon certaines sources, ce lutteur risque de ne plus revenir dans l’arène.
Le CNG donne 500.000 au ministère des Sports
Lors du téléthon organisé par la TFM, le CNG de lutte a montré une générosité et sa solidarité afin de participer à l’effort de guerre contre le coronavirus. Le président Alioune Sarr et ses hommes ont donné une enveloppe de cinq cent mille francs.
L’Association des promoteurs remet 500.000
L’Association nationale des promoteurs de lutte avec frappe a anticipé son geste de solidarité. Quelques jours avant le téléthon, ce regroupement de promoteurs a remis un don en nature à Matar Ba, d’une valeur de cinq cent mille francs.
Ce sont les pécheurs qui nous ont attiré les foudres divines. Si on avait construit plus de mosquées et si on avait suivi plus scrupuleusement les enseignements de nos saints, le Covid-19 passerait par-dessus nos cieux et irait se faire pendre ailleurs
Confession terrible que celle de Satan, lui-même, dans « L’Associé du Diable », un film …culte : « la vanité est décidément mon péché préféré ». Le 26 septembre 2002, lorsque survient la tragédie du Joola, elle surprend au petit matin un pays imbu de lui-même. C’était, tout juste, deux ans après la plus réussie des alternances chez les nègres, alors que les « Lions » de 2002 avaient tutoyé les dieux des stades, en coupe d’Afrique et en coupe du monde. Le Sénégal était le nombril de la planète. Le père Wade-Man-Chauve était le plus diplômé et le mieux élu des chefs d’Etat, et les « Lions » du foot se permettaient impunément d’alimenter jusqu’aux rubriques des faits divers et menus larcins à l’autre bout de la planète.
Comme le croit le Père Wade, icône absolue de notre égocentrique mégalomanie, rien n’est trop grand ni trop beau quand on est Sénégalais. Surtout pour rendre hommage et chanter la gloire des aïeux de nos vénérés guides. Pensez donc, cette terre est bénie des cieux. Trop de saints y sont ensevelis pour qu’il y arrive une tragédie. Un pays unique en Afrique, qui héberge 100 % de croyants, où les confessions vivent en parfaite harmonie.
Un pays de tolérance, qu’ils disent. C’est effectivement le mot. On se tolère, comme si une sorte d’aristocratie de la sénégalité attribue, selon le standing ou la naissance, la dignité de pur Sénégalais. En piqûre de rappel, tous les semestres, un comité de défense des valeurs ancestrales cloue au pilori les porteuses de jupes trop courtes, les organisatrices de soirées privées et les hommes qui se promènent avec des pantalons trop serrés et des sacs à main trop stylés.
« Yallah am’oul kersa ! » aurait tranché un imam lors des funérailles d’un enfant parti trop tôt, face à l’indicible douleur des parents. C’est bien pourquoi, au petit matin du 26 septembre 2002, « Le Joola » a emporté 2.000 Sénégalais dans la stupeur générale. Il s’est trouvé quelques bonimenteurs pour que l’explication à ce malheur réside dans la fureur de nos mânes célestes, nos impardonnables péchés, et les oublis répétés du respect des commandements divins.
Pour le pécheur obtus que je suis, ce naufrage était un rappel à l’ordre. Ou plutôt, un rappel du désordre. « Le Joola » était un car-rapide de 500 places. Il y avait plus de 2.000 passagers à bord. Le rafiot n’était pas techniquement au point, mais - vogue la galère ! – il fallait bien faire semblant de s’être penché sur la question du désenclavement, source de l’irrédentisme casamançais, cet indépendantisme chronique sans projet d’avenir mais qui prospère au rythme des rapines, des viols, des trafics et des meurtres.
Le naufrage du « Joola » était un dramatique avertissement contre le désordre, l’indiscipline, les raccourcis, la solution de facilité. Il n’aura jamais de responsable devant les hommes, les cadavres sont restés au fond de la mer comme l’épave. Aucune leçon n’en a été tirée. Tout est reparti comme avant, après quelques théâtrales cérémonies d’exorcisme collectif.
Si les seules prières pouvaient sauver le monde, ça se saurait…
Dix-huit ans après, nous revoilà face à notre vanité. Cette fois, ce n’est pas une affaire sénégalo-sénégalaise. Le Coronavirus nous invite au banquet de l’universelle détresse. Il faudra savoir tenir son rang. Il va falloir puiser dans ce qui fait de l’homme l’animal le plus influent de la planète. Ma …foi est inébranlable dans le savoir, le savoir-faire et le travail qui sont les formes de prière les plus achevées, les seules valables à mes yeux.
Dans peu de temps, au rythme où va ce monde infecté, en chacun de nous, se réveillera l’animal sauvage endormi par le ronron de la paisible routine et le flonflon de l’ordinaire suffisance. Quand la peur s’installe, la bête se réveille. Celle qui va désigner les coupables à châtier. Bien sûr, ce seront d’abord les Français qui nous importent le virus pour nous exterminer sans en avoir l’air, avant de nous voler notre sol et notre sous-sol comme avant 1960. Ensuite, il va falloir solder nos comptes avec les Modou-Modou, dont les transferts d’argent sont devenus des transferts de virus… Déjà qu’ils nous prenaient nos plus belles femmes et achetaient nos terres les plus fertiles en nous dispensant des cours de patriotisme de comptoir et de culture de la gagne à bon marché. Ils rappliquent, la queue entre les jambes, en catimini, avec du virus dans les valises… Ensuite, entre confessions différentes, on va se regarder de travers et commencer à répertorier les lieux saints où le virus fait des ravages pour discuter de l’efficacité des chapelets selon les chapelles.
Et puis viendra le temps des châtiments, lorsque l’hécatombe arrivera. Bien sûr que ce sont les pécheurs qui nous ont attiré les foudres divines : alcooliques, fornicateurs, mécréants… Si on avait construit plus de mosquées et si on avait suivi plus scrupuleusement les enseignements de nos saints, le Coronavirus passerait par-dessus nos cieux et irait se faire pendre ailleurs. Mais voilà, on a négligé la charia… Mbaye Pêkh aurait volontiers arrêté la mer avec ses bras si la gendarmerie le lui avait permis.
Notre histoire qu’Iba Der Thiam a tant de peine à conter, nous le démontre de manière si impitoyable : nous n’avons pas l’ADN des héros… On se rendra compte sous peu à quel point nos propres enfants sont mal éduqués, nos familles nous sont étrangères et nos amitiés si peu fiables… La tolérance, que nous avons tant glorifiée, se révélera sous son vrai jour : une haine de l’autre réprimée et dont les coutures craquent quand vient le temps du courage.
Nous n’en sommes pas encore là. Le coronavirus pour l’heure, nous rappelle à quel point nous avons adoré nos dieux, ces divinités du système LMD, lutte-mbalakh-danse, qui faisaient le spectacle pendant que les plus puissants d’entre eux, les maîtres des cultes organisaient le repentir périodique, tandis que les artistes du boniment inauguraient l’ère du progrès.
Aujourd’hui, nos dieux et leurs temples - les lieux de culte, les stades, les arènes, les dancings et les écrans géants - se sont tus.
COMMENT LES CHEFS D'ETAT AFRICAINS SE PROTÈGENT-ILS CONTRE LE CORONAVIRUS ?
Des ministres testés positif au Burkina, le secrétaire général de la présidence sénégalaise qui se rend à la prière du vendredi alors que les mosquées sont fermées au Sénégal. Ces événements interpellent et amènent à s'interroger
Des ministres diagnostiqués positif au Burkina Faso, le secrétaire général de la présidence sénégalaise qui se rend à la prière du vendredi alors que les mosquées sont fermées au Sénégal. Ces événements interpellent et amènent à se poser une question : comment les présidents se protègent-ils contre le Covid-19 ?
Si les mesures barrières semblent avoir été généralisés dans la plupart des palais présidentiels, quelles sont les mesures spécifiques mises en place autour des chefs d’Etats africains pour éviter qu’ils ne soient contaminés ?
Alors que quatre ministres ont été diagnostiqués positifs au Covid-19, la présidence burkinabè a renforcé sa protection autour du chef d'Etat, Roch Marc Christian Kaboré. Si l’utilisation de gel hydroalcoolique et les règles de distanciation étaient déjà généralisés, les personnels du palais de Kosyam doivent désormais porter un masque, alors que les surfaces de contact comme les poignées de porte sont nettoyées en permanence. Afin de limiter les risques, l’essentiel des équipes de la présidence vont se mettre en télétravail à partir de ce lundi 23 mars, selon un conseiller du chef de l’Etat.
Parapheur et prise de température généralisée
Au palais de Koulouba à Bamako, la menace est également prise très au sérieux. Le président malien a ainsi considérablement réduit ses audiences et ses sorties. L’entourage d’Ibrahim Boubacar Keïta réfléchit à la mise en place d’un système pour que le chef de l’Etat évite de toucher les documents qu’on lui remet. L’idée serait d’insérer ces documents dans un parapheur sur lequel seul son aide de camp aurait la main.
Les mesures sont également draconiennes à Libreville, au Gabon. À l’entrée du Palais du bord de mer, la prise de température est généralisée par thermomètre à infrarouge frontal. Une deuxième prise est effectué à l’étage où travaille Ali Bongo. Bientôt, les visiteurs du président gabonais seront soumis à un test pour vérifier qu’ils ne sont pas atteints du virus.
A Kinshasa, cette dernière mesure a été généralisé à tous les membres du gouvernement, sans que l’on ne connaisse les résultats. Selon Giscard Kusema, le directeur adjoint de la presse présidentielle, le conseil des ministres et la plupart des audiences du président Félix Tshisekedi ont été, pour l’heure, suspendues.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
MAIS OÙ EST L’AUTORITÉ DE L'ÉTAT ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Cessons de nous prendre pour un pays habité par les plus grands saints qui, outre-tombe, vont nous protéger de ce virus qui ne met pas d’identité nationale sur le visage de ses victimes
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 22/03/2020
De Wuhan en Chine plus précisément dans la province de Hubei, d’où est partie l’épidémie, un virus de la famille des Corona a contaminé en moins de trois mois plus de 300.000 personnes dans le monde et plus de 13.000 ont perdu la vie. La quasi-totalité des pays du monde est touchée, ce qui en fait une pandémie. Au tout début de la crise sanitaire, le réflexe primaire des pays européens, américains et même africains étaient de noliser des avions pour aller extirper leurs ressortissants de cet enfer coronarien qui était en train de consumer cette partie de la Chine. Même si certains pays européens en l’occurrence la France et l’Italie ont consenti à fournir des aides matérielles à l’Etat chinois, elles étaient loin de penser que deux mois après, le coronavirus baptisé Covid-19 par l’OMS se déplacerait chez elles au point de faire du pays de Dante l’épicentre de cette pandémie qui prend les allures d’une tragédie mondiale.
Ainsi, du 28 janvier où l’Italie a connu ses deux premiers cas à l’heure de la rédaction de cet article, plus de 53 000 cas de contamination ont été officiellement recensés avec plus 4 800 morts. Il faut préciser que ce pays a connu son premier mort sur 20 cas de contamination le 22 février dernier. Et ce au moment où Wuhan, le berceau du virus, ne connait presque plus de cas local et de pertes en vies humaines. La Corée du Sud, qui a connu son premier cas le 20 janvier, a vu sa courbe de personnes contaminées s’aplanir dès le 10e jour de l’épidémie avant de décroitre littéralement à partir du 9 mars. Et sur un total de 8 897 cas confirmés à ce jour, 104 ont perdu la vie. Si ces pays ont connu des baisses drastiques par rapport au nombre de cas de contamination et de pertes de vies humaines en deux mois et demi, c’est dû essentiellement à leurs puissances logistiques, à l’autorité de leurs Etats, à leur capacité d’organisation, mais surtout à leur discipline.
A Wuhan et en Corée du Sud, toutes les mesures prophylactiques et prohibitives assorties d’une sanction pécuniaire forte sont respectées par les populations. Et pendant que le virus se propage à une vitesse exponentielle dans le reste du monde, l’Afrique, le continent le moins encore touché parce que tardivement affecté, semble être plongée dans un sommeil profond au point que l’OMS la secoue et la prévient d’une éventuelle tragédie humaine si des dispositions précautionneuses ne sont pas prises dare-dare. Au Sénégal, les autorités étatiques ont édictée des règles à suivre dans le respect scrupuleux des mesures-barrières, du respect de la distanciation sociale, des rassemblements publiques, de la fermeture de lieux de culte, des cérémonies religieuses. Nonobstant ces mesures salvatrices, il y en a qui font fi des interdits de l’autorité de l’Etat. Au nom de leur profonde croyance en Dieu, des confréries ont adopté une attitude de défiance vis-à-vis de l’Etat en se rendant dans leurs mosquées pour célébrer la prière de vendredi. Chose gravissime, le Kazu Rajab a été bien célébré à Touba et contrairement à la déclaration califale qui enjoignait les fidèles de célébrer la naissance de Serigne Fallou chez eux. Nonobstant l’injonction de la famille de Serigne Fallou, des fidèles ne se sont-ils pas rendus à Touba, ne se sont-ils pas rassemblés en masse dans les maisons hôtes pour magnifier la naissance du deuxième khalife des mourides ? Ainsi, les regroupements officiellement interdits ont été encore violés et pourtant l’Etat s’engonce dans une frilosité effarante en laissant certaines familles religieuses se comporter en hors-la-loi sans réagir énergiquement. D’ailleurs, l’image choquante de la République, c’est celle du secrétaire général du de la présidence de la République, Mahammad Boun Abdallah Dionne, qui a prié dans la mosquée de Touba en violation flagrante du décret qui interdit les rassemblements publiques en pareille occurrence. Et que les Sénégalais ne soient point étonnés, dans quelques jours, au retour des pèlerins qui se sont rendus à Touba pour le Kazu Rajab, qu’il y ait une explosion des sujets contaminés. Et au cas où les célébrants du Kazu Rajab dissémineraient le virus très présent en latence à Touba, nous tiendrons l’Etat responsable de non-assistance de personnes en danger.
Aujourd’hui nous sommes embarqués malgré nous dans une guerre sanitaire qui, malheureusement, risque de faire plusieurs victimes si nous ne changeons pas nos comportements et si notre Etat continue de se coucher devant les marabouts qui ne sont pas au-dessus des lois. Ainsi, évoquer l’hypothèse de plusieurs morts dans un avenir ne résulte ni d’une fake news, ni d’un catastrophisme, ni d’une élucubration d’un oiseau de malheur sorti d’un roman d’épouvante, mais d’une simple rationalité : le taux de propagation du Covid-19 et son taux de mortalité sont afférents.
Il faut qu’on cesse de se prendre pour un pays exceptionnel habité par les plus grands saints du monde qui, outre-tombe, vont nous protéger de ce virus qui ne met pas d’identité nationale sur le visage de ses victimes. Le Sénégal n’est point un ilot béni de Dieu. C’est un pays comme les autres avec ses tares, ses défauts et ses mauvaises habitudes. Au lieu de participer à l’effort moral de guerre en sensibilisant les populations exposées sur mesures à prendre, certains pseudo-prêcheurs, écumant les médias et s’étant autoproclamés gardiens de la morale religieuse, nous vrillent les tympans en considérant cette pandémie comme la résultante de la prolifération des péchés de l’homosexualité, de l’adultère, de la franc-maçonnerie, de la perte de la foi religieuse et tutti quanti. Et par conséquent, il faut accepter passivement cette punition divine qui nettoiera l’humanité de ses impuretés.
Ailleurs, les autorités religieuses prennent part activement à la lutte. Ainsi, beaucoup de lieux de culte ont été fermés pour enrayer la propagation de l'épidémie. De Casablanca à la Mecque en passant par Jérusalem, elles ont appelé les fidèles à honorer les heures de prière à domicile. Le vendredi 20 mars, ces images resteront gravées dans nos mémoires : l’esplanade entourant la Kaaba, lieu le plus saint de l'islam, situé au cœur de la Grande mosquée de La Mecque en Arabie saoudite, était complètement vide. Le même phénomène était constatable à la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam.
Alors que chaque heure qui passe est précieuse pour lutter contre la propagation pandémique et éventuellement les morts, il semble évident que chacun a agi à son rythme. C’est ce dont témoignent les rassemblements dans les lieux de culte, la célébration des Magals, des mariages, des baptêmes, l’usage des transports urbains même s’il n’y plus de surcharge dans les cars et bus (il faut noter que la distanciation sociale de 1,5 m minimum n’y est pas de mise). Les mouvements sur le territoire sont encore trop nombreux et beaucoup constituent un vecteur de diffusion rapide du virus.
Au moment où le personnel soignant intrépide, la société civile responsable, l’association des imams et oulémas du Sénégal, certaines familles religieuses s’échinent à sensibiliser minute par minute les Sénégalais sur les dangers du virus, certaines confréries tiennent en toute conscience la prière de vendredi dans leurs mosquées respectives. En sus, le président de la République à qui tout le peuple a donné les moyens constitutionnels de veiller à sa santé fait preuve de faiblesse devant ces familles religieuses.
Avoir la volonté de freiner le virus ne peut marcher qu’avec l’adhésion de l’ensemble de la population aux mesures décidées. C’est effectivement dans ces moments de crise que l’Etat, dans la plénitude de son rôle, doit prendre ses responsabilités. En période de crise comme celle que nous traversons tragiquement, la puissance publique ne doit pas se situer dans la même temporalité que d’autres composantes de la société. Il doit aller au-delà et faire prévaloir son autorité sans crainte, sans faiblesse et sans discernement. En ce moment où le nombre de cas augmente de jour en jour, le président Sall doit agir vite en mettant en place un plan d’urgence assorti d’un confinement bien pensé et en faisant prévaloir l’autorité dont il est investi. Autant le faire vite sans tergiverser, sans atermoyer. Certes cela a un coût financier, voire humain. Mais puisque nous nous acheminons irrémédiablement vers un scénario-catastrophe, autant confiner les Sénégalais chez eux pendant plusieurs semaines pour endiguer la maladie pendant qu’il est encore temps. Il y a va du salut de 15 millions de Sénégalais.
par l'éditorialiste de seneplus, bacary domingo mané
RÉFLEXIONS PHILOSOPHIQUES SUR UNE PANDÉMIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le coronavirus met à nu l’individualisme débridé de l’homme qui a toujours succombé à la tentation d’être le centre du monde - : le présent se vit intensément, puisqu’au-delà de l’immédiat, il y a l’irréparable
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 22/03/2020
L’irruption et la propagation de la maladie à coronavirus (Covid-19) nous met face à l’horizon indépassable de la mort. La panique et surtout la peur de l’irréparable qu’elle charrie, sont symptomatiques d’une société profondément ancrée dans une réalité capitaliste où l’avoir, la production et la consommation plongent le citoyen du monde dans une frénésie telle, qu’il n’a pas le temps de réfléchir à sa finitude ou destinée. Le «citoyen-consommateur» est tellement noyé dans le train-train quotidien, que la question de la mort ne taraude son esprit ou du moins accessoirement, lequel est plutôt envahi par le stress, fruit d’une insatisfaction quasi obsessionnelle à agrandir son espace physique. Il accumule les biens acquis parfois par des méthodes qui enlèvent à l’humain ce qu’il a de singulier et d’essentiel : la dignité. Aveuglé par l’avoir, il piétine, tel un bulldozer, toutes les valeurs qui cimentent les rapports entre les individus. Mais au sommet de sa vanité culmine le futile qui constitue le voile qui l’empêche de regarder la réalité de la mort en face. Il n’y pense que comme une parenthèse lorsqu’un proche en fait l’expérience.
La mort en face
Tel un cheveu sur la soupe, la pandémie de coronavirus nous jette la mort en pleine figure. Elle envahit notre quotidien : des hôpitaux débordés, des comateux, des malades en attente de l’instant fatidique, des patients qui doutent, des personnes qui ont lutté jusqu’au dernier souffle contre le virus, des médecins dépassés…Ajouter à ce tableau, le décompte macabre des médias qui montrent les dépouilles alignées, et des fosses communes. La mort est partout et l’humanité se met à découvrir que c’est l’élément résiduel de tout problème. Son imaginaire crée la suspicion chez les individus qui pensent que c’est l’autre qui est à l’origine de leur malheur. Du coup, les relations changent. Chacun se barricade, dresse sa baie vitrée, et multiplie les gestes barrière. Les villes sont devenues de vastes prisons à ciel ouvert et les maisons transformées en cellule.
L’altérité mise à rude épreuve
Les vocables : «confinement», «mise en quarantaine», «isolement», etc. renvoient à la question de l’altérité. L’autre est vu sous le prisme de l’obstacle à une vie saine et épanouie. Il est désormais celui qui peut me donner la mort en me transmettant le virus. L’autre n’est plus considéré comme mon semblable, porteur d’un humanisme, mais chosifié parce que renfermant dans ses entrailles le Covid-19. Nous sommes dans une sorte de solipsisme régressif, avec un moi qui va jusqu’à nier la réalité de l’autre. C’est l’instinct de conservation, cet amour de soi «infaillible» et toujours conforme à l’ordre.
Le coronavirus nous ramène à l’état de nature, au-delà de cette solidarité de façade qui pourrait acter la fausse socialisation du «loup». Il met à nu l’individualisme débridé de l’homme qui a toujours succombé à la tentation d’être le centre du monde. C’est d’un air amusé que nous guettons sur les antennes des radios ou dans les colonnes des journaux, les noms des fameux «bienfaiteurs» qui ne se soucient guère de la pureté de leurs actes. Ils ne boudent pas un seul instant le plaisir de voir l’humanité toute entière chanter leurs louanges. Le bien n’est pas fait pour le bien mais pour ce qu’il procure. Nos bienfaiteurs n’ont pas choisi la discrétion, mais le tintamarre. Même du malheur, ils veulent tirer une jouissance personnelle. Le Covid-19 nous révèle à nous-mêmes, humain trop humain !
Vanité en deçà, corona au-delà !
Nous sommes des êtres fragiles, dans un monde dont la marche semble dictée du dehors. En dépit des inventions qui ont révolutionné nos modes de vie, avec ces gratte-ciel qui titillent le ciel, ces machines intelligentes, ces vaisseaux qui ont conquis d’autres planètes, etc. il y a beaucoup de choses qui se cachent à la compréhension de l’humain. C’est pourquoi le coronavirus nous met en face de notre propre vanité. Cet infiniment petit est un mystère pour les chercheurs du monde entier. L’humanité est en face d’un virus intelligent, si l’on s’en tient à la symbolique du mot corona qui signifie en latin ou grec le «recourbé», couronne. Laquelle renvoie à la tête des princes, empereurs, rois ou chefs, le siège de la connaissance. Et du point de vue astronomique, corona ou couronne, est un milieu en perpétuelle évolution et dont l’équilibre est parfois brutalement rompu par le passage d’ondes de choc. Le covid-19 s’invite au banquet de l’innommable, de l’indicible en nous confinant dans le champ de ce qui est humainement accessible. Il nous met en face de nos propres limites, jusqu’à preuve du contraire. S’il arrivait à la science de connaître un jour l’origine de ce virus aux fins de proposer un antidote, le mérite en reviendrait à la fois aux sachants et à la nature. Tout problème a une solution et au cœur de cette dernière est logée son contraire, tel que nous enseigne la loi de la nature. Les choses non découvertes existent, elles sont justes couvertes du voile de l’indicible provisoire qui tombera dans le domaine du sens avec la complicité de la nature, grâce à la persévérance de l’homo sapiens dont la lame de curiosité déchirera le manteau de l’ignorance.
Le coronavirus nous fait apprécier la vie
En effet, le coronavirus semble donner un coup d’arrêt à la routine, marque indélébile de notre volonté de vivre qui passe par le refoulement à chaque instant de la mort. Observez le comportement des investisseurs sur le marché boursier, du commerçant derrière son comptoir, calculette à la main, du promoteur immobilier en pleine prospection, du consommateur à la recherche de la dernière marque, du journaliste friand de scoop, etc. tous vivent pour le futur. Le présent, seule réalité tangible, est sacrifié à l’autel d’un avenir qui n’est qu’un mirage.
Mais l’avènement du coronavirus, avec la sensation de la mort totale, donne lieu à un changement de paradigme : le présent se vit intensément, puisqu’au-delà de l’immédiat, il y a l’irréparable. L’homme s’est mis à apprécier la valeur de la vie, car la sensation de la mort totale, c’est-à-dire inéluctable et imminente, l’a amené à surmonter la crainte de la faucheuse, revendiquant du coup sa liberté. Grâce au covid-19, l’homme reprend du poil de la bête sur une vie qu’il semblait vivre en spectateur, parce que dictée par le capital, et non acteur. Le virus intelligent lui a donné les armes d’une emprise totale sur le cours de sa vie. Il affiche la figure de l’enfant dans «Les trois métamorphoses de l’esprit» de Nietzsche (ainsi parlait Zarathoustra) : «L’enfant est innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation (…) l’esprit veut maintenant sa propre volonté, celui qui a perdu le monde veut gagner son propre monde». Désormais, grâce au coronavirus, l’homme contemplera le présent dans toute sa splendeur, changeant du coup son regard sur la mort.
Y a-t-il un lien entre la maladie du coronavirus et la mort ?
C’est comme s’il donnait raison à Spinoza qui présente la mort comme un élément extérieur à la vie. L’idée est que la mort n’est pas, par essence, inscrite dans la vie de l’individu. Ce qui fait qu’il n’est pas disposé à l’accepter parce qu’elle est perçue comme une contingence. Sinon comment comprendre que d’autres prennent le dessus sur le coronavirus ? Ils ont compris que l’essence même de la vie est de persévérer dans son être, c’est pourquoi l’individu n’est pas programmé pour mourir. Le fait que les rayons des supermarchés soient pris d’assaut et les étales des marchés vidés de leur contenu, dénote une volonté pour l’homme de lutter contre la mort que la vie ne féconde pas. Le stress né d’un bouleversement total de notre quotidien et la peur de voir s’arrêter une vie dont les équilibres fragiles sont constamment menacés par des forces extérieures, ne doivent être perçus comme des éléments négatifs. Au contraire, ce sont des signes de résistance à faire l’expérience de la limite.