Dakar, 17 jan (APS) - Les comptes rendus que les quotidiens font des travaux de reprise du dialogue national font le menu de la livraison de vendredi des journaux dont l’intérêt se renouvelle également à travers des sujets liés à la politique et à la question de l’éco, la monnaie appelée à remplacer le franc CFA.
"Connivences et dissensions", affiche par exemple le quotidien Enquête, au sujet de ce que ce journal désigne par l’acte 2 du dialogue politique, des travaux de reprise faisant suite au démarrage officiel viciée par des suspicions entre acteurs de ces concertations nationales.
"Pour l’acte 2 du comité de pilotage du dialogue national, les acteurs politiques, présents aux concertations, ont dansé la même musique. Pendant ce temps, des voix s’élèvent au sein de la société civile pour dénoncer des connivences", écrit Enquête.
Il note toutefois que le Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti Rewmi et PASTEF - Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité -, trois des principales forces politiques de l’opposition, "ont préféré bouder les concertations dirigées par Famara Ibrahima Sagna".
"Le dialogue c’est tout simplement un partage du gâteau", déclare à ce sujet le leader de PASTEF, le député Ousmane Sonko dont les propos sont rapportés à la Une de Tribune. Une autre lecture vient de l’analyste Momar Diongue, cité par Kritik’ et selon qui "ce dialogue est parti pour être un échec".
L’Observateur propose à ses lecteurs d’aller à la découverte de la "double face" du président du comité de pilotage du dialogue politique, "une icône de la République qui a longtemps pratiqué l’Etat avant de lui servir comme conciliateur".
Source A revient de son côté sur "le cas Hélène Tine", la cheffe du Mouvement pour un Sénégal d’éthique et de travail qui "a voulu intégrer le comité de rédaction, au nom du groupe de personnalités qualifiées", mais "a été récusée", au profit de l’ancien député Bamba Ndiaye.
"Finalement, il a fallu que le Grand Serigne de Dakar, Pape Ibrahima Diagne, lui cède sa place, au nom des chefs coutumiers", pour que l’ancienne députée "puisse enfin trouver un point de chute", rapporte le même journal.
Le fil du dialogue national conduit naturellement certains journaux à la politique, à l’image de L’Observateur qui rapporte que le député Moustapha Cissé Lô a été reçu en audience par le président Macky Sall.
"Malgré la demande de suspension, formulée par Mahmoud Saleh à son encontre", le président Sall "a finalement reçu en audience le président du Parlement de la CEDEAO", une entrevue à l’issue de laquelle "beaucoup de nuages se seraient dissipés entre les deux hommes", écrit Vox Populi. Et d’ajouter que "le tonitruant député va désormais regagner les rangs et poursuivre le soutien à son mentor".
"Désormais, le président Sall et moi nous nous sommes compris", a déclaré le député dans des propos rapportés par L’Observateur, lequel note que "c’est désormais la paix des braves entre les deux hommes. Loin des attaques à répétition de El Pistolero contre le +Macky+".
Le journal rappelle que cette situation avait "poussé le ministre d’Etat, Mahmouth Saleh, directeur du cabinet politique du président, à proposer au dernier secrétariat national (SEN) de l’Alliance pour la République (APR), la réactivation de la commission de discipline", "dans l’objectif de +suspendre+ Moustapha Cissé Lô et Moustapha Diakhaté de l’APR pour leurs actes de +rébellion et d’indiscipline+ défiant le patron du parti".
Moustapha Cissé Lô au final "a obtenu ce qu’il recherchait : sa rencontre avec le chef de l’Etat qui a valu qu’il tire sur tout ce qui bouge à l’APR", indique L’Observateur, ajoutant que le député a eu des "discutions fructueuses" avec Macky Sall de qui il a reçu "des orientations qu’il va suivre à la lettre".
Concernant les relations entre le président Sall et son prédécesseur Me Abdoulaye Wade, Walfquotidien estime que l’affaire Karim Wade, du nom du fils du dernier, "fait foirer le deal" entre les deux hommes.
"La question de l’amnistie du fils biologique serait-elle à l’origine de la brouille entre Wade et Macky Sall. C’est du moins l’avis des frondeurs libéraux qui ont créé Suqqali Sopi", écrit ce journal.
Loin de ces sujets domestiques, L’As et Le Quotidien parlent de l’éco, la future monnaie appelée à remplacer le franc CFA, qui se partage les pays francophones de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
"Six Etats de la CEDEAO se démarquent de l’éco", annonce L’As. "Les pays hors CFA désavouent Ouattara", le président ivoirien, dont la "volonté de transformer le franc CFA en éco d’ici juin ne passe pas auprès des autres membres de la CEDEAO qui l’ont fait savoir hier, dans un communiqué publié à l’issue de leur rencontre d’Abuja", au Nigéria, ajoute Le Quotidien.
Sud Quotidien s’intéresse au front social et annonce que la rencontre entre la ministre de la Fonction publique Mariama Sarr et des syndicats considérés comme les plus représentatifs du secteur n’a pu convaincre ces derniers de renoncer à la grève qu’ils projetaient. Le journal parle d’échec de cette rencontre.
Le Témoin quotidien note que 13 ans après la disparition de l’abbé Diamacoune Senghor, guide moral du Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC), qui réclame l’indépendance de cette partie méridionale du Sénégal, les régions concernées sont "toujours en quête de paix".
Le Soleil, enfin, annonce "Macky Sall au banquet des puissants du monde", en parlant de l’édition 2020 du sommet de Davos (Suisse) auquel le chef de l’Etat va participer. Macky Sall doit également effectuer, du 17 au 22 janvier, des visites de travail au Togo et en Grande-Bretagne, selon Le Soleil.
Farba Ngom et Cie pour faire face à l’opposition
Le chef de l’Etat, qui quitte Dakar aujourd’hui pour un périple de quelques jours qui le mènera entre autres à Londres (Grande Bretagne), risque d’avoir une tournée mouvementée. D’après des sources de «L’As», l’opposition menace de lui rendre la vie dure tout au long de son séjour britannique. C’est donc pour éviter une humiliation que le Président Macky Sall a dépêché une délégation dirigée par le député-maire des Agnam. Farba Ngom et Cie vont tenter d’organiser les apéristes pour qu’ils endiguent l’opposition. Un procédé qui avait été du reste payant lors de la dernière assemblée générale des Nations Unies à New York où les activistes avaient été noyés par la meute d’Apéristes.
Moustapha Cissé Lo reçu par le Président Macky Sall
Le Président Macky Sall joue à l’apaisement. Il n’a pas suivi les va-t-en-guerre de son parti qui réclamaient les têtes de Moustapha Cissé Lo et de Moustapha Diakhaté, lors de la dernière réunion du secrétariat exécutif national de l’Alliance Pour la République (Apr). En effet, le Président Macky Sall a reçu le tonitruant député Moustapha Cissé Lo au Palais pour arrondir les angles. Pour cause, depuis un certain temps, El pistolero est entré en rébellion contre le régime et tire sur tout ce qui bouge. Il menaçait de faire des révélations sur la gestion du pays par le régime. Sans doute, Moustapha Cissé Lo va-t-il rentrer dans les rangs après son entrevue avec le leader de l’Apr.
Le Président Erdo an attendu à Dakar le 28 janvier
Les relations entre le Sénégal etla Turquie sont au beau fixe depuis l’avènement de Macky Sall à la magistrature suprême. Le président Turc, Recep Tayyip Erdoğan qui était à Dakar il n’y a pas très longtemps, est attendu encore dans notre le 28 janvier prochain. Recep Tayyip Erdoğan effectue une visite de deux jours à Dakar.
La chambre d’accusation examine l’affaire des Guy Marius Sagna Guy
Marius Sagna et compagnie seront édifiés sur leur sort le 21 janvier prochain par la Chambre d'accusation de la cour d’Appel de Dakar. L’annonce est de leur avocat, Me Moussa Sarr, qui avait saisi la chambre d’accusation pour obtenir une liberté provisoire en leur faveur. Me Sarr a reçu hier l'avis d'audience du dossier pour plaidoiries. Les conseils de Guy Marius Sagna, Fallou Gallas Seck et Ousmane Sarr vont tenter de démonter la décision du doyen des juges qui a accordé la liberté provisoire à Babacar Diop et aux étudiants et rejeté celle de leurs compagnons. Pourtant le groupe est poursuivi pour les mêmes délits à l’exception de Guy Marius Sagna. Me Moussa Sarr espère que la Chambre d’accusation va accorder la liberté provisoire à ses clients.
Médiation sur leurs indemnités de la guerre du Golfe
Le facilitateur de l’Ong Jamra, Mame Mactar Guèye, va livrer aujourd’hui les secrets de sa médiation dans le dossier d’indemnisation des soldats sénégalais engagés dans la guerre du Golfe en 1991. Ce sera à l’occasion d’une rencontre avec la presse. Il a été mandaté par les 402 survivants de la guerre du Golfe et les veuves des 93 soldats tombés au champ d'honneur, pour tirer au clair le sort qui a été réservé à leurs indemnités de guerre, allouées par l'Onu et l'Arabie Saoudite. Le médiateur Mame Mactar Guèye a eu plusieurs séances de travail avec le ministre des Forces Armées d’alors, Dr Augustin Tine, et le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne. Il a rencontré aussi le Président Macky Sall. Le médiateur a bouclé sa médiation par l’audience que lui a accordée l'Ambassadeur d'Arabie Saoudite à Dakar, Abdul Aziz Mohamed Aifan.
455 accidents recensés en avril sur l’axe Dakar-Bamako
Sans risque de se tromper, on peut dire que l’axe Dakar-Tambacounda-Bamako est «accidentogène». En effet, l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Dr Tulinabo Mushingi, a révélé des chiffres effarants hier lors de l’atelier de partage des résultats du projet «Roadmaps to Sencurity in Sénégal and Burkina» qui est axé sur la sécurité routière. D’après le diplomate américain,455accidents de la circulation ont été recensés au mois d’avril 2019, soit près de 15 accidents par jour sur l’axe Dakar-Bamako. Le projet vise à faciliter la collaboration entre la société civile et les forces de l’ordre afin d’améliorer la sécurité routière. Pour Dr Tulinabo Mushingi, la prise en charge de l’insécurité routière est une urgence au Sénégal où l’accident de circulation constitue la première cause de décès chez les jeunes. Pour sa part, la directrice exécutive de PWA Sénégal, Adiaratou Warka Ndiaye Aïdara, a rappelé les nombreux accidents enregistrés aux mois d’août et de septembre passés comme s’il s’agissait d’une épidémie. Des accidents occasionnés par le mauvais comportement des conducteurs. D’où le défi de la deuxième phase du projet à savoir : miser sur les comportements humains.
Une bande armée emporte plus de 3 millions à Saboya
Les bandes armées sont en train de dicter leur loi dans la régionde Kaolack. Des individus armés ont fait irruption hier tard dans la soirée, dans le village Saboya, situé dans le département de Nioro. Ils ont défoncé des boutiques et emporté plus de 3 millions Fcfa d’après «emedias». La bande a blessé plusieurs personnes dont un Mauritanien qu’elle a malmené avant de prendre 2,3 millions sur lui, d’après le chef de village Aly Ba. A l’en croire, les assaillants ont tiré une balle en l’air dès leur entrée dans le village. Les victimes, au nombre de 3, ont été évacuées à l’hôpital régional de Kaolack.
Secrétariat exécutif national du PS
Les responsables socialistes se sont retrouvés hier à l’occasion de la réunion du Secrétariat exécutif national(SEN) présidée par la Secrétaire générale par intérim, Aminata Mbengue Ndiaye. Cette 65e réunion du Secrétariat exécutif national (SEN) a été consacrée à la synthèse générale des réunions de la Commission nationale préparatoire des renouvellements (CNPR) des instances du parti et l’évaluation de la situation globale de la vente des cartes. La secrétaire générale Aminata Mbengue Ndiaye et compagnie ont tiré par ailleurs les enseignements de la Journée du Souvenir en prévision de la Journée nationale d’hommage à feu Ousmane Tanor Dieng à venir. C’était aussi une occasion pour la présidente du Haut conseil pour les collectivités territoriales (HCCT) de présenter ses meilleurs vœux aux responsables nationaux du Parti socialiste.
Incendie au foirail de Diamaguene Sicap Mbao
Il y a eu plus de peur que de mal hier à Diamaguène Sicap Mbao. En effet, les bottes de foin au foirail des grands ruminants de Diamaguène Sicap Mbao avaient pris feu. Ce qui a provoqué une panique générale aux abords du foirail. Mais les occupants de cet espace de vente de ruminants se sont très rapidement organisés pour circonscrire le feu avant l’arrivée même des sapeurs-pompiers. Informées, les autorités préfectorales de Thiaroye se sont déployées sur les lieux pour s’enquérir de la situation. Idem les limiers du poste de police de Diamaguène Sicap Mbao.
Panique à Thiaroye sur mer
La découverte bizarre d’une ressource énergétique (liquide) que certains confondent avec du pétrole près du quai de pêche de Thiaroye/Mer a mobilisé hier les populations de la localité. Ces dernières qui ont vu des automobilistes récupérer le liquide avec des bouteilles, ont alerté les forces de l’ordre pour la sécurisation des lieux. D’ailleurs, la Direction de la Société Africaine de Raffinage (SAR), informée, a dépêché sur les lieux ses émissaires qui ont installé un cordon de sécurité. Toujours intriguées par la découverte de ce produit qui continue de couler, les populations lancent un cri du cœur aux autorités pour le renforcement de la sécurité en vue d’éviter un incendie avec ce liquide inflammable ou une quelconque catastrophe sanitaire.
Grogne à l’usine pharmaceutique Medis
L’usine pharmaceutique Medis est en ébullition. A l’origine de la tension, la mise au chômage technique forcé de 300 agents de la société par la Direction générale. Ces derniers, qui ne savent plus où donner de la tête, ont saisi l’Inspection du Travail pour arbitrage.
Marche des impactés du TER aujourd’hui à Thiaroye Gare
Les impactés du Train Express Régional (TER) réunis au sein d’un Collectif national vont descendre dans la rue aujourd’hui dans l’après-midi à Thiaroye Gare pour dénoncer les lenteurs administratives dans l’attribution de leurs sites de recasements et l’érection des passerelles dans les communes impactées par le projet. Des sources de «L’As» renseignent que cette marche pacifique est autorisée par le Sous Préfet. La procession commence à la Route Tally Diallo pour se terminer au Centre Jacques Chirac de Thiaroye. Rappelons que c’est le 15 Janvier 2019 que le Président Macky Sall avait effectué le voyage inaugural du TER.
Colère des habitants de Yeumbeul Sud contre le TER
Les travaux du Train Express Régional(TER) continuent de susciter des vagues de contestations à quelques jours de la clôture du projet, à moins que les autorités ne le prolongent. Après les populations de Thiaroye Gare, c’est au tour des habitants de Yeumbeul Sud établis près des emprises du projet de manifester leur colère. Ils sont sortis avant-hier pour tenir un sit-in inopiné dans le but d’exiger la construction de passerelles. D’ailleurs, ces populations, déterminées à se faire entendre, comptent déposer une demande de marche sur la table du préfet de Pikine.
Le feu couve au plan Jaxaay
Toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait des remous au Plan Jaxaay. Pour cause, les problèmes d’attribution de maisons destinées alors aux victimes des inondations de 2005. Les ayants-droit peinent à recevoir les documents d’attribution des maisons. Plus de mille bénéficiaires attendent le document précieux afin de bien dormir. Et ironie du sort, certaines attributions ont été faites dans la plus grande opacité par des commissions dirigées par des tierces personnes. Pire, certains ayants-droit qui avaient versé à la SnHlm leur argent au moment de la vente des maisons, à la suite de la décision prise par Macky Sall d’exonérer l’achat, n’ont toujours pas reçu leurs clés. Au même moment des non-ayants droit se sont vu attribuer des maisons. Pourtant, les autorités sont bien informées de cette situation. C’est dire que ça risque d’imploser à tout moment à Jaxaay si le Président Macky Sall ne réagit pas rapidement.
Mbacké Dia traîne en justice sa femme et sa belle-sœur
Le couple Dia se regarde désormais en chiens de faïence. Mbacké Dia a traîné en justice sa femme Ndèye Yacine Ndiaye et sa belle-sœur Anta Ndiaye pour coups et blessures volontaires ayant entrainé une Itt de 25 jours, violences et voies de fait. Ces dernières étaient à la barre pour répondre de leurs délits. Seulement, le plaignant était absent. Revenant sur les faits, Anta Ndiaye soutient qu’à chaque fois que sa sœur Ndèye Yacine Ndiaye a des problèmes avec son époux, elle jouait le rôle de médiatrice. Mais le jour des faits, sa sœur l'avait appelée pour l’informer que son époux lui avait coupé les vivres. Elle n’avait plus d’eau et d’électricité chez elle. Ainsi, Anta Ndiaye a proposé à sa sœur de venir chez elle avec ses enfants le temps de trouver une solution au problème. Seulement les plus grands enfants étaient partis avec leur père. Par la suite, les deux gosses sont allés chez Anta Ndiaye pour chercher leur petite sœur sur ordre de leur père. Leur mère s’y oppose. En plus, Ndèye Yacine Ndiaye et Anta Ndiaye retournent chez M. Dia pour récupérer les affaires scolaires des enfants qui devaient préparer leurs compositions. M. Dia a demandé à Anta Ndiaye de sortir de la maison. Selon Anta Ndiaye, son beau-frère l’a abreuvée d’injures avant de la gifler. Ndèye Yacine Ndiaye, quant à elle, dément avoir battu son époux avec l’aide de sa sœur. A l’en croire, il est facile pour M. Dia de se procurer un certificat médical parce qu’il est médecin. Le délibéré est prévu pour le 6 février prochain.
L’opposition sénégalaise, malgré les initiatives du Front de résistance nationale et de Pastef, semble ‘’réduit à sa plus simple expression’’, depuis la dernière présidentielle
Avec un Parti démocratique sénégalais cherchant un nouveau comité directeur, un Rewmi paralysé par le silence de son président, un Khalifa Sall orphelin du Parti socialiste… l’opposition sénégalaise, malgré les initiatives du Front de résistance nationale et de Pastef, semble ‘’réduit à sa plus simple expression’’, depuis la dernière présidentielle.
Chose promise, chose due. Macky Sall, au lendemain de son élection en 2012, avait assuré qu’il allait réduire l’opposition à sa plus simple expression. Aujourd’hui, on a comme l’impression que le chef de l’Alliance pour la République (APR) a tenu sa promesse. Hormis le Front de résistance nationale (FRN) dont l’horizon semble se limiter au dialogue national et politique, le Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’équité et la fraternité) qui se bat tant bien que mal, certaines formations sont presque introuvables dans l’espace public. Même pour trouver un interlocuteur, c’est tout un problème. Quant à leurs directions, n’en parlons même pas.
Au Parti démocratique sénégalais, le Comité directeur, qui se réunissait de façon périodique, est quasi inexistant, depuis un bon bout de temps. L’opinion se questionne, le président de la Fédération nationale des cadres libéraux, Lamine Ba, dédramatise : ‘’C’est vrai que le Comité directeur ne s’est pas réuni, depuis quelque temps. Mais c’est simplement parce qu’il y a eu beaucoup de problèmes qu’il fallait régler en interne, compte tenu de la situation traversée par le parti, avec le départ de certaines personnes. Il fallait donc faire l’inventaire ; ce qui nous a permis de comprendre que le CD était truffé de personnes qui n’avaient ni les compétences politiques ni la légitimité pour siéger dans cette instance. Nous sommes en train de remettre de l’ordre à ce niveau.’’
En attendant, le parti se retrouve ainsi avec un CD qui n’existe que de nom. Pour Lamine Ba, le travail continue. Il explique : ‘’Nous n’avons pas encore présenté un nouveau comité directeur ; nous allons le faire comme nous l’avons fait avec le Secrétariat national et les autres structures. Tout ne peut pas être fait en un jour. Il n’empêche, les gens font leur travail. Ce n’est peut-être pas avec du tintamarre, mais on est en train de mener un travail efficace. Le parti continue d’attiser un espoir réel auprès des Sénégalais. La nouvelle équipe promue incarne le changement.’’
Diattara (Rewmi) : ‘’Nous ne communiquons pas assez, mais le parti fonctionne’’
Mais si ceci était une maladie, elle a fini de contaminer pas mal de formations politiques de premier plan. Au Grand parti, les communiqués des instances régulières sont publiés au compte-gouttes. Il en est de même de Rewmi, selon les termes même d’un de ses responsables, en l’occurrence Yankhoba Seydi. Tout en regrettant l’absence de réunion du Secrétariat national du parti, le secrétaire national en charge de la vie politique et des structures, Yankhoba Diattara, précise : ‘’Je pense qu’il est un peu exagéré de parler de léthargie au sein de Rewmi. Certes, la direction ne s’est pas réunie depuis quelque temps, mais la base fonctionne. C’est le Secrétariat national qui ne se réunit pas régulièrement. C’est ce que dénonce peut-être Yankhoba Seydi et nous le partageons. Nous avons tous suggéré que le Secrétariat national se réunisse plus régulièrement, même en l’absence du président. Mais il faut savoir que ce n’est pas ce qui fait fonctionner réellement un parti. Rewmi fonctionne bien, parce que presque toutes les autres structures déroulent leurs programmes.’’
Monsieur Diattara, comme pour étayer son propos, donne en exemples les sections de base, les structures de jeunes, les femmes, les cadres… ‘’Moi qui vous parle, je milite à Thiès et je sais que le parti se réunit régulièrement. Je sais que c’est le cas à Tivaouane, à Mbour et dans d’autres départements. Il y a aussi les jeunes qui se réunissent ; chez les femmes aussi, des initiatives sont prises. Même chose au niveau des cadres. Si on parle de la Direction également, elle a organisé, récemment, un grand séminaire au sortir duquel des recommandations fortes ont été faites. Peut-être nous ne communiquons pas assez, mais le parti fonctionne’’.
Du côté du PDS, on embouche la même trompette. A en croire Lamine Ba, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. ‘’Les jeunes, les étudiants et les cadres mènent normalement leurs activités. Le Secrétariat également est présent. Ils représentent le secrétaire général dans différentes cérémonies. Le PDS se porte à merveille. Les gens veulent peut être que ça bouge d’une manière que nous, nous ne voulons pas. Nous voulons que notre parti bouge dans le bon sens ; nous voulons que ça bouge de manière sécurisée et sous le contrôle de son secrétaire général Me Abdoulaye Wade’’, plaide le patron des cadres libéraux.
Aphones sur les questions d’actualité
Qu’à cela ne tienne ! Le PDS est quasi absent sur certains sujets d’actualité, constatent nombre d’observateurs. En dehors de certains de ses responsables, pris isolément, les structures sont quasi inaudibles. En tout cas, la plupart du temps ! Monsieur Ba nie en bloc : ‘’Si vous suivez bien l’actualité, vous avez remarqué que le PDS est encore très présent. C’était le cas à l’occasion du débat de fin d’année. Nous étions sur tous les plateaux où nous avons été invités. Aussi, sur toutes les questions qui agitent l’actualité politique nationale, le PDS s’est déjà prononcé. Peut-être il n’a pas été entendu. Mais nous avons été les premiers à parler de toutes ces questions. Quand nous évoquions la gestion du pétrole, les mines… nous étions seuls.’’
Cela dit, contrairement à une opinion répandue, au Parti démocratique sénégalais comme au Rewmi, les dirigeants, dans le discours, semblent résolument engagés vers un futur plus dynamique, plus radieux. Pour ce faire, il faudrait peut-être des structures fortes. Si au PDS, on promet de rebâtir un comité directeur new-look, à Rewmi, on promet plutôt plus d’animation dans les semaines et mois à venir. Le parti, selon M. Diattara, travaille sur la structuration qui est un chantier sur lequel le président accorde beaucoup d’importance. D’abord, il s’agira des communes et départements qui doivent se réunir chaque mois, avec un rapport d’activité à présenter au président, tous les trois mois, avec ampliation au secrétaire général et au secrétaire national en charge de la vie du parti. ‘’Pour ce qui est des structures nationales, les jeunes, les femmes, les cadres et les enseignants doivent également se réunir tous les trois mois, avec dépôt de rapport. Aussi, chaque année, chaque structure doit tenir un congrès…’’, détaille-t-il.
En ce qui concerne le mutisme de leur leader Idrissa Seck, sujet de tous les commentaires, lui parle ‘’d’approche communicationnelle’’. Idrissa Seck, renseigne-t-il, a toujours dit : ‘’Pour communiquer en politique, il faut choisir le bon moment. C’est très important. Sur les questions d’actualité, elles ont toutes été évoquées par le président idrissa Seck. Rappelez-vous ce qu’il avait dit sur le pétrole, le renchérissement du coût de la vie... Il ne peut donc que se répéter. C’est peut-être à nous de partager davantage ce qui a été dit avec les Sénégalais. Notre leader a peut-être la malchance d’être un peu en avance sur son époque.’’
Que mijotent Khalifa et Karim ?
Pendant que le leader du Rewmi, lui, se tait par convenance personnelle et stratégie politique, le patron des ‘’khalifistes’’, lui, qui n’est à la tête d’aucune structure formelle, opte pour les visites de courtoisie auprès de certains leaders d’opinion. Ses partisans, eux, se font de plus en plus rares. Pour sa part, l’ancien candidat du PDS, Karim Wade, reste cantonné loin du territoire national. Le parti d’Abdoulaye Wade en fait d’ailleurs toujours son combat. Pour Lamine Ba, c’est là un prérequis pour donner corps au dialogue national. Le PDS exige, en effet, le respect des décisions de certaines instances internationales dans le dossier de leur mentor.
Et jusque-là, ni la rencontre du palais entre Wade et son successeur, encore moins celle de Masalikul Jinaane n’ont permis de lever les équivoques. Et à en croire le lieutenant de Wade, les lenteurs incomberaient exclusivement au président de la République. ‘’A la faveur de l’inauguration de Masalikul Jinaane, facilitée par le khalife général (des mourides), les deux hommes se sont rencontrés. Notre secrétaire général a non seulement accepté la main tendue, mais a été le voir au palais. Macky Sall avait promis d’aller le rencontrer et il ne l’a pas fait. C’est à lui de répondre à la question’’.
Toujours à propos du dialogue, il soutient que le PDS n’a jamais été contre. Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, ‘’il y a un certain nombre de procédés sur lesquels nous avons exprimé notre désaccord. Par exemple, quand on doit choisir des représentants de notre parti, il faut se référer aux autorités de notre parti pour qu’elles désignent ses représentants. Vous pensez que c’est normal que Macky Sall désigne ceux qui doivent représenter le PDS au comité de pilotage ? Il prend des responsables du PDS sans que son secrétaire général en soit informé. Je pense que s’il y a problème, c’est à son niveau qu’il faut le situer’’.
Sur un autre registre, le lieutenant de Karim Wade s’est voulu on ne peut plus clair, quant à l’absence du Parti démocratique sénégalais, lors des manifestations du collectif Noo lànk. Selon lui, en tant que structure organisée, le PDS n’a jamais été invité. De ce fait, leurs militants prennent part aux manifestations à titre personnel. ‘’Ils ont appelé les Sénégalais, des militants du PDS ont répondu en tant que Sénégalais. Mais le PDS est une structure bien organisée. Pour l’inviter dans quelque chose, il y a des procédures’’.
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"L'ÉCO EST UN PROJET DE LA CEDEAO"
L'économiste camerounais Martial Ze Belinga, décrypte le rejet ce jeudi par six pays de l'Afrique de l'Ouest, de la réforme du Fcfa annoncée par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron le 21 décembre dernier
L'ECO remplace le Franc CFA. Le projet annoncé par Le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron a peut-être du souci à se faire. Plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, notamment anglophones, ont dénoncé lors d'une réunion extraordinaire à Abuja, cette décision jugée "unilatérale".
On en parle avec notre invité Martial Ze Belinga, économiste.