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26 juillet 2025
par Sidy Diop
ÉTATS D'ÂME
Si prendre langue avec le président Sall et participer au Dialogue national sont des délits, Abdoulaye Wade devrait être le premier à être mis sur la touche
Y’a-t-il de l’eau dans le carburant des retrouvailles entre les présidents Wade et Sall ? Le Parti démocratique sénégalais (Pds) vient de claquer la porte du Front de Résistance national (Frn) au motif que des leaders au plus haut niveau de ce cadre de l’opposition sont «compromis». En français plus accessible, le Pds reproche à ces leaders de discuter avec le Président de la République et de prendre part au Dialogue national «initié unilatéralement par le Président Macky Sall».
Le communiqué signé par le Secrétaire général national Abdoulaye Wade en dit long sur l’état d’esprit du «sopiste» en chef. Si prendre langue avec le président Sall et participer au Dialogue national sont des délits, il devrait être le premier à être mis sur la touche. Les retrouvailles de Massalikoul Djinane et la visite au Palais de la République le 12 octobre dernier sont encore fraîches dans nos mémoires. Comme quoi, «une pirogue n’est jamais trop grande pour chavirer».
PAR Alassane Aliou Fèré MBAYE
SADIO ET EUX
L’ancienne étoile de Southampton donne une leçon de vie à tous ces athlètes africains s’égarant sur le chemin de la gloire, à tous ces internationaux plus prompts à réclamer des primes qu’à gambader dans les prés
Les supporters de l’équipe nationale de football du Sénégal, en pleine euphorie et enivrés par l’auréole de la gloire promise par une constellation d’étoiles, ont souvent été victimes de désillusions et obligés d’endurer les frasques de leurs «héros» insensibles à leur désappointement. Le vedettariat, l’ostentation et l’arrogance des «demi-dieux» du ballon rond ont accentué la désaffection du public.
Sadio Mané, meilleur joueur africain de l’année 2020, apparaît ainsi comme une éclaircie dans la grisaille, une fraîcheur dans la relation qu’entretiennent les masses et les footballeurs choyés et pleins aux as, pour ne pas dire la figure de la réconciliation entre le «surhomme» et l’encenseur. C’est pourquoi, cette récompense individuelle dans un sport collectif est accueillie comme la «chose» de tout le monde, l’œuvre méritoire d’un génie de toute une Nation fière de célébrer son prodige. Il a su développer une personnalité attachante, antistar, pondérée et très peu portée sur le clinquant qui répugne dans un espace dont il connaît la misère. Le bonhomme a presque connu le dénuement et vu ceux qui s’y enlisaient. Sa grandeur est d’avoir consigné cette période «ante-gloire» dans sa mémoire et conquis l’Afrique et le monde en chérissant les vertus de son terroir, à en faisant son accotoir. Il a su faire de l’«autrefois», où on l’appelait certainement «come on town», un aiguilleur de sa trajectoire.
L’ancienne étoile de Southampton donne ainsi une leçon de vie à tous ces footballeurs brésiliens issus des favelas qui insultent leur passé et rebutent les «petites gens» de leur temps de galère, à tous ces athlètes africains s’égarant sur le chemin de la gloire, à tous ces internationaux plus prompts à réclamer des primes qu’à gambader dans les prés…Mais Sadio Mané, c’est surtout l’archétype de la morale à se fixer en public. Il est l’antithèse des nouveaux envahisseurs de l’espace partagé, perdant leur temps à des bagatelles, montrant leur munificence devant les caméras du monde et répugnant par l’insolence de leur étalage sur les scènes bouffonnes et louangeuses de la «gentry». Par pure gloriole. L’enfant de Bambaly est une bouffée d’oxygène dans une société en proie au délire narcissique. On s’époumone quand «marmonner» aurait suffi. On offre quelques quignons de pain aux âmes miséreuses qui s’en gavent avec une avilissante mise en scène que l’on a bien voulue nommer «machin du cœur». Sommes-nous ainsi passés de ce que Jean François Bayart a appelé «un commerce étroit avec Dieu» dans «La cité cultuelle en Afrique noire», parlant des religieux musulmans (ce qui n’est pas l’objet de notre réflexion, ici) à un commerce étroit et infâme avec la misère du peuple. L’espace public est devenu l’exutoire «du moi» indisposant au mépris des codes de convenance les plus élémentaires.
Le triomphe du joueur de Liverpool, en espérant qu’il y en aura d’autres, est pour ainsi dire la célébration de l’humilité, de la simplicité dans un cosmos de vains plaisirs, d’éclat et d’apparat. Ce plébiscite de tout un peuple et des sensibilités d’un ailleurs conquis n’est pas seulement un témoignage d’amour et d’affection. Il est aussi un message fort envoyé aux âmes inconsidérées dont les cœurs sont peu accessibles à la compassion, et qui, heurtant la pudeur, narguent ceux qui s’enlisent dans la misère, plastronnent et font des largesses par pur égocentrisme. Sadio Mané a tant fait pour les siens. Il leur a construit une école pour que, demain, contrairement à lui, que des jeunes puissent s’y fabriquer un destin, un hôpital pour soulager les malades. Et il n’a pas eu besoin d’ameuter les hommes rapaces, louangeurs de ceux qui «puent» l’opulence. Plus que l’artiste du ballon rond, c’est cette personnalité si attachante, si simple que les Sénégalais aiment. En espérant que les dithyrambes des laudateurs ne l’inciteront pas, un jour, à l’esbroufe. Nos éphémères «héros» nous ont si souvent déçus.
COMPRENDRE LE PSSAGE D'UN RISQUE DE SURENDETEMENT FAIBLE À MODÉRÉ
Le gouvernement a annoncé, le 10 janvier 2020, que le pays est passé d’un risque de surendettement faible à modéré. Concrètement, qu’est-ce que cela implique ?
Africa Check |
Valdez Onanina |
Publication 16/01/2020
Le 30 juin 2019, le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, se réjouissait de la « bonne maîtrise de l’économie », affirmant que « sur les 55 pays de l’Union Africaine, le Sénégal fait partie des cinq pays à risque de surendettement faible ».
Début janvier 2020, la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor a annoncé qu’en « perspectives du nouveau programme ICPE (instrument de coordination des politiques économiques), les services du Fonds monétaire international (FMI) ont procédé à l’analyse de viabilité de la dette » et « il ressort de cet exercice que le risque de surendettement est passé d’un risque faible à un risque modéré de surendettement statut actuel de l’ensemble des pays de l’UEMOA ».
Le Trésor sénégalais a expliqué que « le ratio de service de la dette/ exports a atteint 22,7 % en 2020 contre un seuil de 21 % », assurant qu’« un retour à un profil de risque faible est projeté pour 2022 ».
Et d’appuyer que « ce caractère temporaire de la dégradation a un impact très limité sur les conditions de financement sur les marchés de capitaux (et que) cette mesure n’entraîne pas de limitation d’endettement, autre que le respect du plafond de financement défini dans la loi de finances ».
Le risque de surendettement c’est quoi ?
Le professeur Babacar Sène, Maître de conférences agrégé en Économie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, explique que « le risque de surendettement matérialise une situation où l’Etat est dans l’incapacité d’honorer ses engagements vis-à-vis des créanciers bilatéraux, multilatéraux, du marché international et régional ». Il indique que le risque de surendettement est apprécié à partir de l’analyse de viabilité ou de soutenabilité de la dette publique.
En d’autres termes, « il s’agit d’analyser la cohérence entre les besoins de financement et la capacité de remboursement actuelle et future. On parle de risque si cette cohérence tend à ne pas être respectée », précise Malick Diop, ingénieur statisticien et économiste à la Division de la comptabilité nationale, des synthèses et études analytiques, une entité de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie.
Diop souligne que « la dette constitue un moyen pour les pays de financer leurs investissements. À cet effet, ils doivent veiller à une bonne gestion de l’endettement pour favoriser une croissance soutenue et inclusive » car « l’accumulation excessive de la dette peut avoir une conséquence pour le développement économique du pays et la viabilité ».
En somme, « dans le cadre de l’analyse de la viabilité de la dette d’un Etat, on parle de risque de surendettement lorsque les indicateurs d’endettement dépassent les seuils indicatifs ou autorisés. Autrement dit, si ce seuil est dépassé, le pays court à un risque de surendettement », résume le journaliste économique Abdou Diaw.
Évaluation du risque de surendettement
Pour apprécier le degré d’endettement, le FMI et la Banque mondiale s’appuient sur des ratios d’endettement que sont : « dette publique sur PIB; valeur actuelle de la dette rapportée aux exportations, au PIB et aux recettes; service de la dette rapporté aux exportations et aux recettes », renseigne Pr Babacar Sène.
Il argue que « l’analyse de ces différents ratios sur l’horizon temporel de 20 ans permet de dégager quatre situations de risque de surendettement selon le FMI et la Banque mondiale ».
Premièrement, le risque faible qui suppose que « tous les indicateurs d’endettement sont en deçà des seuils de référence et des seuils des tests de résistance ».
Ensuite, le risque modéré qui illustre une situation dans laquelle, « les indicateurs d’endettement sont inférieurs aux seuils dans le scénario de référence, mais les tests de résistance montrent que les seuils pourraient être dépassés en cas de choc exogène ou de changement brusque de politique macroéconomique ».
Viennent ensuite le risque élevé qui traduit le fait qu’« au moins un des seuils du scénario de référence a été dépassé, mais le pays n’a pas encore de difficultés à rembourser sa dette », et le surendettement qui est évoqué lorsque « le pays éprouve déjà des difficultés à rembourser sa dette, comme en témoigne la présence d’arriérés ; soit la restructuration de sa dette est en cours ou imminente, soit par exemple, les indicateurs de la dette et du service de la dette dépassent de manière considérable les seuils de référence à court terme, et ces dépassements sont élevés ou prolongés ».
« La capacité qu’ont les pays à gérer leur dette dépend de la solidité de leurs politiques et de leurs institutions, de leur performance macroéconomique et de leur capacité à absorber les chocs », signalele FMI.
De risque de surendettement faible à modéré
Pour un pays, plusieurs raisons peuvent être à l’origine du passage d’un risque de surendettement faible à modéré, selon Abdou Diaw. Il énonce notamment l’explosion de l’endettement et une erreur dans l’évaluation du ratio dette sur PIB.
À cela, on peut ajouter « une détérioration du déficit budgétaire de l’Etat par rapport au PIB, la fréquence et l’ampleur des chocs exogènes qui affectent l’économie, l’élargissement du périmètre d’endettement ou un durcissement des conditions d’emprunt sur le marché international », indique le professeur Babacar Sène.
Pour le Sénégal, « les principales raisons de ce changement de risque de surendettement faible à modéré sont liées essentiellement à l’extension du périmètre du champ de la dette du secteur public aux organismes publics (agences, établissements publics, sociétés nationales) », signale à Africa Check Ballé Preira, le coordonnateur de la cellule de communication du ministère sénégalais des Finances et du Budget.
« Adopter une gestion prudente de l’endettement non concessionnel »
Pour Abdou Diaw, la dégradation du profil d’endettement du Sénégal traduit, « en termes clairs, (que) le pays devient exposé et vulnérable s’il n’y a pas un contrôle rigoureux et suivi de son rythme d’endettement ».
« Le pays devrait davantage adopter une gestion prudente de son endettement non concessionnel, c’est-à-dire des prêts extérieurs souscrits aux conditions du marché », préconise, dans la même veine, le professeur Babacar Sène. Il ajoute que le Sénégal devrait aussi recourir davantage au marché financier régional à travers les émissions de titres publics en monnaie locale par adjudication et/ou par syndication. L’Etat devrait également surveiller l’endettement de ses démembrements (agences, sociétés publiques, etc.) car le périmètre de la dette a été élargi, selon Pr Sène.
En outre, le statisticien Malick Diop tempère. Il soutient que « le Sénégal ne présente pas de risque de surendettement mais s’approche d’une zone où les politiques économiques, l’endettement, doivent être contrôlées ».
« En effet, il peut, à la suite, d’un choc présenté un risque de surendettement ce qui se matérialisera par une situation où l’un des seuils fixés par le FMI et la Banque mondiale n’est pas respecté. Cela constitue également un signal pour ceux qui prêtent au pays, sur les risques qu’ils peuvent courir en prêtant au Sénégal », relève-t-il en revanche.
D’après Ballé Preira, de la cellule de communication du ministère des Finances et du Budget, « ce qui pourrait inquiéter, dans le cas du Sénégal, c’est une baisse drastique des exportations, une baisse des recettes fiscales ou un repli prononcé de la croissance. Or, si on évalue le cadre macro-économique actuel et futur sur la période 2019-2023, il s’avère que les projections tablent sur une croissance moyenne de 9 % dont environ 7 % en 2020, croissance sur la base de laquelle le budget 2020 a été bâti ».
Preira fait valoir que cette dégradation du profil d’endettement du Sénégal est temporaire et a un impact très limité sur les conditions de financement sur les marchés de capitaux.
« Il est utile de préciser que cette mesure n’entraîne pas de limitation d’endettement, autre que le respect du plafond de financement défini dans la loi de finances. Également, les accès aux ressources de financement de nos partenaires classiques ne seront pas limités », assure Preira selon qui le Sénégal maintient des ratios d’endettement à des seuils viables et soutenables pour atteindre l’émergence à terme.
LA ZMAO CONDAMNE LA RÉFORME DU FCFA ANNONCÉE PAR OUATTARA
Les six pays de la Zone monétaire ouest-africaine se sont dit préoccupés ce jeudi, de la décision du président ivoirien de renommer unilatéralement le franc CFA en Éco, ajoutant que cela n’est pas conforme au projet de la CEDEAO
Le Nigeria et plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment anglophones, ont dénoncé jeudi à Abuja la décision de remplacer le franc CFA par l’eco, affirmant qu’elle n’était “pas conforme” au programme adopté récemment par l’ensemble de la région pour mettre en place une monnaie unique.
Les six pays de la Zone monétaire ouest-africaine (WAMZ) ont “noté avec préoccupation la déclaration visant à renommer unilatéralement le franc CFA en eco d’ici à 2020”, selon un communiqué publié à l’issue de cette rencontre extraordinaire entre les différents ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales. La WAMZ est composée du Nigeria, du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone, de la Gambie et de la Guinée (Conakry), qui ne fait pas partie de la zone CFA.
Ces pays estiment que “cette action n’est pas conforme aux décisions” de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en vue de “l’adoption de l’eco comme nom de la monnaie unique” de toute la région, dont l’idée est débattue depuis bientôt 30 ans. Ils “réitèrent l’importance pour tous les membres de la Cédéao d’adhérer aux décisions de l’autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao concernant la mise en œuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique”.
Un sommet réunissant les chefs d’Etat de la WAMZ est prévu “bientôt” pour décider de la conduite à venir, précise le communiqué final.
Huit pays francophones d’Afrique de l’Ouest, qui utilisent le franc CFA, avaient annoncé fin décembre leur décision de remplacer leur monnaie commune par l'”eco” et de rompre ainsi les liens très controversés avec la France, ancienne puissance coloniale, qui accueillait notamment la moitié de leurs réserves de changes en échange de la convertibilité du CFA avec l’euro. L’annonce surprise avait été faite par le président ivoirien Alassane Ouattara lors d’une visite à Noël de son homologue français Emmanuel Macron, dont il est le principal allié politique dans la région, au lendemain d’un sommet de la Cédéao qui avait encouragé les efforts visant à mettre en place une monnaie unique ouest-africaine d’ici à juillet.
OMAR VICTOR DIOP, PORTRAIT D'UNE AFRIQUE OPTIMISTE
Le photographe sénégalais signe les visuels de la Saison Africa 2020 la saison des cultures africaines en France. Des photos à l’image de toute son œuvre qui montre une Afrique moderne, optimiste et nourrie de son histoire
Le photographe sénégalais Omar Victor Diop signe les visuels de la Saison Africa 2020 la saison des cultures africaines en France.
Des photos à l’image de toute son œuvre qui montre une Afrique moderne, optimiste et nourrie de son histoire.
"LA MONNAIE EST UNE AFFAIRE DU PEUPLE"
Ousmane Sonko parle de « grande victoire pour les jeunesses africaines » après l’annonce du passage à l’Eco fin décembre à Abidjan. Pour l’opposant qui se dit « radical », cela annonce une nouvelle dynamique, notamment dans les relations avec la France
Ousmane Sonko avait fait de la réforme du franc CFA un cheval de bataille pendant la campagne pour la présidentielle de février 2019. Le président du parti Pastef/ Les Patriotes, arrivé 3e avec plus de 15% des voix, parle de « grande victoire pour les jeunesses africaines » après l’annonce du passage à l’Eco fin décembre à Abidjan. Pour l’opposant qui se dit « radical », cela annonce une nouvelle dynamique, notamment dans les relations avec la France.
RFI: Que pensez-vous de la réforme du franc CFA annoncée en décembre dernier à Abidjan?
Ousmane Sonko:C’est un bon début. Sur les questions liées à l’appellation, au dépôt des réserves de change à la Banque française et même à la présence française dans les institutions, on a fait un bond qualitatif. Mais nous considérons que maintenant il faut s’atteler aux questions techniques, la question de la parité fixe, et il y a la question également de l’institution qui doit gérer cette monnaie. Nous, les opposants et la société civile africaine, qui avons porté ce combat depuis pas mal de temps, nous nous étions opposés à nos présidents qui disaient que le franc CFA est une excellente monnaie. Donc si cela change, c’est parce que la France a décidé, uniquement avec un président, d’une monnaie qui concerne huit pays. On n’a entendu jusqu’à présent aucun autre président de cette zone s’adresser à son peuple. Or, la monnaie est une affaire du peuple. Mais au-delà, il y a des aspects positifs. Le président Macron a dit : « J’ai écouté et entendu la jeunesse africaine ». C’est un pas important. Le président français et la France ont compris qu’il est temps d’écouter un peu plus les Africains et d’aller vers un changement du paradigme qui fonde nos relations. Il n’y a pas de sentiment anti-français, en réalité. Il y a un sentiment patriotique et panafricain. Je crois que le président Macron a compris cela. J’ose espérer que cette dynamique va continuer.
Quel regard portez-vous sur la coopération entre la France et les pays du G5 Sahel sur le plan militaire, dans la lutte contre le terrorisme?
Ce qui se passe traduit notre échec total. Dans ces pays, il y a des zones entières qui ont été totalement délaissées. Donc c’est un échec africain, un échec de la Cédéao. Si ces pays considèrent qu’ils n’ont pas la capacité de le faire et qu’ils font appel à la France, cela relève de leur souveraineté, mais la France, aussi, doit respecter les opinions publiques nationales. J’ai été au Niger récemment et j’ai entendu le président nigérien dire que, tous ceux qui réclament le départ des troupes françaises sont des suppôts du terrorisme. Cela veut dire que toute opposition, citoyenne ou politique, peut-être demain qualifiée d’apologie du terrorisme ou je ne sais quoi. Et ces présidents - nos présidents - vont s’en servir pour « mâter » l’opposition.
Vous évoquiez un voyage récent au Niger au mois de décembre. Vous souhaitez donner une dimension panafricaine à votre combat. Sur quels thèmes et avec quels alliés?
Il y a, de plus en plus, des mouvements patriotiques, progressistes, panafricains, qui émergent partout en Afrique. Nous devons pouvoir créer un lien, un réseau. C’est cela, l’objectif de cette internationale qui a été lancée avec des leaders politiques de six pays : Niger, Burkina Faso, Sénégal, Guinée Conakry, Tchad et Togo. Nous allons l’élargir progressivement et nous envisageons de tenir un grand congrès pour la lancer officiellement, très prochainement.
Au Sénégal, les travaux du dialogue national viennent de débuter et vous n’y participez pas. Il y a pourtant à l’ordre du jour des thématiques qui vous tiennent particulièrement à cœur, notamment la gestion des ressources naturelles ou la gouvernance. Est-ce que ce n’est pas une occasion manquée de faire entendre vos positions?
Au contraire, le dialogue peut brouiller nos positions. Quelle est la pertinence d’organiser un dialogue national au Sénégal? C’est un pays paisible. Pourquoi éprouver le besoin de convoquer une sorte de conférence nationale dans un pays comme ça, qui est sorti d’une élection il y a un peu moins d’un an ? Cela va aboutir à une distribution du gâteau, au gouvernement d’union nationale, etc. Nous ne sommes pas preneurs.
Votre parti Pastef-Les Patriotes vient de fêter ses six ans d’existence. Quels sont vos objectifs et quelle est la stratégie, maintenant?
C’est, de continuer à grandir. Vous savez que nous sommes un parti qui est né du néant politique, contrairement à ce qu’on avait l’habitude de connaître, où les gens font leurs classes politiques dans de grands appareils. Nous allons continuer ce travail, mais nous allons aussi beaucoup travailler à structurer ce parti pour nous doter d’un appareil politique et d’une machine électorale.
Et avec quelle convergence, avec les autres leaders de l’opposition, Khalifa Sall, Idrissa Seck, Abdoulaye Wade?
Actuellement, chacun a son organisation politique et la gère.
Donc c’est chacun pour soi?
Non, nous avons un cadre, un front, pour aborder ensemble un certain nombre de questions.
Le Front de résistance nationale, que vient de quitter le PDS d’Abdoulaye Wade…
J’ai entendu que le PDS a quitté l’organisation... Nous avons ce front. Au-delà, nous, nous ne sommes en coalition avec aucun des acteurs politiques que vous avez cités. Mais nous gardons des relations courtoises et nous restons ouverts, pour certains en tout cas, à envisager ces possibilités-là.
Et vous, dans l’opposition, vous voulez incarner cette opposition radicale, c’est cela?
On est nés dans la radicalité. Nous, nous venons pour nous opposer et nous opposer fermement. Non pas à un homme, mais à un problème de système. Et c’est pourquoi vous avez des gens qui ont travaillé avec le président Senghor, qui ont travaillé avec le président Diouf, qui ont travaillé avec le président Wade, qui aujourd’hui sont encore responsabilisés par le président, alors qu’ils sont d’idéologies totalement différentes. Notre classement volontaire dans cette rubrique d’opposition radicale, ce n’est pas par rapport à Macky Sall. Tant qu’on focalisera le débat sur un homme, on va faire des alternances, mais on ne fera pas dans l’alternative.
LE SAES SE DEFOULE SUR LE MINISTRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Si 4,550 milliards n'ont pas suffi à faire fonctionner une université avec environ 4 500 étudiants, point n'est besoin de dire qu'avec 4,771 milliards, l'Uasz vivra un supplice budgétaire infernal avec ses 3 446 étudiants supplémentaires"
Le Syndicat autonome de l'Enseignement supérieur section Ziguinchor a tenu un point de presse, hier, pour attirer l'attention de l'opinion nationale et internationale sur la situation que vit l'université Assane Seck de Ziguinchor
"Le 23 décembre 2019, la coordination Saes de l'Uasz, faisant face à la presse, dénonçait fermement l'attitude cavalière et incompréhensible du ministre de l'Enseignement supérieur qui avance avec des œillères face au problème de l'orientation des nouveaux bacheliers à l'université Assane Seck de Ziguinchor, pour l'année universitaire 2019/2020", ont rappelé les enseignants du temple du savoir de cette jeune université. "Ce point de presse est revenu sur l'essentiel du différend entre l'Uasz et le ministre Cheikh Oumar Hann.
Un différend qui laisse transparaître aujourd'hui une grande frustration du Saes née des nombreuses promesses non tenues par le ministre. Ces promesses concernent plusieurs aspects. Pour les infrastructures, selon la porte parole,"il était question de reprendre le chantier du Pgf Sup, à l'arrêt depuis 2017, et l'entrepreneur trouvé sur place, ajoute Ndiémé Sow, avait assuré la livraison de 16 salles de classe de 70 places en fin décembre 2019. Ace jour, poursuit-elle, "rien n'est réceptionné, ni amphis, ni salles de Td, ni salles de Tp, ni laboratoires, ni bureaux, ni même le restaurant pour les étudiants." "Le nouveau délai est fixé à décembre 2020. C'est dire qu'il nous faut attendre encore au moins une année pour espérer voir enfin de nouveaux batiments." Poursuivant, le porte-parole du Saes, coordination université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), de confirmer qu'à la date d'aujourd'hui, (mercredi), il y a une orientation effective de 3 446 nouveaux bacheliers. soit un surplus de 446 par rapport à l'accord Saes/ Ministère", a-t-elle dit, tout en estimant que ce nombre fait quasiment le double de la capacité actuelle de l'ensemble des étudiants inscrits à l'Uasz.
Pour le Saes, la première conséquence de cette pléthore, "c'est que l'administration est actuellement dans l'impossibilité d'établir les emplois du temps, faute de salles de cours. A ce titre, laisse entendre le syndicat, pour "le seul département de Sciences juridiques qui compte 914 inscrits au lieu des 730 de l'accord, il faudrait deux amphis de cinq cents places dédiées, trente-trois salles de Td rien qu'en première année de licence". La deuxième conséquence, ajoute Ndiémé Sow, c’est que "le campus social des étudiants est en train de prendre l'allure d'un véritable ghetto, offrant ainsi le spectacle d'un camp de réfugiés". Pour terminer, le Saes a fait savoir qu'environ huit mille étudiants vont devoir s'entasser dans une bibliothéque qui ne compte que 150 places". "Cependant toutes ces conséquences, aussi néfastes qu'elles soient, ne sont rien comparées à la faiblesse drastique du budget qui constitue la vraie plaie de l'Uasz.
Si 4,550 milliards n'ont pas suffi à faire fonctionner une université avec environ 4 500 étudiants, point n'est besoin de dire qu'avec 4,771 milliards, l'Uasz vivra un supplice budgétaire infernal avec ses 3 446 étudiants supplémentaires", a laissé entendre le Saes, section Ziguinchor, lors du point de presse tenu ce mercredi.
L’INTERSYNDICALE PARALYSE L’HOPITAL REGIONAL DE DIOURBEL
Moins d’un dénouement heureux dans les prochaines heures, l’hôpital régional Heinrich Lübke de Diourbel, réputé calme, se dirige vers une paralysie totale.
Moins d’un dénouement heureux dans les prochaines heures, l’hôpital régional Heinrich Lübke de Diourbel, réputé calme, se dirige vers une paralysie totale. En effet, les travailleurs regroupés dans une intersyndicale observent depuis mardi dernier un mouvement d’humeur. du coup, les blouses blanches n’assurent que le service minimum
L’attention des visiteurs est attirée par le rassemblement des travailleurs dans la cour. Ces derniers, arborant des brassards et foulards rouges pour manifester leur colère, sont assis sur des chaises pour prodiguer des soins aux malades. «Nous sommes en sit-in depuis mardi 14 janvier, jour de la réunion du Conseil d’administration de l’hôpital pour le vote du budget.
Après cette réunion, l’intersyndicale des travailleurs a été reçue par le Conseil d’administration. Mais à notre grande surprise, le Conseil d’administration nous a fait la même proposition que celle de la direction de l’hôpital qui consiste à nous payer nos primes de motivation en trois tranches. Mais puisque nous avions été mandatés, nous avons fidèlement rendu compte aujourd’hui à la base. Et la base rejette totalement cette proposition. Aujourd’hui, nous réclamons l’intégralité de nos primes de motivation», déclare El Hadj Matar Ndiaye, représentant de l’intersyndicale. Ces primes de motivation s’élèvent à 24 955 950 Fcfa pour le personnel composé de 276 travailleurs. «Normalement, si on fait la division, chaque agent doit se retrouver avec 90 420 Fcfa.
Et il se trouve que ce mois-ci, il y a eu des performances en matière de rentrées d’argent à l’hôpital. Je suis dans cet hôpital depuis presque 30 ans, mais il n’y a jamais eu une rentrée d’argent aussi importante en un seul mois (décembre) avec 67 319 360 Fcfa, contre 57 077 535 francs Cfa en novembre, soit un surplus de 10 441 825 francs Cfa. Avec l’appui de l’Etat qui a réglé ses arriérés, nous avons recouvré 63 617 000 francs Cfa. Si on additionne tout ça, on a un pactole de 131 070 225 francs Cfa. Par conséquent, on refuse d’entendre que l’hôpital n’a pas les moyens de payer son personnel. Nous ne demandons que les 25% des recettes, c’est notre dû. Et ce mouvement d’humeur durera tant que la direction voudra qu’elle perdure», avertit-il.
LE DIRECTEUR RECADRE L’INTERSYNDICALE ET INVITE AU DIALOGUE
En réaction à la sortie de l’intersyndicale, le directeur de l’hôpital Heinrich Lübke, Dr El Hadj Amadou Dieng, a désapprouvé la démarche des travailleurs avant de les appeler à faire preuve d’ouverture d’esprit. «Les gens doivent revoir la manière d’aller en grève. On ne peut pas se lever un beau jour, bloquer le service public sans aucun préavis. Mais pour le moment, on privilégie le dialogue», indique le directeur. Cela dit, il ajoute que l’état actuel de trésorerie de l’hôpital ne permet pas de faire face à toutes les dépenses du personnel. «Nous leur avons proposé de planifier le paiement, mais ils ont catégoriquement refusé cela. Nous sommes dans une négociation et l’hôpital a fait un pas. Il appartient donc à l’intersyndicale de faire un pas. Nous restons ouverts au dialogue, mais nous aimerions que ceux qui sont en face de nous soient ouverts d’esprit et comprennent que l’intérêt reste le même pour tout le monde», souligne Dr Dieng.
À la date d’aujourd’hui, soutient-il, l’hôpital n’a pas d’arriérés de salaires, ni d’arrières de primes de motivation. «La tension de trésorerie s’explique par le fait que nous sommes en fin d’année budgétaire. Et pour cette nouvelle année, les crédits de l’Etat ne sont pas encore en place. C’est compréhensible parce que cela arrive à toutes les structures de l’administration. On ne peut pas imposer à l’Etat de payer tout de suite. Donc, on ne comprend pas la position catégorique de l’intersyndicale qui dit tout ou rien. Ils font dans la désinformation. Parce que quand on parle de rentrées d’argent, il faut aussi parler des dépenses. L’argent que l’hôpital a reçu a permis de faire face à certaines dépenses dont celles du personnel», réplique Dr El Hadj Amadou Dieng. «Tous les hôpitaux du Sénégal sont en équilibre fragile et en déficit. Ce qui a réellement été produit en matière de recettes tourne à hauteur de 58 millions de francs Cfa dont les 17 millions ont servi à payer les motivations de novembre.
Avec ces recettes, l’hôpital a pu fonctionner jusqu’au mois de décembre. Et en fin décembre, 14autresmillions sont en train d’être calculés pour payer les motivations de ce mois de janvier. Le paiement de la Cmu a permis de payer les salaires. Rien que les charges du personnel tournent autour de 60 millions mensuellement et 20 millions pour payer les prestataires réactifs, le gardiennage, le nettoiement et les primes de motivation. Donc, cela fait 80 millions de dépenses mensuelles. L’Etat nous accompagne à hauteur de 293 millions par an».
L'INTERSYNDICALE REMPORTE LA PREMIERE BATAILLE
Après huit longues années de combat pour l'opérationnalisation de la fonction publique locale, l'intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal a enfin obtenu gain de cause.
Le combat mené par l'intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales depuis huit ans pour l'implémentation de la fonction publique locale porte enfin ses fruits. D’autant que, selon ses membres, le gouvernement a adopté le premier décret relatif à la matérialisation de la fonction publique locale.
Après huit longues années de combat pour l'opérationnalisation de la fonction publique locale, l'intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal a enfin obtenu gain de cause. En effet, pour son dernier plan d'action, l'intersyndicale avait déposé un préavis de grève afin de décrier les lenteurs constatées sur l'opérationnalisation de la fonction publique locale. Au terme de ce plan d'action, le président de l'intersyndicale Sidya Ndiaye, a annoncé hier à la presse que le décret relatif à la mise en œuvre de la fonction publique locale est enfin signé par le président de la République. «L'évaluation de ces activités nous amène à constater l'engagement du gouvernement à accélérer le processus de mise en œuvre de la fonction publique. C'est la raison pour laquelle l'intersyndicale des travailleurs des Collectivités territoriales du Sénégal se félicite de l'adoption du premier décret d'application fixant les organigrammes types des collectivités territoriales en conseil des ministres du 18 décembre 2019».
Sidya Ndiaye et ses camarades remercient le Président Macky Sall d’avoir donné un coup d'accélérateur au processus ainsi que le ministre des Collectivités territoriales pour son implication personnelle dans le dossier. Ainsi, pour une implémentation de la fonction publique locale au niveau de tous les ordres des collectivités territoriales, à savoir les communes et les conseils départementaux, l'intersyndicale va effectuer une tournée nationale, du 17 janvier au 15 février 2020, dans les quatorze (14) régions du pays afin que tous les Sénégalais soient informés et que les exécutifs locaux ne se réfugient pas derrière l'absence de leur implication dans le processus. «À cet effet, se tiendront 14 Comités Régionaux de Développement (CRD) qui vont regrouper le Ministère, les élus locaux, l'intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales ainsi que les partenaires du secteur» .
Il faut noter toutefois que l'intersyndicale maintient son plan d'action dont le second jalon concerne, entre autres points, la mise en place de la structure d'accueil dont la mission principale sera la gestion des effectifs, de la masse salariale et des carrières. Il y a également le point concernant la modification du décret 2011- 662 relatif aux agents de l'Administration générale des collectivités territoriales, le basculement de la pension des fonctionnaires territoriaux de l'Ipres au Fnr. Ces questions, selon Sidiya Ndiaye, sont d'une extrême importance pour l'intersyndicale qui, même si elle diffère la date d'une grève générale, maintient la pression pour un aboutissement heureux de ce dossier qui n'a que trop duré.
LE REWMI NE VIT PLUS !
Faire de la politique, c’est également occuper l’espace public et se faire remarquer dans les combats politiques et sociaux. A défaut, le parti politique perd toute sa vocation.
Un parti qui ne participe pas à l’animation de la vie politique ne vit que de nom. Et le Rewmi devrait être rangé aujourd’hui dans cette catégorie. En effet, au-delà du silence assourdissant de son leader, la formation orange n’organise pratiquement pas d’activité et ne tient pratiquement pas de réunion.
Faire de la politique, c’est également occuper l’espace public et se faire remarquer dans les combats politiques et sociaux. A défaut, le parti politique perd toute sa vocation. Et cela soulève des interrogations, si particulièrement la formation en question est sortie deuxième à l’issue d’un scrutin présidentiel avec 21% de l’électorat. Dans l’ordre normal des choses, le Rewmi et son leader devraient incarner l’opposition sénégalaise et dicter le débat politique. A la place, on note le silence assourdissant de son leader qui, depuis la présidentielle, n’a plus pipé mot. A cela s’ajoute un manque d’animation de sa formation qui ne joue pas les premiers rôles et ne dicte pas le débat. En dehors du vice-président Déthié Fall qui profite de sa petite tribune à l’Assemblée nationale et d’interviews sporadiques dans les médias, rares sont les leaders de Rewmi qui se font remarquer. Comme s’ils étaient piqués par le même virus que leur leader, leur ardeur semble être douchée. Et comme la nature a horreur du vide, d’autres états-majors politiques en profitent. Il en est ainsi pour les Patriotes et les libéraux qui, sous l’impulsion de Me Wade et son fils Karim Wade, partagent l’espace avec la coalition présidentielle. Ce qui pousse à se poser la question à savoir si le Rewmi a réellement capitalisé sa deuxième place au sortir de la présidentielle de 2019. Joint au téléphone, le Secrétaire national chargé des Relations internationales et Directeur de l’école du parti pense que le Rewmi n’a pas laissé la place à ses camarades de l’opposition. Yankhoba Seydi affirme que le fait que leur leader ne parle pas ne signifie aucunement que le terrain est laissé à qui que ce soit. «Le temps de la politique est derrière nous. L’élection présidentielle est aussi derrière nous. On ne peut pas occuper le terrain politique éternellement. Il y a un temps pour faire la politique et un temps pour travailler », a-t-il expliqué. Toujours selon lui, si on entend par exemple Ousmane Sonko s’exprimer, on sent nettement que son parti se réunit régulièrement et prépare le terrain à son leader. Ce qui, à l’en croire, manque à sa formation ;
YANKHOBA SEYDI : «DETHIE FALL QUI DEVRAIT CONDUIRE LE PARTI NE GERE QUE SA PROPRE PROMOTION AVEC UN PETIT CLAN QU’IL A INSTALLE»
D’ailleurs, Monsieur Seydi estime s’être querellé avec le viceprésident de Rewmi Déthié Fall sur la nécessité de faire vivre les instances du parti. «Il y a deux ans, j’avais dénoncé ce problème. Et je suis revenu là-dessus il y a deux ou trois semaines. Rewmi est un grand parti et est composé de militants engagés. Mais il souffre d’un problème sérieux de fonctionnement. Et c’est lié au fait que le parti ne réunit pas ses instances notamment le Secrétariat national», a soutenu le Secrétaire national chargé des Relations Internationales de la formation orange. Yankhoba Seydi estime qu’aujourd’hui, le vice-président, à qui Idrissa Seck a donné pratiquement tous ses pouvoirs et s’est mis en retrait, devrait avoir la charge de conduire le parti et de le gérer au quotidien. «Mais cela ne l’intéresse pas. En réalité, il ne veut que gérer sa propre promotion avec son propre groupe, un petit clan qu’il a installé », déplore Yankhoba Seydi. Si le Secrétariat national se réunissait comme il faut, ajoute-t-il, le parti aurait la latitude de se prononcer sur les questions importantes qui agitent le Sénégal et à la fin de chaque rencontre sortir un communiqué. Et à partir de ce moment, souligne le Directeur de l’école du parti de Rewmi, le silence d’Idrissa Seck n’allait pas se sentir. «Mais le vice-président n’a pas convoqué de réunion depuis presque la veille des élections législatives. Un parti dont le Secrétariat national n’est pas convoqué depuis bientôt trois ans est un parti qui ne fonctionne pas sérieusement », tranche-t-il pour le regretter. Il indique que le parti a besoin de cadrer et de paramétrer toutes les activités, tout ce qui se fera sur le terrain, au niveau du secrétariat national. «On n’a pas un outil digne de ce nom. Nous avons le devoir de faire de sorte que ce parti puisse fonctionner pour que même si demain notre leader se retire de la politique que le parti puisse continuer à fonctionner. Nous voulons un parti moderne et une meilleure organisation qui passe par des dirigeants qui décident ensemble via les instances», explique Yankhoba Seydi.
«LE SILENCE D’IDRISSA SECK EST UN SILENCE DE COMMUNICATION»
Revenant par ailleurs sur le silence de son leader, le Secrétaire national chargé des relations internationales reconnait que c’est un silence très assourdissant. La preuve, dit-il, tout le monde demande où estce qu’il se trouve ; pourquoi on ne l’entend pas. «Le silence d’Idrissa Seck est un silence de communication. Idy c’est quelqu’un qui ne parle pas beaucoup, mais le jour il va prendre la parole tout le monde va l’écouter. Son silence est d’or », magnifie le Directeur de l’école du parti Rewmi. Encore que, d’après Yankhoba Seydi, toutes les questions abordées aujourd’hui, même celle concernant la hausse du prix de l’électricité, Idy en avait déjà parlé avant et pendant la campagne présidentielle. A ceux qui l’accusent de deal avec Macky Sall, Yankhoba Seydi estime que c’est une autre histoire qui n’a aucun fondement. «Idrissa Seck avait dit publiquement le 23 décembre 2018 lors de son investiture par les FDS qu’il avait tellement critiqué Macky Sall qu’il ne le critiquerait plus parce que cela ne vaut pas la peine. Idy a affirmé que Macky Sall a la gestion la plus catastrophique de tous les Présidents qui ont dirigé le Sénégal depuis l’Indépendance. Il ne peut pas quand-même dealer avec Macky Sall et il ne peut pas non plus continuer à le critiquer. Surtout que les membres de son propre camp sortent des choses qu’Idrissa Seck avait déjà dites. Et finalement Idy a ses propres porte-parole dans le camp de Macky Sall », a conclu le professeur et responsable Rewmiste, Yankhba Seydi