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27 juillet 2025
SUR LES TRACES DE L’UCAS JAZZ BAND DE SÉDHIOU
Pendant plus de 50 ans, fans et connaisseurs ont vibré aux rythmes du Jambadong et autres sonorités de la Casamance, grâce à ce mythique orchestre. Dandan Diédhiou, ancien lead vocal, relate le bon vieux temps
Le mythique UCAS Jazz Band de Sédhiou a fait les beaux jours de la musique sénégalaise. Pendant plus de 50 ans, fans et connaisseurs ont vibré aux rythmes du Jambadong et autres sonorités de la Casamance. Une organisation bien huilée, un génie sans cesse renouvelé. Dandan Diédhiou, ancien lead vocal relate le bon vieux temps.
Comme beaucoup de jeunes gens de l’époque (la fin des années 50), ce sont les études secondaires qui ont mené Dandan Diedhiou au département de Sédhiou. Il fait ses humanités au CEG (Collège d’enseignement général) après des études à l’école primaire de Bona, son village natal. Puis il rejoint le lycée Gaston Berger de Kaolack. (actuel Valdiodio Ndiaye). Dandan Diédhiou revient à Sédhiou après une formation d’enseignant en 1971. Instituteur, planificateur scolaire, chargé de la division alphabétisation, il occupe diverses fonctions au niveau de l’IDEN. Gravir les échelons de l’administration scolaire, un séjour en France pour des études d’ethnomusicologie, rien n’a entamé la passion du crooner pour l’UCAS.
Une union autour de la culture, de l’art et du sport
Dandan Diédhiou relate les premiers pas de l’Union Culturelle, Artistique et Sportive (UCAS) fondée en 1959 par la jeunesse scolaire de Sédhiou (JSS). L’UCAS fédérait des associations villageoises de toute la Casamance : Vélingara, Kolda, Sédhiou, Bignona, Ziguinchor et Oussouye. Il évoque ses fondateurs, Ibou Ndingo Diaite qui « fut plus tard Doyen de la faculté de Droit de l’UCAD », et Mamadou Moussa Ndiaye, instituteur. La longue liste de présidents, élus au rythme des congrès ordinaires : l’agent d’agriculture Sankoung Sané d’Adéane en 1960 ; le technicien de santé Samba Seydi de Goudomp en 1963 ; Babou Baldé ; Cherif Younouss Sakho ; Mamadou Mané Ba, professeur d’anglais ; Dandan Diédhiou lui-même en 1987. L’organisation comptait une section sportive avec une équipe de football, de handball, d’athlétisme et de volleyball. A travers le ballet, le théâtre, la poésie et la musique la section culturelle représentait l’identité « ethnico-culturelle » de la région. « Les pièces de théâtres étaient écrites et montées par feu Toumani Camara de Marsassoum, technicien supérieure de la santé ». Ce dernier a transmis à Danda Diédhiou sa passion. Ainsi, il était sur les planches quand il ne chantait pas.
Les années fastes
C’est la musique, avec l’UCAS Jazz Band de Sédhiou qui fit surtout connaître l’organisation à l’intérieur et au-delà des frontières du Sénégal. L’orchestre jouait de différents instruments, la kora, le balafon, le jung jung une fusion de sonorités diolas, mandingue, peulhs, balantes, manjacks et cubaines. L’union représenta le Sénégal au premier festival panafricain d’Alger en 1969. Elle fut récipiendaire à plusieurs reprises de la semaine nationale de la jeunesse et du trophée régionale entre 1967 et 1972. Dandan Diédhiou se rappelle fièrement du titre du quotidien le soleil en cette année 1972 « la moisson de trophées par Sédhiou ». En 1973, l’orchestre se produit au premier festival panafricain de la jeunesse à Tunis, puis au Congo aux côtés de Taboulé Rochereau. Il se rend en France dans le cadre d’un jumelage entre Saint-Maur-des-Fossés et Ziguinchor. L’UCAS se rendra en Espagne, en Mauritanie, en Guinée Bissau, en Gambie. C’est dire que ces troubadours du Sud ont traîné leurs caboches un peu partout.
L’UCAS Jazz Band a aujourd’hui disparu des radars. Nombre de ceux qui en ont fait les beaux jours ont tiré leur révérence. Les vétérans comme Dandan Diédhiou restent fidèles à la mission originelle de l’union, un engagement pour le développement socioculturel et l’épanouissement des habitants de Sédhiou. Il y vit présentement une semi-retraite méritée, entre militantisme social, cérémonies officielles, rencontres culturelles et encadrement de jeunes musiciens.
PAR MADIAMBAL DIAGNE
FAIRE MIEUX RESPIRER LA VILLE DE DAKAR
Il faudrait en finir avec les charrettes hippomobiles qui parcourent la ville. A certains endroits, Dakar donne l’image d’une bourgade rurale. La capitale doit être débarrassée de son encombrement humain
On a observé un gros embouteillage au Centre-ville de Dakar, le 17 janvier 2020, aux heures de la prière musulmane du vendredi. Des automobilistes, agacés, fulminaient contre les autorités de l’Etat. Ils étaient nombreux à croire que la situation était provoquée par le passage du cortège du Président Macky Sall. Mais vérification faite, il s’avérât que l’avion du président Macky Sall était à ce moment en train d’atterrir à Lomé (Togo).
Le président Sall ne pouvait pas être à l’origine de cet embouteillage monstre, d’autant qu’il avait quitté Dakar le matin même. Il faut aussi dire que le chef de l’Etat cherche, depuis longtemps, à alléger son cortège pour justement éviter de causer des tracasseries et autres désagréments aux populations, au moment de ses passages. Macky Sall choisit de se déplacer en dehors des heures de pointe. Mieux, le président Sall avait même demandé la fin du «jalonnage» de ses itinéraires par des éléments de la police et de la gendarmerie.
Seulement, les responsables de la sécurité présidentielle ne trouvent pas une telle mesure appropriée. On ne le dira jamais assez, la gestion des cortèges officiels est souvent, dans tous les pays, source de frictions entre les populations et les préposés à la sécurité des hautes autorités de l’Etat. La situation est tellement sensible que dans un pays comme la Chine, le président Xi Jinping a fini par demander d’alléger ses cortèges et surtout d’instruire la police d’éviter de fermer les rues pour le passage de ses cortèges. En Chine, un tel privilège est désormais réservé exclusivement aux chefs d’Etat étrangers.
Garer les véhicules en mer
Dakar est devenue une ville exiguë. Toutes les activités de services administratifs et d’affaires sont concentrées dans un périmètre réduit, du quartier Plateau. Cet ancien quartier colonial abrite les commerces, les banques, les assurances, les principaux hôpitaux, les administrations publiques, les camps et casernes militaires, les hôtels, les grands restaurants et les lieux de spectacles et de loisirs. Il s’y ajoute que la construction de larges voies de circulation pour mener à ce quartier a fini par provoquer un système d’entonnoir.
Aux heures de pointe, les importants flux de voitures sur des axes principaux comme l’autoroute, la route de la corniche ou les avenues Malick Sy et Blaise Diagne, le boulevard Général De Gaulle font arriver ou sortir, de ce périmètre du Plateau, des milliers de voitures en même temps.
L’élargissement de ces voies de circulation n’a pas été accompagné d’un autre programme, qu’on devine très onéreux, d’élargissement des rues du Plateau. Il semble presque impossible de revenir sur l’aménagement des rues de Dakar-Plateau. Il s’avère donc nécessaire de préconiser d’autres politiques ou stratégies pour rendre plus commode la circulation dans le cœur névralgique de Dakar. Dakar souffre de manque de places de stationnement. L’aménagement urbain n’avait pas prévu des endroits où parquer des milliers de véhicules.
Ainsi, les trottoirs sont transformés en des parkings improvisés et privatisés. La demande de places de parkings est si forte que certaines maisons qui tombent en ruines sont rasées et transformées en de petits parkings informels. Les maires Pape Diop et Khalifa Ababacar Sall avaient chacun porté le projet d’aménagement d’un parking souterrain à la Place de l’Indépendance.
Le projet était mort-né du fait non seulement de contraintes géophysiques, mais aussi d’éventuelles incidences négatives sur la circulation urbaine. La ville continue d’étouffer avec son parc automobile qui s’accroît d’année en année.
Pourtant, le problème ne devrait pas demeurer une équation insoluble pour les édiles de la ville et les autorités de l’Etat. La communication du gouvernement n’en fait pas état, mais à en croire certaines sources, la question du manque de places de parking à Dakar a été évoquée lors de la dernière réunion du Conseil des ministres du mercredi 15 janvier 2020. En effet, dans le sillage du transfert à la nouvelle ville de Diamniadio de certains grands cabinets ministériels, il devrait être possible de déplacer vers d’autres endroits de Dakar ou de sa proche banlieue certains services administratifs de l’Etat dont l’implantation dans le quartier du Plateau ne s’avère plus indispensable.
Parmi ces bâtiments, on en voit certains qui menacent ruine et de ce fait constituent des menaces sécuritaires et enlaidissent la ville. Les surfaces foncières ainsi libérées pourraient être aménagées en parkings payants. Toutes les grandes villes du monde recourent à l’érection de parkings payants, parfois même sous forme de tours sur plusieurs étages, pour permettre aux automobilistes de pouvoir garer leurs voitures.
Les importantes recettes que pourraient générer cette activité devraient permettre de monter, sans grandes difficultés, le financement de pareils projets. Une autre solution aurait pu également être de gagner des espaces parkings sur l’océan Atlantique qui longe tout le quartier Plateau. Des espaces parkings pourraient être installés sur la mer, selon des mêmes modes de financements publics et/ou privés.
Les transports collectifs devront aussi être améliorés au centre-ville pour permettre aux personnes qui ont garé leurs véhicules à des endroits éloignés de pouvoir rejoindre le plus rapidement les autres zones de la ville. Sans doute que les piétons retrouveront le goût de la marche en ville sur des trottoirs dégagés de tout encombrement. Ce serait aussi un autre moyen pour aménager des voies cyclables. On dit que les trottoirs sont en quelque sorte l’âme d’une ville, on comprend pourquoi Dakar se perd dans son identité avec tous ses trottoirs devenus des parkings.
De même, cela permettrait de faire un pas vers la réduction du haut niveau de pollution de l’air dans la ville de Dakar. Au demeurant, la politique d’aménagement de places de parkings ne saurait être une belle réussite si elle n’est pas accompagnée de mesures fortes tendant à la répression ferme contre les contrevenants. Des brigades dédiées à l’enlèvement systématique des véhicules en contravention pour parking ou stationnement irrégulier devront être formées.
La fourrière pourrait être aménagée par exemple à Diamniadio, ou un autre endroit éloigné de Dakar et le coût des pénalités porté à un niveau élevé. La fermeté de rigueur et les tracasseries causées aux contrevenants seront dissuasives. Et surtout, qu’aucun passe-droit ne soit permis ! La preuve nous est déjà donnée par le système mis en place sur l’autoroute à péage. Les contraintes, imposées aux propriétaires de véhicules en panne sur l’autoroute, font que chaque automobiliste essaie, autant que possible, de s’assurer de l’état de son véhicule avant de s’engager sur l’autoroute.
Autrement, l’autoroute serait transformée en garage pour ne pas dire en dépotoir d’épaves de véhicules. On voit qu’il n’y a pas meilleur remède que de taper sur le portefeuille des gens pour leur faire observer les règles de discipline.
Mettre de l’ordre dans la ville de Dakar
Dakar se veut une ville moderne, ouverte vers le monde. Le président Macky Sall engage son gouvernement à rendre propres nos environnements urbains. Le gouvernement semble mettre du prix à nettoyer la ville. Nous avions déjà consacré notre chronique du 6 janvier 2020 à cette question. En vérité, l’objectif de rendre Dakar propre semble être mobilisateur pour toute la population, mais il ne faudrait pas seulement se limiter à ramasser les ordures.
Dakar doit être débarrassée de son encombrement humain. Des marchands ambulants causent des problèmes de circulation jusqu’à l’autoroute à péage, en se faufilant entre les voitures pour proposer des bibelots. D’autres vendent des sachets d’eau fraîche ou des cure-dents (il ne faut pas en rire) ou de gros portraits de guides religieux, faute de trouver mieux. D’autres personnes arrêtent la circulation pour faire la manche. L’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, avait engagé et gagné un combat contre les marchands ambulants et l’occupation anarchique des voies publiques par des tabliers et autres étals de petits commerces.
Les populations de Dakar avaient soutenu leur maire dans ces efforts, en dépit du travail de sape mené alors par le président de la République, Abdoulaye Wade, qui cherchait, pour des raisons électoralistes, à soulever les marchands ambulants contre le maire de Dakar. Le temps et quelques petits calculs politiques ont fini par avoir raison de la résolution du maire Khalifa Ababacar Sall de dégager les ambulants. La politique de désencombrement des rues de Dakar devrait revenir.
Dans la foulée, il faudrait en finir avec les charrettes hippomobiles qui parcourent la ville. A certains endroits, Dakar donne l’image d’une bourgade rurale. Toutefois, il ne faudrait pas remplacer les charrettes hippomobiles par des tricycles dont les conducteurs ne sont pas détenteurs du permis de conduire et se livrent impunément à toutes sortes d’indiscipline dans la circulation.
C’est le lieu de poser le problème des taxis-urbains à Dakar. Il fut un temps loisible à tout un chacun de s’improviser taximan à Dakar avec sa voiture personnelle et d’avoir une licence, transformée à l’occasion en «taxi-clando», ou de peindre son véhicule d’un autre âge aux couleurs jaune-noir pour se livrer, le plus «officiellement du monde», à l’activité de taxi. On ne pourrait savoir ce que serait cette ville sans le gel de l’attribution des licences de taxis de ces dernières années à Dakar. Malgré tout, de nouveaux taxis sortent. Allez savoir comment !
Dans toutes les villes organisées, l’activité d’exploitation des taxis urbains est normalisée, avec des procédures rigoureuses de délivrance de licences de taxi et de certification des conducteurs après une formation spécifique.
A Dakar, les personnes âgées de moins de 30 ans ne connaissent pas le système de taxi-métrique, avec un compteur contrôlé par des services compétents de l’Etat. On voit donc qu’il n’est pas besoin de chercher à réinventer la roue, il suffit juste de faire comme on fait dans des villes modernes, ou de revoir ce que fut cette ville dans un passé, en s’adaptant du mieux à l’esprit de notre époque.
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MACKY SALL CHAHUTÉ À LONDRES PAR DES ACTIVISTES
Alors qu’il rencontrait un groupe de Sénégalais dans la capitale anglaise dimanche, un groupuscule de personnes s'est invité dans la salle aux cris de : « Libérez Guy Marius Sagna ! Non à la suppression de la démocratie au Sénégal !... »
e-media |
Aliou Diouf & Pape D. Diallo |
Publication 20/01/2020
Les activistes et opposants suivent le président de la République comme son ombre. Et Macky Sall l’a appris à ses dépens ce dimanche à Londres. Alors qu’il rencontrait un groupe de Sénégalais dans la capitale anglaise, quelques activistes se sont invités dans la salle.
Et au moment où il tenait son discours, une dame s’est levée, a apostrophé Macky Sall, avant de crier : « Libérez Guy Marius Sagna ! Non à la suppression de la démocratie au Sénégal ! Non au bradage de nos ressources naturelles... »
C’est par la suite qu’un membre de la sécurité ne vienne la tirer de force et la sortir de la salle, sous le regard du chef de l’Etat. Quelques minutes plus tard, un autre activiste s’est distingué, mais lui a été rapidement neutralisé.
IDRISSA SECK NE DOIT JAMAIS OUBLIER QU'IL DOIT ETRE LE LEADER DE L'OPPOSITION
Idy s’est emmuré dans le silence depuis la présidentielle. Mais cette stratégie adoptée par le leader de Rewmi n’est pas partagée par son allié Babacar Diop
Idrissa Seck s’est emmuré dans le silence depuis la Présidentielle. Mais cette stratégie adoptée par le leader de Rewmi n’est pas partagée par son allié Dr Babacar Diop.
Ce dernier l’a fait savoir hier, à l’émission Grand jury de la Rfm. «J’attends plus de M. Idrissa Seck, mieux de M. Idrissa Seck. Il ne doit jamais oublier qu’il a eu presque 1 million de voix, qu’il est sorti deuxième de la dernière Présidentielle. Il ne doit jamais oublier qu’il doit être le leader de l’opposition aujourd’hui que les populations fondent beaucoup d’espoir sur lui», a-t-il indiqué.
Et pendant que la plateforme Noo lank mène le combat pour la baisse du prix de l’électricité, le secrétaire général de Forces démocratiques du Sénégal (Fds) n’a pas manqué de prodiguer des conseils à Idrissa Seck. «Ce que je lui demande, c’est d’être proche des populations, de prêter attention aux plaintes du Peuple, à la colère populaire, être en mesure de porter ses revendications, d’être le véritable chef de l’opposition», estime M. Diop.
Par ailleurs, Babacar Diop qui a été élargi de prison il y a quelques semaines soutient qu’il ne sera libre que «le jour où Guy Marius Sagna, Fallou Gallas Seck et Ousmane Sarr auront la possibilité de rentrer à la maison, retrouver leur famille, leurs épouses et leurs enfants».
D’ailleurs pour lui, la lutte au sein de Noo lank doit se poursuivre afin d’exiger leur libération, mais aussi «il faudra dire de manière claire au Président Macky Sall qu’il n’y aura pas de paix, de stabilité et de tranquillité dans ce pays tant que ces jeunes resteraient en prison».
SERIGNE MBAYE THIAM RENOUVELLE SA FIDÉLITÉ A AMINATA MBENGUE NDIAYE
Le Parti socialiste a connu la dualité Senghor-Mamadou Dia, Tanor-Djibo Kâ, Tanor-Khalifa Sall… Se dirige-t-on aujourd’hui vers un duel au sommet entre Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam ?
Au Ps, le Bureau politique de samedi dernier était placé sous le signe de l’unité autour du nouveau secrétaire général. Serigne Mbaye Thiam, présenté comme un potentiel candidat au poste de secrétaire général du Ps, a rappelé être le premier à introniser Aminata Mbengue Ndiaye comme successeur de Tanor.
Le Parti socialiste a connu la dualité Senghor-Mamadou Dia, Tanor-Djibo Kâ, Tanor-Khalifa Sall… Se dirige-t-on aujourd’hui vers un duel au sommet entre Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam ? Dans le huis clos de la réunion du Bureau politique de samedi dernier, le secrétaire national aux Elections du parti s’est expliqué pour réaffirmer son engagement derrière Aminata Mbengue Ndiaye.
«Je suis le premier à dire que Aminata Mbengue doit être secrétaire générale du parti après le décès de Tanor. Je ne peux pas dire cela et aujourd’hui poser des actes allant dans le sens contraire», a déclaré Serigne Mbaye Thiam, d’après des sources ayant assisté à la réunion.
Auparavant, des sages du parti ont insisté sur la «nécessité»de se regrouper derrière Aminata Mbengue Ndiaye pour préserver «l’héritage de Ousmane Tanor Dieng». Il s’agit de Mame Bounama Sall, secrétaire national en charge de l’Administration et des finances du parti, Birahim Diagne, secrétaire général adjoint du parti, Mar Diouf, secrétaire général de l’Union régionale de Dakar, El Hadji Mansour Mbaye, Mamadou Faye, entre autres.
Ce fut le même son de cloche chez les jeunes. «Par devoir de mémoire et de reconnaissance à notre regretté secrétaire général, le Mouvement national des jeunesses féminines du Ps sera légaliste et débout pour accompagner la direction du parti», a assuré Yéya Diallo, rapporte-ton.
Après avoir évoqué en début de rencontre la situation de la vente des cartes en tant que président de la commission, Serigne Mbaye Thiam a pris la parole une deuxième fois pour affirmer son respect de la ligne du parti. «L’histoire m’a donné raison. Quand je disais que Aminata Mbengue Ndiaye est le nouveau secrétaire général, certains du parti me critiquaient. Je le faisais en toute objectivité, sincérité. Il n’y avait pas de calculs de ma part. Je renouvelle ma fidélité et ma loyauté au secrétaire général Aminata Mbengue Ndiaye et au parti», clarifie M. Thiam, selon nos interlocuteurs.
Alioune Ndoye de renchérir : «Je suis un fils du parti et donc je serai toujours pour le respect de ses directives.»
Aminata M. Ndiaye : «J’ai la ferme détermination de conduire le parti jusqu’au Congrès»
Pour sa part, Aminata Mbengue Ndiaye a justifié sa «légitimité à assumer»les charges de secrétaire général du Ps. Elle a rappelé tous les combats qu’elle a menés auprès de Ousmane Tanor Dieng, surtout après 2000 lorsque le Ps a basculé dans l’opposition. Le successeur de Tanor a aussi revisité les dispositions des Statuts et du Règlement intérieur du parti et le congrès extraordinaire de novembre 2018 qui a prolongé tous les mandats au sein du parti.
«J’ai l’engagement et la ferme détermination de conduire le parti jusqu’au prochain Congrès. Donc, j’en appelle à l’unité, à la solidarité, à la cohésion et à la générosité en direction des prochaines échéances», a martelé la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct).
Deux jours d’hommages à Tanor en février
Sur la vente des cartes dans les 116 coordinations, Cheikh Seck a fait le point à la fin de la réunion. Le secrétaire général de l’Union régionale du Ps à Diourbel informe que 18 coordinations du parti sont autorisées à renouveler. De plus, soulignet-il, «61 ont atteint le taux pour renouveler».
Le Ps a également pris la décision de reprendre ses activités d’animation. «Nous voulons faire en sorte que notre parti soit, comme à l’accoutumée, l’un des plus forts de ce pays. Nous en avons l’organisation, la méthode et les hommes», a dit le député-maire de Ndindi.
Par ailleurs, Aminata Mbengue Ndiaye et ses camarades vont honorer la mémoire de Ousmane Tanor Dieng à travers la tenue de deux jours d’hommages. Le vendredi 21 février, une délégation se rendra à Nguéniène pour se recueillir sur la tombe du défunt secrétaire général. Dimanche 23 février, des activités seront organisées à la Maison du parti.
MOUSTAPHA DIAKHATE DÉPLORE LA POSITION DE MACKY SUR LE TROISIÈME MANDAT
Le responsable apériste n’a pas apprécié que le chef de l’Etat ait esquivé la question relative à une éventuelle candidature en 2024
Invité de l’émission Jury du dimanche (JDD), Moustapha Diakhaté, sans langue de bois, a réaffirmé sa position concernant le débat sur le troisième mandat. Le responsable apériste n’a pas apprécié que le chef de l’Etat ait esquivé la question de savoir s’il allait se représenter une fois de plus.
Moustapha Diakhaté n’en a cure des menaces du Palais. Invité de l’émission JDD diffusé, hier, sur iRadio, le responsable apériste a fait fi des mises en garde du chef de l’Etat qui a intimé à ses partisans de ne plus aborder la question d’un éventuel troisième mandat le concernant. N’ayant plus rien à perdre après avoir été limogé de son poste de ministre-conseiller, Monsieur Diakhaté garde toujours sa liberté de ton.
L’ancien chef de cabinet du président de la République de préciser que ses rapports avec le chef de l’Etat ne sont pas déterminés par des postes et des prébendes. Ainsi, il dit maintenir sa position concernant le débat sur le troisième mandat. « Quand le Président Sall prêtait serment en 2012, les mandats étaient déjà limités à 2. Il a verrouillé lui-même les deux mandats en y incluant la disposition selon laquelle ‘’nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. » L'année dernière, il a dit à la veille de la Présidentielle que s’il obtenait un deuxième mandat, il ne prétendrait pas à un autre. Donc, je n'ai fait que répéter ce que la Constitution dit et les engagements que le Président a pris», a soutenu Moustapha Diakhaté. Ferme sur sa position qui n’a pas varié d’un iota, l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) dit n’avoir pas apprécié le fait que Macky Sall n’ait répondu ni «oui » ni «non» quand on l’a interpellé sur la question d’un éventuel troisième mandat.
En plus, il estime que les justifications données ne tiennent pas la route notamment quand il dit que ses collaborateurs ne vont pas travailler quand il annoncera qu’il ne sera pas candidat. Moustapha Diakhaté qui estime être plus que jamais membre de l’APR, fait avoir que ses prises de position ne sont pas motivées par le fait qu’il soit écarté de la gestion du pouvoir. «Les Sénégalais sont victimes de leur histoire. Beaucoup parmi nous pensent qu’un homme politique limogé devrait immédiatement s’opposer et devenir un adversaire politique du Président. Je ne boxe pas dans cette catégorie», a-t-il indiqué.
D’après le responsable apériste, s’il a quelque chose à dire, il l’exprime dans les instances habilitées, sinon il en parle au sein de l’opinion. A ceux qui demandent son exclusion de l’APR, Moustapha Diakhaté pense que ceux-là ne méritent pas sa colère et ne sont pas dignes d’être des collaborateurs du Président Macky Sall.
DES PRIMAIRES POUR CHOISIR LE SUCCESSEUR DE MACKY SALL
Par ailleurs, l’ancien ministre conseiller et responsable apériste considèrent l’APR comme un fan club, en attirant l’attention sur la nécessité de l’organiser et de le structurer dans les 557 communes du Sénégal. Ceci, affirme-t-il, va permettre d’avoir un appareil solide qui va travailler, réfléchir pour préparer une belle offre politique en 2024, adossé sur le PSE. Il prend pour responsable de cette situation le Président du parti qui doit assurer le bon fonctionnement de la formation. Il propose ainsi que la Présidence de l’APR soit réactivée avec deux vice-présidents dont une femme et deux coordonnateurs qui vont assister le Président dans le processus de refondation et de reconstruction de l’APR. Pour préparer la succession de Macky Sall en 2024, il propose aussi qu’il y ait des primaires afin de choisir quelqu’un qui soit de la trempe de Macky Sall et qui a un leadership fort. «Autrement dit, qu’il soit capable d’identifier un cap pour son pays, capable d’entraîner les populations vers ce cap.»
UN JURY DONNEUR POUR REGLER L’AFFAIRE PETRO-TIM
En outre, Moustapha Diakhaté, revenant sur sa brouille avec le chef de l’Etat, estime que son premier désaccord avec le gouvernement remonte à l’octroi du permis d’exploration (du Pétrole) à Frank Timis. «Il ne remplissait pas les conditions de l’article 8 du Code pétrolier. Je l’avais déploré alors que j’étais ministre-conseiller. Ma conviction était fondée sur les propos de l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, qui déclarait que le rapport de présentation qui a permis à Frank Timis d’obtenir ce permis était faux. Aujourd’hui, l’histoire m’a donné raison. Parce que, M. Timis a vendu ce permis à des dizaines de milliards et il est parti. » Monsieur Diakhaté rappelle qu’en venant au pouvoir, ils avaient promis la gouvernance vertueuse. C’est pourquoi il dit souhaiter que ce dossier soit vidé au plus vite afin que les Sénégalais soient édifiés. D’ailleurs, il estime que si on l’avait écouté, on n’aurait pas passé par la voie judicaire. «Je préfère un jury d’honneur avec des personnalités légitimes et consensuelles plutôt que la voie judiciaire. Aujourd’hui, le dossier est pendant devant la justice, mais je ne crois pas à son aboutissement. Je vois difficilement la justice régler ce problème », a-t-il laissé entendre. Parlant de façon globale de la reddition des comptes et de la bonne gouvernance, Moustapha Diakhaté déclare être contre la suppression de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) qu’il faudrait juste réformer. «La CREI souffre d’une tare congénitale avec l’absence d’un deuxième degré de juridiction. Il faut y introduire la possibilité de faire appel des décisions de la CREI afin de se conformer aux engagements auxquels nous avons souscrit et aux standards des droits de l’homme », a-t-il indiqué. Mieux, Moustapha Diakhaté souhaite la mise en place au Sénégal d’une haute autorité de la bonne gouvernance et des comptes publics. «Cette Institution serait ainsi indépendante des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire », a-t-il clamé.
«LES FAUTEURS DE TROUBLE SONT CEUX QUI INTERDISENT LES MARCHES»
En définitive, en ce qui concerne les libertés publiques, Moustapha Diakhaté pense que l’arrestation de Guy Marius Sagna et Cie est arbitraire. Il plaide pour leur liberté. « Les Sénégalais ont eu de nouveaux droits en matière d’expression des leurs libertés. En droit constitutionnel, l’administration devrait se donner les moyens de l’encadrer », tonne-t-il. Quid d’une manifestation devant les grilles du palais de la République ? « Ce sont les causes que l’on devrait voir. Si la marche était autorisée, les manifestants n’iraient pas jusqu’au Palais. La Cour suprême a dit, pour que l’administration interdise une manifestation, elle doit justifier qu’elle n’a pas les moyens de l’encadrer », a répondu l’ancien président du groupe parlementaire de la majorité. Selon lui, le standard de notre pays au niveau international doit nous obliger à avoir un comportement irréprochable en matière d’exercice des droits civils et politiques des Sénégalais. Poursuivant, il confie que les vrais fauteurs de trouble sont ceux qui interdisent les marches dans la mesure où les troubles ne sont constatés que s’il y a une interdiction de manifestation. Cependant, même s’il reconnaît soutenir «Noo Lank » dans son combat contre la hausse du prix de l’électricité et pour la libération de Guy Marius Sagna et Cie, il estime que le collectif ne doit pas poser des conditions pour rencontrer le président de la République. «Si le chef de l’Etat souhaite les rencontrer, ils doivent partir le voir et discuter avec lui. Imposer des conditions à un Président ne semble pas être une bonne chose », a-t-il conclu à ce propos.
«LA TERRITORIALITE TANT CHANTEE DOIT ETRE UNE REALITE POUR CORRIGER LES INEGALITES ET INIQUITES ENTRE LES LOCALITES»
Le coordonnateur du forum civil Birahim SECK a effectué ce week-end une visite dans plusieurs villages de la commue de Djibidione, située dans le département de Bignona.
Le coordonnateur du forum civil a effectué ce week-end une visite dans plusieurs villages de la commue de Djibidione, située dans le département de Bignona. Celle-ci, selon Birahim Seck, entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet de lutte contre la corruption, et pour la promotion de la recevabilité.
A la fin de ce périple, il a déploré le quotidien des populations qu’il qualifie de difficile, avant d’inviter l’Etat du Sénégal à corriger les inégalités et iniquités entre les terroirs en transformant la territorialité « tant chantée » en réalité.
A la fin de la visite d’une dizaine de villages de la commune de Djibidione, c’est avec un cœur meurtri que le patron du Forum Civil est rentré. Selon Birahime Seck, la commune de Djibidione est dépourvue de toute infrastructure. Au moment où, déplore-t-il, « on est en train de construire des infrastructures, on oublie ceux qui en ont vraiment besoin ». « Quand nous remontons des informations au niveau de Dakar, on nous répond souvent que nous ne faisons que parler », tient-il à préciser.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, nous sommes sur le terrain pour constater de visu les difficultés auxquelles les populations de cette partie du département de Bignona sont confrontées. » « Nous avons constaté fondamentalement que Djibidione manque de tout .C’est à l’image de presque tous les villages du département de Bignona. Il y a un manque criard d’infrastructures sociales de base », a martelé M. Seck, tout en estimant que « la territorialité tant chantée doit être une réalité sur le terrain pour, avance-t-il, « mettre fin aux inégalités et iniquités entre les localités ».
Poursuivant son plaidoyer, Birahime Seck affirme que les infrastructures hydrauliques sont quasi inexistantes. « Le forage du village ne fonctionne pas. Et les deux bornes fontaines sont tombées en panne depuis longtemps. Les populations trouvent d’énormes problèmes pour s’approvisionner en eau potable.
A cela se greffe le problème d’électricité. Parmi une vingtaine de villages de la commune, aucun n’est électrifié. Une situation qui impacte négativement l’économie de la zone », a-t-il expliqué. M. Seck fait remarquer que les poteaux ont été installés depuis 2009, et que jusqu’à présent, « les populations attendent le courant ».
Sur les infrastructures routières, Birahime Seck a déploré l’état de vétusté avancée du pont qui relie Djibidione au reste du département de Bignona et de la région toute entière. « Au moment où, dans d’autres coins du pays, on construit des autoponts, on oublie le pont de Djibidione qui a une importance capitale pour les populations.
Pour un pont qui ne fait même pas deux cent mètres, les riverains vivent le calvaire pour la traversée », fustige-t-il. « Il est temps qu’on arrête les discours, et qu’on travaille pour les Sénégalais. Djibidione ne demande qu’à être considéré et reconsidéré par l’Etat du Sénégal », a ajouté Birahime Seck, coordonnateur général du Forum Civil, ce week-end à la fin de sa visite dans ladite commune.
par Oumou Wane
MACKY SALL, PRÉSIDENT DU DIALOGUE SOCIAL ?
Que l’opposition dise vouloir remplacer Macky au Palais ou que les propres chevaux de bataille du président lui tirent des coups de fusil dans le dos, ne changera rien au quotidien des sénégalais
Il faut désormais vivre avec cette réalité. Partout dans le monde, la contestation populaire d'un nouveau genre presse le pouvoir politique à changer son exercice tel qu'il est pratiqué depuis des décennies.
Nos éminents représentants eux-mêmes, souvent en décalage total avec l’opinion, seraient bien inspirés d’intégrer cette nouvelle attente citoyenne. En effet, pour être concret, cela offrirait beaucoup au Sénégal, que nos élites, selon la célèbre phrase de John Fitzgerald Kennedy, se demandent ce qu’ils peuvent apporter au pays et non plus ce que le pays peut leur apporter.
Car enfin, que l’opposition dise vouloir remplacer Macky Sall au Palais ou que les propres chevaux de bataille du président lui tirent des coups de fusil dans le dos, ne fera rien avancer au dialogue national et par conséquent ne changera rien au quotidien des sénégalais.
Oui, les sociétés civiles sont actives, il y a une pensée critique qui se développe et attend de la politique qu’elle soit non plus un instrument de jouissance ou un raccourci pour s’enrichir sur le dos du peuple, mais un moyen efficace de contribuer au développement de la cité. Car malheureusement la politique aujourd’hui n'est plus le moyen de servir mais un moyen de se servir. Manœuvres, trahisons, compromissions tout est bon en politique pour pérenniser les privilèges d'une caste qui a déjà tout. Il est donc grand temps que la politique redevienne cet outil noble et honorable au service du peuple.
Dans ce contexte où l’on prône la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, il faut un tant soit peu oublier l’argent et retrouver le pouvoir d’agir.
Je ne veux pas être démagogue. En démocratie, il est indispensable de payer correctement les élus si on ne veut pas qu’ils soient en permanence soumis à la tentation. Leur rémunération doit être confortable mais pas scandaleuse.
Mais les dérives de quelques-uns ne doivent pas faire oublier tous ceux qui font honnêtement leur boulot.
J’en veux pour preuve l’exemple de l’ancien premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne qui a été désigné, trop discrètement selon moi, homme de l’année 2019 par le site d’informations Sénégal7, pour son parcours exceptionnel, mais également pour sa disponibilité à servir son pays et sa loyauté.
Mais les temps changent et la loyauté n’est plus ce qu’elle était. En effet, à peine a-t-il démarré son second mandat, que le président Macky Sall n’entend parler autour de lui que de sa propre succession. Ce n’est pas faute d’avoir convoqué les membres du secrétariat national du parti pour leur dire : ‘Non’, ce n’est pas ça le débat… Le débat c’est véritablement parler de ce qu’il est en train de faire pour les Sénégalais, pour l’émergence de notre pays.
En installant le comité de pilotage du dialogue national, le chef de l’Etat a opté pour la méthode consultative et participative en vue de formuler des propositions consensuelles. « Je souhaite que notre démocratie réalise un saut qualitatif et qu’ensemble nous faisons converger toutes les forces vives de notre pays autour d’un consensus fort sur la voie d’un développement économique et social durable », a signifié le président.
Souhaitons que par sa richesse et sa diversité, ce dialogue devienne un élément de performance de notre économie. Mais avant tout, espérons qu’il soit un levier au service du mieux-vivre ensemble, parce qu’il est sans doute temps de mettre l’humain au cœur de la stratégie de développement du pays.
LA «GRINTA» DE L’ETAT CONTRE «NOO LANK
La plateforme «noo Lank» est visiblement dans le viseur de l’Etat. Même pour une journée organisée dans le but de sensibiliser les populations, les leaders de ce mouvement de refus ont vite été muselés par les forces de l’ordre.
La plateforme «noo Lank» est visiblement dans le viseur de l’Etat. Même pour une journée organisée dans le but de sensibiliser les populations, les leaders de ce mouvement de refus ont vite été muselés par les forces de l’ordre.
Grinta est un motitalien qui signifie mordant. Et quand les observateurs du football disent qu’un joueur a la Grinta, cela veut dire qu’il a la rage de vaincre ou encore une détermination qui frôle l’agressivité. C’est cette même volonté de museler le mouvement «Nio Lank» que semble avoir le gouvernement. En effet, les leaders du mouvement «Noo Lank» vivent le calvaire avec les Forces de l’ordre, à chacune des manifestations qu’ils organisent depuis la décision du gouvernement d’augmenter le prix de l’électricité.
Cette volonté manifeste de voir le mouvement réduit «à sa plus simple expression» et qui a valu des déboires à Guy Marius Sagna, Dr Babacar Diop et aux autres, a poussé les Forces de l’ordre à encore barrer la route aux activistes, samedi dernier. Désirant aller à la rencontre de la population pour la sensibiliser et mieux lui expliquer les objectifs de leur combat, Aliou Sané, «Thiat», «Fou malade» et 8 autres ont été vite appréhendés par les forces de l’ordre. Ce qui a de fait atténué les ardeurs des manifestants.
Le rappeur et membre du mouvement Y’en a marre donne les raisons de l’arrestation de ces activistes. «On leur reproche d'avoir tenu un rassemblement interdit, alors qu'il n'y a pas eu de rassemblement, pas de manifestation, ni sonorisation, ni de troubles à l’ordre public», se désole l’activiste.
A l’en croire, ils marchaient par groupes de deux en faisant de la sensibilisation sur la hausse des prix de l'électricité. Et ils ont été, explique-t-il, embarqués et violentés. De son avis, le pays commence à vivre dans l’injustice et la dictature. En tout cas, depuis la première marche non autorisée du mouvement contre la hausse du prix de l’électricité et où Guy Marius Sagna avait marqué les esprits en atteignant les grilles du Palais de la République, les membres de «Nio Lank» sont cernés de partout.
L’on se souvient de la marche avortée à la place de l‘indépendance où des policiers déguisés en «Baye Fall» avaient arrêté tous les téméraires qui voulaient accéder à l’avenue Léopold Sédar Senghor.
LE COLLECTIF EXIGE LA LIBERATION DE SES MEMBRES ET PROMET D’ACCENTUER LE COMBAT
Le collectif «Noo lank», dans un communiqué parvenu à «L’As» dénonce l’arrestation de ses membres. «Le régime du président Macky Sall vient encore une fois de porter atteinte aux libertés des citoyens, à travers l'arrestation de membres du Collectif «Noo Lànk» qui discutaient avec des compatriotes sur le scandale de la hausse du prix de l'électricité, au rond-point Sahm»,fustige le collectif. Incapable de tenir les promesses faîtes aux jeunes de ce pays, s’en désole le collectif, Macky Sall les envoient en prison. «Le Collectif Noo Lànk dénonce vigoureusement ces harcèlements et ces arrestations intempestifs et appelle à leur libération immédiate et inconditionnelle.
Le Collectif tient à rappeler au président Macky Sall et à son gouvernement que cette réponse par des harcèlements et des arrestations à la demande légitime du peuple sénégalais d'annuler cette hausse injustifiée du prix de l'électricité, n'est pas celle attendue. Aux côtés des sénégalais, le Collectif va accentuer le combat contre cette décision inique de hausse du prix de l'électricité», indique la même source.
Le collectif pense que si cette privation de liberté serait la contre partie de l'annulation de la mesure de hausse du prix de l'électricité, évidemment les membres de «Noo Lànk» sont prêts à payer au prix de leur liberté la délivrance du peuple sénégalais, leur raison d'exister. Mais, le Collectif Noo Lànk prévient qu’il n'acceptera jamais cette double injustice. «Il exige la libération immédiate et sans condition aucune de tous les camarades arbitrairement arrêtés, la libération totale de Guy Marius Sagna, Ousmane Sarr et Fallou Galass Seck, séjournant injustement au Camp pénal depuis bientôt deux mois».
Les membres du collectifs arrétés par la police sont : Cheikhou Camara (Y’en a marre), Adja Samir Seck (Petro Team), Almamy Talla (Fou malade) (Y’en a marre), Aliou Sané (Y’en a marre), Pape Gadiaga (Y’en a marre), Falou Diagne (Nitu Deug Valeur), Mamadou Ndoye (Snp), Omar Toure (Thiat) (Y’en a marre), Pape Diallo (Y’en a marre) Seyni Diaby (Frapp), Moriba Cissokho (Y’en a marre), Abdourahmane Samaké (One million ), Babacar Yabaré (Y’en a marre), Gabriel(Y’en a marre) et Pape Abdoulaye Toure (Snp).
LA POSITION DE L'ACT À PROPOS DE LA CREI
Si les gros investissements sont nécessaires, ils peuvent aussi être une source de corruption élevée très peu investiguée dans un environnement de contrôle délibérément affaibli comme celui qui existe aujourd'hui au Sénégal - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l'Alliance pour la Citoyenneté (ACT), daté du 20 janvier 2020, à propos de la Cour de Répression de l'Enrichissement Illicite (CREI).
"Ces jours-ci, la presse a repris et diffusé le message d’Abdoul Mbaye, président de l'Alliance pour la Citoyenneté (ACT) sur la Cour de Répression de l'Enrichissement Illicite. L'ACT rappelle que le programme du parti PROACT est clair sur la nécessité d’une stratégie ferme de prévention et de lutte contre la corruption, les abus, les gaspillages et la fraude comme en atteste les mesures inscrites dans le PROACT. Bien évidemment l’ACT rejette toute manipulation de la CREI allant dans le sens de l’élimination d’adversaires politiques en la rendant sélective dans ses poursuites engagées, et considère nécessaire d’enrichir le dispositif de la CREI en offrant au justiciable la possibilité d’un recours.
Cette déclaration a lieu dans un contexte où au sein même du camp présidentiel et du parti au pouvoir de nombreuses accusations et insinuations à peine voilées, font état de manipulations frauduleuses à propos des gros investissements ... Le pouvoir apériste n’a pas pu tirer les leçons du passé et de l’histoire de politiques qui ont déjà échoué en dépit des dénonciations de nombreux citoyens qui aujourd’hui tendent établir l’existence de stratégies de caisses noires déguisées pour financer les alliés militants. Une initiative comme la DER n’a rien de nouveau et a été expérimentée au Sénégal sous les appellations de Délégation à l'emploi, de Commissariat à l'emploi, d'opérations maitrisard, de Fonds National à l’Emploi avec comme résultats de très faibles taux de succès et des milliards dans le vent dont on ne connaitra plus la véritable histoire. Cette propension à dilapider les fonds continue sous de multiples aspects : présomptions d'emplois fictifs avec ces étranges organigrammes de l’Etat. ACT attire aussi l'attention que ces initiatives corruptogènes en cas de changement et d'alternance feront l'objet dévaluation sous les formes appropriées : audits, investigations, évaluations, selon les cas.
L’ACT attire aussi l’attention des Sénégalais que si les gros investissements sont nécessaires, ils peuvent aussi être une source de corruption élevée très peu investiguée dans un environnement de contrôle délibérément affaibli comme celui qui existe aujourd'hui au Sénégal attesté par:
L’affaiblissement et le manque patent d’indépendance des corps de contrôle ;
La non-exploitation des conclusions issues de leurs rapports ou dans le meilleur des cas le traitement différencié et injuste des recommandations à la tête des clients du parti (transhumants, laudateurs ou autres catégories de politiciens professionnels) ;
L’inexistence d’un leadership au sommet qui promeut à haute voix l’intégrité, la méritocratie, la transparence, l’éthique.
Nous militants de l’ACT soutenons totalement cette déclaration du président sur la CREI et appelons les Sénégalais à soutenir une vraie politique de changement dont l’une des manifestations est la prévention et la lutte avérée et au quotidien contre le patronage, la corruption, les abus, les gaspillages et la fraude dont l’effectivité doit se vérifier au quotidien par l’engagement du leader au sommet, par la capacité des inspecteurs, des contrôleurs, enquêteurs et auditeurs d’Etat à exercer leurs missions au quotidien, mais surtout les résultats accumulés dans ce domaine mesurables à travers des indicateurs de performance que l’ACT entend formaliser, le moment venu. L’ACT informe les sénégalais que cette déclaration sur la CREI n’est ainsi qu’une faible partie du programme du parti dénommée PROACT qui ouvre de nouvelles perspectives rares et uniques en ce sens :
La lutte aussi bien contre la grande que la petite corruption, mais également contre le corrupteur, le corrompu que l’intermédiaire ;
L’éventualité d'un de plusieurs procureurs anti-corruption et l'octroi de véritables pouvoirs à la Cour anti-corruption réformée ;
L’application plus stricte des dispositions de la loi électorale interdisant l’achat de conscience en impliquant les citoyens et les forces de l’ordre avec la saisie immédiate des moyens de corruption constatés en flagrant délit ;
Des plans de communication dans les médias pour favoriser l’émergence du nouveau type de citoyen capable d’identifier les actes de corruption, de les refuser et de les dénoncer ;
La soumission des fonds dots spéciaux ou secrets aux règles de la comptabilité publique et l’encadrement de leur utilisation ;
L’assistance d’une brigade anti-corruption non seulement à la disposition de la CREI mais aussi des certains corps et organes de contrôle ;
Le renforcement des pouvoirs et de l’indépendance des corps et moyens de contrôle comme l'inspection générale d’Etat, la Cour des Comptes, les Inspections internes aux départements ministériels et leur mise aux normes des meilleures et bonnes pratiques internationales d’audit, d’investigations et d’évaluation ;
Le renforcement des contrôles citoyens pour lequel le PROACT consacre des mesures inédites jusqu'ici comme les citoyens-mystères et celles mentionnées plus loin;
La révision de notre droit pénal avec le renforcement des peines pour sanctionner tout coupable de crime économique, en particulier de détournement de biens publics, les préjudices à la Nation faisant l’objet d’une peine de prison incompressible dès lors qu’il aura dépassé l’équivalent de dix années de revenu moyen du paysan sénégalais.
Une pénalisation renforcée du crime économique notamment le détournement de deniers publics qui sera rendu imprescriptible ;
La protection des dénonciateurs et lanceurs d'alerte pour instituer une véritable politique de whistleblowing encadrée par un dispositif juridique conforme aux meilleurs dispositifs du droit international comparé de lutte contre la fraude et la corruption ;
La possibilité pour l’Etat de se porter partie civile avec des lanceurs d’alerte, avocats et certaines catégories disposant d’informations sures et avérées selon des dispositifs juridiques qui seront détaillées en temps opportun ;
L’incontournable dispositif d’accompagnement constitué par la gestion de la méritocratie au niveau d’une structure ou cellule primatorale par laquelle ACT entend, à l’exception de certains postes stratégiques (défense nationale par exemple), mettre en compétition la majeure partie des emplois publics sur la base de processus de sélection conformes aux meilleures pratiques internationales d’acquisition des compétences ;
A l’instar de ce qui est inscrit dans son programme politique (PROACT), ACT attire l'attention des Sénégalais sur les impératifs suivants :
Seule une véritable et profonde réforme de l’Etat, de son management public et du contrôle d'Etat, soutenue par un leadership au sommet, éthique, civique et convaincu, qui élève la voix en matière de corruption, d’abus, de gaspillage, de méritocratie, peut changer les choses.
La vraie transformation n’est pas une théorie, c’est une stratégie, un ensemble de bonnes pratiques et une vraie expertise de mise en œuvre sous la conduite d’un leadership transformationnel qui a déjà fait la preuve de ses capacités de gestion du changement. Croire autrement, c’est croire à des illusions, à la propagande de la politique politicienne et à de vagues mesures sans impacts transformationnels futurs.
Seuls des leaders capables de bien s’entourer, prêts à construire un Etat de classe internationale, non adeptes de la politique politicienne, profondément désireux de faire la politique et de gouverner autrement sont capables de mener à bien les mesures et la politique ainsi décrites dans le PROACT.
Seul un leadership au sommet qui garantit et protège le système de gouvernance éthique contre toute tentative d’en altérer les principes et la substance peut changer les ressorts de la corruption et des fraudes.
Une véritable stratégie de renforcement des pouvoirs et de mobilisation des citoyens par des incitations aux recouvrements et la règlementation de leurs capacités à se porter partie civile est vitale.
Telles sont quelques éléments de stratégie et de politiques inscrites et approfondies dans le PROACT qui éclairent davantage la portée de la lutte contre la fraude, les abus, les gaspillages, inscrite dans le PROACT.
Certains thèmes avaient d’ailleurs été clairement exposés par le président Abdoul Mbaye lors du congrès de l’ACT du 30 septembre 2017."