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18 juillet 2025
« IL Y A NÉCESSITÉ DE RÉVISER LE PROCÈS DE KARIM WADE »
Déplorable, grave. Les qualificatifs ne manquent pas chez Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty international section Sénégal, suite au tollé soulevé par le passage du Sénégal à Genève, devant le Comité des Nations-Unies des droits de l’homme
e-media |
DIÉ BA & PAPE DOUDOU DIALLO |
Publication 20/10/2019
« C’est vraiment déplorable. Et moi, je ne peux pas croire qu’à un niveau aussi haut de responsabilités, qu’il puisse y avoir des dissonances. (D’autant plus que) cette question était attendue parce que le Comité des droits de l’homme avait déjà fait des recommandations à l’Etat du Sénégal à savoir de réviser le procès de Karim Wade. Le Sénégal avait eu un délai de six mois pour s’exécuter. Quelques temps après les recommandations, le président Macky Sall avait clairement dit, s’il est réélu, il était prêt à amnistier Khalifa Sall et Karim Wade, dans le cadre d’une réconciliation nationale pour remettre les Sénégalais ensemble’’. Cette déclaration laissait entendre la volonté dans laquelle l’Etat du Sénégal voulait aller. Donc, si ces fonctionnaires sont certainement allés dans cette direction, c’est parce qu’en tant que hauts fonctionnaires, ils analysent toutes les déclarations des autorités ». C’est en ce sens que le droit-de-l’hommiste désavoue les sanctions annoncées contre lesdits fonctionnaires dont Moustapha KA, le Directeur des droits de l’homme au ministère de la Justice.
Un Pacte supranational
Fermement, il soutient que « ce serait extrêmement grave que le Sénégal dise que le Comité des droits de l’homme a fait des recommandations et moi, je n’ai pris aucune mesure pour mettre en œuvre ces recommandations. C’est d’autant plus grave que le Sénégal assure la présidence du Conseil des droits de l’homme. Aujourd’hui, dans tout ce qui est système de protection des droits humains au niveau des Nations-Unies, c’est le Sénégal qui est à la tête. Vous ne pouvez pas être à la tête du Conseil des droits de l’homme et dire ’’moi, je n’applique aucune recommandation dudit conseil’’. D’autant plus que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, lui-même, a une valeur contraignante sur l’Etat du Sénégal. Ce Pacte, une fois que vous le ratifiez, il est juridiquement contraignant pour vous. Il s’impose au droit national. Le Pacte a prévu la création d’un comité d’experts dont les dix-huit membres sont des gens présentés par leur Etat mais une fois élus, ils siègent comme experts. Ils ne reçoivent d’instruction d’aucun Etat. D’ailleurs si un Sénégalais était dans ce comité, il aurait quitté la salle pendant qu’on examinait la situation du Sénégal.
C’est en toute indépendance que ces experts siègent. Ils sont chargés de rappeler aux Etats leurs obligations. Qu’un Etat dise ensuite que ce que disent ces experts ne m’engagent pas, ce n’est pas contraignant, c’est assez curieux. En tout cas, les grands Etats (Européens, beaucoup de pays africains), lorsque ces organes émettent des recommandations, ils mettent tout en œuvre pour les appliquer. Le régime d’Abdou Diouf avait accepté les recommandations de ces organes ».
Les risques qu’encourt le Sénégal
Préciser qu’avant tout, Seydi Gassama s’est réjoui que le Sénégal ait présenté, enfin, ce rapport parce que ce rapport était (attendu) depuis 2000. Cela fait très longtemps que le Sénégal a présenté un rapport devant le Comité des droits de l’homme. Vous savez qu’en vertu du Pacte, les Etats membres, une fois que vous adhérez au Pacte, une année après, vous devez présenter votre rapport.
Après, ces tous les quatre ou cinq que vous devez présenter votre rapport périodique, pour faire au Comité le point de la mise en œuvre des dispositions du Pacte au niveau national. Donc, il est vraiment important que le Sénégal présente régulièrement ses rapports et je crois que beaucoup d’efforts ont été faits dans ce sens. Il faut aussi rappeler que pendant cette semaine, le Sénégal a quand même présenté deux rapports. Aussi bien pour le Pacte sur les droits civils et politiques, que pour le Traité sur les droits économiques, sociaux et culturels. Qui est un instrument extrêmement important pour les pays en développement où (figurent) beaucoup de droits comme celui lié à la Santé, au logement, entre autres ».
Le droit-de-l’hommiste, évoquant les risques sur la réputation du pays, appelle à préserver « la longue tradition » reconnue au Sénégal pour le respect dudit Pacte. Et, partant du principe que « l’Etat du Sénégal s’est fourvoyé depuis le début dans l’affaire Karim Wade », il pointe « la nécessité de réviser le procès de Wade-fils », en mettant en œuvre les recommandations du Comité des Nations-Unies des droits de l’homme. Car, « les désaveux sont nombreux », justifie-t-il, par ailleurs.
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DIANO BI AVEC ELHADJI MALICK NDIAYE
Le responsable de Pastef fait le tour de l'actualité au micro de Maodo Faye, dans l'émission dominicale en Wolof
Elhadji Malick Ndiaye est au micro de Maodo Faye dans l'émission dominicale "Diano-bi" (Wolof) sur Sud FM.
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SARKOZY, CORRUPTION, ASSASSINAT ET AFFAIRE D'ÉTAT ?
Sarkozy, Cahuzac, Le Pen, Fillon... Le personnel politique français nage dans le conflit d'intérêts, les financements occultes (Bongo, Khadaffi), les obstructions à la Justice, l'évasion fiscale, les emplois fictifs...
Sarkozy, Cahuzac, Le Pen, Fillon. Le personnel politique français nage dans le conflit d'intérêts, les financements occultes (Bongo, Khadaffi), les obstructions à la Justice, l'évasion fiscale, les emplois fictifs, les élections truquées.
Interview de Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart.
EN FRANCE, LA TOLÉRANCE AUGMENTE MAIS LES PLUS RACISTES SE RADICALISENT
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a rendu public son rapport sur l'état du racisme en France en 2018
Libération |
Kim Hullot-Guiot |
Publication 19/10/2019
Bonne nouvelle : les Français sont de plus en plus tolérants à l’égard des minorités ethniques et religieuses. Mauvaise nouvelle : les Français qui leur sont le plus hostiles semblent davantage capables de commettre des actes racistes, antisémites ou islamophobes. Chaque année, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) se penche sur l’état de l’opinion (1) sur le racisme, sur la façon dont «chacun appréhende autrui, celui qui est différent ou qu’il juge différent», explique Jean-Marie Delarue, le président de la CNCDH, «c’est un baromètre en quelque sorte, qui doit guider acteurs publics et privés. Il permet de mesurer les évolutions sociales, ce qui dicte les comportements». «Comprendre les opinions est essentiel dans une démocratie, cela dit où se situe la norme», abonde Nonna Mayer, chercheuse à Sciences-Po, qui a travaillé sur le rapport.
Davantage de tolérance
Premier constat : la tolérance générale augmente. «Chaque nouvelle cohorte d’âge est plus tolérante que celle qui l’a précédée, c’est encourageant. explique Nonna Mayer. On voit aussi que plus on a fait des études, plus on est sorti de chez soi, plus on est tolérants. On dit aussi beaucoup que la gauche et la droite, ça ne veut plus rien dire aujourd’hui, mais les gens qui se situent à gauche sont plus tolérants que ceux qui se situent à droite.»
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, depuis 2013 la tolérance augmente de façon continue. L’indice longitudinal de tolérance, un outil créé en 2008 par le professeur des universités Vincent Tiberj, était alors à 54 points, c’est-à-dire qu’un peu plus de la moitié des Français se disaient tolérants à l’égard des autres. Il s’établit désormais à 67 points, c’est-à-dire que deux tiers des Français disent accepter autrui.
«Les paroles qui ont été prononcées après les attentats par différents responsables politiques, sociaux et religieux, et le fait qu’une fraction de la communauté maghrébine s’exprime très fortement en faveur des valeurs de la République, cela a favorisé le rapprochement, juge Jean-Marie Delarue. Les événements de ce type font naître l’envie d’union, même si ça ne se concrétise pas forcément ensuite.»
Les Roms très mal acceptés.
Deuxième constat : si la tolérance générale augmente, les Roms restent très mal acceptés. L’indice de tolérance à leur égard ne dépasse pas les 37 points. L’actualité récente l’a rappelé, lorsqu’une rumeur d’enlèvement d’enfants a débouché sur une expédition punitive contre des Roms en Seine-Saint-Denis, et le renvoi de quatre personnes devant le tribunal. Les difficultés des familles roms à scolariser leurs enfants sont aussi pointées.
«Il reste des préjugés très forts, qui relient passé et présent, sur les gens du voyage qui vivraient prétendument de rapine, conjugués à un phénomène de défiance, analyse encore le haut fonctionnaire. Il y a aussi un refus de les intégrer, avec des maires qui emploient tout un tas de procédés pour éviter que les enfants soient scolarisés. Cela augmente leur isolement.»
«Forme indirecte» de racisme
Troisième constat : les minorités les mieux acceptées globalement, les Noirs et les Juifs, sont aussi celles qui souffrent des préjugés les plus crus à leur égard, et d’actes pénalement répréhensibles – agressions verbales, physiques, profanation de cimetières, de lieux de culte… Il y a une polarisation entre une majorité plus tolérante et une minorité plus intolérante. «C’est un raidissement de la minorité très inquiétant»,estime Jean-Marie Delarue. Les actes antisémites ont ainsi fortement augmenté, passant de 311 à 541 entre 2017 et 2018 selon les chiffres du Service central de renseignement territorial, alors qu’ils avaient baissé les années précédentes. De la même façon, les Noirs restent discriminées dans leur accès à l’emploi, à un logement, à un stage… et se voient associés à des clichés «animalisants», comme ce supporteur poursuivi pour s’être livré à des cris de singe à l’endroit d’un joueur noir lors du match de foot Dijon-Amiens, mi-avril.
«Le racisme et les préjugés évoluent sans cesse à travers le temps. Ce n’est pas une réalité figée. L’antiracisme est devenu la norme dans nos sociétés, donc le racisme s’exprime plutôt sous une forme indirecte, atténuée, analyse Nonna Mayer. Dans les années 50, un tiers des gens pensaient qu’il y avait des "races inférieures", ça ne concerne plus que 8% des gens. Ça ne veut pas dire qu’on n’est plus racistes, mais qu’on l’exprime différemment : on ne dit pas "ils sont inférieurs" mais "ils sont trop différents".»
Actes antimusulmans
Quatrième constat : si les musulmans sont moins bien-aimés que les Juifs et les Noirs, la tolérance à leur égard, comme à celle des Maghrébins en général, augmente (+ 2 points par rapport à 2017). Les actes antimusulmans sont aussi en baisse (100 actes en 2018, soit 18% de moins qu’en 2017). Et en même temps, les pratiques d’une partie des musulmans (port du voile, non-consommation d’alcool…), sont davantage qu’auparavant jugées comme non compatibles avec la société française.
Résultat, pour les femmes qui portent le voile il est plus compliqué que pour les autres d’avoir accès à une pratique sportive par exemple, comme l’a récemment rappelé la polémique autour du foulard de running retirédes rayons par Décathlon. «Ceux qui ont une aversion à l’égard d’un certain nombre de pratiques de l’islam, contrairement à ce qu’ils disent, ce n’est pas au nom de la défense des femmes, des gays, de la laïcité, c’est exactement l’inverse : plus on est hostile à l’islam, plus on est hostile aux femmes, aux gays, etc.», estime Nonna Mayer.
Sous-déclaration des agressions
Enfin, dernier constat et non des moindres : tout ce qu’on a écrit dans cet article sur les actes racistes est sans doute bien en deçà de la réalité. Le phénomène de sous-déclaration des agressions racistes, qu’il s’agisse d’une insulte ou d’une attaque physique, reste extrêmement important, déplore la CNCDH. Il y a certes, pour la troisième année consécutive, une baisse des contentieux liés à la couleur de peau, l’origine ou la religion, réelles ou supposées. «Il y a un abîme considérable qui sépare les 1 100 000 personnes qui disent victimes de racisme, et les chiffres des poursuites engagées par le parquet (6 122 en 2017) et les 561 condamnations», remarque Jean-Marie Delarue. Pour redonner confiance aux justiciables envers les institutions, la CNCDH recommande notamment aux pouvoirs publics l’interdiction des mains courantes concernant les affaires de racisme et la formation des agents qui recueillent les plaintes.
(1) Le travail de la CNCDH repose notamment sur une enquête de victimation menée par l’Insee et l’Observatoire de la délinquance et un sondage de l’Ipsos sur l’état de l’opinion, réalisé cette année entre le 6 et le 14 novembre 2018 sur un échantillon représentatif de 1 007 personnes. Des chercheurs ont ensuite analysé les résultats.
PAR Michel Tagne Foko
NOSTALGIE D’UN AMOUR PERDU À BANDJOUN
Nous sommes chez des amis suisses-allemands, dans un magnifique parc privé, aux alentours d’un faubourg de Zurich, au nord de la Confédération suisse. Toutes ces belles attentions me rappellent mon enfance à Bandjoun, en pays bamiléké, et surtout, à Mela…
Nous sommes chez Isabelle et Hänsel, des amis suisses-allemands, dans un magnifique parc privé, aux alentours d’un faubourg de Zurich, au nord de la Confédération suisse. Il est presque quatre heures de l’après-midi. On est contents d’être ensemble. C’est l’apéro improvisé. L'atmosphère est bienveillante. On décortique le monde, et on s’empiffre de cacahouètes, d’amuse-gueule, et de punch. On parle de l’enfance. Des vertiges de l’innocence. De la découverte de soi. On ressasse tous nos saouls, des anecdotes croustillantes, les premiers amours…
Il y a un crapaud qui traverse majestueusement un chemin parsemé de verdure luxuriante, d’herbe mouillée, et rejoint non loin une petite mare d’eau. Philippe, l’un des invités, est conquis par la scène. Il n’a plus l’air de trop comprendre ce qui se passe à côté de lui. Il introduit le crapaud dans la conversation. Ce n’est pas très poli, il en est conscient, ça se voit, mais il ne boude pas ce plaisir qui l’envahit. Il parle longuement de la beauté de la bête. De sa peau lisse. De comment il ronfle. Du battement de son cœur. De la période de migration, de reproduction. Et là, il y a Isabelle, avec un léger sourire forcé, qui lui dit : « Philippe, tu sais, on s’en fout des crapauds ! »
Vient le temps de passer au café. Les hôtes sont d’une délicatesse indescriptible, pour nous faire plaisir, c’est le café arabica du Cameroun qui est à l’honneur. Ça se déguste avec des « c’est vraiment bon », etc. Il est bon, certes, mais pas excellent. Mais vraiment pas... Seul, dans notre espace d’invité, je suis ému. Toutes ces belles attentions me rappellent mon enfance à Bandjoun, en pays bamiléké, et surtout, à Mela…
Mela aimait énormément les crapauds. Ça frôlait parfois l’obsession, et ça sortait de l’ordinaire. On ne comprenait pas d’où cet intérêt provenait. Ça paraissait vraiment bizarre. Une jeune fille, dans son coin, qui observe longuement les crapauds. Si au moins cet amour était à l’endroit des lions ou éléphants, on aurait compris, mais non, il n’y en avait que pour les crapauds. Elle en avait plein dans le jardin de ses parents. Elle aimait les bichonner, les observer, les toucher, les porter, et me contait ce qu’elle imaginait qu’ils se disaient.
Ma grand-mère se demandait toujours ce qu’une fille en âge de se marier faisait avec un jeunot comme moi. J’étais tout-petit, et vraiment gros, avec l’acné juvénile, et tout ce que cela comporte. J’entrais en plein dans l’adolescence, et Mela en sortait. Elle était vraiment l’attraction du coin, tellement belle, lumineuse. Et courtisé à souhait. On aurait dit une déesse de l’eau, que l’on appelle en Afrique subsaharienne Mamiwata...
Elle m’aimait parce que je ne parlais pas beaucoup. Je pouvais l’écouter, toute la journée, sans bâiller, me raconter sa vie. Ce n’était pas l’envie qui me manquait. Je succombais juste à l'appât du gain, en quelque sorte. Elle savait me faire de bons cadeaux. Et notre deal fonctionnait bien. Et quand il m’arrivait d’ouvrir la bouche, c’était pour aller dans son sens. Avec moi, elle avait tout le temps raison, et c’était bien comme ça.
Les clubs services étaient à la mode, à cette époque-là, dans le royaume de Bandjoun, à l’ouest du Cameroun. Tout le monde ne pouvait pas se vanter d’être membre. C’était réservé aux élites, à la « crème » de la société. L’adhésion se faisait sur minutieuse sélection. Seuls les riches pouvaient se glorifier de voir leurs dossiers acceptés de manière quasi automatique. Les recalés, pour la plupart, traitaient les membres de sorciers, et propageaient cela de partout. Et les admis, dans leurs coins, n’hésitant pas à faire les beaux, disaient qu’il fallait déjà être riche, pour servir convenablement les pauvres. Quant aux aspirants, ils rêvaient, pour la majorité, d’adhérer pour que l’association fasse d’eux des milliardaires…
Mela n’était membre d’aucun club service, elle n’avait d’ailleurs jamais fait une demande d’adhésion, et n’était qu’une pauvre élève en classe de terminale au lycée de Yom. Un bon matin, comme ça, elle a décidé d’être aussi « élite ». Elle est allée au marché acheter les tissus, et s’est fait coudre la tenue d’un club respecté. Et les week-ends, elle mettait sa tenue et allait boire un pot en ville. Certains ne comprenaient pas comment elle avait fait pour réussir à être acceptée. Les gens du coin se sont mis à l’envier. Doucement, doucement, elle se nouait d’amitié avec des personnes influentes. Et un jour, elle s’est retrouvée à siéger pour de vrai avec les autres membres du club, sans qu’on ne sache qu’elle fût intruse, si on pouvait encore utiliser ce mot… Elle avait fait ses preuves, et prit des responsabilités. Elle a même été choisie par les membres du club, pour aller les représenter à un séminaire à Green Bay, dans le Wisconsin, aux États-Unis.
À son retour du pays de l’oncle Sam, elle a fait un grand nettoyage dans son cercle d’amis. Il ne restait plus que moi, j’en étais immensément reconnaissant, mais étais-je vraiment son ami ? Je ne sais pas si c’est ce genre de sentiment qui l’animait. Mais par contre, je suis absolument sûr et certain que j’étais amoureux, et que je l’aimais intensément, de tout mon cœur. Je pensais à elle, et je ressentais la fièvre monter. Au vu de l’écart de nos âges, nous n’aurions pas pu nous marier, mais dans ma tête nous étions mari et femme, et personne ne pouvait me dissuader du contraire. Encore plus depuis qu’elle avait goûté aux bonnes choses de l’Occident, et m’avait apporté de quoi titiller le palais.
Mela n’était plus la même. Elle avait obtenu son baccalauréat, conduisait une belle voiture, et sortait désormais avec un ministre de la République du Cameroun. Une personne de vraiment pas raffinée. Il était du style bourrin, et pas très intelligent. Son portefeuille gouvernemental faisait des miracles. Il pouvait dire une ânerie et Mela se mettrait quand même à rire. C’était ahurissant. Il disait aimer une femme alors qu’il était marié à une autre et avait des enfants. Pour moi, il était clair que c’était un menteur, et qu’il fallait le mettre à la porte. Je ne pouvais rien dire, rien faire de déplacé, pour défendre ma princesse, de peur de perdre la princesse. Que pouvait bien faire un rien, comme moi, face à un Tout-Puissant, comme lui ?
Mela s’est mise à travailler à Bafoussam, dans la ville voisine. Elle avait un poste important dans une sorte de coopérative agricole spécialisée dans le café arabica, et mise sur pied par l’État. Comme elle le disait elle-même, c’était plus pour aller boire le café, et lire les magazines, elle ne faisait pas grand-chose là-bas. On l’appelait madame la ministre, et ça boostait son ego.
Avant, on savait cultiver du très bon café, mais ça, c’était avant. Il y avait toute une culture ancestrale autour de l’arabica. Les cultivateurs n’en consommaient pas. On en utilisait lors des rites de veuvage, et dans la pharmacopée traditionnelle. C’était surtout une histoire de famille. Une histoire de secrets. Les paysans réservaient les plus belles places de montagnes pour ces cultures. Ce n’était pas qu’une question d’argent, il fallait montrer aux autres villageois qu’on n’était pas médiocres, chacun se donnait les moyens pour réussir à obtenir la bonne couleur, la belle senteur, pour ensuite en être fier…
Et puis, un jour, plusieurs années avant l’arrivée de Mela, au vu du succès de l’arabica du Cameroun, l’État, par l’intermédiaire d’un économiste qui se disait brillant, a décidé de réunir les paysans en coopérative, sans tenir compte du mode de fonctionnement des gens, ce n’était pas important pour lui. Il scandait des mots martiaux, sur le café, comme si les villageois en dépendaient. Résultat des courses, les foules ont claqué la porte à cette culture. Certains n’acceptant pas comment on leur parlait, et refusant de partager leurs secrets de famille. Et pour couronner le tout, la structure a été gangrenée par des détournements de fonds publics, de toute sorte, et le Cameroun a perdu son excellent arabica, et la renommée qui va avec !
Le jour où le ministre demanda la main de Mela, ce fut un cataclysme. Subitement, dans la famille, on découvrait que son prétendant était étranger. Mela pouvait donc faire l'amour à satiété avec ce monsieur, recevoir des cadeaux, une maison, conduire les voitures qu’il avait achetées pour elle, mais ne pouvait en aucun cas l’épouser. On le trouvait tous les défauts du monde. Le fait qu’il soit ministre n’avait plus la moindre importance. On ne voulait absolument pas qu’elle soit l’épouse d’un Beti, même si nous étions tous des Camerounais. Ce n’était pas une histoire du riche et du pauvre. Du beau et du laid. Ni du méchant et du gentil. Il s’agissait d’appartenance ethnique, et pour certains, ça décoiffait. C’était beaucoup plus sérieux. On parlait du devenir d’une famille. De la préservation du clan, de la souche…
Mokam, l’arrière-grand-mère de Mela, menaçait de se suicider. Elle qui côtoyait, bavardait et riait avec tout le monde. Il lui arrivait même de prêter de l’argent ou de faire des cadeaux à des gens. Mais quand il s’agissait de mariage, elle devenait tribaliste. On en était souvent choqués. On lui rappelait que nous étions au XXe siècle, et on lui parlait du petit Jésus. Pour elle, ça ne changeait rien. Il fallait épouser un bamiléké, et puis c’était tout. Sa colère s’expliquait, même si ça ne devait la dédouaner en rien. Elle avait connu la guerre de plus près, ces temps où il fallait se cacher dans la forêt, durant des mois, pour fuir les oppresseurs qui voulaient tuer des Bamilékés. Et elle savait le poids de ce genre de chose dans un couple. On avait beau lui dire qu’aujourd’hui, il y avait des lois, rien ne changeait. Elle se bloquait, complètement, et ce n’était pas une plaisanterie...
Un jour, j’ai osé dire à Mela de faire un enfant avec son amoureux pour que sa famille les laisse un peu en paix. Elle s’est mise à rire, alors que j’étais sérieux. Depuis la nuit des temps, les êtres humains se rencontrent et font des enfants ensemble, et de ce fait, rendent toute discrimination liée à l’appartenance ethnique ou à une couleur de peau, quelle qu'elle soit, absurde.
Comme une traînée de poudre, la nouvelle était arrivée jusqu’à Yaoundé, la capitale du Cameroun, et surtout dans les oreilles de Thérèse, la femme légitime du ministre. Celle-ci décidait de se rendre à Bafoussam. Une fois sur place, elle émettait le souhait de rencontrer Mela. Elle disait qu’elle était venue en paix, et voulait mieux connaître celle avec qui elle partagerait officiellement son mari. Ce n’était qu’un prétexte fallacieux. Nous étions naïfs, nous n’avions rien vu venir. Mela était vraiment en joie, ça se voyait, elle sortait en quelque sorte de la clandestinité. Et ça devait se fêter. Elle se proposait d’organiser la rencontre. Thérèse proposait mieux, quelque chose de tout simple. Elle demandait à Mela de venir la rejoindre dans son appart-hôtel. Mela s’exécutait le sourire aux lèvres…
L’horreur avait frappé à nos portes. J’étais à l’hôpital, au chevet de Mela, dans une chambre tellement crade, et glauque. Elle ne pouvait même plus parler, il y avait des bandages un peu partout sur son visage, et ses pieds étaient suspendus en l’air, par une sorte de support en bambou de raphia, datant du Moyen Âge. C’était vraiment effarant. Elle n’arrêtait pas de se tordre de douleur, et de hurler. On aurait dit qu’elle se faisait égorger. C’était macabre. On parlait d’une brûlure grave (3e degré). Une prophylaxie était rapidement mise sur pied, ainsi qu’un dossier pour une prompte évacuation sanitaire en France…
Comment a-t-on pu faire ça à un être humain ? Deux thèses se confrontaient. Du côté de la famille à Mela, on disait qu’elle était arrivée sur les lieux, avait sonné, et que Thérèse avait ouvert la porte, et renversée directement une marmite d’eau bouillante sur le visage de Mela. Qu’il n’y avait même pas eu d’échange de mots, juste cet acte criminel.
Du côté de Thérèse, c’était une autre histoire. Elle affirmait qu’elle avait une marmite d’eau bouillante sur le feu, parce qu’elle voulait se faire cuire des spaghettis qu’elle avait rapportés d’Italie. Qu’elle avait bien reçu Mela, et pendant qu’elle s’était absentée pour assouvir une envie pressante, Mela en avait profité pour entrer dans la cuisine et verser le contenu de la marmite sur son visage, sûrement pour se suicider, disait-elle. Thérèse criait au complot et menaçait de porter plainte.
La population n’était pas convaincue par les mots que blablatait Thérèse et souhaitait refaire son portrait. Par chance, la police était sur les lieux. Elle a été exfiltrée et amenée au commissariat. Ensuite, lorsque la tension est retombée, elle s’est fait escorter jusqu’à sa voiture et avait pu tranquillement rejoindre la ville de Yaoundé.
Deux jours après mon passage à l’hôpital, c’était la stupeur, suivie d’une consternation. Mela rendait l’âme. Nous n’avions même pas eu le temps de comprendre ce qui s’était passé qu’il fallait aussi faire avec la séparation, le deuil. Tout ça était si brusque. Il ne nous restait que les larmes, la désolation. C’était si injuste !
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LE MOURIDISME, SOURCE D'INSPIRATION SOUFIE DEVENUE TRANSNATIONALE
Le courant qui ne compte plus ses millions de disciples chez les Sénégalais ou les Africains subsahariens, s'est implanté depuis quelques années dans le cœur de certains blancs dont les ancêtres avaient pourtant persécuté Cheikh Ahmadou Bamba
Le Portugais Ahmed et l’Américain Dylan sont deux blancs mourides venus célébrer le Magal après une conversion qui date de moins de deux ans.
Habillés en « ndjaxass » (tenue multicolore portée par les Baye Fall, branche du mouridisme) et marchant presque pieds nus sous le soleil en direction de la grande mosquée après être sortis du mausolée de Abdou Lahat Mbacké, ils ne veulent nullement être distraits dans leur dévotion bien qu’ils continuent de siroter leur dose de café Touba.
Ils confient passer « bien » leur Magal et se disent « fiers » d’être musulmans, surtout Dylan qui affirme connaître « plusieurs » de ses compatriotes devenus par la suite « mourides ».
Si ces genres de pèlerins attirent le plus l’attention, leur soumission est pourtant toute naturelle selon la pensée soufiste qui est une démarche spirituelle considérée comme ésotérique au sein de l’islam et dans laquelle les fidèles cherchent à atteindre la fusion avec Dieu.
Le soufisme « c'est d’abord de l’introspection. On ne laisse aucune place à l’ego, le nafs », affirme dans Le Monde Eric Geoffroy, islamologue et spécialiste du soufisme.
Cependant, « il n'y a pas de différence entre soufisme et mouridisme », selon Ousseynou Diattara, secrétaire de la bibliothèque mouride « Daaray Kamil », située en face de la mosquée de Touba.
« Le soufi est même à l’origine du Magal. Parce que Serigne Touba a accepté les épreuves de son Seigneur pour avoir cette victoire » symbolisée par le Magal. Cet événement représente pourtant son départ en exil au Gabon, mais il avait préféré substituer la manifestation de ses souffrances par des scènes de gratitude envers Dieu avant d’appeler ses disciples de l’imiter dans ce sens.
Par ailleurs, Cheikh Ahmadou Bamba détient « la solution des maux de notre monde » à travers son modèle soufi bâti sur des « enseignements » qui prêchent « l’unité, l'amour et la non violence », estime M. Diattara.
D'ailleurs, note-t-il, une grande partie de ces enseignements (textes, témoignages, panégyriques) sont soigneusement gardés dans cette bibliothèque construite en 1977 par Serigne Abdou Lahad Mbacké » (1914 - 1989). Son objectif était de réaliser le « rêve » de son père qui voulait avoir un endroit où on retrouverait « toutes sortes de sciences utiles », au bénéfice surtout de la jeunesse.
Dans l'une des pièces du bâtiment, les écrits du Cheikh sont repris en français et en arabe et dans une translitération en wolof, à la grande curiosité des nombreux visiteurs.
Si Mandou Diaby, 19 ans, lit un panégyrique affiché ici et consacré aux jeunes, il ne comprend pas cependant le fond du texte en arabe même s'il a récité deux fois le Coran.
Ce n’est pas cependant le cas pour Abdou Dia et Mariama Sadio, deux disciples qui sont attirés par une translittération en wolof et sa traduction française portées sur la vie et l'œuvre soufies de Serigne Touba.
Par ailleurs, Ousseynou Diattara note que le Sénégal peut se satisfaire du travail « ésotérique » réalisé par ses éminents guides religieux qui ont presque tous suivi la voie du soufisme.
Cependant, poursuit-il, la seule menace pour le soufisme sénégalais serait les « forces étrangères qui veulent détruire la paix sociale » qui règne dans ce pays, malgré son état de sous développement et les conflits observés dans certains États autour de lui.
LE RÊVE AFRICAIN DE LA RUSSIE
Des diamants aux armes, du nucléaire au pétrole, la Russie a de vraies ambitions économiques en Afrique, mais doit surmonter un retard de trente ans sur un terrain occupé par les Occidentaux et la Chine
Des diamants aux armes, du nucléaire au pétrole, la Russie a de vraies ambitions économiques en Afrique, mais doit surmonter un retard de trente ans sur un terrain occupé par les Occidentaux et la Chine. Après le long coup d'arrêt dû à la chute de l'URSS, le Kremlin, qui organise les 23-24 octobre son premier «sommet Russie-Afrique» doublé d'un grand forum économique, croit venue l'heure de son retour. La conjoncture s'y prête. Après cinq ans de sanctions économiques occidentales, la Russie cherche de nouveaux partenaires et des débouchés pour conjurer sa croissance atone.
Encore qualifiée de «nain» économique en Afrique, elle y a pourtant une présence économique comparable à celle de la Turquie, un autre acteur en pleine expansion. Les échanges avec le continent s'élevaient en 2018 à 20 milliards de dollars, soit moins que la moitié de la France et dix fois moins que la Chine, mais la dynamique est positive. Ainsi les exportations russes vers l'Afrique ont doublé en trois ans, et comptent désormais pour 4% de l'ensemble de ses exportations, contre 1% il y a cinq ans.
«La Russie a un avantage compétitif»
Pour une fois, les premiers produits russes exportés ne sont pas des hydrocarbures ou des minerais, mais des céréales et, sans surprise, des armes, l'Afrique représentant 15% des ventes militaires du deuxième exportateur mondial d'armement. Mais elle se fait aussi une place dans le pétrole au Ghana ou au Nigeria, s'est bien installée dans le secteur du diamant en Angola et avance ses pions dans le nickel ailleurs.
Pour Charles Robertson, économiste principal de Renaissance Capital, «la Russie a un avantage compétitif, ses compétences dans les armes, dans les hydrocarbures, sont meilleures que celles de la Chine». Et selon lui, Moscou n'arrive pas trop tard : «L'Afrique va continuer à croître, la croissance y sera la plus rapide du monde d'ici à 2030. Le gâteau grandit». Pour le moment, les échanges sont très inégalement répartis, 80% étant destinés à l'Afrique du Nord, Algérie et Égypte en tête.
PAR Nathalie Dia
LE TÉLÉTRAVAIL, UNE FORMULE À PLÉBISCITER PAR TOUS
Aujourd’hui, il faut des précurseurs qui expérimentent des moyens d’éviter systématiquement de faire venir ses employés au bureau pour qu’ils effectuent leur travail sur place
C’est dans les années 1990 que le travail à distance, considéré comme une des réponses au problème de mobilité urbaine liée à la croissance économique et à l’extension territoriale, voit réellement le jour. Devenu une organisation du travail émergente de plus en plus utilisée outre atlantique, il tarde à se mettre en place sous nos tropiques. Pourtant, il est grand temps que les secteurs privé et public s’intéressent à la question du télétravail dans leur organisation. Il est temps que l’entreprise réorganise son mode de management et accepte que ses salariés puissent bénéficier d’une certaine autonomie avec moins de contraintes et de hiérarchie directe. Cependant, pour s’engager dans la voie du télétravail avec ses employés, il faut accepter de s’inscrire dans une relation de confiance authentique et cohérente, mue par un engagement sans faille, au service des objectifs à réaliser.
J’aimerais avant d’entrer dans le vif du sujet, revenir sur quelques points essentiels de l’idée globale que nous nous faisons de la notion de travail. La première qui me semble fondamentale se trouve être la conscience professionnelle, c’est à dire « l’application volontaire à bien faire son travail ». Avons-nous vraiment une conscience professionnelle ? A mon humble avis, la conscience professionnellen’est pas la chose la mieux partagée au Sénégal. Longtemps reconnue comme l’une des qualités fondamentales du bon salarié, la conscience professionnelle serait en passe de disparaître. Je ne dis pas que nous n’en avons plus, je dis simplement que d’autres critères, beaucoup trop nombreux et plus artificiels ceux-là, ont pris le dessus sur l’engagement du salarié et sa capacité à se conformer aux codes du milieu professionnel : le syndrome du « petit chef », la compétition, la félonie, l’injustice, le népotisme, les courbettes bref toutes ces anomalies qui rendent l’ambiance de travail délétère.
Le deuxième point, qui me semble tout aussi important est la communication au sein de l’entreprise qui demeure encore aujourd’hui le parent pauvre de l’entreprise. La problématique de l’information liée au pouvoir est très prégnante chez nous parce ce que tout simplement nous sommes adeptes de la rétention d’information. On rechigne à partager son savoir, on aime à faire cavalier seul juste pour récolter les lauriers du chef, on a aucune notion du travail d’équipe…
Quant à l’information, elle est traitée de manière partielle, si elle n’est pas totalement occultée. Le rôle du collègue ou du collaborateur dans la performance de l’organisation est souvent vu sous un angle réducteur, qui tend à négliger le facteur humain. Malheureusement, communiquer peu ou passer en mode « zéro transparence », n’est pas très viable à long terme.
Le troisième point, sans quoi le télétravail ne peut être applicable demeure la délégation : on ne sait pas déléguer. Soit le travail n’est pas structuré pour être « déléguable », soit c’est parce qu’on souhaite que le mérite nous revienne, soit c’est parce qu’on se croit indispensable. Dans tous les cas de figure, c’est très dommage d’être organiser de la sorte car, savoir déléguer c’est maitriser l’art de l’organisation.
Aujourd’hui, il faut des précurseurs qui expérimentent des moyens d’éviter systématiquement de faire venir ses employés au bureau pour qu’ils effectuent leur travail sur place. Comment changer ça ? Et bien cela pourrait tout simplement commencer par cette nouvelle façon de travailler qui consiste à relocaliser son bureau à la maison. Il existe de nombreuses raisons de l’adopter.
Avantages pour le collaborateur
Le premier avantage pour le collaborateur est qu’il aura plus de temps disponible. Un travailleur peut mettre en moyenne 120 minutes aller-retour coincé dans les embouteillages pour faire le trajet domicile-travail. Rester travailler chez lui au lieu d'utiliser sa voiture ou de prendre le bus pour se rendre au bureau permet en plus de lutter contre la pollution liée aux aller-retour domicile-travail. Pour rappel, la voiture est celle qui émet le plus d’émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, l’enjeu c’est de conduire moins pour polluer moins !
Personnellement, je ne conseillerais pas de travailler 5 jours par semaine à domicile ; 2 à 3 jours de travail à domicile par semaine me semblent largement suffisant, ceci, afin de réduire les temps de transport et par ricochet les frais liés au transport.
Avantages pour l’entreprise
L’entreprise devrait en principe connaître moins d’absentéisme ou de retard. En effet, si les temps de transport sont supprimés, les retards liés aux embouteillages disparaîtront. Il en sera de même pour l’absentéisme.
L’entreprise fera ainsi des économies non négligeables sur la consommation d’eau, d’électricité, mais également sur le loyer pour ce qui concernent ses services centraux et décentralisés. D’ailleurs plus on favorise le télétravail moins on a de m2 à gérer.
Laisser à ses employés le choix du télétravail, c'est possible grâce à l’évolution des nouvelles techniques de l’information et de la communication. Ces outils d’information et de communication permettent au télétravailleur de rester connecté à l'entreprise et de participer en temps réel aux projets en cours de la même façon que s'il travaillait au sein de l'entreprise.
Les outils de travail partagé
Ils permettent à plusieurs personnes de travailler à distance sur un même document de travail. L'avantage : les modifications effectuées n'effacent pas les versions précédentes. L'inconvénient : les collaborateurs ne peuvent intervenir au même moment sur le même document, ils interviennent l'un à la suite de l'autre.
Les outils d'accès aux informations
Ces outils permettent aux télétravailleurs d'accéder rapidement à tous les documents et informations déjà existants au sein de l'entreprise.
Les outils de coordination
Ces outils de gestion des tâches facilitent le suivi des projets et permettent d'organiser les interactions entre contributeurs et entre télétravailleurs et personnes chargées de la validation.
Les réseaux sociaux ou internes d’entreprise
Fonctionnant sur le même principe que les réseaux sociaux professionnels ou grand public, les réseaux sociaux d’entreprise facilitent le partage d’informations et la communication au sein de l’entreprise, ou dans un groupe de travail.
Avantages pour l’environnement
De fortes réductions d’émission de CO2 sont à prévoir avec la réduction des transports liée au télétravail. Réduire les espaces de bureaux et les besoins en climatisation permet de limiter considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Au moment où le réchauffement climatique, se trouve au cœur de toutes les grandes rencontres et discussions internationales, l’impact environnemental serait considérable.
Un leadership tournant qui crée de la fluidité et favorise les initiatives peut être perçu comme un gage de réussite aussi bien pour les employés que pour l’employeur qui s’engage sur l’asphalte du télétravail. S’il est rationnellement élaboré en amont, tant par les chefs de service que par les collaborateurs qui acceptent de travailler à distance, en aval ce mode d’organisation permettra de faire amende honorable avec l’environnement et offrira la seule chose qui semble essentielle aujourd’hui pour tous : une meilleure qualité de vie.
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
L'ÉMOTION DE PIERRE SANÉ QUANT AU SORT DES TALIBÉS
C'est une saine émotion qui nous transporte quand l'ancien secrétaire général d'Amnesty international s'indigne du silence de l'État face à la situation de ces milliers d'enfants errant dans la rue et exposés aux pires sévices
Abdoulaye Cissé, aborde dans la deuxième partie de sa chronique du lundi dernier, l'intervention de Pierre Sané sur le plateau de la dernière émission de Sans Détour, concernant le drame de la mendicité des enfants. L'ancien secrétaire général d'Amnesty Internal s'est notamment indigné de l'inaction des autorités sur le sujet.