SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
5 octobre 2025
par Nioxor Tine
SÉNÉGAL, RETOUR VERS LE MOYEN-ÂGE !
Nos gouvernants actuels, alliés aux forces les plus conservatrices de notre société, cherchent à faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers - Et il se trouve toujours quelques prêcheurs invétérés pour tenter de justifier l’inacceptable
Décidément, notre pays, au lieu d’emprunter les voies de l’émergence, semble plutôt opter pour l’immersion dans la fange boueuse des instincts humains les plus rétrogrades. Par plusieurs aspects, notre société renvoie plus au Moyen-Âge qu’aux canons les plus progressistes de la modernité universelle.
Il en est ainsi des talibés jetés dans la rue, forcés à la mendicité, enchaînés, torturés, assassinés, violés dans les daaras ! Mais aussi des jeunes filles violées, mariées de force et/ou prématurément ! Et il se trouve toujours quelques prêcheurs invétérés pour tenter de justifier l’inacceptable et dénier aux futures générations leurs droits et libertés. Même les escapades romantiques de jeunes filles théoriquement bien élevées deviennent des sujets de débat national.
S’il en est ainsi, c’est parce que nos gouvernants actuels, alliés aux forces les plus conservatrices de notre société, cherchent à faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers.
Eux, que nous avons – en toute bonne foi - porté au pouvoir, semblent vouloir se métamorphoser en seigneurs féodaux, possédant leurs fiefs et leurs châteaux aux grilles inviolables, régnant sur des serfs dociles, taillables et corvéables à merci, que nous simples citoyens, Guy Marius Sagna en tête, sommes censés représenter.
Alors que depuis 1981, le multipartisme intégral a été consacré par nos lois, le pouvoir actuel cherche à limiter, autant que faire se peut, l’expression libre des suffrages des citoyens. Il s’est d’abord agi de l’emprisonnement ou de l’exil forcé de rivaux politiques du président actuel. Il y a ensuite eu la funeste loi sur le parrainage citoyen, qui a éliminé des dizaines de candidats aux dernières présidentielles. Nous vivons présentement la suspension sine die des élections locales, sous le fallacieux prétexte de tenue d’une énorme supercherie pompeusement baptisée dialogue national.
Pour couronner le tout, ne voilà-t-il pas qu’on nous sort – comme un lapin d’un chapeau de magicien – l’idée de doter la capitale Dakar (et quelques autres villes, paraît-il) d’un statut spécial, rendant presque superflue l’organisation d’élections municipales dans ces localités. Cette proposition est tellement incongrue voire indécente, qu’elle en est devenue orpheline, personne n’osant plus en assumer la paternité.
On en viendrait presque – si cela ne s’apparentait pas, quelque peu, à du cynisme - à regretter la reculade du camp présidentiel. En effet, cette recommandation du HCCT aurait sûrement réussi, à enfin fédérer toutes les forces d’opposition contre elle, et par voie de conséquence, contre la dictature émergente de l’APR, comme le fit un certain projet de Loi Constitutionnelle, le 23 juin 2011, à la place Soweto.
Que dire de cette attitude cavalière consistant à emprisonner d’honorables citoyens pour des broutilles, au moment où des délinquants financiers du pouvoir apériste bénéficient de la clémence du Tout-Puissant Manitou de la République ? Ce sont plutôt ceux qui ont le courage de dénoncer les méfaits de cette mal-gouvernance, qui sont attraits devant la Justice et risquent de se retrouver en prison.
Heureusement, de plus en plus de voix s’élèvent, même au sein des partisans de l’APR, pour dénoncer les injustices flagrantes que ce pouvoir ne cesse de perpétrer.
Les révoltes des pêcheurs, les frondes paysannes, les manifestations syndicales viennent renforcer le puissant mouvement de défiance initié par Ño Lankk et contribuent à réduire la marge de manœuvre de ce régime de prédateurs.
CE QUI PEUT SAUVER KARIM ET KHALIFA…
Le dialogue national planche ce jeudi sur le code électoral et le code de procédure pénale
Les débats sont chauds au Dialogue national qui se poursuit toujours. Hier mardi 18 février 2020, les différents acteurs se sont penchés sur quatre questions portant sur la liberté de candidatures, sur le droit de marche notamment l’arrêté Me Ousmane Ngom, l’article 80 parlant d’offense au chef de l’Etat et sur le cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. Des avancées notables ont été notées sur la question de la liberté de candidatures permettant à la classe politique de mettre sur la table la question de l’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall. Les débats devraient connaitre une bonne évolution demain jeudi.
C’est par le truchement de la question de la liberté de candidatures que les acteurs prenant part au Dialogue national cherchent à trouver une sortie heureuse pour les cas de Karim Wade et de Khalifa Sall. Une sorte de brèche que d’aucuns ont mise sur la table pour permettre le rétablissement les droits civiques de l’ancien ministre du Ciel et de la Terre, ainsi que ceux de l’ancien maire de Dakar. Dans cette perspective, les acteurs du dialogue politique ont retenu une reformulation des articles 31 et 32 du Code électoral qui évoquent globalement la perte des droits électoraux des condamnés pour divers crimes. L’article 31 il indique notamment que « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : les individus condamnés pour crime ; ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement ».
Quant à l’article L.32, il dispose que « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq (05) ans à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les condamnés pour un délit visé à l’article L31 ». Seulement voilà, au niveau de la Commission du dialogue politique, l’on estime que ces deux lois sont en contradiction avec l’article 730 du Code de Procédure pénale. Ce dernier donne au juge la possibilité de prononcer une peine complémentaire pouvant notamment porter sur la perte des droits civiques ou électoraux. Or, s’agissant aussi bien du jugement de Karim Wade devant la CREI que de celle de Khalifa Sall pour l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, aucun des juges n’a prononcé une peine complémentaire ordonnant la perte de leurs droits électoraux. Cette brèche pourrait sauver les deux hommes qui pourraient donc prétendre participer aux prochaines joutes électorales. Du moins selon des sources ayant participé à la rencontre d’hier du Dialogue national.
Pas de consensus sur le cumul PR et chef de parti
Par rapport au droit de marche, notamment le fameux arrêté Ousmane Ngom qui interdit toute manifestation dans la zone sensible du Plateau abritant entre autres le palais présidentiel et le ministère de l’Intérieur, la majorité souhaite que ce point soit soumis à la commission « Justice et paix » du Dialogue national, alors que pour l’Opposition et les « Non alignés », il doit être débattu par la Commission du dialogue politique parce que ce n’est pas une question de sécurité transfrontalière ou de terrorisme. S’agissant de l’article 80 qui parle d’offense au chef de l’Etat, un consensus a été trouvé pour un réaménagement d’un tel dispositif afin d’éviter que tout président de la République puisse l’utiliser pour contrer d’éventuels ennemis politiques. Le dernier point où il n’y a eu aucun consensus, c’est notamment la question du cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. La majorité s’est complètement braquée sur ce point. Elle ne veut aucun dialogue sur ce point. « Nous avons eu une discussion très houleuse et chaude aujourd’hui (hier, ndlr) sur le point 7 du Dialogue qui inclut notamment l’arrêté Me Ousmane Ngom, l’article 80, l’autorisation de marche et surtout la question liée à l’amnistie de Khalifa Sall et de Karim Wade ainsi que sur le cumul de chef de l’Etat et président de parti » confient nos sources. A les en croire, aucune décision n’a été prise sur ces différents points de l’ordre du jour. « Pour le moment, je peux vous dire que rien n’est encore clair ou décidé. Mais d’ici ce jeudi (demain, ndlr), vous pouvez obtenir des informations plus claires sur ses différents points du dialogue », assurent les mêmes sources.
EL HADJI MAMADOU FALL «ARCHI», CE QUI MANQUE A NOS INGENIEURS BTP
L’expert de 40 ans d’expérience va publier «Les Techniques Quantitatives de Gestion appliquées au secteur du BTP»
El Hadji Mamadou Fall dit « Archi » fascine dès le premier contact. S’il reste inconnu du grand public parce que fuyant les médias et les mondanités, l’homme fait référence dans le domaine du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) de ce pays. Un genre baroudeur puisque, pendant plus de 44 ans, il a été de ceux qui ont construit notre pays avec une excellente réputation dans le milieu des professionnels et un profil d’expert de très haut niveau dans le BTP. Il ouvre une liste majestueuse de réalisations au sein de l’ex-entreprise EGCAP (I. RICHETTI), comme les chantiers de la BCEAO-Siège, BCEAO agence, la BHS, tous les immeubles des défunts milliardaires Djily Mbaye et Ndiouga Kébé Kébé, etc. Ce natif de Thiès, condisciple du ministre Pr Moustapha Sourang et du Pr de lettres à l’UCAD Amadou LY, se porte comme un charme sur ses 70 ans qu’il célébrera en avril prochain. Ses deux tranches de vie, professionnelle et universitaire, s’imbriquent harmonieusement. L’une adossée à plus de 40 ans dans les entreprises de construction, les bureaux d’études techniques et les cabinets d’architecture. L’autre, à la transmission de connaissances et d’expériences à travers l’enseignement, pendant 25 ans dans les grandes écoles du pays comme : SUP de Co, ISM, Ecole Supérieure Polytechnique, HECI-Dakar, IRMAP de l’ARMP, mais aussi dans son propre institut créé en 2004 à savoir l’Ecole Supérieure des Travaux Publics (SUTP) sise au quartier Latin du Sénégal, le Point E. Malgré sa passion pour la technique et les sciences, Mamadou Fall n’en est pas moins un écrivain qui a publié une œuvre poétique préfacée par le Pr Amadou Ly. Cependant, son écriture n’avait jamais porté sur son parcours professionnel et académique. Il vient de corriger cet impair en publiant récemment l’ouvrage intitulé : « Les Techniques Quantitatives de Gestion appliquées au secteur du BTP (Entreprises et Ouvrages) »
Le film d’une vie bien remplie. La curiosité journalistique nous pousse à chercher à connaître l’origine du sobriquet « Archi ». Le directeur Général de SUTP soupire et fait découvrir une voix de stentor : « Archi, c’est un nom d’école quand j’étais à l’Ecole des Travaux Publics, j’étais relativement passionné, durant la première année, pour tout ce qui était projets d’architecture. C’est de là qu’est parti mon surnom archi qui est le diminutif d’architecte » explique le Dg Mamadou Fall. La passion pour la science, l’architecture et la technique vient de son père, surtout, horloger à Thiès. Camarade de promotion des éminents professeurs Moustapha Sourang et Amadou Ly au lycée Malick Sy de Thiès durant les années 1965, M. Fall a taquiné les lettres classiques notamment le latin, avec l’éminent Professeur Madior Diouf, durant son cycle secondaire. Le latin lui a donné la passion de la littérature pour arriver à être écrivain et poète (Lauréat du 4eme grand concours de poésie de la Francophonie et de l’Académie Florimontane d’Anneçy en France). D’ailleurs, le Pr Amadou Ly est resté son grand ami et a préfacé son recueil de poèmes édité par Harmattan-France.
Une carrière professionnelle à donner en exemple à la jeune génération d’ingénieurs
Mais laissons M. Fall parler de lui-même : « Pendant 40 ans, j’étais actif, essentiellement, dans le BTP. J’ai travaillé cinq ans dans l’administration des travaux publics de mon pays avant de rejoindre le privé, avec l’entreprise EGCAP, qui a construit les grands immeubles de ce pays. J’étais mêlé à tous les grands chantiers, à l’époque. En cette période des années 1980, il n’y avait, au Sénégal, qu’EGCAP qui était la plus grande entreprise de bâtiment, CDE et CSE étaient, encore, à leurs débuts. J’étais ingénieur des études à EGCAP où j’ai fait l’essentiel de ma carrière professionnelle. Ensuite, j’ai bénéficié d’une expérience professionnelle pluridisciplinaire pour avoir travaillé dans le grand cabinet d’architectes Jean-Paul Castanet puis dans le bureau de contrôle EAD avant de me mettre finalement à mon propre compte en créant une entreprise et un bureau d’études. J’ai eu la chance d’accompagner plusieurs projets à leur création tels que l’AGETIP, l’AATR devenu AGEROUTE, le PNIR, l’ADM, l’ARMP, etc. » Il faut noter, à ce titre, que l’éminent Ingénieur polytechnicien Youssouf SAKHO, qui a préfacé le présent ouvrage, a effectué son stage professionnel avec Mr FALL, au sein de l’entreprise EGCAP dans les années 1980. Titulaire également d’un MBA en Finances, Mr FALL a enseigné dans toutes les grandes écoles de Management et d’ingénieurs de son pays, et au finish, il a créé son propre institut appelé Ecole Supérieure des Travaux Publics en 2004. Diverses promotions d’ingénieurs sont déjà sorties avec comme parrains : Youssou SAKHO, Yoro FALL, Gérard SENAC d’Eiffage, Bara TALL, etc. Plus de 50% des étudiants sont des étrangers ; notamment des Gabonais, des Congolais, des Burundais, des Comoriens, des Mauritaniens, des Tchadiens, etc. Certains évoluent au Canada, en France et même dans les Emirats Arabes Unis.
« Les Techniques Quantitatives de Gestion appliquées au secteur du BTP (Entreprises et Ouvrages) »
Pourquoi un tel ouvrage ? « Je me suis rendu compte en enseignant notamment à l’Ecole Supérieure Polytechnique et dans les grands instituts, que les élèves-ingénieurs étaient très bien formés sur le plan théorique, surtout, en mathématiques et en sciences. Ainsi, ils ont tellement d’outils qu’ils n’utilisent pas de façon optimale. L’exemple est le suivant : ils connaissent tous l’équation de LAGRANGE, les fonctions linéaires et affines, les méthodes de DUPONT DE NEMOURS et de MONTE CARLO, la VAN, le TIR, le PAY-BACK TIME, etc…. mais ils ne s’en servent pas de façon optimale dans leurs pratiques quotidiennes. A ce titre, je vous cite un exemple : le Calcul des rendements d’échelle dans la réalisation d’ouvrages de BTP en série avec la fonction COBB DOUGLASS permet à l’ingénieur de dire à son Chef d’entreprise déjà titulaire d’un marché initial, s’il doit accepter ou non, des travaux supplémentaires, chose courante dans le secteur BTP. Aujourd’hui, on parle du programme de 100.000 logements, si un entrepreneur est titulaire au départ de 100 logements à faire et qu’il termine dans les délais à la satisfaction de son client ; celui-ci lui propose 50 logements supplémentaires. La question à résoudre est : chaque unité de logement supplémentaire permet-elle de gagner plus, moins, ou le même bénéfice ?
La fonction COBB DOUGLASS permet à l’ingénieur de calculer les rendements (croissants, décroissants, ou constants à l’échelle). La difficulté maintenant, pour l’ingénieur, c’est de bien élaborer sa fonction de production et la mettre sous une forme COBB DOUGLASS appropriée ». Et Mamadou Fall Archi d’ajouter que «l’ouvrage s’oriente davantage vers les aspects de gestion car énormément d’entreprises tombent en faillite en moins de 5 ans, ou considèrent qu’elles ne gagnent pas assez d’argent. Dès lors, il faut mettre en place un dispositif idoine pour corriger cette anomalie. L’entrepreneur n’a pas le même rôle que l’ingénieur. Ce dernier est là pour la qualité, la solidité des ouvrages essentiellement, mais l’entrepreneur est plus orienté vers le gain de l’argent. Il faut alors concilier les deux, car un projet d’infrastructure doit être viable économiquement et techniquement. Ainsi cet ouvrage : « Techniques Quantitatives de Gestion appliquées aux BTP » s’applique aux entreprises qui ont la responsabilité de surveiller leurs bilans, leur mode de management et tous les aspects de gestion pure. Par ailleurs les ouvrages doivent être construits de façon optimale, cela veut dire dans le respect des conditions techniques, technologiques, économiques et financières ».
Sur la qualité des ouvrages
« Normalement il ne devrait pas y avoir des ouvrages qui meurent prématurément. Pourquoi ? Parce qu’il y a un dispositif qui est en place et qui lutte contre cela notamment grâce aux bureaux de contrôle qui font des rapports en direction des compagnies d’assurance pour la garantie décennale. Vous avez entendu parler d’Alpages, de Véritas, de Socotec, etc.
Dans le code de la construction, les entreprises sont assujetties à souscrire une police d’assurance décennale sur la base d’un rapport de définitions de risques établi par un bureau de contrôle. Ainsi, si tous les professionnels du BTP respectent les règles, théoriquement, il ne doit pas y avoir d’ouvrages qui se détériorent prématurément » tonne El Hadji Mamadou FALL « Archi ».
LA MALEDICTION DU SANG DE DEMBA DIOP ?
Dans ce dossier, nous revenons sur les gestions des différentes équipes municipales qui ont présidé aux destinées de la capitale de la Petite Côte. De Ibou Kébé, son premier premier magistrat, à El Hadji Fallou Sylla, l’actuel maire
La ville de Mbour, érigée en commune depuis le 04 décembre 1926, est située à 83 km de Dakar, la capitale de notre pays, et à 73 km de Thiès, chef lieu de région. Elle est bâtie en bordure de la mer (Océan Atlantique) entre la région du Cap-Vert et la Pointe de Sangomar. Cet emplacement lui confère de nombreux atouts liés aux activités de pêche, de transformation et de commercialisation de produits halieutiques. Depuis quelques années, sa dimension de ville touristique s’affirme de plus en plus.
Elle est traversée par la route nationale N°1 Dakar-Kaolack, les tronçons bitumés Mbour-Joal, Sindia-Thiès et l’autoroute à péage Dakar-Sindia et Dakar-Malicounda Keur Balla Lô, facilitant les liaisons avec le reste du pays. Implanté dans un site en demi-cuvette fermé à l’ouest par l’océan Atlantique et bénéficiant d’une plage linéaire et plate de sables fins d’une largeur de 100m, la commune de Mbour est ouverte à plusieurs activités et à une implantation humaine en constante progression. Elle partage son climat avec le reste du pays : une saison sèche de 9 mois et une saison pluvieuse de 3 mois (juillet-août-septembre). Selon certains documents statistiques, la commune de Mbour compterait plus de 400 000 habitants. Cette population est composée majoritairement de Wolofs, Sérères, Mandingues, Pulaars. D’autres ethnies y sont recensées : Diolas, Soninkés, Balantes, Maures, Mankagne et Mandigos. Cette composition pluri-éthnique montre que la commune de Mbour est une ville de rencontres, une mosaïque. Deux grandes religions, l’Islam et le Christianisme y sont majoritairement pratiquées dans un esprit de très grande tolérance et de dialogue fécond. Si à l’origine, la population comptait à côté des pêcheurs de nombreux agriculteurs, aujourd’hui, cette population s’adonne à des activités de pêche, de transformation des produits halieutiques et à des activités de commerce.
Une commune toujours gérée dans le tumulte
Dans ce dossier, nous revenons sur les gestions des différentes équipes municipales qui ont présidé aux destinées de la capitale de la Petite Côte. De Ibou Kébé, son premier premier magistrat, à El Hadji Fallou Sylla, l’actuel maire, en passant par Demba Diop, El Hadji Doudou Samba Sow, Amadou Ly, Ameth Sarr, Abdou Mané, Moussa Ndoye, Ibrahima Soiré, Tafsir Demba Diouf et le libéral Mbaye Diagne. Dans le prochain dossier, nous scruterons la gestion, pour le moins catastrophique, des différentes délégations spéciales qui ont mis à genoux la Commune
IBOU KÉBÉ (25 JUIN 1958-10 MARS 1966) : L’”ami” de Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy “Al Makhtoum”
C’est le premier maire pré et post indépendance (du 25 juin 1958 au 10 mars 1966). Durant près de huit ans, ce natif du quartier Téfess a présidé aux destinées de la ville. Son père Baye Abdoulaye Kébé, un distingué indigène, était délégué de quartier près de deux décennies durant. Ibou Kébé n’était pas en bons termes avec feu Cheikh Ahmed Tidiane Sy “Al Makhtoum” qui lui avait lancé la fameuse phrase “fofou nga toog di ree, di nga fa toog jooy” (Cette position d’où tu jubiles (Ndlr, du haut de la Mairie), tu vas en verser des larmes). En début 1967, il est impliqué dans l’assassinat Demba Diop, un peu après sa chute.
DEMBA DIOP (10 MARS 1966- 03 FÉVRIER 1967) : L’espoir assassiné !
Celui dont un célèbre stade de football de la capitale immortalise le nom a été le deuxième maire de Mbour (du 10 mars 1966 au 03 février 1967). Il a été assassiné à la gouvernance de Thiès par Abdou Ndafakh Faye qui, lui aussi, a payé de sa vie ce meurtre. Ibou Kébé, Jacques d’Erneville et d’autres dignitaires Mbourois étaient impliqués dans ce complot. Maire de la capitale de la Petite Côte durant moins d’une année, ce natif de Boghé, en Mauritanie, a marqué la marche de cette ville et du pays. Député à l’Assemblée nationale, il était le président du groupe parlementaire socialiste. Demba Diop a épousé Caroline Faye, cousine du premier Président sénégalais, elle aussi, première femme député et ministre. Demba Diop dirigeait un conseil municipal composé de 28 membres. El Hadj Doudou Samba Sow était son 1er adjoint et Mbaye Malick Diop, le 2e adjoint. Babacar Dièye était son secrétaire municipal.
EL HADJI DOUDOU SAMBA SOW (03 FÉVRIER 1967-22 FÉVRIER 1970) : La difficile succession
Du 03 février 1967 au 22 février 1970. Il termina le mandat de feu Demba Diop à la tête d’une équipe municipale composée notamment de Mbaye Diop Malick, 1er adjoint, Abdoulaye Dabo, 2e adjoint et Babacar Dièye, Secrétaire municipal.
AMADOU LY (22 FÉVRIER 1970-AU 11 SEPTEMBRE 1972) : L’éphémère magistère !
Du 22 février 1970 au 11 septembre 1972 avec comme équipe municipale : Ameth Sarr, 1er adjoint, Abdoulaye Dabo, 2e adjoint, Yatma Dièye, secrétaire municipal et un conseil municipal composé de 27 membres. à partir de la gestion du maire Amadou Ly, il y eut une période transitoire assumée par une délégation spéciale dont le président était Amadou Latyr Ndiaye, préfet du département, du 11 septembre 1972 au 30 novembre 1972.
AMETH SARR (30 NOVEMBRE 1972-19 MARS 1978) : Une gestion sobre et vertueuse
Au sortir des élections de 1972 jusqu’au 19 mars 1978, Ameth Sarr a été maire de Mbour à la tête d’une équipe municipale dans laquelle on trouvait Joseph Malick Ndiaye 1er adjoint, Ndiamé Mangoné Ndir 2e adjoint et Yatma Dièye comme secrétaire municipal. Sa gestion fut particulièrement sobre et vertueuse et Ameth Sarr jouit, à ce jour, d’un immense respect dans toutes les contrées de Mbour.
ABDOU MANÉ (19 MARS 1978-24 NOVEMBRE 1990) : Le maire politicien
Au terme des élections municipales de 1978, Abdou Mané accède à la tête de la mairie. Son avènement se subdivise en deux temps : La première gestion du 19 mars 1978 au 12 mai 1981 suivie d’une délégation spéciale du 12 mai 1981 au 29 décembre 1984, dirigée par Sada Ndiaye, préfet du département (et plus tard directeur du Coud puis ministre du président Wade avant de porter la résolution débarquant Macky Sall de ses fonctions de président de l’Assemblée nationale !). Le préfet Sada Ndiaye avait Adama Guèye comme secrétaire municipal. La deuxième gestion d’Abdou Mané s’est étalée du 29 décembre 1984 au 24 novembre 1990. Elle a été minée par des tendances politiques explosives au sein de sa formation politique, le Parti socialiste.
MOUSSA NDOYE (24 NOVEMBRE 1990-26 JANVIER 2001) : A l’épreuve de la spéculation foncière !
Du 24 novembre 1990 au 26 janvier 2001. Une lutte fratricide avec son rival Khadim Tabet ponctua sa gestion. Ce dernier parvient avec la majorité des conseillers municipaux à faire rejeter son budget 1997. Son équipe était constituée, entre autres, de Ibrahima Souaré, 1er adjoint, Khadim Tabet 2e adjoint et Djiby Sy, secrétaire municipal. Soixante six (66) membres composaient alors le Conseil. La majorité empêchait Moussa Ndoye de dérouler à sa guise. La spéculation foncière fut à son comble pendant son magistère. Il fut destitué par décret avant la fin de son mandat. Ibrahima Souaré assura son intérim du 26 janvier 2001 au 21 décembre 2001. Des élections sont par la suite organisées pour le remplacement de Moussa Ndoye. Khadim Tabet, en pôle position et candidat du Front de l’alternance, FAL, de la mouvance présidentielle fait face au socialiste Tafsir Demba Diouf. L’Alliance des forces du progrès, Afp, ne pardonnera jamais à Khadim Tabet, son ancien responsable, de l’avoir lâchée pour le Pds de Me Abdoulaye Wade. Les 09 conseillers “pro gressistes” voteront Tafsir Demba Diouf et une crise naquit au sein du FAL avec cette « trahison » de l’AFP de Mbour. Le rêve du FAL de Mbour se brisa et entraina, de facto, le limogeage de Moustapha Niasse, leader de l’Afp, de son moelleux fauteuil de Premier ministre du régime de Wade.
TAFSIR DEMBA DIOUF (27 février 2001 - 21 DÉCEMBRE 2001) : La transparence en mode de gestion
Fut maire de la capitale de la Petite Côte du 27 février 2001 au 21 décembre 2001 avant que le fameux amendement Moussa Sy n’eut raison de toutes les collectivités locales du pays. Le court magistère de Tafsir Demba Diouf était marqué par une grande transparence dans la gestion. A Mbour, une délégation spéciale fut mise en place présidée par le Dr Serigne Sougou Guèye, pharmacien, du 21 décembre 2001 au 1er juin 2002.
MBAYE DIAGNE (01 JUIN 2002 - 15 MAI 2008) : Le pantin de Badou Bâ
Premier maire libéral, du 1er juin 2002 au 15 mai 2008. Sous son magistère, le budget de la commune de Mbour a atteint, pour la première fois de l’histoire, 1 milliard de F CFA. Mbaye Diagne placera son mandat sous le signe de la jeunesse et effectuera sa première sortie publique le samedi 8 juin 2002 à l’occasion d’une marche contre “la prostitution et le Sida”. «Mbour a un maire jeune qui entend consacrer son mandat à la protection de la population surtout des couches les plus vulnérables constituées de la jeunesse et des femmes”, avait-il alors déclaré. Message creux ! L’immixtion du tout-puissant Badou Bâ, à l’époque, dans sa gestion et l’explosion médiatique avec les autoroutes de l’information, lui a valu la navette des Inspecteurs généraux d’état à Mbour. Les scandales se multiplient sous son magistère. Du détournement de médicaments d’une valeur de 45 millions de FCFA, au partage illicite de plus de 1200 cantines vendues sous le manteau, en passant par le détournement d’un conteneur de la ville jumelle française de Concarneau offert à la Commune, entre autres scandales qui ont tous défrayé la chronique, l’équipe municipale de Mbaye Diagne ne se donne pas de limites. Votre serviteur, à l’origine des dénonciations de toutes ces malversations et détournements, preuve à l’appui, séjournera, injustement, 21 jours en prison, en 2004, en violation flagrante des dispositions pertinentes en matière de diffamation. Une fois élargi, votre serviteur remet sur le tapis, dans un autre support, La Voix, en intelligence avec Khadim Tabet, les détournements en question et gagne, haut la main, son procès, aussi bien en première instance qu’en appel contre le maire de Mbour dévasté, en plus, par le témoignage d’un citoyen Mbourois hors du commun, Mademba Sène alias “Toxique”. Au coeur du détournement, il dénoncera devant la barre ses complices abasourdis. C’était là le premier revers historique subi par une équipe municipale dans la capitale de la Petite côte. L’affaire était cette fois-là jugée par le très rigoureux président Thierno Niang, alors viceprésident du tribunal régional de Thiès, aujourd’hui président du tribunal de Grande Instance de Mbour. Le même juge qui a condamné récemment l’actuel maire, Fallou Sylla. Le président Wade, irrité par ce “matèye” de l’équipe de Mbaye Diagne, dissout le Conseil municipal à quelques encablures des municipales de 2009. Une délégation spéciale dirigée par Serigne Fall, Directeur des impôts et domaines de Mbour, poursuit la gestion libérale.
EL HADJI FALLOU SYLLA 06 MAI 2009 - 2020) : `Le deuxième maire à perdre un procès
Du 06 mai 2019 à nos jours. S’il n’y avait pas de report des élections locales de 2019, El Hadji Fallou Sylla aurait déjà bouclé deux mandatures de cinq (5) ans. Il est arrivé à la tête de la commune dans un contexte où Mbour a atteint ses limites foncières. La gestion du socialiste, membre de Benno Bokk Yakaar, BBY, est ponctuée de conflits fonciers. Le contrôle citoyen avec “Mbour Justice” a déjà eu raison de lui, avec une condamnation de 2 ans de prison dont 3 mois ferme. Il est le deuxième maire de Mbour, après Mbaye Diagne, à perdre un procès de gestion devant la justice. En attendant le verdict de l’appel qu’il a interjeté, El Hadji Fallou Sylla est dans le sillage sinueux de ses prédécesseurs. à cause du sang de Demba Diop, injustement versé, Mbour serait-elle donc devenue une ville maudite ?
Par Amoulyakar NGOM
LES RUSSES INVESTISSENT LE SÉNÉGAL !
Longtemps épargné par les trafiquants et dealers russes, le Sénégal est en train de transformer en terrain de prédilection de la mafia du pays de Vladmir Poutine. Leur présence est de plus remarquée dans le pays.
Longtemps épargné par les trafiquants et dealers russes, le Sénégal est en train de transformer en terrain de prédilection de la mafia du pays de Vladmir Poutine. Leur présence est de plus remarquée dans le pays. Pire leurs agissements deviennent flagrants. Il est temps que les autorités sénégalaises se penchent sur le cas de ces russes avant que ce pays ne soit transformé en plateforme de grande criminalité transfrontalière, du mercenariat et de tous les trafics illicites et dangereux à l’image de la République centrafricaine. Sinon le Sénégal n’est pas à l’abri de soubresauts et d’insécurité chronique.
Au départ, c’étaient des hackers russes qui avaient ouvert la voie en venant s’installer au Sénégal. Ils ont créé, grâce à la corruption et à la dissimulation, des sociétés écran qui s’activent dans divers domaines économiques. Aujourd’hui ils diversifient leurs actions et étendent leurs tentacules sur plusieurs pans de l’économie sénégalaise comme la pêche et les jeux de hasard (casino). D’ailleurs, actuellement un procès est en cours et oppose des investisseurs russes au grand dam des populations de Sangalkam qui n’ont vu aucune retombée. Les Russes ont construit une usine de pêche d’une valeur de trente (30) milliards de francs CFA. Seulement l’usine n’a pas profité aux populations de Sangalkam car elle n’a jamais produit. Conséquence : les actionnaires russes s’entretuent et s’accusent mutuellement. Cet investissement ressemble plutôt à une opération de blanchiment. Les Russes ont réussi à charmer plusieurs personnes dont des responsables administratifs, des hommes des services de sécurité, des magistrats et des hommes politiques. Au niveau du Port Autonome de Dakar, ils ont investi des milliards de francs CFA dans une entreprise appelée AFRICAMER. Mais la société n’a jamais fonctionné et les travailleurs qui étaient recrutés sont toujours au chômage.
A Fimela, également, la tension est vive car les Russes n’ont pas respecté leur promesse de construire une usine de transformation de poisson. Ils ont utilisé ce projet pour blanchir de l’argent. Les populations sont très mécontentes. Elles disent qu’elles ont été flouées car l’usine promise n’a pas vu le jour. La mafia russe est en train d’étendre ses activités délictueuses vers les casinos qu’ils investissent. Un autre secteur est ciblé. Il s’agit celui de l’immobilier et de la construction. Les compatriotes de Poutine sont aujourd’hui très présents dans ce secteur. On les voit beaucoup à Saly et à Dakar dans les hôtels les plus luxueux. Leur modus operandi est le suivant. Ils utilisent des sociétés écran pour développer leurs affaires…
Les Russes sont en train de s’installer calmement et sûrement dans la sous région où ils cherchent à jouer un rôle prépondérant. Ils diffusent des Fake news pour monter les populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger contre la France et profitent des difficultés de certains gouvernements des pays du Sahel confrontés aux mouvements jihadistes tout cela pour avancer leurs pions. Il n’est pas exclu de voir d’ici peu de temps des mercenaires de la société russe Wagner dans la sous région comme ils l’ont fait en Libye et en Centrafrique, avec aux manettes le mafieux Evgueni Prigogine, l’homme des basses œuvres de Vladmir Poutine en Afrique. Pour cela, ils ont besoin de sociétés écran pour la couverture. Or ces trafiquants et membres de la mafia russe ont d’étroits contacts avec les pouvoirs officiels russes et des sociétés paramilitaires comme Wagner.
Les ressortissants russes de cette même société Wagner n’hésitent pas à revêtir la couverture de représentants officiels des Etats qu’ils occupent afin de mener leurs activités délictueuses et clandestines. On citera ainsi les cas de ces Centrafricains malmenés par des Russes, faussement présentés comme des représentants de la justice centrafricaine, lors d’interrogatoires musclés afin d’obtenir des aveux contraints pour compromettre tel ou tel opposant politique. Pour servir leurs intérêts, les Russes, considérés comme de véritables brutes aux yeux des populations locales, emploient constamment la violence et la torture.
Les projets d’investissements russes au Sénégal n’ont jamais abouti. Ce sont des sortes de chevaux de Troie pour pénétrer le marché sénégalais et le pirater. Il y a une association d’anciens sénégalais qui ont étudié en Union Soviétique, association appelée PERSAC, qui avait monté des projets. Mais tous ces projets sont à l’agonie. La mafia russe ce qui l’intéresse ce sont des sociétés pour couvrir ses opérations de blanchiment d’argent et de trafic. Le développement économique du Sénégal n’est pas son souci. Dès que la société créée tombe, les Russes quittent pour chercher d’autres secteurs. Le gouvernement se doit de bien surveiller ces Russes car ils ont un agenda caché et des buts inavoués.
Avec la crise sécuritaire et jihadiste qui frappe le Sahel, ils n’hésiteront pas à vouloir faire partir la France pour la remplacer. Ainsi ils pourront exploiter les ressources de cette sous région à leur guise comme ils le font actuellement en Centrafrique avec l’aide de leur sociétés paramilitaires qui assurent la sécurité.
Amoulyakar NGOM
Guédiawaye
«IL N’EST PAS ACCEPTABLE D’AVOIR DE L’EAU A COTE ET DE NE POUVOIR Y ACCEDER MAIS…»
Dans son ambition de faire de Notto Diobass un lieu d’habitation et d’entreprise, Alioune Sarr a visité une ferme de production de pomme de terre et une industrie de transformation des déchets plastiques et se prononce sur la marche
Dans son ambition de faire de Notto Diobass un lieu d’habitation et d’entreprise, Alioune Sarr, ministre du Tourisme et des Transports aériens, par ailleurs Maire de Notto Diobass, a visité une ferme de production de pomme de terre et une industrie de transformation des déchets plastiques. A cette occasion, il a été interpellé sur la récente marche des populations du Diobass pour réclamer de l’eau. Selon lui, il n’est pas acceptable d’avoir de l’eau à côté et de ne pouvoir y accéder, mais tout se fait pour y apporter des solutions.
La samedi dernier, des populations du Diobass ont investi les rues pour dénoncer les pénuries récurrentes d’eau dans la zone. Elles ne supportent surtout pas que la ressource d’eau soit exploitée à partir de leur nappe pour desservir d’autres régions du pays, alors qu’elles souffrent d’un manque criard du liquide précieux. Interpellé sur la question, à l’occasion de la visite d’entreprises installées dans le périmètre communal, Alioune Sarr, ministre du Tourisme et des Transports aériens, par ailleurs Maire de Notto Diobass, a répondu : « Il n’est pas acceptable d’avoir de l’eau à côté et de ne pouvoir y accéder, mais tout se fait pour apporter des solutions. Selon lui, la question de l’eau est permanente, mais elle est gérée.
A ce sujet, il déclare : « Je suis en contact avec le Chef de l’Etat, avec le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, mais ce n’est pas dans la rue que je vais dévoiler les discussions que j’ai eues avec eux. Le travail est en cours, comme en atteste ce qui est fait à Sanghé où l’équation de l’eau est résolue, comme aussi à Mbomboye, Keur Mory Fall, Mbodiène. Il y a une vingtaine de forages dans Notto Diobass et Dieu a fait que la localité est assise sur un bassin assez important. La mobilisation continue, pour permettre aux populations d’accéder à l’eau, d’autant plus que chaque Sénégalais a le droit d’avoir un accès à ce liquide précieux. Nous travaillons fortement pour que cela soit fait, mais aussi pour créer des entreprises afin de permettre aux jeunes et aux femmes de pouvoir disposer de revenus leur permettant de valoriser leur vie. »
Dans le cadre de ces entreprises, le Maire de Notto Diobass a visité le projet agro-industriel de Keur Mory Fall et l’industrie de collecte et de transformation des déchets solides plastiques de Nguéyène. Selon lui, tous ces projets concourent à fixer les jeunes dans le terroir, à leur permettre de créer des emplois et ainsi de faire de la valeur ajoutée. Il s’agit à ses yeux d’un processus qui relève d’une initiative allant dans le sens d’attirer les entreprises, pour créer des emplois dans la zone.
Pour lui, il est clair que ce sont les entreprises qui peuvent créer des emplois et le travail est de faire en sorte qu’elles pullulent dans la collectivité territoriale, notamment dans l’environnement, la production agricole, pour créer le maximum d’emplois. Le projet agro-industriel de Keur Mory est logé dans un site de 15 ha, avec 86 points d’eau, alimentés par un forage d’un débit de 60 m3 et un bassin de 1 000 m3. Le forage fonctionne au système solaire et avec un groupe électrogène qui permet un fonctionnement nocturne.
L’irrigation s’appuie sur les systèmes récents d’arrosage, le tout avec un encadrement technique de pointe des activités agricoles proprement dites, avec un accompagnement des cultivateurs en termes de semences et de mise à disposition d’intrants. C’est une ferme qui peut générer jusqu’à 60 emplois permanents, en plus des emplois saisonniers. Le dispositif est complété à Notto Diobass par une unité de transformation de la pomme de terre produite en frites surgelées. Ainsi, la commune de Notto ambitionne d’être dans les dispositions d’alimenter le marché national en frites surgelées, un produit actuellement importé.
En ce qui concerne l’usine qui collecte et transforme les déchets solides plastiques, elle s’investit dans la citoyenneté environnementale, et de ce point de vue, concourt à assainir l’environnement. L’usine a un objectif de création de 500 emplois et les déchets plastiques sont transformés en poubelles, seaux, ustensiles, etc. Pour Alioune Sarr, « l’entrepreneuriat, c’est transformer le déchet, le négligeable en valeur ajoutée »
«LA FERMETURE DE LA FRONTIERE GAMBIENNE NE PEUT PAS BLOQUER LA CIRCULATION AU NIVEAU DE KARANG»
Joint au téléphone par «L’AS», le président de la gare routière a déclaré que les Gambiens seront les seuls perdants si la menace est mise à exécution.
La menace de fermer la frontière gambienne aux transporteurs sénégalais n’ébranle en rien les acteurs de Karang. Joint au téléphone par «L’AS», le président de la gare routière a déclaré que les Gambiens seront les seuls perdants si la menace est mise à exécution.
A Karang, les transporteurs vaquent tranquillement à leurs occupations. La menace faite par la Gambie de leur fermer la frontière ne les ébranle nullement. Au contraire, ils estiment que les seuls perdants dans cette mesure seront les Gambiens. En effet, selon le président de la gare routière, excepté les deux bus de Sénégal Dem Dikk (DDD), aucune voiture de transport en commun n’a jamais traversé la Gambie. «Nous n’avons jamais traversé la frontière.
Nos transporteurs s’arrêtent toujours à Karang. Ils font descendre à la gare routière les passagers qui, une fois passés au bureau de contrôle, traversent pour aller prendre les moyens de transports gambiens afin d’entrer en Gambie», a déclaré le député maire Pape Saïdou Dianko qui ne manque pas de souligner que l’Etat du Sénégal a signé depuis 2000 des conventions pour des licences de transport avec la Gambie.
Revenant sur les raisons de la menace lancée par les Gambiens, le maire de Toubacouta révèle : «Nous avons refusé que des véhicules autres que les deux bus de 60 places qui quittent chaque jour le pays voisin pour aller à Dakar entrent à Karang.» Pape Saïdou Dianko soutient dans le même sillage qu’il est hors de question que l’économie du Niombato soit mise en hypothèque juste pour plaire aux Gambiens. Poumon économique du Niombato, la gare routière de Karang compte au moins cent véhicules et enregistre 200 départs et 250 entrées par jour, soit deux millions de francs cfa par mois. «Ce qui signifie que la gare routière de Karang constitue le poumon économique du Niombato».
Convaincu que la seule solution à ces problèmes entre les transporteurs gambiens et ceux du Sénégal reste la création d’une gare routière sénégalo-gambienne, Pape Dianko a invité les autorités sénégalaises à privilégier le dialogue avec tous les acteurs afin de mutualiser les efforts dans la pérennisation de la libre circulation des personnes et des bien dans l’espace Cedeao. Pour rappel, les transporteurs gambiens ont décidé de fermer leurs frontières aux transporteurs sénégalais qui les auraient importuné du côté de Karang.
SAMBA SY ANTICIPE SUR LE 1ER MAI
Le ministre Samba Sy et ses services veulent faire le point par rapport aux différentes revendications des travailleurs et dégager les réponses à apporter pour consolider le dialogue social.
Le ministre du Travail, du Dialogue social et des relations avec les institutions, Samba Sy, a présidé hier l’atelier portant examen des doléances syndicales de l’année 2019. L’objectif de ces concertations de deux jours est de créer un cadre inclusif consacré à l’examen approfondi des principales doléances des travailleurs pour leur meilleure prise en charge. La rencontre, qui se tient en prélude à la fête du Travail, réunit les travailleurs, le patronat et les représentants de l’Etat.
Les syndicalistes sont en train de dépoussiérer leurs doléances en perspective de la fête du 1er Mai prévue dans quelques mois. C’est dans ce contexte que le ministère du Travail, du Dialogue social et des relations avec les Institutions a organisé hier un atelier portant examen des doléances de l’année 2019.
Le ministre Samba Sy et ses services veulent faire le point par rapport aux différentes revendications des travailleurs et dégager les réponses à apporter pour consolider le dialogue social. «Nous avons de bonnes raisons de nous féliciter du parcours qui a été franchi de manière tripartite par les travailleurs, le patronat et le gouvernement. Nous avons pu nous accorder sur un ensemble de conventions collectives dans des secteurs variés», se vante le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions.
Aux yeux de Samba Sy, cela est important dans le cadre de l’organisation et des relations du travail dans le pays. «Grâce à notre démarche participative, nous avons franchi d’importants pas dans nos négociations avec les syndicats. Ce qui nous a permis de signer des accords comme le relèvement des salaires catégoriels, le relèvement du Smig (Ndlr : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti), la nouvelle convention collective nationale interprofessionnelle, bref beaucoup d’acquis dans le secteur du travail», dit-il. Particulièrement conciliant, Samba Sy promet de faciliter des acquis supplémentaires en satisfaisant les doléances des travailleurs.
En effet, il reconnaît qu’il y a encore des efforts à consentir pour lever certains obstacles. «Est-ce qu’il reste encore un chemin à parcourir ? Oui. Et je suis heureux qu’il en soit ainsi, parce que cela veut dire que nous sommes des organismes vivants qui sont obligés d’aller de l’avant», souligne-t-il. D’où l’importance, pour lui, de mettre sur la table les revendications, les réponses possibles et de conjuguer les intelligences afin de trouver une solution avec les partenaires. A cet effet, le ministre Samba Sy appelle les organisations syndicales et patronales à un dialogue sincère. Pour ce qui est de l’application des doléances, il soutient que cela dépend des accords obtenus.
Les accords du gouvernement avec les enseignants se sont aussi invités au débat lors du face-à-face du ministre avec la presse. A l’en croire, l’indemnité de logement que réclament les enseignants a beaucoup progressé. «Nous sommes en train de payer les rappels et nous faisons de sorte qu’une bonne partie de ces accords soient sanctionnés dans la vie concrète», affirme-t-il. Et Samba Sy d’ajouter qu’après les préavis de grève et les remous notés dans le milieu éducatif, le gouvernement a fait le point sur cette situation au cours de la séance de monitoring. «La partie syndicale nous a dit qu’elle a des attentes qui ne sont pas satisfaites. Le gouvernement a montré les pas qu’il a effectués et a dit sa volonté de continuer à avancer. Ensemble, nous trouverons des solutions parce que l’apaisement du secteur scolaire et universitaire est un enjeu national de premier plan», déclare le ministre Samba Sy.
ADAMA FAYE, CNTS/FC : «PLUSIEURS QUESTIONS ONT TROUVE DES REPONSES»
«Les travailleurs s’attendent à être édifiés. Quand vous posez une doléance, vous attendez une solution. Il y a eu beaucoup de revendications qui ont été discutées dans différents secteurs. Plusieurs questions ont trouvé des réponses», souligne le représentant de la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal/Force du Changement (Cnts/Fc) Adama Faye, joint au téléphone par «L’As». Cela dit, il précise que certaines sont restées sans réponse. Là où d’autres ont reçu des réponses assez évasives.
C’est pourquoi Adama Faye annonce que les centrales syndicales vont continuer à poser le débat sur leurs revendications qui n’ont pas obtenu de réponses avant mai 2020, afin d’obtenir l’enregistrement de ces points sur leurs cahiers de doléances. Interrogé sur les points qui ont fait l’objet d’accord, Monsieur Faye s’est montré évasif. «Ceux qui étaient chargés de prendre note sont en train de préparer leurs rapports. Donc, dès demain, nous ferons de notre côté la restitution au niveau de notre organisation syndicale. C’est là que nous allons faire le bilan des négociations. A ce niveau, je ne peux pas vraiment m’avancer», indique le représentant de la centrale syndicale dirigée par Cheikh Diop.
LE DÉCRET D’APPLICATION DE LA LOI ANTI-TABAC TARDE A ÊTRE MIS EN ŒUVRE
Depuis le 14 mars 2014, le Sénégal dispose d’une loi antitabac obtenue à la suite d’un rude combat mené par la Listab contre l’industrie du tabac. Mais cet acquis risque d’être réduit à néant
La Ligue Sénégalaise contre le Tabac (Listab) en a assez des lenteurs notées dans le décret d’application de la loi antitabac votée depuis mars 2014. Ses membres ont fait face à la presse hier pour s’interroger sur les raisons qui retardent cette application.
Depuis le 14 mars 2014, le Sénégal dispose d’une loi antitabac obtenue à la suite d’un rude combat mené par la Listab contre l’industrie du tabac. Mais cet acquis risque d’être réduit à néant en raison du retard noté dans la mise en œuvre du décret d’application.
Après avoir rappelé que tout l’arsenal du dispositif juridique a été installé, le président de la Listab Amadou Moustapha Gaye relève : «Il reste toujours un décret d’application fixant les modalités et les conditions de délivrance et d’autorisation de l’ouverture d’un débit de tabac, son retrait et de fermeture définitive qui constitue, aujourd’hui le point nodal de cette loi. La Loi N°12/2014 du 14 mars 2014 relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac prévoit en son article 20 que la fabrication, la commercialisation et le conditionnement du tabac sont soumis à une autorisation au préalable accordée dans des conditions fixées par décret», explique Monsieur Gaye.
Ce dernier et ses camarades se montrent inquiets parce que le projet de décret se trouve dans les arcanes du gouvernement, notamment au niveau du secrétariat général du gouvernement et continue de traîner les pieds. «Depuis un an, nous avons attendu et nous avons interpellé à plusieurs reprises les autorités pour que ce décret puisse passer en Conseil des ministres. Mais on se rend compte que ce décret continue toujours de dormir dans les tiroirs du gouvernement. C’est pourquoi nous avons décidé de convoquer la société civile et les membres de la Listab contre le tabac pour discuter de ces lenteurs. Et par la même occasion, tirer la sonnette d’alarme et demander au gouvernement de Macky Sall de diligenter ce problème», affirme-t-il.
Malgré le fait que le pays s’est doté d’une loi antitabac, «aujourd’hui, le tabac est vendu partout dans le pays, à tous les coins des rues, dans des kiosques, sur des tables ou dans les boutiques. C’est ce décret qui doit réglementer le secteur. Il permet de sortir le tabac des boutiques. Pour vendre du tabac, les commerçants seront obligés de demander une autorisation de l’autorité administrative (gouverneur ou préfet). C’est cela l’importance de ce projet de décret. Mais il faut comprendre que cette disposition va opérer beaucoup de bouleversements, parce qu’il y a beaucoup de personnes qui vivent de l’économie du tabac. Et tous ces petits vendeurs qui sont installés devant les écoles vont disparaître. Aujourd’hui, tous les enfants sont exposés au tabac qui est vendu dans les boutiques du quartier», se désole-t-il.
Pour le secrétaire exécutif de la Listab, Djibril Wellé, on a du mal à s’expliquer ce blocage. «Nous ne savons pas pourquoi ce décret n’est pas programmé en Conseil des ministres depuis un an. Nous avions saisi le Ministère de la Santé et le Secrétariat général du Gouvernement pour les interpeller sur cette lenteur, mais on nous avait servi comme réponse que le président de la République est en campagne électorale et qu’il fallait attendre que l’élection présidentielle passe. Maintenant que l’élection est derrière nous depuis un an, on attend toujours», souligne-t-il.
C’est pourquoi il se demande si des personnes tapies dans l’ombre n’ont pas mis le coude sur ce dossier. Aussi, lance-t-il un appel au président de la République pour qu’il demande à son gouvernement de diligenter ce dossier parce que l’attente est devenue intenable.
NOO LANK DANS LA RUE LE 28 FEVRIER
Marche pour la liberation de Guy Marius Sagna et contre la hausse du prix du courant
Arrêté à Tivaouane puis transféré à Dakar depuis vendredi, le président du mouvement «Sénégal va mal», Ardo Gningue, est libre depuis hier dans la matinée après son face-à-face avec le juge d’instruction. Le collectif Noo Lank s'insurge contre la facilité avec laquelle on prive les citoyens de liberté au Sénégal. Noo Lank annonce d’ailleurs une grande marche le vendredi 28 février prochain.
Après quatre jours de détention, le président du mouvement «Sénégal va mal»Ardo Gningue a été libéré avec aucune charge. Le Collectif Noo Lank s'insurge contre la facilité avec laquelle on prive les citoyens de liberté au Sénégal. «C'est trop facile !» déclare le collectif dans un communiqué parvenu à «L’AS». «Notre compatriote et camarade Ardo Gningue, kidnappé le vendredi dernier à Tivaouane et conduit manu-militari à Dakar par la Division des Investigations Criminelles (Dic), puis embarqué dans une navette entre leurs locaux, la Direction de la Cybercriminalité et le commissariat du plateau, avant son déferrement devant le juge suivi d'un retour de parquet, est finalement libéré ce mardi. Il lui a été notifié qu'aucune charge n'était retenue contre lui», s’indignent les membres du collectif. Pour les membres de Noo Lank, Macky Sall et son régime sont dangereusement en train de banaliser auprès des jeunes les cellules des commissariats et la prison. «Nous avons l'impression, avec des privations de liberté comme dans le cas du camarade Ardo Gningue, que la justice est réduite à "Dinaa la yar","Dinaa la nëbb jant bi", "Dinaa la dóor te sama loxo dula laal". L'illustration la plus éloquente de ceci, c'est la prise d'otage du camarade Guy Marius Sagna perpétrée et maintenue par Samba Sall, Malick Sall et Macky Sall», fustigent-ils.
En effet, Guy Marius a été arrêté avec huit membres de Noo Lank le 29 novembre 2019, au même endroit, au même moment et pour le même mobile. Aujourd’hui, il est le seul «gardé en otage à la chambre 08 du Quartier de Haute Sécurité où l'on isole les présumés terroristes, à la prison du Camp pénal». Selon Noo Lank, l’oppression est la réponse de Macky Sall et de son régime à la jeunesse du Sénégal désabusée face à la non-tenue de sa promesse de 1 500 000 emplois.
A les en croire, le régime laisse les jeunes en quête de dignité à aller périr dans le désert ou en Méditerranée. «Ceux qui restent et qui s'enfoncent dans la précarité par l'effet combiné du chômage chronique et de la hausse généralisée du coût de la vie, sont réprimés et/ou jetés en prison quand ils exercent le droit constitutionnel de manifester leur désaccord», s’indigne le collectif. Dans le même sillage, le coordonnateur de Y en a marre, Aliou Sané, condamne les refus de visites à Guy Marius Sagna.
MARCHE DE NOO LANK VENDREDI 28 FEVRIER A DAKAR
M. Sané s’est rendu mercredi passé au premier cabinet du tribunal de Dakar pour un permis de visite à Guy Marius Sagna. «Après toute une batterie de questions, l'on me signifie que je devais adresser une demande au doyen des juges, en plus d'une copie de ma pièce d'identité nationale. Ce que je fis séance tenante. Après dépôt, mes contacts ont été pris avec la promesse de me rappeler pour notification de la suite réservée à ma demande. Ce qui n'a jamais été fait», dénonce M. Sané. Il est retourné hier au tribunal, dans l'espoir de retirer le permis, mais on lui signifie que sa demande est rejetée. Le motif, c’est qu’il doit prouver son lien de parenté avec Guy Marius Sagna. «Voilà où nous en sommes», dixit-il. Toutefois, le Collectif Noo Lankne comptent pas fléchir dans la lutte contre les violations des libertés constitutionnelles, la hausse des prix en général, du prix de l'électricité en particulier, et la libération de Guy Marius Sagna. Il donne rendez-vous au peuple le vendredi 28 février, pour une nouvelle manifestation d'envergure, du pont Foire au rond point Liberté 6.