Le Sénégal et le Burkina Faso sont les deux pays dans la sous-région où le sang est cédé gratuitement au public. Selon le professeur Saliou Diop du centre national de transfusion sanguine du Sénégal, (Cnts): « tous les patients hospitalisés dans les structures publiques peuvent effectivement le témoigner». Toutefois, il a renseigné que le privé contribue à la production d’une poche de sang qui revient à l’Etat, près de 50 mille pour un montant de 5000 FCfa. Sur les différents épisodes de pénurie de sang, le professeur Diop a déclaré: «il n’y a aucun pays émergent aujourd’hui qui se satisfasse complètement au besoin. Le gap est toujours là et je pense qu’il faut continuer la communication, la sensibilisation pour faire participer les communautés à cet effort de don de sang». Le professeur Diop s’exprimait hier, mercredi 19 février en marge de la cérémonie de remise de don de réfrigérateur de stockage de poche de sang offert par la fondation du crédit mutuel du Sénégal
Que répondez-vous aux accusations sur la vente de sang au Sénégal?
Je dirais l’inverse de ce qui a été dit. Le Sénégal et le Burkina Faso sont les deux pays dans la sous-région où le sang est cédé gratuitement au secteur public. Dans n’importe quel autre pays, ils doivent payer avant de disposer du sang. Ce n’est pas le cas du Sénégal. Je pense que tous les patients hospitalisés dans les structures publiques peuvent effectivement le témoigner. Mais, cela ne veut pas dire que le sang n’a pas de coût. Vous savez le don de sang qui est volontaire, nous permet de prélever une matière première, il faut beaucoup de moyen pour faire de tel sorte que ce sang puisse être traité pour être utilisable. Et cette chaine de traitement a un coût important. Au Sénégal, ce montant est entièrement financé par l’Etat, mais le gouvernement demande à ceux qui travaillent dans le secteur privé de contribuer. Si on estime le coût global de la production d’une poche de sang, c’est entre 45 et 50 mille. Aujourd’hui, tous les patients qui sont dans le service public ont ces produits là et gratuitement et on demande aux structures privées de contribuer pour 5mille F CFA par poche. Et c’est là, où est la situation actuellement et je peux vous garantir qu’actuellement la politique de l’Etat c’est de rendre ces poches de sang gratuit dans tout le secteur public ce qui est actuellement réalisé
Combien l’Etat met pour la transfusion sanguine ?
Aujourd’hui, il y a 25 structures de transfusions sanguines. A Dakar, le centre national de transfusion sanguine et l’hôpital principal sont les deux structures de collectes. La ville de Dakar contribue à peu près à 50% du nombre de dons de sang dans le pays. Notre organisation actuelle ne permet pas de faciliter la fourniture de l’information globale parce que le CNTS assure son budget mais les 24 autres structures de transfusion sanguine leur budget est logé dans celui de l’hôpital. Mais, il est clair que l’Etat met beaucoup d’argent. La transfusion sanguine est une activité de santé qui est très très coûteuse. C’est une activité qui se rapproche aujourd’hui de l’industrie pharmaceutique parce qu’avec des exigences énormes en termes, non seulement, de disponibilité du produit mais de la qualité. C’est pour cette raison que l’Etat chaque année augmente sa participation qui, pour assurer le fait que la transfusion puisse être accessible. Il ne suffit pas seulement de la participation de l’Etat car, le point de départ de cette activité, c’est le don de sang et quelque soit les moyens qu’on mettra. Il reste un acte volontaire qui vient de la communauté. Donc, c’est vrai que la population, nous avons tous des droits mais, nous avons aussi des devoirs et l’un de ces devoirs est de participer à cet acte citoyen qui est le don de sang, qui est un acte civique et qui doit permettre à tous ceux qui ont entre 18 et 60 ans de pouvoir donner un peu de leur sang
Est-ce qu’il un gap à combler pour une couverture totale en sang ?
Il n’y a aucun pays émergent aujourd’hui qui satisfasse complètement au besoin. Vous savez quand on compare le nombre de don de sang dans le monde, il y a à peu près 34 dons de sang pour 1000 habitants dans le pays développé. Dans nos pays, on est autour de 4 dons de sang pour 1000 hbts. Au Sénégal, nous sommes à 6,5 dons de sang pour 1000 hts et la norme c’est d’avoir 10 dons de sang pour 1000 hbts dont, il y a un gap et il est clair qu’il y a beaucoup de progrès car, nous résorbons chaque année ce gap avec à peu prés 10% de dons de plus par rapport à l’année dernière, mais le gap est toujours là. Et je pense qu’il faut continuer la communication, la sensibilisation pour faire participer la communauté à cet effort de don de sang.
LA CRIMINALISATION ET LE DURCISSEMENT DES SANCTIONS CONTRE LE RACISME DANS LE FOOT FORTEMENT PRÔNÉS
Le cas de l’attaquant Moussa Maréga, évoluant à Porto, au Portugal, vient allonger la longue liste de footballeurs qui en ont fait les frais. L’international malien, victime de cette pratique, a tout simplement décidé de quitter la pelouse
Le problème du racisme est devenu un phénomène récurent dans le milieu du sport. Les tribunes des stades de football sont souvent le théâtre d’actes relevant de xénophobie. Le cas de l’attaquant Moussa Maréga, évoluant à Porto, au Portugal, vient allonger la longue liste de footballeurs qui en ont fait les frais. L’international malien, victime de cette pratique, a tout simplement décidé de quitter la pelouse. Une réaction toutefois, diversement appréciée dans le monde football. Comme pour nombre d’observateurs, Mady Touré Touré, président de Génération foot, estime que l’attitude adoptée par Marega constitue la réponse appropriée face à un manque de volonté notoire des instances dirigeantes du football. D’autres, comme Amsata Fall, directeur exécutif de la Ligue sénégalaise du football professionnel penchent pour la «criminalisation» de ces actes dans les stades.
Le sport «Roi», comme toutes les autres disciplines, est devenu le réceptacle de comportements les plus répréhensibles de la société. Face à la recrudescence du phénomène. Le match opposant le Victoria de Guimarães au FC Porto, le dimanche 16 février dernier, émaillé par des incidents relatifs au racisme, a fini par défrayé la chronique et susciter l’émoi dans le monde du football. Au cœur de cet incident largement diffusé dans le monde, se trouve l’attaquant international malien, Moussa Maréga, victime de cris et d’insultes racistes, après son but victorieux. La vive émotion qui s’est emparée de cette affaire est à la mesure des multiples réactions. Certains footballeurs, à l’image du jeune Kylian Mbappé, n’ont pas hésité à appeler les joueurs de couleur à agir avec fermeté face à ces actes en quittant la pelouse. L’attaquant français rejoint nombre d’acteurs du football qui pensent que c’est un moyen pour enrayer le phénomène du racisme qui survient de manière récurrente dans le football.
AMSATA FALL, DIRECTEUR EXECUTIF DE LA LIGUE SENEGALAISE DU FOOTBALL PROFESSIONNEL «Il faut criminaliser les actes de racisme dans les stades»
Ils sont, en effet, nombreux à voir dans la recrudescence des actes de racismes dans les stades la conséquence d’un manque sanctions proportionnelles aux actes commis. Amsata Fall, directeur exécutif de la Ligue sénégalaise de football, n’hésite pas à déclarer que c’est tout simplement un manque de volonté notoire des instances dirigeantes du football. «Il n’y a pas de sanctions à la hauteur de ces actes. Adresser des cris de singe à une personne ou autres actes de racisme liés à la couleur de la peau, c’est renier à cette personne sa nature humaine. C’est plus grave que certains ne l’imaginent». Il appelle ainsi, la FIFA, L’UEFA et toutes les autres instances dirigeantes du football à contraindre les fédérations des différents championnats à durcir les sanctions. «On doit criminaliser ces actes comme on criminalise les viols ou les assassinats», parce que, explique-t-il, «prendre un humain pour un singe c’est anéantir sa nature humaine. Et je ne vois pas un crime plus ignoble que celui-là». Poursuivant sur sa logique, le directeur exécutif de la ligue sénégalaise de football professionnel propose en guise de solutions que «les instances comme la FIFA ou l’UEFA mettent parallèlement en place de sanctions sévères contre les équipes dont les supporters sont à l’origine d’actes racistes. Ce, en les rétrogradant à des divisions inférieures». Il se dit également être en phase avec le comportement de Moussa Maréga qui a quitté la pelouse. Tout en appelant aux autres joueurs à faire pareil
MADY TOURE, PRESIDENT DE GENERATION FOOT «Quitter la pelouse n’est pas la solution qu’il faut»
Quand à Mady Touré, président de Génération Foot, il a suggéré également le durcissement des sanctions en commençant par le sommet jusqu’à la base. «Tous les stades disposent de caméras de vidéosurveillance. On peut facilement identifier ces personnes et les sanctionner sévèrement. C’est juste de la volonté qui manque aux dirigeants», explique-il. Cependant, il n’épouse pas l’idée de quitter la pelouse comme l’a fait l’attaquant malien du Porto. «Quitter la pelouse, c’est donner raison aux auteurs de ces actes de racisme. Il faut répondre sur le terrain en continuant à jouer et marquer. Il faut être fort mentalement car, parfois ce n’est pas lié au racisme mais c’est juste de l’indiscipline pour déstabiliser le joueur», tempère-t-il. A son avis, «le joueur doit plutôt penser aux autres supporters venus nombreux pour lui ou son équipe». Le président de l’Académie de Déni Biram Ndao est partagé par ces observateurs qui ont eu à pointer du doigt l’absence de sanctions ou celles dérisoires prises rarement contre ces actes racistes. Que faut-il faire? Si l’on sait que le comité chargé de lutter contre ce fléau au sein de la FIFA a été dissout en septembre 2016. C’est la question que tout le monde se pose aujourd’hui. Il est clair que les forces puissantes, les instances dirigeantes du football qui, à défaut de cautionner ouvertement le racisme, semblent vouloir fermer les yeux. Mais jusqu’ à quand. L’avenir du football en dépend.
ETO’O, KOULIBALY… EN ONT AUSSI FAIT LES FRAIS
L ’incident de dimanche 16 févier, à Guimarães (Portugal) n’est que le prolongement d’une longue série d’agressions racistes à l’encontre des joueurs de couleur. Furieux l’ex-attaquant d’Amiens a quitté la pelouse, malgré les tentatives de dissuasion de ses coéquipiers sur le terrain. N’ayant pas pu supporter cette attaque contre sa propre personne, le joueur a décidé de quitter la pelouse. Ce geste diversement apprécié repose encore le débat et interpelle tous les acteurs du football au moment où les fédérations ont encore du mal à adopter des résolutions fortes contre ce fléau Une attitude saluée par beaucoup de joueurs et de médias qui n’ont pas manqué d’adresser des messages de solidarité à l’attaquant malien de 28 ans. Ce phénomène n’a pas cessé de se manifester dans le monde football et il revient de manière récurrente
EXCEDE, SAMUEL ETO’O RETENU SUR LA PELOUSE
En 2006, Samuel Eto’o avait en effet tenté une réaction pareille avant d’en être dissuader par certains de ses coéquipiers et le néerlandais Franck Rijkaard, son manager d’alors au FC Barcelone. Des tribunes montaient des cris de singes et autres insultes à caractère raciales lors d’un match opposant son club d’alors le FC Barcelone au Réal Saragosse. Excédé, le Ballon d’Or camerounais décida de quitter le terrain dès la 76ème minute. «J'arrête !», pouvait-on lire sur ses lèvres. La fédération espagnole de football, prompte à réagir, n’a eu d’autres mesures à prendre qu’une piètre amende que le Réal Saragosse devait payer. Des années après, le phénomène continue toujours de prendre de l’ampleur.
KOULIBALY ASSAILLI PAR LES CRIS A GIUSEPPE MEAZZA
On se rappelle encore ce qui s’était passé le mercredi 26 décembre à San Siro lors d’un match de football opposant l’inter de Milan et le Napoli. À l'occasion de la victoire de l'Inter Milan contre Naples (1-0), le défenseur central napolitain Kalidou Koulibaly, expulsé en deuxième mi-temps, a été victime de cris racistes émanant des travées du stade GiuseppeMeazza. «On a demandé à trois reprises au procureur fédéral la suspension du match à cause des cris racistes. Il y a eu des annonces faites au micro mais, le jeu a continué. Ça a rendu Koulibaly nerveux. La prochaine fois, nous quitterons le terrain nous-mêmes, ce n'est pas acceptable», avait expliqué Carlo Ancelotti, manager du Napoli d’alors. Plus tard, Kalidou Koulibaly réagissait sur son compte twitter en ces termes : «Je regrette la défaite et d'avoir quitté mes frères. Mais je suis fier de la couleur de ma peau. D'être français, sénégalais, napolitain : homme.» Le monde du football s’est indigné mais des sanctions à la hauteur de ces actes, il n’y en a pas eu. La FIFA a fermé les yeux. Mario Balottéli a aussi subi, à plusieurs reprises des chants et insultes racistes dont une en sélection italienne. Lors d'un match face à l'AS Rome, c'est une partie du public romain qui avait entonné un chant raciste. Face à Catane, c'est même un joueur adverse qui avait apparemment insulté le numéro 9 du Milan. Mais, c'est l'une des premières fois qu'il est victime de ce genre de bêtises avec la Squadra Azzura.
Le phénomène des cris de singe est récurrent dans les stades italiens et, depuis le début de saison, le Belge de l’Inter Milan Romelu Lukaku, l’Ivoirien de l’AC Milan Franck Kessié, le Brésilien de la Fiorentina Dalbert ou l’Anglais de la Sampdoria Gênes Ronaldo Vieira en ont déjà été victimes. Quelles sanctions pour de pareils cas? Quels comportements les joueurs victimes de ces attaques doivent adopter? Quitter la pelouse comme Moussa Maréga, rompre le spectacle en arrêtant le match, sanctionner sévèrement le club en le rétrogradant à une division inférieure,… une chose est sûr c’est qu’en posant cet acte fort de quitter la pelouse, Moussa Maréga ravive la polémique sur le racisme dans les stades de football et appelle tous les acteurs à réfléchir et trouver des solutions à ce fléau qui gâche l’image de ce beau sport.
PAR MAMADOU BA (STAGIAIRE) & OMAR DIAW
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CORONAVIRUS : LE NOMBRE DE NOUVEAUX CAS DIMINUE, L'OMS SALUE LES PROGRES
France24 |
Avec AFP et Reuters |
Publication 20/02/2020
Les autorités sanitaires chinoises ont recensé jeudi 114 nouveaux décès et 394 cas supplémentaires de contamination au Covid-19, un nombre en nette baisse. Par ailleurs, la Corée du Sud a annoncé un premier décès lié au coronavirus, tandis que deux passagers sont morts à bord du navire de croisière Diamond Princess, en quarantaine au Japon.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a salué les "énormes progrès" des autorités chinoises pour juguler l'épidémie du Covid-19. Alors que le bilan atteint les 2 118 morts avec 114 décès supplémentaires recensés jeudi 20 février,
le nombre de nouveaux cas de contamination en Chine est en nette baisse.
Seuls 394 nouveaux cas de contamination ont été enregistrés, en fort recul par rapport aux 1 749 rapportés mardi. Au total, 74 576 personnes ont été diagnostiquées porteuses du virus.
"Nous avons fait d'énormes progrès en peu de temps", a affirmé le directeur des mesures d'urgence en Méditerranée orientale, Richard Brennan, lors d'une conférence de presse du bureau régional de l'OMS en Égypte.
"On arrive à diagnostiquer le virus partout maintenant" et des "systèmes sanitaires efficaces" ont été mis en place, s'est félicité de son côté le directeur régional de l'OMS Ahmed al-Mandhari. Toutefois, il est "encore trop tôt pour dire que le virus a été endigué", a nuancé le Dr Brennan.
La Corée du Sud a de son côté annoncé jeudi le premier décès dans le pays d'une personne infectée par le virus, portant à 11 le nombre de cas mortels hors de Chine continentale. Dans leur dernier bilan, les autorités coréennes recensent 104 cas d'infection au coronavirus.
Inquiétude après l'arrivée de passagers du Diamond Princess
Au Japon, deux passagers du paquebot Diamond Princess, en quarantaine dans le port de Yokohama, sont morts, a rapporté jeudi la télévision publique japonaise NHK, précisant qu'il s'agissait d'un homme et d'une femme octogénaires.
Cela porte à huit le nombre de décès liés au virus hors de Chine continentale.
Les autorités japonaises ont aussi annoncé, mercredi soir, avoir recensé 79 nouveaux porteurs du coronavirus à bord. Avec au moins 621 cas confirmés, le navire de croisière est le plus grand foyer du virus hors de Chine.
Quelque 500 passagers ont débarqué mercredi du paquebot. Certains au Japon s'inquiètent toutefois de voir des passagers du navire éparpillés dans la nature ou en partance pour leurs pays respectifs.
Les dizaines de nouveaux cas constatés à bord chaque jour ont soulevé des questions sur l'efficacité de la quarantaine, au cours de laquelle les passagers étaient autorisés à se promener en petits groupes
sur le pont avec des masques, tandis que le personnel de bord passait de cabine en cabine pour distribuer les repas.
Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, ont décidé d'envoyer des avions pour rapatrier leurs ressortissants sans plus attendre. Quant à l'équipage, il entamera une quarantaine une fois le dernier passager sorti.
Des manifestants ukrainiens contre l'arrivée d'un avion de Wuhan
L'inquiétude face au virus touche aussi la Russie, où aucun ressortissant chinois ne peut entrer à partir de jeudi, point d'orgue des mesures sanitaires prises contre l'épidémie, malgré le coût économique pour le tourisme et les régions frontalières.
Officiellement, la Russie n'a plus de malades du nouveau coronavirus sur son territoire depuis la sortie d'hôpital la semaine dernière des deux seuls patients officiellement recensés, des ressortissants chinois.
Moscou avait déjà fermé ses quelque 4 250 km de frontières avec la Chine, coupé les liaisons ferroviaires de passagers et restreint le nombre de vols vers des villes chinoises.
En Ukraine, des dizaines de personnes ont protesté mercredi contre l'arrivée prévue jeudi dans le pays d'un avion transportant 48 Ukrainiens et 29 ressortissants de pays tiers depuis Wuhan.
Les manifestants ont bloqué une route menant vers un hôpital à Vynnyky, dans l'ouest du pays.
La France a pour sa part envoyé à Wuhan un nouvel avion en vue de rapatrier "quelques dizaines" de ses ressortissants, a annoncé le ministère de la Santé.
«AUCUNE LIBERTE N’EST ABSOLUE»
Dans une interview accordée au groupe Sud Communication (Sud FM et Sud Quotidien), Me Ousmane Ngom auteur de l’arrêté à controverse, interdisant toute manifestation au centre-ville, revient sur les motifs.
L’ancien ministre l’intérieur, Ousmane Ngom brise le silence. Dans une interview accordée au groupe Sud Communication (Sud FM et Sud Quotidien), Me Ousmane Ngom auteur de l’arrêté à controverse, interdisant toute manifestation au centre-ville, revient sur les motifs. L’ancien numéro 2 du PDS évoque aussi l’article 80, sans occulter les débats sur la désignation du maire de Dakar par décret et le rapatriement des 13 sénégalais de Wuhan en Chine.
ARRETE INTERDISANT DES MANIFESTATIONS AU CENTRE VILLE
«Au-delà de l’arrêté Ousmane Ngom qui se justifiait et qui se justifie toujours par rapport au contexte et par rapport aux enjeux dans notre pays, le problème aujourd’hui, c’est que nous avons une nécessité d’un débat national sur la sécurité et les libertés publiques. La problématique aujourd’hui, c’est comment gérer l’exercice des libertés publiques ? Souvent, l’on agite en disant : «oui, il faut respecter les libertés de manifester» en oubliant qu’aucune liberté n’est absolue. La liberté de marcher, est inscrite dans la constitution mais elle est encadrée juridiquement par cette constitution puisqu’elle doit s’exercer dans le cadre des lois et règlements. Elle doit s’exercer en tenant compte également de la liberté des autres. C’est-à-dire de ceux qui ne participent pas à la marche, qui ne sentent pas concernés. Qu’en est-il de leurs droits et de leurs libertés d’aller et de venir, de commercer ou bien de travailler ou bien d’aller se soigner. On dit souvent que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. L’Etat doit être le garant de l’ordre public ; veiller à ce qu’il n’y ait pas de troubles à l’ordre public, à la sécurité publique. Ce sont des prérogatives de l’Etat qui sont incontournables. Comment préserver l’intérêt général face aux droits de la minorité, aux droits des autres ? Voilà toutes ces questions qui se posent aujourd’hui et qu’il faut donc mettre sur la table. Ce débat doit s’élargir au niveau national pour que nous puissions aborder toutes ces questions de l’exercice des libertés tout en préservant la sécurité publique, tout en préservant les droits et les libertés des uns et des autres. Il s’agit certes d’encadrer juridiquement les marches et les manifestations publiques dans le respect de l’ordre public mais aussi il s’agit de sauvegarder l’intérêt général qui prime sur tout.
C’est ça le fond et l’assistance de l’arrêté Ousmane Ngom. Il faut rappeler l’environnement et le contexte d’alors qui était un contexte d’effervescence et de troubles où il était important de préserver le centre-ville contre tous ces dérapages qui étaient en vue car le centre-ville n’est pas seulement le centre de la ville. C’est le cœur du pays puisqu’il y’a toutes les institutions de la République, les grands hôpitaux, la zone militaire mais aussi c’est le cœur économique et financier du pays parce que il n’y a plus de 12 établissements financiers qui en dépendent. Je rappelle souvent l’exemple de la Cote d’Ivoire où tout est partie d’un dérapage d’une manifestation à Korogo et à Bouaké où des rebelles ont attaqué les banques centrales, ont dérobé des dizaines voire des centaines de milliards. Ils ont acheté des armes ; ont pu donc installer la guerre civile en Côte d’Ivoire et déstabiliser le pays. Et la Côte d’Ivoire a reculé de plus de 10 ans avec des milliers de morts, son économie s’est effondrée et voilà ce qu’on appelle le manque d’anticipation. La France d’ailleurs l’a vécu récemment. Vous vous rappelez, le ministre de l’Intérieur de France qui avait dit il faut exercer les libertés, finalement les gilets jaunes ont occupé les Champs Elysées et ont paralysé l’économie de Paris et les ministres de l’Intérieur sont appelés de prendre un arrêté Ousmane Ngom à la parisienne ou à la française qui a interdit les manifestations au niveau des champs Élysées. C’est comme ça qu’il a pu endiguer le problème des gilets jaunes. Donc, il a eu à rattraper les choses alors que nous, nous avons anticipé pour éviter d’en arriver à ce genre de situation».
SUPPRESSION DE L’ARTICLE 80
«L’article 80 pose le problème de la sécurité publique et de la sureté de l’Etat. A partir de ce moment, il est important qu’on mette sur la table cette problématique ; cette question et qu’on puisse en débattre. Quelles sont les prérogatives et les égards qu’on doit au Chef de l’Etat, aux institutions de la République ? Comment ensemble, on doit les respecter et les gérer ? Donc, au-delà de la suppression ou non de l’article 80, le problème véritable, c’est la gestion de l’ordre public, de la sécurité publique. Parce qu’aujourd’hui, nous sommes dans un monde globalisé où il y’a une interdépendance des phénomènes. Il peut y avoir des subversions imprévisibles venant de l’intérieur du pays comme de l’extérieur du pays qui peuvent être la porte d’entrée de toutes sortes de catastrophes, le terrorisme, les criminalités nationales ou transnationales, les réseaux de traite de vies humaines et bien d’autres fléaux. Il faut donc tenir compte de tout cela sans compter que notre pays a aujourd’hui d’autres enjeux. Nous sommes un pays qui vient de découvrir des ressources importantes en gaz et pétrole et donc qui va devenir un émirat noir prochainement. Donc, un pays qui est très convoité.
Raison de plus pour avoir une autre vision de la sécurité, de la gestion de la paix mais aussi de la sécurité et une autre vision de la menace qui peut venir de l’intérieur du pays comme de l’extérieur du pays. Et souvent, il y’a une liaison intime entre les deux. Souvent les groupes extérieurs utilisent des groupuscules intérieurs pour déstabiliser un pays. Il faut tenir compte de tout cela lorsqu’on gère un Etat».
NOMMEE LE MAIRE DE DAKAR PAR DECRET
«Je ne vais pas m’appesantir sur cette question-là parce que pour moi, c’est un débat qui n’est pas encore clair dans mon esprit parce qu’il ne faut pas confondre statut spécial et délégation spéciale. Délégation spéciale, veut dire que lorsqu’il y’a un dysfonctionnement au niveau de la collectivité territoriale ou bien au niveau de l’institution municipale, l’Etat central prend une mesure d’exception en nommant un haut fonctionnaire par décret pour diriger l’institution à la place du conseil qui a été élu. Statut spécial, ça veut dire tout simplement, il y’a des personnalités spéciales qui ont été élues aux suffrages universelles directes ou indirectes avec à leur tête un maire qui dirige l’institution. Mais quand on parle de statut spécial, ça veut dire qu’il faut voir la répartition des compétences, des attributions et comment on peut justement bien les répartir entre l’Etat central et l’institution municipale pour que chacun puisse jouer pleinement son rôle ; pour qu’on sache qui doit rendre propre la ville, qui doit éclairer la ville, qui doit bien faire les routes, fleurir les carrefours, rendre agréable le cadre de vie. Aujourd’hui, on ne sait pas qui fait quoi et ça pose beaucoup de problèmes. Donc, on peut parler de statut spécial lorsqu’on envisage de parler des compétences, des attributions, du renforcement de l’attribution des autorités municipales ou du renforcement de leurs compétences, de l’implication dans la gestion quotidienne de la vie des populations comme cela existe dans beaucoup de capitales du monde. Que ce soit à Paris, à Londres, à New York, à Marseille, à Lyon ou ailleurs, on parle de statut spécial mais ça ne veut pas dire qu’il faut dégager l’équipe municipale pour nommer de hauts fonctionnaires qui vont venir gérer à leur place la ville. Toutefois, comme le débat est en cours, ce sont ces réflexions-là que je peux donner mais je ne peux pas aller plus loin».
CORONAVIRUS ET RAPATRIEMENT DE NOS COMPATRIOTES
L’Etat du Sénégal a pris les devants et a pris les mesures qu’il faut pour faire face à cette situation très tôt et il faut s’en féliciter. Ce n’est pas étonnant d’ailleurs parce que le Sénégal a quand même une certaine expérience de la gestion de la prévention d’épidémies. Rappelez-vous notre pays a connu ces dernières années des flambées d’épidémies, la fièvre jaune des années 96 mais aussi la méningite en 95 et le choléra aussi dans les années 95 et 96. Nous avons même eu un risque d’épidémie avec ce qui s’est passé chez notre voisin la Guinée. Il y’a eu d’ailleurs un cas qui a été importé et traité avec succès lors de cette épidémie d’Ebola qui sévissait en Guinée entre 2013 et 2016. C’est vous dire donc, nous avons un système sanitaire qui a une expérience et qui a des capacités, qui a aussi des compétences et des notoriétés qui sont au plan international. Donc, il est heureux que l’Etat ait pris des mesures très tôt pour anticiper par rapport à cette situation même si nous sommes très loin de la Chine. Quid du débat sur rapatriement ou non nos compatriotes qui sont en Chine ? La Chine est un pays qui a toujours été solidaire par rapport aux autres pays. Rappelez-vous au Sénégal depuis 1960, la Chine envoie des missions médicales ici pour aider nos populations, des missions agricoles ; participe à bien d’autres projets très importants pour le développement de notre pays. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui, elle subit l’épreuve qu’il faut la stigmatiser. Moi, je considère que nous devons tous dire que nous sommes tous des chinois et que nous sommes solidaires avec le peuple chinois par rapport à cette épreuve. Maintenant, est-ce qu’il faut forcément rapatrier nos compatriotes ?
Bien sûr, nous sommes compatissants par rapport à eux, nous sommes aussi solidaires par rapport à eux et par rapport à leurs parents et l’angoisse qu’ils ont, c’est tout à fait normal et humain. Mais la question que je pose est de savoir est-ce qu’il faut tout de suite les rapatrier et transférer cette angoisse qui concerne 13 personnes et leurs parents au 15 millions de sénégalais pour se dire est-ce qu’on ne va pas attraper le coronavirus ou pas ? Ça va créer une psychose, une angoisse beaucoup plus grande. Rappelez-vous, le seul cas Ebola qui avait été importé de la Guinée, lorsque ça a eu lieu, tout ce que ça a créé comme psychose ici dans le pays. Alors si vous imaginez les 13 ou plus, ensuite il faut trouver les structures qu’il faut, avoir les capacités qu’il faut pour les héberger, les mettre en quarantaine etc. Je ne crois pas que le Sénégal soit en mesure de régler toutes ces questions dans les délais. La Chine a les capacités. C’est quand même la deuxième ou la première puissance économique mondiale qui a quand même un système sanitaire qui a les capacités. En 10 jours, ils ont construit 3 hôpitaux. Ils ont créé des robots qui vont servir à manger aux malades. Ils ont aussi eu la possibilité de prendre même le placement des malades qui ont été guéris pour soigner ceux qui sont malades et tout. Ils ont bien d’autres capacités. On parle déjà d’un vaccin. Je pense qu’ils sont plus en sécurité et mieux là-bas en Chine pour être pris en charge et soignés éventuellement s’il y’en avait un qui est donc atteint que de les amener coute que coute au Sénégal.
«S’ACCAPARER ET BENEFICIER DE SES PREBENDES SONT LES SEULES CHOSES QUI INTERESSENT LES POLITIQUES»
C’est l’avis du professeur en Science politique, Jean Charles Biagui, qui estime, par ailleurs, que ces acteurs autour du dialogue ne sont obnubilés que par l’accaparement du pouvoir politique à des fins simplement personnelles.
Jean Michel DIATTA et Nando Cabral GOMIS |
Publication 20/02/2020
Le statu quo noté du côté de la majorité présidentielle sur le cumul de fonctions de président de la République et de chef de parti, poserait la question fondamentale du mandat du président, conformément à la constitution sénégalaise. C’est l’avis du professeur en Science politique, Jean Charles Biagui, qui estime, par ailleurs, que ces acteurs autour du dialogue ne sont obnubilés que par l’accaparement du pouvoir politique à des fins simplement personnelles.
«Il y a deux choses qui peuvent être relevées. La première des choses, est-ce que réellement, conformément à la constitution, le président veut tourner la page, c’est-à-dire céder le pouvoir ? C’est la question qu’on peut se poser, par rapport à cette volonté d’avoir toujours les cartes en main, c’est-à-dire d’être chef de parti et en même temps chef de l’Etat. Est-ce que le président actuel a la volonté de céder son fauteuil conformément à la constitution (pas plus de deux mandats successifs, Ndlr) ? En tout cas, la lecture qu’on peut avoir des derniers événements, semble nous pousser à répondre par non. Il ne le souhaite apparemment pas. Il ne semble pas vouloir partir, conformément à la constitution.
Il y a un autre fait. Même si d’aventure il partait, des gens de son parti ont la volonté de garder toujours le pouvoir, après lui. Dans cette éventualité, il me semble que ceux qui veulent succéder au président souhaiteraient conserver toutes les cartes en main, en ayant et le parti ; et l’Etat, entre les mains.
Mais, tout cela démontre une chose : c’est que ce pseudo-dialogue, parce qu’il ne s’agit pas d’un dialogue, en tout cas, cette rencontre avec des partis politiques dont certains ne sont pas très représentatifs, témoigne d’une réalité : C’est que les acteurs politiques, de manière générale, en tout cas ceux qui sont dans le cadre ce pseudo-dialogue, sont obnubilés par une chose : l’accaparement du pouvoir politique à des fins simplement personnelles. Parce que, cela traduit aussi la personnalisation du pouvoir. C’est vrai aussi que c’est en rapport avec la constitution qui donne des pouvoirs exorbitants au président de la République. S’il est chef de parti, il a pratiquement toutes les cartes en main, sachant qu’en tant que chef de l’Etat, c’est lui qui nomme pratiquement tout le monde.
Malheureusement, la constitution sénégalaise a même renforcé cette personnalisation du pouvoir. C’est dommage ! Toutes ces querelles crypto-personnelles, parce qu’on ne discute pas des grands enjeux nationaux, des libertés fondamentales. C’est vrai que c’est périlleux pour des partenaires au dialogue de discuter en sachant que les libertés les plus élémentaires sont bafouées avec l’incarcération arbitraire de Guy Marius Sagna. Les partis non représentatifs, qui sont parties prenantes au dialogue, auraient pu quitter la table des négociations et imposer la libération de Guy Marius Sagna avant de poursuivre, si vraiment les libertés fondamentales les intéressent. Mais, apparemment non. Ce qui intéresse ces acteurs et ceux du pouvoir, c’est le pouvoir lui-même pour l’accaparer, s’y maintenir et comment bénéficier de ses prébendes. Mais, cela est une constante dans le système politique sénégalais, malheureusement».
LA SOCIETE CIVILE MAINTIENT LA PRESSION
Moundiaye Cissé de l’Ong 3D, Valdiodio Ndiaye, expert électoral du Cosce, sans oublier Ababacar Fall du Gradec, reviennent sur les avantages du non cumul de fonctions de chef de parti et de président de la République
Jean Michel DIATTA et Nando Cabral GOMIS |
Publication 20/02/2020
La question du cumul de fonctions de chef de parti et de président de la République constitue un point d’achoppement entre acteurs parties prenantes au dialogue national, dans sa composante politique. Si le manque de consensus est constaté au sein de la commission cellulaire du dialogue, à cause du statu quo noté du côté de la majorité présidentielle, la société civile, à l’origine de la proposition de ladite réforme, n’en démord toujours pas. Sud quotidien a donné la parole à Moundiaye Cissé, Secrétaire exécutif de l’Ong 3D, tout comme Valdiodio Ndiaye, expert électoral du Collectif des organisations de la société civile pour les élections du Sénégal (Cosce), sans oublier Ababacar Fall du Groupe de recherche et d’appui conseils pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), qui sont tous revenus sur les avantages d’une telle réforme pour une lisibilité du jeu politique.
MOUNDIAYE CISSE, SECRETAIRE EXECUTIF DE L’ONG 3D : «On doit interdire toutes les autres formes de cumuls»
«En prêtant serment, le président de la République est de fait un juge au-dessus des partis politiques. Ça doit être rendu effectif dans les faits. Alors, le président de la République, une fois élu, ne doit pas être partisan. Parce que ça crée un conflit d’intérêt entre son parti et l’Etat. Vous voyez que certaines réunions de son parti se tiennent au niveau du palais. De Diouf, à lui-même Macky Sall, en passant par Wade, ce débat a toujours été posé.
Cette double fonctionnalité du président de la République avec sa fonction de chef de parti aussi créé des problèmes par rapport à l’interprétation de l’article 80 du Code de procédure pénal. Parce que, tous ceux qui ont été incriminés dans le cadre de l’article 80, l’ont été du fait de ce qu’on appelle communément «Offense au chef de l’Etat». Quelle est la frontière entre celui qui parle au chef de l’Etat et au chef de parti politique ? Donc, en déchargeant le président de la République de sa fonction de chef de parti, on protège davantage la fonction présidentielle. On évite les conflits d’intérêts et on met le président de la République au-dessus de la mêlée.
Un chef de l’Etat est assez pris à un agenda chargé pour s’occuper de parti. Cela permet qu’il se consacre beaucoup plus à ses fonctions présidentielles qu’à ses fonctions partisanes. Cela permet que quand il prend une décision, on voit le chef de l’Etat et non le chef de parti. Donc, en adoptant cette réforme, on contribuerait à renforcer et à consolider notre démocratie. Mais, on ne doit pas s’en arrêter-là. On doit aller au-delà du chef de l’Etat. On doit aussi interdire toutes les autres formes de cumuls. Au Sénégal, il y a beaucoup de cumuls dits horizontaux et verticaux. Il y en a qui sont ministre-maire, ou encore maire et directeur de société. Alors que, les compétences sont là, elles sont plurielles et diverses. Pourquoi on devrait faire concentrer entre les mains d’une seule personne plusieurs fonctions étatiques ? Ça pose problème.
Le cumul de la fonction de président de la République et de chef de parti est le premier acte que nous posons. Mais, conformément à ce que le président lui-même a vendu aux Sénégalais, à travers son programme Yoonu Yokkute, on doit aller au-delà et revoir toutes les formes de cumuls qui peuvent être préjudiciables et qui sont en contradiction avec ce qu’on appelle le fast-tract. Quelqu’un qui est ministre, qui doit s’occuper de ses fonctions ministérielles, quand est ce qu’il aura le temps de s’occuper efficacement et de façon efficiente ses fonctions de maire ? Donc, on doit aller dans le sens de limiter les cumuls au niveau central, comme au niveau décentralisé. C’est à ce prix que nous contribuerons à renforcer davantage notre démocratie».
VALDIODIO NDIAYE, EXPERT ELECTORAL DU COSCE : «C’est la clarification du débat politique»
«Le premier avantage que nous pouvons en tirer de la suppression du cumul des fonctions de chef de parti et de président de la République, c’est la clarification du débat politique. Autrement dit, il sera dorénavant assez difficile de faire une confusion entre la fonction de président de la République et celle de chef de parti. Nous avons toujours défendu qu’il était nécessaire de dissocier ces deux fonctions.
L’autre élément est que nous savons tous que les actes que le président de la République, chef de parti politique pose sont généralement interprétés par ses adversaires sous l’angle politique. Et dans ce cas, il est souvent accusé à tort ou à raison de défendre son groupe politique ou de dérouler des stratégies.
Donc, s’il est président de la République tout court, il serait dans une posture d’équidistance entre les acteurs politiques. Et il va incarner l’unité nationale conformément à la constitution en tant que chef d’État.
Ensuite, outre la clarification du jeu politique en évitant toute forme de confusion sur les actes du président de la République, l’autre avantage de la suppression du cumul de fonction c’est que cette mesure est plus conforme aux dispositions de la Constitution qui considèrent que le chef de l’Etat est l’incarnation de la nation. Donc, ne peut travailler pour un groupe au détriment d’un autre mais, il est au service du peuple dans son intégralité. Dans ce cas de figure, les décisions qu’il est amené à prendre seront toutes acceptées par tout le monde.
Par ailleurs, nous avons toujours remarqué que très souvent, quand des personnalités sont poursuivies pour le délit d’«offense au chef de l’état», ils disent très clairement qu’ils ne parlaient pas du président de la République mais qu’ils s’adressaient au chef de parti. Ensuite, ils disent au sujet de tous les actes que le président de la République pose qu’ils sont partisans.
La suppression du cumul va donc permettre de sacraliser davantage la fonction de chef de l’état et donne plus de hauteur à la fonction présidentielle pour une meilleure incarnation de l’unité nationale.
C’est tenant compte de tous ces aspects que nous, de la société civile, avons fait cette proposition qui a trouvé écho favorable chez l’essentiel des acteurs parties prenantes au dialogue excepté le groupe de la majorité. Qui avance souvent des questions purement opérationnelles en disant que cette mesure va être difficile à appliquer du fait que ça donne l’impression que le président de la République, une fois élu, a lâché son groupe, son parti… Mais, nous savons que cela ne pose aucun problème puisque c’est le parti qui a porté le président au pouvoir. Ensuite, si nous procédons à une évaluation de la situation actuelle, nous constatons que c’est un petit nombre de sénégalais qui militent dans les partis. D’ailleurs, le président de la République est généralement élu à 90% par de simples citoyens qui ne sont ni dans son parti ni dans les autres partis».
ABABACAR FALL, SG DU GRADEC : «Le Président de la République doit être au-dessus de la mêlée»
«La question qui est en débat au sein de la commission du dialogue politique est une question aussi vieille que nos institutions. Du Président Senghor au Président Macky Sall en passant par les Présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, cette question s’est toujours posée au sein de la classe politique. C’est surtout du côté de l’opposition que cette revendication de la séparation entre les deux fonctions a été réclamée et à juste raison du fait que certains désaccords politiques entre la majorité et l’opposition soumis à l’arbitrage du Président de la République ont souvent été tranchés en faveur de la majorité».
«Abdoulaye Wade farouche opposant à Senghor et Abdou Diouf a toujours combattu le cumul des deux fonctions, demandant même que les réunions du bureau politique qui se tenaient au palais présidentiel soient délocalisées à la maison du parti socialiste, ce que ses prédécesseurs accepteront finalement. N’empêche, lorsqu’il accédât au pouvoir en 2000, Abdoulaye Wade ne se priva pas de s’appliquer ce qu’il reprochait à ses prédécesseurs ; il cumulera jusqu’à la perte du pouvoir en 2012 les deux fonctions. Le Président Macky Sall à son arrivée au pouvoir est resté dans la même logique de cumul des deux fonctions».
«Notre classe politique, en tout cas, ceux qui se sont succédé à la tête du pays, ont un dénominateur commun consistant à ne pas appliquer ce qu’ils avaient combattu dans l’opposition (cumul des fonctions, bulletin unique, mode de scrutin majoritaire aux élections de liste)».
«Le président de la République est par définition le Président de tous les Sénégalais sans exception, il doit être, en principe, au-dessus de la mêlée et des positions politiques partisanes et se consacrer à la mise en œuvre du programme pour lequel il a été élu. De ce point de vue, la dissociation entre les deux fonctions trouve toute sa justification et son bien-fondé ; c’est cela la position institutionnellement correcte qui va dans le sens du renforcement de la démocratie».
«Cependant, la question n’est pas aussi simple du fait de la gestion patrimoniale de nos partis politiques qui sont dans la plupart des cas la propriété de celui qui l’a créée. C’est la raison pour laquelle la question du numéro 2 a toujours été un problème au sein des partis et une source de conflit et de séparation. «La seule constante» à laquelle tout le monde se réfère et accepte l’autorité, c’est le président ou le secrétaire général ; alors on perçoit aisément à ce niveau la difficulté de cette question dans un contexte d’absence de démocratie interne dans les partis, d’absence le plus souvent de formation politique».
«Notre constitution n’autorise pas plus de deux mandats consécutifs. Or, on sait que tous les présidents élus pensent déjà au courant du premier mandat à briguer un deuxième mandat. Qu’en sera-t-il s’il démissionne de son poste de chef de parti au profit d’un autre ? Cela lui ôte bien entendu les moyens d’avoir un contrôle sur son parti et ses militants, socle sur lequel, il compte pour porter ses ambitions de briguer un second mandat».
«Nos présidents doivent apprendre à se détacher des positions partisanes»
«Autant la question peut paraitre difficile à régler. Autant, il faut dans le cadre des discussions en cours et à travers un consensus, lui trouver une solution politiquement correcte et acceptable. Cela suppose de mon point de vue une profonde réforme de notre système partisan et la modernisation du fonctionnement de nos partis politiques qui demeurent encore le principal instrument de conquête du pouvoir politique. Dans la pratique, le Président ou secrétaire général du parti est toujours le candidat du parti à l’élection présidentielle, tant qu’on ne rompra pas d’avec ce schéma en envisageant des primaires au sein des partis pour désigner le candidat, cette question demeurera assez difficile à régler. Le reste est une question de vertu, de culture démocratique et de détachement de nos hommes politiques par rapport aux fonctions que leur confère leur position à un moment donné. Nos présidents doivent apprendre à se détacher des positions partisanes et à rester impartiaux en tout état de cause malgré les multiples tentations à se baser sur des appareils politiques soumis du fait du seul pouvoir de nomination aux fonctions civiles et à la mainmise sur les députés qui doivent leur élection au Président de la République. La balle est dans le camp des acteurs politiques qui doivent mettre les intérêts de la République au-dessus des intérêts de partis».
SENEGAL-PRESSE-REVUE
La suspension des acquisitions de véhicules de fonction et de service à la Une
L’annonce de la suspension, à compter de ce 20 février 2020, et jusqu’à nouvel ordre, "de toutes les acquisitions de véhicules de fonction et de service, au nom de l’État, des structures parapubliques et des sociétés nationales", est en exergue dans les quotidiens reçus jeudi à l’APS.
Parlant de cette mesure, L’As affiche à sa Une : ‘’Macky appuie sur les freins’’. ‘’C’est dit ! Macky Sall est en croisade contre les abus dans l’utilisation des véhicules administratifs’’, écrit le journal.
Le président de la République, Macky Sall, a pris la décision de ‘’suspendre, à compter de ce 20 février 2020, et jusqu’à nouvel ordre, toutes les acquisitions de véhicules de fonction et de service, au nom de l’État, des structures parapubliques et des sociétés nationales’’.
Le chef de l’État a annoncé cette décision lors du conseil des ministres de ce mercredi 19 février.
‘’Il a (…) demandé au ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République, au ministre, secrétaire général du gouvernement, et au ministre des Finances et du Budget de finaliser le recensement intégral de l’ensemble des véhicules administratifs’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
‘’Macky Sall gare ses AD’’, commente le quotidien Kritik, allusion aux véhicules immatriculés AD (Administration).
Selon Libération, ‘’si Macky Sall a pris cette mesure radicale, c’est effectivement parce que la bamboula continuait malgré ses instructions, réitérées d’ailleurs, récemment lors d’une réunion (…)’’.
Le journal rapporte l’achat par l’Agence de régulation des postes et des télécommunications (ARTP) de deux véhicules pour ‘’la rondelette somme de …147 millions de francs Cfa’’, l’inscription dans le budget du ministère de la Justice de 460 millions de francs Cfa pour l’achat de véhicules, etc.
Selon L’Observateur, ‘’Macky Sall (a débusqué) un scandale à 5 milliards dans l’acquisition des véhicules’’.
‘’Macky Sall suspend tous les achats de véhicules’’, affiche à sa Une Le Soleil. ‘’Macky Sall appuie sur le frein’’, selon Walfadjri qui souligne que c’est ‘’une mesure forte que le président de la République a prise hier en Conseil des ministres’’.
Pour Vox Populi, c’est ‘’la fin de la bamboula sur les véhicules administratifs’’.
‘’Macky Sall range les clés’’, dit Le Quotidien, soulignant que la mesure d’interdiction d’achat de véhicules de fonction entre en vigueur ce jeudi ‘’jusqu’à nouvel ordre’’.
En politique, alors que la majorité est opposée à l’interdiction du cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti, Sud Quotidien note que la société civile met la pression sur le président de la République.
Pour Le Témoin, les fonctions de chef de l’Etat et chef de parti sont des ‘’+siamoises+ que nul chirurgien ne peut séparer’’. Le journal parle d’une ‘’même pratique politique’’ de Senghor à Macky Sall, ‘’une séparation impossible’’.
En sport, Enquête ouvre un dossier sur l’athlétisme sénégalais. ‘’L’athlétisme sénégalais est en déliquescence. Entre des infrastructures rares, des édifices existants en état de délabrement avancé, une fédération sans grands moyens, un problème de vulgarisation de la discipline, des jeunes qui évoluent dans des conditions dantesques, le constat est alarmant’’, selon le journal.
‘’Alors que les Jeux olympiques de la jeunesse prévus en 2022 arrivent bientôt, aucun plan général n’est déroulé, pour le moment, afin de relever le défi de la participation à ces joutes olympiques en terre sénégalaise’’, note Enquête qui affiche à la Une ‘’C’est le néant !’’.
SUSPENSION DES ACQUISITIONS DE VÉHICULES ADMINISTRATIFS
Le président de la République, Macky Sall, a pris la décision de ‘’suspendre, à compter de ce 20 février 2020, et jusqu’à nouvel ordre, toutes les acquisitions de véhicules de fonction et de service, au nom de l’État.
Dakar, 19 fév (APS) - Le président de la République, Macky Sall, a pris la décision de ‘’suspendre, à compter de ce 20 février 2020, et jusqu’à nouvel ordre, toutes les acquisitions de véhicules de fonction et de service, au nom de l’État, des structures parapubliques et des sociétés nationales’’.
Le chef de l’État a annoncé cette décision lors du conseil des ministres de ce mercredi 19 février.
‘’Il a (…) demandé au ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République, au ministre, secrétaire général du gouvernement, et au ministre des Finances et du Budget de finaliser le recensement intégral de l’ensemble des véhicules administratifs’’, rapporte la porte-parole du gouvernement, Ndèye Tické Ndiaye Diop.
Macky Sall a aussi recommandé à ces ministres de ‘’réviser’’ la réglementation de ces véhicules et de ‘’proposer un schéma de réforme des véhicules âgés de cinq ans [ou] plus, et d’examiner, pour les ayants droit rigoureusement retenus, les modalités d’allocation d’une indemnité forfaitaire globale intégrant l’amortissement du véhicule, le carburant, l’entretien et l’assurance’’.
Il a aussi ‘’engagé le gouvernement, le ministre des Finances et du Budget notamment, à communiquer autour du processus en cours avant le déploiement du nouveau système de gestion des véhicules administratifs à partir du 1er avril 2020’’.
Concernant la transformation du système de gestion des véhicules administratifs, le chef de l’État a rappelé ‘’la spécificité de la réglementation de leur acquisition, utilisation et gestion’’.
Selon le communiqué du conseil des ministres, le président de la République a dit avoir constaté un ‘’manque de rigueur dans l’application intégrale de la réglementation’’ relative aux véhicules administratifs, ce qui, selon lui, a engendré ‘’des abus aux conséquences budgétaires et financières énormes pour l’État’’.
Le bourreau des fillettes alpagué à Ziguinchor
Les hommes du Commissaire Adramé Sarr de Ziguinchor ont mis la main sur un présumé pédophile nommé Gabriel. L. P. Le mis en cause, âgé de 48 ans, jouait aux galipettes avec des gamines jusqu’à ce qu’il soit dénoncé à la Police de Ziguinchor. Au mois de décembre, au quartier Belfort, Gabriel qui a été piqué par on ne sait quelle mouche a doigté une fille de 03 ans. Cette dernière a, sur le coup, informé sa mère de l’acte de Gabriel. Interpellé par la maman de la fillette, il reconnaît sans ambages les faits qui lui sont reprochés. Sur ce, la maman de la gamine somme Gabriel de ne plus revenir chez elle. Ce que Gabriel respecta pour une courte durée avant de revenir à la maison en l’absence de la mère de la fillette. Ce jour, une autre dame du quartier, du nom Nd. T, se pointe pour se plaindre des agissements malsains de Gabriel qui aurait abusé sexuellement sa fille de 06 ans. Interrogé à nouveau, Gabriel reconnaît encore les faits. Il dit ne pas comprendre ses actes. Par la suite, les parents des enfants victimes ont saisi les limiers du commissariat central de Ziguinchor qui sont venus cueillir Gabriel qui passe aux aveux avant même que les examens gynécologiques confirment les abus sexuels. Gabriel a été déferré au parquet pour viols, actes de pédophilie, abus sexuels sur des mineures.
85 kg de faux médicaments saisis à Thiès
Les éléments du Commissariat Central de Thiès ont réussi un grand coup, en mettant la main sur 85kg de faux médicaments. La saisie a eu lieu dimanche dernier au quartier Médina Fall, aux environs de 13 heures. Ce sont trois individus venus de Touba pour se ravitailler qui ont permis aux policiers de mettre hors d’état de nuire toute la bande. Pris en filature, K.G, un des présumés coupables, a été pris la main dans le sac en train de sortir de la maison avec un sac rempli de faux médicaments. Tout le reste s’est passé très vite, car les policiers ont fouillé la maison pour trouver la cache constituée de 7 sacs en plastique remplis de faux médicaments. L’un des interpellés a soutenu que les médicaments lui appartenaient et qu’il les avait achetés à Keur Serigne Bi à Dakar. Toujours est-il que la valeur marchande de la saisie est estimée à plus de 2 millions Fcfa et les mis en cause ont été déférés au parquet.
Me Omar Youm
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Me El Hadji Omar Youm, a conduit la délégation sénégalaise à la 3e Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, organisée par la Suède. Il a été révélé que chaque jour, 2 700 personnes meurent par accident dans le monde, 1,350 millions de personnes par an, et 50 millions sont blessés à cause des accidents. Le Sénégal a exprimé, à travers le ministre en charge des Transports, son engagement à lutter fortement contre l’insécurité routière avec la décision du chef de l’Etat de faire de l’année 2020, l’année de la sécurité routière. Me Youm a rappelé qu’une nouvelle orientation est donnée à la gouvernance du secteur. Cette conférence marque la fin de la décennie d’actions des Nations unies pour la sécurité routière 2011-2020 et le point de départ d’une collaboration continue sur la sécurité routière, en fixant les lignes directrices pour un consensus mondial jusqu’en 2030. L’objectif mondial est de réduire de moitié le nombre de décès liés aux accidents de la route d’ici 2030.
Le Front commet un avocat pour Guy Marius
Le Front démocratique et social pour la résistance nationale est préoccupé par la longue détention sans jugement du prisonnier politique Guy Marius Sagna. Manifestant son soutien à l’activiste, la conférence des leaders du Front a décidé de constituer un avocat pour l’assister et le défendre contre les mesures arbitraires dont il est victime. Les leaders demandent à toutes les composantes du Front de ne ménager aucun effort pour obtenir la libération immédiate et inconditionnelle de Guy Marius Sagna et l’arrêt des poursuites engagées contre lui et ses coaccusés. Ainsi les leaders promettent d’engager toutes les actions nécessaires pour le respect de la liberté d’expression et de manifestation au Sénégal, ainsi que des droits des opposants. Par ailleurs, le front souhaite la plus grande diligence dans la mise en œuvre des consensus retenus sur le point relatif à l’audit du fichier et du processus électoral. A les en croire, tout retard aurait des conséquences négatives sur l’organisation des élections locales. La conférence des leaders encourage tous les commissaires à poursuivre sans relâche la recherche de consensus forts et novateurs afin de consolider davantage la démocratie.
Nominations en conseil des ministres
Le président de la République a nommé hier plusieurs personnalités à différents postes de responsabilités. Le Chef des services administratifs du Centre régional des œuvres universitaires sociales (CROUS) de Bambey, Sékou Oumar Sagna, est promu Directeur de l’Administration générale et de l’équipement du Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, poste vacant. Le magistrat Biram Sène devient Directeur de la Formation et de la Communication à la Direction générale des Elections du Ministère de l’Intérieur. Quant à l’économiste Maïmouna SOW, elle est promue Directeur des Ressources Humaines et des Finances à la Direction générale des Elections du Ministère de l’Intérieur. Le juriste Mamadou Boye est nommé inspecteur des affaires administratives et financières au Ministère de l’Elevage et des Productions animales. Le vétérinaire, Dr Abdoulaye Diawara est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Elevage et des Productions animales. Colonel Ndèye Sène, Conservateur des Parcs nationaux, devient inspecteur technique au ministère de l’Environnement et du Développement durable.
Les assurances de Macky aux étudiants de Wuhan
Après son opposition catégorique au rapatriement des étudiants coincés à Wuhan (Chine), le Président Macky Sall les a rassurés hier que toutes les dispositions sanitaires et sociales ont été prises par les services diplomatiques et consulaires sénégalais, en relation avec les autorités chinoises, pour un suivi permanent de leur situation. Dans le même sillage, le chef de l’Etat a indiqué en réunion de conseil des ministres que des mesures appropriées sont mises en œuvre au niveau de toutes nos frontières, ainsi que dans les établissements sanitaires, pour renforcer la prévention et la lutte contre les infections du Coronavirus. A ce propos, il a demandé au ministre de la Santé de mener des actions de sensibilisation, de plaidoyer auprès des populations et de mobilisation de l’ensemble des acteurs de santé dans le déploiement du plan national de lutte contre le Coronavirus, tout en insistant sur la tenue d’une réunion hebdomadaire du comité interministériel de suivi.
Le pilotage stratégique du secteur de la pêche
Le pilotage stratégique du sous-secteur de la pêche a été évoqué hier en conseil des ministres. Le Président Macky Sall a souligné l’importance de la pêche dans la vie économique et sociale du Sénégal, mais surtout celle de la pêche artisanale, notamment pour les populations des localités côtières. Le gouvernement est invité ainsi à accorder une attention particulière à la situation des zones de pêche du pays qui doivent disposer de toutes les infrastructures et moyens logistiques nécessaires. Le Président Macky Sall a aussi demandé au gouvernement de renforcer la supervision de la pêche industrielle en haute mer ainsi que des entreprises de pêche installées au Sénégal. Il n’a pas manqué d’insister sur la nécessité du respect scrupuleux par les acteurs concernés des différents accords de pêche signés avec les pays voisins ainsi que des prescriptions et conventions de la Commission sous régionale des Pêches.
Revendications des travailleurs de la justice
Les menaces d’un mouvement d’humeur dans le secteur de la justice sont parvenues au président de la République. Macky Sall a évoqué la question des revendications des greffiers et autres acteurs de la justice en conseil des ministres. Et c’est pour demander au ministre de la Justice et à son collègue des Finances de procéder au règlement consensuel des revendications du syndicat des travailleurs de la Justice.
Situation sociale dans les entreprises du secteur privé
Restons à la réunion du conseil des ministres pour dire que le Président Sall s’est intéressé à la situation sociale dans plusieurs entreprises du secteur privé et la finalisation du pacte de stabilité sociale et d’émergence économique. Ainsi, le chef de l’Etat a demandé au ministre du Travail, en collaboration avec ses collègues, de faire le point exhaustif sur la situation des entreprises en difficulté et les stratégies mises en œuvre par le gouvernement en vue de la préservation systématique des activités et des emplois. Aussi, il réclame le rapport sur l’état de prise en charge par le gouvernement des doléances des centrales syndicales en perspective de la fête du Travail qui sera célébrée le 1er mai, et de préparer la signature du nouveau Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique (2020 - 2024).
Mame Mactar Guèye parle de dépression de sa fille
Mame Mactar Guèye ne décolère toujours pas contre le porte-parole de la Police. Il est revenu à la charge hier pour tirer à boulets rouges sur le lieutenant Dioum à qui il reproche d’avoir jeté en pâture sa fille. Dans une déclaration, M. Guèye a précisé qu’il n’acceptera jamais qu’on veuille passer par sa famille pour le détruire et le faire taire. A ce propos, il souligne que sa fille n’a aucune responsabilité dans les combats qu’il mène. Mame Mactar Guèye continue de contester la thèse du porte-parole de la Police selon laquelle «c’est la police qui a retrouvé sa fille dans une auberge, après l’avoir géolocalisée». Mame Mactar Guèye informe que sa fille est très affectée par la sortie du lieutenant Dioum qui a outrepassé ses prérogatives en livrant hâtivement les bribes d’une audition inachevée. Puisque, dit-il, les enquêteurs ont non seulement noté que la lucidité de la fille laissait à désirer, mais que les mille et une versions qu’elle a livrées aux enquêteurs sous le coup de la panique commandaient d’attendre au moins qu’on finisse l’audition. M. Guèye rapporte que la déclaration fracassante de Dioum a profondément blessé sa fille, qui commence à exprimer des tendances dépressives et suicidaires.