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27 juillet 2025
AU MOINS 10 MILLIARDS DE F CFA ONT ÉCHAPPÉ AU TRÉSOR PUBLIC
Le Garde des Sceaux a fait savoir hier, lors de la conférence des chefs de parquet, que les peines d’emprisonnement ne sont pas exécutées, quand elles ne sont pas assorties de mandat de dépôt. Les amendes, dira-t-il, ne sont presque jamais recouvrées
Le Garde des sceaux, ministre de la justice a fait faire savoir hier, jeudi 28 novembre, lors de la conférence des chefs de parquet, que les peines d’emprisonnement ne sont pas exécutées, quand elles ne sont pas assorties de mandat de dépôt. Les amendes non plus, dira-t-il, ne sont presque jamais recouvrées. Ce qui, selon Me Malick Sall, fait perdre au trésor public sénégalais environ 10 milliards.
«Mon attention a été attirée cette semaine sur un fait suffisamment remarquable pour mériter qu’on s’y attarde. Assurer la bonne marche du service de l’exécution des peines, est en effet, l’une des fonctions essentielles des parquets. Malheureusement - et ceci n’est un secret pour personne, ce service ne marche pas. Il ne marche bien nulle part. Et ce, depuis très longtemps Les peines d’emprisonnement ne sont pas exécutées, quand elles ne sont pas assorties de mandat de dépôt», a déclaré avec regret le garde des sceaux, ministre de la justice Malick Sall hier, jeudi 28 novembre, à l’ouverture de la conférence des chefs de parquet. Mieux ajoute-t-il, les amendes ne sont presque jamais recouvrées. Ce qui fait perdre dit-il, à l’Etat et aux collectivités territoriales d’énormes rentrées qui se chiffrent au minimum, à une dizaine de milliards.
Pour pallier à ce manquement, Me Malick Sall donne en exemple le tribunal de St-Louis qui dit-il, «avec la mise en place d’un bureau de l’exécution des peines, a eu à recouvrer 8 millions de F CFA en quelques mois». Revenant à la rencontre qui avait pour thème «le suivi de l’action publique : la remontée de l’information», le ministre de la justice soutient qu’il a décidé de mettre en place le mécanisme de suivi de l’action publique consacré à l’amélioration de la communication du ministère public. Il soutient aussi qu’il est crucial que les informations relatives aux poursuites dans les affaires sensibles fassent l’objet d’une remontée suivant un canal institutionnel.
Le directeur des affaires criminelles et des grâces, Mandiaye Niang, estime, quant à lui, que les procureurs généraux comme les gens de l’administration devraient avoir des mécanismes officiels d’information. «Le remontée d’information se fait de façon non conventionnelle d’où un problème d’archives et de mémoire. Or, sans archives, ni mémoire, on ne peut pas analyser les tendances. Une remontée des informations permettra aussi d’avoir une politique pénale forte», a-t-il soutenu.
SACCAGE DES LOCAUX DU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE LOUGA : Me Malick Sall «traque» les coupables
Le Garde des Sceaux, ministre de la justice, Malick Sall, a soutenu que les auteurs de l’attaque du tribunal de grande instance de Louga lors du procès du maitre coranique, Cheikhouna Gueye, répondront de leurs actes. « Soyez rassuré que les auteurs de ces méfaits seront identifiés et sanctionnés à la hauteur de leurs actes », a-t-il hier, jeudi 28 novembre, lors de l’ouverture de la conférence des chefs de Parquet. S’agissant par contre des faits qui ont conduit le prévenu Cheikhouna Gueye en prison, le garde des sceaux, ministre de la justice, estime que les mesures nécessaires seront prises par les autorités judiciaires. «Les talibés menottés, ça a scandalisé tout le monde y compris moi. Je suis père de famille et j’ai été talibé aussi. Mais être scandalisé, ne suffit pas. C’est pour cela que des dispositions ont été prises pour que les auteurs de ces actes soient mis à la disposition de la justice et que celle-ci prendra les mesures qu’il faut à leur encontre ».
UN TAUX D’ABSORPTION DES CREDITS DE 98% ENREGISTRE
L’autorité de régulation des marchés publics (Armp) a restitué hier, jeudi 28 novembre, les résultats des audits de la gestion de l’année 2017.
L’autorité de régulation des marchés publics (Armp) a restitué hier, jeudi 28 novembre, les résultats des audits de la gestion de l’année 2017. Dans son rapport, l’ARMP a constaté une bonne maitrise des procédures de passation des marchés au Sénégal soulignant une augmentation du taux d’absorption des crédits qui est passé de 98%. Pour le compte de l’exercice 2017, 126 autorités contractantes ont passé 8 995 marchés dont 2 841 marchés par DRPCO et autres modes et 6 154 DRPCR et DRP. Le tout d’une valeur totale de 1925 758 620 361 F CFA.
L’autorité de régulation des marchés publics (ARMP) a noté dans son rapport pour l’exercice 2017, une bonne maitrise des procédures de passation des marchés. Aussi, le taux d’entente directe a fortement chuté passant à 9 %. «Beaucoup d’efforts ont été faits aujourd’hui sur la procédure de passation des marchés. Cela s’est matérialisé par le niveau important du taux de réalisation des crédits qui est de 98%», a fait savoir Oumar Sakho, président du conseil de régulation qui s’exprimait hier, jeudi 28 novembre, lors de l’atelier de restitution et de partage des résultats des audits pour la gestion 2017. Il informe que le Conseil de régulation de l’Armp a audité pour le compte de l’exercice 2017, 126 autorités contractantes, ont passé 8 995 marchés dont 2 841 marchés par DRPCO et autres modes et 6 154 DRPCR et DRPS, le tout d’une valeur totale de 1925 758 620 361 F CFA. Aussi, 3 328 marchés représentant un montant 1 797 889 120 858 F CFA ont été passés en revue par les cinq cabinets d’audit. Les marchés audités représentent ainsi 93 % en valeur et 37 % en nombre.
Toutefois, il a relevé des dysfonctionnements dans les fractionnements, les retards dans la publication des plans de passation des marchés ou avis général de passation de marchés. Par ailleurs, il appelle les autorités contractantes au respect des clauses contractuelles du point de vue de la qualité mais également de l’application des pénalités de retard. «Elles doivent également prendre les mesures idoines pour remédier aux insuffisances notées dans le processus de passation et qui altèrent la traçabilité des procédures notamment la défaillance dans l’archivage, le non-respect des règles de publicité, le défaut de signature des documents de marchés», soutient-il.
Selon lui, la résolution de ces problèmes passe par le renforcement des capacités des acteurs de la commande publique, mais aussi par la sensibilisation des gestionnaires de crédits, des services maître d’œuvre et notamment des agents comptables particuliers (ACP) sur l’importance de transmettre les documents relatifs à l’exécution physique et financière à la CPM (cellule de passation de marchés).
REALITE DE LA GOUVERNANCE «FAST-TRACK», SUPPRESSION DU POSTE DE PM ET INCIDENCE
Le docteur en Science politique, Maurice Soudieck Dione, diagnostique et décortique la dernière sortie du chef de l’état au sujet de la nécessité d’accélérer les procédures, les réformes et le calendrier d’exécution des projets en mode «Fast-track»
Le docteur en Science politique, Maurice Soudieck Dione, diagnostique et décortique la dernière sortie du chef de l’état au sujet de la nécessité d’accélérer les procédures, les réformes et le calendrier d’exécution des projets en mode «Fast-track», lors de la réunion du Conseil des ministres du 27 novembre dernier. Relevant que «la vitesse n’est pas un gage d’efficacité ni même de qualité», l’enseignant-chercheur à l’UGB de Saint-Louis souligne que cette décision ne risque pas de porter ses fruits. Non sans indiquer que la concentration et la personnalisation excessives du pouvoir entre les mains du président de la République nuisent au bon fonctionnement du travail gouvernemental.
«D’abord, il faut préciser que la vitesse n’est pas un gage d’efficacité ni même de qualité. Le slogan Fast-track est-il d’ailleurs bien choisi, si on fait un rapprochement avec le Fast-food : manger vite et manger mal, en raison de la prévalence du gras ? En plus, il est un slogan de plus parmi tant d’autres qui ont déjà été servis : «la patrie avant le parti», «la gouvernance sobre et vertueuse», «la rupture» ; lesquels concrètement n’ont pas été traduits dans la réalité. La concentration et la personnalisation excessives du pouvoir entre les mains du président de la République nuisent au bon fonctionnement du travail gouvernemental. En effet, dans le contexte du slogan Fast-track sur fond de luttes sourdines de succession, malgré l’interdiction formelle servie aux différents responsables d’en parler, sous peine d’être démis de leurs fonctions ; il est fort à craindre qu’il y ait une tendance à la déresponsabilisation. Car les initiatives prises par les ministres peuvent être interprétées politiquement comme étant l’expression d’un positionnement personnel visant le fauteuil présidentiel. Le Président Senghor pour qualifier cette situation marquée par une fuite généralisée face aux responsabilités à cause de la tutelle pesante du chef de l’État en l’absence d’un Premier ministre avait utilisé le terme de « ponce-pilatisme».
RISQUES DE COMPETITION ENTRE LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT ET LE SECRETAIRE GENERAL DE LA PRESIDENCE
«Ce mode de gouvernance annoncé qualifié de Fast-track connaît naturellement des effets pernicieux pour plusieurs raisons. La suppression du poste de Premier ministre qui jouait un rôle de coordonnateur de la gestion des affaires publiques, pour briser toute velléité de construction hégémonique en dehors du pouvoir présidentiel, ne risque pas de porter ses fruits, car il sera difficile d’empêcher l’expression des ambitions au fur et à mesure que se déroulera le mandat du Président Sall, ou alors ce dernier sera obligé de se positionner clairement par rapport à un troisième mandat. Les avantages liés au poste de Premier ministre dans la rationalisation du travail gouvernemental au plan technique sont perdus. Les risques de compétition entre le Secrétaire général du Gouvernement et le Secrétaire général de la Présidence sont réels. Sur le plan politique, le Président n’a plus de fusible, à un moment où il a atteint le seuil à partir duquel les pratiques autoritaires deviennent de plus en plus intolérées, si l’on s’en réfère au fonctionnement du système politique sénégalais depuis 1962. Cette période tourne environ autour de sept ans : 1963-1968 pour le Président Senghor qui entame des réformes jusqu’à céder le pouvoir à Abdou Diouf ; 1983- 1988 pour le Président Diouf qui entame de longues négociations pour des réformes démocratiques avancées : le code électoral consensuel notamment, jusqu’à l’alternance en 2000 ; 2000-2007 pour le Président Wade, après le réveil de l’opposition jusqu’à la perte du pouvoir en 2012. En 2019, après 7 ans de pouvoir, le Président Sall est également dans le même seuil».
SUPPRESSION DU POSTE DE PM ET «COHABITATION» EN 2022
«La fonction de Premier ministre a été restaurée en 1991, après sa suppression en 1983 ; elle a donc existé pendant 28 ans. Lorsque cette institution est supprimée sans débat, de manière brutale et inattendue, par la seule volonté du Président Sall, cela se ressent nécessairement dans la conduite des affaires publiques. D’autant plus cette suppression du poste de Premier ministre obéit à des considérations purement politiciennes liées à la succession et aux intérêts partisans et personnels du Président Sall. En effet, la suppression du poste permet d’évacuer le spectre d’une éventuelle cohabitation en 2022, s’il y a changement de majorité à l’issue des élections législatives. Auquel cas, l’actuel Président n’aura pas à travailler avec un Premier ministre qu’il n’a pas choisi. Mais si c’est Benno Bokk Yaakaar qui remporte les Législatives prévues en 2022 et qu’il y ait un successeur au Président Sall qui n’est pas issu de son camp, alors le nouveau Président aura du mal à gouverner, d’autant plus qu’il n’aura pas les moyens constitutionnels de dissoudre l’Assemblée nationale. On se pose également la question de savoir, après le renvoi des élections locales, s’il n’y a pas une volonté politicienne de tripatouiller le calendrier républicain sous le couvert du dialogue national pour renvoyer également les élections législatives en 2024, afin de rationaliser le système politique sénégalais, en lui évitant les incongruités de la cohabitation. Mais cette rationalisation aurait pu être faite si le Président Sall avait respecté son engagement de réduire son mandat de 7 à 5 ans.
Dans ce cas, la Présidentielle aurait eu lieu en février 2022, et les Législatives en juin de la même année. Par ailleurs, la suppression du poste de Premier ministre augmente la charge de travail du Président. La centralisation excessive dans la théorie administrative provoque l’apoplexie au centre et la paralysie aux extrémités. En plus de ce climat psychologique de méfiance et de prudence qui inhibe les ministres dans leurs initiatives et actions, susceptibles d’être perçues comme des signes de positionnement avantageux en vue de succéder au Président Sall ; ce qui tout compte fait est préjudiciable au travail gouvernemental»
Par Olivia TCHAMBA
UNE RÉALITÉ PARTAGÉE : LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES EN AFRIQUE DE L’OUEST
«Mon père m’a donné en mariage à l’âge de 12 ans, ma mère ne voulait pas mais elle n’a pas droit à la parole. Ma première grossesse a failli me coûter la vie, j’avais à peine 13 ans (…) »
«Mon père m’a donné en mariage à l’âge de 12 ans, ma mère ne voulait pas mais elle n’a pas droit à la parole. Ma première grossesse a failli me coûter la vie, j’avais à peine 13 ans (…) ». C’est en pleurs que B.N., une jeune dame à Saraya dans la région de Kédougou au Sénégal partage ce récit de vie.
Cette grande souffrance qu’elle exprime ainsi, trouve écho dans le témoignage d’une autre victime à Banfora au Burkina Faso, qui dit: «A la suite du décès de mon mari, sa famille a voulu que je sois la femme d’un de ses frères, mais comme j’ai refusé, elle a saisi tous les biens de mon mari me laissant ainsi seule avec les enfants sans aucune ressources». Deux inconnus certes, mais des réalités de vie assez similaires. Les violences faites aux femmes et aux filles sont un fléau. A l’échelle mondiale les statistiques sont assez parlantes. Selon le rapport des Nations Unies, Les femmes dans le monde 2015 : des chiffres et des idées, 35 % des femmes, soit une sur trois, subissent des violences au cours de leur vie. En Afrique, la violence physique à l'égard des femmes est particulièrement élevée. Près de la moitié des pays ayant contribué à ce rapport ont signalé une prévalence supérieure à 40%. Dans le cadre d’un projet visant à contribuer à la prévention et l’élimination des violences basées sur le genre dans 3 pays cibles, notamment, le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso, la Fondation TrustAfrica a commandité des études exploratoires dans lesdits pays. Ces recherches ont permis de mettre en exergue les formes de violences faites aux femmes mais également leur ampleur ainsi que les causes qui les soustendent. Elles contribueront également à orienter les investissements, les activités de plaidoyer et d’autres interventions de TrustAfrica dans cet espace.
A l’analyse, on note des similarités fortes concernant les formes de violences auxquelles les femmes font face dans ces pays. La violence physique est bien présente. Elle est suivie par les violences sexuelles, les violences morales ou psychologiques, les violences conjugales, les violences économiques et les violences sociales qui se manifestent entre autres par les mutilations génitales féminines, le mariage forcé et le mariage précoce, ainsi que la répudiation. Au Burkina Faso, on note aussi de nombreux cas d’exclusion pour allégation de sorcellerie. En cas de décès dans les familles, les causes sont souvent recherchées. Dans la plupart des cas, l’on accuse une personne d’en être responsable. Cette personne est alors qualifiée de sorcière (mangeuse d’âme). Dans la région du Nord, ces cas sont fréquents et le plus souvent ce sont les femmes qui sont accusées. La conséquence est l’exclusion sociale. Les violences physiques constituent avec les violences sexuelles les formes les plus pernicieuses du fait de leur impact sur l’intégrité des individus et des conséquences pour leur santé. Par ailleurs, l’on constate que le cadre conjugal et familial constitue le principal lieu de production de la violence. La violence est subie, entre autres, par les épouses, les sœurs, les personnes socialement défavorisées.
LES CAUSES PROFONDES DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Sous toutes leurs formes, les violences faites aux femmes sont symptomatiques de la marginalisation sociale, politique et économique dont elles sont victimes. Dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, ces violences traduisent des inégalités et disparités entre hommes et femmes, qui tiennent leur origine du système social basé sur le patriarcat. Ce système crée et perpétue des mauvais préjugés et stéréotypes sociaux envers les femmes. Les pesanteurs socio-culturelles encore tenace, notamment les pratiques traditionnelles et coutumières néfastes contribuent elles aussi à accroitre les violences faites aux femmes dans les communautés. Au nombre de cellesci, on peut mentionner la pratique des mutilations génitales féminines et le mariage précoce.
Dans son 16ème rapport sur la situation des jeunes filles intitulé « libérons le pouvoir des filles », publié en 2017, l’ONG Plan International Sénégal note qu’au Sénégal, une fille sur trois (1/3) est mariée avant l’âge de 18 ans. En milieu rural, la prévalence est d’une fille sur deux (1/2) tandis qu’en milieu urbain elle est d’une fille sur cinq (1/5). On observe une hiérarchisation sociale qui prend racine dans la tradition, l’interprétation qui est faite de la religion et certaines valeurs culturelles. «Selon notre tradition, la femme est comme une propriété privée de l’homme qui en fait ce qu’il veut». Cet extrait d’entretien lors d’un Focus groupe de Jeunes garçons à Houendé au Burkina Faso, illustre la perception et l’ancrage de cette réalité sociale. Le poids de ces normes sociales sur les individus constitue un obstacle pour l’émancipation de la femme. Durant tout le processus de socialisation la femme acquiert des valeurs et normes sociales et est amenée de façon tacite à intérioriser une posture dans laquelle la violence basée sur le genre trouve ses origines. D’autres facteurs viennent favorisés ou contribuer à la pratique des violences faites aux femmes. Il s’agit notamment de la pauvreté (dépendance économique des femmes) et l’analphabétisme des populations concernées, la méconnaissance des droits de la femme et le silence complice des femmes.
LA CULTURE DU SILENCE
Les femmes victimes de violence adoptent une attitude de silence et souvent d’isolement. Les raisons sont entre autres : la peur de la sanction sociale, la méconnaissance des institutions et des lois ainsi que le manque de confiance dans les institutions et la prise en charge des cas. Cette méfiance envers le système juridique et judiciaire se traduit dans les propos d’une victime de Arbollé au Burkina Faso : «Si les lois nous protégeaient, les violences seraient rares (…) Comme la femme n’est pas trop considérée, elle se résigne». Par ailleurs, certaines institutions ne sont pas accessibles à cause de l’ignorance ou de l’analphabétisme des victimes. Face à la stigmatisation sociale, de nombreuses victimes de VBG préfèrent souffrir en silence plutôt que de les dénoncer. Compte tenu des risques encourus, la médiation interne, au niveau familial voire communautaire est beaucoup sollicitée selon la nature du problème. Quand le type de violence semble toucher l’intimité des individus ou l’image familiale, le silence pour certains semble être la solution. De plus, de nombreuses victimes vivent cette violence comme une normalité et la banalise, ce qui explique les faibles taux de dénonciation constatés. En décembre 2018, Ndèye Saly Diop Dieng, la ministre de la Femme, de la Famille et du Genre du Sénégal affirmait que 68 % des Sénégalaises n’osaient pas parler des violences qu’elles subissaient.
COMMENT FAIRE BOUGER LES LIGNES ?
Les normes sociales sont établies et acceptées, enfouies dans le subconscient des victimes et des auteurs de la violence, ce qui rend la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes plus difficile et ardue. Toutefois, ces normes sociales peuvent être inversées. Les données existantes, à petite échelle, confirment que des interventions combinées, adoptant une approche tenant compte des normes sociales, s’attaquant aux inégalités structurelles entre les sexes et à la violence sexiste, ont le potentiel de prévenir les violences faites aux femmes et d’influencer positivement l’accès à l’autonomisation économique des femmes. En vue de contribuer à la transformation des normes sociales néfastes et renforcer la prévention et la réponse à ces violences lorsqu’elles se produisent, il importe de mettre l’accent sur l’inclusion d’une diversité d’acteurs (les gouvernements, la société civile, les autorités locales, coutumières et religieuses, les partenaires au développement, les médias, les populations concernées et les institutions inter-gouvernementales) pour accompagner les interventions ciblant certains domaines clés. TrustAfrica entends accompagner les efforts nationaux dans les trois pays couverts par son Projet sur la prévention et l’élimination des violences basées sur le genre.
En collaboration avec les partenaires de la société civile locale et internationale, TA contribuera à intensifier les efforts qui ciblent les normes de genre néfastes. L’organisation table sur une stratégie de sensibilisation et de communication ; éduquer les jeunes, les femmes et les hommes par le biais d’initiatives de changement comportemental et de programmes communautaires. Ces programmes visent non seulement à remettre en question ces normes de genre préjudiciables, mais également à développer des comportements de genre équitables, de même que des mécanismes de protection efficaces. Ils se fondent sur une approche de droits humains. Par ailleurs, des interventions seront menées en vue de contribuer à une meilleure compréhension, par les communautés, principalement les victimes, des cadres juridiques et judiciaires existants en vue d’y avoir recours le cas échéant. Un troisième volet est relatif à la recherche-action en vue de combler le manque de données, améliorer la compréhension des pratiques et faciliter le plaidoyer pour l’adoption de politique et cadre juridique fonctionnel ; la ratification et l’adoption des textes internationaux et l’harmonisation des textes nationaux avec les conventions et traités internationaux signés et ratifiés. La lutte contre ce fléau passe également par la mobilisation sociale au niveau national, sous régional et international. Nous pouvons compter sur plusieurs campagnes internationales dont « Les 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes » qui débute le 25 novembre de chaque année et prend fin le 10 décembre, au cours de la Journée Internationale des droits de l’homme. Cette campagne représente une opportunité pour tout un chacun de prendre action en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes. Ces moments de sensibilisations, de partage de connaissances et d’innovations permettent de mettre en lumière la souffrance des victimes et briser le silence.
La presse toutes griffes dehors
Les organisations syndicales et patronales notamment le Synpics , le Cdeps et Reporter sans frontière ont joué leur partition lors de l’audition de Amadou Bâ et Hawa Bousso. Mamadou Ibra Kane et Bamba Kassé se sont mobilisés très tôt alors que Assane Diagne est resté en contact permanent avec la direction de L’As. A ceux-là, il faut ajouter le déplacement de plusieurs confrères et consœurs et patrons de presse à l’instar de Serigne Diagne, Mamadou Thierno Talla, Cheikh Mbacké Guissé pour ne citer que ceux-là. Un bel esprit de solidarité qui devrait dissuader les hommes politiques véreux ou les hommes d’affaires affabulateurs de vouloir ternir l’image de la presse. Il faudra aussi signaler les nombreux appels des hommes politiques et de la société civile à l’image de Birahim Seck, Moustapha Diakhaté etc.
Décès commissaire adjoint de la Police de Jaxaay
La Police est en deuil. Le Commissaire adjoint de Police de Jaxaay, Alain Hundelede, est décédé hier. Selon des sources de «L’As», les faits se sont produits hier durant l’après-midi aux environs de 17 heures. Les sapeurs-pompiers se sont déplacés sur les lieux pour évacuer le corps sans vie du limier dans un hôpital de la place pour les besoins de l’autopsie, suite à une réquisition de la Police de Jaxaay qui a ouvert une enquête. Pour le moment, le mobile de cette mort brusque du Commissaire reste inconnu.
Les concessionnaires de nettoiement réclament 6 milliards
Les concessionnaires de nettoiement se signalent à nouveau. Ils ont tenu une réunion hier, au centre socioculturel de Grand Médine pour évaluer la situation. Les concessionnaires réclament plus de 6 milliards de FCFA à l’Unité de Coordination de la Gestion des déchets solides (UCG). Selon le porte-parole des concessionnaires, Bara Sall, depuis le mois de mai, l’UCG n’a pas payé leurs factures. Ils croulent aujourd’hui sous les charges. Las d’attendre, les concessionnaires exigent le paiement immédiat de la dette, sans quoi ils déclencheront une grève illimitée. En tout cas, si le Gouvernement ne réagit pas rapidement les rues de Dakar seront bientôt jonchées d’ordures. Le ministre de l’Urbanisme, Abdou Karim Fofana a du pain sur la planche.
Un militaire porté disparu à Elinkine
C’est la désolation à Elinkine. Un militaire qui était parti se baigner est porté disparu depuis hier. Informés, les sapeurs-pompiers de Cap-Skiring ont organisé l’opération de sauvetage. Ils ont cherché pendant plus de quatre tours d’horloge. Ce fut en vain. Finalement, les soldats du feu ont arrêté les recherches. Ils vont les poursuivre aujourd’hui.
Série de crises d’hystérie dans les écoles «Djiné Maimouna » a-t-elle repris service ?
En tout cas, tout porte à le croire. Puisqu’on enregistre une série de crises d’hystérie dans les écoles, pratiquement sur l’ensemble du territoire. C’est le cas à Bakel, Gossas et Kounkané. Dans tous les établissements où ses crises d’hystérie se sont manifestées, les sapeurs-pompiers sont intervenus pour évacuer les victimes dans des structures sanitaires. Les soldats du feu restent sur leurs gardes.
Macky chez le Khalife général des mourides à Typ
Comme annoncé, le président de la République a profité de la célébration de la journée nationale de l’élevage à Kael pour faire un détour chez le Khalife général des mourides. A la fin de la cérémonie, le président Macky Sall a rendu visite à Serigne Mountakha Mbacké dans sa résidence de Typ, à quelques kilomètres de Kael. Le saint homme y est en retraite spirituelle, mais reçoit quand même exceptionnellement.
Les contractuels de la Direction des Parcs ont perçu
Les contractuels de la Direction des Parcs Nationaux ont poussé un ouf de soulagement. Ils ont finalement perçu leurs salaires du mois d’octobre. Mais ils ont toujours la hantise du retard de paiement de leurs salaires. Ils craignent que la situation se reproduise.
Cheikh Oumar Hann épinglé par l’Armp
Cheikh Oumar Hann n’a pas fini avec son niébé à 4 000 f Cfa le kilogramme, et le voilà qui se signale sur un autre marché du Coud. Dans le rapport 2017 de l’Arpm, publié ce jeudi, il a été relevé un écart de 120 millions entre la somme déclarée et celle réellement exécutée pour le marché de fournitures de matériels et mobiliers de bureau. ‘’Le montant estimé du marché dans le PPM (Plan de passation des marchés) était de 140 000 000 F or, le marché a été attribué pour 19 116 000 FCFA. Nous n’avons pas reçu d’explication par rapport à cet écart’’, écrit le cabinet KPMG qui a réalisé l’audit pour le compte de l’Armp d’après nos confrères de Seneweb. A noter que la période couverte par le rapport fait partie de la gestion de Cheikh Oumar Hann, à l’époque Directeur général du Coud (août 2014-avril 2019).
Moustapha Diakhaté et l’électricité
L’ancien président du groupe parlementaire BBY pense que la Senelec ne dit pas la vérité à propos de la hausse du prix de l’électricité. Surtout quand elle dit que 54 % de la clientèle domestique ne seront pas impactés. A en croire Moustapha Diakhaté, rien n’est plus faux que cette déclaration dans la mesure où qui sème la hausse de l’électricité récolte irrémédiablement une hausse de l’inflation, une réduction du taux croissance de l’économie et une aggravation du chômage de masse, phénomènes qui impactent principalement les familles à faibles revenus. Avec cette nouvelle hausse du prix de l’électricité, l’ex ministre conseiller estime que la Senelec a fait le choix dangereux de taper sur les familles à hauts revenus et surtout les entreprises. En effet, il explique qu’on n’a pas besoin d’être économiste pour comprendre que si les coûts de l’énergie augmentent, les prix des produits de consommation vont grimper. Sans compter le risque de disparition de certaines entreprises.
JAMRA saisit le CNRA sur l’affaire de la chaine LGBT
Malgré les précisions du Groupe audiovisuel privé français CANAL+ que la chaîne «HELLO» destinée à la communauté LGBT ne figurera pas dans le bouquet que Canal Horizon diffuse au Sénégal», l’Ong Jamra ne l’entend pas de cette oreille. Dans un communiqué parvenu à «L’As », l’organisation a estimé que tout le monde sait que ce groupe audiovisuel est un professionnel des effets d’annonce, sur fond de ballon-sonde. C’est ainsi, dit-il, qu’il avait réussi, durant l’année 2000, en dépit des timides grincements de dents dans les milieux des éducateurs et des pères de familles avisés, à endormir l’opinion sénégalaise pour finalement faire passer sa scandaleuse série, «Confessions érotiques». Aujourd’hui, selon Mame Mactar Gueye et Cie, CANAL revient à la charge dans sa fâcheuse manie de vulgarisation des contre-valeurs, en créant «HELLO», «cette chaine qui, selon les responsables mêmes du service du marketing du Groupe CANAL+, est «exclusivement dédiée aux œuvres et à la création LGBT» (lesbian, gay, bisexual, transgender)». Pour ne pas avoir à jouer le rôle du «médecin après la mort», «face à ces inquiétantes velléités de CANAL+ de faire l’apologie de l’homosexualité dans la société sénégalaise», le Bureau exécutif de JAMRA, au terme de sa réunion hebdomadaire prévue aujourd’hui, compte adresser, sous la signature de Imam Massamba Diop, une «saisine préventive» au gendarme de l’audiovisuel, le CNRA.
Radiothérapie de l’Hôpital Aristide Le Dantec
Le Chef des Services Administratifs et Financiers de l’Hôpital Aristide Le Dantec a saisi «L’As» pour apporter une précision par rapport à l’article évoquant la panne du scanner de l’Unité de Radiothérapie de l’Hôpital Aristide Le Dantec. Il indique que les activités de radiothérapie se déroulent normalement et en guise d’illustration pour la date d’aujourd’hui (Jeudi, Ndlr), six patients ont été pris en charge correctement. Selon le Chef des Services Administratifs et Financier, mis à part des arrêts momentanés liés à la maintenance préventive des machines, aucun dysfonctionnement technique majeur n’est à signaler.
Meurtre au quartier gazelle de Pikine Ouest
Une pierre a emporté la vie de Ndèye Diagne, une habitante du quartier gazelle de la commune de Pikine Ouest. En effet, cette dame âgée de 75 ans a reçu pierre sur la tête lors d’une bataille rangée entre des jeunes du quartier. Elle a rendu l’âme sur le coup. L’un des mis en cause a été arrêté tandis que son acolyte est activement recherché par la police.
Marche contre la hausse des prix de l’électricité
La marche contre la hausse des prix de l’électricité prévue aujourd’hui risque d’être réprimée. Le Préfet de Dakar et les initiateurs ne se sont pas entendus sur l’itinéraire. En effet, le Préfet qui a reçu hier, un des signataires de la lettre d’information de la marche ne s’est pas entendu avec ce dernier sur l’itinéraire. Le préfet a proposé que la procession se tienne sur l’axe de la place de l’Obélisque à la RTS. Ce que le représentant des organisations citoyennes a refusé en proposant à son tour à l’autorité préfectorale l’itinéraire Place Obélisque-Direction générale de la Senelec. Le préfet a rejeté cette proposition. Ainsi les Forces Démocratiques du Sénégal (FDS), les Gilets rouges, Sénégal Notre Priorité, Nittu Dëgg des valeurs et le FRAPP informent l’opinion du maintien de la marche. Ils appellent à la mobilisation pour exiger au président de la République d’annuler cette mesure anti- démocratique et impopulaire d’augmentation du prix de l’électricité.
Représailles contre les commerçants de Guet-Ardo…
L’affaire des talibés de Ndiagne continue de défrayer la chronique dans cette partie du département de Louga réputée calme. Les menaces de représailles suite à l’arrestation du marabout Cheikhouna Guèye dit « Khadim », font légion. En effet, les populations de Ndiagne menacent de se faire entendre. Une menace prise au sérieux par les habitants de la commune voisine de Guet-Ardo. Dans cette localité, il y a une forte communauté peulh qui s’active dans le commerce. Craignant des représailles, les boutiquiers ont baissé rideaux. Une vingtaine de boutiques a fermé depuis hier en attendant que la tension baisse. Car pour les habitants de Ndiagne, il n’y a aucun doute, ce sont les habitants du village de Gueth-Ado qui ont vilipendé Cheikhouna Guèye auprès des forces de l’ordre. Elles avaient menacé de saccager les commerces des peulhs. N’eut été l’intervention du Sous-préfet le pire allait se produire. Il a convoqué une réunion pour calmer la tension. D’après certaines indiscrétions, le commandant de la brigade qui a voulu accompagner le Sous-préfet à cette réunion, a été dissuadé parce qu’il est déclaré persona non grata dans la localité Finalement, l’autorité administrative a réussi à calmer les populations qui promettent une grande mobilisation le 4 décembre prochain, le jour du délibéré.
…Le Khalife de Ndiagne regrette et appelle au calme
Cette situation n’a pas laissé insensible le Khalife de Ndiagne. Serigne Amar Diagne ibn Serigne Mbaye Diagne est monté hier au créneau.Il regrette ce qui s’est passé à la suite du procès de Cheikhouna Guèye et compagnie.Il rassure que les populations sont revenues à de meilleurs sentiments. Il promet que le jour du délibéré, il n’y aurra pas de manifestations. A l’en croire, l’affaire a été prise au sérieux par les autorités administratives de l’arrondissement de Coki.D’ailleurs, aujourd’hui le Sous-Préfet convie à une rencontre avec les maires de GuethArdo et de Ndiagne afin de trouver une solution. Pour le marabout, Gueth-Ardo et Ndiagne sont deux villages qui sont liés par l’histoire.
Au nom de quels us et coutumes devrait-on cautionner que d’innocents enfants, qui ne demandent qu’à grandir en intelligence et en sagesse soient brimés, enchainés et traités comme du bétail ?
Tiens donc, les souteneurs du maître coranique tortionnaire de Ndiagne sont en colère, au point d’avoir saccagé un tribunal ! Un lieu sanctuarisé, dans tous les pays du monde et dans toutes les civilisations, depuis les origines. Voilà, donc, une grosse pierre dans le jardin des autorités. Qu’elles lavent l’affront ! Mais que ces souteneurs du sieur Cheikhouna Guèye sachent qu’ils n’ont pas le monopole de la colère. La nôtre est sans commune mesure avec celle qui les étreint.
Il faut dire aussi que leur comportement est la manifestation d’un obscurantisme, une manière rétrograde et inacceptable de voir le monde. Et surtout de voir les enfants. Au nom de quelle logique, de quels us et coutumes devrait-on cautionner que d’innocents enfants, qui ne demandent qu’à grandir en intelligence et en sagesse, entourés de l’amour de leurs parents et de la bienveillance de leurs instructeurs, soient brimés, enchainés et traités comme du bétail ?
Dernièrement, quelqu’un a eu le toupet de dire qu’il ne s’agit pas là d’esclavagisme, puisque nos aïeuls déportés par nos chers ‘’amis’’ Blancs étaient soumis à un travail forcé ; ce qui n’est pas le cas pour nos pauvres talibés.
Mais, diantre, que font les enfants de la rue, à longueur d’année, à arpenter les rues de Dakar et autres capitales régionales ? N’y sont-ils pas dans l’unique but d’enrichir un quidam qui se drape du manteau de la religion pour subvenir à ses besoins ? Cette comparaison est encore plus inacceptable qu’elle laisse entendre que la seule différence, entre le traitement fait aux esclaves et celui fait aux enfants talibés, est le travail forcé. Que tout le reste (les conditions terribles de vie, l’absence de soins, du minimum vital, l’exposition quotidienne au danger, les sévices corporels, les abus sexuels…) est acceptable. Qu’ajouter à cela ?
Que fait l’Etat pour mettre fin à cette exploitation des enfants par des adultes, plus abjecte que toutes les formes d’esclavage qui ont existé et existent encore aujourd’hui ? Que fait la société pour conjuguer au passé cette page sombre et inacceptable de l’histoire du Sénégal qui se targue d’être un pays religieux ? Je doute fort que Dieu regarde d’un œil bienveillant la manière dont le peuple sénégalais traite ‘’ses’’ enfants. Jésus Christ ne dit-il pas, dans Mathieu 19-14 : ‘’Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent.’’ Et je ne doute pas un seul instant que le Prophète Mohamed (Psl) n’ait pas le même regard protecteur envers les tout-petits.
Ainsi, la balle est dans notre camp, nous citoyens de ce pays qui ne cautionnons pas la mendicité des enfants. Le moment est venu de se lever et de dire non ! De refuser, tous ensemble, de donner, à partir, d’aujourd’hui, un seul kopeck à un jeune talibé. Car c’est le meilleur moyen de le maintenir dans la rue. Notre conviction est que : tant qu’il y aura une main pour donner, il y aura une pour recevoir.
Nous sommes coupables de ne rien faire, face à la détresse de ces milliers d’enfants. Qui, pour la plupart, deviendrons les grands bandits de demain. Car on leur aura volé leur enfance, les aura vidés de toute leur humanité pour ne laisser que des loques humaines. Des êtres incapables d’empathie dont ils n’auront jamais bénéficié. En effet, on mésestime les ravages psychologiques de ces années d’errance et de sévices pour ces talibés.
C’est dommage que l’ancienne Cour d’assises ait arrêté de mener des enquêtes de moralité des accusés jugés pour les crimes les plus graves. Celles-ci montraient que la plupart d’entre eux avaient été talibés dans leur prime enfance. Et ce serait bien qu’il y ait des études sur l’évolution psychologique de ces enfants appelés à devenir des adultes dans un avenir proche. D’ailleurs, il est aussi intéressant de voir que les maitres coraniques adeptes de ces brimades ont eux aussi été victimes de ces pratiques qu’ils considèrent comme une norme.
Mais nous devons tous convenir que, devant l’arbitraire et l’injustice, celui qui ne dénonce pas est complice. Cette position de neutralité est un aveu de lâcheté. Faisons justice à ces milliers d’enfants et sortons-les de la rue !