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18 juillet 2025
60 ÉLÈVES REFUSÉS À L’INEFJA
Pas de rentrée cette année pour 60 élèves non-voyants. Ces derniers ont été refusés à l’Institut national de l’éducation et de la formation des jeunes aveugles (Inefja), faute de places
Sale temps à l’Inefja, unique école de formation pour les non voyants. Faute de places, 60 élèves ont été éconduits par l’établissement.
Pas de rentrée cette année pour 60 élèves non-voyants. Ces derniers ont été refusés à l’Institut national de l’éducation et de la formation des jeunes aveugles (Inefja), faute de places. En effet, sur les 80 demandes déposées sur la table du directeur de l’établissement spécialisé, seuls 20 pourront être accueillis par cette école qui manque d’espace pour recevoir de nouveaux élèves. Une situation que regrettent les élèves non-voyants qui pensent que le gouvernement doit régler les problèmes de l’enseignement spécialisé, notamment pour les non-voyants. «Il y a une nécessité de créer d’autres instituts régionaux de formation pour les jeunes aveugles qui se bousculent aux portes de l’Inefja», sollicitent les élèves de l’Inefja qui renseignent que «chaque année, c’est une centaine de jeunes non voyants, venant de toutes les régions, qui demandent à intégrer le seul institut de formation pour jeunes aveugles qui existe au Sénégal et qui affiche déjà le plein». Et pour eux, «à défaut de créer d’autres instituts, nous pensons que le gouvernement pourrait aussi améliorer la capacité d’accueil de l’institut avec de nouvelles constructions en attendant de nouvelles unités dans les régions».
A leur avis, «l’idéal serait de créer un institut dans chaque région pour permettre aux élèves non-voyants d’avoir une bonne prise en charge dans leurs localités respectives». Au-delà, ils ont demandé «l’évaluation de l’enseignement des aveugles pour voir dans quelle mesure perfectionner le système». Un système transversal, selon eux, «qui fait appel aux domaines de compétences des ministères de la Santé, de l’Emploi, de l’Education, du Sport, de la Jeunesse et de la Culture. Autant de ministères qui doivent se donner la main pour tirer l’Inefja de sa précarité». Une demande largement partagée par le président de l’Association des aveugles du Sénégal, Youssoupha Faye, qui s’offusque que les 60 élèves renvoyés soient obligés d’attendre l’année prochaine pour déposer à nouveau leur dossier et cela, de manière hypothétique au cas où les conditions d’hébergement n’évoluent pas. Et il sollicite de l’Etat «la création de nouvelles écoles spécialisées de proximité pour les élèves non-voyants pour élargir le niveau d’absorption de ces élèves». Egalement, «de permettre à l’Inefja de libérer de l’espace».
Parce qu’à l’en croire, «depuis 1982, l’Inefja constitue la seule école pouvant servir d’établissement d’éducation aux jeunes aveugles». Selon Youssoupha Faye, il faut une alternative pour éviter les ruptures sociales et les déchirements familiaux et affectifs avec le déplacement des potaches. Outre l’évaluation de l’enseignement spécialisé, le président de l’Association des aveugles du Sénégal a sollicité «le recrutement des diplômés aveugles afin de leur permettre une meilleure socialisation».
A son avis, «l’Inefja a été créé pour combattre la mendicité. Mais si on forme les jeunes pour les laisser retourner dans la rue, diplômes en main, on risque d’avoir au Sénégal des aveugles maîtrisards mendiants», a-t-il laissé entendre.
CHRONIQUE D’UN PROJET CONTROVERSE
En visite à New York, le 22 septembre dernier, le président Alpha Condé a appelé les Guinéens à se préparer à un référendum et à des élections législatives.
En visite à New York, le 22 septembre dernier, le président Alpha Condé a appelé les Guinéens à se préparer à un référendum et à des élections législatives. Depuis cette annonce, l’opposition qui soupçonnait déjà le chef de l’État de vouloir briguer un 3e mandat, renforcée par la société civile et des syndicats, a battu le rappel de ses troupes pour freiner ce projet à travers notamment des manifestations.
«Maintenant que monsieur Alpha Condé a exprimé publiquement le 23 septembre 2019 sa décision de faire un coup d’État constitutionnel, le FNDC (Front national pour la défense de la constitution) appelle les Guinéens à des manifestations à partir du lundi 14 octobre tant sur le territoire national qu’à l’étranger pour exprimer son opposition totale au projet d’un troisième mandat». C’est Abdourahmane Sanoh, le coordinateur du front anti-référendum et un 3e mandat pour Alpha Condé qui a ainsi donné le ton sur RFI, en réaction à la sortie du président guinéen soupçonné de vouloir modifier la Constitution pour pouvoir à nouveau briguer les suffrages de ses compatriotes à la fin de son deuxième et dernier quinquennat à la tête de son pays.
Et ces contestations du lundi 14 octobre ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre, faisant une dizaine de mort dont un gendarme et leurs initiateurs arrêtés. Une semaine après, un tribunal de Conakry a requis des peines de prison allant d’un an ferme à six mois ferme contre certains de ces prévenus, hier mardi.
En effet, alors que le second et dernier mandat du président Condé, selon l’actuelle Constitution de la Guinée qui limite à deux le nombre de mandats, arrive à terme en octobre 2020, début septembre dernier, son Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a été chargé d'organiser de larges «consultations» portant en particulier sur la Constitution. Ce qui n’a pas manquer de conforter ceux qui craignaient déjà que le président refuse de quitter le pouvoir en 2020, à la fin de son deuxième et dernier quinquennat. Du coup, ces consultations avaient été boycottées par les principaux partis d'opposition qui parlent de «mascarade». Et comme si l’histoire semble leur donner raison, en visite à New York, le 22 septembre dernier, le président Alpha Condé a appelé les Guinéens à se préparer à un référendum et à des élections législatives. Depuis cette sortie du chef de l’État guinéen, l’heure est au rappel des troupes dans le camp de ses adversaires politiques et de la société civile réunis au tour du FNDC.
Porté à la magistrature suprême en 2010, Alpha Condé, 81 ans, le premier président démocratiquement élu de Guinée, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats dans différents discours. Et le FNDC voit à travers ce projet de révision de la Constitution évoqué par le pouvoir, une manière de permettre à Alpha Condé de se présenter, fin 2020, pour un troisième mandat. Déjà, en mai dernier, Cheick Sako, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice guinéen avait démissionné. Dans sa lettre de démission dont BBCAFRIQUE a reçu une copie, M. Sako fait part de son opposition à la modification de la Constitution qui se prépare en Guinée et à laquelle il n’a pas été associé. La lettre qu’il a rédigée depuis Montpellier, dans le Sud de la France, d'où il avait intégré le gouvernement guinéen en 2014, est datée du 20 mai dernier. Mais c'est seulement lundi 27 mai qu'elle a été publiée.
UN SOMMET RUSSIE-AFRIQUE, SYMBOLE DES AMBITIONS DE MOSCOU DANS LA REGION
Le premier sommet Russie-Afrique s’ouvre mercredi à Sotchi
Le premier sommet Russie-Afrique s’ouvre mercredi à Sotchi. Une rencontre de deux jours qui doit permettre à Vladimir Poutine de relancer l’influence russe dans une région où Chinois et Occidentaux sont davantage présents.
Le président russe veut frapper fort. Vladimir Poutine lance, mercredi 23 octobre, le sommet Russie-Afrique, premier du genre et symbole des ambitions grandissantes de Moscou sur le continent.
Devant plusieurs dizaines de chefs d'État et de gouvernement africains, le président russe ouvre ce forum à 8 h GMT dans la station balnéaire de Sotchi avec son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, qui préside l'Union africaine.
Au programme du sommet, réplique des "forums sur la coopération sino-africaine" qui ont permis à Pékin de devenir le premier partenaire du continent, deux jours de discussions sur des thèmes allant des "technologies nucléaires au service du développement de l'Afrique" aux "minerais africains au profit des peuples d'Afrique".
Comme son équivalent chinois, la rencontre a vocation à être organisée tous les trois ans. Pour cette première, Moscou a mis les petits plats dans les grands et recevra des représentants des 54 États africains.
"Décrochage des Russes"
Pour le président russe, le forum sera l'occasion de démontrer qu'il a les intérêts africains à cœur, lui qui, en 20 ans, ne s'est déplacé que trois fois en Afrique subsaharienne, toujours en Afrique du Sud.
"Il y a eu un véritable décrochage des Russes de l’Afrique et c’est ce qui peut expliquer pourquoi il y a aussi peu d’investissement aujourd’hui, détaille Armelle Charrier, chroniqueuse internationale sur France 24. Il faut pourtant se rappeler que lorsque la Russie s’appelait l’Union soviétique, lorsque la guerre froide opposait les deux blocs, les Russes ont joué un rôle important dans les guerres de décolonisation : au Mozambique, en Angola, au Congo, au Bénin…"
* "Les Russes essaient de renouer avec des pays qu’ils connaissent bien"
"Nous sommes en train de préparer et de réaliser des projets d'investissements avec des participations russes qui se comptent en milliards de dollars", a de son côté souligné le président russe dans un entretien diffusé, lundi, par l'agence Tass. Il faut dire qu'après cinq années de sanctions économiques occidentales, Moscou a un besoin crucial de partenaires et de débouchés pour conjurer sa croissance atone.
Armelle Charrier rappelle que pour l’heure, l’Union européenne et la Chine restent les premiers partenaires du continent, avec respectivement 270 000 milliards d’ euros et 200 000 milliards d’euros de volumes d’échange en 2017… contre seulement 17 milliards pour la Russie. La majorité du commerce concerne les armes, rare domaine dans lequel la Russie reste en tête.
"La Russie n'est pas l'Union soviétique"
Pour retourner la tendance, Vladimir Poutine vante une coopération sans ingérence "politique ou autre", à l'heure où certains acteurs africains, inquiets de leur dépendance financière, commencent à ressentir une forme de lassitude face à la Chine. Mais Moscou a encore du chemin pour concurrencer la Chine ou les Occidentaux. "La Russie n'est pas l'Union soviétique. Elle manque des ressources, de l'idéologie et de l'attrait de son prédécesseur", note Paul Stronski, du Centre Carnegie à Moscou.
Dans un contexte de tensions exacerbées avec les pays occidentaux, le sommet de Sotchi sera aussi l'occasion pour la Russie, après son grand retour au Moyen-Orient à la faveur de ses succès syriens, de montrer qu'elle est une puissance d'influence mondiale.
SERIGNE MOUNTAKHA ET MACKY INTERPELLES
«Le Khalife général des mourides, s’il le veut aujourd’hui même, il n’y aura plus de dépôt de médicaments à Touba. Macky Sall est son interlocuteur et ils doivent se parler pour une solution définitive comme ce fut le cas à Darou Mousty»
25% des médicaments qui entrent en Afrique sont des faux. Au Sénégal, le cas de Touba avec ces nombreux dépôts pharmaceutiques inquiète les acteurs de la lutte qui interpellent l’Etat sur la situation. Mayine Ndiaye responsable des relations extérieures du Comité national sénégalais de lutte contre les faux médicaments et l’exercice illégal de la pharmacie, souligne que si le Khalife général des mourides venait à donner le ton pour l’interdiction de la vente de faux médicaments comme ce fut le cas avec les mèches et produits éclaircissants, la commercialisation allait cesser. Même si, s’empresse-t-il de préciser, cette tâche ne revient pas à Sérigne Mountakha Mbacké mais plutôt au chef de l’Etat, Macky Sall. Mayine Ndiaye s’exprimait hier, mardi 22 octobre, lors de la 12ème université francophone sur la promotion de la santé.
La contrefaçon touche plus les médicaments antipaludéens, les antibiotiques et ont des conséquences désastreuses dans la vie de l’homme. Selon le Mayine Ndiaye qui s’exprimait hier, mardi 22 octobre, lors du panel sur la problématique des faux médicaments organisé par l’Ong Acdev, 25% des médicaments qui entrent en Afrique sont des faux. Il a ajouté qu’un médicament qui ne répond pas aux normes de conservation est aussi considéré comme un faux, même s’il provient d’industries pharmaceutiques reconnues.
«Le Sénégal enregistre une forte quantité de faux médicaments et le cas de Touba en est l’illustration parfaite». Selon M. Ndiaye, Touba, la cité religieuse, a elle seule, totalise plus de 300 dépôts pharmaceutiques contre 50 pharmacies.
«Allez au niveau du centre de dialyse, vous allez constater que le nombre de personnes en dialyse a triplé, sinon quadruplé. La prise de faux médicaments en est la raison», a-t-il fait noter. Et de d’attester: «même si des personnes avancent l’entrée de faux médicaments dans les pharmacies, cette hypothèse n’est pas plausible car, aucune pharmacie ne peut faire entrée des médicaments dans le pays. Elles sont tenues de se ravitailler dans le circuit mis en place par le ministère de la santé et de l’action sociale du Sénégal».
Aujourd’hui, lutter contre les faux médicaments revient selon la blouse blanche à tarir les sources d’approvisionnement. Sur ce point, il a déclaré: « les dépôts de pharmacies ne fabriquent pas les médicaments, ils sont importés. Et face à cette situation la douane et la gendarmerie doivent travailler à tarir les sources». Mayine Ndiaye a aussi sollicité plus d’implication des religieux dans la lutte contre les faux médicaments dans la cité du mouridisme.
«Le Khalife général des mourides, s’il le veut aujourd’hui même, il n’y aura plus de dépôt de médicaments à Touba. Il a interdit la mèche à Touba et la communauté l’a adopté. Le président de la République est son interlocuteur et ils doivent se parler pour une solution définitive comme ce fut le cas à Darou Mousty où le guide religieux s’est levé pour interdire la vente de faux médicaments dans la localité».
Les acteurs dans la lutte contre les faux médicaments comptent mettre l’accent sur la sensibilisation mais demandent aussi à l’Etat de signer la convention médicrime qui criminalise la vente de médicaments illicite. Selon le coordonnateur de l’ONG Acdev, le docteur Cheikh Tidiane Athié, l’Etat a engagé beaucoup de pistes dans l’éradication des faux médicaments, cependant le problème reste entier. «Beaucoup de cas de résistance sont notés dans le paludisme, la tuberculose et dans d’autres pathologies. Les médicaments de la rue sont partout, des antidouleurs, antibiotiques, anti-palu. La volonté politique est là, mais la sensibilisation s’impose pour amener les populations à se ravitailler dans les pharmacies», a fait savoir docteur Athié.
«KHALIFA SALL A VOULU ETRE DANS LA JUSTE MESURE»
Dr Momar Thiam se prononce sur la première sortie officielle de l’ancien maire socialiste de Dakar
En refusant de verser dans les déclarations fracassantes contre le régime en place, Khalifa Sall a voulu «être dans la juste mesure». De l’avis du Docteur en Communication et Marketing politique, Momar Thiam, l’ancien maire de la ville de Dakar a bien fait de ne pas verser dans les attaques frontales contre les tenants du pouvoir, encore qu’il est dans une situation d’inéligibilité. Pour autant, Momar Thiam conseille à Khalifa Sall de faire dans l’opposition constructive pour éventuellement prendre une longueur d’avance par rapport aux autres, même le leader de Pastef, Ousmane Sonko.
Comment analysez-vous la première sortie officielle de Khalifa Sall, et dans laquelle il passe sous silence les questions brûlantes de l’actualité ?
En termes de communication, Khalifa Sall a voulu être dans la juste mesure. C’est-à-dire, dire d’abord merci à ceux qui l’ont soutenu jusque-là. Puisque, vous n’êtes pas sans savoir que dès qu’il a été élargi de prison, il a été à la rencontre des familles religieuses, des hautes personnalités politiques qui l’avaient soutenu jusque-là. Donc, sa démarche c’était de remercier l’opinion pour s’être mobilisé autour de sa personne compte tenu de son emprisonnement. Ensuite, je pense que Khalifa Sall a voulu, à travers la communication, marquer son ancrage dans l’opposition et surtout faire comprendre à l’opinion nationale, et peut être subsidiairement l’opinion internationale, qu’il est toujours dans le combat politique. La preuve, il a dit qu’il n’en voulait à personne, qu’il n’est pas dans une situation de vengeance ou d’invectives, mais qu’il faut qu’on sache qu’il est bien ancré dans l’opposition. Personnellement, je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse des déclarations fracassantes pour une raison très simple. C’est que, jusqu’à preuve du contraire, il est dans une situation d’inéligibilité. A partir de ce moment, je pense qu’il ne voudrait pas prendre le risque d’avancer ses pions politiquement parlant en tapant sur le régime et en faisant étalage d’un programme qu’il aimerait proposer aux Sénégalais.
A votre avis, pourquoi n’a-t-il même pas évoqué le cas du Parti socialiste (Ps) ?
Je ne pense pas qu’évoquer le cas du Parti socialiste, tel qu’il est aujourd’hui, l’incombait dans la situation d’hier (ndlr : avant-hier), compte tenu de la multiplicité des informations de l’actualité qui l’entouraient. Ça aurait été contre-productif de sa part de sortir les questions sur le Ps, sur Taxawu Senegaal et sur ses ambitions présidentielles affirmées ou pas. Mais, on sent nettement dans son discours qu’il est dans le combat politique, qu’il a des ambitions pour ce pays. Mais, le moment venu, quand toute sa situation sera élucidée en terme d’éligibilité, en terme d’appareil politique qui sera derrière lui, que ce soit le Ps ou pas, parce que certains disent que c’est l’héritier naturel d’Ousmane Tanor Dieng quoiqu’il soit exclu du Ps. En ce moment-là, il pourra se prononcer de manière claire et précise ; dire ses ambitions sur son programme en gestation, etc. Ce n’était pas le moment.
A ce niveau-là, je pense que c’était réussi. Le seul bémol, à mon sens, c’est que l’actualité était tellement chargée hier (ndlr : avant-hier) avec les limogeages tous azimuts venant de la haute sphère de l’Etat. Quelque part, sa communication était plus ou moins biaisée, et passée en second rang compte tenu de cette actualité. Cela dit, le message est passé parce qu’il s’agit de lui.
Dès lors que sa communication a été tant soit peu biaisée par l’actualité du jour, que faudrait-il faire pour se rendre audible et toucher sa cible ?
C’est à lui, peut-être, en termes ce communication, de savoir maintenir le tempo pour ne pas se faire doubler sur les flancs par un Ousmane Sonko ou par d’autres. Parce que, la nature a horreur du vide. On a vu que l’opposition traditionnelle était aux abonnés absents sur pleins de questions d’actualité. Ousmane Sonko a profité, justement, de ce vide-là pour faire état de ses inquiétudes, de ses craintes autour de l’affaire des 94 milliards, mais aussi de l’affaire Pétro-Tim, etc. C’est à lui de pouvoir avoir ce sens de la mesure, mais aussi ce sens de l’anticipation dans sa position politique et communicative pour être toujours présent, pas uniquement envers les médias qui ne sont que des relais, mais aussi auprès des populations.
Est-ce que faire usage de la juste mesure de sa part ne compromettrait pas ses chances de ravir la vedette à Ousmane Sonko considéré présentement par certains analystes comme le seul opposant sur le terrain ?
Je ne pense pas. Vous savez le terme «voler la vedette» passionne beaucoup plus les médias, puisque ce sont les médias, quelque part, qui façonnent plus ou moins l’opinion. Ce sont les médias qui font les titres et à partir du moment où vous faites les gros titres, vous êtes dans une posture de vedette. Mais, ce n’est qu’instantané puisque l’effet d’agenda étant, comme on le dit en communication, il suffit qu’il y ait autre actualité chaude, on a l’impression que tout cela vous passe dessus et on ne parle plus de vous. Je pense qu’il faut être plutôt dans une forme de politique réaliste. Pour ce qui concerne Khalifa Sall et même Ousmane Sonko, il faut être dans une opposition constructive. C’est-à-dire une opposition qui propose, mais pas celle qui passe son temps à s’opposer et à critiquer systématiquement sans amener des débuts de solutions. Si Khalifa Sall se met aujourd’hui dans cette posture d’une opposition qui propose, il aura peut-être une longueur d’avance par rapport aux autres, et même par rapport à Ousmane Sonko qui, je dis bien, propose. Mais, cette proposition-là c’est plutôt pendant l’élection présidentielle. Aujourd’hui, il est plutôt dans une opposition qui s’oppose. Je pense que c’est dans la manière et dans cette pédagogie d’opposition qu’il faudra que Khalifa Sall trouve sa voie.
L’UMS DÉNONCE LA BRUTALITÉ DU LIMOGEAGE DE MOUSTAPHA KA ET SAMBA NDIAYE
L’Union des magistrats du Sénégal (Ums) n’apprécie pas le limogeage de leurs collègues Moustapha Ka et Samba Ndiaye Seck, tous deux fonctionnaires au ministère de la Justice
L’Union des magistrats du Sénégal (Ums) n’apprécie pas le limogeage de leurs collègues Moustapha Ka et Samba Ndiaye Seck respectivement Directeur des droits humains et Directeur de cabinet du secrétaire d’Etat à la promotion des droits humains et de la bonne gouvernance.
A travers un communiqué de presse parvenu à emedia.sn, le président de l’UMS Souleymane Teliko et ses camarades disent soutenir leurs collègues. « Il est vrai que l’autorité politique est libre de se séparer à tout moment de tout collaborateur mais l’UMS ne peut pas manquer de déplorer la brutalité et la médiatisation de cette révocation qui ont jeté en pâture deux valeureux magistrats dont la bonne foi n’est pas discutée », a fait savoir l’UMS. Qui dans le même ordre d’idées condamne le non-respect du parallélisme des formes dans le limogeage du directeur des droits humains nommé par décret. Sur ces entrefaites, l’UMS invite les autorités au respect strict de ce principe.
Il faut rappeler que ces deux magistrats ont été démis de leurs fonctions pour avoir pris, lors de la 127e session du Comité des droits de l’homme, des engagements pour une réhabilitation de Karim Wade.
KHALIFA SALL EN MODE «PRUDENCE»
Très attendu pour sa première sortie officielle, après près de 2 ans et demi passés en prison dans le cadre de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar, Khalifa Sall a semblé opter pour un discours de «prudence», le lundi 21 octobre dernier.
Très attendu pour sa première sortie officielle, après près de 2 ans et demi passés en prison dans le cadre de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar, Khalifa Sall a semblé opter pour un discours de «prudence», le lundi 21 octobre dernier. Le leader de la coalition “Taxawu Senegaal“ a passé sous silence les questions brûlantes de l’heure, notamment sa coalition lors des législatives dernières, son « amnistie » et le recouvrement de ses droits civils et politiques, ou encore ses rapports avec le Parti socialiste (Ps), entre autres sujets.
L’ancien maire de la ville de Dakar a fait face à la presse et à ses militants avant-hier, lundi 21 octobre pour un discours solennel, après sa sortie de prison où il a passé environ 2 ans et demi, dans le cadre de la caisse d’avance de la ville de Dakar. Face à ses sympathisants venus nombreux lui exprimer leur soutien, Khalifa Sall a lancé un appel en direction des siens pour ne pas «ressasser le passé», suite à l’épreuve endurée. Mieux, se disant ragaillardi à sa sortie de prison, avec un «cœur ouvert», Khalifa Sall demande à ses proches de n’avoir aucune «rancœur même dans l’adversité». Tout en réaffirmant son combat et son engagement à «faire front» contre le régime du président Macky Sall, qui serait dans des «politiques néfastes pour le peuple sénégalais», il dira rester «sur cette ligne d’ancrage dans l’opposition avec responsabilité mais sans compromission, avec fermeté mais sans excès».
Ainsi, le leader de “Taxawu Senegaal“ a passé sous silence les dossiers politiques brûlants de l’heure. En effet, beaucoup de Sénégalais et observateurs politiques l’attendaient sur son avenir politique au Parti socialiste (Ps), surtout après la disparition du Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng. Certes, certains évoqueront la confirmation de son ancrage dans l’opposition comme très expressif sur son détournement de sa formation d’origine. Il n’en demeure pas moins que même sur ce plan, rien n’est précis sur l’appareil politique avec lequel il compte faire face au régime du président Macky Sall. Encore qu’il n’a même pas parlé de sa coalition “Taxawu Senegaal“, celle-là même qui l’avait porté à l’hémicycle avant de se voir déchu de son siège de député par la majorité présidentielle.
Autre chose et pas des moindres, Khalifa Sall n’a pas aussi évoqué sa situation actuelle de Sénégalais inéligible à cause de sa condamnation et son absence sur le fichier électoral. Contrairement au fils de l’ancien président, Karim Wade qui réclame la révision de son procès, l’ancien maire de la ville de Dakar n’a même pas discouru sur son procès, même si lui et ses affidés avaient parlé de complot contre sa personne par les tenants actuels du pouvoir. Aucune référence, lors de son discours, à l’amnistie réclamée par certains de ses souteneurs pour retrouver ses droits civils et politiques. Cela, même s’il sait que ses ambitions politiques sont suspendues à cette condition indispensable.
Que dire de l’affaire politico-judiciaire des 94 milliards dans lequel Ousmane Sonko est aux prises avec Mamour Diallo ? Quid des engagements pris par l’Etat du Sénégal concernant les recommandations du Comité des droits de l’homme des Nations unies sur l’affaire Karim Wade, avec la tournure prise par les déclarations des membres de la délégation du Sénégal à cette session sur la situation des droits de l’homme au Sénégal ? Ou encore le débat sur le troisième mandat supposé du président Macky Sall ?
OUSMANE SONKO EVOQUE LA NEBULEUSE AUTOUR DU PETROLE/GAZ
Le projet de candidature pour un troisième mandat du président Macky Sall ne s’expliquerait que par la nébuleuse autour du pétrole et du gaz qui porterait comme noms Macky Sall, Aliou Sall, Aly Ngouille Ndiaye, Eddie Wong, Frank Timis, etc
Le projet de candidature pour un troisième mandat du président Macky Sall ne s’expliquerait que par la nébuleuse autour du pétrole et du gaz qui porterait comme noms Macky Sall, Aliou Sall, Aly Ngouille Ndiaye, Eddie Wong, Frank Timis, etc. Ces attaques sont du leader de Pastef/Les Patriotes, qui pense que même dix mandats n’effaceront pas «les traces de crime». Le député Ousmane Sonko n’a pas manqué d’ébruiter les derniers développements sur le scandale Pétro-Tim.
Les rebondissements sur la sortie du désormais ancien Directeur des sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba, sanctionné par un limogeage pour s’être épanché sur l’impossible troisième mandat du président de la République, Macky Sall, n’ont pas échappé au leader de Pastef/Les patriotes. Dans un communiqué rendu public hier, mardi 22 octobre, Ousmane Sonko n’a pas dérogé à la règle.
Toujours d’attaque contre le régime en place, il est revenu sur le scandale du pétrole et du gaz considérant que «la nébuleuse autour du pétrole/gaz sénégalais porte bien des noms : Macky Sall, Aliou Sall, Aly Ngouille Ndiaye, Eddie Wong, Frank Timis, Ovidiu Tender, KOSMOS, BP, Denning...».
Faisant une corrélation avec l’actualité, il dira que c’est ce qui explique «le projet de la candidature au troisième mandat, car ce second et dernier mandat ne suffira pas à effacer les traces de crimes trop gros et nombreux pour être parfaits. Dix mandats même n'y suffiraient». Il n’a pas manqué d’estimer, en outre, que toutes les initiatives actuelles du chef de l’Etat n’étaient que «diversion» et «contre-feux», non sans prévenir «qu'il ne parviendra jamais à son objectif obsessionnel : faire oublier ses énormes scandales, notamment, Petrotim et le gaz sénégalais».
Sur cette dernière question, d’ailleurs, le patron de Pastef a fait cas des derniers développements notés. Sur la note, il informe que «Mark Denning, un manager de fonds d'investissement vient d'être poussé à la démission de l'un des plus grands fonds d'investissement du monde (Capital Group), suite aux nouvelles investigations de la Bbc. Celles-ci ont révélé que, parallèlement au fonds d'investissement qu'il gérait, il utilisait sa propre compagnie pour faire des investissements personnels dans des compagnies louches telles que Timis Corporation entre autres».
Faisant le rapprochement entre ladite information et le Sénégal, il indiquera que «son Trust personnel, Kinrara International était actionnaire de Timis Corporation Ltd et a obtenu 22 millions Usd (11 milliards CFA) lorsque Frank Timis a vendu à Bp ses droits dans les blocs AhmehimTortue. Opérations pour lesquelles Aliou Sall est cité (mais protégé par son président de frère) dans ce qui apparaît comme le scandale du millénaire».
Traitant par ailleurs ces derniers «d’aventuriers» avec la complicité des gouvernants «corrompus», Sonko a prévenu «qu’ils ne parviendront jamais à l'emporter face à la détermination de millions de Sénégalais d'ici et de la diaspora, résolument engagés à leur barrer la route». Sur un registre taquin, il s’est demandé «où en est le procureur de sa majesté avec l'opération (appel à témoins) blanchiment d'Aliou Sall?»
LA FATWA DU KHALIFE DES MOURIDES CONTRE SOKHNA AÏDA DIALLO EN EXERGUE
Dakar, 23 oct (APS) - La fatwa du khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké contre Sokhna Aïda Diallo, épouse du défunt guide des thiantacounes, fait la Une de plusieurs quotidiens parvenus mercredi à l’APS.
"Serigne Mountakha Mbacké a fait hier une deuxième sortie sur le cas Sokhna Aïda Diallo. Si pour la première, beaucoup d’interprétations ont été faites sur la convocation de la veuve de Cheikh Béthio Thioune, cette fois-ci le khalife s’est exprimé sur une vidéo. Une véritable fatwa contre la reine des thiantacounes", rapporte L’Observateur.
"Celui qui ne respectent pas la voie (du mouridisme), on doit le jeter à la forêt", déclare le khalife dans des propos rapportés par le quotidien L’As. "Serigne Mountakha Bassirou dit stop", souligne le quotidien Enquête.
Le journal note qu’entre autres griefs que l’on peut reprocher à Sokhna Aïda Diallo, il y a que cette dernière "dispute le khalifat des thiantacounes à Serigne Saliou Thioune, fils de Cheikh Béthio Thioune."
"La veuve de Cheikh Béthio Thioune, qui semble être devenue le cauchemar de Touba, a été +maudite+ pour ses écarts de conduite, +contraires aux préceptes de l’islam et aux enseignements de Serigne Touba+", indique Vox Populi, avant de citer à son tour le khalife général des mourides.
"Nous n’avons rien à faire avec ceux qui ne respectent pas les recommandations divines encore moins celles de Serigne Touba". "Puisqu’elle a décidé d’évoluer en marge des recommandations, je ne me préoccupe plus d’elle", ajoute le Khalife, cité par Source A.
A côté de ce sujet largement commenté par la livraison du jour des quotidiens, la politique garde sa place avec notamment la perspective des retrouvailles entre le président Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade.
"Karim grippe le processus", avec notamment le limogeage de hauts fonctionnaires qui ont laissé entendre lors d’une réunion aux Nations unies à Genève, que l’Etat pourrait réhabiliter Karim Wade.
M. Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, avait été incarcéré à partir de 2014 pour enrichissement illicite et détournements de fonds et gracié en 2016 par le président de la République tout en restant condamné à payer une amende. Il part alors en exil au Qatar.
"Réexamen de son procès, réhabilitation et réparation, le dossier de Karim Wade est dans une véritable zone de turbulence. Si l’Etat cafouille au point de sanctionner la délégation sénégalaise à Genève, les effets collatéraux se font sentir jusque dans les rangs des pro-Karim où la volte-face ou le freinage de l’Etat, laisse perplexe sur l’évolution des retrouvailles entre Me Wade et son successeur", analyse Kritik’.
Walfquotidien revient sur le cas de Sory kaba, un des hauts fonctionnaires limogés, en sugérant que l’ancien directeur général des Sénégalais de l’extérieur ne serait "qu’une victime collatérale".
"Pour les observateurs avertis de la politique sénégalaise, Sory Kaba n’est qu’une victime collatérale d’un duel de gladiateurs" dans le cercle du pouvoir, écrit le journal. Il reste que "Sory Kaba était informé de son départ depuis le 10 octobre" dernier, selon Le Quotidien.
Concernant le débat sur le troisième mandat, Tribune souligne que le président Sall a été "perdu par ses reniements" sur ce sujet qui ne serait pas étranger au limogeage de Sory Kaba, selon les analyses des journaux.
M. Kaba avait été limogé de ses fonctions au lendemain de sa participation à une émission au cours de laquelle il avait déclaré que les dispositions de la Constitution interdisaient au président Sall de postuler à un 3e mandat.
Le Témoin quotidien, pour sa part, annonce "le début d’une chasse à l’homme" visant le député Ousmane Sonko, en lien avec l’affaire dite des 94 milliards, un dossier d’indemnisation financière dans laquelle l’ancien inspecteur des Impôts accusé de détournements de hauts fonctionnaires dont l’ancien directeur des Domaines.
"Après Karim Wade et Khalifa Sall, on reprend les mêmes institutions et on recommence les persécutions", indique le journal, faisant allusion au fait que le pouvoir est accusé d’être l’instigateur des affaires ayant visé MM. Wade et Sall, condamnés avant d’être graciés. Ils n’ont tous les deux cessés de dénoncer des procès politiques.
"Depuis son ascension à la magistrature suprême, avance le journal, le président Macky Sall vit dans une spirale d’affaires politico-judiciaires. A l’ouverture des audiences, Karim Wade arrêté, jugé et condamné puis gracié avant d’être contraint à ,quitter le pays".
"Ensuite, Khalifa Sall, candidat déclaré à la présidentielle 2019, embastillé pour ce fait et radié de ses fonctions de maire avant déchu de son mandat de député. Il sera finalement gracié par son géôlier", ajoute Le Témoin quotidien.
Il conclut que le suivant chez "le coiffeur pénitentiaire risque d’être Ousmane Sonko accusé d’avoir bâti de toutes pièces une montagne de mensonges d’un coût de +94 milliards+" de francs CFA, dans l’affaire du même nom.
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LA REVUE DE PRESSE DE RFM
L'essentiel de l'actualité de ce Mercredi 23 Octobre 2019 avec Mamadou Mouhamed Ndiaye