Abdoulaye Daouda ovationné Clap de fin.
Le marathon budgétaire s’est terminé avec l’adoption sans débat de la loi des Finances initiales âprement défendue cette année par Abdoulaye Daouda Diallo qui fait son come-back, après avoir été ministre délégué au Budget au début de la deuxième alternance. Dans son allocution, le ministre des Finances a enfilé la robe d’un inspecteur des impôts et domaines. « Derrière les tableaux, on peut deviner une vision, ressentir une ambition, évaluer une stratégie et, au final, faire des choix décisifs pour l’avenir de notre pays », dit-il à l’aise. « Ces enjeux, vous les avez parfaitement saisis, Honorables Députés, comme l’ont démontré vos questions, la densité de vos contributions et très souvent, la justesse de vos critiques. Et puisque je vous ai bien écoutés pendant près de soixante jours, sachez que les préoccupations que vous avez portées, au nom de vos administrés et de vos terroirs, ont été bien enregistrées », a martelé Abdoulaye Daouda Diallo qui a été acclamé par les députés. « Je n’ai pas oublié la nécessité de renforcer les crédits du COSEC, ni l’urgence d’allouer 200 millions de FCFA supplémentaires au Programme de chaînes de froid pour satisfaire les besoins en camions frigorifiques, ni le doublement des crédits prévus pour l’acquisition de mobiliers scolaires. Je n’ai pas oublié votre souci que se développe l’aquaculture au Sénégal, ni votre attachement à l’équité sociale et territoriale. Cela tombe bien car ce sont aussi des priorités pour le Gouvernement, qui leur consacrera plus d’efforts puisque telle est votre volonté », conclut-il, donnant ainsi l’impression d’un continuateur de l’œuvre de Macky Sall.
Djimo Souaré titille Add
Les populations des régions de Tambacounda et Kédougou doivent une fière chandelle au député Djimo Souaré. Le président du Conseil départemental de Goudiry ne rate jamais l’occasion de plaider la création d’une université au Sénégal oriental, une région qui ne semble pas être une priorité pour l’Etat central. Il l’a tellement ressassé aux ministres que même le ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo lui a fait un clin d’œil dans son allocution de clôture. « J’ai en tête la nécessité de construire l’Université du Sénégal Oriental, puisqu’elle vous tient à cœur », a martelé le grand argentier de l’Etat. Gageons simplement que la promesse ne va pas être rangée dans des tiroirs poussiéreux.
El hadj Kassé is back
Philosophe et poète, le ministre conseiller du chef de l’Etat en charge de la Culture revient au devant dans la scène, mais dans le secteur qu’il affectionne le plus : le savoir. « Les Emblèmes du Désir» de El Hadj Kassé, édités par Les Éditions Maguilen, sera présenté au public demain à Terrou-bi. « Entre la nostalgie et le désir d’un futur de justice, les thèmes fourmillent dans ce livre qui donne une autre dimension de l’auteur de « Les Mamelles de Thiendella », prix de la République pour les lettres en 1995. Kassé revient ici avec la facette du poète des hauteurs, avec une langue dépouillée et saisissante. L’amour et la vie, les combats de l’Afrique et les gloires de l’histoire, la mémoire et la mort, ce recueil nous propose une quête de la « vraie vie » », lit-on d’emblée dans la note poétique parvenu à «L’As». Placée sous l’égide du président de la République, la cérémonie sera présidée par le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République Mahammad Boun Abdallah Dionne
Sonko définitivement radié
La Chambre administrative de la Cour suprême a anéanti les derniers espoirs de l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines, Ousmane Sonko. Radié de l’administration par le régime de Macky Sall, le leader de Pastef avait contesté la décision des autorités auprès de la Cour suprême. L’affaire a été jugée hier par les magistrats de la juridiction suprême. La Chambre administrative a confirmé la radiation d’Ousmane Sonko de la Fonction publique. Pour rappel, Ousmane Sonko a été radié de la Fonction publique par décret présidentiel n° 22016- 1239 du 26 août 2016 pour manquement à l’obligation de discrétion professionnelle.
Le nouveau patron du CROUS-T prend ses quartiers
Moustapha Guèye, Directeur sortant, a passé le témoin à Cheikh Sall tout nouveau Directeur des Œuvres universitaires Sociales de Thiès (CROUS-T). Juriste, précédemment Chef des Services administratifs du COUD et ayant fait ses humanités au lycée Malick Sy de Thiès, Cheikh Sall n’est pas en terrain inconnu. Originaire de Méouane dans le département de Tivaouane, il a annoncé la couleur en déclinant sa feuille de route, non sans affirmer sa gratitude et sa loyauté envers le Président Macky Sall qui l’a placé à la tête de cette institution. Il a exprimé son ambition de sécuriser les campus de l’Université de Thiès, d’aménager un cadre de vie agréable, pour que l’étudiant puisse se sentir comme chez lui. Il poursuit : « Notre objectif est aussi d’acquérir des équipements standards qui s’approchent des standards internationaux. Il s’y ajoute une volonté de doter les étudiants d’une alimentation saine, équilibré et de qualité, une prise en charge médicale correcte, des activités culturelles et sportives adaptées. Nous nous battrons pour apporter un appui régulier aux amicales, pour leur permettre de remplir correctement leurs missions. Enfin la concertation, le dialogue seront édifiés en dogme et de ce point de vue, tout se fera en rapport avec les étudiants. »
Projet «femmes occupez les médias»
L’institut Panos s’investit également dans la lutte pour l’égalité et l’équité des sexes à travers son projet «femmes occupez les médias ». En effet, partant du constat que la majeure partie de la population africaine est composée de sexe féminin, le projet «femmes occupez les médias» veut que cette tendance se reflète sur les charges et les fonctions des femmes. L’étude faite par l’institut Panos dans certains secteurs comme celui agricole, démontre que les femmes occupent 75% de la main d’œuvre. Or le paradoxe est qu’elles sont toujours reléguées au second plan. Pour encourager la gent féminine à s’engager dans les différents secteurs, un séminaire de trois jours, regroupant le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Niger a été tenu à Saly. Selon Diana Senghor, directrice de Panos, l’objectif est d’encourager les femmes à intégrer les médias pour mieux vulgariser le genre. «Les médias sont très partisans et pas toujours professionnels. Quand vous regardez les «Unes» des journaux, vous ne trouvez pratiquement que des hommes. Aujourd’hui, seuls 20% des femmes travaillent dans les médias alors qu’elles constituent au moins 51% de la population. C’est pourquoi, la manière dont elles sont dévalorisées est sensible au genre», a soutenu Mme Senghor.
Mort du policier Blaise Daby Gabriel Basse à Sandaga
Dans un communiqué parvenu à «L’As», la Direction Générale de la Police Nationale (Dgpn) déclare qu’elle a appris avec consternation la mort tragique de Blaise Daby Gabriel Basse. Elle renseigne que l’agent de police stagiaire, issu de la 44e promotion de l’Ecole Nationale de Police et de la Formation Permanente, a été affecté depuis le 26 novembre 2019 à la compagnie de circulation du Commissariat central de Dakar. Il est décédé, selon la Dgpn, des suites d’une hémorragie abondante dans la région de l’abdomen causée par un objet dur et pointu. Blaise Daby Gabriel Basse laisse derrière lui trois enfants et une veuve. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de ce drame.
Le Club des Investisseurs coache des «champions Juniors»
De jeunes entrepreneurs ont bénéficié hier d’une session de capacitation du Club des Investisseurs du Sénégal(CIS). Le but est de donner l’opportunité à des «champions Juniors» de suivre gratuitement une formation en management des Ressources humaines et de Leadership. Le coût de la formation qui est de 500.000 Fcfa par participant est pris intégralement en charge par le Club. Le directeur exécutif du CIS, Dr Abdourahmane Diouf, va inculquer aux bénéficiaires la culture de champions économiques et juguler le taux de mortalité très élevé chez les Petites et Moyennes Entreprises (Pme). Pour Dr Diouf, le CIS a jugé nécessaire de tendre la main aux champions juniors parce que certains jeunes entrepreneurs sont confrontés aux difficultés liées au monde des affaires au Sénégal, surtout la question des Ressources humaines. Dr Abdourahmane Diouf révèle qu’il y a un taux de mortalité extrêmement élevé dans les Pme sénégalaises parce qu’elles ne parviennent pas à se frayer un chemin. C’est pourquoi, le Club des Investisseurs du Sénégal (CIS) essaie de relever ces défis en accompagnant, dans le cadre d’une formation, ces champions juniors afin qu’ils se hissent à un certain niveau.
L’Observateur Josette Marceline Lopez Ndiaye en Tunisie
L’Observateur National des Lieux de Privation de Liberté (ONLPL), Josette Marceline Lopez Ndiaye, a pris part au colloque international sur «la classification des détenus, normes et réalités» qui s’est tenu en Tunisie. Il a été clarifié durant le colloque que les normes internationales appellent d’une part à distinguer les régimes de détention des prévenus et des condamnés, et d’autre part à prendre en compte les besoins particuliers des personnes détenues, considérées comme spécifiques ou vulnérables. Il est ressorti de ces échanges que les mécanismes nationaux de prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, étant les seuls habilités à rendre des visites inopinées ou annoncées dans les lieux de privation de liberté, disposent d’un pouvoir qui leur permet d’avoir des entretiens en privé avec des membres du personnel des lieux de privation de liberté et des personnes privées de liberté elles-mêmes.
Braquage d’une station-service à Touba
La station-service Excellence de Touba a fait l’objet d’un braquage dans la nuit du mercredi, vers 3h du matin. Des hommes armés, à bord d’un Pick-up, ont débarqué sur les lieux. Armés de machettes, d’un outil raseclou et d’armes à feu, les malfaiteurs ont défoncé les portes de la station qui se trouve en centre-ville et emporté le coffrefort contenant 2 millions Fcfa. Ils ont auparavant tiré des coups de feu en l’air pour intimider les passants. Ayant bien mûri leur acte, les malfaiteurs ont attendu le passage de la patrouille de la police pour entrer en action. Alertée, la police a pourchassé les braqueurs qui ont disparu dans la nature.
La Ld Debout dénonce
La Ligue démocratique (LD Debout), qui a reçu une délégation de Frapp, condamne la nouvelle violation des libertés publiques et des droits du citoyen par Macky Sall et exige la libération immédiate de Guy Marius Sagna et des 7 autres codétenus politiques. Le Secrétariat exécutif du parti appelle ainsi l’ensemble de ses militants à se mobiliser et à participer à la marche d’aujourd’hui du Collectif citoyen «Noo Lank», dont la LD Debout est membre. Par ailleurs, ces jallarbistes considèrent les récentes déclarations et révélations de responsables d’institutions publiques et de l’Alliance pour la République (Apr) sur les marchés de l’Etat dans le secteur de l’Agriculture comme des dénonciations et aveux de concussion et de détournements de deniers publics. A cela, ajoutent les nombreuses malversations dévoilées par le rapport 2017 de l’Armp. Ce qui fait dire aux jallarbistes que le régime de Macky Sall a touché le fond en matière de mal gouvernance, dépassant sans nul doute celui d’Abdoulaye Wade.
PLUS DE 100 MILLIARDS DÉPENSÉS PAR L'ADMINISTRATION MACKY POUR L'ACHAT DE VÉHICULES
Le montant décaissé pour les dépenses de véhicules de 2012 à 2018, s’élève à 119 milliards de Francs CFA - Pour l’année 2019, le montant est estimé à 3,490 milliards de francs CFA
e-media |
Aliou Diouf & Pape D. DIALLO |
Publication 12/12/2019
C’est une révélation du ministre des Finances et du Budget, de passage ce jeudi, devant les députés pour faire examiner son projet de budget au titre de l’exercice 2020. Interpellé sur la question de l’achat des véhicules de l’administration publique, Abdoulaye Daouda Diallo a révélé qu’il ressort des statistiques à sa disposition que le montant décaissé pour les dépenses de véhicules de 2012 à 2018, soit lors du premier mandat de l’actuel président de la République, s’élève à 119 milliards de Francs CFA.
Puis, poursuit-il, pour l’année 2019, le montant est estimé à 3,490 milliards de francs CFA. Quant aux prévisions de 2020, c’est un montant de 6,6 milliards de francs CFA qui est affecté à l’achat des véhicules, dont 1 milliard de francs CFA pour la Direction du matériel et du transit administratif (DMTA).
Au cumul, ce montant dépasse la barre des 125 milliards F CFA, avec un total de 129,09 milliards F CFA depuis le début de l’exercice du pouvoir par Macky Sall. Ce qui veut dire qu’en moyenne, l’Etat dépense environ 14,34 milliards F CFA par an rien que pour l’achat de véhicules de l’administration sénégalaise. Des chiffres qui donnent le tournis.
Lors d’une réunion du Conseil des Ministres tenue le 17 avril dernier, le chef de l’Etat appelait à une rationalisation de l’utilisation du parc automobile de l’administration sénégalaise. Macky Sall invitait ainsi son Premier ministre d’alors, Mouhamad Boun Abdallah Dionne, à se pencher sur un nouveau dispositif règlementaire portant sur les conditions d’acquisition, d’affectation, d’utilisation et de cession des véhicules de l’administration.
Une semaine plus tard, le quotidien national, Le Soleil, révélait que depuis 2000, le secteur public et parapublic avait acquis pas moins de 20 000 véhicules, au coût unitaire moyen de 25 millions F CFA environ, portant l’enveloppe globale sur cette période à la rondelette somme de 500 milliards F CFA, avec une moyenne de 40 milliards F CFA dépensés par an pour le carburant...
par Ndeye Fatou Ndiaye
L’ÉMIRAT GAZIER, LA BM ET LE FMI
Le clan présidentiel s’est aménagé un état dans l’État ! À l’Assemblée Nationale s’opère le déballage indécent d’une gouvernance mafieuse - Faut-il rappeler qu’on nous avait promis l’autosuffisance en riz pour 2017 ?
La Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International viennent de délivrer des satisfecit à la gouvernance de Macky Sall. Ils dépeignent le Sénégal comme un oasis, où les gens sont heureux, dans le meilleur des mondes ! Ce paradis tropical est certes une réalité pour tous ceux impliqués dans les affaires Petrotim-Petrosen, Tosyali, Suez, Prodac et autres, les épinglés dans les dossiers des corps de contrôle d’État. Dossiers restés sans suite. Le gâteau pour tous a été ingurgité par ceux-là, ces observateurs sont venus s’assurer constater que le taux d’absorption est excellent. Le clan présidentiel s’est aménagé un état dans l’État ! Une sorte d’émirat déterminé à se perpétuer, et cette dynastie d’user de tous les moyens pour détourner le regard du goorgorlu, en réprimant sans état d’âme toute velléité de contrecarrer leur plan.
Le Sénégal des « beaux villages au clair ruisseau », aux belles plages, aux océans poissonneux, aux hommes de valeur que le griot chantait n’est plus que l’ombre de lui-même. Des barrières infranchissables se sont dressées au fil du temps entre le peuple et ceux qui disent lui « vouloir du bien ». En maintenant les mêmes règles du jeu, cette kleptocratie a réussi à gouverner le pays soixante ans durant. Le système se perpétue à travers ses clones. Pendant ce temps, le peuple désabusé ne croit plus qu’il puisse exister d’autres espèces de gouvernants que ceux-là qu’il a vu défiler pendant si longtemps. Il semble résigné. Cependant, il n’a pas cessé d’aspirer à une éducation publique de qualité, à du travail digne, à un système de santé publique performant pour tous, à un cadre de vie agréable dans un environnement sain, au minimum nécessaire pour vivre dignement sa vieillesse, même si on n’a jamais été salarié. Nos concitoyens veulent vivre décemment. Désespérés et fatigués dans cette vaine quête de vie meilleure, beaucoup observent un silence, leur manière de traduire une colère contenue grandissante !
La colère ira crescendo, alimentée par cette République bâtie en dépouillant le peuple année après année. Ce sentiment naît des disparités qui augmentent avec les mesures injustes adoptées au nom des statistiques macro-économiques dont la seule finalité est de donner au Sénégal un meilleur classement par les agences de notation et les bailleurs institutionnels. C’est comme si le sénégalais qui vit dans le pays n’était pas en mesure d’évaluer l’évolution de son pouvoir d’achat ou de ses conditions de vie. Cette colère est aussi le fruit de l’arrogance de ceux qui expliquent que les difficultés en question ne sont que le fruit de l'imagination d'opposants jaloux, puisque nombre d’entre eux vivent des lendemains d’élection présidentielle qui déchantent. Ces citoyens voient les prix des denrées de première nécessité flamber, l’essence, les transports, le ciment et l’électricité empruntent la même pente inflationniste amorcée par le riz, le poisson, l’huile, les légumes et autres produits.
Ils sont en colère quand à l’Assemblée Nationale s’opère le déballage indécent d’une gouvernance mafieuse, sous leurs yeux, ce qui permet aux politiciens et amis du président de vampiriser la chaîne de valeurs de l’agriculture. Faut-il rappeler qu’on nous avait promis l’autosuffisance en riz pour 2017 ? Qu’en cette fin 2019 six départements sont menacés de famine ? Les sénégalais découvrent que ce haut lieu de la République abrite des faux-monnayeurs, délinquants qui à l’occasion osèrent donner des leçons. Mieux, cette Institution dispose d’un budget qu’elle utilise à sa guise, sans rendre de compte. Les maux sont si nombreux qu’il est devenu banal d’en apprendre davantage, chaque jour et de toute sorte.
La colère ne s’estompera pas, ni sous la répression policière, ni par la manipulation de la justice, ni même avec la complaisance monnayée des « partenaires » pour assurer un semblant de stabilité économique. Au contraire, à la léthargie observée depuis le hold-up électoral du 24 février 2019, succédera une tempête dont la lame de fond rassemblera tous les laissés pour-compte et sonnera le glas de cette mascarade de gouvernance en en balayant les acteurs, prématurément, bien avant le terme, dans un scénario qu’ils n’auraient jamais imaginé.
Mme Diop Blondin Ndeye Fatou Ndiaye est membre de la Plateforme Avenir Sénégal Bii Ñu Bëgg
AUDIO
COMMENT EXPLIQUER UNE ATTAQUE DE SI GRANDE AMPLEUR À INATES AU NIGER ?
L’attaque a duré des heures, toutes les communications étaient coupées, et il a fallu attendre le soir pour que les militaires nigériens puissent donner l’alerte
Le choc au Niger, ébranlé par une nouvelle attaque jihadiste. Pour la deuxième fois en six mois, ils s’en sont pris à la base militaire d’Inates, dans la fameuse zone des trois frontières, où se rejoignent le Niger, le Mali et le Burkina Faso.
L’attaque a duré des heures, toutes les communications étaient coupées, et il a fallu attendre le soir pour que les militaires nigériens puissent donner l’alerte. Le bilan est très lourd : au moins 71 soldats tués, c’est l’attaque la plus meurtrière. Comment les groupes jihadistes ont-ils réussi une attaque d’une telle ampleur ? Quels sont leurs moyens, leur stratégie, leurs objectifs ?
Aujourd’hui, avec Siriworo, celle qui se définit comme une « activiste culturelle » et une « boulimique de culture » veut, comme le souhaitait Senghor, démocratiser les arts
Jeune Afrique |
François-Xavier Freland |
Publication 12/12/2019
Coupe afro, taille de guêpe et talons hauts… Tout Dakar connaît la silhouette pétillante d’Aïsha Dème. À 44 ans, l’ex-présidente de la plateforme Music in Africa dirige désormais Siriworo (« étincelle », en wolof), la première agence d’ingénierie culturelle du pays, qu’elle a fondée en 2017.
Cette hyper-urbaine, qui a réveillé les nuits de la capitale pendant des années en partageant ses bons plans, ses idées de sorties, de concerts et d’expositions, vient pourtant d’une famille rurale originaire d’un village du Saloum, près de la frontière gambienne.
Aïsha Dème est née et a grandi à Dakar. Élève studieuse au lycée Lamine-Gueye, c’est en allant voir jouer la pièce Lu eup turu (« trop c’est trop »), avec Awa Sène Sarr, au théâtre Sorano, au Plateau, qu’elle prend conscience de sa passion pour les arts et la culture.
La voix de la jeunesse
Comme beaucoup de jeunes de son âge, elle fréquente régulièrement, dans les années 1990, le centre culturel français, où elle aime passer des heures à lire et à relire Cheik Anta Diop, Victor Hugo, Daniel Pennac et, surtout, les auteurs contemporains ouest-africains : Boubacar Boris Diop ou Ken Bugul.
C’est aussi là, quelques années plus tard, qu’elle croise la génération Galsen (« Sénégal », en verlan) et ses rappeurs – Positive Black Soul, Daara J, Faada Fredy, Pee Froiss, Rapadio… –, dont la plupart s’engageront en 2011 dans le mouvement Y’en a marre pour protester contre le président Abdoulaye Wade. L’objectif est alors de faire entendre la voix de la jeunesse pour faire bouger politiquement et culturellement un Sénégal qui a trop longtemps regardé en arrière et un Dakar qui manque de cinémas, de théâtres, de salles de concert…
Alors qu’elle est informaticienne dans une banque, Aïsha Dème démissionne en 2009 à l’occasion de la préparation du Festival mondial des arts nègres à Dakar (qui se tiendra en décembre 2010). Avec son ami Alassane Dème, qui rentre des États-Unis, elle crée le webzine agendakar.com (qui a fermé en 2014). Elle y passait au crible une foule d’évènements culturels passionnants, dont nombre étaient jusqu’alors ignorés s’ils n’entraient pas dans les radars de la culture institutionnelle. « Le site a explosé, car nous apportions beaucoup d’informations vérifiées en temps réel, c’était une révolution au Sénégal. »
« Bons plans »
Aujourd’hui, avec Siriworo, celle qui se définit comme une « activiste culturelle » et une « boulimique de culture » veut, comme le souhaitait Senghor, démocratiser les arts. « La culture ne doit pas être élitiste, elle doit être étudiée à l’école. Elle est génératrice d’emplois. Elle peut éviter à nos jeunes d’avoir envie de prendre la pirogue… Tous les samedis, je tweete pour donner envie aux gens de sortir. »
Aïsha Dème accompagne aussi nombre de projets artistiques (expositions d’arts visuels, concerts, rendez-vous de poésie, soirées slam, festivals, etc.) et continue d’échanger ses « bons plans culture » sur les réseaux sociaux. Elle y est très active, notamment pour inciter les Sénégalaises, qui, selon elle, « se sont un peu endormies sur leurs lauriers depuis les glorieuses générations féministes des indépendances », à s’impliquer davantage dans l’éducation et la culture.