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6 octobre 2025
«LA BALLE EST DANS LE CAMP DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE»
Invité de l’émission Jury du dimanche (JDD) sur «iRadio», Doudou Wade a indiqué tout simplement que c’est parce que le président de la République n’a pas encore fait ce qu’il devrait faire
Qu’est-ce qui bloque le rapprochement «Wade-Macky» ? Invité de l’émission Jury du dimanche (JDD) sur «iRadio», Doudou Wade a indiqué tout simplement que c’est parce que le président de la République n’a pas encore fait ce qu’il devrait faire. Autrement dit, Macky Sall n’a pas tenu sa promesse de rendre visite à son père en politique, Abdoulaye Wade.
Les retrouvailles entre les Présidents Sall et Wade ont un goût d’inachevé. Aujourd’hui, un flou total entoure le rapprochement hyper médiatisé des deux hommes suite à la médiation de Serigne Mountakha Mbacké. Invité du «Jury du dimanche (JDD)» sur «iRadio», le responsable libéral et ancien président du groupe parlementaire des libéraux et démocrates a voulu lever l’équivoque, tout en épargnant son leader Abdoulaye Wade d’être à l’origine du blocage. Selon Doudou Wade, après la visite du pape du Sopi au palais de la République, le chef de l’Etat avait promis à son tour de rendre visite au patriarche libéral. Ce qui tarde à se faire. «Nous en sommes là. Depuis lors, on attend la suite. Pourquoi il n’y a pas de suite ? Il faut poser la question au Président Macky Sall. Vous avez constaté que le match retour n’a pas eu lieu. La balle est dans le camp du président de la République Macky Sall. Nous constatons ensemble que le président de la République Macky Sall n’a pas encore fait ce qu’il devait faire. C’est lui qui doit recevoir le match retour. Abdoulaye Wade se trouve dans d’excellentes dispositions de le recevoir pour l’intérêt du Sénégal», a déclaré Monsieur Wade. Il précise dans la foulée que la première dame Marième Faye Sall s’est beaucoup souciée des rapports entre le Président Wade et son mari. «Elle a fait des mains et des pieds pour y arriver. Elle a voulu rendre visite au Président Wade. C’était lors d’une fête de Tabaski. La rencontre n’a pas eu lieu parce que quand elle est arrivée, le Président Wade n’était pas informé. Il était dans ses appartements et faisait sa sieste. Il était loin de refuser de la recevoir», renseigne t-il.
Interpellé sur l’absence du PDS au dialogue national, Doudou Wade estime que le Président Macky Sall devrait au moins informer le Président Wade. «Cela n’a pas été fait. Vous pensez que c’était sérieux que le Président Sall puisse prendre un décret et annoncé comme ça la participation de certaines personnes sans en référer à ces personnes-là. Personne ne pouvait faire que j’aille à ce dialogue dans ces conditions», soutient-il. Lors du face-à-face entre Doudou Wade et le «JDD», il a été également question du retour de Karim Wade au bercail. Mais pour le responsable libéral, la réponse est simple. Explications : «Karim Wade ne peut pas rentrer comme ça au Sénégal parce que le moment n’est pas opportun pour qu’il le fasse. Karim Wade n’est pas sorti de ce pays de son propre gré. Dans l’histoire du Sénégal, on n’a jamais vu quelqu’un à qui on a fait un passeport en prison pour le faire sortir. On prend un Sénégalais, on le met sous scellé, on le sort tardivement de la maison, on coupe les WhatsApp et on le déporte. »
Poursuivant, Doudou Wade soutient savoir que «Wade-fils» veut rentrer. «Karim Wade est attendu par les Sénégalais. Il ne rentre pas parce que ce n’est pas encore opportun. Il a été déporté. Vous avez entendu plusieurs fois dire que s’il arrive, on le met en prison», déclare le responsable du PDS. Sur les difficultés que traverse la formation «bleu jaune» et les accusations portées par Oumar Sarr et Cie sur Karim Wade comme étant celui qui les a écartés, Doudou Wade dit ne pas comprendre l’attitude de ces derniers qui ont tenu à créer un courant dans le parti. Alors que, à l’en croire, ils ont toujours dit un «oui» courbé à Karim Wade. «Ils ont porté sa candidature. Ils ont parcouru le Sénégal pour vendre Karim Wade. Ils ont fait une tournée partout. A la radio, à la télévision devant les juridictions, ils ont déclaré : «Karim Wade pas de ‘’A’’ pas de ‘’B’’», affirme-t-il.
«LA PRESIDENTIELLE 2019 A ETE CONFISQUEE»
Revenant par ailleurs sur la Présidentielle de 2019, l’ancien homme fort de l’Assemblée nationale sous Wade affirme qu’il ne fallait pas aller à ces élections parce que les dispositions qui étaient prises faisaient que ces élections étaient déjà gagnées d’avance par Macky Sall. «Et ceux qui sont allés à cette élection sont venus nous dire que nous avions raison. L’élection de février a été confisquée. La Présidentielle 2019 a été confisquée. Tout cela fait que nous sommes dans une situation politique anormale », laisse-t-il entrevoir.
«LA COUR DES COMPTES DOIT EXAMINER LES FONDS POLITIQUES»
Commentant en outre les rapports de la Cour des comptes, Monsieur Wade s’est désolé du fait que le chef de l’Etat ait été très complaisant avec les personnes épinglées. Mieux, il rappelle que le Président Macky Sall avait promis en 2012 qu’une fois au pouvoir, la Cour des comptes allait examiner les comptes de la Présidence de la République, de l’Assemblée nationale et de toutes les autres institutions de la République et que des sanctions seraient prises. «Vous ne savez pas aujourd’hui, sur le montant total de 17 milliards, quels sont les différents compartiments comptables du budget de l’Assemblée nationale. Les fonds politiques sont une partie infime du budget. A la Présidence de la République, il y a plus de 100 milliards de budget y compris les fonds politiques et toutes les rubriques. La Cour des comptes doit examiner les fonds politiques. Il faut que les Sénégalais sachent qu’à la disposition du président de la République, il y a des milliards », encourage-til.
«LES RELATIONS ‘’IDY-WADE’’ N’ONT PAS ETE TOTALEMENT DISSIPEES»
Pour finir, Doudou Wade a jeté quelques mots sur les relations entre Wade et Idrissa Seck pour dire que leurs relations n’ont pas été totalement dissipées. «Il y a encore des choses à se dire. Les deux doivent prendre l’initiative, principalement Idrissa Seck. Je le lui conseille. Lui-même devait pouvoir prendre cette décision d’aller rencontrer Abdoulaye Wade », affirme-t-il ; non sans préciser qu’Idrissa Seck accepte la différence qui accepte aussi le combat et l’affrontement.
IL FAUT TOUJOURS S'INSCRIRE DANS UNE DYNAMIQUE DE CORRECTION
Les conclusions des rapports 2015, 2016 et 2017 de la Cour des comptes continuent de faire débat mais Me Oumar Youm assure que le gouvernement va exploiter les conclusions de la Cour des comptes.
Les conclusions des rapports 2015, 2016 et 2017 de la Cour des comptes continuent de faire débat. Des sociétés publiques et parapubliques ont été épinglées et les enquêteurs ont même recommandé des poursuites judiciaires contre certains responsables.
Me Oumar Youm assure que le gouvernement va exploiter les conclusions de la Cour des comptes. «Un comité a été mise en place par le président de la République, à la Présidence, pour exploiter les recommandations et donner les directives à l’Administration pour qu’on puisse rectifier», a-til indiqué hier en marge de la finale de l’Odcav de Mbour dont il était le parrain.
Mais le ministre des Infrastructures dédramatise : «Un rapport de la Cour des comptes, c’est un rapport qui évalue la mise en œuvre du budget et ne doit pas être considéré comme un rapport qui met à nu la bonne gouvernance. Main tenant, il n’y a jamais d’œuvre parfaite, il faut toujours s’inscrire dans une dynamique de correction et d’amélioration.»
Le responsable de l’Apr de Mbour estime que les rapports des corps de contrôle permettent d’améliorer la gouvernance. «C’est comme ça qu’il faut le comprendre. C’est de simples rapports qui préservent la présomption d’innocence. Il n’y a que la justice qui peut dire qui est responsable et qui ne l’est pas. Pour l’instant, nous sommes en état de surveillance, nous considérons que c’est un rapport et le gou
vernement, de bonne foi, l’examinera pour parfaire notre gouvernance», a déclaré Me Youm.
CHEIKH BAMBA DIEYE OUVRE SA BRÈCHE
Le leader du Fsd-Bj semble minimiser les dégâts qui se limitent à «quelques voitures cassées et des bureaux brûlés» et dénonce ces «donneurs de leçons» qui ne se sont jamais prononcés «quand les jeunes de Guet Ndar sont tués par la brèche».
Cheikh Bamba Dièye est dans tous ses états. A Thiès, dans le cadre d’une conférence initiée par le Centre pour l’éducation à la citoyenneté (Cec), l’ancien maire de Saint-Louis s’est prononcé sur les violentes manifestations à Guet-Ndar, mardi dernier. Et il semble minimiser les dégâts qui se limitent à «quelques voitures cassées et des bureaux brûlés». Le leader du Fsd-Bj dénonce ces «donneurs de leçons» qui ne se sont jamais prononcés «quand les jeunes de Guet Ndar sont tués par la brèche».
Le climat social à SaintLouis, votre ville, est très agité avec les violentes manifestations des pê cheurs de Guet-Ndar. Et beau coup ont dénoncé la destruction de biens publics et même privés. Quel est votre avis sur cette question ?
Je pense qu’il faudrait que les gens sachent raison garder. Il faut arrêter ! Quand les gens meurent, personne ne se prononce sur la question. Depuis 2003, c’est 450 Guet-ndariens qui sont morts sur la brèche, et personne ne s’est ému de cette situation-là. Alors, les donneurs de leçons, on n’en a que faire. Il y a une souffrance qui est beaucoup plus importante que les quelques voitures qui ont été cassées ou des bureaux brûlés.
La réalité est que la poudrière, Guet-Ndar, avale chaque année des dizaines et des dizaines de citoyens de ce pays. La réalité est que l’avancée de la mer fait un désastre sur tout le littoral de la Langue de Barbarie. La réalité est que nous avons un problème : des gens sont tués, des pirogues sont arraisonnées, le matériel et l’investissement perdus.
Il y a des escrocs qui sont dans le système qui se nourrissent de la léthargie de l’Etat et de sa disparition sur le cadre de ce qu’il faut faire par rapport au gouvernement mauritanien pour traiter d’Etat à Etat et traiter de manière responsable. Alors, Guet-Ndar n’a besoin de recevoir de leçons de personne et nous n’en recevrons de personne. Nous savons ce que les Dakarois font quand ils sont mécontents. Qu’est-ce que les Dakarois feraient de Dakar si 450 Dakarois étaient tués et de manière gratuite ? De même que les populations thiessoises.
La Langue de Barbarie a besoin de 150 milliards de francs Cfa. Tous ces donneurs de leçons n’ont jamais rien fait pour régler ce problème-là. Quand le président de la République est capable d’aller à Londres et d’emprunter 156 milliards de F Cfa pour construire un stade de plus pour Dakar, après Dakar Arena, Demba Diop et Léopold Sédar Senghor, nous pensons que nous aussi nous sommes des citoyens de ce pays et nous avons besoin que la brèche soit stabilisée. Nous n’avons plus besoin d’être du bétail électoral que l’on va utiliser lorsqu’on a besoin de nos cartes pour nous mentir et nous escroquer.
En 2014, l’Etat du Sénégal avait dit qu’il va stabiliser la brèche. Depuis, rien ! Comment est-ce qu’un Etat qui nous ment de manière aussi éhontée depuis 2014 peut-il aujourd’hui nous donner des leçons pour dire que nous sommes des sauvages ?
Mais nous défendons notre droit à la vie. Guet-Ndar défend son droit à être membre de la collectivité nationale et à recevoir de ce qui lui revient de droit. Quand le gouvernement dépense chaque année plus de 4 mille milliards, cela fait plus de 30 mille milliards qui ont été dépensés sans que nos enfants soient pris en compte. Pendant ce temps nous mourons à GuetNdar.
Pendant ce temps on a emprunté 800 milliards pour les mettre dans un Train express régional qui ne nous sert absolument à rien du tout. 300 milliards ont été dépensés dans le Brt, 100 milliards pour l’élargissement de la Vdn, pour Dakar. C’est quoi ce parti-pris ? C’est quoi ces donneurs de leçons et ces gens qui veulent nous faire croire que nous n’avons pas le droit de revendiquer ?
Mais vous semblez encourager la violence ?
Je n’encourage rien. J’encou rage le droit légitime des cito yens à se battre pour avoir le droit à la vie. Vous me parlez de casse, moi je vous parle du droit à la vie. Non, je ne fais l’apologie de rien du tout. Je réclame le droit élémentaire du citoyen à être protégé par l’Etat. Nous n’avons pas besoin de leçons à ce niveau-là. Ne cherchons pas de faux-fuyants et de leurres. Ciblons la source du mal. Je n’ai pas de soucis à me faire par rapport à la route et par rapport aux pierres. Je me préoccupe des 450 jeunes qui ont été tués à SaintLouis et sur lesquels personne ne dit quelque chose.
Une trentaine de jeunes ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt, parmi eux 12 mineurs et 4 pêcheurs…(Il coupe)
C’est dommage et c’est triste. Ils vont chercher des bouc-émissaires, des gens qui vont payer pour les autres. Est-ce que c’est cela que nous attendons ?
La menace est sur la brèche qui tue chaque année plus d’une dizaine de jeunes et qui continue de tuer au moment où nous parlons. Estce que notre véritable préoccupation devra être d’aller trouver un berger qui se pavanait sur l’Île de Saint-Louis, faute d’avoir attrapé un jeune Guet-ndarien, pour l’amener au Tribunal ? C’est cela l’idée de la justice ? C’est cela la manière de traiter les vrais problèmes ?
La question des licences n’est encore pas définitivement réglée et le Sénégal va devenir un pays pétrolier. Que préconisez-vous pour que les relations entre Saint
Louis et la Mauritanie soient définitivement apaisées ? La réalité est simple. Vous avez listé les quatre échelons de la poudrière qui est Guet-Ndar. Relevant de ce qui nous concerne avec la Mauritanie, l’Etat du Sénégal doit traiter d’Etat en Etat comme le fait l’Union européenne avec la Mauritanie. Il faut que l’Etat du Sénégal demande à la Mauritanie combien ça coûte pour nous d’aller pêcher.
Relevant maintenant du littoral et de l’avancée de la mer, nous avons besoin de 150 milliards de francs Cfa pour stabiliser la brèche mais également une zone tampon et une routedigue pour prévenir et sécuriser les 100 mille personnes qui sont sur la Langue de Barbarie.
Pour ce qui est de l’exploitation gazière, je pense qu’aujourd’hui lorsqu’il s’agira d’exploiter le gaz à Saint-Louis, les pêcheurs vont avoir énormément de problèmes. Les zones qui étaient réservées à la pêche seront interdites avec l’exploitation du gaz. Et on ne fait rien et on ne dit rien sur ces questions essentielles.
Dakar, 10 fév (APS) - Les quotidiens parvenus lundi à l’APS traitent de plusieurs sujets, parmi lesquels une affaire de trafic présumé de visas dans laquelle est cité le Djolof Band, groupe de la chanteuse sénégalaise Viviane Chidid.
"Djolof Trafic Band", affiche à ce sujet le quotidien Kritik’, selon lequel aucun artiste n’est épargné par ce virus qui enrichit plus vite que le talent’’, à savoir le trafic de visas.
"Un visa à 2,3 millions" CFA "sans frais, bien tentant pour certains artistes qui ne voient même pas la queue du diable. Entre festivals et tournées, le spectacle du trafic de visas empoisonne le milieu musical et plusieurs profils y tirent leur compte", analyse Kritik’.
Le journal souligne que cette affaire "n’a pas encore livré tous ses secrets", et "pourrait connaître de nouveaux rebondissements", selon Le Quotidien.
"Placés en garde-à-vue à la Section de recherches de la gendarmerie à Colobane, Djidiack Diouf", présenté comme le manager de Viviane Chidid, ainsi que ses supposés complices, "pourraient être déférés dans les prochaines heures", insiste Le Quotidien.
Et d’ajouter que Viviane Ndour, en ce qui la concerne, "a tenu à tirer son affaire au clair, en lavant en même temps son honneur". Elle dit avoir porté plainte, la balle restant à l’en croire dans le camp de la justice.
"Viviane et Coumba Gawlo s’en lavent les mains", indique Vox Populi, Libération notant que "contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce dernier [Djidiack] n’est pas le cerveau de cette rocambolesque affaire mais bien Petit Mbaye qui se disait promoteur de spectacle".
L’Observateur fait observer que cette affaire est en tout cas "gérée dans la plus grande confidentialité par les enquêteurs de la section de recherches" de la gendarmerie.
Une autre affaire en exergue concerne des "pratiques sexuelles sataniques" dans une école coranique de Ouakam (Dakar), dont le maître "violait ses élèves filles et garçons, depuis plus de 20 ans", rapporte Enquête.
"Il contraignait les apprenants à des actes sexuels entre eux", indique le même journal, qui ajoute que l’ONG Jamra "exige une application rigoureuse de la loi" à son encontre. Kritik’ annonce à ce sujet que le maître coranique en question fera face au juge, ce lundi matin.
L’As s’intéresse à la campagne de commercialisation de l’arachide et annonce que si rien n’est fait, la compagnie nationale de production des oléagineux (COPEOL) va déposer le bilan.
Le quotidien rapporte que cette huilerie s’est déjà "séparée de 200 agents contractuels pour motif économique" et se trouve "presque dans l’obligation de licencier des travailleurs permanents".
De toutes les manières, les acteurs de l’arachide "restent sur leur faim", affirme le journal Sud Quotidien, selon lequel la décision du gouvernement de suspendre les exportations de graines d’arachide "jusqu’à nouvel ordre est encore loin de résoudre les problèmes (...)" du secteur dans le cadre de la campagne de commercialisation.
"Car, au-delà même de la question liée à la mobilisation des semences pour la prochaine année agricole qui est aujourd’hui difficile à solutionner, la plupart des acteurs de la filière pensent que l’arachide est devenue une denrée rare ou quasiment introuvable dans les greniers des producteurs, encore moins sur le marché local", écrit Sud Quotidien.
Le journal en conclut que cette mesure "est donc jugée tardive par la plupart des acteurs de la filière arachidière. Certains huiliers la qualifient même de médecin après la mort".
Le Soleil fait sa Une sur l’appel de l’ambassadeur de la Chine au Sénégal, demandant aux parents des étudiants sénégalais de Wuhan, épicentre de l’épidémie de Coronavirus, de ne pas céder "à la panique".
"Les treize étudiants sénégalais sont en bonne santé, la façon la plus sûre pour les étrangers à Wuhan, c’est de rester sur place", a dit Zhang Xun, saluant "la posture" du président sénégalais Macky Sall et assurant que "le professionnalisme et le sens des responsabilités du gouvernement sénégalais ont touché la Chine, son président et les Chinois".
LA CEDEAO DONNE 6 JOURS A LA GUINEE-BISSAU POUR REGLER LE CONTENTIEUX ELECTORAL
La Cédéao a accordé, ce dimanche 9 février, un court délai jusqu’au 15 février
La Cédéao a accordé, ce dimanche 9 février, un court délai jusqu’au 15 février pour que la justice bissau-guinéenne règle le contentieux électoral.
Le candidat du PAIGC, le parti au pouvoir, Domingos Simões Pereira, a soumis cette semaine, un nouveau recours devant la Cour Suprême de Guinée-Bissau demandant l’annulation des élections qui se sont tenues le 29 décembre dernier. La Commission électorale ayant réitéré la victoire du candidat de l’opposition, Umaro Sissoco Embalo.
La Cédéao, Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, s’était réunie en sommet extraordinaire de chefs d’État et de gouvernement à Addis-Abeba, en marge du sommet de l’Union africaine pour débattre, précisément, de la situation politique en Guinée-Bissau. La réunion présidée par le chef d’État nigérien, Mahamadou Issoufou, président en exercice du bloc régional, a également compté sur la présence du Premier ministre bissau-guinéen, Aristides Gomes.
« Ça va nous permettre d’avancer »
Pour l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, président de la commission de la Cédéao, « les chefs d’État ont longuement examiné cette question. Ils ont donc demandé à ce que la Cour Suprême examine cette question conformément aux dispositions constitutionnelles de la Guinée-Bissau et que cela soit fait dans un délai maximum, donc la date fixée c’est le 15 février 2020. Donc on a donné un délai à la Cour Suprême pour vraiment vider cette question ».
Le délai est donc de six jours « puisque les recours sont déjà au niveau de la Cour Suprême », explique Jean-Claude Kassi Brou. « Nous pensons qu’avec cette décision des chefs d’État, ça va nous permettre d’avancer, parce que l’objectif c’est d’arriver rapidement à la normalisation institutionnelle et politique de la Guinée-Bissau », rajoute-t-il.
LES ACTEURS RESTENT SUR LEUR FAIM
La décision du gouvernement du Sénégal de suspendre les exportations de graines d’arachide jusqu’à nouvel ordre est encore loin de résoudre les problèmes des acteurs de la filière arachidière pour cette présente campagne de commercialisation
La décision du gouvernement du Sénégal de suspendre les exportations de graines d’arachide jusqu’à nouvel ordre est encore loin de résoudre les problèmes des acteurs de la filière arachidière pour cette présente campagne de commercialisation. Car, au-delà même de la question liée à la mobilisation de semences pour la prochaine année agricole qui est aujourd’hui difficile à solutionner, la plupart des acteurs de la filière pensent que l’arachide est devenue une denrée rare ou quasiment introuvable dans les greniers des producteurs, encore moins sur le marché local. Cette mesure est donc jugée tardive par la plupart des acteurs de la filière arachide. Certains huiliers la qualifient même de médecin après la mort.
KAOLACK : Une mesure encore loin de résoudre le problème de la collecte au niveau local
La décision du gouvernement de suspendre les exportations de graines d’arachide, malgré qu’elle soit saluée par les entreprises huilières, opérateurs privés, stockeurs, transporteurs et autres acteurs de la filière au plan local, est encore loin de résoudre certaines incertitudes liées à la mobilisation du reste de production arachidière de cette année. Car au-delà même de la question de mobilisation des semences pour la prochaine année agricole qui est aujourd’hui difficile à répondre, la plupart des acteurs de la filière pensent que l’arachide est devenue une denrée rare quasiment introuvable dans les greniers des producteurs encore moins sur le marché local. Un fait qui témoigne encore une fois que le chiffre de plus d’un millier de tonnes annoncé cette année pour quantifier la production arachidière n’est pas du tout exact et laisse encore des doutes dans le monde paysan et partout au sein des milieux d’acteurs de la filière. La raison ! Le marché de l’exportation n’a pas dépassé cette année le cap de 400.000 tonnes et l’on commence déjà à se lamenter à cause de la rareté des graines. D’après certaines sources d’ailleurs, la Compagnie de production des Oléagineux (Copéol) s’est retrouvée dans l’obligation d’affecter les 2000 tonnes qu’elle gardait dans ses magasins à un contractant. Et ceci sous prétexte qu’elle ne va jamais allumer ses machines et gaspiller ses énergies pour une production aussi dérisoire qui ne va rien lui coûter. En somme, une situation qui ne donnerait aucune possibilité aux entreprises huilières d’atteindre leurs prévisions de cette année, malgré leurs récentes décisions de les réduire au dernier moment à cause des innombrables difficultés qu’elles ont traversées tout au long de ces cinq (5) dernières semaines de campagne. Chez les opérateurs, la déception est quasi générale, car la plupart d’entre eux qui étaient en contrat avec les producteurs ont perdu les semences et intrants qu’ils avaient offerts sous caution d’être privilégiés le moment venu des ventes. Les producteurs ont plutôt préféré leur tourner le dos et commercialiser leurs produits sur le marché qui proposait le prix le plus rémunéré.
Le peu de graines restant, entre les mains des gros operateurs
Pour les opérateurs de Kaolack, le fait de retrouver de nouveaux stocks d’arachide dans le monde rural ressort de l’utopie. En tout cas, pas au niveau des producteurs qui ont tout vendu. C’est dans certains cas qu’on trouve un producteur avec de l’arachide qui n’est pas souvent destiné à la spéculation, mais plutôt aux réserves de semences. C’est surtout dans les greniers des gros opérateurs qu’on parvient aujourd’hui à dénicher de l’arachide. Le peu de graines qui est présentement sur le marché provient de ces cachettes, car compte tenu de leur importance, et la forte canicule qui règne en maître dans la région, ces opérateurs ne veulent point accuser les pertes en gardant cette marchandise avec tout ce que cela recommande comme mesure de protection. Ils optent ainsi à la mettre sur le marché moyennant parfois des bénéfices considérables.
Le paiement de la facture de 60 milliards due lors de la précédente campagne réclamé
Dans le but de rectifier le tir et résoudre de manière stratégique la question de mobilisation des semences qui inquiète de plus en plus, les opérateurs privés réclament l’enveloppe de 60 Milliards représentant la facture que l’Etat leur doit la saison passée. Pas disent-ils pour leur intérêt personnel, mais pour arriver à mettre à la disposition des opérateurs les moyens nécessaires d’accroître les 40.000 tonnes de semences acquises difficilement lors de la campagne. Pour un objectif de 75.000 tonnes, c’est seulement en renforçant le pouvoir d’achat des opérateurs que l’Etat pourrait parvenir à la mobilisation de ce patrimoine national. Puisque, du côté des huiliers, on est plutôt comblé par les matières premières qu’on tarde à mobiliser, les opérateurs privés pensent que même avec une partie de cet argent, le Sénégal pourrait oublier ce débat et parvenir à ses besoins en termes de semence.
ZIGUINCHOR : «Du médecin après la mort», selon les Huiliers
La décision du gouvernement de suspendre les exportations d’arachide est perçue par les huiliers de Ziguinchor comme du « médecin après la mort ». Ces derniers estiment que c’est une décision prise très tard par les autorités qui ont laissé faire. « Aujourd’hui, toutes les bonnes graines ont été vendues aux exportateurs étrangers qui ont fait le tri des graines avant de laisser la mauvaise qualité sur place. Et ce sont ces graines à la qualité douteuse que nous allons prendre car tout a été vendu », se désolent les travailleurs de l’usine Sonacos que nous avons rencontrés.
Les exportations ont de fait largement pris le dessus sur la collecte locale. En atteste la faible quantité de graines collectées par la Sonacos depuis le début de la campagne. Un peu plus de 3000 tonnes seulement ont été collectées sur les objectifs de 45.000 tonnes assignées à l’usine de Ziguinchor. Des objectifs qui ont été largement revus à la baisse si l’on en croit les responsables locaux du syndicat des oléagineux qui ont toujours décrié les exportations des graines. Les Opérateurs Privés Stockeurs de Ziguinchor eux sont d’avis que cette mesure est juste prise pour soulager la Sonacos et qu’en aucun cas, elle ne peut combler le gap de quantité d’arachide perdue par les huiliers cette année .La récente visite en catimini du Directeur General de la SONACOS Modou Diagne FADA la semaine dernière, à Ziguinchor, n’a pas permis de lever les écueils de cette campagne de commercialisation arachidière que les acteurs de la filière ont fini de qualifier de pure catastrophe pour cette année.
DIOURBEL : Une mesure jugée tardive par les acteurs de cette filière
La mesure prise par le gouvernement du Sénégal de geler les exportations de l’arachide a été faiblement ressentie dans la collecte de l’arachide au niveau des huiliers. On pouvait rester toute une journée sans recevoir un camion. Aujourd’hui, 2 à 3 camions sont arrivés au niveau de l’unité industrielle de la Sonacos Sa de Diourbel. Pour les huiliers, cette mesure a été tardivement prise par l’Etat. Il y a au total un peu près de 3 000 tonnes graines d’arachide qui ont été collectées par la Sonacos Sa de Diourbel sur une prévision de 30 000 tonnes.
Par contre, les producteurs agricoles ont poussé un ouf de soulagement cette année car le Kg d’arachide de coques a atteint 275 frs à 300 frs. Babacar Ndiaye, un paysan de la localité de Thiandigue dans la commune de Toure Mbonde explique : « nous avons passé une bonne campagne de commercialisation. Nous avons été surpris car on ne croyait qu’on allait avoir une production arachidière. Mais Dieu merci, nous avons trituré, vendu nos graines moyennant 275 frs à 300 frs. Mais cela risque d’être compliqué pour nous, paysans, parce que nous aurons plus tard un besoin de semences». Les opérateurs estiment que l’Etat a mis la charrue avant les bœufs. Il fallait collecter d’abord les semences, puis les graines destinées à l’huilerie avant d’ouvrir le marché sénégalais aux exportateurs de graines. La menace de licenciement des saisonniers mais aussi des permanents plane au niveau de la Sonacos.
HABIB THIAM, PRESIDENT DU COPEGA SUR LE GEL DE L’EXPORTATION DE L’ARACHIDE : «Cela n’impactera aucunement le bon déroulement de la campagne ...»
Le gouvernement du Sénégal a décidé de suspendre les exportations de graines d’arachide afin de sécuriser la reconstitution du capital semencier du Sénégal et de faciliter l’approvisionnement des huileries locales. Selon le président du Collectif des producteurs exportateurs de graines d’arachide (Copega), Habib Thiam, cette mesure qui a été prise d’une manière consensuelle n’impactera aucunement le bon déroulement de la campagne de commercialisation qui a déjà connu un succès.
La suspension a été un consensus. C’était d’un commun accord avec le ministère de l’Agriculture. Chaque année, arrivé à un certain niveau d’exportation, on opère à une suspension pour permettre la préservation des semences. Cette année, la particularité, c’est qu’on l’a fait un peu plus tôt. Mais il y a une autre particularité, c’est de permettre aux exportateurs de finir leurs encours. On l’a suspendu mais il y a eu des dérogations pour certains exportateurs qu’on a identifiés avec leur poids. C’est pour cela que certains continuent à charger, parce qu’il y avait la congestion au port avec la grève des transporteurs mais aussi avec le manque de conteneurs. Le Ministre avec sa compréhension a décidé de donner des dérogations. Cela n’impactera aucunement le bon déroulement de la campagne qui a enregistré un succès. On n’a pas entendu cette année les producteurs se plaindre. Ils ont vendu à des prix record. Je pense que le succès d’une campagne de commercialisation repose sur la satisfaction du producteur. Les autres acteurs font partie des maillons secondaires de la filière. Le premier élément, c’est le producteur. S’il est satisfait, la campagne a réussi.
Une commercialisation obéit à un certains normes. Il y a un prix-plancher qui est fixé, le marché obéit à un autre prix. Si on veut s’activer dans une campagne de commercialisation, il faut s’aligner au prix. Les huiliers ne se sont pas alignés au prix et ils demandent qu’on ferme les exportations qui sont essentielles. Je pense qu’ils auraient dû acheter au même prix que les exportateurs. S’ils l’avaient fait quand même, ils n’auraient pas à licencier des employés qui sont temporaires. Il ne faudrait pas que les gens trouvent comme alibi le manque de graines. Puisque les graines étaient là. Il faut que les gens sachent raison garder au moins parce que ça, c’est une libéralisation. La loi la plus élémentaire en termes de business, c’est la loi de l’offre et de la demande. Les années précédentes, se sont les exportations qui ont sauvé la campagne. Et si on se trouve dans une situation de surproduction et que la capacité de de trituration des usines dépasse même pas 300 mille tonnes, qu’est-ce qu’on va faire avec le reste ? On demande juste d’organiser. Oui on doit organiser parce que les huiliers sont des maillons essentiels de la filière ».
DES EXPERTS DE L’OMS EN ROUTE POUR LA CHINE OU LE CORONAVIRUS A FAIT PLUS DE 900 MORTS
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’était rendu à Pékin fin janvier pour s’entretenir avec le président Xi Jinping et des ministres chinois, et était revenu avec un accord des autorités quant à l’envoi d’une mission internationale
Le bilan du nouveau coronavirus est passé, lundi, à 908 morts en Chine et plus de 40 000 cas de contamination. Une équipe d’une quinzaine d’experts de l’OMS, dirigée par Bruce Aylward, vétéran ayant travaillé sur d’autres urgences sanitaires, est en route pour Pékin.
Une équipe d’experts internationaux placée sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est envolée pour Pékin afin d’enquêter sur l’épidémie de coronavirus en Chine, où le bilan a atteint, lundi 10 février, 908 morts et plus de 40 000 cas de contamination.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’était rendu à Pékin fin janvier pour s’entretenir avec le président Xi Jinping et des ministres chinois, et était revenu avec un accord des autorités quant à l’envoi d’une mission internationale sur le terrain. Il a toutefois fallu près de deux semaines pour obtenir le feu vert du gouvernement sur la composition de l’équipe d’une quinzaine de personnes dirigée par l’épidémiologiste canadien Bruce Aylward
Plus de 40 000 cas
L’épidémie a causé 97 décès supplémentaires dimanche en Chine continentale, ont annoncé lundi les autorités sanitaires chinoises, ce qui porte à 908 le nombre de cas mortels dans le pays.
Dans un communiqué, la Commission nationale de la santé a ajouté que 3 062 cas de contamination ont été recensés au cours de la journée de dimanche, portant à 40 171 le nombre de patients infectés par le virus en Chine. Dans la seule province de Hubei, épicentre de l’épidémie qui a démarré en décembre sur un marché de la ville de Wuhan, le nombre de décès a augmenté de 91 dimanche, faisant grimper le bilan total à 871 morts.
Depuis dimanche, le bilan du coronavirus 2019-nCoV a dépassé celui de l’épidémie du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) qui était apparue dans le pays et s’était propagée à travers le monde en 2002-2003 faisant 774 morts
« Sursaut » possible
Selon l’OMS, qui a qualifié l’épidémie d’urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier, le nombre de contaminations relevées quotidiennement en Chine se stabilise, mais il est trop tôt pour conclure que le phénomène a dépassé son pic. Pour le spécialiste américain Ian Lipkin, de l’Université Columbia, l’épidémie pourrait atteindre un pic dans les deux semaines, avant de refluer nettement – même si un « sursaut » est possible lorsque les gens reprendront massivement le travail.
La Banque centrale chinoise a annoncé débloquer 300 milliards de yuans (43 milliards de dollars) la semaine prochaine pour aider les entreprises impliquées dans la lutte contre l’épidémie, qui continue à se propager dans le monde.
L’épidémie se propage
Quelque 330 cas de contamination ont été recensés, répartis dans 27 pays et régions. Pour l’heure, seuls deux cas mortels du coronavirus 2019-nCoV ont été signalés hors de la Chine continentale, à Hong Kong et aux Philippines. Un Américain âgé de 60 ans infecté par le virus et un Japonais d’une soixante d’années sont par ailleurs morts à Wuhan.
En France, les tests effectués sur près d’une cinquantaine de personnes dans la commune savoyarde des Contamines-Montjoie, où cinq cas de coronavirus ont été détectés, se sont révélés négatifs, a déclaré dimanche le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Au total, une centaine de tests ont ou vont être faits dans cette station de ski de Haute-Savoie, selon la ministre française de la Santé, Agnès Buzyn, qui s’est rendue sur place.
D’autres cas ont été, ces dernières 48 heures, signalés dans d’autres pays comme la Grande-Bretagne et l’Espagne où ont été respectivement annoncées dimanche une quatrième personne et une deuxième personne contaminées.
LA DIMENSION DE RASSEMBLEUR D’ALIOUNE DIOP MIS EN EXERGUE
Les actes du colloque international «50 ans après Vatican II (1962–1965). L’Afrique et l’héritage d’Alioune Diop : le dialogue des religions et les défis du temps présent», tenu à Dakar, 26 - 29 janvier 2016 ont été présentés ce samedi 8 février.
Les actes du colloque international «50 ans après Vatican II (1962–1965). L’Afrique et l’héritage d’Alioune Diop : le dialogue des religions et les défis du temps présent», tenu à Dakar, 26 - 29 janvier 2016 ont été présentés ce samedi 8 février. Lors de cette rencontre, plusieurs personnalités ont pris la parole pour saluer le travail important accompli par Alioune Diop.
Le Comité scientifique du colloque international «50 ans après Vatican II (1962 – 1965). L’Afrique et l’héritage d’Alioune Diop : le dialogue des religions et les défis du temps présent», tenu à Dakar, 26-29 janvier 2016 a procédé ce samedi 8 février à la présentation des actes de ce colloque.
Tenue dans un hôtel de la place, cette cérémonie de présentation a enregistré la présence de plusieurs autorités de l’Église dont Monseigneur Michaël W. Banach, Nonce apostolique, l’ancien Archevêque de Dakar, Théodore Adrien Cardinal Sarr et son successeur, monseigneur Benjamin Ndiaye. À leurs côtés, il y’avait aussi des autorités politiques et des universitaires parmi lesquelles, on peut citer entre autres, le doyen Abdoulaye Elimane Kane, Professeur de philosophie à l’UCAD et ancien Ministre de la Culture, sa collègue professeur d’histoire, Penda Mbow, ministre conseiller à la présidence de la République, Khalifa Ababacar Sall, ancien maire de Dakar, Mme Marie-Aïda Diop Wane, fille d’Alioune Diop, venue représenter la maison d’édition «Présence africaine» fondé par Alioune Diop et éditeur cet ouvrage.
Lors de cette présentation, plusieurs personnalités ont pris la parole pour saluer la publication de ces actes. En effet, fort de 732 pages, articulées sur trois thèmes dont le premier porte sur «L’Afrique et l’Église avant Vatican II», le deuxième «Le Concile Vatican II, Alioune Diop et l’Église en africaine» et le troisième sur «Vatican II, le dialogue des religions et les défis du temps présent», cet ouvrage met en exergue le travail important accompli par Alioune Diop pour la prise en compte de la voie de l’Afrique dans les travaux du Concile Vatican II. Travail qui a consisté à organiser avant le concile une rencontre d’échange entre intellectuels africains (catholiques et non catholiques), laïcs et prêtres afin de recueillir leurs recommandations par rapport à ce concile.
Premier à prendre la parole, Monseigneur Benjamin NDIAYE, Archevêque de Dakar a souligné que, Alioune Diop est un «homme très enraciné dans sa culture, qui a compris l’enjeu que représente d’avoir son assise culturelle bienfondé en même temps pour s’ouvrir au reste du monde». Il a ainsi prôné «des débats de fond qui nous permettent de saisir le sens et la direction dans laquelle, nous voulons aller».
«Alioune Diop a toujours était aux contacts des hommes et, il a su susciter la réflexion et la recherche auprès de tous ses interlocuteurs. On lui a donné le sobriquet de «Socrate», ce grand philosophe partisan de ce qu’on appelle la maïeutique, l’art de faire accoucher les autres».
«Je pense qu’au Sénégal, des hommes de cette envergure mériteraient d’être connus pour que peut-être nous élevions un peu plus le débat dans notre société», a-t-il indiqué.
Abondant dans la direction, Monseigneur, Michaël W. BANACH, Nonce Apostolique (ambassadeur du Vatican au Sénégal) a déclaré au sujet de la publication des actes du colloque international de Dakar que cette initiative est «très important pour le Vatican et pour l’Église universelle». «Alioune Diop est comme un artiste, un homme de Dieu, il a laissé un magistère sur les civilisations, la fraternité, la religion. Dans mon discours j’ai parlé de lui en disant qu’il était un homme de réconciliation, d’inculturation et aussi homme d’action. Toutes ces qualités constituent des défis pour nous tous. Maintenant, nous avons écouté beaucoup de parole très, très belles, c’est à nous de mettre des actes derrière ces paroles».
Confortant cette idée du représentant de Sa Sainteté, le Pape François au Sénégal, le doyen Abdoulaye Elimane Kane, Professeur de philosophie à l’UCAD et ancien Ministre de la Culture déclare au sujet de la pensée d’Alioune Diop qu’elle a la particularité, d’«inviter à la reconnaissance et à la pratique du pluralisme».
Ainsi ajoute-t-il, «si, en matière politique, religieuse, sociale, nous pratiquons le pluralisme, cela veut dire que nous pratiquons le respect des croyances, des opinions des autres». Mais aussi que ce respect n’empêche pas de se rencontrer et de partager les valeurs communes. Les valeurs de la République par exemple». Poursuivant, le doyen Abdoulaye Elimane Kane qui a préfacé ces actes a indiqué que le message d’Alioune Diop est plus que jamais d’actualité si nous voulons un monde de paix, réduire la violence.
«Alioune Diop a été un homme politique, il a été sénateur, il a travaillé dans l’administration, il connait bien les difficultés de la vie sociale, les difficultés de la gestion de la cité comme on dit mais il a bien raison et son message fondamental est plus que jamais d’actualité si nous voulons un monde de paix, réduire la violence, la réciprocité dans la manière de traiter les gens. Quand les musulmans sont minoritaires dans un pays catholique ou les catholiques sont minoritaires dans un pays musulman, si nous voulons être traités de manière digne, il faut l’ouverture, le pluralisme, le respect de l’opinion de l’autre», a appelé notamment l’ancien Ministre de la Culture.
«Je crois que c’est ça le message fondamental de Alioune Diop et ça se voit dans les deux lettres qu’il a adressé avant la tenue du Concile Vatican 2 : l’une aux intellectuels africains catholiques et l’autre aux intellectuels africains non catholiques. Cela montre bien que nos sociétés fonctionnent à la fois sur la base de la croyance de chacun mais aussi on peut parfaitement s’entendre sur ce qu’il faut faire ensemble sans évoquer ou s’appuyer forcément des croyances. Tout ce qui peut diviser doit être évité mais tout ce qui peut rassembler dans la société y compris en y injectant les croyances propres ou en recourant à autre chose qui ne soit pas simplement la croyance, c’est ça le message fondamental de Alioune Diop qu’il faut s’inspirer».
Pour sa part, le professeur Aloyse-Raymond Ndiaye, ancien Doyen de la Faculté des lettres et Sciences humaines et président du comité scientifique ce colloque a indiqué la publication de ces actes répond à un souci de «mettre à la disposition des gens qui réfléchissent un outil qui leur permettra de s’informer et de se former en même temps pour résister à tout ce qui peut contrarier une consistance pacifique entre les religions et qui nous entraîne dans l’obscurantisme».
Poursuivant, le président du Comité scientifique ajoute : «Trop de gens parlent de la religion mais ne savent pas de quoi, ils parlent et entrainent d’autres dans des comportements qui ne sont pas religieux, qui ne sont pas en conformité avec leur foi. Vous ne pouvez pas lutter contre le terrorisme si vous ne réfléchissez pas. Si le terrorisme gagne du terrain, aujourd’hui, c’est parce qu’il y’a beaucoup de gens qui sont ignorants. Ils ne connaissent pas et ils se laissent manipuler. Par conséquent, il est important que de temps en temps, les gens s’arrêtent et réfléchissent, s’ils ont des lacunes en matière de religion, il faut qu’ils s’informent et s’éduquent».
«ALIOUNE DIOP VIENT D’UNE FAMILLE SENEGALAISE TYPIQUE»
Fille de feu Jean Alioune Diop, fondateur de la maison d’édition «Présence africaine», Marie Aida Diop nous fait quelques confidents sur son défunt père.
Fille de feu Jean Alioune Diop, fondateur de la maison d’édition «Présence africaine», Marie Aida Diop nous fait quelques confidents sur son défunt père.
L’intérêt de cet ouvrage
«Je suis là pour représenter la maison d’édition «Présence africaine». Ce double numéro qui renferme les actes du colloque international sur le cinquantenaire de Vatican II et l’héritage d’Alioune Diop, tenu en janvier 2016. L’intérêt de cet ouvrage, c’est d’apporter une contribution à la consolidation du dialogue social et inter-religieux au Sénégal, en Afrique et dans le reste du monde. Comme dit l’adage «nul n’est prophète dans son pays ». Pour preuve, Alioune Diop est beaucoup plus connu en Côte d’ivoire, en Afrique centrale, aux États-Unis d’Amérique, aux Antilles que dans son propre pays. Cependant, je peux dire que sa valeur n’est pas ignorée puisqu’il y’a dans la capitale sénégalaise, plusieurs lieux qui portent son nom. Je peux citer par exemple l’université Alioune Diop de Bambey.
C’est pour reconnaitre l’esprit de rassembleur d’Alioune Diop. Cela permet de reconnaitre l’africanité dans un monde globale ou dans un monde divers».
Alioune Diop, fils d’un imam, converti au Christianisme
Alioune Diop vient d’une famille sénégalaise typique, un père, imam de son quartier, originaire du Djolof et d’une mère saint-louisenne. Dans la famille maternelle, il y avait des chrétiens et des musulmans. Et, certaines tantes de sa mère étaient des chrétiennes, quand il était petit, il a commencé à lire tout ce qu’il voyait dont la Bible de ses tantes chrétiennes. C’était un garçon très turbulent. En revanche, à l’adolescent, il est devenu très réservé. Il avait une grande vie de l’intérieur, il avait aussi appris le Coran dès le jeune âge grâce à son père. Il a quitté le Sénégal pour ses études, avec comme condisciple Albert Camus. Il a pris un cheminement intérieur très spirituel qui lui a amené à changer de religion. A son arrivée de l’Europe, l’homme fait apprendre à ses parents qu’il a embrassé une autre religion. Cependant, cette décision était très difficile mais acceptée par tout le monde».
L’esprit de rassembleur d’Alioune Diop
«Alioune Diop était engagé dans la vie politique, et il a était au cabinet d’un ancien gouverneur colonial, après son retour au Sénégal, son activité auprès de l’administration coloniale a duré seulement quelques années. Il voulait juste montrer son engagement à servir son pays, avec le soutien de sa famille et de ses amis. Il avait une nature de rassembleur pour insister sur les aspects positifs de la vie, de la coexistence avec ses semblables. Au-delà de son parcours, intellectuel et entre autres, il était un homme qui savait convaincre, qui ne s’arrêtait pas seulement à la religion, et c’est pour cela qu’il a gardé ses amis d’enfance, il a eu comme meilleur amis un marabout, Abdou Mbacké. Tous les deux ont cheminé ensemble jusqu’à leur dernier souffle. Alioune Diop avait une très grande générosité, Il a amené beaucoup de personne à La Mecque. Et pour lui, c’est la croyance en Dieu qui est important, que vous soyez chrétien ou musulman, c’est la croyance en Dieu qui compte».
LE CARDINAL SARR DÉNONCE LE MONOPOLE DES POLITIQUES
L’ancien archevêque de Dakar Théodore Adrien Cardinal Sarr est sorti de sa réserve pour dénoncer le monopole des hommes politiques sur les questions de gouvernances où l’Afrique est dépendante à bien des égards.
L’ancien archevêque de Dakar Théodore Adrien Cardinal SARR est sorti de sa réserve pour dénoncer le monopole des hommes politiques sur les questions de gouvernances où l’Afrique est dépendante à bien des égards. Il s’est exprimé ce samedi 8 février dernier lors de la cérémonie de présentation des actes du colloque international «50 ans après Vatican II (1962 – 1965). L’Afrique et l’héritage d’Alioune DIOP : le dialogue des religions et les défis du temps présent». Théodore Adrien Cardinal SARR, Archevêque émérite de Dakar rappelant les états généraux de l’éducation et de la formation de 1981 sous l’égide du professeur Iba Der Thiam et les assises nationales, a dénoncé la propension à tenir des rencontres dont les conclusions ne seront jamais appliquées.
L’ancien archevêque de Dakar n’est pas du tout satisfait par la gestion actuelle de certains états africains dont le Sénégal. En effet, s’exprimant ce samedi 8 février lors de la cérémonie de présentation des actes du colloque international «50 ans après Vatican II (1962 – 1965). L’Afrique et l’héritage d’Alioune Diop : le dialogue des religions et les défis du temps présent», Théodore Adrien Cardinal Sarr, Archevêque émérite de Dakar n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer la «dépendance de soumission» des états africains qui «enfuient le combat d’Alioune Diop et ses camarades défenseurs et promoteurs de la culture africaine sous la cendre».
En effet, estimant que «l’Afrique est dépendant à bien des égards et nous africains, nous acceptons cette dépendance», Cardinal Sarr de déplorer le fait que «nous donnons procuration aux autres dans beaucoup de domaines comme : le développement, l’économie, l’éducation, le gouvernement des pays, pour qu’ils pensent pour nous, à notre place et, ils viennent nous dire ce qu’il faut faire et ne pas faire». Et il s’interroge : «n’avons-nous pas à continuer le combat des défenseurs et promoteurs de la culture africaine pour croire en nous nous-mêmes, à nos richesses et capacités pour penser, parler et agir en nous-mêmes pour le bien de l’Afrique ?».
Par ailleurs, poursuivant son propos, le Cardinal Sarr qui a invité les intellectuels du monde noir à s’engager dans la promotion de la culture, la réforme de l’éducation, n’a pas manqué de dénoncer également le monopole laissé aux hommes politiques sur la gestion des affaires de la cité. «Je trouve qu’en Afrique, au Sénégal, nous faisons beaucoup de réunions et peu d’actions. Je citerai deux exemples qui me font mal.
En 1981, le professeur Iba Der Thiam, ministre de l’éducation nationale d’alors, avait organisé les états généraux de l’éducation et de la formation. C’était très beau, j’y ai participé. Puis, il n’y a pas longtemps on a eu des assises nationales, c’était également très beau. Donc, de grâce si organise un colloque comme celui-ci que ce ne soit pas encore des paroles, des paroles sans actes», a-t-il martelé avant de lancer à l’endroit des intellectuels : «Oui, ils sont nombreux les chantiers où les intellectuels peuvent beaucoup apporter aux cotés des guides religieux, des décideurs économiques et politiques des réflexions très solides. Surtout qu’aujourd’hui, un certain monopole est laissé à des hommes politiques. C’est eux qui agissent et les intellectuels, les religieux où en sommes-nous ? Il me parait qu’il y a de nombreux chantiers où les intellectuels pourraient et devraient s’engager, notamment la promotion de la culture, la réforme de l’éducation. Je me demande aussi si les intellectuels du monde noir d’aujourd’hui, n’ont pas besoin d’entendre les appels lancés par Alioune Diop».
Confortant cet appel à l’implication des intellectuels dans la gestion de la cité, Monseigneur Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar déclare : «le Sénégal a cette particularité d’être très riche, riche en ressources humaines, d’hier et d’aujourd’hui, mais nous ne savons pas tirer le meilleur rendement de cette ressource humaine».
Poursuivant son propos, l’Archevêque de Dakar de se désoler du fait que le «Sénégal navigue à bas parce que ceux qui devraient le maintenir en hauteur à travers leur réflexion ne jouent pas suffisamment leur rôle».
«L’université devrait être un fer de lance de la réflexion. Mais, comme le cardinal l’a dit tout à l’heure, la réflexion est peut-être trop emprisonnée par des questions et j’y ajouterai même par des questions matérielles. On est devenu tellement matérialiste, très alimentaire et cela n’élève pas le débat. Ce pays, pour savoir où, il doit aller avec des valeurs qui s’enracinent vraiment dans la culture populaire a besoin de leadership dans la pensée et c’est cela un grand manque aujourd’hui, une grosse lacune», a conclu Monseigneur Benjamin Ndiaye.
Pour sa part, le professeur, Abdoulaye Elimane Kane estime au sujet de cet accaparement des affaires par le politique que la question posée par le cardinal Sarr est un problème de fond qu’il faut analyser à la lumière des responsabilités.
«On a l’impression que la politique domine tout. C’est une grande tentation même pour les intellectuels dont le rôle est plutôt de réfléchir et d’indiquer simplement des voies pour l’action. De ce point de vue, il faut dire que les élites africaines, qu’elles soient des universitaires, des chercheurs ou des enseignants font leur travail mais dans les limites de leur métier, des espaces dans lesquels, elles se déploient et quelque fois ces travaux qui sont publiés ou sont dans les bibliothèques et y sont ignorés. Autrement dit, ils (travaux) ne sont pas exploités, il n’y a pas une mise en valeur des résultats de la recherche par les pouvoirs publics comme cela se devait. Les intellectuels ont fait leur travail», a-t-il souligné.
Avant d’ajouter, «sous la pression de l’environnement, des évènements, des intellectuels ont tendance à se replier sur eux-mêmes et de ne pas aller au-devant de certaines difficultés que vivent les populations. Servir en quelque sorte le rôle d’avant-garde. Et on peut se demander dans cette avant-garde si leur responsabilité va plus loin que la simple pensée. Autrement dit, est-ce que l’avant-garde c’est aussi d’aller s’engager dans la politiquement avec des gens sur le terrain. Il y’a des gens qui ne partagent pas ce point de vue. Ils estiment que lorsqu’ils ont dit ce qu’ils ont à dire, qu’ils l’ont écrit et enseigné, ils ont fait leur travail d’intellectuel. Maintenant, la complexité de la vie sociale et internationale est telle que les hommes politiques qui ont des moyens et peut-être des méthodes de lutte et de présence sur le terrain finissent pas masquer les autres et peut-être par attirer ceux qui sont les plus faibles, les moins endurants à faire comme eux».
«Si vous n’avez pas la culture, c’est la barbarie, la haine, la guerre, l’égoïsme. La culture nous donne le respect de l’autre, le souci du bien commun. La société nous appartient à tous, nous sommes faits pour être heureux. Mais très souvent, les politiciens, c’est les querelles, un langage agressif, on se soucie très peu du bien commun. Il y’a un certain égoïsme qui fait qu’on se désintéresse un peu».
Se prononçant sur cette question, l’ancien Doyen de la Faculté des Lettres et sciences humaines- UCAD, Ancien Président de l’Association sénégalaise de l’Ordre souverain de Malte, Vice-Recteur honoraire de l’Agence universitaire de la Francophonie, Aloyse-Raymond Ndiaye, non moins président du comité scientifique affirme que «la culture, c’est ce qui nous donne le respect de l’autre». «Si vous n’avez pas la culture, c’est la barbarie, la haine, la guerre, l’égoïsme. La culture nous donne le respect de l’autre, le souci du bien commun. La société nous appartient à tous, nous sommes faits pour être heureux. Mais très souvent, les politiciens, c’est les querelles, un langage agressif, on se soucie très peu du bien commun. Il y’a un certain égoïsme qui fait qu’on se désintéresse un peu».