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5 octobre 2025
MONNAIE UNIQUE DE LA CEDEAO : UN PROJET PEU PROBABLE À MOYEN TERME, SELON STANDARD & POOR'S
L’attitude protectionniste du Nigeria rend difficile l’adoption prochaine d’une monnaie commune à l’échelle de la Cedeao, souligne un rapport de l’agence américaine, qui affiche en revanche sa confiance dans la future monnaie de l’Uemoa
Jeune Afrique |
Alain Faujas |
Publication 18/02/2020
L’attitude protectionniste du Nigeria rend difficile l’adoption prochaine d’une monnaie commune à l’échelle de la Cedeao, souligne un rapport de l’agence américaine, qui affiche en revanche sa confiance dans la future monnaie de l’Uemoa.
S&P a publié le 17 février un rapport consacré à la substitution de l’eco au franc CFA au sein de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa, huit pays) et à son extension projetée à l’ensemble de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao, quinze pays). Intitulé Entrée dans l’âge de l’éco : implications de la réforme en Afrique de l’Ouest, il entend répondre aux incertitudes nées de l’annonce de cette substitution par les Présidents Ouattara et Macron, le 21 décembre 2019.
Première conclusion : la parité maintenue avec l’euro et la garantie illimitée de convertibilité par la France maintiendront la confiance dans la nouvelle monnaie. Cette garantie a permis de contenir l’inflation de 2000 à 2019 à 2 % en moyenne dans la zone Uemoa, alors qu’elle atteignait près de 10 % dans la Cedeao et quelque 16 % en Afrique subsaharienne.
Dans cette Union, « les termes de l’échange se sont renforcés, les déficits budgétaires se sont réduits tout comme celui du compte courant et la croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est fortement accélérée, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal qui comptent pour plus de la moitié du PIB de l’union monétaire », lit-on dans le rapport.
« Pas d’effet immédiat » sur la notation souveraine des États
La fin du dépôt de la moitié des réserves de change des États membres de l’Union auprès du Trésor français n’inquiète pas S&P, car le taux de change fixe est maintenu. « C’est pourquoi nous estimons que cette réforme ne devrait pas avoir d’effet immédiat sur nos notations souveraines », concluent les auteurs. Autrement dit, les investisseurs n’ont pas de souci à se faire pour l’instant.
Deuxième conclusion : la réalisation du projet d’étendre l’eco aux quinze membres de la Cedeao semble lointaine. « Des obstacles matériels subsistent, ce qui nous amène à considérer ce projet comme peu probable à moyen terme », estime le rapport.
D’abord à cause du poids du Nigeria, car ce pays pèse les deux tiers du PIB de la Cedeao et trois fois plus que celui de l’Uemoa. Mais aussi à cause de ses politiques protectionnistes, dit le rapport : « convenir d’une politique monétaire commune entre le Nigeria et ses partenaires de la Cedeao semble donc difficile, d’autant plus que le Nigeria a récemment décidé de fermer ses frontières avec le Bénin et le Niger afin de réduire la contrebande et de soutenir la production agricole locale ».
Appel à la discipline budgétaire
Un élargissement au-delà de l’Uemoa de la garantie de la France nécessiterait en outre l’aval du Conseil de l’Union européenne après consultation de la Banque centrale européenne, ce qui n’a rien d’automatique.
Enfin, l’adoption d’un régime de change flexible souhaité par la Cedeao soulèverait « des risques importants en termes de choc monétaire pour les économies de l’Uemoa, notamment pour celles qui ont accru leur recours aux emprunts en devises au cours des dernières années », affirme S&P qui rappelle les conclusion d’un de ses rapports de 2017 sur les dangers d’une dévaluation : en cas de crise de change et sans la garantie française, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo, qui ont beaucoup emprunté notamment sous forme d’eurobonds, verraient leur endettement croître brutalement et S&P serait obligé d’abaisser leur notation.
Le rapport s’achève sur la recommandation d’améliorer fortement les recettes fiscales et sur un avertissement : « Quel que soit le régime de change que choisiront les membres de l’Uemoa, qu’il s’agisse du maintien de l’arrimage à l’euro, d’opter pour un arrimage à un panier de devises (..) ou d’opter pour un régime de change flottant, la discipline budgétaire et une politique économique forte seront d’autant plus importantes pour la stabilité économique de l’union monétaire. »
Par Mohamed Dia
MÊME SI MACKY S’AVENTURAIT A SE REPRÉSENTER, IL PERDRAIT
Pourquoi vouloir être à la tête d'un pays pauvre où tous les secteurs sont à l’agonie, la pauvreté à chaque coin de rue et des chômeurs qui augmentent de 400 000 diplômés par année ? Pourquoi l’Africain aime tant s’attacher au pouvoir éphémère ?
Interrogé par RFI et France 24 sur un éventuel troisième mandat, le président guinéen, Alpha Condé dit ne pas comprendre : « Je ne comprends pas, il y a beaucoup de pays qui ont changé de Constitution et c’est passé comme une lettre à la poste, quand il s’agit de la Guinée, comme Alpha Condé est un homme indépendant et qui a son franc-parler, peut-être que ça gêne beaucoup de gens ». En vingt ans, plus de dix présidents africains ont changé la Constitution de leur pays pour se présenter à un mandat de plus. C’est ainsi que bon nombre de présidents africains maintiennent le clair-obscur sur la question du troisième mandat. Au Sénégal, le président Sall, refuse d’être clair sur le sujet pour des raisons qui lui sont propres. Pourquoi vouloir être à la tête d'un pays pauvre où tous les secteurs sont à l’agonie, la pauvreté à chaque coin de rue et des chômeurs qui augmentent de 400 000 diplômés par année ? Pourquoi l’Africain aime tant s’attacher au pouvoir éphémère ?
Il était une fois l'homme le plus diplômé du Cap au Caire
Dans une interview accordée le 18 septembre 2009 à VOA, Abdoulaye Wade avait annoncé qu'il allait se présenter pour un troisième mandat. Immédiatement après cette annonce, les dirigeants de l'opposition ont tourné en dérision la décision en disant que ce n'était qu'un stratagème du président pour mettre de côté la question de la succession jusqu'à ce qu'il puisse mieux positionner son fils, Karim Wade pour le remplacer. Dans l'ancienne constitution du Sénégal, il n'y avait pas de limites sur le nombre de mandats pour le poste de président. Le président Wade a été élu en 2000 sous cette constitution. En 2001, le Sénégal a adopté une nouvelle constitution qui a introduit une limite de deux mandats consécutifs pour la présidence et réduit la durée du mandat à cinq ans. Cependant, cette loi n'a pas été appliquée rétroactivement au premier mandat du président Wade parce qu'il était élu avant l'entrée en vigueur de la nouvelle constitution.
Pour cette raison, son premier mandat était de sept ans et les deux mandats consécutifs ont commencé avec son deuxième mandat, qui a commencé en 2007. Cependant, dans un amendement ultérieur, l'Assemblée nationale sénégalaise, à la demande du président Wade, a prolongé le mandat à sept ans. Ce changement n'avait pas été appliqué rétroactivement au second terme, qui devait être de cinq ans et s’est terminé en 2012. L'Assemblée nationale s’était préparée à un autre amendement constitutionnel pour changer l’élection du président de deux tours à un système uninominal majoritaire à un tour. Wade savait que ni lui encore moins son héritier ne pouvaient récolter les 50 % nécessaires pour éviter le second tour. Amadou Gallo Ndiaye, ancien député du PDS, avait même affirmé que la question était auparavant réglée et que l’élection présidentielle se ferait en un tour. En guise de réponse, feu Ousmane Tanor Dieng, ancien secrétaire général du PS disait que ce serait la paille qui briserait le dos du chameau.
Mieux comprendre l’électorat incompréhensible
Alors que la récession persiste, le président Senghor passe la main à son dauphin putatif Abdou Diouf en 1980. Une décision applaudie par l’opinion internationale, mais critiquée par l’opposition sénégalaise. Le 6 mars 1983, les résultats publiés par la Cour suprême sont comme suit : sur 1 928 257 électeurs inscrits, 1 093 244 ont voté, avec 4 169 bulletins nuls, le nombre de suffrages exprimés était de 1 089 075 et c’est naturellement que le président Diouf l’emporta avec 908 879 voix, soit 83,45 %. C’est avec difficulté que s’est écoulé ce mandat, les politiques économiques ont été un échec, la dette était de 800 milliards de F CFA, soit environ 70 % du PIB et un service de la dette qui représentait 50 % des recettes budgétaires. Malgré tout cela conjugué à la grogne estudiantine et à l’année blanche, le président Diouf remporta les élections de 1988 avec 73,20 % des suffrages exprimés. La démission du président du Conseil constitutionnel représenta un coup brutal pour le régime socialiste, car elle sous-entendait que les résultats étaient truqués.
Les résultats des élections de 1993 ne tomberont que 20 jours après le scrutin et l’assassinat de Maitre Babacar Seye, vice-président du Conseil constitutionnel. C’est ainsi que le président Diouf l’emporte au premier tour avec 58, 40 % des voix. Durant le déracinement du baobab en l’an 2000, le président Diouf avait obtenu 41,33 % des voix au premier tour et 41,51 % au second tour et Abdoulaye Wade devient le troisième président de la République du Sénégal avec 58,49 % des voix. Après sept ans au pouvoir et de grands chantiers, le président Wade est parvenu à convaincre les Sénégalais durant les élections de 2007 qu’il remportera au premier tour avec 55,90 % des voix. Durant son second et techniquement dernier mandat, les malversations et son fils étaient source d'un problème majeur pour beaucoup de Sénégalais. Il décide toutefois de se présenter une troisième fois et le Conseil constitutionnel validera son troisième mandat. Durant les élections de 2012, le président Wade obtient 34,81 % des voix contre 26,58 % des voix pour le président Sall. Durant le second tour, le président Sall obtiendra 65,80 % des voix contre 34,20 % pour le président Wade. En 2019, le président Sall passera au premier tour comme l’avait fait le président Wade, avec 58,26 % des voix que le Conseil constitutionnel confirmera le 5 mars.
Macky Sall: pourquoi pas moi?
Ayant pris le pouvoir au moment où le Sénégal souffrait de dépassements budgétaires et de malversations financières, toute une nation avait espoir en ce président « normal » qui a une épouse « normale » et qui reflète les réalités sénégalaises. Il s’en est fallu de peu pour que le président ne veuille plus se rappeler de son passé douloureux et de faire comme si tout allait bien au Sénégal. Si nous analysons la manière dont les Sénégalais votent, on voit que faute de politique économique indépendante, le Sénégal finit systématiquement par adopter les programmes économiques des institutions de Bretton woods et d’augmenter les prix des denrées et d’arrêter les subventions durant le second mandat des présidents. Cela fait que les présidents africains sont impopulaires durant leur second mandat et font face à la grogne de la population et à des manifestations interminables. Si la logique est respectée, il est IMPOSSIBLE que le président Sall gagne même s’il s’aventurait à se présenter à un éventuel troisième mandat.
Qui vivet videbit.
Mohamed Dia
Consultant bancaire Dakar
Par Ndiage DIOUF
SUR LA QUESTION DE L'HOMOSEXUALITE: CE N’EST PAS UNE QUESTION DE FERMETE !
Deux femmes se sont mariées ce mardi 11 février 2020 en Irlande du Nord, devenant ainsi le premier couple homosexuel à pouvoir le faire depuis un changement de loi l'été dernier.
Deux femmes se sont mariées ce mardi 11 février 2020 en Irlande du Nord, devenant ainsi le premier couple homosexuel à pouvoir le faire depuis un changement de loi l'été dernier. La nouvelle législation qui autorise le mariage entre personnes de même sexe est entrée en vigueur ce lundi.
La province conservatrice s'aligne ainsi sur le reste du Royaume-Uni, qui autorise ces unions depuis 2014. Cela est devenu une réalité en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs. Des stars du sport, de la musique, des politiques, hommes d’affaires qui font partis de la communauté des LGBT (les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transgenres) sont connus et reconnus. C’est leur histoire, l’évolution de leur pays. Et comme leurs dirigeants les défendent sur l’ensemble de la planète, ils font des milliers de kilomètres pour plaider leur cause.
Après Barack Obama en 2013, c’est au tour du Premier ministre canadien Justin Trudeau de venir au Sénégal pour nous dire son attachement au respect de la défense des droits de ces femmes et hommes. A chaque fois, le président Macky Sall parle du respect de leurs choix avant de rappeler les réalités de notre société dont les valeurs n’acceptent pas ces pratiques. Et que les lois de notre pays qui sont le condensé de ces valeurs les interdisent. Et à chaque fois la presse se réjouit de la fermeté du chef de l’Etat.
Seulement à force de pousser sur ce terrain glissant leur homologue sénégalais, ces autorités venues d’Europe, des Etats-Unis et ailleurs peuvent le pousser à la faute. D’ailleurs certains journaux ont relevé que face à Trudeau, Macky Sall a été ferme en wolof mais pas en français. La question ce n’est pas d’être ferme, c’est de ne pas en parler. On peut s’attendre à toutes les questions lors de la conférence de presse conjointe mais on a toujours la possibilité de dire que telle ou telle autre question n’est pas à l’ordre du jour, n’est pas sur l’agenda de la visite officielle.
D’ailleurs la fermeté du chef de l’Etat quand il parle wolof est compréhensible c’est pour éviter certains commentaires polémiques et une certaine perception de sa position par la plus grande majorité des sénégalais qui sont foncièrement contre des pratiques comme l’homosexualité. Nous savons tous que l’homosexualité existe au Sénégal depuis l’aube des temps. Comme c’est le cas ailleurs dans des pays considérés comme des références dans la pratique de la religion musulmane (l’Islam comme le Christianisme sont contre de telles pratiques). Ce n’est pas une affaire de religion mais de comportements déviants de l’homme. Alors nos valeurs et lois permettent de limiter les dégâts, de protéger notre société.
Dans nos pays où tout est priorité, nos amis peuvent venir parler avec nous de développement, de santé, d’éducation, d’environnement, de paix et de sécurité. Mais comme les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts, défendons nos intérêts pour une société normée, équilibrée et régulée. C’est un bon départ pour l’émergence.
«L'ETAT S’ADONNE A SON JEU FAVORI, L’INTIMIDATION ET LE HARCELEMENT !»
Le colonel à la retraite, Dr Abdourahim Kébé n’arrive toujours pas à digérer le fait d’avoir été « refoulé » de l’aéroport de Diass alors qu’il voulait se rendre à Ouagadougou (Burkina-faso).
Le colonel à la retraite, Dr Abdourahim Kébé n’arrive toujours pas à digérer le fait d’avoir été « refoulé » de l’aéroport de Diass alors qu’il voulait se rendre à Ouagadougou (Burkina-faso). Pour preuve, il nous a fait parvenir un communiqué où il exprime sa colère tout en jurant qu’il est plus que jamais déterminé à combattre démocratiquement la corruption, l’injustice et l’impunité.
Finalement, le colonel à la retraite Dr Abdourahim Kébé s’est « rebellé » face à ce qu’il qualifie d’intimidation, de harcèlement et de persécution de la part de l’Etat. Sans doute, le fait d’avoir été bloqué à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass et éconduit comme un malpropre l’aurait poussé à exprimer sa colère. Et surtout se défouler sur tout comme l’atteste son communiqué envoyé au « Témoin » quotidien. Selon l’ancien officier supérieur, l’État continue de s’adonner à son jeu favori à savoir « l’intimidation, le harcèlement, l’acharnement et la tentative de bâillonner toute voix discordante de citoyens qui ne cherchent à s’exprimer qu’au nom de la démocratie et de la liberté d’expression » se désole-t-il. Et l’ancien attaché militaire à l’ambassade du Sénégal aux Etats-Unis d’ajouter que l’Etat s’illustre par des pratiques anti-démocratiques et contraires à l’éthique. « C’est tout le sens qu’il faut donner à l’élimination d’adversaires politiques comme Khalifa Sall et Karim wade lors des élections présidentielles de 2019 et l’emprisonnement injustifié du patriote Guy Marius Sagna pour avoir manifesté son indignation face à la violence que ce même État exerce sur sa population par manque de ‘yeurmandé’ » enrage Dr Abdourahim Kébé. Et d’en arriver à évoquer son propre cas. « C’est aussi comment il faut comprendre la traque dont je fais l’objet dans mes activités quotidiennes et qui s’est traduite récemment par mon arrestation à Saint-Louis le mercredi 5 février 2020 suivie de mon interdiction de sortie du territoire national à partir de l’AIBD, le mercredi 12 février. Le soubassement de ces tracasseries n’est ni policier ni juridique ; il est éminemment politique » soutient le colonel Kébé. Qui, rappelons-le, a fait l’objet d’une inculpation suivie de contrôle judiciaire suite à un post intitulé : « Sénégalais debout! » publié au lendemain de l’élection présidentielle de février 2019.
« Je voulais voir le président mauritanien, un camarade de promotion de Meknès… »
A l’en croire, c’est en tant que simple citoyen soucieux de ne pas voir sa ville à feu et à sang qu’il s’est investi dans la résolution du violent conflit qui opposait les jeunes pêcheurs de Guet-Ndar à l’Etat resté inerte et impassible face à leurs revendications légitimes liées aux licences de pêche mal négociées par le Gouvernement. « Devant le tout répressif d’une police nerveuse et violente, les jeunes étaient décidés à ne pas céder du terrain et avaient réussi à interdire aux forces de l’ordre l’accès au quartier de Guet-Ndar. Après les échauffourées, les casses et les arrestations, policiers et jeunes pêcheurs se regardaient en chiens de faïence de part et d’autre du petit bras du fleuve » rappelle le natif de Saint-Louis. Et c’est au cours de ce long face à face, poursuit-il, qu’il s’est rendu à Guet-Ndar pour parler aux jeunes « qui m’ont bien accueilli, écouté et suivi ». C’est ainsi qu’ils ont accepté, à sa demande, de se démobiliser pour aller rejoindre leurs familles étant entendu qu’ils avaient envisagé de se retrouver le lendemain à 10 heures avec trois à quatre responsables choisis pour exposer tous leurs griefs devant la presse et laisser le soin aux bonnes volontés de faire le reste. « En réalité, ce que je n’avais pas dit, c’est que j’étais prêt à aller moi-même solliciter une rencontre avec le président mauritanien qui est un camarade de promotion avec qui j’ai passé trois ans à l’Académie Royale de Meknès, au Maroc, pour qu’il aide à atténuer la souffrance de mes parents guet-ndariens » révèle le colonel Kébé trois semaines après les violents heurts entre policiers et pêcheurs à Saint-Louis.
« La police m’a brutalisé ! »
Après la dispersion des manifestants, indique-t-il, Dr Abdourahim Kébé est parti sur l’autre rive du fleuve où se trouvaient le commissaire central, la toute nouvelle commissaire de l’île de Saint-Louis et les hommes en alerte. « J’ai informé le commissaire central de ma démarche, de la dispersion pacifique des jeunes et de l’état final recherché. Je lui ai aussi fait part du programme pour le lendemain évoqué plus haut et il avait salué l’initiative. Grande fut cependant ma surprise en recevant tôt le jeudi matin l’information selon laquelle la police avait quadrillé la zone dès six heures du matin. Qu’est ce qui a pu changer? En tout état de cause, Je décidai d’aller voir même et dès mon arrivée sur les lieux, à dix heures, j’ai été arrêté par la police avec une brutalité inacceptable pour être conduit manu militari dans les locaux du commissariat de la police du Nord de l’île où j’ai passé une audition de plus de cinq heures d’horloge sur...mes intentions »
« Les forces de sécurité sont instrumentalisées… »
Le colonel Abdourahim Kébé tire les enseignements suivants de cet incident. « Les forces de sécurité sont instrumentalisées par le pouvoir qui en fait des forces de répression plutôt que des forces de protection du citoyen. Craignant certainement de me voir engranger un gain politique important en parachevant l’opération de pacification, il fallait m’arrêter et laisser la place à l’APR qui a immédiatement dépêché ses sbires à Saint-Louis pour enfin remettre les licences de pêche. Voilà un gouvernement réactif et non proactif ! Ça, c’était la première chose selon le colonel Kébé. Qui dénonce une autre persécution dont il a été l’objet. « En second lieu, j’ai été interdit de sortie du territoire national alors que Je m’apprêtais à embarquer à bord du vol Air Sénégal à destination de Ouagadougou, au Burkina Faso. Il s’agissait de représenter le parti Rewmi à la 16ème Assemblée Générale annuelle du Réseau Libéral Africain dont le thème portait sur «Paix et stabilité pour le développement économique et social en Afrique» » explique Abdourahiram Kébé qui reconnait qu’il est encore sous contrôle judiciaire. Cependant, renseigne-t-il, il a bien informé le juge du voyage projeté et il lui a donné son blanc-seing en présence de son avocat. « En première approche, on serait tenté de penser à un manque de coordination entre le bureau du juge et les autorités de l’AIBD mais il n’en est rien. Je ne blâme pas le juge qui a fait de son mieux pour que je puisse prendre le prochain vol mais le dossier préparé à cet effet est resté bloqué chez le procureur de la république pour des raisons que j’ignore pour l’instant » explique l’enseignant-chercheur dans son communiqué.
Et l’ancien patron de la Dirpa (Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées) d’ajouter qu’« après avoir échoué à donner un contenu politique à la notion de devoir de réserve pour me faire lâcher prise, les voilà en train de mener une guerre d’usure avec des provocations tous azimuts. Avec un pouvoir sans foi ni loi de cet acabit, englué dans des scandales financiers d’une ampleur jamais égalée, impitoyablement arrogant, aucun mode d’action n’est à écarter, y compris l’élimination physique d’un opposant où d’un empêcheur de tourner en round » craint-il. Le colonel Abdourahim Kébé dénonce des « tentatives d’intimidation » qui ne font, selon lui, que renforcer sa détermination à faire face. « Je suis aux côtés de tous ceux qui sont debout pour combattre démocratiquement la corruption, l’injustice, l’impunité, et toutes les formes de violence exercées sur le peuple » tonne Dr Abdourahim Kebé pour conclure. Eh oui, quand on est acculé, dos au mur, on se révolte !
«LE SÉNÉGAL EST UNE BANLIEUE DE LA FRANCE !»
Mireille, qui dirige actuellement la Fondation Frantz Fanon, du nom de son célèbre père, a répondu aux questions du quotidien « Le Témoin » dans un contexte dit de néocolonialisme. Entretien exclusif !
« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir », écrivait Frantz Fanon, auteur de « Les damnés de la Terre », s’adressant aux peuples opprimés. Cette célèbre assertion, dont l’écho a jadis retenti chez les peuples sous domination coloniale, continue d’être véhiculée par une certaine Mireille Fanon, qui n’est autre que la fille de « Fanon », cette figure emblématique des luttes pour l’indépendance des pays africains sous domination coloniale, notamment de la France. De passage à Dakar, Mireille, qui dirige actuellement la Fondation Frantz Fanon, a répondu aux questions du quotidien « Le Témoin » dans un contexte dit de néocolonialisme. Entretien exclusif !
Le Témoin : Au Sénégal, vous avez lancé un appel aux chefs d’Etat africains afin que l’Afrique accueille la Fondation dédiée à votre père, l’écrivain de la résistance Frantz Fanon. Pourquoi un tel choix alors que vous-même, qui dirigez la Fondation, vivez actuellement en Europe ?
Mireille FANON - C’est une question de cohérence. Parce que notre souhait d’implanter la Fondation Frantz Fanon en Afrique symboliserait également le retour de Frantz Fanon dans ce continent pour lequel il a consacré tout son engagement intellectuel voire idéologique. Surtout, il faut savoir que l’objectif de cette Fondation Frantz Fanon est de travailler pour la « déconialité » des pouvoirs politiques africains, de la connaissance et de l’être. Il s’agit pour nous d’œuvrer contre le racisme structurel et épistémique. J’ai fait cette plaidoirie à l’endroit des dirigeants du continent parce que, jusqu’à présent, on n’a pas de base physique. Nous refusons d’être dans le Nord. Nous attendons que le Sud nous accueille afin que l’on puisse implanter notre siège dans un des pays africains.
Vous évoquez l’emprise exercée par la France sur ses anciennes colonies d’Afrique dans un contexte où le débat autour de la redéfinition des termes de l’échange avec l’Hexagone fait rage dans le continent. Quelle est votre position sur la reforme en vue, de la monnaie F CFA à l’ECO ?
C’est juste la continuation de la même politique monétaire coloniale. On change de nom, mais on ne change pas les tenants et les aboutissants. Donc, si l’Afrique ne décide pas elle-même de battre sa propre monnaie et du nom qu’elle va lui donner, ce ne sera pas à la France de lui garantir une souveraineté. Car, comme vous le voyez, dans cette réforme, c’est la France qui impose son timing. Aujourd’hui, même si elle est en train de perdre certains acquis dans le continent, sur le plan hégémonique, elle bénéficie du soutien de certains présidents qui ne défendent pas les intérêts de leurs peuples. Car une telle défense doit passer par la remise en cause des accords économiques, des accords militaires et même des accords culturels entre la France et l’Afrique en exigeant qu’ils soient équilibrés dans les deux sens. Par exemple, on voit que si vous êtes Africain et que vous déposez une demande de visa pour aller en France, on vous demande de donner des garanties et vous payez aussi de l’argent. Or, les pays africains doivent exiger la même chose aux Français voulant venir sur le continent pour que cela ne soit pas à sens unique.
Pourtant, cette politique de réciprocité des visas a été récemment annoncée par les autorités du Sénégal. Mieux, ces derniers jours, suite à une sortie médiatique de l’ambassadeur de France au Sénégal, le gouvernement a servi une lettre de protestation à la France pour fustiger l’ingérence de M. Philippe Lalliot dans les affaires internes de notre pays. Il y a quand même un changement de paradigme dans cette relation de domination, non ?
Que l’ambassadeur de la France trouve à dire que le TER va rouler à telle où telle date, cela ne le regarde pas. Sur l’affaire de l’activiste Guy Marius Sagna, aussi, cela ne le regarde pas. Il a le droit d’informer le Quai d’Orsay sur ce qui se passe dans le pays où il est accrédité, mais il n’a pas à aller jusqu’à s’immiscer dans les affaires intérieures du Sénégal.
« Le Sénégal est une banlieue de la France »
Moi j’ai l’habitude de dire que le Sénégal est une banlieue de la France. C’est un peu dommage, mais c’est la réalité. D’ailleurs, c’est le pays où on parle le plus français en Afrique. Si aujourd’hui des jeunes s’engagent contre la politique française en Afrique, c’est parce qu’ils ont identifié un certain nombre de problèmes qui ont un lien direct avec l’histoire coloniale. Et cette histoire continue à irradier au sein des peuples africains. A l’époque, on parlait de gouverneurs coloniaux. Aujourd’hui, on les a transformés en présidents élus. L’idéologie et les objectifs de la colonisation continuent en Afrique. On a confié les territoires à des personnes qui ont été choisies par l’ancien colonisateur. Que cela soit le Mali, le Niger où le Sénégal, ce sont des pays qui sont tous soumis aux ordres de l’Etat français. Il faut se poser la question de savoir si les présidents africains sont élus pour mettre en place des politiques drastiques imposées par la Banque mondiale, le Fmi ou s’ils sont élus pour lutter contre la pauvreté qui gangrène leur peuple.
Mais vous aussi en France vous êtes également confrontés quasiment aux mêmes difficultés liés au chômage et la pauvreté de plus en plus grandissantes. A preuve par la crise des gilets jaunes. Ne pensez-vous pas que cette douleur est devenue universelle ?
C’est la mondialisation de la pauvreté ! Elle se caractérise notamment par une mauvaise éducation et une santé complètement remise en cause par un manque de moyens des services publics. On voit que les Etats ont perdu de leurs pouvoirs parce qu’ils se sont mis au service du système financier mondial. Ce n’était pas le cas en Europe, mais maintenant, on partage ce problème avec l’Afrique où les peuples sont totalement ignorés. Le président Emmanuel Macron, par exemple, n’a rien à faire du peuple. Quand aujourd’hui il parle d’universalité de la retraite, il prône le nivellement par le bas. C’est de faire en sorte que de plus en plus de gens auront moins d’argent à la retraite de façon à ce que les riches privés en abondent.
« En Afrique, la démocratie se réduit juste à avoir des élections »
La démocratie est devenue un concept vide. Le problème c’est de se demander qu’est-ce qu’on impose aux gens et qu’est ce qu’on impose aux peuples sous couvert de démocratie. Maintenant en Afrique, la démocratie se réduit juste à avoir des élections dans lesquelles des commissions nationales disent que tout s’est bien passé. Or, ce n’est pas du tout ça la démocratie. Pour qu’il y ait démocratie, il faut qu’elle soit participative, parlementaire et citoyenne. Elle doit venir du peuple.
Comment faut-il s’y prendre alors, selon vous, si comme vous le dites la démocratie actuelle n’est plus à l’avantage du peuple ?
Il faut des initiatives populaires. En France par exemple, dans la contestation contre les politiques menées par le pouvoir en place, nous avons initié le RIC (référendum d’initiative citoyenne). On a recueilli des signatures contre la vente par l’Etat de l’Aéroport de Paris au secteur privé. Il nous faut 3 millions de signatures. Je crois qu’au mois de mars, nous arriverons à 1 million de signatures. Ce même si les conditions dans lesquelles se fera ce référendum d’initiative populaire sont complètement faites contre le peuple. Car elles sont drastiques.
« Guy Marius … son arrestation est dramatique »
Aujourd’hui, pour que l’Afrique cesse d’être le terrain de jeu des politiques hégémoniques étrangères, il faut que l’Union africaine se renforce. Il faut aussi que les peuples africains soient persuadés que le projet de l’Union est quelque chose qui doit et peut arriver. La place de l’Afrique doit changer dans le monde. Si on revient un peu à l’histoire du combat que mène l’activiste Guy Marius Sagna, on voit que les choses bougent. Pour cela, je soutiens entièrement ce jeune qui a été arrêté. Son arrestation est dramatique. C’est une atteinte à la liberté d’expression. Et c’est aussi une atteinte au droit de manifester.
LES SOCIALISTES EN BOUCLIERS AUTOUR D'AMINATA MBENGUE NDIAYE
Lles socialistes sont montés au créneau pour démentir ceux qui ont tenté d’attribuer à leur secrétaire générale, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, une proposition visant à doter la mairie de Dakar d’un statut spécial.
Les socialistes sont sortis de leur mutisme pour faire une mise au point par rapport aux propos prêtés à leur secrétaire générale par intérim, par ailleurs présidente du Haut conseil des collectivités territoriales, Mme Aminata Mbengue Ndiaye à propos d’un « statut spécial » de la Ville de Dakar.
Hier, les socialistes sont montés au créneau pour démentir ceux qui ont tenté d’attribuer à leur secrétaire générale, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, une proposition visant à doter la mairie de Dakar d’un statut spécial. Autrement dit, la secrétaire générale par intérim du Parti socialiste aurait proposé que le maire de la capitale soit désormais nommé et non plus élu.
Selon l’économiste Kadialy Gassama, membre du comité central du Ps, des responsables politiques comme Barthélémy Dias et des membres de l’APR auraient travesti les propos de leur patronne à eux socialistes, Mme Aminata Mbengue Ndiaye. « Halte à la désinformation et à l’interprétation tendancieuse de propos de leaders politiques. Barthélemy Dias attaque de façon virulente la Secrétaire Générale du Parti Socialiste, Madame Mbengue Ndiaye, lui prêtant des propos de changement de mode d’élection du maire de Dakar et d’un statut spécial pour la Ville de Dakar. Certains responsables politiques APR bottent en touche », a-t-il expliqué.
A cet effet, Kadialy Gassama a tenu à revenir sur les propos de l’ancien ministre de la Pêche concernant le statut spécial des grandes villes comme Dakar. Selon lui, la secrétaire générale du Parti Socialiste n’aurait jamais évoqué un statut spécial pour la ville de Dakar, encore moins parlé de nomination par décret du maire de la capitale. Ce dont il s’agit, explique le responsable socialiste rufisquois, c’est de discussions dans le contexte du dialogue politique et des réformes envisageables sur la décentralisation pour son approfondissement et la cohérence territoriale.
Ainsi, des avis sont émis pour voir quel nouveau statut pour les villes comme Dakar, Rufisque, Guédiawaye, Thiès qui polarisent des communes de plein exercice. « A partir du moment où le mode d’élection du maire par le suffrage universel direct semble être un consensus de la classe politique, quel modus operandi pour les villes comme Rufisque, Dakar, Guédiawaye et Thiès ? A ce titre, la secrétaire générale du Parti Socialiste a émis un avis sur le changement de statut pour les villes qui polarisent des communes. Une proposition qui, d’ailleurs, fait l’objet de discussions.
Par conséquent, il n’y a pas de quoi fouetter un chat ! » estime Kadialy Gassama. Selon lui, les Sénégalais ont compris que certains ont voulu entretenir l’amalgame à propos de cette proposition. « Aller vite en besogne pour des considérations politiciennes et faire dire à la secrétaire générale du Parti socialiste ce qu’elle n’a pas dit en interprétant ses propos autrement, procède de l’amalgame et de la désinformation. Toutefois, les esprits éclairés sauront distinguer le bon grain de l’ivraie », soutient-il. Statut particulier pour Dakar sens et portée d’une proposition du HCCT
Le secrétaire national adjoint chargé des TIC au Ps, Abdoulaye Gallo Diao, a abondé dans le même sens que Kadialy Gassama. Rappelant l’article évoquant le rôle du Haut conseil des collectivités territoriales, le membre de la cellule du communication du parti de Colobane, M. Diao, estime que Aminata Mbengue Ndiaye qui exposait sur un thème concernant les villes a rappelé que le statut de la ville de Dakar n’a pas évolué alors que «des villes-capitales politiques et économiques comme Yaoundé, Yamoussoukro, Douala, Lagos disposent d’un statut particulier à la hauteur de leur taille et à la dimension de leurs ambitions».
Ainsi, elle a plaidé pour un «statut particulier» pour Dakar. C’est cette déclaration que ses « adversaires » politiques ont dénaturée pour faire de l’amalgame. « Le Ps est indigné et même outré du fait que des trafiquants d’influence et des imposteurs champions de la désinformation et de la manipulation à travers les réseaux sociaux s’attaquent injustement au HCCT, troisième institution de la République, en insultant son autorité suprême à savoir la Présidente Aminata Mbengue Ndiaye. A ces vautours et charognards de tous les cieux, nous déclarons désormais que ce sera œil pour œil et dent pour dent. Le Parti socialiste ne laissera personne discréditer ni diaboliser sa secrétaire générale sur l’autel de mesquineries politiciennes », martèle M. Diao.
Par Souleymane Ly
PROGRAMME «ZERO DECHET», LA PLACE DE L’ISLAM
Dans un pays à près de 95% composé de musulmans, la mobilisation pour les journées de nettoiement devrait être exceptionnelle.
Le Programme « zéro déchet » mis en œuvre à travers le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique mérite l’engagement de toutes et de tous. Voilà une initiative qui, de par ses objectifs visés, mérite l’adhésion de tous les sénégalais. Vous rendez vous compte qu’on nous appelle à rendre notre environnement propre ? Quand il le sera, ne serons-nous pas les premiers à en profiter ? Autant je ne comprends pas les piétons à qui on empêche de traverser l’autoroute pour leur propre sécurité, autant je n’ai pas de mots pour ceux qui trouvent à redire quand il s’agit de nous rassembler pour nettoyer.
Dans un pays à près de 95% composé de musulmans, la mobilisation pour les journées de nettoiement devrait être exceptionnelle. La propreté corporelle, de chez soi et de notre environnement est une éducation très recommandée en Islam, elle est strictement liée au bon musulman, et cela n’est pas pour gêner ce dernier, mais pour qu’il puisse être un bon exemple pour les autres comme le dit Allah dans le Coran « Dieu ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. Peut être serez-vous reconnaissants ». Sourate 5. Verset 6.
L’islam appelle également les gens au nettoiement des lieux dans lesquels ils vivent tels que les demeures, et les lieux d’habitations, les mosquées, les lieux de travail et les routes. De même qu’il n’est pas bon pour la santé, et n’est pas un bon comportement, le fait de jeter les détritus, ou les déchets de nourriture, sur les routes, ou à proximité des habitations car il y a en cela une nuisance pour les gens et une pollution du lieu dans lequel on vit. De plus, le Messager ( PSL ) a appelé à écarter des chemins ce qui nuit les gens. Il a dit qu’Allah prie sur Lui et Le salue : «La foi comporte soixante et quelques branches, la meilleure d’entre elles est la parole qu’il n’ y a de divinité digne d’adoration en dehors d’Allah, et la plus basse est le fait enlever la nuisance se trouvant sur la route, et la pudeur est une branche de la foi.»
Enfin, il n’est pas du bon comportement dans l’islam, qu’une personne fasse ses besoins sur les chemins empruntés par les gens, dans les coins ombrés dans lequel les gens s’assoient, ou encore dans les endroits non prévus à cet effet en général.
Pour l'islam, l'être humain vit sur terre un passage capital : c'est en fonction des croyances qu'il aura adoptées, des actions qu'il aura faites et de ce qu'il aura laissé dans son cœur sur terre qu'il sera rétribué après sa mort. Cependant, les actes de bien ne relèvent pas que du spirituel et du cultuel, mais concernent toute la sphère de la vie. L'islam a donc aussi enseigné des règles relevant de ce qu'on appelle aujourd'hui l'hygiène. Penser que le musulman ne doit que se préoccuper de son hygiène corporelle c’est ne rien comprendre à l’Islam.
Les recommandations divines vont au delà et nous incitent à nous occuper de notre environnement. Ce pays et cette planète où nous habitons, méritent que nous y posions un autre regard afin de les laisser propres aux générations futures. Voilà pourquoi, les imams et les prêcheurs devraient être les premiers relais dans la sensibilisation et dans l’appel à la mobilisation. La journée de nettoiement ayant lieu le premier Samedi de chaque mois, le lendemain d’un jour de grande prière, les prêches du vendredi la précédent doivent être toutes accès sur l’appel à la mobilisation des fidèles musulmans.
Que dire des communautés religieuses : mourides, tijaanes, Jamahatu Ibaadu rahmaan… ? Elles doivent, elles aussi, jouer leur partition dans cet élan visant à rendre propre notre pays. Elles ont assez de ressources humaines pour participer efficacement. Aujourd’hui, le comportement de certains de nos compatriotes est vraiment à déplorer et est à l’antipode de ce que l’Islam nous recommande. Certains parmi nous installent devant leurs boutiques des périmètres bien clôturés avec des grilles afin d’y mettre une partie de leurs marchandises. Ceci est bien visible dans un quartier comme les Parcelles Assainies chez les vendeurs de carreaux et les quincaillers. Ils obligent ainsi les piétons à marcher sur la chaussée et se la disputer avec les automobilistes. « Lii budul àq lan la ? ».
Chez nous des balcons dépassent le périmètre du terrain réellement acheté ; des épaves de véhicules sont abandonnées sur les trottoirs ; Le gravas est déversé dans la rue…Ces actes sont pourtant contraires à notre religion qui commande de vivre dans la communauté en passant aux autres et à leur bien être. Dieu sait que c’est beau quand tout est propre.
Pour vous en rendre compte faites un tour à Kaolack du côté de la gare routière appelée « Garage Nioro ». La route principale y menant est bien dégagée et le site bien propre et sécurisé. Cerise sur le gâteau, ceux qui empruntent la route vers la Gambie pourront même admirer un joli espace vers aménagé au bord du fleuve. Maintenant que nos Imams et nos guides religieux jouent leur partition en appelant les fidèles à la mobilisation.
Pour l’analyste politique Bakary Domingo Mané, Khalifa Sall adopte une nouvelle forme de politique. Il s’oppose désormais autrement, dit-il. «Depuis qu’il a été élargi, il a posé un certain nombre d’actes. D’abord, il est allé rendre visite aux marabouts, aux notables et aux femmes. Ensuite il a tenu une conférence de presse pour indiquer sa feuille de route.
Dans cette conférence de presse, on note que ses ambitions sont très claires mais pas affichées. Il veut vraiment construire ce pays avec les démocrates. Cela veut dire que ses ambitions vont au-delà même des socialistes», a expliqué le journaliste et analyste politique.
Poursuivant, Domingo Mané laisse entrevoir que dans la stratégie de Khalifa Sall, il y a une méfiance, un calcul pour savoir ou mettre les pieds, ce qu’il faut dire. Khalifa essaye de jouer à la ruse, ajoute t-il. «C’est quelqu’un qui veut se donner un charisme national et pour ça, il préfère travailler en douce », déclare-t-il. L’autre explication que donne le spécialiste en communication, c’est surtout la pression qui pèse sur la tête de Khalifa Sall. «Tant qu’il n’est pas amnistié, il lui sera difficile de se mouvoir, surtout dans l’espace politique », souligne le journaliste et analyste politique. Tout compte fait, Monsieur Mané pense que la stratégie adoptée par Khalifa est compréhensible. Parce que, affirme-t-il, « parler, c’est se dévoiler et il ne veut pas donner les armes au pouvoir qui l’a mis en prison pour éviter qu’il l’achève. »
Par ailleurs, revenant sur les conséquences d’un tel mutisme, Bakary Domingo Mané soutient : «En politique, le silence est équivalent à la mort. Un homme politique qui adopte le silence, qui ne fait rien, qui ne dit rien pendant un temps, il laisse les autres occuper l’espace. C’est ça le danger. Pendant ce temps, les Sonko et autres occupent la devanture de la scène politique.»
KHALIFA SALL A-T-IL ABDIQUÉ ?
L’ancien maire de la capitale, condamné pour cinq ans de prison dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar, puis gracié par le chef de l’état Macky Sall, le 29 septembre 2019, s’est emmuré dans un silence assourdissant
L’ancien maire de la capitale sénégalaise, condamné pour cinq ans de prison dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar, puis gracié par le chef de l’état Macky Sall, le 29 septembre 2019, s’est emmuré dans un silence assourdissant. Il multiplie toutefois ses sorties publiques sans piper mot sur son avenir politique et sur la manière dont le pays est actuellement géré
«Après avoir capitalisé les expériences vécues, j’y ai puisé d’une énergie nouvelle que je continuerai à mettre au service du Sénégal.» Cette phrase tirée de la première déclaration publique de Khalifa Sall, après sa sortie de prison, laissait deviner plus de dynamisme dans l’action politique de l’homme et dans les combats citoyens engagés par les forces vives de la nation.
Mieux, cela présageait son repositionnement dans le champ politique en tant que porte-étendard de l’opposition et un acteur de premier plan dans les différentes plateformes de revendications. Mais la réalité aujourd’hui, c’est que l’ancien maire de Dakar semble avoir déserté l’espace politique. Silence stratégique ou politique de l’autruche ? En tout cas, son avenir politique reste toujours en pointillés.
En effet, la grâce présidentielle accordée par le Président Macky Sall peut être appréhendée pour l’ancien maire de Dakar comme une épée de Damoclès qui n'efface pas les peines et le prive toujours de ses droits civils et politiques. Aujourd’hui, Abdoulaye Wade et ses partisans font tout pour négocier et obtenir des garanties pour le retour de Karim Wade qui est à peu près dans la même situation que l’ancien maire de Dakar. D’ailleurs, «Wade-fils» tire de loin les ficelles pour bénéficier d’un blanc-seing afin de redevenir un acteur majeur du jeu politique sénégalais et participer aux prochaines échéances électorales.
Au même moment, Khalifa Sall ne fait rien pour obtenir une amnistie des faits dont il est accusé. Une amnistie à titre personnel pour qu'il puisse continuer à jouer son rôle au plan politique. Si le constat est que Khalifa ne pose pas d’actes majeurs dans ce sens, à en croire un de ses proches contacté par «L’As», le leader de Taxawu Sénégal ne joue pas avec sa carrière politique. Selon notre interlocuteur, l’ancien maire de Dakar a une expérience politique qui fait qu’il calcule tout. Sa posture aujourd’hui rime parfaitement avec sa démarche politique, ajoute notre interlocuteur qui a préféré garder l’anonymat. «Khalifa ne va jamais poser un acte qui peut fragiliser ses convictions ou celui de ses camarades », confie t-il.
Juste que le responsable socialiste semble perdre des ailes devant une reconfiguration politique avec la propulsion de nouveaux acteurs comme Ousmane Sonko qui ont occupé l’espace et essaye bon an mal an de dicter le jeu politique. Mais c’est parce qu’aussi, Khalifa ne parle pas et n’exprime pas clairement sa vision politique, la ligne qu’il va suivre, avec quels acteurs, partis ou coalitions. Il est clair aujourd’hui qu’il n’a pas les coudées franches et une totale liberté pour déployer ses ailes comme il l’aurait souhaité. La tournure des évènements ayant abouti à son élargissement laisse croire que Khalifa n’était pas préparé à la sortie. Du moins à pareil moment ! Et tout porte à croire, vu sa démarche, qu’il veut consolider en filigrane ses arrières. Et comme s’il évitait la moindre erreur, toutes ses sorties sont millimétrées et cadrées.
MALICK GAKOU, PAS ENCORE DANS LES DISPOSITIONS DE RECEVOIR KHALIFA
A part son allocution lors de son point de presse suivant sa libération, Khalifa multiplie ses sorties mais évite de parler en public.
Invité par Pape Alé Niang le 31 décembre pour s’exprimer et faire face à la nation au même titre que le chef de l’Etat qui tenait une conférence de presse, Khalifa a refusé cette tribune qui pouvait lui être d’une grande utilité pour préparer l’opinion et ses partisans à un nouveau départ. Il préfère sans tambour ni trompette faire le tour des familles religieuses, aller remercier ses amis, connaissances et alliés politiques.
Dans ce sens, il a eu à voir le pape du Sopi, Abdoulaye Wade, Ousmane Sonko, les membres du front de résistance nationale (FNR), entre autres hommes politiques. Selon nos sources, il a rencontré tous ses alliés à l’exception du leader de Grand parti, Malick Gakou qui n’est pas dans les dispositions de le recevoir parce que son agenda ne le lui permet pas. A l’en croire, le blocage à ce niveau vient de Malick Gakou alors que Khalifa était disposé à le rencontrer et en avait même fait la demande.
Entre temps, Khalifa est également parti en France pour régler ses affaires personnelles avant d’effectuer un petit pèlerinage en janvier dernier à La Mecque en compagnie de Moussa Tine. Il a aussi assisté à la cérémonie de dédicace du livre du journaliste Pape Alé Niang : «Scandale au cœur de la République : le dossier Coud.» L’une de ses dernières sorties date de samedi dernier lors de la cérémonie de la 8ème édition du Prix Ragné.
Le Médiateur de la République en avait d’ailleurs profité pour lui faire un vibrant hommage. Selon Alioune Badara Cissé : « Il n’y a de plaisir que lorsque le supplice a été enduré. C’est toujours le même Khalifa avec son éternel sourire qui est parmi nous ce soir. Il n’a pas changé et son sourire n’a pas changé. Sa coiffe blanche que j’avais l’habitude de voir à chaque fois que je le croisais à Tivaouane lors de ses visites chez son guid e spirituel Al Maktoum est restée la même. Que le Bon Dieu guide tes pas vers le bonheur.» Un hommage qui rejoint la nature de l’homme qui, dès sa sortie de prison, avait indiqué qu’il n’était pas revanchard envers qui que ce soit.
LE DEFI DE L’ORGANISATION DE SON APPAREIL
Cependant, il se pose la question de savoir quel est l’avenir politique de Khalifa connu pour être un ancien dauphin de Tanor. Il demeure ainsi évident, selon un de ses proches, qu’il ne sera pas candidat à une élection locale. «Il en a fini avec la ville de Dakar. Sa conviction, c’est que partout où il passe, il fait deux mandats et il s’en va», laisse-t-il entendre. La grande interrogation est : quelle organisation va le porter au niveau de Dakar et au niveau national pour rebondir et affirmer ses ambitions, c’est-à-dire diriger le Sénégal ? Il s’y ajoute que même si son appareil politique est assez fort, il manque d’organisation, de hiérarchie et de coordination. C’est comme une armée mexicaine avec des lieutenants qui se regardent en chiens de faïence. Il devrait ainsi revoir les instances de son appareil et les organiser. Et selon notre informateur, Khalifa compte maintenir et travailler avec la bannière de Taxawu Sénégal, surtout que ses ambitions dépassent désormais le local. Et pour les perspectives politiques, il est fort probable qu’il noue une alliance forte avec Sonko qui n’a pas caché son amour de partager avec lui une plateforme politique.
GORGUI CISS CROIT TOUJOURS AUX RETROUVAILLES SOCIALISTES, KHALIFA AU CŒUR
En plus, Khalifa se targue aujourd’hui d’être dans une dynamique de grand ensemble et d’être l’héritier légitime de l’idéologie social-démocrate au Sénégal. Et selon notre informateur, 50% des responsables socialistes sont aujourd’hui avec Khalifa. A l’instar du responsable de la coordination communale de Kolda du PS, Boubacar Baldé qui pense que Khalifa incarne l’avenir du PS. Il nous renseigne également que des responsables socialistes comme Gorgui Ciss travaille pour des retrouvailles socialistes et que le PS avec Khalifa Sall soit une alternative en 2024.
GENERAL NIANG, EN QUETE DE CONSENSUS !
La commission cellulaire en charge du dialogue politique tient aujourd’hui, mardi 18 février, sa 56ème séance de travail.
La commission cellulaire en charge du dialogue politique tient aujourd’hui, mardi 18 février, sa 56ème séance de travail. Consacrée à l’objectif spécifique numéro 07 concernant l’évaluation du cadre normatif de l’action politique et citoyenne qui compte environ huit (08) sous points, cette rencontre s’annonce cruciale en ce sens que les débats vont porter sur l’Arrêté Ousmane Ngom, l’autorisation des marches et l’article 80 du Code pénal.
Après la pause dominicale, les acteurs politiques engagés dans le dialogue au sein de la commission cellulaire en charge du dialogue politique reprennent du service, aujourd’hui, mardi 18 février. D’ores et déjà, il faut dire que cette rencontre qui porte à 56 le nombre de séances de travail effectué par la commission cellulaire, depuis son installation officieuse, s’annonce cruciale pour son président, le général à la retraite Mamadou Niang et son équipe du fait des points qui restent à être discutés. Il s’agit entre autres, de la question du bulletin unique, de la caution, du parrainage, mais surtout de l’arrêté Ousmane Ngom relatif à l’organisation des marches politiques ou autres, au centre-ville de Dakar, et de l’article 80 du Code pénal réprimant le délit d’offense au chef de l’Etat pour ne citer que ceux-là. A ces points, il faut également ajouter la question de l’amnistie de Karim Wade et de Khalifa Ababacar Sall qui s’est invitée récemment à la table de ces échanges entre acteurs politiques.
Au menu de la rencontre de ce jour, les acteurs politiques vont échanger sur l’objectif spécifique numéro 07 concernant l’évaluation du cadre normatif de l’action politique et citoyenne qui compte environ huit (08) sous-points dont entre autres, l’Arrêté Ousmane Ngom, l’autorisation des marches, l’article 80 du Code pénal, comme ci-haut cités Cette rencontre s’annonce comme celle de la dernière chance pour les représentants des trois pôles politiques engagés dans les discussions au sein de cette commission pour trouver un consensus autour de ces points. En effet, si l’esprit de consensus a toujours prévalu à la sortie des précédentes séances de travail au point qu’aucun désaccord fondamental n’a été constaté depuis le démarrage de ces concertations, il faut dire que tel n’a pas été le cas lors des deux séances de travail consacrées à ces points la semaine dernière. Après plusieurs heures d’échanges infructueux, le Général Niang a été obligé de donner une autre chance aux acteurs en reprogrammant les débats à la rencontre de ce jour du fait des positions radicalement opposées développées autour de ces points par chacun des pôles, notamment la majorité et l’opposition.
Pour rappel, les points qui ont fait l’objet de consensus entre acteurs politiques sont entre autres le report des élections locales du 1er décembre 2019, l’audit du fichier électoral par un Cabinet indépendant, l’évaluation du processus électoral, de la refonte partielle de 2016 à la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2019 (prévue sur une période de 6 mois) par un Cabinet indépendant. Il y’a aussi l’élection des Conseillers municipaux et départementaux au suffrage universel direct de même que celle des maires et des Présidents de conseil départemental, tête de liste majoritaire, l’harmonisation du pourcentage de répartition des sièges pour les élections départementales avec celui des élections municipales (45% au scrutin de liste majoritaire et 55% au scrutin de liste proportionnelle), l’obligation de présenter deux listes aux élections départementales (liste majoritaire et liste proportionnelle).
Il en est de même du projet d’un règlement intérieur de Conseil pour le bon fonctionnement des Conseils municipaux et départementaux à soumettre aux élus locaux, la restauration de la liste proportionnelle de Ville, l’élection de la tête de liste proportionnelle comme Maire de Ville (55% sur la liste proportionnelle) et 45% issus des conseillers élus sur les listes majoritaires des communes constitutives de la Ville.