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18 juillet 2025
"PAYER AVANT D'ACCOUCHER EST LA PREMIÈRE VIOLENCE FAITE AUX FEMMES"
Négligée pendant des années, l’expérience vécue par les femmes dans les établissements de santé lors de leur accouchement devient une préoccupation en Afrique de l’Ouest
L’Afrique, ses mères et ses enfants en ont assez de souffrir à l’hôpital (2/5). Depuis le 21 octobre à Dakar, chercheurs et professionnels de la santé maternelle échangent sur les violences subies par les femmes lors de l’accouchement en milieu sanitaire.
Négligée pendant des années, l’expérience vécue par les femmes dans les établissements de santé lors de leur accouchement devient une préoccupation en Afrique de l’Ouest. En 1994, une première étude montre qu’elles sont souvent, et dans de nombreux pays, victimes de différentes formes de violences, au point que les centres où les femmes devraient se sentir écoutées et en sécurité sont en fait les lieux de traumatismes parfois sévères.
Médecin béninois spécialisé en santé publique et chercheur affilié au Centre de recherche en reproduction humaine et en démographie (Cerrhud) de Cotonou, Jean-Paul Dossou donne les clés de compréhension en s’appuyant sur ses observations dans une quinzaine de centres à travers le Bénin.
Quelles violences peuvent vivre les femmes dans les établissements de santé ?
D’abord, il faut s’entendre sur le vocabulaire. La violence obstétricale et la maltraitance ont des enjeux légaux et pénaux. L’irrespect et les abus sont plutôt de l’ordre du comportement. D’ailleurs, le concept de « soins respectueux » est de plus en plus utilisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour sa connotation plus positive.
L’OMS a identifié sept catégories de maltraitances que peuvent expérimenter les femmes dans les formations de soins : la violence physique (recours à la force), sexuelle ou verbale (menaces, railleries), la discrimination et la stigmatisation (fondées sur le genre, l’ethnie, l’âge, etc.), le non-respect des standards professionnels (négligence, violation de la confidentialité), la mauvaise relation soignants/soignés, et enfin les contraintes liées au système de santé, comme le manque de matériel fondamental qui contribue à déshumaniser le vécu des femmes dans cet environnement.
Comment expliquer ces violences au sein même de centres où les futures mères vont justement chercher aide et réconfort ?
Le Cerrhud travaille sur cette problématique depuis 1995 avec d’autres institutions comme la London School of Hygiene and Tropical Medicine et l’Institut de médecine tropicale d’Anvers. Les données récoltées permettent d’établir une théorie plausible, qui invoque la notion de « capital », tel que le définit le sociologue français Pierre Bourdieu.
Le mécanisme primordial qui peut expliquer les violences subies, c’est la différence systématique de « capital culturel » et de « capital symbolique » entre les soignants et les soignés. Et plus ce différentiel est grand, plus il y a de risque que la patiente subisse des violences. Qu’elle soit riche ou pauvre, très entourée ou non.
Pouvez-vous préciser ?
Celui qui détient la connaissance sur l’accouchement, c’est le soignant. Que ce capital soit fondé sur des connaissances réelles ou des données qui ne sont pas internationalement reconnues, seule sa voix porte. Il dispose donc d’un capital culturel largement supérieur.
Ensuite, nos sociétés accordent une valeur symbolique très forte aux prestataires. Le médecin est considéré comme un demi-dieu. En épouser un ou une est perçu comme un élément de prestige social. La femme qui arrive à l’hôpital, au contraire, confesse d’emblée sa vulnérabilité. Dans un pays comme le Bénin, où il y a 397 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes selon les chiffres de 2017, le risque inhérent à la grossesse et à l’accouchement imprègne profondément les mentalités.
Il est donc très courant d’entendre dire d’une femme pendant la période d’accouchement qu’elle a un pied dans la tombe. Il faut bien se rendre compte qu’il est près de cent cinquante fois plus probable pour une femme à partir de l’âge de 15 ans de mourir à cause d’une grossesse ou lors de l’accouchement au Bénin qu’en France. La femme s’abandonne donc au soignant. Du point de vue culturel et symbolique, le rapport entre les soignants et les soignées est très déséquilibré. C’est dans ce déséquilibre que s’installe la violence.
Les femmes sont-elles toujours passives face à ces violences ?
Non, pas toutes. Au Bénin, en milieu urbain, la libéralisation de l’information médicale a construit des « patientes expertes ». Mais encore faut-il que la voix de la femme soit écoutée. Ensuite, les femmes ne sont pas des murs dans lesquels on tape sans qu’il ne réagisse. La stratégie que l’on a pu observer consiste à minimiser le plus possible la violence tout en optimisant le résultat des soins. Elles réagissent simplement à des degrés divers selon leurs ressources. Les plus touchées par les violences sont les « naïves », qui ignorent les règles. Elles vont être des cibles « faciles ».
C’est aussi compliqué pour celles qui, certes connaissent les règles, mais ne peuvent les respecter. Une femme qui sait qu’elle doit payer pour pouvoir être bien suivie lors de son accouchement, sans avoir l’argent nécessaire, va essayer de négocier. Mais elle s’expose tout de même aux railleries, à la honte. D’autres encore connaissent les règles et savent qu’elles les ont respectées, ce qui leur permet d’être plus exigeantes en termes de qualité des soins.
Depuis la publication des premières études, des mesures ont-elles été prises ?
Les travaux ne nous permettent pas de quantifier la maltraitance, mais nous savons qu’elle perdure. En 2017, le gouvernement béninois a commencé à mettre en place une série d’actions pour moraliser les pratiques des soins. Il y a des efforts explicites pour fermer des formations sanitaires considérées comme illégales, introduire des sanctions. Une ligne verte a été créée pour que les comportements abusifs puissent être dénoncés. Mais nous avons besoin de plus de recul pour mesurer les effets de ces stratégies.
Quels sont les obstacles majeurs au changement ?
Le plus net au Bénin, c’est l’absence de redevabilité. Les soignants n’ont pas de compte à rendre. Cette réalité s’appuie sur la perception du médecin tout-puissant, le secret médical, la technicité du jargon médical qui le rend inaccessible à tout un chacun. Il faudrait une justice spécialisée sur le système de santé et le parcours médical du patient devrait être documenté pour donner de la transparence. L’autre obstacle majeur réside dans l’absence d’une politique de financement de la santé qui prenne le sujet dans sa globalité et donne place à l’usager des services de santé.
La violence médicale se limite-t-elle à la femme et l’accouchement ?
Homme ou femme, le capital symbolique du malade est faible. Il est plus souvent déterminé par la nature de la maladie que par le sexe. Mais je n’exclus pas que ce qu’il se passe dans l’environnement de soins soit aussi accentué par l’auto-vulnérabilisation des femmes dans la société. Je trouve, par exemple, qu’exiger de la femme qu’elle paie avant d’accoucher, qu’elle en sorte vivante ou non, elle et son enfant, est une violence de genre inadmissible. Cette exigence n’est pas spécifique à la femme mais là, en l’occurrence, c’est elle qui en subit les conséquences. Et peut le payer de sa vie.
Faudrait-il alors que les soins de maternité deviennent gratuits ?
Depuis 2009, la césarienne est gratuite au Bénin. Mais cela n’a pas fait disparaître les violences. D’autres ont surgi. Quand c’est gratuit pour la femme qui va accoucher, c’est que la société paie pour elle. On va donc penser qu’elle est bien chanceuse et qu’elle n’a pas à revendiquer quoi que ce soit. Son capital symbolique s’en trouve encore plus réduit. En plus, un soignant aura moins de scrupule à lui extorquer de l’argent…
Que faire alors ?
Il faut mieux étudier la question en se décentrant de la personne soignée, considérer les accompagnants, et ne pas oublier que les auteurs de violences ne sont pas seulement le médecin ou la sage-femme. Cuisinières ou gardiens peuvent aussi exercer des violences, verbales par exemple. Ensuite, il faut réduire le différentiel entre patiente et soignant en valorisant la femme qui donne la vie. Les cérémonies officielles doivent leur rendre hommage.
Enfin, les soignants doivent eux-mêmes être soignés. Ils sont constamment exposés à la mort et on sait peu de cas de leur état psychologique. Les chercheurs doivent se demander comment la banalisation de la mort, indispensable à la survie psychologique du soignant, dans un environnement où la mortalité est très élevée, peut conduire à la violence dans les soins.
« LA LOYAUTÉ EST UNE VALEUR NON NÉGOCIABLE »
Abdou Mbow évoque le limogeage du Directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba, suite à ses propos sur le troisième mandat
e-media |
Babacar FALL & Pape Doudou DIALLO |
Publication 22/10/2019
Un homme qui travaille avec un Chef d’Etat lui doit une certaine loyauté. Le désormais ex Directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba, l’a appris à ses dépens. Après avoir défendu, sans langue de bois, que le président Macky Sall en est à son dernier mandat, Sory Kaba été limogée.
Son limogeage a-t-il un rapport avec ses propos tenus sur le « mandat », ou bien, c’est dans l’ordre normal des choses ? En tous les cas, son frère de parti, Abdou Mbow, ne veut en aucun cas « associer » les deux. « La Constitution du Sénégal donne des prérogatives au président de la République de nommer aux fonctions civiles et militaires. Donc, la révocation du Sory Kaba, relève du fonctionnement normal dans une République », a-t-il laissé entendre.
Joint par Emedia, Mbow reconnait toutefois que Sory Kaba a dérapé. « Quand on est fonctionnaire et qu’on ait affilié à une organisation, on doit être discipliné. On doit à son patron, une loyauté et une certaine combativité », a-t-il déclaré.
Pour lui, ces valeurs ne sont pas négociables. « Le président de la République a toujours su contrôler les choses et il continuera à mettre de l’ordre sur le fonctionnement de la République », lâche au bout du fil, l’ancien Vice-président de l’Assemblée nationale.
par MAMADOU NDIAYE
DÉSORDRES, DISSONANCES...
Mal rédigé, le communiqué lu par les Affaires étrangères pour disculper le gouvernement à qui l’on a imputé l’engagement de réparer des préjudicies, laisse deviner une crispation frisant l’amateurisme
Jamais le Sénégal ne s’était présenté en ordre dispersé dans les instances internationales. En se donnant l’autre semaine en spectacle par des voix discordantes sur une scène onusienne de Genève, de hauts fonctionnaires ont terni l’image du pays qui jouit pourtant d’une réputation bien établie fondée justement sur la compétence et le savoir faire de ses fils. Ce capital humain –pour être in- a, pendant longtemps, constitué la qualité résiduelle ayant cimenté l’imaginaire sénégalais. Patatras… !
Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi cette dissonance ? Les hiérarchies respectives étaient-elles tenues informées de l’évolution du dossier ? Que devient l’aiguillon de la discipline, si vanté dans l’administration ? Comment mener l’enquête pour situer les responsabilités ? Rude semaine pour tous assurément ! Davantage encore pour l’équipée dépêchée dans la ville suisse, centre mondial de la diplomatie. D’ailleurs, le couperet vient de tomber. Empressement ? Voire.
La sanction prise ne clôt pas pour autant l’incident. Au contraire. Contre toute attente, elle révèle même au grand jour une béance, donc plus qu’une cacophonie, un dysfonctionnement caractérisé d’une machine longtemps appréciée pour ses prouesses et son efficacité. Douloureux pour beaucoup, libérateur pour certains, il souligne à grands traits l’écart avec l’orthodoxie diplomatique dont les fondamentaux sont restés inamovibles des décennies durant : preuve de leur résilience au temps qui s’écoule.
Certains, sans doute des puristes du bel âge, seront choqués des tournures prises ces derniers temps. Ils perçoivent une éraflure au rayonnement et à la réputation d’une diplomatie respectée pour sa grandeur. Nos diplomates savaient évoluer dans un environnement de contraintes sans toutefois perdre leur âme. Il leur arrivait même de compenser le manque de moyens par une créativité stupéfiante pour se sortir de situations désespérantes, parvenant même chaque fois à retrouver de l’enthousiasme.
Outre la dignité et le rang, leurs activités de représentation intègre la discrétion, la réserve, la loyauté, la mesure et l’effacement pour ne privilégier que « la remontée à la hiérarchie des informations glanées sur le terrain. » Ceux qui avaient embrassé la carrière s’étaient pris de passion pour le métier. Pour eux, le chemin fut long, sinueux et épineux. L’expérience acquise leur conférait une respectabilité et une notoriété, deux qualités qui étaient confortées par une reconnaissance forte et gratifiante. Une de nos plus grandes fiertés nous vient justement des « petits pas veloutés », l’autre nom de la diplomatie qui requiert entre autres, l’entregent, la compétence, le talent et une chance certaine. Les missions s’accomplissaient avec l’angoisse permanente d’échouer, disent les anciens de la Chancellerie.
Oublie-t-on que le Président de la République est la clé de voûte des institutions ? Est-il besoin de rappeler que la diplomatie relève du domaine réservé du Chef de l’Etat ? Ne perdons pas de vue non plus que les Ministres sont des plénipotentiaires, principalement ceux en charge des départements de souveraineté. Ils doivent lire sur les lèvres du Président ses intentions profondes. Devant le Président Senghor, fondateur de la nation sénégalaise, ses plénipotentiaires retenaient leur respiration dès lors qu’il levait le sourcil.
« Ne dites de mal de notre époque, elle n’est pas pire qu’une autre », disait Beckett, le dramaturge irlandais. L’époque aime les polémiques surtout chez nous « où les Sénégalais peuvent s’abstenir de manger mais ne peuvent se retenir de parler ». Des invectives supplantent les débats. Des échanges permanents, oiseux et insipides rythment le quotidien. Faiblesse des analyses et absences de propositions appauvrissent le débat démocratique déserté par les acteurs authentiques et légitimes.
Derrière l’apparente simplicité de l’incident se cache une grosse équation relevant d’un déficit de coordination ministérielle sur des sujets sensibles tels que les Droits de l’Homme. Sans doute est-il tôt pour y voir des manœuvres d’appareil alors que l’image du Sénégal, sa parole et son statut sont en jeu sur l’international. Or, les relations internationales occasionnent des revirements, des concessions voire des adaptations en fonction des circonstances et de la conjoncture. Notre délégation à Genève avait-elle pris en compte ces facteurs pour parler d’une voix au nom du Sénégal ?
Le rapport lu devant le Conseil des Nations Unies sur les Droits de l’Homme a-t-il été approuvé par les plus hautes autorités publiques ? Par sa verdeur et les détails qu’il charrie l’incident suscite certes une indignation mais gardons-nous de croire que ces impairs sont le lot quotidien du gouvernement. Tout le monde doit se ressaisir. A commencer par le Président Macky Sall qui doit tirer un enseignement de ce cafouillage de repères pour rétablir la cohésion gouvernementale. Même retranché au Palais, il n’en continue pas moins de suivre de près (et de loin) l’évolution de la situation. Il a raison d’adopter cette posture pour ne pas abîmer son image. Dans ce magma d’improvisation, le président prend de la hauteur. Par précaution, il ne réagit pas à chaud. Il s’emmure même dans un épais silence. Il pointe du doigt la bureaucratie et les immobilismes. Certaines sorties, pas mieux maîtrisées, laissent apparaitre des incohérences appauvrissantes.
Mal rédigé, le communiqué lu par les Affaires étrangères pour disculper le gouvernement à qui l’on a imputé l’engagement de réparer des préjudicies, laisse deviner une crispation frisant l’amateurisme. Le déni est contredit par la vidéo dont la diffusion virale a ôté tout crédit à l’argument officiel servi. Cette imprudence dénote le déphasage des autorité vis-à-vis d’Internet, « la toile vertigineuse ». En vérité, dans le flot des flux continus, Internet promeut et foudroie à la fois. Les deux hauts fonctionnaires du Secrétariat d’Etat aux Droits de l’Homme l’ont appris à leur dépens.
Certains traits de caractères s’accentuent parfois avec l’âge, mais la diplomatie sénégalaise, à l’image du vin, doit se bonifier et s’ouvrir aux innovations et à une lecture contemporaine des dynamiques en cours.
Entre les Affaires Etrangères et le ministère de la Justice, ce n’est sûrement pas la « Bibliothèque rose » ! De part et d’autres, s’élèvent des voix, pas encore audibles, qui réclament cependant des évolutions fonctionnelles. Des appels du pied adressés aux hiérarchies respectives réclament plus d’horizontalité, et davantage d’écoute pour rendre effective la participation des échelons intermédiaires.
En d’autres termes : convaincre plus qu’imposer, fédérer un collectif tout en respectant les individualités qui émergent. Pour un printemps diplomatique permanent loin du vacarme et des fureurs fugaces.
"SONKO N'EST PAS UN CAS POUR NOUS"
Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, refuse d'évoquer l'affaire des 94 milliards et Ousmane Soko, qui ne "méritent pas son attention"
Le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar était l’invité du maire de la commune de Vélingara, Mamadou Oury Baïlo Diallo, qui présidait une finale de football dont il est le parrain. Il a refusé de parler de Ousmane Sonko et des 94 milliards qui, pour lui, ne méritent pas son attention.
Ousmane Sonko est un «gamin» qui ne mérite pas l’attention du président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby) Aymérou Gning. Pas plus que les accusations qu’il a portées contre Mamour Diallo, ancien directeur des Domaines. En marge d’une finale de football dont le parrain Mamadou Oury Baïlo Diallo, maire de Vélingara, était son hôte, il a dit : «Ousmane Sonko n’est pas un cas pour nous. Il est député. Le travail à l’Assemblée nationale se fait correctement. Pour le reste, je refuse de me prononcer sur des choses qui n’ont aucun sens. Tout ce que ce gamin dit n’a aucun sens pour moi. Ce qui est important, c’est que nous travaillons pour le développement de ce pays.»
Et de se féliciter de tous les projets initiés par l’Etat du Sénégal dans la commune de Vélingara pour réduire la fracture entre les territoires. Il s’agit notamment de la construction du marché central de Vélingara dont il a présidé, à l’occasion, la pose de la première pierre, pour un coût de 170 millions de F Cfa et du projet d’extension du réseau électrique dans les quartiers périphériques de la ville pour un montant de 150 millions de francs. Commentant ces projets, le maire de Mérina Dakhar a dit que la bataille de la fracture territoriale est en passe d’être gagnée par le régime du Président Macky Sall.
Aymérou Gning était en compagnie du député Seydou Diouf, de la conseillère des collectivités territoriales Lalla Aïcha Fall, du maire de Bambilor Ngagne Diop, du maire de Koumpentoum, et du maire de Cayar Yaya Sow. Au vu de l’accueil populaire dont ont bénéficié les hôtes d’un week-end de Vélingara, Aymérou Gning a prédit un 4ème mandat pour Oury Baïlo (qui en est à son 3ème) «au vu de la communion parfaite qu’il y a entre lui et les populations», a-t-il commenté.
LES ELECTIONS LÉGISLATIVES EN GUINÉE N’AURONT PAS LIEU LE 28 DÉCEMBRE
Les élections législatives guinéennes, retardées depuis des mois, devront encore attendre.
Les élections législatives guinéennes, retardées depuis des mois, devront encore attendre. La date du 28 décembre proposée par le chef de la Commission électorale n'est pas tenable, a annoncé ce lundi l’Organisation internationale de la Francophonie.
En annonçant, le 16 février dernier, que les élections législatives se tiendront le 28 décembre, le président de la Céni n’avait peut-être pas mesuré le poids des 77 recommandations que lui avait faites l’Organisation internationale de la Francophonie pour obtenir un outil parfait pour la conduite des élections. C’est pourquoi l’OIF a insisté pour que cette date soit reconsidérée.
« La mise en œuvre de ces recommandations fait partie de nos objectifs dans ce pays. Il ne faut pas que nous allions trop vite dans ce travail, après un audit important, crédible, et que nous laissions derrière nous des difficultés qui pourraient nous rattraper », explique Tiéman Coulibaly, l’envoyé spécial de la Francophonie en Guinée.
Crise politique
Ces recommandations faites par l’OIF ne souffrent d’aucune contestation, explique le diplomate malien : « Je me réjouis quand même de constater que les recommandations qui ont été faites par ce rapport d’audit sont acceptées par l’ensemble des acteurs et cela est un point positif. »
Confronté à la réalité du terrain, le président de la Céni, maître Amadou Salif Kébé, ne peut qu’admettre un nouveau report : « Aujourd’hui, nous nous retrouvons avec ce recul, puisque les délais techniques que nous avons calculés ne rentraient pas dans le cadre que nous avions déjà défini et qui aboutissait au 28, comme jour d’élections. »
Ce nouveau report intervient en pleine crise causée par l’ambition prêtée au président Alpha Condé de briguer sa propre succession en 2020 pour un troisième mandat consécutif.
PAR DR SECK
LA DÉMOCRATIE DÉFIÉE
Que vaut réellement cette présidence Trump qui s’assimile à un simulacre de pouvoir, avec un petit roi trépignant sur son trône et qui ne laisse pas de stupéfier au rythme de tweets insipides lorsqu’ils ne sont pas odieux ou dangereux ?
«On peut s’attendre à, et même espérer, de futurs renversements qui viendront bouleverser l’équilibre des lieux de pouvoir et de privilège et fournir une thérapie périodique qui semble nécessaire à la santé de notre démocratie», écrivait, il y a 60 ans, l’historien C. Vann Woodward, en réponse aux intellectuels qui critiquaient le populisme.
Il serait aujourd’hui insensé d’ignorer les limites de tels propos, dans une Amérique où le populisme symbolisé par le Président Trump s’énonce à travers une rhétorique qui, loin de renforcer la démocratie, tend plutôt à la fragiliser.
«Nous sommes le peuple» ; c’est bien cet élément crucial qui manque à la rhétorique de Trump, une description cohérente et presque émouvante du «peuple» que le président américain prétend représenter. Peut-être est-il impossible de trouver une définition crédible du «peuple» qui mobilise la pluralité des identités de classe, de genre et d’origines qui coexistent, souvent de façon malheureuse, aux Etats-Unis aujourd’hui. Toujours est-il que Trump a du mal à manipuler le concept de «peuple» sans quelques maladresses dans la rhétorique.
Bien qu’il ait promis de «redonner à l’Amérique sa grandeur passée», Trump n’a fait finalement que tourner cette grandeur vers sa personne en marquant toujours par ses tweets compulsifs sa supériorité morale sur tout, mettant en péril la notion de «peuple américain», expression bien neutre en comparaison de la vivacité de ses attaques souvent dirigées contre les Mexicains et les musulmans. Et, lorsque le Président américain, en réaction au dossier l’incriminant et géré par le juge Mueller, indexe les médias en les taxant d’«ennemis du peuple», peut-être ne mesure-t-il pas vraiment ce que vaut la souveraineté depuis qu’il a accédé à la magistrature suprême…
Que vaut réellement cette présidence qui s’assimile à un simulacre de pouvoir, avec un petit roi trépignant sur son trône et qui ne laisse pas de stupéfier au rythme de tweets insipides lorsqu’ils ne sont pas odieux ou dangereux et qu’il n’hésite pas à étaler ad nauseam dans les médias du monde entier ? Ce qui est plus dangereux encore, c’est qu’il ne mesure pas que sa politique (consistant essentiellement à défaire ce qui existe) nuit au premier chef à son propre électorat, donc au peuple. Alors, lorsque Trump s’exclame à la tribune des Nations-Unies : «…Si vous voulez la paix, aimez votre nation.
Donnez la priorité au bien de votre peuple et de votre pays», on peut encore se risquer à poser la question de savoir de quel peuple Trump parle-t-il ? La démocratie américaine n’est-elle pas en danger depuis l’accession au pouvoir de ce président qui multiplie les frasques en foulant aux pieds le droit et le respect de l’humain ? Il est clair qu’au vu de ce qui se passe actuellement aux Usa, la démocratie elle-même a encaissé un coup dur, défiée par un président qui a porté un coup de poignard aux institutions américaines en refusant de coopérer dans les enquêtes qui l’incriminent directement.
Et, il est vivement à souhaiter que la procédure de destitution du président aboutisse. Au cas contraire, nous assisterons à une victoire énorme pour le Président américain.
POUTINE ACCUSE L'OCCIDENT DE "CHANTAGE" ENVERS L'AFRIQUE
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie peut offrir son aide à l'Afrique sans les nombreuses conditions fixées par les puissances occidentales.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie peut offrir son aide à l'Afrique sans les nombreuses conditions fixées par les puissances occidentales.
"Nous voyons comment certains pays occidentaux ont recours à la pression, à l'intimidation et au chantage contre des gouvernements souverains africains", a déclaré M. Poutine lors d'un entretien accordé à l'agence de presse Tass, avant un sommet avec les dirigeants africains.
"Ils utilisent de telles méthodes pour tenter de se redonner une influence et une domination perdues dans leurs anciennes colonies sous une nouvelle forme et ainsi pouvoir en tirer le maximum de profits en exploitant le continent", a-t-il ajouté.
La Russie devrait accueillir 47 dirigeants africains au sommet des 23 et 24 octobre dans la station balnéaire de la mer Noire à Sotchi.
M. Poutine a déclaré que les relations avec l'Afrique s'étaient améliorées, soulignant les accords de coopération militaire que la Russie a actuellement avec plus de 30 pays africains auxquels elle fournit des armes.
Le Rwanda fait partie des pays qui ont approfondi leurs relations avec la Russie.
Le gouvernement rwandais a récemment donné son feu vert à un accord avec la Russie pour promouvoir l'utilisation de l'énergie nucléaire à des "fins pacifiques", rapporte le journal East African.
La technologie sera utilisée dans l'agriculture, la production d'énergie et la protection de l'environnement, indique le rapport.
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NOUS RESTONS DANS L'ANCRAGE DE L'OPPOSITION
L'intégralité de la déclaration de Khalifa Sall
Aminata Diallo et Samsidine Diatta |
Publication 22/10/2019
Le 29 septembre dernier, j’ai quitté la maison d’arrêt de Rebeuss après deux ans et demi de détention. Durant tout ce temps, vous avez partagé avec moi cette épreuve faite de privations et de sacrifices. Croyez-moi, je n’ignore rien des pressions, des intimidations et des émotions que vous avez vécues et surmontées avec dignité et responsabilité.
J’ai pour chacune et pour chacun d’entre vous une pensée particulière pleine d’admiration, de considération et d’affection. Voilà pourquoi, je vous retrouve avec un grand plaisir pour vous exprimer de vive voix mes sincères remerciements. Cette rencontre me permet également de retrouver des visages, de revoir vos sourires, de serrer vos mains, d’échanger quelques mots.
Je veux également exprimer ma reconnaissance aux Sénégalaises et aux Sénégalais, de tous âges, connus ou anonymes, au Sénégal et dans la Diaspora, qui m’ont manifesté leur affection et leur soutien par leurs prières, par leur mobilisation et leurs visites.
Je veux renouveler ma gratitude à mes avocats qui se sont illustrés par leur loyauté, par leur sens professionnel élevé et par de brillantes plaidoiries dans un combat politique habillé sous les oripeaux d’une affaire judiciaire.
Je veux également remercier les autorités religieuses et coutumières, les organisations et personnalités politiques, les organisations de la société civile et les personnalités indépendantes qui m’ont témoigné leur solidarité.
J’ai une pensée émue pour toutes les personnes privées de liberté. Mes pensées et ma gratitude s’adressent en particulier aux détenus de la maison d’arrêt de Rebeuss avec qui j’ai partagé cette partie de ma vie. Cette détention a renforcé mes convictions sur la nécessité d’améliorer les conditions de détention et le traitement des détenus. Elle m’a permis de voir les drames humains provoqués par les longues détentions préventives qui transforment des présumés innocents en présumés coupables avant même d’être jugés.
Elle m’a fait constater les effets désocialisants de la prison contre lesquels il faut rapidement apporter des solutions tels le maintien des liens familiaux, la transformation des lieux de privation de liberté en espaces d’acquisition de savoir faire pour favoriser la réinsertion des détenus et l’élargissement de la gamme des sanctions pénales alternatives à l’emprisonnement.
Mes pensées et ma gratitude vont également aux autorités pénitentiaires et aux agents de la maison d’arrêt de Rebeuss soumis à une pression insoutenable et à des rythmes astreignants. Cette situation doit obliger l’Etat à adopter un statut pour les agents de l’administration pénitentiaire avec l’objectif d’améliorer leurs conditions de travail et de permettre à ces serviteurs de l’Etat d’exercer leurs missions dans la dignité.
Mes chers camarades,
Cette épreuve ne doit pas nous faire perdre notre humanité. Nous en sommes sortis le cœur ouvert. Cela est parfois mal compris mais nous ne devons avoir ni haine ni rancœur même dans l’adversité. Nous ne devons pas céder aux excès de la politique, ni perdre notre temps à ressasser le passé.
Mes chers camarades ! Nous avons encore tant à faire ensemble pour notre pays.
Mais avant de tracer la voie vers cet avenir commun, je veux évoquer, à grands traits, trois viatiques pour nous éclairer dans notre cheminement collectif au service du Sénégal. Cette épreuve n’a pas entamé nos convictions. La fidélité à nos valeurs nous a permis de résister à l’acharnement du pouvoir. Nous sommes les héritiers d’une histoire vivante forgée dans l’alliance entre la démocratie et le progrès. Nous devons en être fiers et porter son message fondé sur les valeurs de liberté, d’égalité, de justice et de solidarité. Si nous sommes plus résilients, et c’est le premier viatique, c’est donc grâce à notre identité que nous devons garder intacte.
En évoquant la force de nos convictions et la fidélité à nos valeurs, je veux saluer le mérite de chacune et de chacun d’entre vous d’avoir cru à notre combat et de continuer à faire front.
Il s’en trouve encore en nous des femmes et des hommes qui ont tout sacrifié pour un Sénégal plus libre, plus prospère, plus juste et plus solidaire à l’opposé du pays dans lequel nous vivons. C’est le deuxième viatique qui nous différencie du pouvoir et nous engage à nous opposer à ses politiques néfastes pour le peuple sénégalais. Nous restons sur cette ligne d’ancrage dans l’opposition avec responsabilité mais sans compromission, avec fermeté mais sans excès.
De cette position, on ne peut dissocier, et c’est le troisième viatique qui nous différencie également de ceux qui gouvernent, notre attachement aux conclusions des Assises nationales. Parce qu’elles reflètent la richesse des expériences et les attentes du peuple, les conclusions des Assises nationales constituent le document de référence de notre projet. Bien entendu, il faudra les adapter au contexte et aux évolutions de notre pays, de l’Afrique et du monde mais nous nous engageons à les mettre en œuvre sans rien omettre et sans les remettre en cause.
Mes chers compatriotes,
Mes chers camarades,
Une grande Nation comme la notre ne peut se construire qu’à travers de grandes dynamiques autour des femmes, des hommes et des valeurs. Nous devons être ces femmes et ces hommes et incarner ces valeurs pour tracer un chemin d’espoir pour les millions de Sénégalais qui s’impatientent et s’angoissent.
Je vous parle de l’avenir, d’un avenir qui puise ses balises dans les valeurs de notre Nation et qui poursuit la finalité d’un Etat qui tient sa promesse pour tous ses citoyens. Je vous parle de l’avenir qui se construit dans la paix, avec notre volonté commune et avec des énergies plurielles et positives.
Cet avenir ne serait pas partagé sans des réponses pertinentes à notre questionnement collectif sur notre vivre ensemble mis à mal depuis quelques années. Vivre ensemble, ce n’est pas seulement la coexistence des communautés, c’est la communion entre des femmes et des hommes ayant le même sentiment d’appartenance à une Nation ouverte à toutes les fraternités, partageant les mêmes valeurs et unis par un destin commun.
L’école pourrait contribuer à renforcer notre vivre ensemble si nous en faisons le lieu de construction de la citoyenneté et le cadre d’acquisition de connaissances conformes à nos valeurs et adaptées aux besoins de développement de notre pays.
Mais nous ne saurions appréhender le vivre ensemble dans toute sa mesure si nous ne l’associons pas à un modèle de gouvernance qui en garantit la cohésion et la permanence. En effet, notre commun vouloir de vie commune doit s’appuyer sur l’édifice d’une République garante de l’Etat de droit et des droits humains. Cela nous engage à renforcer notre pacte républicain avec des garanties partagées et acceptées d’effectivité de la séparation des pouvoirs, de l’indépendance de la justice, de la démocratie, de la décentralisation, des libertés publiques, des droits humains et de la transparence dans la gestion des ressources publiques.
Mes chers compatriotes,
Mes chers camarades,
Dans la mesure où tout se tient, il est évident que la refondation de la gouvernance doit avoir pour finalité de recentrer l’Etat dans ses missions afin que le Sénégal soit un pays pour tous les âges, pour toutes les énergies et pour toutes les ambitions. A cette fin, il est impératif de placer l’homme au cœur des politiques publiques et de le considérer comme la première ressource sur laquelle l’Etat doit investir. C’est dans cette mesure que chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais, en zone urbaine comme dans le monde rural, pourra accéder à des soins de santé de qualité, à l’éducation, à la formation, à un emploi décent, à la protection sociale, à la sécurité et aux autres services publics en nombre et en qualité. C’est également dans cette mesure que l’Etat va garantir la solidarité avec les couches vulnérables et la solidarité entre les générations. Cette responsabilité nous oblige à penser aux jeunes, aux femmes, aux personnes âgées et aux générations futures dans l’exploitation et dans la gestion des ressources naturelles.
Cette responsabilité nous engage également à inverser les tendances actuelles de notre économie pour construire de nouvelles efficacités capables de produire des richesses durables, de créer des emplois pérennes et de lutter contre la pauvreté.
Cette nouvelle orientation permettra à notre pays de développer une économie dynamique, diversifiée, inclusive et portée par le secteur productif national et par le secteur privé sénégalais.
Sur toutes ces questions, et sur d’autres aussi importantes comme l’intégration africaine, le changement climatique, le défi sécuritaire et la question migratoire, nous avons à engager les ruptures radicales et les transformations fondamentales que notre pays ne peut plus ignorer sans risquer de se perdre.
Mes chers compatriotes,
Mes chers camarades,
Porté par cette double exigence d’une Nation refondée autour de ses valeurs et d’un Etat au service de ses citoyens, je vous retrouve encore plus déterminé. Après avoir capitalisé les expériences vécues, j’y ai puisé une énergie nouvelle que je continuerai à mettre au service du Sénégal. Et résolument tourné vers l’avenir de notre pays, seule perspective digne d’intérêt, je poursuis mon engagement politique avec vous mes chers camarades, avec toutes celles et tous ceux qui partagent les valeurs de liberté, de progrès, de justice et de solidarité et en étant ouvert aux apports fécondants de toutes les forces vives de notre pays.
Et tous ensemble, un pas après l’autre, dans la confiance retrouvée et dans une espérance partagée, nous marcherons vers un avenir prospère et solidaire.
48% DES JEUNES FILLES CIBLÉES VACCINÉES À MBOUR
Quarante-huit pour cent des jeunes filles de 9-12 ans représentant la cible annuelle du district de Mbour ont été vaccinés contre le cancer du col de l’utérus dans le cadre de la campagne de gratuité instaurée par les pouvoirs publics sénégalais
Quarante-huit pour cent des jeunes filles de 9-12 ans représentant la cible annuelle du district de Mbour ont été vaccinés contre le cancer du col de l’utérus dans le cadre de la campagne de gratuité instaurée par les pouvoirs publics sénégalais, a indiqué Nacka Seck Diawara, superviseur du Programme élargi de vaccination (PEV) pour le compte dudit district.
"Sur une cible annuelle de 5380, nous avons eu à vacciner les 48%. C’est un bilan positif, parce que depuis l’introduction du vaccin contre le col de l’utérus et l’effectivité de sa gratuité pour les filles âgées de 9 ans, nous avons, d’abord, commencé par la formation des acteurs et autres parties prenantes, notamment les enseignants, les acteurs communautaires, pour un succès total de cette opération", a-t-elle dit dans un entretien avec l’APS.
Il y a ensuite que la disponibilité du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV), "a permis de bien démarrer la vaccination au niveau de tous les points de prestation des services’’, d’où les "résultats satisfaisants" obtenus par le district sanitaire de Mbour, selon Ndack Seck Diawara.
Même si les responsables du district sanitaire de Mbour ont obtenu des résultats jugé positifs, il n’en demeure pas moins que "des obstacles" ont été notés durant ces vaccinations de routine, à cause de "rumeurs" ayant précédé le démarrage de ces activités, a dit Mme Diawara, également responsable de la surveillance des maladies à potentiel transmissible.
"Nous sommes parvenus à surmonter ces obstacles, parce que nous avons sollicité l’appui des enseignants pour enrôler le maximum de jeunes filles. Pour ce faire, nos équipes se déplacent au niveau des établissements scolaires pour mieux atteindre les filles-cibles de cette vaccination", a-t-elle expliqué.
Pour arriver à ses objectifs, le district sanitaire compte "utiliser le canal communautaire, notamment les communicateurs traditionnels, les journalistes et autres professionnels des médias, les Associations sportives et culturelles (ASC) qui ont été impliquées dès le début", a-t-elle indiqué.
Cela devrait "nous permettre d’atteindre les filles même en dehors des salles de classe, parce que toutes les filles-cibles ne sont pas à l’école", a noté le superviseur du PEV pour le compte du district sanitaire de Mbour.
Selon Ibrahima Bodian, responsable de l’éducation, de l’information et de la communication du district sanitaire de Mbour au moment du lancement officiel de la campagne de vaccination contre le cancer du col de l’utérus, l’an dernier, "cette maladie est une réalité au Sénégal et tout le monde doit s’y mettre pour son éradication".
Il note que grâce à ses partenaires étrangers, le district sanitaire de Mbour dispose désormais d’un bâtiment et d’une colposcopie pour des examens du col de l’utérus, du vagin et de la vulve, permettant de détecter les lésions précancéreuses et cancéreuses.
"Si le cancer du col de l’utérus est une réalité dans ce pays et que le vaccin est disponible pour prévenir cette maladie, il est du devoir de tout chef de famille de faire en sorte que les jeunes filles âgées de neuf ans soient vaccinées", a dit Bodian, actuellement à la retraite.
De la prévention d’éventuels cas à la prise en charge du cancer du col de l’utérus, le district sanitaire de Mbour "est bien outillé. A partir même des postes de santé, le vaccin est disponible", a-t-il assuré.
DES ACTEURS EXPLIQUENT LE ROLE ET LA MISSION DU KANKOURANG
"Le kankourang est le génie protecteur des circoncis, rassemblés dans un même endroit pendant le temps de leur guérison"
Pourquoi diantre le kankourang se permet-il d’agresser de paisibles citoyens ? Où en tire-t-il le culot ? Mamadou Bâ, acteur culturel, très versé dans la tradition mandingue, tout peulh qu’il soit, en donne d’emblée une réponse : «Ce sont des jeunes qui ne connaissent rien de la culture du kankourang qui s’activent autour de cette pratique culturelle. Ils abusent, ignorant que nous sommes un peuple civilisé et vivons dans une Rrépublique avec ses lois et règlements.» Il poursuit : "Le kankourang est le génie protecteur des circoncis, rassemblés dans un même endroit pendant le temps de leur guérison".
Ses sorties sont annoncées et c’est souvent la nuit pour éloigner toute menace maléfique mystique contre les petits circoncis. S’il arrive, par mégarde, qu’il rencontre une personne sur sa voie, si c’est un homme, il suffit qu’il se sépare de son couvre-chef pour qu’il l’épargne, si c’est une femme prise de court, elle se bande les yeux, se détourne ou court. Toute attitude contraire est un signe de défiance, par conséquent appelle une correction. Ce sont des situations rarissimes en milieu traditionnel, parce que tout le monde respecte le kankourang.» D’autres occasions pour le kankourang de sévir sur un citoyen sont évoquées par Ansou Diatta, sexagénaire : «Le kankourang policier existe dans la tradition mandingue. Il sort quand on veut corriger un rebelle à une convention communautaire. Par exemple, quand on interdit la cueillette des fruits verts des arbres sauvages comme domestiques, c’est au kankourang que l’on fait appel pour corriger toute personne qui en enfreint l’interdit.»
Il poursuit : «Il est chargé de l’éducation des petits circoncis, qu’il peut corriger à l’occasion d’un mauvais comportement signalé par les préposés à leur garde. Les jeunes préposés à la garde des circoncis peuvent également passés sous le coupe-coupe de ce masque pour des actes d’indiscipline commis à l’encontre d’un aîné. Ou quand un ancien circoncis dévoile les secrets du kankourang ou de la circoncision à des non-initiés ou à des femmes.»
Selon M. Diatta, le kankourang qui sort actuellement est, en réalité, fait pour égayer les populations. Il ne doit pas frapper, selon la tradition. C’est le kankourang qui sort à l’occasion de l’entrée ou de la sortie de leur retraite des circoncis. Ce sont des moments de joie agrémentés par ce masque.