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2 octobre 2025
"UNE SURPRISE AGRÉABLE’’, SELON LE COACH
La victoire du Sénégal dans le tournoi de la zone ouest A de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA) est une ‘’surprise agréable’’, a réagi aux médias l’entraîneur Mame Moussa Cissé.
Dakar, 8 mars (APS) – La victoire du Sénégal dans le tournoi de la zone ouest A de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA) est une ‘’surprise agréable’’, a réagi aux médias l’entraîneur Mame Moussa Cissé.
‘’Beaucoup de satisfaction avec ce groupe avec lequel nous avons commencé à travailler voilà quatre mois, donc nous n’étions pas supposés venir gagner ce tournoi’’, a expliqué le technicien sénégalais, après la victoire 3-0 contre le Mali.
Les filles ont travaillé dur et méritent donc cette victoire, s’est-il félicité, précisant que ce groupe est en phase de reconstruction.
Il a souligné que ‘’ce tournoi est un prétexte pour préparer les éliminatoires de la CAN féminine’’ et salué la mentalité et le caractère dont les filles ont fait montre.
Après la demi-finale, les Lionnes y ont cru et ce samedi contre le Mali, avec une belle pelouse, elles ont joué leur va-tout, a-t-il ajouté.
‘’Nous avons bien étudié l’adversaire que tout le monde craignait et qui, avant cette rencontre, n’avait encaissé aucun but’’, a-t-il confié, se félicitant du
professionnalisme des joueuses.
En plus du titre zonal, Téning Sène a été sacrée meilleure gardienne du tournoi et Mama Diop, meilleure joueuse.
En match de classement, le Liberia a battu le Cap Vert 1-0.
MBAGNICK DIOP REMPILE POUR UN NOUVEAU MANDAT DE 5 ANS
Le président du Mouvement des entreprises du Sénégal (MDES), Mbagnick Diop, a été réélu à l’‘’unanimité’’ à son poste
Dakar, 8 mars (APS) - Le président du Mouvement des entreprises du Sénégal (MDES), Mbagnick Diop, a été réélu à l’‘’unanimité’’ à son poste pour un nouveau mandat de cinq ans, a appris l’APS.
M. Diop a été reconduit lors de la 20e assemblée générale de l’organisation patronale, organisée à l’hôtel Radisson, à Dakar, précise un communiqué parvenu à l’APS.
Le bureau exécutif et le conseil d’administration du MDES ont aussi ‘’été renouvelés’’ à cette occasion, souligne le communiqué.
Mbagnick Diop avait été reconduit pour la dernière fois à son poste en mars 2015 lors d’une assemblée générale du mouvement organisée au Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Le MDES regroupe ‘’en son sein plusieurs milliers de petites et moyennes entreprises (PME), petites et moyennes industries (PMI), et très petites entreprises (TPE)’’.
"J’EN AI RAS-LE-BOL DE CES 8 MARS..."
Ce dimanche, les femmes sont à l’honneur, avec la célébration du 8 mars, qui marque la journée internationale des droits des femmes. Mais au Sénégal, toutes ne fêtent pas. À l’instar de Fatou Sow Sarr, directrice de l’institut des Genres et de la Famille
Ce dimanche, les femmes sont à l’honneur, avec la célébration du 8 mars, qui marque la journée internationale des droits des femmes. Mais, au Sénégal, toutes ne fêtent pas. À l’instar de Fatou Sow Sarr, directrice de l’institut des Genres et de la Famille. Cette dernière est à la tête du combat pour que l’acte posé par les femmes de « Nder », il y a deux cents ans soit inscrit dans l’agenda officiel du Sénégal. Et c’est depuis 2008 qu’elle a commencé à organiser des manifestations pour célébrer la journée « Talatay Nder ».
« Je ne célèbrerai plus le 8 mars... »
« Je ne suis pas contre le 8 mars mais je dis, je ne célèbrerai plus le 8 mars au Sénégal tant que l’Etat n’aura pas intégré le 7 mars dans son calendrier républicain. Parce que, le 8 mars, c’est les femmes du textile de New York. Je trouve que les femmes de « Nder » se sont sacrifiées pour leur patrie et je pense que cette symbolique est encore beaucoup plus puissante. J’ai toujours dit que la France n’est pas ma référence. Nos références sont nos propres valeurs, nos cultures », a expliqué Fatou Sow Sarr.
Avant d’ajouter « Nous voulons que le 7 mars soit inscrit dans l’agenda officiel. Ça fait 12 ans qu’on se bat pour cela. Le 8 mars n’est pas ma fête. J’en ai ras-le-bol de ces 8 mars où chaque année on vous sort une thématique et un an après personne ne se souvient de ce qui a été discuté ».
LES MSAD AMBITIONNENT D’ALLER À LA CONQUÊTE DU MARCHÉ INTERNATIONAL DE L’ART
Les Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès (MSAD) ambitionnent d’aller à la conquête du marché international de l’art, pour faire connaître davantage leur expertise dans le domaine de la tapisserie, a indiqué leur directeur général, Aloyse
Thiès, 8 mars (APS) - Les Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès (MSAD) ambitionnent d’aller à la conquête du marché international de l’art, pour faire connaître davantage leur expertise dans le domaine de la tapisserie, a indiqué leur directeur général, Aloyse Ndam Diouf.
’’Ce que nous souhaitons c’est accéder au réseau international de vente d’œuvre d’art, cette notoriété (celle des MSAD), nous voulons aussi la mettre sur le marché et permettre un écoulement plus facile des œuvres’’, a dit à l’APS le responsable de cette société créée en 1966.
Il a relevé que les manufactures envisagent de travailler avec des galeries et participer à des expositions internationales pour mieux faire connaître leur label.
Evoquant la récente visite d’une trentaine d’ambassadeurs et diplomates à la veille du 54-ème anniversaire des MSAD, M. Diouf a souligné que les Manufactures ont une culture d’accueil avec un circuit touristique depuis l’époque du président-poète Léopold Sédar Senghor, qui en est l’initiateur.
Le président Senghor les faisait visiter à ses hôtes de marque, les utilisant comme un instrument de diplomatie.
En 2019, la structure avait reçu ‘’près de 5.000 visiteurs’’, dont une trentaine d’ambassadeurs, en fin d’année, selon Aloyse Diouf.
’’ C’est important pour nous, car c’est une reconnaissance de ce que la manufacture a fait et réalisé à travers le monde car de nombreuses œuvres sont, soit cédées, soit offertes par le président de la République’’, a-t-il souligné.
De nombreuses tapisseries sont visibles, selon lui, au sein des grandes institutions du monde, expliquant ainsi le ‘’prestige’’ et la ‘’notoriété’’ des manufactures de Thiès.
Après un demi-siècle d’existence, les manufactures vont diversifier leurs produits en lançant ‘’sous peu’’, la sérigraphie, après avoir introduit l’impression numérique. Ces nouvelles offres vont s’ajouter aux formations en céramique et batik déjà dispensées à des jeunes dans le cadre d’un programme de formation-insertion.
Ce qui leur permettra dans le cadre d’un contrat de performance, de rentabiliser davantage l’établissement, en plus du rôle de prestige et de diplomatie qu’il joue pour le pays à travers le monde.
7 MORTS ET 48 BLESSÉS DANS L’ACCIDENT D’UN BUS À NDIOUDIOUF
Un bus s’est renversé ce dimanche à Ndioudiouf, un village de la commune de Diouroup (Fatick), tuant sept passagers et faisant 48 blessés, a appris l’APS de la 32ème compagnie des sapeurs-pompiers de Fatick.
Fatick, 8 mars (APS) – Un bus s’est renversé ce dimanche à Ndioudiouf, un village de la commune de Diouroup (Fatick), tuant sept passagers et faisant 48 blessés, a appris l’APS de la 32ème compagnie des sapeurs-pompiers de Fatick.
’’Parmi les sept corps sans vie, il y a quatre femmes et trois hommes adultes, tandis que sur les 48 blessés enregistrés, il y a17 dans un état grave’’, selon un agent de la compagnie de Fatick joint au téléphone par l’APS.
Le bus, qui était en provenance de Dakar, roulait dans le sens Fatick-Kaolack, lorsqu’il s’est renversé ‘’sur le bas-côté de la route nationale I à la sortie du village de Ndioudiouf, après une défaillance des pneus arrière’’, a-t-il expliqué.
Il a précisé que la compagnie d’incendie et de secours de Fatick a été alertée peu après 3 heures du matin. Elle a mobilisé un important dispositif de secours pour ‘’évacuer vers l’hôpital régional’’ de Fatick ‘’tous les blessés’’ et ‘’ensuite les sept corps sans vie vers la morgue’’, a-t-il souligné.
Le bus impliqué dans l’accident serait un véhicule dit ‘’horaire’’, qui fait la navette entre Dakar et Koumpentoum, dans la région de Tambacounda.
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QUEL FÉMINISME EN AFRIQUE ?
Ndèye Fatou Kane, écrivaine et chercheuse en études sur le Genre à l'EHESS, parle de la condition des femmes aujourd'hui sur le continent et des combats à mener pour l'améliorer
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, nous vous proposons une émission spéciale d'Afrique Hebdo. Ndèye Fatou Kane, écrivaine et chercheuse en études sur le Genre à l'EHESS, nous parle de la condition des femmes aujourd'hui sur le continent et des combats à mener pour l'améliorer.
Auteure notamment de l'essai "Vous avez dit féministe ?", elle nous explique pourquoi le féminisme dérange aujourd'hui. Cette lectrice d’Awa Thiam a aussi lancé le hashtag #BalancetonSaï-Saï pour dénoncer le silence trop présent sur les violences faites aux femmes.
RENNES, LE DOMICILE DE MBAYE NIANG CAMBRIOLÉ
Les auteurs ont dérobé des sacs de marque et des bijoux la nuit dernière, alors que se disputait la demi-finale de la Coupe de France, qui opposait Saint-Etienne à Rennes
Le domicile du joueur M’Baye Niang a été cambriolé, la nuit dernière, dans le centre-ville de Rennes, alors que se disputait la demi-finale de la Coupe de France, qui opposait Saint-Etienne à Rennes. Les auteurs ont dérobé des sacs de marque et des bijoux.
Le joueur du Stade Rennais M’Baye Niang a été victime d’un cambriolage la nuit dernière. Alors qu’il disputait la demi-finale de la Coupe de France au stade Geoffroy-Guichard, contre Saint-Etienne, des cambrioleurs sont rentrés par effraction dans son pavillon, situé dans le quartier du Thabor à Rennes.
Les auteurs ont dérobé des sacs de marque et des bijoux. L’alarme du domicile de l’international sénégalais s’est déclenchée vers 23 h 30. Une patrouille de la Brigade anticriminalité (Bac) s’est rendue rapidement sur place, mais les cambrioleurs avaient déjà pris la fuite. L’enquête a été confiée à la Sûreté départementale.
Un autre joueur victime en février
Début février, lors du derby contre le FC Nantes, le domicile d’un autre joueur du Stade Rennais avait été pris pour cible dans le quartier Sud Gare à Rennes. Les malfaiteurs étaient entrés par effraction dans le pavillon de Rafik Guitane, milieu de terrain des Rouge et Noir. Leur butin : des objets de valeur, dont une montre de luxe d’un montant de 20 000 euros.
MANDAT D'ARRÊT INTERNATIONAL CONTRE BABACAR SARR
Le footballeur sénégalais est recherché pour une affaire de viol en Norvège. Le milieu de terrain qui a clamé son innocence, est devenu introuvable
BBC Afrique |
Rick Kelsey |
Publication 07/03/2020
Le footballeur sénégalais est recherché pour une affaire de viol en Norvège. Un mandat d'arrêt international a été émis à son encontre.
Sarr, qui a clamé son innocence, est devenu introuvable. Le milieu de terrain sénégalais, devenu célèbre dans le football norvégien, a monnayé son talent en Russie et en Arabie Saoudite.
Il a été un joueur vedette de Molde, un club norvégien de première division qu'il a rejoint en 2016. Il y a joué pendant environ deux ans, sous la direction du technicien Ole Gunnar Solskjaer, l'actuel entraîneur de Manchester United.
"Le moteur de l'équipe"
A Molde, Sarr était "le moteur de l'équipe", déclare Lars Johnsen, journaliste à Josimar, un site internet norvégien.
Mais le footballeur a été confronté à plusieurs allégations de viol. Il a été accusé pour la première fois en 2015, alors qu'il jouait pour une autre équipe norvégienne. Une femme l'accuse de l'avoir violée lors d'un voyage de fin de saison à Stockholm. La police a mené une enquêté, même si une plainte n'avait pas été déposée contre le joueur.
Après son transfert à Molde, Sarr a dû faire face à d'autres accusations de viol, qu'il a toutes niées. En mars 2018, il est accusé pour la première fois d'un viol qui se serait déroulé dans un appartement de Molde en 2017.
Des militants se sont ensuite présentés aux matchs de son équipe, avec des banderoles, pour dénoncer des actes de viol présumés de Sarr. Au terme d'un procès au pénal et au civil, le footballeur a été déclaré non coupable de viol, en août 2018.
Mais il a été condamné à verser à la partie civile une indemnité de 150 000 couronnes norvégiennes (environ 9,5 millions de francs CFA) après que le tribunal a statué en sa faveur sur la plainte civile. Les deux parties ont fait appel du verdict.
Le contrat du joueur avec Molde a ensuite été annulé d'un commun accord en janvier 2019. Selon des journaux norvégiens, Molde avait déploré "une période difficile pour le joueur comme pour le club".
L'audience d'appel contre son acquittement a été fixée à février 2019. Mais elle a dû être reportée, car l'accusé et un témoin n'avaient pas comparu devant le tribunal.
En Norvège, un procès pénal ne peut pas avoir lieu pour des crimes graves, si le suspect n'est pas présent. A ce moment-là, Babacar Sarr était déjà en Russie, à des milliers de kilomètres de la Norvège.
"Une énorme erreur de la police"
En février 2019, Sarr rejoint Yenisey Krasnoyarsk, une équipe de première division russe. En raison d'importants investissements faits par de riches propriétaires de clubs, la ligue russe est désormais la septième ligue de football la mieux payée du monde. Un grand pas en avant dans la carrière du footballeur sénégalais.
Et la procédure d'extradition entre la Russie et d'autres pays est très compliquée. Puis, en juin de l'année dernière, juste avant qu'il ne doive comparaître devant le tribunal norvégien pour l'audience d'appel qui avait été reportée, Sarr a signé avec un club saoudien.
A peu près à la même époque, la justice norvégienne avait émis un mandat d'arrêt international à son encontre, par l'intermédiaire d'Interpol, la police internationale, l'Organisation internationale de police criminelle.
Babacar Sarr a rejoint le Damac FC, une équipe en pleine ascension dans la première division saoudienne. Il s'installe en Arabie Saoudite, un pays qui n'a pas signé de traité d'extradition avec la Norvège.
Mais en janvier dernier, le contrat de Sarr avec le Damac FC est soudainement annulé, avant la fin de la saison.
Le Damac FC n'a pas répondu à la question de la BBC de savoir pourquoi le contrat a été rompu entre le club et le footballeur.
A peu près au même moment, le joueur est accusé d'un second viol, qui se serait déroulé à Oslo, lors de la fête de fin de saison de Molde, en novembre 2018.
Cette deuxième accusation a été récemment abandonnée parce que la police d'Oslo n'a pas informé Babacar Sarr dans les trois mois suivant la demande du procureur, le délai autorisé par la loi norvégienne.
Le bureau du procureur d'Oslo a déclaré à la BBC que la police avait "échoué dans ses tentatives de signifier l'acte d'accusation à M. Sarr". Cela a été décrit par un professeur de droit de l'université de Bergen comme "une énorme erreur de la police".
La police d'Oslo a dit à la BBC qu'elle n'était pas en mesure de commenter une affaire déjà transférées au procureur.
Depuis janvier dernier, on en sait très peu de choses, concernant l'endroit où se trouve le joueur. Aucun autre club ne semble l'avoir recruté.
Aucune nouvelle de lui depuis le dernier de ses 13 matchs avec le Damac FC.
Un tweet que Damac avait posté pour à l'arrivée de Sarr dans le club, l'année dernière, semble avoir été supprimé. La BBC n'a pu trouver aucune autre information le concernant sur le compte Twitter du club.
Le compte Instagram de Sarr, qui était public, est maintenant privé.
"Il est peut-être au Sénégal"
L'histoire du footballeur a fait la une des journaux le mois dernier, après que l'une de ses victimes présumées a déclaré au Daily Telegraph qu'elle pensait que Solskjaer n'était "pas apte à diriger" Manchester United après sa décision de continuer à employer Sarr à Molde après sa première accusation.
Cette plaignante pense que les joueurs de football accusés d'agressions sexuelles ne devraient pas être autorisés à continuer à jouer, tant que l'affaire n'aura pas été jugée.
Manchester United a déclaré au Daily Telegraph que Solskjaer a pleinement respecté la procédure régulière du système juridique norvégien.
En réponse à cette affaire, des militants britanniques ont demandé aux clubs de football de suspendre les joueurs s'ils sont jugés pour des délits sexuels graves.
Aucun club n'ayant de contrat avec Babacar Sarr, on ignore où se trouve le joueur.
La procureure générale de la Norvège, Ingvild Thorn Nordheim, a émis un mandat d'arrêt international à son encontre.
Elle affirme que Sarr et ses avocats n'ont répondu à aucune des correspondances qu'elle leur a envoyées.
La BBC a obtenu des documents selon lesquels la justice norvégienne a demandé sans succès aux autorités saoudiennes de dire où il se trouve.
Selon Lars Johnsen, tout indique qu'il est toujours en Arabie Saoudite. Mais la journaliste dit ne pas en être sûre. "Il est peut-être au Sénégal", ajoute-t-elle.
Ou alors Sarr cherchera à faire rejoindre un nouveau club et pourrait donc bientôt quitter l'Arabie Saoudite s'il ne l'a pas déjà fait, espère Johnsen.
Pour l'instant, sa localisation - ainsi que la question de savoir s'il reviendra en Norvège pour y être jugé en appel - est un mystère.
L'avocat de Sarr, Yvonne Larsen, a déclaré à la BBC que la question du premier viol avait déjà été "tranchée", que le footballeur avait été déclaré non coupable.
L'international sénégalais a continué à jouer au football pendant qu'il était accusé, parce que "tout le monde est innocent jusqu'à ce que la culpabilité soit prouvée par la loi, et M. Sarr est toujours innocent".
"Il n'y a rien d'étrange à cette situation", a soutenu Me Larsen. L'une des victimes présumées a décidé de s'éloigner de Molde. Elle "n'espère pas que l'appel aura lieu" et veut reconstruire sa vie dans une autre ville.
COVID-19 : MÉDIAS ET RÉSEAUX SOCIAUX AFRICAINS METTENT EN CAUSE UN VIRUS VENU D'AILLEURS
Au Sénégal, où un quatrième cas a été détecté mercredi 4 mars, Twitter et YouTube sont en pleine ébullition. Une déferlante de messages paniqués pointe des doigts accusateurs vers l’origine des personnes infectées
Le Monde |
Matteo Maillard |
Publication 07/03/2020
Sept pays du continent sont touchés par le coronavirus. La plupart des cas de contamination sont dus à la visite d’un « étranger ».
Huit pays africains font désormais face au coronavirus. Aucun mort n’est pour l’instant à déplorer, mais 26 cas sont à l’isolement dans des hôpitaux du continent. Pour la plupart, il s’agit de ressortissants étrangers, résidents ou voyageurs de retour d’un déplacement dans l’un des pays à risque comme l’Italie ou la France. Mais l’épidémie s’insinue aussi, de façon plus virulente, sur les réseaux sociaux, démultipliant la crainte des populations du continent.
Au Sénégal, où un quatrième cas a été détecté mercredi 4 mars, Twitter et YouTube sont en pleine ébullition. Une déferlante de messages paniqués pointe des doigts accusateurs vers l’origine des personnes infectées. « Un Français atteint par le coronavirus introduit celui-ci au Sénégal et les Occidentaux sont contents », affirme un commentateur. « Ils veulent à tout prix contaminer notre continent,surenchérit un deuxième. La France n’a qu’à envoyer un avion les chercher svp. On ne veut pas de virus ici. »
Certains demandent à Emmanuel Macron s’il compte appuyer financièrement les structures médicales dans lesquels des Français sont traités. Il y a aussi des réactions épidermiques qui se mêlent parfois au ressentiment lié à l’époque coloniale. « Les Français, toujours les Français, les colons ! », accuse un autre. « Des citoyens français sont responsables de la propagation du coronavirus en Afrique, en Algérie et au Sénégal notamment. Imaginons, le scénario inverse, les diatribes d’Eric Zemmour et MLP au sujet de l’immigration, des Arabes, des Noirs », questionne un commentateur.
Parmi cette avalanche, certains tweets ont plus de portée que d’autres. A l’image de celui de Fatima Zahra Sall, fille d’Aïssata Tall Sall, députée promue « envoyée spéciale »du président sénégalais en novembre 2019, qui a récolté 16 000 « retweets » et 33 800 « likes ». Elle y complète un titre de RFI, qui omettait de préciser l’origine française du premier cas de coronavirus apparu au Sénégal. Les commentaires sous les vidéos YouTube et Facebook des télévisions françaises récoltent aussi leur lot d’attaques, comme cette réaction : « Toujours c’est la France qui nous ruine, de l’esclavage jusqu’au coronavirus. »
Plusieurs commentaires appellent aussi à « restreindre les vols de tous les pays touchés », voire à fermer les frontières, prenant l’exemple de l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola entre 2013-2016, où la mesure avait été appliquée en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Une mesure qui avait d’ailleurs démontré son efficacité.
« La France “coronise” le Sénégal ? »
Hors des réseaux sociaux, les journaux sénégalais ne sont pas en reste et affichent des « unes » critiques. « Un autre Français a merdé », titre Source A dans son édition du 4 mars. « La France “coronise” le Sénégal ? », ironise L’Evidence, le même jour, sous-titrant : « Traite négrière, colonisation économique, colonisation épidémiologique ? ».
Cette colère qui se propage charrie son cortège d’infox et de fausses informations. A l’instar du Nigeria, où un message circulait sur Facebook racontant l’histoire d’un chauffeur de taxi contaminé par un « homme blanc » et qui se serait ensuite enfui d’un hôpital, menaçant de propager le virus si les autorités ne lui versaient pas 100 millions de nairas (242 153 euros). Le gouvernement nigérian a réfuté l’information.
Ce qui n’a pas empêché une autre info farfelue de surgir. Concernant un prédicateur, David Kingleo Elijah, appelé ailleurs Elija Emeka Chibuke, de l’église du Mont Glorieux des Possibilités et qui serait parti en Chine « éradiquer prophéticalement » le virus avant de terminer à l’hôpital, infecté. Aujourd’hui, le Nigeria n’a qu’un seul cas déclaré, un ressortissant italien : 58 personnes qui furent en contact avec lui ont été placées en quarantaine. En conséquence, le Parlement a pris deux semaines de congés pour sa « sécurité ». La faiblesse du système de soins nigérian et la densité de population élevée accroissent les risques de contamination.
« Corona-panique »
Contre ces bourrasques de frayeur qui parcourent les réseaux sociaux du continent, quelques voix s’élèvent contre les dangers de la stigmatisation, comme celle du géologue sénégalais, Fary Ndao, très suivi sur Twitter.
« Nul besoin de stigmatiser des Français d’origine ou d’adoption porteurs du virus. Nous sommes tous des humains et les virus, avec leur période d’incubation, se moquent des frontières. Le sida a voyagé, la grippe a voyagé, Ebola a voyagé, le coronavirus voyagera. Accepterions-nous que les Français disent que tous les ressortissants de pays africains où le sida est fortement prévalent restent chez eux ? Non. On peut porter un virus sans le savoir et on peut en guérir ou en contrôler la transmission. On ne peut en empêcher le voyage. »
D’autres rappellent quelques faits afin d’apaiser la corona-panique. « Est-ce que je trouve ça alarmant ? Non (…). Il est normal que le virus se propage vite. Nous sommes encore en hiver en Afrique. Dans l’hémisphère Nord, on est plus confinés, donc plus exposés, avance Aïssatou Aïcha Sow, doctorante en virologie et immunologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) du Canada, très active sur la twittosphère sénégalaise. La majorité des cas critiques et des décès surviennent chez les personnes âgées, déjà malades (…). Ne tombons pas dans la psychose. Oui, on va tous mourir, mais NON, ça ne sera pas du Covid-19. »
LE PARTAGE DE L'AFRIQUE
On a longtemps dit que c’est lors de la conférence de Berlin que les Européens s’étaient partagé l’Afrique. Mais la vérité est plus complexe
On a longtemps dit que c’est lors de la conférence de Berlin que les Européens s’étaient partagé l’Afrique. Mais la vérité est plus complexe. Car la colonisation de l’Afrique par l’Occident est un long processus. Depuis le XVe siècle, les Européens installent des comptoirs commerciaux dans les zones côtières ou fluviales. C’est à partir de ces comptoirs que la traite négrière s’organise.
Vers la colonisation de l’Afrique
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les rivalités européennes s’exportent en Afrique. Après la défaite de Sedan, la France, amputée de l’Alsace-Lorraine, s’invente un destin impérial africain. Les deux métropoles, France et Grande-Bretagne, lancées dans leur révolution industrielle, ont besoin de graisses et d'huiles de toutes sortes, notamment pour faire fonctionner leurs réseaux ferrés. Ce sera l’arachide pour les Français et les noix de palme pour les Britanniques. C’est ce qu’on appelle le passage de la traite négrière à la traite « légitime ». Dans le même temps, mûrit en Europe l’idée de mission civilisatrice : le « fardeau de l’homme blanc ».
La conférence de Berlin pour éviter les conflits coloniaux
La période de conquête coloniale s’amorce. On l’appelle la « course aux clochers » : chaque nation européenne voulant posséder son bout du continent Africain. Dans ce contexte de tensions, le chancelier allemand Otto Von Bismarck décide d’organiser à Berlin une conférence le 15 novembre 1884. Celle-ci réunit les représentants de 14 pays : 12 pays européens, l’Empire ottoman et les États-Unis. Aucun acteur africain n’est présent. Un des objectifs de la conférence de Berlin était de fixer des règles d’occupation en Afrique entre les puissances conquérantes afin d’éviter des risques de collisions entre elles, aussi bien sur le plan militaire qu’économique et diplomatique. C’est ainsi que pour la première fois dans un traité international, apparait la notion de « sphère d’influence ». Contrairement à ce qui a longtemps été dit, la question de la délimitation des frontières de l’ensemble des territoires coloniaux n’y fut pas abordée.
Le découpage de l’Afrique : comment les frontières ont-elles été dessinée ?
En réalité, les frontières des territoires ont progressivement été tracées dans le cadre de négociations bi ou multilatérales, en dehors de la conférence de Berlin. C’est par exemple 5 ans plus tard, le 10 août 1889, qu’est créée la frontière de la colonie britannique de Gambie. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, cette frontière a été dessinée à main levée autour d’une table à Paris après plus de 20 ans de négociations.
La conférence de Berlin, si elle n’a pas « divisé » l’Afrique comme on peut le lire parfois, a ouvert en grand les portes de ce partage. L’absence d’acteurs africains à la table des négociations a fait de cette conférence le symbole du déséquilibre des relations internationales, et du partage du « gâteau africain ».