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6 octobre 2025
DES INQUIÉTUDES AUTOUR DE LA BLESSURE DU GARDIEN ALFRED GOMIS
La blessure du gardien sénégalais de Dijon (élite française), Alfred Gomis, lors du match de son équipe contre le FC Nantes, suscite des inquiétudes dans son club, qui se bat pour rester dans l’élite française.
Dakar, 9 fév (APS) – La blessure du gardien sénégalais de Dijon (élite française), Alfred Gomis, lors du match de son équipe contre le FC Nantes, suscite des inquiétudes dans son club, qui se bat pour rester dans l’élite française.
‘’On craint une rupture du ligament croisé postérieur du genou droit’’, a annoncé son entraîneur Stéphane Jobard, cité par le quotidien sportif français L’Equipe.
‘’Les examens complémentaires seront passés a priori lundi. Si la nouvelle venait à être confirmée, ce serait un coup dur pour nous’’, a ajouté le technicien français.
Arrivé en août dernier de SPAL (Italie), le gardien âgé de 25 ans est devenu un titulaire indiscutable et un maillon fort de son club, qui est actuellement 17e de la Ligue 1, la première place des non relégables du championnat d’élite en France.
Les inquiétudes sont grandes au sein de son club, et au Sénégal, les nouvelles de Gomis peuvent être attendues avec angoisse, car le joueur est la doublure du gardien de l’équipe nationale.
Il était sur le banc des Lions du Sénégal, lors de la CAN 2019, mais il n’a finalement raté que les deux premiers matchs, terminant la compétition comme titulaire, en remplacement d’Edouard Mendy blessé, lors de l’échauffement avant le 3e match, contre le Kenya.
L’équipe du Sénégal jouera fin mars deux matchs pour les éliminatoires de la CAN 2021, contre la Guinée-Bissau.
DES CONSULTATIONS MÉDICALES GRATUITES A SAINT LOUIS
Plus 500 personnes ont bénéficié de consultations médicales gratuites et ont reçu des médicaments
Saint-Louis, 9 fév (APS) – Plus 500 personnes ont bénéficié de consultations médicales gratuites et ont reçu des médicaments, dimanche, à Saint-Louis (nord), grâce à l’Association des enfants de troupe (AET), a constaté l’APS.
Une conférence sur ‘’la santé nutritionnelle’’ leur a été donnée par la nutritionniste et diététicienne Binetou Cheikh Seck, pour les aider à équilibrer leur alimentation et à éviter le diabète et les maladies cardiovasculaires.
La spécialiste leur a donné des conseils pour les aider à avoir une alimentation saine et à vivre en bonne santé.
Selon Binetou Cheikh Seck, la ville de Saint-Louis est confrontée à de nombreux cas d’obésité et d’hypertension artérielle.
Les bénéficiaires des consultations médicales de l’AET ont également été informés des critères d’adhésion aux mutuelles de santé, afin de bénéficier d’une couverture médicale universelle.
ACHILLE MBEMBE DÉNONCE LE "BRUTALISME" DU LIBÉRALISME
Dans son nouvel essai, le penseur camerounais revient sur ce qui caractérise selon lui notre époque, le développement des technologies et une violence généralisée envers les populations
Le Monde Afrique |
Séverine Kodjo-Grandvaux |
Publication 09/02/2020
A Ceuta et Melilla, à Lampedusa ou à Lesbos, mais aussi en Hongrie, à Terespol en Pologne, aux Etats-Unis, en Israël, en Cisjordanie, et encore en Arabie saoudite, en Iran, en Inde, en Corée du Nord… Partout, de plus en plus, des murs, des barbelés, des barrières militarisées, des caméras, de nouvelles ou de séculaires peurs instrumentalisées ; et ce sur quelque 40 000 kilomètres, l’équivalent de la circonférence de la Terre. Auxquels s’ajoutent les mers et les déserts transformés en cimetières.
Partout les frontières se ferment toujours un peu plus et on voit apparaître de nouveaux camps où sont emprisonnés des femmes et des hommes, mais aussi des enfants, entravés dans leur liberté de mouvement. Ces « corps-frontières » analyse Achille Mbembe dans Brutalisme (éd. La Découverte) sont ceux d’« hommes-déchets » qui n’ont pas de valeur ajoutée pour le capitalisme.
Ce nouvel essai de l’historien camerounais s’inscrit dans la droite ligne de ses précédents ouvrages, Politiques de l’inimitié (2016), Critique de la raison nègre (2013), mais aussi Sortir de la grande nuit (2010). Il y analyse les travers des démocraties libérales, qui cèdent à la tentation d’installer un état d’exception permanent, restreignent les libertés individuelles au nom de la lutte contre le terrorisme et, dernièrement, de « transpos[ent] l’état de guerre au sein d’un état civil ».
Les forces de police usent, ici et là, d’armes de guerre arrachant les mains, éborgnant, quand elles ne tuent pas celles et ceux qui manifestent pour la défense de leurs droits ou de leur pouvoir d’achat. C’est à une véritable « guerre sociale » que l’on a affaire. Mais observe le professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université de Witwatersrand à Johannesburg, « les soulèvements ne visent plus à renverser et à démanteler (…) le capitalisme ». Ils répondent au désir d’être intégré à ce système.
« Narcissisme de masse »
Revenant sur le développement des technologies et du numérique – qui aident à mieux surveiller, contrôler et « trier » les populations et à faire de l’humanité une entité de plus en plus artificielle, augmentée et hyperconnectée –, Achille Mbembe voit se dessiner une nouvelle psychologie des masses née de la libération par cette technologie numérique des forces pulsionnelles. Internet et les réseaux sociaux sont devenus des défouloirs envahis par un « narcissisme de masse ». Et l’on assiste au grand retour de la passion identitaire à travers l’individu, la race, le genre, la nation.
Si la revendication de la différence peut être « une revendication d’humanité » pour échapper à la négation de soi imposée – notamment par un « universalisme colonial » –, elle peut aussi être le symptôme d’un « désir d’endogamie » qui perçoit « l’hybridité » comme une « menace ». Résultat, les frontières sont devenues des lieux de « violence organisée » et « ressurgit l’idée de stérilisation des classes et des nations dominées ». Les propos récurrents du président Emmanuel Macron estimant que les femmes africaines font trop d’enfants seraient un exemple du « virilisme patriarco-colonial » dénoncé par Achille Mbembe.
Or, poursuit-il, toute démocratie digne de ce nom doit reposer sur « une politique de l’en-commun [qui] suppose une éthique de l’altérité », du soin et de la réparation et permettre la mobilité car nous sommes tous des « passants » sur Terre et le mouvement est au cœur de nos vies. Le « brutalisme » ne se manifeste pas seulement dans le rapport que ces démocraties entretiennent à l’autre en « transform[ant] l’humanité en matière et énergie ». On le retrouve dans l’exploitation excessive de la Terre qui a engendré l’anthropocène. Le libéralisme se nourrit d’un « néovitalisme », pour lequel la vie est inépuisable et peut être détruite puisqu’elle se régénère.
Le « devenir-africain du monde »
Si la lecture de notre époque développée dans Brutalisme est glaçante, elle n’est pas sans solutions. Achille Mbembe semble avoir délaissé le pessimisme de Politiques de l’inimitié. Sans doute, parce que depuis, avec Felwine Sarr – avec qui il a créé Les Ateliers de la pensée de Dakar –, il voit en l’Afrique, un « laboratoire de mutations d’ordre planétaire ». Ce qui était réservé à ce continent peut être dorénavant appliqué à toute l’humanité.
Il n’y a qu’à penser au premier génocide du XXe siècle, celui des Herero de l’actuelle Namibie, avec ses camps de concentration créés notamment par Heinrich Göring, père du bras droit d’Adolph Hitler, Hermann Göring. Le traitement des « Nègres », ces « hommes-déchets », s’étend sur toute la planète, explique Achille Mbembe. C’est là le « devenir-africain du monde » et le « devenir-nègre du monde » dont il parlait déjà dans Critique de la raison nègre.
Mais le continent est aussi paradoxalement un laboratoire où « les opportunités de métastase créatrice sont les plus mûres » et où depuis des siècles on a dû « recréer du vivant à partir de l’invivable ». Où la relation au vivant peut être source d’inspiration à l’heure de la crise climatique. Où le rapport aux objets perçus comme des entités dépositaires d’énergie et de vitalité pourrait aider à créer de nouvelles relations entre les humains et les objets, alors que les outils technologiques deviennent des extensions de nous-mêmes. Et, enfin, où le concept de biens communs existait dans les sociétés antécoloniales et supposait que certains biens sont inappropriables parce qu’« ils participaient de la régénération de la vie de plus d’un ».
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LE CHAUFFEUR DE TAXI QUI TOUSSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Mesurons-nous assez la situation désastreuse de Dakar ? Si chaque citoyen, qui en a les moyens, possède une automobile, la capitale serait invivable - Comment les générations futures vont faire pour respirer ? NOTES DE TERRAIN
Mercredi 05 février 2020. Ce matin, j’ai rendez-vous à 9 heures, entre Ouest-Foire et Yoff, pas loin du siège de l’APR. Je sors de chez moi à 8 heures. Moins de deux minutes plus tard, me voilà au bord de la route. Au total, j’ai hélé cinq taxis. Le premier et le quatrième étaient formels. Ils n’ont pas voulu me prendre à moins de 2000 F CFA. Le deuxième et le troisième n’ont pas pris le temps de négocier. Ils ne veulent pas aller à Yoff. Ils craignent les embouteillages. Je n’avais jamais auparavant, à ce moment de la journée, pris un taxi pour le même trajet. Je pensais que le coût du transport ne pouvait pas dépasser 1500 F CFA. Je me suis peut-être trompé. Et lorsqu’un cinquième taxi arrive, je décide de revoir à la hausse le prix.
- Je vais à Yoff, au siège de l’APR. 2000 F CFA !
Pour montrer au chauffeur de taxi que je serai intransigeant, que ce n’est pas la peine de discutailler, je fais deux pas en arrière. C’est un coup tactique que j’observe souvent. Une expression de fermeté pour montrer que je n’ai ni le temps, ni l’intention de revenir sur le prix. Le chauffeur me jauge, de haut en bas. Son regard se pose avec insistance sur mes lunettes et mes chaussures empoussiérées. Cela a duré quelques secondes. Puis il fixe son prix à 3000 F CFA. Je répète énergiquement : 2000 F CFA !, et reste impassible. Il abdique et me fait signe de la main. Je peux monter. Comme d’habitude, je m’installe devant. Le chauffeur doit avoir entre quarante et cinquante ans. Sa tête est dégarnie. Il porte une montre dorée, qui reflète les lumières du soleil naissant. Il a une mine pressée et antipathique. Comme un insatisfait qui fait les choses par nécessité. La course ne lui plaît pas et il tient manifestement à le montrer, en ayant une attitude inamicale.
Le taxi est propre. Une décoration est attachée sur le rétroviseur intérieur. Je peux y lire le verset du Trône. La radio est allumée. Elle diffuse le journal du matin de la RFM, présentée par El Hadj Assane Gueye. Nous restons plusieurs minutes sans dire un seul mot, à part les salutations en rentrant dans la voiture. Un bouchon bloque la circulation juste en face du restaurant La Calebasse. Le chauffeur saisit cette occasion pour m’adresser la parole. Il râle. Sa voix est singulière. On dirait qu’il retient son souffle en parlant. Il m’explique qu’il est devenu difficile de conduire à Dakar. Qu’il y a des embouteillages partout. Cela est intenable. Je lui réponds que c’est normal. Dakar est une petite ville, et tout le monde veut avoir sa voiture individuelle. En plus de l’absence de planification au niveau central. La mobilité urbaine seara de plus en plus problématique dans les années qui viennent et les embouteillages vont empirer. Plus grave encore, la pollution automobile aura un impact dévastateur sur la santé. Nous sommes tous un peu responsables. Il acquiesce et me dit qu’il a tout le temps mal à la gorge. Qu’il tousse beaucoup. Je lui demande son nom. Il s’appelle Gora. C’est un waalo-waalo. Il est originaire du nord, vers Mpal.
Mesurons-nous assez la situation désastreuse de Dakar ? La pollution est un danger brûlant. Et il semble que rien n’est fait pour dire stop. Peu de volonté politique. Déficit de conscience citoyenne pour changer le cours des choses. Or, ce n’est pas seulement la mobilité qui est en jeu. Le cadre de vie, dans son ensemble, est complètement dégradé. Cela a des dangereuses répercussions sur la santé, notamment les affections respiratoires. Sur les équilibres sociaux aussi. Nous persistons tous à entretenir un paradigme destructeur de notre environnement. Cela s'observe dans le fait que chacun aspire à avoir sa propre voiture. C’est devenu un objectif universel, qui est la conséquence d’un comportement mimétique, mais aussi d’un processus de survie. Sans véhicule personnel, il est très difficile de se déplacer à Dakar. Le transport public est défaillant. Les taxis coûtent chers. Ceux qui ont les moyens n’ont pas d’autres choix. Seulement, ce recours généralisé et frénétique à la voiture individuelle est, d’une certaine manière, une absurdité. Ce n'est pas tenable sur la durée. Il porte des contradictions insurmontables. Dakar est déjà saturée, et devient irrespirable avec des pics de pollution élevés. Si chaque citoyen, qui en a les moyens, possède une automobile, la capitale du Sénégal sera invivable. Et puis, comment les générations futures vont faire pour respirer ?
L’avenir de nos enfants est gravement compromis. Il faut impérativement changer de cap. Nous avons à régler une question urgente. Quels peuvent être les espaces d’intervention ? On dirait qu’il y a peu de place pour une politique intelligente. Partout ailleurs, le débat public met en relief les risques d’un effondrement civilisationnel causé par l’activité humaine. Sauf en Afrique. Qui se préoccupe vraiment, sur le continent, d’une probable sixième extinction de l’espèce ? Peu de personnes. D’ailleurs, ils sont inaudibles. Au moment où la crise de l’environnement est devenue un problème majeur qui affecte déjà nos pays, une question de vie ou de mort. Plus grave encore, aucune décision radicale n’est prise par les autorités publiques pour informer les populations et les inciter à une logique de socialisation écologique. Or, il faut agir, dès à présent, sur les éléments structuraux, pour favoriser une nouvelle culture quotidienne plus respectueuse de l'environnement. Cela passe nécessairement par des réformes éducationnelles à la base. L’Etat, à travers l’école de la République, doit “fabriquer des citoyens” qui comprennent que le monde est en danger, à cause de l’activité humaine. Ensuite, il s’agit, pour les autorités publiques de mettre en place des politiques éco-responsables. Mais surtout, les citoyens ont leur part : ils doivent prendre conscience que certains de leurs choix mènent à des impasses. Il faut espérer une prise de conscience rapide. De tout cela nous avons discuté, avec Gora. Et à la fin, je lui ai donné ses 3000 F CFA.
Retrouvez désormais sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
PRÉSIDENT AUTORITAIRE LE JOUR, PILLEUR DE SON PAYS LA NUIT
L’histoire d’un président et de sa famille qui dirigent leur pays d’une poigne de fer le jour… pour mieux le piller à la tombée de la nuit ! Le clan Sassou-Nguesso et la République du Congo
France Inter |
Fabrice Drouelle |
Publication 09/02/2020
Aujourd’hui dans Affaires sensibles : l’histoire d’un président et de sa famille qui dirigent leur pays d’une poigne de fer le jour… pour mieux le piller à la tombée de la nuit ! Le clan Sassou-Nguesso et la République du Congo. Invité le journaliste Xavier Harel qui enquête depuis plus de 15 ans sur ce dossier.
Cette affaire – dont vous avez peut-être entendu le nom cité dans un autre scandale, celui des Biens Mal Acquis – c’est celle du clan Sassou-Nguesso ! Une famille d’autocrates – sans scrupules et sans vergogne – emmenés par leur chef, Denis – un homme qui s’est intronisé président par la force et qui règne depuis plus de 30 ans sur la destinée de la République du Congo !
Sur place à Brazzaville et à Pointe Noire – telle une véritable mafia – les membres du clan Nguesso ont fait main basse sur toutes les richesses du pays. Tour à tour, ils ont usé et abusé des privilèges de leurs titres ou de leurs fonctions ! Pire, ils ont utilisé – et utilisent encore – les moyens de l’État congolais pour servir leurs propres intérêts et enfin – comme si cela ne suffisait pas – ils ont aussi détourné des sommes d’argent considérables en se servant dans les caisses publiques !
D’après les enquêteurs français, ce serait ainsi plus de 100 millions d’euros qui aurait été ainsi dérobés par Denis Sassou-Nguesso et sa famille : au détriment du peuple congolais – dont rappelons-le 80% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté ! Et dont l’économie est chaque année sauvée de la banqueroute par les aides du Fond Monétaire International et celle de la France !
Alors, comment en est-on arrivé à une telle situation ? Pourquoi le nom de Denis Sassou Nguesso et sa famille revient-il avec insistance dans l’affaire dite « des biens mal acquis » ? Et de quelles preuves dispose-t-on aujourd’hui contre eux ?
"IL FAUT QUE LES FRANÇAIS REGARDENT L'AFRIQUE AUTREMENT"
Stéphanie Rivoal, Secrétaire Générale du Sommet Afrique-France 2020, appelle à un basculement psychologique de la part de la France dans ses rapports avec le continent
"Je ne fais pas partie de la génération de la colonisation et je pense que ceux qui ont le plus de mal à tourner la page ce sont les Français. Il faut entrer dans la construction d'un avenir commun", Stéphanie Rivoal, Secrétaire Générale du Sommet Afrique-France 2020, invitée d'Internationales sur TV5 Monde.
AUDIO
OBJECTION AVEC MOUNDIAYE CISSE
Le directeur exécutif de l'ONG 3D est l'invité de Baye Oumar Guèye
Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l'ONG 3D, est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud Fm) dans l'émission Objection.
texte collectif
FAUT-IL RAPATRIER LES SÉNÉGALAIS DE WUHAN ?
N’ayant plus de gêne à se déclarer incapable de répondre à l’appel de détresse de ses citoyens, notre gouvernement croit pouvoir se déresponsabiliser de plus en plus, pour peu qu’il se déclare pauvre
Mohamed Camara et Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye |
Publication 09/02/2020
Nous exerçons notre droit à la parole dans cet arbre à palabres des temps modernes. Loin de nous toutes polémiques ou autres attitudes de donneurs de leçons ! Notre contribution s’inscrit dans la recherche de solutions plus acceptables.
Au moins 13 citoyens sénégalais, des étudiants, sont actuellement dans la ville de Wuhan, épicentre du coronavirus 2019-ncov. Ce virus, qu’aucun vaccin ne serait encore en mesure d’arrêter, a déjà atteint 31 475 personnes et en a tué 638. De nombreux pays, comme l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, ont rapatrié leurs citoyens se trouvant à Wuhan. De nombreuses compagnies dont Kenya Airways, Royal Air Maroc, RwandAir, ont suspendu, quant à elles, leurs liaisons avec la Chine. Le Sénégal, par la bouche de son président, refuse de rapatrier les siens. Monsieur Sall prétend que notre pays ne dispose pas des moyens pour procéder audit rapatriement : « J’ai une pensée très grande à l’égard de nos douze (12) compatriotes qui vivent à Wuhan (…) Leur rapatriement requiert et demande une logistique tout à fait hors de portée du Sénégal (…) » Sa communication a été saluée par certaines personnes, l’ayant trouvée réaliste, empathique et sincère.
Seulement, une telle lecture est-elle soutenable ? Serait-elle la même s’il s’agissait de membres de leurs familles ? Il est vrai que laisser nos compatriotes dans cette ville où leur vie est menacée peut paraître moins coûteux que de les rapatrier. Leur octroyer 1000 euros et leur faire part de l’empathie présidentielle serait plus raisonnable que de les ramener au Sénégal, où ils devront être suivis et pris en charge durant environ 14 jours. L’État évite ainsi d’avoir à supporter leurs frais de transport et de suivi, tout en n’ayant pas à gérer le risque qu’ils ramènent le coronavirus dans notre pays. Aussi n’est-il pas exclu que l’État maintienne ses citoyens à Wuhan dans une volonté de complaire à la Chine : montrer à ce partenaire économique puissant que le Sénégal est un allié fidèle, qui reste à ses côtés au moment où tout le monde déserte son territoire.
Une telle posture pourrait être payante une fois l’épidémie passée. Le Sénégal et ses citoyens en Chine pourraient bénéficier d’une prime de loyauté. Aucune de ces raisons, avancées par le Président, ou qui peuvent légitimement lui être prêtées, ne doit faire obstacle au rapatriement de nos compatriotes. Celui-ci doit être une priorité pour nos dirigeants en raison du devoir d’assistance de l’État à l’égard de ses citoyens et en raison du contrat social liant chaque citoyen sénégalais à son compatriote. Il ne s’agit pas là d’états d’âme ou d’émotions, mais d’un rappel du devoir de responsabilité envers les Sénégalais où qu’ils soient. Il convient, de prime abord, de s’interroger sur la véracité du chiffre 13 avancé par nos autorités. Peuvent-elles nous garantir qu’il n’y a que 13 étudiants sénégalais à Wuhan ? Et pour quelle raison ne parlent-elles que d’étudiants ? D’autres citoyens sénégalais, immigrés avec ou sans profession, ne résident-ils pas actuellement à Wuhan ? Et si oui — ce qui est plus que probable —, pourquoi l’État ne les mentionne-t-il pas ?
L’argument de manque de moyens avancé par le Président est inexact, inapproprié et regrettable. L’aveu d’impuissance n’est pas ce qui est attendu d’un gouvernement. N’ayant plus de gêne à se déclarer incapable de répondre à l’appel de détresse de ses citoyens, le nôtre croit pouvoir se déresponsabiliser de plus en plus, pour peu qu’il se déclare pauvre. Cela constitue un très mauvais message envoyé aux citoyens, qui n’ont point le sentiment d’être protégés, respectés, par leur État, à l’intérieur ou à l’extérieur de nos frontières. Et soyons certains que l’État qui peine à se mobiliser pour sauver la vie d’un seul de ses citoyens ne fera pas plus d’effort lorsqu’il s’agira de sauver une centaine de vies.
En laissant l’État abandonner nos compatriotes à Wuhan, chaque citoyen sénégalais consent à être lui-même abandonné un jour par ce même État. Qu’il pleuve ou qu’il vente, assumons notre Afrique au-delà des TER ! Il va sans dire que moins de détournements et de gaspillage dans nos institutions, un petit effort budgétaire, un recours à la solidarité nationale, une action à l’échelle régionale ou panafricaine, sont autant de leviers pour couvrir tous les frais de rapatriement de nos compatriotes. Notre générosité doit prendre le dessus sur cette phobie collective qui rejette nos sœurs et frères, filles et fils, par pur calcul ou stratégie.
Par ailleurs, l’incapacité déclarée de notre système de santé à faire face à cette épidémie doit inquiéter notre population ou heurter notre personnel soignant. Par elle, la population se rappelle sa vulnérabilité ; tandis qu’au personnel soignant, celui-là même qui a hier dompté Ébola, les autorités ne manifestent aucune confiance. Comment construire une nation sans confiance ? L’émergence tant souhaitée en prend un sacré coup. Or ce genre d’épidémies, aussi tragiques soient-elles, sont justement l’occasion pour notre système de santé d’être éprouvé, pour nos médecins et infirmiers de démontrer et d’améliorer leurs compétences. S’ils ne peuvent affronter cette épidémie, quelle autre épidémie pourront-ils demain vaincre ?
Il en résulte que le défaut de moyens est un prétexte grossier, au même titre que le prétendu souci de minimiser le risque d’arrivée du virus au Sénégal. Cet effort de minimisation du risque ne doit pas se faire au prix des vies de nos compatriotes qui, d’ailleurs, d’après notre gouvernement, ne sont pas encore contaminés. Et leur non-rapatriement ne nous met pas à l’abri de ce virus, qui peut entrer dans notre pays par d’autres voyageurs (ne serait-ce que par les commerçants étant discrètement rentrés de Chine depuis le début de l’épidémie).
Enfin, la Chine, à qui nous devons manifester notre solidarité par bien d’autres façons, ne peut nous en vouloir de venir au secours de nos citoyens. Elle qui remue ciel et terre pour freiner la mort sur son territoire sait que la vie humaine n’a pas de prix, tandis que notre gouvernement veut lui en donner.
"CHEIKH ANTA DIOP N'A PAS BESOIN QU'ON L'APPELLE PHARAON DU SAVOIR"
Dialo Diop, revient, entre autres sujets, sur l’actualité de la pensée politique et culturelle de Cheikh Anta Diop et explique pourquoi ses pensées ne sont pas enseignées dans les universités sénégalaises. Entretien
Le 7 février marque l’anniversaire du décès de Cheikh Anta Diop. Trente-quatre ans après sa disparition, le ‘’Pharaon du savoir’’ semble de plus en plus présent dans le cœur des Africains et de la diaspora noire, grâce à ses œuvres. Trouvé à l’Espace numérique ouvert de Dakar (Eno) sis à Mermoz, lors d’une cérémonie d’hommage en l’honneur du savant noir, l’ancien secrétaire général du RND (parti politique fondé par Cheikh Anta Diop), par ailleurs médecin biologiste à la retraite, Dr Dialo Diop, revient, entre autres sujets, sur l’actualité de la pensée politique et culturelle de Cheikh Anta Diop et explique pourquoi ses pensées ne sont pas enseignées dans les universités sénégalaises. Entretien.
Trente-quatre ans après la disparition de Cheikh Anta Diop, que peut-on tirer de ses enseignements par rapport à l’actualité politique africaine ?
Ceux qui se sont intéressés à la pensée politique de Cheikh Anta Diop découvrent, avec ravissement, que la validité scientifique de ses travaux de recherche en histoire, langue, sociologie et en philosophie demeure pleine et entière. En 1960, immédiatement après avoir soutenu sa thèse, il rentre au Sénégal et publie un ouvrage intitulé ‘’Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire’’. Dans cet ouvrage, il dit que si l’Afrique veut se redresser et recouvrer la maitrise de sa propre destinée, elle doit s’unir politiquement sur le modèle fédéral. Sinon, elle est condamnée à la ‘’sud-américanisation’’.
Soixante ans après, cette prédiction s’est vérifiée jusqu’à la caricature. L’Afrique ne s’est pas fédérée, elle s’est sud-américanisée jusqu’à la cocaïnisation. C’est la cocaïne des Sud-Américains que nous recyclons sur toute la côte de notre continent. De l’Angola jusqu’au Maroc. C’était la zone de transit. Maintenant, c’est devenu une zone de redistribution.
Cheikh Anta avait évoqué la question de la sécurité qui, pour lui, précède le développement. Aujourd’hui, il y a le G5 Sahel qui essaie de contrecarrer les desseins des terroristes. Quelle lecture avez-vous par rapport à cela ?
La question sécuritaire est devenue un slogan que tous les chefs d’Etat reprennent, mais qu’ils sont incapables d’appliquer et de mettre en œuvre. Pour le G5 Sahel, il a fallu que Macron leur demande de le créer pour qu’ils le fassent. Ils sont 5 (pays) alors que le réflexe pour se défendre devant l’agression, c’était d’unir les forces. Pourquoi la Mauritanie fait partie du G5 Sahel et pas le Sénégal, la Gambie, la Guinée, etc. ? Cela n’a pas de sens. Il faudra qu’il y ait un attentat, comme ce fut le cas au Grand Bassam de Côte d’Ivoire, pour qu’on dise qu’il faut ajouter le Sénégal. On est dans la dépendance jusqu’à présent et on est dans le mimétisme. Nous continuons à faire ce qui se faisait avant l’indépendance. Ça me rappelle la phrase du général belge qui avait provoqué la mutinerie de la force publique immédiatement après l’indépendance apportée par Lumumba. Il fait un cours devant ses hommes et dit qu’avant l’indépendance égale après l’indépendance. C’était de la provocation, mais ce n’est pas faux.
Cela nous plonge dans vos combats les plus actuels. Par rapport à la politique, le lien est-il déjà trouvé pour dire que pour faire valoir ces idées-là, il faut s’accaparer de l’appareil d’Etat ?
Justement, l’une des contributions substantielles de Cheikh Anta Diop à la pensée politique panafricaniste, c’est de montrer que nous ne pouvons pas réformer les Etats coloniaux que nous avons hérités de l’impérialisme berlinois : la fragmentation du continent. Nous devons repenser un nouveau type d’Etat continental. Et il dit que l’Afrique est confrontée à une tâche sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Que toutes les autres grandes fédérations de l’histoire de l’humanité se sont construites dans le fer, le feu et le sang (la violence). Pour lui, l’Afrique va devoir se fédérer et s’unir, non pas par la force, mais par la persuasion. On doit amener nos compatriotes africains à comprendre que c’est notre intérêt collectif de nous unir et de nous souder en un seul bloc, sous une direction de lutte, et donc avoir un Etat qui soit radicalement différent de l’Etat colonial ‘’nègrifié’’ que nous avons hérité, par exemple, des Français.
Les populations africaines ont tendance à vouloir aller dans cette direction-là. La faille ne se trouverait pas au niveau de la classe dirigeante ?
C’est pour cela que Cheikh Anta a également dit que si les classes dirigeantes échouent à faire fédérer l’Afrique, alors c’est une lame de fond qui partira des bases populaires et fera comme un raz-de-marée pour imposer l’unification, parce que ça sera devenu une question de survie pour nos peuples.
Est-ce que c’est cela qui explique la naissance de certains mouvements tels que France dégage ?
Ce sont des prémices. Il faut que ça soit des mouvements organisés et coordonnés à une échelle continentale.
Croyez-vous que l’approche culturelle, qui est d’une importance capitale, a été peu perçue ?
Cheikh nous a expliqué pourquoi nous devons nous réunifier sur la base de la persuasion et non sur celle de la violence. Parce qu’au-delà de nos diversités apparentes, il y a une profonde unité culturelle des peuples africains. Nous sommes le seul continent au monde où le désir d’unité des populations est aussi fort. Il est lié à notre sentiment d’avoir subi le même sort stoïquement, au moins dans les temps modernes. Mais Cheikh nous montre que c’est un sort commun, depuis l’origine de l’humanité. Et que c’est sur ça que nous devons nous appuyer. Mais la clé, c’est de nous doter d’une langue de travail. Et, bien sûr, ça ne tuera pas les autres langues, parce que nous ne sommes pas sectaires, exclusivistes, mais nous voulons être opérationnels. Aujourd’hui, la langue la plus utilisée dans le monde, ce n’est plus l’anglais ; c’est le mandarin. Dans toutes les universités du monde, les gens manifestent leur envie d’apprendre le chinois. C’est parce que la Chine a renversé les rapports de force à l’échelle mondiale. Et l’Afrique pourrait faire pareil.
Actuellement, est-ce qu’il est facile de trouver une langue d’unification ?
Oui, les intellectuels africains ont travaillé sur ça. Et c’est depuis le 1er Congrès des écrivains et artistes noirs de Paris, en 1956. On dit que c’est le kiswahili qui est la langue la plus apte qui soit pour cela. En outre, en Afrique, on a plus de locuteurs de kiswahili que d’Anglophones et de Francophones réunis (quantitativement).
Vous luttez pour que les ouvrages de Cheikh Anta soient enseignés. Et vous avez évoqué un projet qui a été bloqué. De quoi s’agit-il exactement ?
C’était la pétition de nos compatriotes du Canada, qui ont recueilli des dizaines de millions de signatures et qui ont fait initier une procédure par l’Inspection générale de l’éducation nationale et non pas, malheureusement, par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
En effet, c’est l’éducation nationale qui a fait les fiches pédagogiques, mais le blocage se trouve dans la décision de commencer à enseigner l’œuvre de Cheikh Anta. Parce qu’elle fait peur.
Pourquoi est-ce qu’elle fait autant peur ?
Parce qu’elle émancipe, libère les esprits. Elle déverrouille l’esprit créateur chez les Africains. Et c’est la caractéristique de tous les gens qui lisent Cheikh Anta. Ils disent qu’ils ne sont plus les mêmes, après avoir lu ‘’Nation nègre et culture’’. Les œuvres de Cheikh Anta Diop ne sont pas enseignées au Sénégal, à cause de l’adversité politique et le veto de l’académie des Français. Ce n’est pas l’institution académique française, mais de l’université française. Ils se sont rendu compte de la portée subversive, au sens propre et positif, des thèses de Cheikh Anta Diop. Et ils préfèrent qu’elle soit méconnue et ignorée par les jeunes intellectuels africains, parce qu’elle contribuerait au déverrouillage de leur esprit créateur, et donc à leur engagement plus résolu dans la libération, dans la reconstruction autonome de notre continent.
Quel message voulez-vous partager avec ceux qui ne la connaissent pas assez ?
Nous, notre message, c’est que Cheikh n’a pas besoin qu’on l’appelle le ‘’Pharaon du savoir’’ ou que l’on le momifie dans un sarcophage pour en faire un pharaon. Ce qu’il souhaite, c’est que son œuvre soit enseignée ; et que, surtout, la jeune génération se l’approprie et s’accommode en particulier de sa méthode d’investigation, d’analyse, qui lui a permis de faire des découvertes et des conclusions qui restent valides, un demi-siècle après.
Ainsi, nous souhaitons que la jeunesse fasse, à son tour, des découvertes et contribue à la construction souveraine de notre continent.
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« KARIM WADE VEUT RENTRER »
Invité de l’émission Jury du dimanche sur Iradio (90.3), Doudou Wade, secrétaire général adjoint chargé des conflits au PDS a expliqué les raisons pour lesquelles le grand frère de Sindièly Wade ne rentre toujours pas au Sénégal
Son retour au Sénégal a, à plusieurs reprises, été annoncé par les leaders politiques du Parti démocratique Sénégalais. Que nenni ! Karim Wade demeure toujours à Doha. Invité de l’émission Jury du dimanche sur Iradio (90.3), Doudou Wade, secrétaire général adjoint chargé des conflits au PDS a expliqué les raisons pour lesquelles le grand frère de Sindièly Wade ne rentre toujours pas au Sénégal.
« Karim Wade ne peut pas rentrer comme ça au Sénégal parce que le moment n’est pas opportun pour qu’il le fasse »,a d’emblée précisé Doudou Wade. Il rappelle, sur ces entrefaites, que Karim Wade n’est pas sorti du pays de son propre gré. « Dans l’histoire du Sénégal jusqu’à la fin du monde, on ne verra jamais quelqu’un en prison à qui on fera un passeport pour le faire sortir, même s’il était un Chinois ou un Japonais. On prend un Sénégalais, on le met sous scellé, on le sort tardivement dans la maison d’arrêt, et on le déporte », explique-t-il pour dénoncer les conditions dans lesquelles Karim Wade a été « exilé ».
« Karim Wade est attendu par les Sénégalais. Il veut rentrer. Il ne rentre pas parce que ce n’est pas encore opportun. Vous l’avez entendu plusieurs fois dire que s’il arrive on le met en prison », se souvient-t-il. « Est-ce qu’il a alors peur de retourner en prison », interroge le journaliste. « Ce n’est pas une question de peur, c’est une question de responsabilité », répond Doudou Wade qui, sur un autre registre, s’est prononcé sur la situation du Parti démocratique sénégalais. Et c’est pour recadrer le débat et dire, de façon formelle, que leur formation politique ne traverse aucune crise.
Pour lui, l’exclusion de Oumar Sarr et Cie ne peut pas être considérée comme une crise. Puisque, justifie-t-il : « Oumar Sarr a été considéré comme démissionnaire du parti à partir des instructions qui lui ont été données de ne pas aller à la rencontre avec le président Macky Sall sur le dialogue national ».
D’après Doudou Wade, le Pds est en train de se réorganiser pour aller d’abord présenter un autre projet aux Sénégalais et aux militants du parti. Mieux, il signale que les instances du Parti sont en train de travailler sur des questions dont elles sont compétentes. Ce qui lui fait dire que « notre parti vit une vie heureuse avec des jeunes, des femmes et d’autres personnalités. Et nous avons un parti d’avenir. Le Pds est et sera un parti qui compte au Sénégal ».
Concernant Karim Wade, il indique que ce dernier n’a écarté aucun leader pour s’imposer. Selon lui, tous les libéraux qui ont tourné le dos à Karim Wade aujourd’hui avaient fait acte d’allégeance envers lui. « Oumar Sarr et Cie ont toujours dit un oui courbé à Karim Wade. Ils ont porté sa candidature. Ils ont parcouru le Sénégal pour vendre Karim Wade. Ils ont fait une tournée partout : à la radio, à la télévision, devant les juridictions, sous la pluie. Ils sont partis à Doha », a rappelé Doudou Wade pour dénoncer le faux procès qu’on fait à Karim Wade.