« La Présidentielle, c’est déjà gâté ! ». Cette expression résume à elle seule le désarroi des Ivoiriens à quelques mois d’une présidentielle qui s’annonce tendue. Car, si la Côte d’Ivoire connaît une certaine embellie économique, le pays demeure une vraie cocotte-minute pouvant exploser à la moindre étincelle.
« La présidentielle, c’est déjà gâté » ! Dans un français approximatif, Willy tente d’expliquer que les dés sont déjà pipés. « Ouattara veut faire du forcing. Soro est trop pressé et à force il risque même de se faire empoisonner. Bédié, lui, est trop vieux. On n’a aucune idée de ce que ça sera cette élection. C’est déjà gâté » !
Le jeune homme, la trentaine révolue, ne croit plus au jeu des politiciens. Rencontré dans le quartier chic du Plateau de Cocody, Willy tient son petit commerce de vente de téléphones portables.
La politique, il n’y croit plus. « Même si aujourd’hui, Soro se présentait au coin de la rue, je n’accourrais pas pour le voir. Je ne suis ni pro Ouattara, pro Gbagbo ou qui que cela soit, je suis pro-ivoirien. Aucun d’entre eux ne fera quelque chose pour la Côte d’Ivoire », se désole-t-il. A son fatalisme, Willy joint une dose d’inquiétude.
La résurrection ivoirienne
Il était là en 2011. Et il se souvient parfaitement de ces chaudes journées d’avril, en pleine crise postélectorale, où les tirs de balles les avaient contraints au chômage. « Une période difficile qui a fait mal à la Côte d’Ivoire. Nous tentons encore de nous en remettre. On vu comme les choses se présentent, nous craignons de revivre la même situation. On est dans une impasse », croit-t-il.
Huit années se sont écoulées depuis cette période sombre, qui a fait 3000 morts. Et la Côte d’Ivoire a eu le temps de panser ses blessures. Comme le Phénix qui renait de ses cendres, le pays s’est refait une santé.
De grands travaux ont été lancés. Un immense pont et des autoroutes ont été construits. En moins d’une décennie, le pays est redevenu la coqueluche des investisseurs étrangers. En témoigne, les grandes enseignes françaises et chinoises, qui jalonnent les rues du Plateau. Mais ça, c’est le côté pile de Abidjan.
Côté face, le tableau se noircit. De l’autre côté du pont, qui sépare les beaux quartiers de la banlieue, une autre réalité. « Regardez tous ces ponts ? Vous pensez que c’est ce dont Abidjan a besoin. Qui va payer la note ? C’est encore nous les pauvres.
En 2020, la note sera bien salée », peste Adramé, taximan. Malgré les gros investissements, la circulation est toujours dense. « Si vous vous plaignez à Dakar des embouteillages, on ne sait pas ce qu’on doit dire d’Abidjan. Ici, on ne circule même pas. On ne comprend pas à quoi sert toutes ces routes », s’énerve Adramé qui nous fait traverser le grand échangeur de Marcory, dont les travaux ont été initiés par le président Alassane Ouattara. Depuis Houphouët, il a été le seul à avoir initié des travaux dans le pays. Et pourtant, son modèle économique peine à convaincre.
Ouattara, le mal aimé
« Houphouët, il a donné à manger à tout le monde. Mais, Ouattara, lui, a donné les richesses à ses partisans. Les transports, les commerces, les grandes entreprises, tout est concentré aux mains des nordiques », se plaint le chauffeur de taxi. Qui lui rappelle ses promesses de campagne. « Il avait dit qu’il ne resterait que 5 ans. Juste 5 ans pour après partir. Mais, il ne veut pas quitter. »
« Ouattara, il n’a qu’à partir. On ne veut plus de lui. Ça suffit ! », s’emporte Olivier, trouvé sous un immeuble du populeux quartier de Marcory. « Si la France ne s’en mêle pas, Ouattara va partir. Mais, tout ça, c’est la faute à la France.
C’est Macron qui tire les ficelles. Sa visite, là, (Ndlr : du 20 au 22 décembre 2019), elle n’est pas fortuite. Il est venu donner ses consignes à Ouattara », croit savoir Olivier. Un peu plus au nord, le chic quartier du Golfe.
Dans la commune, la plus select de la ville, les villas cossues et les résidences d’ambassades se toisent. Dans le prolongement de l’hôtel du Golfe, là où, Alassane Ouattara avait trouvé refuge une décennie plus tôt, après la destruction de sa résidence durant la crise postélectorale, le siège de Guillaume Soro. Devant, une voiture de police veille au grain. L’entrée est interdite aux étrangers. À quelques mètres du siège, une voiture calcinée.
Mais, on ne saurait dire s’il résulte de la répression brutale des partisans de Soro, ancien chef rebelle, devenu président de l’Assemblée nationale et candidat à la présidentielle en 2020. Un mandat d’arrêt international a été émis contre lui, le 23 septembre dernier, après sa tentative de rentrer au pays. Il est poursuivi pour tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire.
Plusieurs de ses camarades ont été arrêtés et emprisonnés. « On ne comprend pas Ouattara, s’emporte Alioune, un autre taximan. Il veut empêcher son compatriote de rentrer chez lui. Et refuse aussi que Gbagbo rentre au pays. Gbagbo n’a rien fait. Son seul tort c’est d’aimer son pays », fulmine-t-il.
Les fantômes de la crise de 2011
La situation semble confuse à quelques mois des joutes électorales. Mais, que cherche Ouattara ? « Il veut forcer. Et ça les Ivoiriens, ne l’accepteront pas. Il va briguer un 3e mandat. Il semble avoir le soutien de la France », pense Oumar, vendeur d’ananas, à Koumassi.
« Certains d’entre nous pensent même à retourner au pays pour laisser passer la tempête », nous confie Alioune, un sénégalais, 100% Baol-Baol, rencontré dans le centre d’Abidjan. « Je travaille au Plateau mais j’habite à Adjamé. Nous étions là en 2011, aussi. Mais, au vu de la situation, certains d’entre nous ont même commencé à rapatrier leur famille au Sénégal. On a peur », nous dit Alioune.
Les manchettes des journaux donnent déjà le ton. « Coup d’Etat avorté », « Tout sur le dossier béton du procureur Abdou », « Sur les traces de Guillaume Soro », « Tout se complique pour Soro », « Pluie d’indignations et de condamnation » …le tout sur fond de « Joyeuses fêtes ». « C’est calme apparemment mais à l’intérieur la situation est pourrie », nous souffle Mountakha, rencontré à la rue des Jardins, aux Deux Plateaux.
Pour le moment, pro Ouattara et pro Soro se regardent d’un œil en attendant la « finale », comme disent les Ivoiriens.
SADIO MANÉ, BALLON D’OR AFRICAIN 2019
L'information a été livrée en exclusivité par un membre du Comité Exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) à Sud Quotidien, vendredi 3 janvier
Sadio Mané a été désigné meilleur footballeur africain de l’année 2019. Cette information a été livrée en exclusivité par un membre du Comité Exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) à Sud Quotidien hier, vendredi 3 janvier.
«Il ne fait l’ombre d’aucun doute, Sadio (Mané) est le Ballon d’or », confie notre interlocuteur que nous avons joint dans la capitale égyptienne, Le Caire, qui va abriter la cérémonie ce mardi 7 janvier 2020. Finaliste trois fois d’affilée, la star des Lions a finalement touché le graal. Il est le deuxième sénégalais, après El Hadji Ousseynou Diouf (sacré ballon d’or en 2001 et 2002) à remporter le ballon d’or africain.
La saison époustouflante réalisée par l’enfant de Bambaly (région de Sédhiou) avait créé une vive polémique après son absence sur le podium du Ballon d’or France Football mais aussi le traitement que le collège électoral surtout africain lui avait réservé lors de la désignation du The Best de la Fifa. Ce titre est la récompense d’un talent pur, une carrière ascendante d’un joueur talentueux doté d’une générosité hors pair. En témoignent ses investissements dans l’éducation et la santé dans son village d’origine.
Selon ses proches que nous avons joints déjà au téléphone, une grande cérémonie est prévue le 8 janvier au Musée des Civilisations Noires et à laquelle le Président de la République, Macky Sall, pourrait assister.
Déjà, le Douzième Gaïndé de Issa Laye Diop qui a décidé d’effectuer le déplacement au Caire est à pied d’œuvre dans le but de réserver à l’attaquant vedette des Lions un accueil digne de son rang. Bravo, champion !!!
Le Directeur Général de la Senelec Pape Demba Biteye a procédé à la mise en service du réseau électrique de Ngoule, Poute Ngolomone et de Mbelky dans la commune de Tocky Gare.
Le Directeur Général de la Senelec Pape Demba Biteye a procédé à la mise en service du réseau électrique de Ngoule, Poute Ngolomone et de Mbelky dans la commune de Tocky Gare. Le maire de la commune de Tocky Gare Abdou Diagne a salué les efforts qui ont été réalisés en matière d’électrification rurale dans sa commune depuis 2012 avec l’électrification de près de 10 villages. Toutefois, il demande l’électrification de dix autres villages mais aussi et surtout l’amélioration de la qualité du courant pour faire fonctionner leurs forages.
L’accès à l’électricité est devenue une réalité dans les localités de Ngoule , Poute ,Ngolomone, Mbelky. Le Directeur Général de la Senelec, Pape Demba Bitèye, accompagné du Directeur de l’Agence sénégalaise d’électrification qui a procédé hier, vendredi, à la mise en service du réseau électrique au niveau de ces 4 villages annonce l’accès universel à l’électricité d’ici 2025.
Le maire de la commune de Tocky Gare a plaidé l’électrification d’une dizaine de villages sur les 46 autres villages restants mais aussi l’amélioration de la qualité du courant. Pour le Directeur Général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale, près de 600 milliards seront injectés dans le programme d’accès universel de l’électricité .
Pour Baba Diallo, le taux d’électrification rurale est passé de 24% en 2012 à un peu prés de 50 % à nos jours. C’est la raison pour laquelle l’Etat a mis en place un plan national d’urgence d’électrification rurale afin de relever le taux d’électrification rurale à un taux de 60, à l’horizon 2025. 6 villages seront électrifiés cette année dans cette commune de Tocky Gare dans le cadre du Programme 218 villages et un village dans le Programme avenant N phase 2.
Ainsi, l’Aser s’engage à électrifier 7 autres villages de cette commune du département de Diourbel. Le Directeur Général de la Senelec soutient pour sa part que le chef de l’Etat les a instruit de tout mettre en œuvre pour que l’accès universel de l’électricité soit atteint d’ici 2025 : « Chaque pas que nous posons doit contribuer à réduire la fracture et les inégalités sociales entre les populations urbaines et les populations rurales.
C’est pourquoi, c’est une satisfaction et une fierté pour nous de venir devant cette forte mobilisation des populations, sous le leadership de leur maire, pour procéder à la mise en service de ces villages qui, nous en sommes persuadés, contribuera fortement au développement d’activités productives », a conclu Bitèye.
«NOO LANK», EN CARAVANE DANS LA BANLIEUE
Interdit de tout rassemblement ou autre marche au centre-ville de Dakar, le collectif « Noo Lank » qui lutte contre la hausse du prix de l’électricité délocalise ses manifestations.
Interdit de tout rassemblement ou autre marche au centre-ville de Dakar, le collectif « Noo Lank » qui lutte contre la hausse du prix de l’électricité délocalise ses manifestations. Hier, vendredi 3 janvier 2020, le collectif en question a organisé une caravane qui a sillonné les principales artères de la banlieue pour sensibiliser les populations sur la mesure étatique de hausse du prix de l’électricité. Sous bonne escorte policière et dans les deux départements de Pikine et Guédiawaye.
Le collectif « Noo Lank » n’entend pas lâcher prise dans son combat résolu contre la hausse du prix de l’électricité décrétée par l’Etat du Sénégal. Au lendemain de la rencontre de sa délégation conduite par Fadel Barro, le Pr Malick Ndiaye et cie, avec le Médiateur de la République Alioune Badara Cissé, Le collectif « Noo Lank » s’est déporté dans la banlieue dakaroise pour prêcher contre la « flambée » du prix de l’électricité qui risque d’impacter sur le panier de la ménagère sénégalaise. Et cela, par le biais d’une caravane qui a sillonné les deux départements de la banlieue.
Le véhicule de la caravane, avec à son bord, une sono et quelques membres du collectif qui a pris le départ au rond-point Canada s’est ébranlé vers 10h 47mn dans les artères du département de Guédiawaye, première étape de la caravane. Le préposé au micro, depuis le haut du véhicule, lançait des slogans comme un cri de guerre « Courant bi dafa cher, facture yi dafa cher. Noo Lank, No bagn!! »
Un autre groupe se chargeait de distribuer des flyers où était inscrit le même slogan pour dénoncer la cherté du prix de l’électricité. Des passants voire les populations les reçoivent avec un air de compassion pour les peines qu’ils endurent pour mener ce combat alors qu’elles jugent qu’elles devraient en faire partie. « Tout est cher dans ce pays. Nous sommes très fatigués avec notre maigre pouvoir d’achat. Le prix de l’électricité a haussé comme possible », s’est indigné cette dame qui poursuit : « Macky Sall et son gouvernement doivent nous aider, on est fatigué. Moi, je payais 35.000 frs mais avec ma nouvelle facture, je paye 90.000 frs. Ce qui n’est pas normal » lance tout de go la dame qui se dit en phase avec le collectif « Noo Lank ». Un autre groupe de personnes, après avoir pris leur flyers, se disent en phase complète. « Nous qui avons refusé et sommes à la touche sommes plus nombreux que ceux qui marchent. C’est un problème qui nous interpelle tous », indique un vieux sur le trottoir avec ses amis. Et l’un deux de renchérir : « Il faut une grève générale pour faire fléchir le gouvernement contre cette mesure. C’est la seule solution ».
Dans les divers points stratégiques, la caravane s’arrête pour mieux sensibiliser les passants et les populations riveraines. Des fois, du haut de leurs immeubles, les populations lancent des gestes pour montrer qu’elles sont en phase. La caravane pour Guédiawaye s’est terminée au niveau de Médina Gounass où les forces de l’ordre en charge de la circonscription de Guédiawaye se sont arrêtées afin de laisser la relève aux forces de l’ordre de Pikine. La caravane s’est alors dirigée dans les avenues de Dagoudane avant son point de chute vers 13h 55 mn. « Nous nous réjouissons de la réussite de la caravane. Les populations ont été sensibilisées sur la hausse du prix de l’électricité. On a distribué des supports en prélude à la marche du 10 Janvier », renseigne Mame Cheikh Seck coordonnateur du collectif « Noo Lank Guédiawaye ».
Et de poursuivre : «La caravane a permis de ramasser des cas de fraude sur les factures. Nous allons déposer une plainte contre la Senelec et nous allons poursuivre le combat ». Prélude certainement de la grande manifestation du 10 janvier prochain contre la hausse du prix de l’électricité, la caravane des départements de Pikine et Guédiawaye remet une couche sur la détermination de « Nio Lank » à aller encore plus loin dans la contestation du relèvement du prix de l’électricité. Même si le président Macky Sall lui-même a confirmé, lors de sa sortie médiatique du 31 décembre, que la baisse du prix n’était pas pour demain.
UNE TAXE SUR L’USAGE DES RÉSEAUX SOCIAUX PROPOSÉE POUR FINANCER LA GRATUITÉ DES SERVICES SANITAIRES
Le Sénégal peut s’appuyer sur le taux de pénétration de l’internet mobile pour appliquer une taxe sur l’usage des réseaux sociaux, dans le but de trouver des moyens additionnels de financement des services sanitaires décrétés gratuits par l’Etat
Dakar, 3 jan (APS) – Le Sénégal peut s’appuyer sur le taux de pénétration de l’internet mobile pour appliquer une taxe sur l’usage des réseaux sociaux, dans le but de trouver des moyens additionnels de financement des services sanitaires décrétés gratuits par l’Etat, a proposé la directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA), Annette Seck Ndiaye.
‘’Au Sénégal, le taux de pénétration du mobile est inégalé. Nous devons étudier la modalité d’imposer des taxes sur les messages vocaux envoyés par WhatsApp ou d’autres messages transmis par d’autres réseaux sociaux. Tous doivent participer à la politique de santé publique’’, a-t-elle dit.
Dans une interview publiée vendredi par le quotidien Le Soleil, Annette Seck Ndiaye souligne que la gratuité ‘’a toujours un impact social’’, si l’on sait que les programmes de gratuité ‘’n’existent que s’il y a des médicaments gratuits’’.
‘’Il faut donc des ressources, et des pays comme le nôtre ont l’ambition de couvrir les besoins des populations. C’est important. Il faut le souligner’’, a ajouté Annette Seck Ndiaye.
‘’Le principe d’équité nous exige de prendre en charge les besoins en santé des personnes qui n’ont pas de moyens. Il faut des moyens et ils ne sont pas toujours suffisants’’, a-t-elle expliqué.
Selon la directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement, la question à se poser est de ‘’savoir si tous les moyens doivent provenir de l’Etat. Doit-on trouver ailleurs des moyens ? Où est-ce qu’on doit trouver des moyens ?’’ a commenté Mme Ndiaye.
Selon elle, des moyens additionnels doivent être trouvés – pour compléter ceux de l’Etat.
Mme Ndiaye estime que le budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui s’élève à 191 milliards de francs CFA, ne représente qu’une ‘’portion très faible des besoins réels, parce qu’il va servir à tout le système de santé’’. ‘’Alors que rien que pour les médicaments, on aurait besoin de plus que cela.’’
Dakar, 3 jan (APS) – Les quotidiens parvenus vendredi à l’APS traitent de plusieurs sujets, de la question d’un éventuel troisième mandat du président Macky Sall à la criminalisation du viol, en passant par le dialogue national.
La question du troisième mandat semble s’imposer de nouveau aux quotidiens, dans la continuité des commentaires portant sur la dernière sortie du président de la République, qui a refusé de dire s’il briguerait ou non un second mandat, lors d’une interview avec des journalistes, à la veille du Nouvel An.
"L’opposition dit non au +ni oui ni non+ de Macky [Sall]", rapporte à ce sujet le journal Le Quotidien, selon lequel la coalition Taxawu Senegaal, par exemple, "dit rester sur sa faim, tandis que PASTEF dénonce des +légèretés+".
"Le PDS, lui, estime que le président +prend les Sénégalais pour des demeurés+. Bref, c’est un non au +ni oui ni non+ du président Sall", écrit Le Quotidien.
WalfQuotidien estime que le dialogue national "accentue la division de l’opposition".
"Les députés Mamadou Lamine Diallo et Mamadou Diop Decroix se lancent des flèches", lit-on dans le même journal, selon lequel le premier considère le dialogue comme "un gouffre financier et un prétexte pour Macky [Sall] de recruter des opposants". "Une accusation qui n’est pas du goût du second", poursuit WalfQuotidien.
L’universitaire Babacar Diop, leader des Forces démocratiques du Sénégal, apporte, lui aussi, son grain de sel au débat en déclarant, dans des propos rapportés par Vox Populi, que l’opposition a de toutes les façons "renoncé au combat" et a préféré "négocier avec Macky Sall".
Kritik’ laisse entendre que la question du troisième mandat aurait un lien avec la directive du président de la République demandant aux dirigeants des institutions et grandes agences de l’Etat de communiquer "sur les réalisations du pouvoir" et d’"offrir à l’opinion différents sons de cloche sur les réalisations de l’Etat".
Selon ce journal, cette directive présidentielle "est entrée en vigueur avec le discours à la nation (prononcé par Macky Sall, le 31 décembre) et les sorties de Moustapha Niasse et d’Aminata Mbengue Ndiaye (…) dans le cadre de cette offensive médiatique sans précédent".
Sud Quotidien s’intéresse aux "premières préoccupations" de Macky Sall pour 2020. Le conseil des ministres du jeudi 2 janvier "a été un prétexte pour le chef de l’Etat de demander au ministre des Finances et du Budget de faire le point sur les diligences effectuées pour" l’effectivité du budget-programme, "dans la dynamique d’ancrage d’une culture de performance", rapporte Sud Quotidien.
L’évaluation de la situation économique du Sénégal par l’UEMOA, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, fait état de "mauvais points" en matière de croissance, d’inflation et de déficit budgétaire, rapporte L’As.
"Alors qu’il était en progression constante depuis 2012, le taux de croissance du Sénégal subit une première baisse depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir", écrit ce journal citant la Commission de l’UEMOA, laquelle précise que le taux de croissance du Sénégal "est passé de 6,7 en 2018 à 6,0 en 2019, soit une régression de 0,7 point".
"L’inflation, le déficit budgétaire et le respect des critères de convergence ont été également examinés par l’organisation sous-régionale", ajoute L’As.
EnQuête s’intéresse également aux questions économiques en revenant sur le passage du franc CFA à l’euro. "Le ver est dans la parité" de la future monnaie avec l’euro, estime ce journal, sur la base des analystes des spécialistes qu’il a interrogés.
D’un point de vue factuel, EnQuête rappelle que "34 pays au monde ont un taux de change fixe dont 19 africains, parmi lesquels les 14 de l’UEMOA et de la CEMAC". "Un régime de change entièrement souple rend plus efficace le ciblage de l’inflation", ajoute le même journal, se basant sur les règles du Fonds monétaire international.
L’Observateur revient sur la criminalisation du viol, avec "la loi de la peur". Selon ce journal, la loi criminalisant les délits de viol et de pédophilie est certes une victoire pour les organisations de femmes, mais elle "ne fait pas l’unanimité dans les milieux judiciaire et religieux".
L’Observateur interroge aussi la présidente d’honneur de l’Association des juristes sénégalaises, Dior Fall Sow, qui déclare que le "problème fondamental, c’est de prouver qu’il n’y a pas consentement de la victime".
"Nous, hommes, sommes tous en sursis !" écrit Le Témoin Quotidien, selon lequel "ont fait peu de cas des agressions pires que sexuelles et des violences dont les hommes sont quotidiennement victimes".
Et le journaliste de rappeler que la loi Latif Guèye criminalisant le trafic de drogue "continue de broyer d’innocentes victimes sans que ledit trafic ne cesse".
Le Soleil s’intéresse à la pénurie de médicaments, une "anomalie" dont il fait la radioscopie. Dont le remède consiste aussi, selon le journal, "à mettre en place une industrie locale forte".
«LA MAUVAISE QUALITE DE L'AIR VA SE POURSUIVRE JUSQU'AU 05 JANVIER 2020»
Selon le chef du centre de gestion de la qualité de l’air, Aminata Mbow Diokhané, la mauvaise qualité de l’air notée présentement à Dakar, va se poursuivre jusqu’au 5 janvier prochain.
Selon le chef du centre de gestion de la qualité de l’air, Aminata Mbow Diokhané, la mauvaise qualité de l’air notée présentement à Dakar, va se poursuivre jusqu’au 5 janvier prochain. Elle conseille en conséquence, les populations à rester à l’intérieur des maisons le plus possible.
Qu'est ce qui explique le temps qu'il fait à Dakar ?
La ville de Dakar connaît un temps très poussiéreux depuis quelques jours. A l'échelle nationale, cette poussière couvre une bonne partie des régions Nord, Centre, Sud-est et le littoral. Elle constitue un facteur important de dégradation de la qualité de l'air. En effet, elle s'accompagne d'une hausse des concentrations de particules (PM10 et PM2,5) dans l'air ambiant. Ainsi, l'indice de la qualité de l'air (IQA) est rouge, ce qui signifie une très mauvaise qualité de l'air.
Quelles sont les mesures à prendre pour se protéger?
Un bulletin élaboré conjointement par nos services et l'Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) a été publié pour informer les populations et les alerter sur la dégradation de la qualité de l'air et la réduction des visibilités. Les mesures préconisées, en collaboration avec les professionnels de la santé, sont de respecter tout traitement médical en cours mais également de consulter un médecin en cas d'apparition ou d'aggravation de symptômes. Il est aussi fortement recommandé de limiter les activités physiques ou sportives intenses à l'extérieur mais aussi de ne pas aggraver les effets de cette pollution par d'autres facteurs irritants des voies respiratoires, tels que l'usage de l'encens, de solvants et surtout la fumée de tabac. Les personnes sensibles, c'est à dire les jeunes enfants, les personnes âgées et celles qui sont asthmatiques ou qui souffrent d'autres maladies respiratoires devraient éviter de s'exposer longuement à l'air extérieur pendant la période.
Et combien de temps ça va durer ?
La mauvaise qualité de l'air va se poursuivre jusqu'au 05 janvier 2020. Une légère amélioration sera notée à partir du 06 mais c'est une situation qui reviendra de façon intermittente d'ici le mois de mars.
127791 HA DE FORET PERDUS EN 31 ANS
Une étude sur la dynamique spatio-temporelle des paysages forestiers dans le Sud du Sénégal dans le département de Vélingara, réalisée par le département de géographie de l’Université de Ziguinchor, montre une régression de la forêt.
Une étude sur la dynamique spatio-temporelle des paysages forestiers dans le Sud du Sénégal dans le département de Vélingara, réalisée par le département de géographie de l’Université de Ziguinchor, montre une régression de la forêt. En 31 ans, 127791 ha ont été perdus, selon le document.
Une étude dénommée « dynamique spatio-temporelle des paysages forestiers dans le Sud du Sénégal : cas du département de Vélingara » réalisée par le département de Géographie physique et environnement de l’Université de Ziguinchor, conclut à une régression de la forêt dans le département de Vélingara entre 1987 et 2018.
De manière générale, les résultats de l’étude montre « une régression des forêts en faveur des savanes, puis des savanes au profit des surfaces agricoles ». La cause est, selon le document, due à l'effet combiné de la variabilité pluviométrique, des feux de brousse, de l'extension des surfaces agricoles en lien avec l'augmentation de la population et de la coupe illicite et abusive du bois. L’étude montre que, sur une période de 31 ans, les forêts ont perdu 127 791 ha (23,2 %), alors que les savanes et les surfaces agricoles ont augmenté respectivement de 53609 ha (+9,7 %) et 53747 ha (+9,8 %). Parmi les facteurs de dégradation de la forêt, fait remarquer le document, il y a les coupes illicites de bois pour la vente qui ont exacerbé la déforestation et la "savanisation".
Dans cette coupe abusive de bois, les espèces les plus ciblées, selon les résultats des enquêtes, sont Pterocarpus erinaceus, Cordyla pinnata, Bauhinia reticulata, Terminalia macroptera, Combretum glutinosum, Bombax costatum, Afzelia africana et Khaya senegalensis. Parmi les espèces ciblées, Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Cordyla pinnata et Khaya senegalensis sont partiellement protégées par le code forestier sénégalais de 1998. Elles sont aussi à compter parmi les cinq espèces rares et menacées de disparition, selon les populations.
En ce qui concerne Pterocarpus erinaceus, son rythme d'exploitation a amené l'État du Sénégal à proposer son inscription à la convention sur le Commerce International des Espèces de Faunes et Flores menacées d'Extinction (Cites). De manière générale, la longueur des billons varie de 2 à 4 m et le diamètre de 30 à 70 cm. Ces espèces sont victimes depuis 2010 d'une exploitation importante et clandestine en direction de la Chine, via le port de Banjul en passant par des "marchés de bois" installés le long de la frontière.
LE COUVERT VEGETAL QUI OCCUPAIT 386 748 HA, SOIT 70,4 % DES SOLS, EST PASSE A 346 491 HA, SOIT 63,1 %.
L’étude montre que par rapport à 2003, la situation en 2018 montre une diminution globale des forêts, particulièrement celles claires, et des savanes, principalement celles boisées, et le développement des surfaces agricoles. En effet, signale-t-il, le couvert végétal qui occupait 386 748 ha, soit 70,4 % des sols est passé à 346 491 ha, soit 63,1 %. Il a perdu 40257 ha, en faveur des surfaces agricoles et des zones d'habitat principalement. Ces dernières ont augmenté respectivement de 35055 ha (6,4 % de la superficie totale) et 10466 ha (1,9 %).
De même, les surfaces affectées par les feux ont fortement diminué (-9840 ha). L'extension des surfaces en eau dans le bassin de la Kayanga, qui sont passées de 1918 ha à 6168 ha, s'est accompagnée de celle de la forêt-galerie, qui est passée de 16772 ha (3,1 % de la superficie totale), à 23586 ha (4,3 %). Elle s'explique par le retour à des précipitations plus abondantes au cours de cette période. L'augmentation des plantations (+326 ha) est à relier à la transformation de superficies forestières en bananeraies dans la commune de Pakour.
Les changements intervenus dans le paysage forestier entre 2003 et 2018 sont marqués par la forte progression des surfaces agricoles et de l'espace bâti. En effet, le processus enclenché entre 1987 et 2003 s'est traduit par le maintien de certaines surfaces occupées par les savanes dans la partie Est et le Centre du département et une anthropisation importante avec une forte progression des surfaces agricoles vers le Nord-est et le Centre ouest. Le Sud-ouest, qui semble plus humide, reste dominé par la forêt. Selon l’étude, les matrices de changement indiquent une progression de 50943 ha des savanes au détriment de la forêt. La forêt et les savanes ont en outre perdu respectivement 20002 ha et 39575 ha entre 2003 et 2018 à cause des défrichements à des fins agricoles. L'ensemble de ces évolutions a conduit à une déforestation et à une régression importante du couvert végétal.
ALY HAÏDAR, ECOLOGISTE SUR LA DEGRADATION DE LA FORET : «Le constat est alarmant. La forêt est en train de mourir et de disparaitre»
« Malheureusement, elle continue. Les limites de nos forêts reculent. La biodiversité recule puisque la forêt est la pluie. Quand on coupe la forêt. Il y a moins de pluies, c’est ça le vrai constat. Maintenant, on peut considérer qu’avec l’éveil des consciences et l’aide des médias, que la grande majorité de la population prendra conscience des questions majeures pour notre pays. Le constat est alarmant. La forêt est en train de mourir et de disparaitre. Il y a beaucoup de ministres et d’administrateurs territoriaux qui sont impliqués dans la lutte contre la coupe illicite de bois. Beaucoup, mais la frontière est grande et elle est poreuse. La frontière avec la Gambie est très grande. Et on ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque arbre. Il faut que les populations riveraines de ces forêts prennent conscience du danger qu’elles courent elles-mêmes. Mais c’est vrai que l’Etat a mis les moyens maintenant, c’est une question de conscience citoyenne et chacun doit prendre en compte le besoin de protéger la forêt et de planter beaucoup d’arbres. On doit utiliser la forêt parce qu’on en a besoin. Le bois coupé en Casamance continue parce que les lobbies sont trop puissants».
Par Mamadou O. MBAYE
DE SDE A SUEZ, ZONE D’OMBRE DANS LA DISTRIBUTION DE L’EAU AU SENEGAL
La signature du contrat d’affermage du service public de l’eau et le lancement de la nouvelle société SEN’EAU a retenu l’attention d’un lecteur de Financial Afrik.
La signature du contrat d’affermage du service public de l’eau et le lancement de la nouvelle société SEN’EAU a retenu l’attention d’un lecteur de Financial Afrik. Nous reproduisons l’intégralité de sa tribune qui aborde plusieurs aspects de cette longue bataille de l’eau qui aura duré presque trois ans. Si le Groupe SUEZ a ainsi démarré ses activités le 1er janvier 2020, des questions sont encore en suspens. “En attendant que les moyens de recours ne soient totalement épuisés au Sénégal, la SDE va se plaindre à Abidjan auprès de la Cour de Justice de la CEDEAO. Qu’adviendrat-il si ces dernières instances parvenaient à donner raison à la SDE? Une question qui trouve tout son sens si l’on connait la force des lois supranationales sur celles nationales”.
L’heure est donc de rétablir la vérité des faits et élucider l’opinion nationale et internationale. Une vérité expliquée autour de «7 idées phares de la bataille Suez – SDE» qui démêlent le vrai du faux pour permettre à chaque Sénégalais(es) de se faire une opinion. La guerre de l’eau se joue autour d’un contrat d’affermage qui est une des formes de contrat prévue dans le cadre d’accord de partenariat public privé.
Dans le cas de la gestion des eaux, l’affermage prend la forme d’une délégation de service public et ce type de contrat est fréquemment utilisé pour la gestion des services d’eau potable et d’assainissement. La collectivité délégante (L’état) assure les investissements, le fermier (souvent une société privée jusqu’ici SDE) supporte les frais d’exploitation et d’entretien courant. Il se rémunère directement auprès de l’usager par un prix convenu à l’avance dans le contrat d’affermage, révisable selon une formule de variation proposée dans le contrat. Pour couvrir les investissements nécessaires au maintien du patrimoine, l’Etat vote chaque année une part du tarif qui lui reviendra (la « surtaxe »). Le fermier est chargé de recouvrer cette part auprès de l’abonné par la facture d’eau et de la restituer à la collectivité dans un délai court fixé par le contrat.
SUEZ, LE VAINQUEUR DESIGNE
Le Groupe SUEZ, le champion français, désigné vainqueur au terme d’un appel d’offre d’une durée improbable (près de 3 ans) voit son avenir se jouer devant la plus haute juridiction judiciaire du pays : La cour suprême. Oui, contrairement aux vérités assénées de manière péremptoire, la justice sénégalaise ne s’est pas prononcée sur la requête en annulation formulée par la Sénégalaise Des Eaux (SDE). Au regard des arguments énoncés par l’avocat général, représentant du procureur de la justice et donc du ministère public, on comprend mieux la détermination de la SDE à faire valoir ses droits. Qu’a-t-il dit? L’avocat général a retenu 3 points: L’incompétence temporelle : la commission des marchés a siégé et désigné le vainqueur entre le 2 janvier 2018 et le 25 janvier 2018. Période durant laquelle ladite commission n’était pas nommée. Par conséquent, les actes pris sont nuls. Cette décision est vraisemblablement frappée d’illégalité conclut l’avocat général, représentant le ministère public. Non-conformité de la SDE :
Pour rappel, la non-conformité substantielle de la SDE a souvent été évoquée par certaines autorités pour justifier le choix de la SUEZ malgré une offre de prix plus élevé. Rappelant la procédure d’appel d’offre c’est à dire une procédure en deux phases :
• Une phase technique qui permet l’évaluation de la capacité technique des candidats. Les candidats doivent obtenir une note minimale sous peine de disqualification. Les candidats éligibles après cette phase auront l’opportunité de présenter leur offre financière.
• L’offre financière gagnante est selon le code des marchés publics sénégalais le moins- disant sauf s’il existe une grille de pondération (offre technique vs Offre financière) dans le cahier de charge. En absence de cette grille de pondération, les deux phases sont « étanches ».
En conclusion, Il y a lieu de considérer que la décision de l’ARMP souffre d’illégalité́. En terme profane, on ne peut pas parler de non-conformité de SDE pour des raisons techniques car si elle a été éligible pour la seconde phase, cela signifie qu’elle a donné les garanties de sa capacité technique dans la phase technique. Comment peut-il en être autrement puisque la SDE est en charge de la gestion de l’eau en zone urbaine depuis 1996.
CONFLIT D’INTERET :
La SDE accuse le champion Français, Suez d’être en situation de conflit d’intérêt. Pourquoi y aurait il conflits d’intérêt ? Suez International réalise en ce moment l’usine de production d’eau potable de Keur Momar Sarr 3 et le Groupe Suez est adjudicataire du contrat d’affermage du l’eau de zone urbaine et périurbaines ; SDE affirme qu’en qualité de fermier, le groupe Suez ne pourra pas jouer son rôle de garant-indépendant de la qualité de l’eau qu‘elle distribue. Il y aurait par conséquent des risques de dégradation de l’eau et des risques santé publique. En effet, on peut se demander comment le Groupe SUEZ pourra juger SUEZ international ?
On peut dire que la SONES, jouera son rôle, l’ONAS aussi mais le dernier rapport présenté par Saër Niang, Directeur de L’ARMP, tend à nous faire croire qu’aucun contrôle n’est véritablement fait. En conséquence, il faut que SUEZ dénonce les manquements de SUEZ. Sur ce point, l’avocat général n’est pas aussi catégorique que sur les points précédents, il émet des doutes. Le Parquet Général conclue à la suspension de la procédure mais le juge rejettera ses arguments. La procédure de suspension du transfert SDE – Suez peut se poursuivre mais le dossier reste ouvert quant à la requête d’annulation.
SDE, LA SENEGALAISE BAFOUEE
La bataille de l’eau serait-elle aussi une bataille pour gagner le cœur des sénégalais ? Depuis l’adjudication provisoire, la Sénégalaise Des Eaux (SDE) s’est vu qualifié de société française et elle, pour se départir de cette étiquette «impropre», a tôt fait de revendiquer sa «sénégalité». Mais au fait, qu’est-ce qu’une entreprise sénégalaise ? Est-ce une entreprise de droit Sénégalais ? Est-ce une entreprise qui paye ses impôts au Sénégal ? Ou, est-ce une entreprise qui emploie des Sénégalais, ou encore, est-ce une entreprise dont le capital est majoritairement détenu des sénégalais ?
Fort heureusement, une entreprise Sénégalaise c’est un peu tout ça à la fois même si je concède que la notion de capital est très importante tout comme le nombre d’employé sénégalais et surtout la place des sénégalais dans l’organisation.
La Sénégalaise des eaux est à bien des écarts une société sénégalaise. Prenons les éléments les moins discutables
1. Son capital : Le capital de le SDE est réparti des façons suivantes :
a. Eranov : 57%
b. état sénégalais : 5%
c. privé sénégalais : 33%
d. personnel : 5%
2) Le nombre de salariés : plus de 1200 employés sénégalais dont un expatrié
3) Le management : En dehors du DGA, la totalité du management est sénégalais(es).
La société est devenue une référence en Afrique, permettant au Sénégal d’être l’un des seuls pays du continent à avoir atteint l’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) sur l’eau.
Drapé des couleurs du national, nous étions honorés de voir :
– La ville de Dakar distinguée par la Banque mondiale et la Sénégalaise des Eaux a remporté le prix « Water utility of the year » en 2018
–La compétence des cadres sénégalais reconnues au-delà de frontière avec l’expatriation de nos compatriotes en république démocratique de Congo (RDC)
Peut-on, au nom de choix lors d’un appel d’offre présenter comme «médiocre» ce que nous avons qualifié il n’y pas si longtemps encore de fleuron de l’industrie du Sénégal. Il faut raison garder car il en va de la crédibilité de nos jugements en tant qu’individu en tant qu’État. Le Groupe SUEZ est une entreprise française, personne ne peut le nier et aura les agissements conformes à sa culture. La Sénégalaise des eaux (SDE) est entreprise Sénégalaise sinon africaine dont l’ancrage est en Afrique et la culture d’entreprise Africaine. Qualifier ma SDE de société française est très habile car cela prive l’entreprise d’un de ses éléments de différenciation et permet d’arriver à « Suez et SDE même combat », donc si deux entreprises française se battent pour le contrôle de l’eau au Sénégal, ce n’est pas si grave finalement. Réveillons-nous, il s’agit de l’affrontement entre deux visions du capitalisme. Suez tenant du capitalisme libéral et SDE, tenant du capitalisme social.
SDE, LE PECHE DE CORPORATION
Depuis 1996, la société en charge du service de l’eau de Dakar est la SDE. Elle a signé avec l’État sénégalais un contrat d’affermage pour la production et la distribution de l’eau potable, ainsi qu’un contrat de performances techniques et commerciales pour 10 ans, complété par différents avenants jusque fin décembre 2018. La SDE est une société privée créée avec la participation d’un partenaire stratégique étranger qui détient 57% du capital, le reste étant constitué de capitaux nationaux. Au Sénégal, jusqu’à présent, les ouvrages ont été largement financés par la SONES, société publique en charge des infrastructures soutenue en grande partie par l’État sénégalais et surtout par les Institutions financières internationales et d’autres bailleurs, comme les agences de développement européennes. Le contrat d’affermage est donc un serpent qui se mord la queue : les États contractent des emprunts et financent des infrastructures, privatisent un service public pour avoir accès à des programmes de coopération, et la société privée, qui est la face visible du service pour les usagers, en assure la gestion et en récolte des dividendes. Avec une telle répartition des missions et charges, difficile d’identifier un responsable dans cette affaire. D’autant que mue par un sentiment d’appartenance à une corporation, la SDE ne s’autorise aucune prise de parole de nature à embarrasser des partenaires de fait. Ainsi, d’incident en incident, la SDE assiste consentante à sa mise à mort en public. Coupable désigné de toutes les défaillances du système. Sinon, comment explique que l’on puisse reprocher à la SDE le manque d’eau qui résulte de la sous production ? Oui, il manque 100 000 m3/jours pour couvrir les besoins des populations de l’agglomération de Dakar. Cette situation qui ne sera pas résolue avant 2021 quel que soit le fermier, résulte d’un retard d’investissement de près de 10 ans de société en charge en dépit de budget pharaonique (budget SONES : 76 milliards en 2012). Que dire de la panne de Septembre 2013 qui priva Dakar d’eau pendant de longues semaines et dont on taira la cause qui n’est autre qu’une non-conformité de construction ?
La SDE est coupable d’un péché de corporation et apprend à ses dépens que les amis d’hier sont devenus des adversaires les plus tenaces. Coupable d’avoir cru que la seule proximité avec «l’Etat et ses sociétés satellites» lui garantissait d’un succès lors du renouvellement du contrat. C’était sans compter sur le pouvoir persuasif des moyens de sa concurrente.
BATAILLE SUEZ – SDE, L’OBSCURE TRANSPARENCE
Maintenant, on vit tous sur les réseaux sociaux dans un univers où se mélangent trois types de messages : l’information, l’influence et la conversation. Quand ces trois types de messages se mélangent, forcément il y a du vrai, il y a du faux, forcément il y a de l’outrancier et il y a du raisonnable. La bataille de la communication SUEZ – SDE est une illustration parfaite de ce monde nouveau qui interpelle notre discernement et pour cause nous sommes constamment induits en erreur par des affirmations au fondement vrai.
Prenons par exemple l’affirmation souvent reprise par les médias «le partenariat avec Suez permet au l’état du Sénégal d’avoir une meilleure part dans le capital de la nouvelle société». Cette affirmation est vraie. Mais la formulation est contestable car celle-ci induit l’idée que seul Suez offre cette opportunité. En cela, l’affirmation devient trompeuse car cette disposition est un préalable fixé à tous les participants.
Ainsi que ce soit Suez, SDE ou même Veolia, l’état du Sénégal aurait la même part dans le capital de nouveau. Dire cela revient aussi à passer sous silence que l’offre de la SDE même en matière de capital de la nouvelle société était mieux disant que celle de ses concurrents. En effet, tenu de respecter le nouveau cahier de charge, la SDE devait également faire de la place dans son nouveau capital à ses partenaires locaux ‘ historique’ à hauteur de 19 %. Ce qui conduit à dire que la nouvelle société serait détenue à près de 74% pour les sénégalais à savoir l’état, les privés Sénégalais et le personnel de la SDE. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autre d’une présentation biaisée des faits. Cette présentation n’est pas fortuite, elle est intellectuellement contestable car elle met sur la même grille deux situations incomparables. Celle de l’offre de SDE en 1996 puis reconduite par des avenants d’une durée de 1 an et celle de la Suez en 2017.
Pourquoi comparer l’offre de Suez international proposée dans le cadre de l’appel d’offre d’une durée de 15 ans à la situation existante ? C’est comme si on voudrait reprocher à la SDE de n’avoir pas baissé ses tarifs d’elle-même. Là encore, ce serait omettre les termes du contrat d’affermage qui régit cette relation. Dans son édition du 10 avril 2019, le Canard Enchainé a révélé que SUEZ aurait donné quelques mois avant le lancement de l’appel d’offres cinq camions à bennes tasseuses à la ville de Saint-Louis. Cela a été confirmé par Suez qui n’avait pourtant alors aucune activité au Sénégal. Pour rappel, dans un article consacré à SUEZ publié par Jeune Afrique (18 novembre 2018), le Directeur Général Bertrand Camus a déclaré que son Groupe avait dépensé « plusieurs millions d’euros » dans cet appel d’offres. L’eau n’est-il pas juste devenu un enjeu de business avant d’être un enjeu de santé publique pour les sénégalais. La gestion des pénuries coûte plus de 700 millions par an à la SDE. Qui seront les bénéficiaires de ce marché avec le Groupe SUEZ ?
SUEZ, PLUS CHER QUE LA SDE ?
Mansour Faye, alors ministre en charge du secteur, avait indiqué dès le 1er juin 2019 que l’offre de la SDE était la moins-disante. Mais SUEZ a été désigné vainqueur. Pour justifier sa décision devant le Comité de règlement des différends (CRD), le responsable sénégalais avait indiqué que l’offre de la SDE était entachée de « non-conformités substantielles » Alors, comment un dossier entaché de non-conformité substantielles peut il être éligible à l’analyse de l’offre des prix ? Ce qu’on peut dire de manière factuelle, c’est que l’ensemble des recours n’a pas permis de connaitre ses non-conformités substantielles. Nous nous rangerons donc à l’avis de l’avocat général qui dit que les deux étapes sont totalement étanches. L’analyse des offres fait apparaitre une Différences entre les offres SDE et Suez – 42 milliards de FCFA dû à la différence de 11,6 F par m3 entre les 286,9 F/m3 proposés par SDE et les 298,5 F/m3 proposé par Suez – 73 milliards de FCFA dû à la différence de prix de branchements de 99.000 FCFA proposé par SDE contre 239.000 FCFA proposé par Suez Dans les 2 cas c’est la population qui en fait les frais (par une moindre baisse du prix de l’eau). Un écart dans les propositions de 115 Mds Si l’appel d’offres avait été bouclé en janvier 2019 : le gain serait de 17 000 FCFA en 2019 par foyer (base 120m3)
SUEZ ET LE SENEGAL, UNE HISTOIRE ENTRE AMIS
Le dossier de l’appel d’offre pour la gestion de l’eau en zone urbaine et péri-urbaine du Sénégal restera dans l’histoire sur son déroulement chaotique mais également sur le silence assourdissant des agences de coopération qui font pourtant de ce secteur une priorité. Ce dossier rentrera surtout dans l’histoire car Suez responsable au 1er chef des incidents de septembre 2013 a réussi le tour de force de se refaire une virginité. Mieux, Suez international construit la nouvelle station de Keur Momar Sarr 3. L’Afrique n’a pas de mémoire, c’est bien connu.. On parle d’intérêt supérieur de la nation, osons croire que tel est bien le cas.