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25 juillet 2025
L’ŒUVRE D’AHMADOU MALICK GAYE AU MENU D’UNE CONFERENCE, CE SAMEDI
L’œuvre d’Ahmadou Malick Gaye (1931-1989) sera revisitée, samedi, à partir de 9h, lors d’une conférence organisée dans le cadre de l’hommage rendu à ce panafricaniste et militant des langues africaines, a appris l’APS.
L’œuvre d’Ahmadou Malick Gaye (1931-1989) sera revisitée, samedi, à partir de 9h, lors d’une conférence organisée dans le cadre de l’hommage rendu à ce panafricaniste et militant des langues africaines, a appris l’APS.
La conférence dont le thème est ‘’Parcours et œuvre de Ahmadou Malick Gaye : un patrimoine socio-culturel, un exemple pour la jeunesse africaine’’ se tiendra au centre Ahmadou Malick Gaye, ex-Bopp, indiquent les organisateurs dans un communiqué.
Cet hommage sera ponctué par une exposition, une cérémonie de prière et des manifestations sportives et culturelles.
L’objectif de la conférence est de rappeler le parcours de Ahmadou Malick Gaye ‘’en mettant le focus sur son œuvre, en l’offrant comme un exemple d’inspiration pour la jeunesse africaine dans sa quête de bien-être et de progrès social’’, soulignent les organisateurs.
Pour revisiter ce parcours et cette œuvre la conférence proposera trois axes thématiques : ‘’Promotion des langues nationales et diversité culturelle’’, ‘’Développement intégré/endogène et participation citoyenne’’ et ‘’Pluralisme politique et intégration africaine’’.
A travers ces thématiques, les organisateurs affirment vouloir ‘’porter’’ à la connaissance des nouvelles générations, ‘’la trajectoire d’un militant engagé sur plusieurs fronts : du combat pour l’indépendance (dans les années 1950-60) à la bataille du développement et de l’ancrage de la démocratie (décennies 1970 et 1989)’’.
Ils rappellent que Ahmadou Malick Gaye ‘’a marqué la conscience de sa communauté par le rôle de pionnier qu’il a joué dans l’alphabétisation en pulaar (Inventaire de l’alphabet Pular et méthode de transcription (1960), l’Alphabet de Mbagne (Alkule Mbaañ), 1962, etc.)’’.
A cela s’ajoutent son implication dans le mouvement pour la renaissance culturelle avec le Groupe d’Etude du Pulaar, en France, l’Association pour la Renaissance du Pulaar (ARP), au Sénégal et en Mauritanie, ainsi que l’introduction de l’alphabétisation au document initial du Programme intégré de Podor (PIP).
Selon le communiqué, ‘’ce travail était mené de pair avec le combat politique au sein du Parti africain de l’Indépendance (PAI) (….) et au Parti socialiste (….)’’.
La même source rappelle que Ahmadou Malick Gaye ‘’s’est assigné durant toute sa vie une tâche de trait d’union entre le Sénégal et la Mauritanie où il a servi d’abord en tant que cadre de l’administration après une formation à l’Ecole nationale de la France d’outre-mer (ENFOM)’’.
Cette formation d’administrateur civil de classe exceptionnelle lui a permis d’occuper ‘’d’éminentes fonctions’’ dans la haute administration sénégalaise notamment au ministère des Affaires étrangères, au Conseil économique et social, à la Société immobilière du Cap Vert, à l’Institut culturel africain et à la Cour suprême.
L’homme qui alliait la réflexion stratégique à l’action concrète, ’’s’est investi pleinement dans des actions de développement à la base à travers le mouvement associatif et les organisations non gouvernementales telle que l’Union pour la solidarité et l’entraide (USE) qui est présente dans plusieurs régions du Sénégal’’.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
LETTRE OUVERTE AU HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L’HOMME
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous vous demandons d’interpeller l’Etat du Sénégal pour que cessent ses agressions publiques des forces de l’ordre et ses violations itératives de l’intégrité physique sur des manifestants inoffensifs
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 26/12/2019
Nous venons par la présente, porter à votre attention les violations flagrantes des droits fondamentaux des Sénégalais. Le 29 novembre dernier, l’activiste Guy Marius Sagna et huit autres personnes (dont cinq libérées récemment) manifestant contre la hausse du prix de l’électricité ont été illégalement arrêtés lors d’un mini-rassemblement devant le palais de la République. Aujourd’hui, ce Guy Marius Sagna et quatre autres manifestants sont détenus en prison pour avoir simplement exercé un droit constitutionnel. Je vous signale que c’est la énième fois que le régime du président Macky Sall utilise, en violation flagrante de la loi constitutionnelle, la violence sur des Sénégalais chaque fois qu’il s’est agi de marcher pour manifester conformément à l’article 8 de notre Constitution. Pourtant, le 16 avril dernier, de jeunes militants du parti présidentiel, proches du maire Aliou Sall (frère du président Macky Sall) ont nuitamment secoué les grilles du Palais de la République pour exprimer leur mécontentement quand le nom de leur leader a été biffé de la liste des candidats à la députation de 2017 par le chef de leur coalition politique. Et aucune sanction n’a été prise à l’encontre de ces jeunes trublions nocturnes qui ont eu le toupet de perturber le sommeil présidentiel. C’est la politique des deux poids deux mesures. Pour les mêmes faits, Guy Marius et quatre manifestants sont maintenus en prison depuis le 29 novembre alors que les jeunes militants du frère du président de la République ont bénéficié d’un laxisme effarant de la part des agents qui sont chargés de la sécurité du locataire du Palais.
Madame la présidente,
Depuis que M. Macky Sall a été élu président de la République le 25 mars 2012 et réélu le 26 février 2019, il n’est pas rare de voir des manifestations de l’opposition ou des mouvements citoyens être interdites par le préfet de Dakar sur la base d’un arrêté dit d’Ousmane Ngom et qui prohibe de façon permanente toute manifestation entre l’avenue Malick Sy et le Plateau. Le jour du vote de la loi sur le parrainage le 18 avril 2018, toutes les manifestations sur toute l’étendue du pays ont été interdites dans le seul but de faire passer sans débat contradictoire une forfaiture. Et tous les leaders de l’opposition et autres citoyens ayant osé braver l’interdit préfectoral pour aller manifester légalement devant l’Assemblée nationale contre cette loi scélérate qui compromet leur avenir politique, se sont retrouvés placés en garde-à-vue dans les différents commissariats de Dakar.
Paradoxalement, le candidat Macky Sall était avant 2012 avec ses actuels alliés parmi tous les démocrates épris de justice qui se sont farouchement battus pour la liberté de manifester sans restriction aucune. Une telle interdiction de manifester dans un espace qualifié de névralgique ne peut être que ponctuelle et non permanente. Donc limitée temporellement. Mais avec cet arrêté inique, le droit de manifester qui doit être la règle en République devient une exception pour ne pas dire une impossibilité au Sénégal.
Le respect de l’État de droit implique la restauration de la hiérarchie des normes qui encadrent l’intervention de la puissance publique. C’est pourquoi l’arrêté Ousmane Ngom, contenu dans le bloc réglementaire qui occupe l’avant-dernière strate de la hiérarchie des normes, ne peut nullement transcender notre bloc de constitutionnalité qui se trouve au sommet de la pyramide normative.
Madame la présidente,
Nous attirons votre attention sur le manque de respect systématique des droits fondamentaux des manifestants incarcérés. Le docteur Babacar Diop, enseignant de philosophie l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, appréhendé lors de la manifestation contre la hausse du prix de l’électricité devant le palais et incarcéré à la prison de Rebeuss, a dénoncé les sévices corporels dont il a été victime le jour de son élargissement. Et le démenti tardif et ambigu de la part de l’administration pénitentiaire nous conforte que le Dr Diop a été passé à tabac sans aménités par ceux-là qui sont garants de son intégrité physique dans l’espace carcéral.
Pourtant, notre pays est signataire du Pacte international des Nations unies relatif aux droits civils et politiques dont l’article 10 stipule que « toute personne privée de sa liberté doit être traitée avec humanité et le respect de la dignité inhérente à la personne humaine ».
Toute cette violence n’a qu’un seul but : museler le peuple face à la volonté du pouvoir d’augmenter le prix de l’électricité et d’exiger la transparence dans la gestion de nos ressources naturelles.
En votre qualité de Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, nous vous demandons d’interpeller dans les meilleurs délais l’Etat du Sénégal pour que cessent ces agressions publiques des forces de l’ordre sur ces manifestants inoffensifs et ces violations itératives de l’intégrité physique des manifestants au nom du droit inaliénable de tout peuple à s’exprimer librement et à manifester pacifiquement pour le respect de la Constitution et de la démocratie.
Tout en espérant que vous interpellerez au plus vite les autorités sénégalaises concernées par l’objet de cette missive, je vous prie, Madame le Haut-commissaire, d’agréer l’expression de ma profonde considération.
PS : Toute ressemblance avec une lettre écrite le 1er février 2012 à Mme Navi Pillay, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme entre 2008 et 2014, par un ancien Premier ministre du Sénégal, ancien président de l’Assemblée nationale du Sénégal et candidat d’une coalition politique à l’élection présidentielle de 2012 n’est que purement fortuite.
Cette insistance de Macron à s’attribuer la paternité du changement, si elle renvoie à une certaine inertie des dirigeants concernés, n’est pas de bon augure alors qu’il s’agit d’inciter les Etats ouest-africains à prendre leurs responsabilités
Si, avec la réforme du franc CFA, Emmanuel Macron, a fait un pas que ses prédécesseurs n’avaient pas osé franchir, Paris doit maintenant tout mettre en œuvre pour aider les Etats africains francophones à acquérir une vraie émancipation économique et monétaire.
A l’approche du 60e anniversaire des indépendances de ses anciennes colonies africaines, il était grand temps que la France réforme le franc CFA, cette monnaie créée en 1945 et toujours en vigueur dans quatorze pays du continent. Emmanuel Macron, en annonçant, samedi 21 décembre à Abidjan, la disparition prochaine de cet « oripeau » d’un passé révolu, a fait un pas que ses prédécesseurs n’avaient pas osé franchir.
Agacé de voir la monnaie « françafricaine » servir d’exutoire aux colères antifrançaises, le président de la République a, au côté du président ivoirien, Alassane Ouattara, lancé un aggiornamento négocié avec huit pays d’Afrique de l’Ouest : remplacement du « franc CFA » par l’« éco », nom de la future monnaie commune à quinze pays de la région ; fin de l’obligation pour les Etats africains de verser 50 % de leurs réserves de change au Trésor français et de la présence française au conseil d’administration de la Banque centrale à Dakar ; maintien de la garantie de la France et de l’arrimage à l’euro. En bref, la France cesse d’être cogestionnaire mais demeure garant financier.
Pour ses partisans, dont M. Ouattara lui-même, l’union monétaire garantie par la France assure la stabilité, y compris pendant les crises comme la guerre civile ivoirienne de 2002-2007. Selon ses détracteurs, le système maintient la parité avec une monnaie trop forte, l’euro, empêche toute dévaluation compétitive, décourage la production locale, entrave l’industrialisation et enferme les pays dans une économie de rente de matières premières.
Que des Etats indépendants depuis plus d’un demi-siècle ne disposent pas de cet attribut fondamental de la souveraineté qu’est la monnaie apparaît comme une anomalie. L’arrangement avec Paris peut être vu comme un cadeau aux élites francophones africaines, dont le pouvoir d’achat est gonflé. A cet égard, la vraie-fausse disparition du franc CFA annoncée par M. Macron ne changera rien. « J’ai voulu engager cette réforme », a souligné le président, comme pour souligner que la France conserve les rênes.
Cette insistance à s’attribuer la paternité du changement, si elle renvoie à une certaine inertie des dirigeants concernés, n’est pas de bon augure alors qu’il s’agit d’inciter les Etats ouest-africains à prendre leurs responsabilités.
Indépendance financière à conquérir
Au fond, la monnaie commune symbolise l’ambiguïté persistante des relations entre Paris et son ancien pré carré, la fameuse « Françafrique » : elle sert d’exutoire commode aux colères africaines et d’alibi pour les insuffisances du continent – immobilisme politique, corruption endémique et climat des affaires déficient. Pour les dirigeants africains, le maintien du lien monétaire avec la France est à la fois une assurance de stabilité et un aveu de faiblesse.
La rupture partielle annoncée par M. Macron sonne comme un appel à une véritable émancipation économique et monétaire des Etats africains francophones. Les anciennes colonies anglophones, elles, ont depuis des lustres des monnaies autonomes, avec des succès contrastés, il est vrai. A l’heure où la Chine, grâce à sa puissance financière, inonde l’Afrique de projets d’infrastructure au prix d’un endettement et d’une sujétion accrue, l’indépendance financière du continent reste à conquérir.
Si la France veut être crédible dans sa volonté proclamée de tourner pour de bon la page coloniale et de conserver les relations de proximité façonnées par l’histoire, elle doit à la fois tenir un langage de vérité et tout faire pour aider les Etats africains à prendre en main leur propre monnaie.
PAR Achille Mbembe
LES MÉTAPHYSIQUES AFRICAINES PERMETTENT DE PENSER L'IDENTITÉ EN MOUVEMENT
Si, de fait, la Terre est un tout, alors il ne peut y avoir d’identité que sous le signe de la circulation généralisée de la vie et du vivant. Et c’est à revenir à ces circulations et à ces flux de vie qu’appellent urgemment les temps
Mettons de côté le retour de l’animisme et la montée en puissance de nouvelles formes d’idolâtrie, qu’il s’agisse de l’idolâtrie numérique, de celle des neurosciences ou, plus prosaïquement, de celle des richesses telle qu’elle est véhiculée par les églises néo-pentecôtistes. L’époque est manifestement au pessimisme politique et culturel. C’est ce qui explique, du moins en partie, la prolifération des discours du complot et de l’effondrement, du ressentiment et de l’identité, bref, le tempérament conspirationnel de notre âge.
Dans les entrailles de l’identité, en particulier, semblent s’être tapies toutes les peurs du temps et toutes les pulsions obscures, nos angoisses, les souffrances les plus aiguës et les désirs les plus opaques, à commencer par le désir de jouir. Et de jouir toujours plus et tout de suite. Mais aussi le désir d’endogamie, à quoi il faut ajouter la volonté sourde d’une violence sans filet, surtout à l’encontre des plus faibles. Car telles sont les aspirations, voire les injonctions suprêmes, à l’âge du capitalisme algorithmique.
Nombreux sont, en effet, ceux aux yeux desquels le recours à l’identité apparaît comme le dernier rempart contre les misères du temps. En manipulant la demande identitaire, ils espèrent éventuellement se tailler une place autour de la table ou, à défaut, avoir un droit privilégié aux miettes que les autochtones sont de plus en plus contraints de se disputer avec les allogènes et autres intrus. Les multitudes veulent donc en découdre. Non point avec les forces de plus en plus abstraites, de plus en plus réticulaires et de plus en plus invisibles qui fauchent tant de vies au Nord comme au Sud, mais avec plus vulnérables qu’elles. Ouvertement, elles en appellent à la brutalisation du reste, tous ceux que la vie semble avoir d’ores et déjà désertés mais qui s’agrippent par tous les moyens.
Dans cette atmosphère de rage et d’assignation forcée à l’entre-soi, le futur ne s’entend plus comme la promesse d’un progrès possible. Il apparaît désormais sous les traits d’une force dislocatrice et dissolvante, d’une expérience proprement terrifiante et que l’on redoute. Protestations, soulèvements, émeutes, blocages, occupations et autres formes de désobéissance nonobstant, beaucoup ont cessé de croire en la possibilité d’une action véritablement transformatrice. Ils peinent à imaginer quelque rupture que ce soit avec les cadres de pensée et d’action existants. Ils ont tourné le dos au projet d’émancipation humaine, et donc à la lutte.
Planétarisation des problèmes
Comment s’en étonner ? Au sortir de la guerre froide, n’a-t-on pas voulu croire que la démocratie de marché était le dernier mot de l’histoire ? Que dire des nombreux dispositifs de capitulation mis en place dans la foulée et qui ont conduit à une vaste résignation de l’intellect face à l’ordre existant ? Entre-temps, le capitalisme semble avoir plongé dans des convulsions d’un nouveau genre, toutes porteuses d’une violence aussi inouïe que sommaire contre les personnes, la matière et la biosphère. Vidée de tout contenu autre que formel, la démocratie libérale est, quant à elle, en train de vaciller, voire de se déliter. Elle n’est plus qu’un simple adjuvant du néolibéralisme.
Pour masquer ce fait, on incite les plus crédules à penser que leur futur ne sera garanti que par le biais du repli sur une communauté nationale imaginaire. Que chacun retourne chez lui et que partout se dressent murs et frontières, entend-on crier ici et là, alors qu’une guerre civile d’allure mondiale est livrée contre les migrants. La paix mondiale, paraît-il, en dépendrait.
On fait donc comme si l’intractable question des rapports entre l’ensemble des vivants et le reste de la biosphère sera résolue par la sédentarisation planétaire forcée. Les faits sur le terrain ne cessent pourtant de porter un démenti à la fiction d’une modernité en marche vers la réalisation de ses principes normatifs. La révolution néolibérale s’étant soldée par le lent démantèlement du compromis social forgé dans l’immédiat après-guerre, le terrain des luttes s’est déplacé vers les questions identitaires.
Mais comment faut-il interpréter la stridente demande de retour au sol et à la localité, alors que tout pousse vers une indiscutable planétarisation des problèmes auxquels l’humanité est confrontée ? Est-il vrai, comme le suggèrent nombre d’observateurs, que l’identitarisme soit le langage inverse d’une volonté de retrouver la parole et de reprendre en main sa destinée face à la volonté des Etats de soustraire leurs funestes politiques à tout débat ? Loin d’être le nouvel opium des masses, l’identité serait-elle plutôt le nom inverse du rejet que les populations tentent d’opposer aux politiques néolibérales, celles-là même qui sont responsables du saccage et de l’atrophie de leurs milieux de vie ?
Des rôles assignés d’office
Que faut-il, au demeurant, entendre par « identité » ? Les philosophies occidentales du sujet, qui ont dominé le monde pendant quelques siècles, reposent sur l’idée selon laquelle il y aurait en nous quelque chose qui nous serait intrinsèque, qui serait fixe et stable et, par conséquent, ne varierait pas. Elles nous apprennent que l’individu est au principe de son être. Créateur de lui-même, il reçoit son identité de lui-même, et parce que doué d’une conscience réflexive et d’une intériorité, il serait distinct de toutes les autres espèces vivantes. A supposer qu’une telle croyance soit vraie, elle est cependant loin d’être universelle.
Certes, en tant que citoyens d’un Etat, nous sommes tous soumis à des mécanismes d’identification. Par exemple, nous disposons chacun d’un acte de naissance. Après notre décès, l’administration établira un certificat de décès. En attendant, elle nous attribue une carte d’identité pourvue d’un numéro qui est le nôtre, et pour ceux et celles qui voyagent à l’étranger, d’un passeport qui indique notre genre, notre nationalité, notre âge, notre profession, toutes sortes de données servant à dire qui nous sommes et nos appartenances. En ce sens, nous sommes le produit de mécanismes étatiques d’identification.
Par ailleurs, en tant que personnes humaines, nous jouons une série de rôles. Certains nous sont assignés d’office. Nous en créons d’autres nous-mêmes. Nous demeurerons cependant à jamais indéfinissables aussi bien à nous-mêmes qu’aux autres. Au fond, cette propriété qui consiste à ne jamais atteindre un niveau de totale transparence à nous-mêmes et aux autres, c’est peut-être cela, finalement, notre identité. Elle est commune à tous les humains, sans distinction de race, de sexe, de nationalité ou de religion.
D’autres traditions de pensée l’ont bien compris. C’est le cas des pensées africaines antiques au regard desquelles il n’y avait d’identité qu’éclatée, dispersée et en miettes. Du reste, l’important n’était pas le soi en tant que tel, mais la façon dont on le composait et recomposait, chaque fois en relation à d’autres entités vivantes. En d’autres termes, il n’y avait d’identité que dans le devenir, dans le tissu de relations dont chacun était la somme vivante. L’identité, dans ce sens, n’était pas une infinie substance. Elle était ce que l’on confiait à la garde des autres, dans l’expérience de la rencontre et de la relation, laquelle supposait toujours le tâtonnement, le mouvement et, surtout, l’inattendu, la surprise qu’il fallait apprendre à accueillir. Car dans l’inattendu et la surprise gisait l’événement.
Il en était ainsi parce qu’il n’y avait ni monde, ni société ou communauté dont l’origine ne se situa dans une idée ou une autre de la dette. La personne humaine était un composé de multiples entités vivantes. Elle ne s’auto-engendrait point. Ce sont d’autres qui, toujours, étaient responsables de son advenue à la vie. Elle ne leur devait pas seulement sa naissance, mais aussi la langue, les institutions fondamentales, des richesses immatérielles, à la fois incalculables et non remboursables, dont elle héritait. Cette forme originaire de la dette, ou encore de la dot que les générations devaient les unes aux autres, s’opposait à la dette expropriatrice qui, sous sa forme marchande, obère de nos jours les conditions de reproduction ou même de survie de millions de femmes et d’hommes sur la surface de la Terre.
Singularité et originalité
Dans ces systèmes de pensée, ce que l’on nomme « identité » ne rimait guère avec l’enfermement sur soi, l’autarcie, le face-à-face avec soi-même, le refus de rencontre avec le monde, la méfiance, ou encore un moi qui s’affirme tout seul et qui, ce faisant, sombre dans cette espèce de répétition que produit toujours l’ennui. Par contre, la singularité et l’originalité étaient des attributs individuels socialement valorisés et que l’on se faisait fort de cultiver, de soigner et, lorsqu’il le fallait, de mettre pleinement en exergue.
L’important n’était donc pas l’identité, mais l’énergie qui était supposée régir les phénomènes vitaux et animer les conduites. La personne humaine par excellence se définissait par sa richesse en énergie vitale et sa capacité d’être en résonance avec les multiples espèces vivantes qui peuplaient l’univers, les plantes, les animaux et les minéraux y compris. Ni fixe, ni immuable, elle se caractérisait par sa plasticité.
On reconnaissait les personnes véritablement singulières à leur capacité à réaliser toutes sortes d’agencements de forces, à capter et à reconfigurer les flux de vie. Dans ce sens, on peut dire des métaphysiques africaines antiques qu’elles privilégiaient des dynamiques transidentitaires. Elles étaient des métaphysiques du devenir et non de la substance. A l’heure où les technologies computationnelles achèvent de se saisir du tout du monde, elles nous permettent, mieux que les philosophies occidentales du sujet, de penser l’identité comme quelque chose de toujours en mouvement, jamais le même, toujours ouvert sur ce qui vient et qui ne cesse de se synthétiser de nouveau, à la rencontre avec d’autres flux d’énergie.
En ce nouvel âge de la Terre, la démocratie libérale fait face à une véritable impasse. Elle est sur le point d’être engloutie par des formes purement régressives du nationalisme ou de l’ethnicisme. Les forces du nationalisme régressif prétendent travailler en vue de la régénération de communautés supposément pures et organiques menacées par toutes sortes d’intrus. Mais elles sont foncièrement incapables d’imaginer ce que serait une politique planétaire susceptible de réparer la Terre et de remettre en mouvement le vivant.
Or la combustion en cours du monde nous oblige à rompre avec la conception circulaire de l’identité qui aura caractérisé la raison occidentale pendant de longs siècles. A la thématique de l’identité doit se substituer celle du vivant, c’est-à-dire du destin de la biosphère à l’ère ou tout indique qu’une nouvelle genèse technologique est en gestation et, avec elle, une autre humanité, plus hybride et plus artificielle. Si, de fait, la Terre est un tout, alors il ne peut y avoir d’identité que sous le signe de la circulation généralisée de la vie et du vivant. Et c’est à revenir à ces circulations et à ces flux de vie qu’appellent urgemment les temps.
LES 16 PRÉSUMÉS MEURTRIERS DE LA TUERIE DE BOFA-BAYOTTE A ZIGUINCHOR
Après un séjour carcéral de près de deux ans dans leurs cellules au Camp pénal et à la prison Centrale de Dakar, les 16 prisonniers ont été transférés ce mardi discrètement à Ziguinchor pour nécessité d’enquête.
Les présumés auteurs de la tuerie barbare et lâche de jeunes exploitants forestiers de Bofa-Bayotte, en Casamance, ont été rapatriés à Ziguinchor. Après un séjour carcéral de près de deux ans dans leurs cellules au Camp pénal et à la prison Centrale de Dakar, les 16 prisonniers ont été transférés ce mardi discrètement à Ziguinchor pour nécessité d’enquête. Ils séjournent depuis plus de 24 heures dans leurs cellules, à la Maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor.
Les seize (16) personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête ouverte par la Section de recherches de la gendarmerie nationale des treize (13) exploitants forestiers que sont Ibrahima Diallo, Abdoulaye Baldé, Mamadou Diallo, Daouda Diallo, Ousmane Baldé, Kaoussou Gassama, Aliou Diallo, Abdoulaye Cissé, Seydou Touré, Aliou Diallo, Aliou Baldé et Alpha Diao ont été, ce mardi 24 décembre 19, transférés dans la plus grande discrétion.
Ils retrouvent leurs cellules à la Maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor après deux ans de séjour carcéral dans les prisons du Camp pénale et de la prison centrale de Dakar.
«Ces 16 présumés tueurs des 13 exploitants forestiers dans la forêt dense de Bofa-Bayotte le 16 janvier 2018, ont été «rapatriés » à Ziguinchor pour nécessité d’enquête», renseigne nos sources judiciaire. Pour rappel, pour mettre la main sur ces 16 présumés assassins dans le carnage de Bofa-Bayotte, il aura fallu que l’armée Bissau-guinéenne boucle sa frontière pour les neutraliser.
Ces exploitants forestiers, essentiellement des jeunes, avaient été pris à partie 16 janvier 2018 par un groupe d’hommes fortement armés, dans la forêt de Bofa-Bayote, non loin de la frontière sénégalo-bissau-guinéenne, située dans la commune de Niassya, région de Ziguinchor.
Le bilan était lourd : 13 exploitants forêts lâchement assassinés, 7 autres blessés, dont 3 évacués d’urgence à Dakar et un autre, après avoir bénéficié de soins intenses aux services des urgences de l’hôpital régional de Ziguinchor, avait recouvré une situation stable avant d’être libéré par les médecins traitants. Un carnage qui a été perçu comme un coup de massue par les populations de la région sud du pays.
LES QUATRE RAISONS POUR LESQUELLES GUY A REPRIS SA GRÈVE DE LA FAIM
L’activiste Guy Marius Sagna reprend la grève de la faim en prison.
L’activiste Guy Marius Sagna reprend la grève de la faim en prison. Placé sous mandat de dépôt, il y a quelques semaines, suite à la manifestation contre la hausse du prix de l’électricité devant les grilles du palais de la République, il a refusé de s’alimenter pour quatre raisons.
Selon des sources de Emedia.sn, la première raison c’est qu’il est toujours contre la hausse du prix de l’électricité. La deuxième raison, c’est pour exiger sa libération et celle des deux autres détenus. S’agissant de la troisième raison de la grève de la faim, il demande à prendre connaissance du règlement intérieur de la prison. Et enfin, Guy Marius Sagna dénonce le fait qu’on lui interdise de communiquer tous les 15 jours avec sa famille alors que les autres détenus peuvent le faire.
LA BANQUE CENTRALE ANNONCE UN ’’QUASI-ÉQUILIBRE’’ DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) table sur un ‘’quasi-équilibre’’ de la balance des paiements du Sénégal en 2019
Dakar, 26 déc (APS) – La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) table sur un ‘’quasi-équilibre’’ de la balance des paiements du Sénégal en 2019, a indiqué jeudi à Dakar, son directeur national, Ahmadou Al Aminou Lô.
’’Le solde global de la balance de paiement est ressorti excédentaire de 527,2 milliards de FCFA en 2018, contre 125,6 en 2017. En 2019, il est projeté un quasi équilibre’’, a-t-il déclaré lors de la diffusion des comptes extérieurs du Sénégal.
Les comptes ont évolué s’agissant du financement par le biais de la mobilisation accrue des ressources sur le marché international et la poursuite d’une bonne orientation des investissements directs étrangers, a expliqué le directeur national de la BCEAO.
Il a ainsi fait état d’une persistance du déficit structurel du fonds des transactions courantes après analyse de la balance des paiements de l’année précédente.
Cette situation est en lien avec l’impact des investissements productifs, lesquels alourdissent la facture des importations de produits énergétiques et alimentaires, a analysé Ahmadou Al Aminou Lô.
Le directeur de BCEAO-Sénégal a, dans le même temps, évoqué le maintien d’une dynamique favorable impulsée par la note positive relativement aux envois des émigrés et la bonne tenue des exportations dans les secteurs de la pêche et des industries chimiques entre autres.
’’L’économie sénégalaise a amorcé une nouvelle dynamique depuis 5 à 6 ans, marquée par la consolidation de son cadre macroéconomique avec un taux de croissance du PIB réel de plus de 6%’’, a-t-il rappelé.
Le secrétaire général du ministère des Finances et du Budget, Abdoulaye Samb, est de son côté, revenu sur les caractéristiques des comptes extérieurs de 2018 tout en se projetant sur ceux de l’année finissante.
Il a insisté sur le maintien de la tendance d’envois de fonds des expatriés sénégalais avec une part d’environ 10 % du produit intérieur brut (PIB) et sur la nécessité d’assumer le déficit en s’orientant vers l’investissement en faveur des secteurs productifs.
«FRAPP/FRANCE DEGAGE» EMET DES RESERVES
Toutefois, l’organisation ne manque pas d’émettre ses réserves en se basant sur la non-implication des populations dans le processus et le maintien de la France comme garant financier
Le Front pour une révolution anti impérialiste Populaire et Panafricaine (Frapp)/ France Dégage considère la réforme annoncée de passer du F CFA à l’Eco comme une première victoire dans leur combat pour la souveraineté monétaire des Etats africains. Toutefois, l’organisation ne manque pas d’émettre ses réserves en se basant sur la non-implication des populations dans le processus et le maintien de la France comme garant financier.
Le Secrétariat Exécutif National de «FRAPP/France DÉGAGE» a sorti mardi dernier un communiqué pour réagir à l’annonce en Côte d’Ivoire, suite à la visite de Macron, du passage du F CFA à l’ECO en 2020. Selon l’organisation panafricaniste, ce scénario, «œuvre des principaux acteurs de la Françafrique», constitue une violation flagrante et manifeste de la souveraineté des États et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, car les populations ne sont même pas impliquées. En effet, les camarades de Guy Marius Sagna estiment que le projet de renouvellement des accords monétaires n’a pas été présenté, au préalable, aux utilisateurs de la monnaie pour recueillir leurs avis. Et pourtant, soutiennent-ils, le FRAPP, toujours dans sa dynamique de veille, avait alerté sur le manque d’implication de la population en ce qui concerne le projet de la monnaie commune de la CEDEAO.
«FRAPP/FRANCE DÉGAGE» estime qu’en lançant la campagne «POUR LA SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE, FRANCE DÉGAGE !» le 21 novembre 2017, il a contribué, à l’instar de toutes les initiatives et résistances du peuple africain, à mettre la pression sur nos dirigeants «complexés». Le résultat aujourd’hui, se réjouissent les camarades de Guy Marius Saga, c’est la fermeture des comptes d’opérations avec les fameuses réserves obligatoires à hauteur de 50% et le retrait des représentants de la France dans les instances de la BCEAO. «Ces réformes acquises de haute lutte ne permettent pas pour autant de couper le lien colonial avec la France car : la parité de change fixe et le libre transfert des capitaux vont renforcer la mainmise des multinationales françaises sur nos économies et la pauvreté des pays de l’UEMOA.
Le maintien de la France comme «garant financier» montre qu’elle reste souveraine sur la gestion du F CFA coloré ECO», déplore cependant Frapp/France dégage. Qui invite ainsi Emmanuel Macron à décrypter le vrai message de la jeunesse africaine qu’il taxe à tort d’anti-Français. «Les revendications de cette jeunesse ne sont pas difficiles à comprendre et peuvent être résumées de la sorte : pour la souveraineté monétaire et sécuritaire, France dégage! Le combat pour la souveraineté monétaire va continuer parce que le néocolonialisme est toujours d’actualité», lit-on dans la note de l’organisation dont Guy Marius Sagna est l’un des plus vaillants ambassadeurs. L’organisation panafricaniste lance en définitive un appel à tous les résistants des pays de l’UEMOA pour une accentuation du combat jusqu’à la victoire définitive, la souveraineté monétaire au service de notre développement.
«NOUS SOMMES A LA VEILLE D’UNE REVOLUTION DEMOCRATIQUE, CITOYENNE ET CULTURELLE»
La conviction de Babacar Diop est que le peuple sénégalais est debout et déterminé aujourd’hui à conquérir sa dignité - Le leader des FDS, actuellement interné à l’hôpital après avoir été maté par les gardes pénitentiaires, est toujours aussi engagé
Depuis son lit d’hôpital, Dr Babacar Diop parle aux Sénégalais. En attendant de revenir dans les prochains jours, à travers une conférence de presse, sur son séjour carcéral et sur le combat qu’il mène, il a salué, dans une lettre signée le 24 décembre dernier, toutes les mobilisations initiées depuis son arrestation pour exiger sa libération. Mais derrière tout ça, il a une autre lecture, celle d’une révolution démocratique, citoyenne et culturelle en vue.
La conviction de Dr Babacar Diop est que le peuple est debout et déterminé aujourd’hui à conquérir sa dignité. «Plus que jamais, nous sentons cette recherche de délivrance dans les classes populaires, victimes de la violence des politiques néolibérales», a expliqué le leader des Forces démocratiques du Sénégal (FDS) dans une lettre adressée mardi dernier aux Sénégalais. Une situation qui fait dire à l’enseignant à la Faculté des Lettres et Sciences sociales qu’ «en vérité, nous sommes à la veille d’une révolution démocratique, citoyenne et culturelle».
Le leader des FDS, actuellement interné à l’hôpital après avoir été maté par les gardes pénitentiaires et libéré, est toujours aussi engagé qu’avant son arrestation. Il soutient ainsi qu’il sera en première ligne dans les prochains combats contre le pouvoir «brutal» de Macky Sall ; une lutte qui, selon lui, ne fait que commencer. Dr Babacar Diop ne compte pour rien au monde baisser les bras, vu, dit-il, les millions de jeunes qui se mobilisent pour refuser la dictature ; des jeunes qui aspirent à un nouveau mode de gouvernance fondé sur la transparence, le respect des droits humains et la justice sociale. A en croire toujours le responsable des FDS, «les lumières de l’espoir naissent dans les entrailles d’un peuple qui refuse et se révolte contre les injustices de toutes sortes ; il appartient bien à ce peuple de construire des alternatives dans son milieu de vie».
«TANT QUE GUY ET CIE NE SERONT PAS LIBERES, IL N’Y AURA PAS DE STABILITE DANS CE PAYS»
Par ailleurs, Dr Babacar Diop dit avoir une immense dette de reconnaissance à l’endroit des enseignants et des étudiants qui, au niveau national comme international, lui ont témoigné un soutien empreint de fraternité. «La vague de solidarité venue des universités m’a profondément atteint, depuis ma cellule. J’exprime toute ma gratitude au SAES, au SUDES, aux avocats, à la diaspora, à la société civile, aux organisations politiques et à tous les Sénégalais anonymes et soucieux de la bonne marche du pays, pour toutes les initiatives engagées pour la libération de l’ensemble des prisonniers politiques», a déclaré l’enseignant à la Faculté des Lettres et responsable des FDS.
Dr Diop rend ainsi hommage aux militants de Forces démocratiques du Sénégal (FDS) pour les sacrifices immenses consentis durant son séjour carcéral. Avant de réaffirmer sa solidarité indéfectible à Guy Marius Sagna, Fallou Gallas Seck et Ousmane Sarr qui sont restés «arbitrairement » en prison. «Tant qu’ils ne seront pas libérés, il n’y aura pas de stabilité dans ce pays», a-t-il conclu à ce propos.
LES PRODUCTEURS DESERTENT LES POINTS DE COLLECTE
Plus de vingt jours après le démarrage de la campagne de commercialisation de l’arachide à Fatick, les producteurs refusent toujours de céder leurs graines aux opérateurs agréés par l’Etat.
Plus de vingt jours après le démarrage de la campagne de commercialisation de l’arachide à Fatick, les producteurs refusent toujours de céder leurs graines aux opérateurs agréés par l’Etat. Le prix plancher du kilogramme leur paraissant dérisoire, ils continuent de vendre leurs productions dans les marchés noirs, désertant ainsi les différents points de collecte. Une situation qui perturbera certainement la constitution de stocks de semences par les OPS pour la prochaine campagne.
La campagne de commercialisation de l’arachide, qui a officiellement démarré le 3 de ce mois, est encore très timide dans la région de Fatick où les producteurs refusent de vendre leurs graines à 210 Fcfa le kilogramme (prix fixé par arrêté interministériel). Dans les trois départements de la région, il est prévu 94 points d’achats pour 51 opérateurs devant collecter pour la Sonacos SA et Complexe Agro Industriel de Touba (Cait). Ce qui constitue, pour cette présente campagne, une diminution du nombre de points de collecte et des opérateurs par rapport aux années passées.
En effet, il est important de signaler que même si une légère augmentation a été notée sur le nombre d’opérateurs ayant démarré la collecte et surtout sur le nombre de points de collectes fonctionnels qui est passé de 8 à 26 sur 98 points prévus pour la région, soit un taux de 27,6%, la quantité de graines collectées n’a pas tout à fait évolué. Ce qui, sans doute, explique le fait que seuls 11 opérateurs ont démarré la collecte. Pour ce qui des semences certifiées collectées dans la région, on a noté une hausse de 203 tonnes toutes catégories confondues réparties comme suit : 85 tonnes soit une valeur de 21 353 125 Fcfa pour la catégorie R1 ; et 216 tonnes soit une valeur de 50 900 000 Fcfa pour la catégorie R2.
A Fatick, non seulement la vente des graines a commencé bien avant la date de démarrage officiel de la campagne, mais aussi le prix du kilogramme sur le marché noir dépasse de loin le prix plancher qui est de 210 Fcfa. Ce qui permet d’ailleurs aux producteurs contractuels des huiliers de vendre leurs productions au marché et de venir payer leurs contractants en espèces.