POUR LE PATRONAT SÉNÉGALAIS, LE FCFA EST DÉJÀ MORT
Beaucoup de patrons veulent en finir avec la devise, le franc commun aux huit pays de l’union monétaire économique ouest-africaine, l’UEMOA. L’ECO, le nouveau projet de monnaie commune séduit de plus en plus de dirigeants d’entreprise
Qui pour sauver le soldat CFA ? Au Sénégal, beaucoup de patrons veulent en finir avec la devise, le franc commun aux huit pays de l’union monétaire économique ouest-africaine, l’UEMOA. L’ECO, le nouveau projet de monnaie commune séduit de plus en plus de dirigeants d’entreprise.
par Sehetep Ibrahim
MA LECTURE DU DÉBAT ENTRE BORIS ET BACHIR
Il y a chez Bachir, une volonté d'inviter la communauté intellectuelle à s'interroger sur le prestige de Cheikh Anta - Il s'est engagé à vivifier la mémoire de Senghor, pour lequel combattre était un point doctrinal, qu'il assume cette continuité
Merci Hady Ba de votre riche contribution à ce débat, qui, faut le dire, oppose deux penseurs mais également deux doctrines qui semblent antagonistes.
Mon principal étonnement c'est de constater à la lecture des deux textes de Bachir (l'article et le droit de réponse) à quel point son argumentation s'apparente à celle de l’embarrassant philosophe français : Voltaire. A mon avis, il n'y a pas a proprement parler de contre-vérités dans les propos de Bachir, sauf peut-être quand il argue à la fin que c'est un hommage. Il n'y a pas de contre-vérité, mais il y a un usage spécifique de la vérité qui permet à l'auteur de parler de ce dont il n'est pas du tout le propos. En d'autres termes, il y a du sophisme. Il y a une volonté manifeste d'inviter la communauté intellectuelle à s'interroger sur le prestige de Cheikh Anta Diop. Le fond du problème, il me semble, est de dire à la communauté intellectuelle "arrêter de faire de Diop un homme d'exception, sa notoriété ne peut tenir que d'un usage inadéquat des mots tels que : laboratoire, Doctorat, la traduction, etc.
Cependant il y a un point sur lequel nous pouvons être d'accord avec Bachir, bien que ce point ne joue pas sa faveur dans cette problématique qui l'oppose à Boris Diop. Lorsqu'il affirme qu'une théorie abstraite doit être traduite selon le métalangage qui le déroule ; il a parfaitement raison. Seulement, ce travail de traduction qu'opéra Cheikh Anta répondait à la question de savoir si les langues africaines pouvaient véhiculer, en elle-même, un discours abstrait ou poétique. En revanche, le point de pêche de Bachir, en prenant position de montrer la banalité de ce travail, il ne s'inscrit pas dans la continuité de cette révolution scientifique que le dit Alchimiste a opéré. Pour Cheikh Anta, la question n'était pas de traduire la relativité mais de montrer que cette théorie redoutable en abstraction peut-être enseignée en wolof et dans d'autres langues du continent.
D'autre part, l'apparition du mot religion à deux reprises dans sa réponse, que vous n'avez pas relevé, n'est absolument pas anodine. En cela apparaît, une facile tentative de classer Boris Diop du côté des fanatiques : malheureux titre que les européens collent aux disciples de Cheikh Anta.
Bachir s'est engagé à vivifier la mémoire de Senghor, pour lequel combattre était un point doctrinal, alors qu'il assume cette continuité.
COUMBA GAWLO, LA CHANTEUSE GEEK
Celle qui a souvent été précurseur en mode dans les années 90, a su évoluer avec son temps en étant actuellement en phase avec les mutations apportées par le digital dans son métier
En « jean déchiré » ou en coupe de cheveux « à la garçonne », elle a souvent été précurseur en mode dans les années 90. Coumba Gawlo a su évoluer avec son temps en étant actuellement en phase avec les mutations apportées par le digital dans son métier.
Coumba Gawlo Seck avoue être une adepte des technologies de l’information et de la communication dans le cadre personnel mais aussi professionnel. « Pour le travail, je collabore avec les plateformes de musique en ligne », confie la chanteuse. « Quand je sors un disque, j’éprouve naturellement le besoin de faire découvrir mes chansons au monde, car il n’est pas dit que les gens puissent aller acheter l’objet physique en magasin », ajoute-t-elle. Le téléchargement (et/ou le streaming légal) est beaucoup plus pratique et est conforme aux nouvelles habitudes de consommation.
150 000 abonnés
Avec son nouvel album « Terrou Warr », Coumba Gawlo assure une présence sur les réseaux sociaux pour des dates de concerts, des sorties médiatiques ou la signature d’un contrat avec une grande maison de disques. Elle compte 115 000 abonnés sur Facebook, alors que sur Twitter, plusieurs comptes sont à son nom, dont aucun n’est labélisé par le petit oiseau bleu. Entre les deux réseaux sociaux, son cœur balance : « J’utilise les deux plateformes mais pour des cibles différentes », fait-elle mine de trancher. Présente également sur Snapchat, Instagram ou bien YouTube, l’auteur de « Bine-Bine » assure être « très en phase avec les plateformes digitales ».
Connectée… même au lit
« Le téléphone, c’est la dernière chose que je touche avant de dormir et la première à mon réveil », explique-t-elle. L’outil lui permet d’être connectée au monde extérieur, de communiquer avec ses collaborateurs, ses partenaires proches ou loin. Si Coumba conçoit le téléphone comme « un mal nécessaire », son jugement est beaucoup moins nuancé sur les « fakes news » dont elle est régulièrement victime. « Je n’ai pas de temps à leur consacrer, je suis assez forte pour ne pas y prêter attention ».
THURAM, MÉNÈS ET LES BUGS DU DÉBAT ANTIRACISTE
En réponse à Lilian Thuram, le journaliste sportif Pierre Ménès a invoqué un supposé « racisme anti-blanc » qui sévirait, selon lui, dans le monde du foot. Véritable débat à tiroirs, devenu feuilleton nauséeux, révélant les écueils de la communication 2.0
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 13/09/2019
L’antiracisme réversible en racisme rampant : l’accusation est classique. Deux « bons clients » de la télévision française, Lilian Thuram et Pierre Ménès, viennent d’être pris dans la nasse du « c’est celui qui dit qui est ». À en croire la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), l’ancien footballeur et chantre éminent de l’égalité serait le vecteur de clichés sur les hommes blancs. Ces derniers, selon ses dires, penseraient et croiraient même « être supérieurs, malheureusement depuis des siècles ». Quant au consultant grinçant du groupe Canal +, il considérerait les footballeurs non-blancs comme les bourreaux majoritaires des footeux à peau claire, et ceci à l’échelle nationale.
Les aficionados des réseaux sociaux n’ont pas manqué de s’enflammer, des militants aux twittos lambda, en passant par les vedettes de la fachosphère. Faut-il, alors, regretter l’époque de la réflexion confisquée ? Il faut plutôt débusquer les biais qui rendent inaudibles ces débats légitimes sur un racisme présumé réciproque à défaut d’être équilibré.
Moulinette journalistique
Le « bug » qui rend la réflexion de Thuram tendancieuse est la moulinette journalistique gourmande d’exergues pimentées. Interrogé par le journal italien Corriere dello Sport sur les cris de singe contre Romelu Lukaku, l’ancien défenseur de l’équipe de France affirme que l’interview a été recalibrée, avec notamment la suppression des questions nécessaires à la compréhension du contexte.
À l’heure des formats de lecture courts, sa démonstration aurait été compressée, vêtant le champion du monde d’une tunique d’« essentialiste maladroit » voire de « suprémaciste noir ».
Si la réflexion malheureuse de Pierre Ménès est, elle aussi, la conséquence d’un biais déplorable : celui de l’extrapolation d’un cas familial. Selon le polémiste du jour, le foot français serait raciste par la simple démonstration que son fils aurait été snobé dans une équipe qui serait représentative d’un réseau dans lequel les Blancs occuperaient essentiellement les postes de « gardien de but et arrière-droit ». La conclusion est expéditive si l’on rappelle que le fils « bizuté » n’avait suivi que deux séances dans ce club et qu’il « n’avait aucun talent », aux dires de son propre père.
Les statistiques ethniques du chroniqueur sportif, elles, n’ont pas résisté au fact-checking de l’émission « Quotidien », même si la vérification en question a davantage pris la forme d’un sondage que d’un recensement. Quant à l’affirmation, en plein débat sur les cris de singe, que le racisme anti-Blancs est « le vrai problème, en France, dans le foot en tout cas », on ne la justifie pas avec un débonnaire « politiquement incorrect ».
PAR Thierno Souleymane Diop Niang
LA CRISE AU MALI, UN HORIZON SOMBRE DANS LE SAHEL
La nécessité d’une bonne articulation entre le militaire, le diplomatique et le judiciaire provoquerait des résultats probants dans la lutte contre le djihadisme et la criminalité au Sahel, pour éviter l’approximation défectueuse
L’onde de choc fut sans précédent dans toute la région de l’Ouest Africain tant la cascade de massacres entre les communautés Dogon et Peul est tragique. Au-delà de l’indignation et afin de bâtir une réponse intelligente et viable, l’urgence dicte une posture lucide et fondamentale pour percer le mystère de cette « animosité » ethno-sociale manifeste qui a généré ces drames. Postulat pour installer définitivement la paix dans ce pays et démêler le pandémonium Sahélien.
Ces tueries qui ont ému le monde entier, résultent d’un long cycle de violences depuis l’avènement de la terreur dans la région. Un véritable crime international organisé s’est institutionnalisé avec la collusion de plusieurs éléments et organisations dont certaines d’obédience extrémistes. Le croissant Sahélien est alors devenu un angle mort enlacé par l’insécurité qui frappe l’imaginaire collectif et fait redouter le pire, lorsque les récents affrontements sonnent comme des prémices d’une guerre civile.
Un rapide regard dans le rétroviseur permet de comprendre la genèse de la violence au Mali. Incarnée au commencement par les ramifications d’Al Qaida ou les fractions qui ont formé plus tard AQMI, l’Etat Islamique, les insurgés islamistes acteurs de la décennie noire en Algérie du siècle précédent, retranchés et adoubés plus tard chez les Touaregs ; les mercenaires déboussolés fuyant la Libye d’un Kadhafi évincé et assassiné. À ce cocktail de terreur, s’ajoute Boko Haram dont le règne s’étend du Nord Nigérian vers le golf de la Guinée. Ces structures ont décliné leur dessein d’établir un Etat Islamique gouverné par la Charia en Afrique de l’Ouest, souvent soutenues par les organisations terroristes établies et parfois financées par certains états qui vacillent vers la philosophie salafiste.
Toutefois, cette entreprise extrémiste rencontre les réactions de la communauté internationale qui sous l’égide Onusien choisit d’opter pour une réponse militaire « hard power » comme le définit le stratège américain Joseph Nye. Ces mesures ont permis de neutraliser voire de barrer la progression des hordes d’extrémistes. Ce qui fut effectif, surtout avec l’intervention de la France au début de l’année 2013 dans l’opération « Serval » sans laquelle, les terroristes partaient pour une promenade de santé vers la capitale Malienne. Elle se poursuit avec l’installation de la force française “Barkhane” ou la MINUSMA pour le maintien de la Paix.
Malheureusement les actions coercitives menées pour annihiler les exactions extrémistes n’ont pas éradiqué totalement la menace devenue asymétrique et plus que jamais vivace.
Tel un virus belliqueux, l’extrémisme a étendu ses tentacules. Le Mali, hôte de ces indésirables groupuscules, possède une administration impuissante devant cet écheveau inextricable. Face à l’ampleur des dégâts et la montée des protestations populaires, l’exécutif se lance dans une kyrielle de solutions tatillonnes.
En lieu et place d’une projection à long terme ,impérativement soutenue par une appréhension affinée, pour s’inviter dans l’intimité de ces groupes extrémistes. L’état Malien, choisit de sous-traiter la sécurité des populations en armant des groupuscules ou en ignorant intentionnellement une militarisation accrue dans l’optique d’autodéfense et pour parer au désœuvrement et l’inefficience de sa propre armée. Cette option a décuplé les foyers de tensions qui se propagent partout dans ce territoire immense de plus d’un Km2, habité par divers groupes ethniques qui sont d’abord fondamentalement soumis à leurs propres codes et paradigmes avant toute allégeance à l’Etat central. Les conséquences désastreuses et évidentes aujourd’hui découlent de cette instrumentalisation éhontée des sensibilités par des ultra-extrémistes tapis au sein des diverses communautés, dans ce cas Peuls et Dogon.
Cependant, il faut éviter de réduire de façon triviale les faits à l’action d’une base Peule, ethnie d’Abdou Koufa incarnant l’extrémisme, hébergeant les cellules terroristes, opposée à un mur Dogon réfractaire à leurs visées radicales. Cela est mal comprendre la trajectoire de ces peuples qui ont vécu dans un climat pacifique à la mesure de leur singularité notamment sédentaire chez les Dogons, grands chasseurs et nomades chez les Peuls éternels éleveurs. Cette nuance doit être essentiellement comprise dans la stratégie de lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
Entre 2003 et 2004, les américains ont mené la guerre en Afghanistan, en Irak. En dépit, de succès militaires apparents, ils ont parfois perdu l’assentiment des masses. Pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, il est nécessaire de mesurer les subtilités locales. Il existe une cohabitation multiséculaire qui s’appuie sur une myriade de valeurs intrinsèques à nos cénacles sociétaux et dans lesquelles il faut reverser pour puiser des solutions et rallumer le calumet de la paix.
L’urgence d’agir pour l’histoire
Cette inertie continue, risque de nous voir assister à l’effritement d’une terre qui a abrité l’un des plus grands empires de notre trajectoire. Royaume au règne duquel nous est parvenu une charte fondamentale, La Charte de Mandé, C onstitution précurseuse, contrat social endogène célébrant l’humain, longtemps avant la Déclaration Universelle des Droits de l’homme en 1789.
Pour les valeurs humaines ...
Un soulèvement intrinsèque est attendu pour endiguer ces furies meurtrières qui déciment des innocents. Les leçons du passé, ne sont pas uniquement à méditer, elles doivent également servir de balise pour éviter de retomber dans des écueils dramatiques.
« N ous nous devons de mobiliser tout le soutien nécessaire pour l’aboutissement de l’Initiative africaine
pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine ; d’aider à la tenue, dans les conditions requises de transparence et d’inclusion, des élections prévues en décembre prochain en République démocratique du Congo ; et de déployer des efforts renouvelés pour hâter le règlement de la crise libyenne. »
Ces propos émanent de Moussa Faki Mahamat Président de la commission de l’Union africaine au sommet de la CEDEAO à Lomé le 30 juillet 2018.
Voilà peut-être le remède miracle qu’il faut appliquer au Mali, rassembler les forces vives Africaines pour les dresser vers un objectif commun de paix durable. Le temps est compté et chaque seconde d’hésitation creuse l’excavation de désespérance aux pieds des populations, victimes innocentes de l’obscurantisme et de la barbarie de criminels sans foi. Cette démission nous indexe tous les cas de figure qui se profilent à l’horizon et leurs dénouements terribles.
Le chaos se dessine et s’ébauche sous quatre scénarios :
- Un remake de la Somalie, c’est-à-dire un pays éclaté, partagé entre chefferies locales et bandes armées imposant la loi. En somme, une anarchie institutionnalisée qui éboule tous les piliers de l’Etat.
- Une gémellité provoquée à la Soudanaise qui devient l’ultime recours. Après des années de tension, de négociation et d’affrontements sanglants entre le Nord et le Sud, la division du pays est prononcée sous la houlette de la communauté internationale après l’incapacité à trouver une solution Africaine à la crise.
- Un génocide ethnicisé, qui nous projettera vers des souvenirs terribles 25 ans auparavant sur les collines Rwandaises. Aujourd’hui, l’atmosphère génocidaire plane au Mali quotidiennement entre ces deux entités qui se toisent en chiens de faïence. Cela devrait alerter le monde et plus singulièrement le reste de l’Afrique à réagir.
- Une dernière casuistique crainte, le bouleversement de la zone dans un Califat Ouest-Africain, l’ultime dessein des terroristes
Re-politiser la problématique du Sahel
Ce n’est pas une réflexion abrupte qui place au sommet la politique. Il s’agit de revenir à la dimension diplomatique et la privilégier sur l’utilisation de la « force aveugle et désordonnée » pour citer Dominique Villepin, afin d’impulser une sortie définitive de la crise. La constance de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest est irréversible. Les bandes extrémistes ont opté pour une démarche ténue qui brouille les pistes qui pourraient nous permettre de remonter jusqu’au cœur de leurs organisations. En dépit de la mise en œuvre continue de tactiques provenant des Etats et des organisations internationales qui s’activent pour éliminer les menaces qui continuent de s’éterniser dans les zones infestées par ces forces extrémistes.
De quelles ressources disposent ces groupes ? Existe-il, une kyrielle de soutiens tapis à la périphérie assurant leurs arrières et facilitant leur redéploiement. Ces interrogations sont légitimes, et permettent de percer la bulle hermétique qui renferme les moyens de subsistance de ces entrepreneurs de la terreur dans le Sahel. L’étau militaire se resserre autour des extrémistes mais ils continuent à consolider leurs activités parce qu’ils seraient apparemment protégés en amont par des acteurs insoupçonnés qui bénéficient directement des fruits de cette instabilité.
C’est pourquoi la nécessité d’une bonne articulation entre le militaire, diplomatique et judiciaire provoquerait des résultats probants dans la lutte menée contre le djihadisme et la criminalité au Sahel, pour éviter l’approximation défectueuse. Toutefois, un autre aspect et sans aucun doute
principale motivation de bon nombre de ces groupes échappe au contrôle des entités loyalistes : l’argent qui émane des casemates du narco-terrorisme et qui est blanchi par le truchement d’un cercle vicieux impliquant banquiers, fonctionnaires et officiers qui ne s’encombrent pas de son origine illicite et autorisent la circulation de ces mannes financières.
L’entreprise criminelle est devenue tellement lucrative dans cette bande du Sahara,étendue sur plus de trois millions de km carrés que les accointances entre tribus criminelles transcendent le terrain pour rejoindre les officines officielles. Le Centre d’Etudes Stratégique de l’Afrique relève l’utilisation par les cartels de drogue de hauts fonctionnaires africains pour couvrir leurs arrières. Il existerait un double jeu incarné par de hauts placés qui édulcorent leurs discours et pèsent de tout leur poids pour retarder le démantèlement des bandes criminelles . La principale méthode utilisée par le business narco-criminalo-extrémiste consiste au blanchiment des sommes tirées de leurs forfaitures. Grâce à ce canal, des sommes astronomiques sont réinjectées dans divers secteurs de l’économie et assure leur vitalité. Il faudrait comprendre que le blanchiment consiste à dissimuler l’origine illicite des fonds et ainsi bénéficie subtilement à des segments qui peuvent l’utiliser à faire fructifier des investissements. Par ailleurs, le canal humanitaire informel est un cadre efficace utilisé par les organisations terroristes pour lever des fonds et échapper aux services de contrôles financiers.
C’est un attirail subtil par lequel les mécènes du terrorisme, parfois en toute connaissance de cause, pourvoient en moyens financiers colossales ces groupes dont ils partagent l’idéologie en douce, loin du discours cosmétique anti-terroriste destiné à la consommation de la communauté internationale.
Thierno Souleymane Diop Niang est Consultant-chercheur en Relations Internationales
par Abdou Aziz François Ndiaye
L'ÉCOLE SÉNÉGALAISE EN DANGER
Il nous appartient nous citoyens libres, de crier fort notre colère et notre crainte. De crier haut, notre désaccord face à la capitulation devant les extrémistes rampants venus d’ailleurs
Abdou Aziz François Ndiaye |
Publication 13/09/2019
En voyant la « Une » de Pop et du Quotidien, je ne peux m’empêcher de m’insurger contre le recul des religieuses de Jeanne d’Arc qui, par manque de soutien de la part de l’Etat (laïc), des hautes Autorités de l’Eglise, ainsi que des citoyens attachés à la sanctuarisation de l’Ecole et du dialogue islamo-chrétien, au Sénégal .... , ont dû céder au forcing des « filles voilées qui refusent d’être en contact avec des hommes au sein même de l’école». Le Sénégal a toujours su se tenir à l’écart des oppositions et conflits religieux de toute nature, intra-communautaires et extra-communautaires ...voir internationales.
À travers cette affaire, c’est tout un symbole qui tombe. Un début de quelque chose que nous ne saurions maîtriser, si cela s’avérait être un premier pas vers une lente glissade vers un extrémisme incontrôlable. On le sait, une fois installé, il peut conduire le pays au désastre. Il y va de notre cohésion nationale et de l’assurance que : quelles que soient nos appartenances religieuses nous faisons partie de la même sève qui nourrit le baobab.
Le Sénégal ne peut se permettre le luxe d’une déchirure interreligieuse. En tant que citoyen, je suis un pur produit de cette école religieuse catholique. Cette école qui a si joliment éveillé ma foi musulmane. Cette école qui aida à éduquer de millions de jeunes enfants musulmans à travers le pays, afin d’en faire de parfaits citoyens au service d’un idéal commun : la citoyenneté... et, au-delà de toute considération ! Je dis que cette école là nous devons la protéger de toutes tentatives de déstabilisation. Qu’elles soient intérieures ou extérieures.
Nous sommes dans un pays ou les 5% de chrétiens valent autant que tout le reste. Car il n’y a jamais eu de différenciation dans leur amour du vivre ensemble, ni dans la solidarité entres citoyens.
Mieux, dans notre pays, les grands responsables religieux ont toujours fait preuve d’une grande sérénité et d’un grand attachement aux principes fondateurs de notre Nation : un peuple, un but, une foi. Oui une foi ! C’est dire que nous faisons tous partie de cette grande famille d’Abraham, et qu’à ce titre nous avons toujours su faire disparaître tout sentiment de différence entre les 5% de chrétiens et les autres.
Et d’entendre ou de lire les déclarations du Khalife des « Tidjanes », porter le sabre contre cette communauté si généreuse pour le pays, je le dis comme je le pense : j’en ai honte. Mon homonyme, le grand Mame Abdoul Aziz Sy dit Dabakh doit aujourd’hui avoir mal. De là où il est, il doit se retourner et souffrir que son héritage ait si peu d’écho dans sa propre famille. Il fût un temps ou quand le pays sombrait dans la violence urbaine et dans le doute, les « Tidjianes » étaient les premiers parmi ceux qui portaient la voix de la paix et de la fraternité au plus haut. Pour moi, il est encore difficile d’admettre que nous, en tant que « Tidjanes », soyons ceux qui soufflent sur la braise. Alors oui je crie ma colère et ma honte face à ce recul.
Lorsqu’il m’arrivait de vouloir taquiner et chahuter mes amis mourides, je les renvoyais à leur communautarisme exacerbé et aux risques de déconstruction de la cohésion nationale que cela comportait. Loin de moi l’idée que cela viendrait de chez nous. Nous les disciples de Nabi. Aussi, avec tout le respect que je lui adresse, le khalife général des « Tidjanes » a perdu, cette fois, une belle occasion de s’élever. Les hommes font l’histoire mais ignorent l’histoire qu’ils font. Cette fois-ci, l’histoire retiendra que le chef de la famille « Tidjania » aura raté une belle occasion de manifester son attachement au vivre ensemble, et son respect du dialogue islamo-chrétien, dans notre Djoloff.
Je me désolidarise totalement de cette prise de position. Mieux je la combattrai. Il nous appartient nous citoyens libres, de crier fort notre colère et notre crainte. De crier haut, notre désaccord face à la capitulation devant les extrémistes rampants venus d’ailleurs. Que celles et ceux qui veulent faire porter le voile, à leurs filles, les inscrivent dans d’autres écoles plus adaptées. Mais de grâce, qu’ils nous laissent en paix dans notre volonté de sanctuariser cet espace merveilleux qu’est l’école catholique Sénégalaise. C’est une école laïque qui a toujours su respecter ce qui fait la richesse de notre pays : sa diversité. C’est une marque déposée et respectée mondialement. Dorénavant, il nous appartient à nous, musulmans et Sénégalais de toutes origines, de la défendre contre les ennemis de notre cohésion : « ce vivre ensemble ». Car oui, c’est notre plus précieux trésor.
par Sakhéwar
LE BON GRAIN ET L'IVRAIE
Souleymane Bachir Diagne pense que c'est facile de traduire des textes scientifiques en Wolof - Qu'il s'y essaye, comme l'a fait Cheikh Anta - S'il ne le fait pas, on lui rétorquera : la critique est aisée mais l'art est difficile !
Sakhéwarr posté sur Ndarinfo |
Publication 13/09/2019
Boubacar Boris Diop qui a lu les livres de Cheikh Anta Diop et se réfère aux textes et arguments de l'auteur, publiés et universellement connus.
Souleymane Bachir Diagne qui manifestement n'a effectué qu'une lecture diagonale et bâclée de quelques-uns de ces textes, à la recherche de "défauts de la cuirasse", faisant de lui le plus récent des béliers pour attaquer le savant Cheikh Anta Diop.
C'est une nouvelle occasion de constater une différence irréductible entre :
- des africains, comme Boubacar Boris Diop, qui ont une vision saine et optimiste de l'histoire de l'Afrique et de son devenir, éclairés par l'oeuvre scientifique de Cheikh Anta Diop et par ses propositions pour un futur État Fédéral d'Afrique Noire,
- d'autres africains qui se délectent de leurs diplômes acquis dans les grandes écoles et universités de l'Occident, assortis parfois d'une mention "très honorable avec félicitations du Jury". Nous attendons encore que ces derniers proposent quelque chose de consistant à l'Afrique.
Car c'est au pied du mur que l'on voit le maçon. Souleymane Bachir Diagne pense que c'est facile de traduire des textes scientifiques en Wolof. Eh bien, qu'il s'y essaye, comme l'a fait Cheikh Anta Diop !
Rien n'empêche le philosophe médiatique, professeur à l'Université Columbia, de traduire en Wolof "La République" de Platon. Il peut aussi - pourquoi pas ? - écrire dans notre langue ses propres textes consacrés à la logique formelle ou à la philosophie musulmane. S'il ne le fait pas, on lui rétorquera : la critique est aisée mais l'art est difficile !
Rappelons que Pathé Diagne, éminent linguiste sénégalais, et par ailleurs parent proche de Souleymane Bachir Diagne, a écrit un ouvrage sur la grammaire du Wolof moderne et un autre qui est une traduction intégrale du Coran en Wolof.
La question du choix des langues est primordiale. Allons-nous continuer, pour l'éternité, à utiliser les langues européennes pour nous exprimer et nous administrer, sans jamais pouvoir élever notre propre génie créateur ?
L'Afrique serait alors le seul continent à croire que ses peuples n'ont pas inventé des langues capables de porter la pensée humaine ! Cheikh Anta Diop a démontré le contraire. Boubacar Boris Diop, après avoir obtenu de grands prix littéraires pour ses livres écrits en Français, qui ne peuvent pas être lus par la majorité de ses concitoyens, s'est résolu à écrire en Wolof. De même, Ousmane Sembène avait vite compris que ses films devaient parler en Wolof et non en Français, s'il voulait être compris de son peuple.
C'est ici le moment de rappeler que Léopold Senghor a combattu, avec acharnement, Cheikh Anta Diop et Ousmane Sembène. Il est même allé jusqu'à interdire le journal "Siggi" du premier et le film "Ceddo" du second, sous le prétexte fallacieux et ridicule que ces deux titres étaient mal orthographiés.
Senghor prétendait qu'il fallait écrire "Sigi" et "Cedo". Tous les linguistes lui ont fait remarquer que Cheikh Anta Diop et Ousmane Sembène avaient parfaitement raison d'utiliser les bonnes consonnes géminées "gg" et "dd". Senghor a prouvé une première chose dans sa mésaventure orthographique : on peut être agrégé en grammaire française et nul en Wolof.
La seconde chose qu'il a exhibée, c'est le motif réel de son acharnement contre nos deux grands hommes : Senghor est un partisan indéracinable de la francophonie et n'a jamais cru que les langues africaines pouvaient exprimer le génie créateur de nos peuples. Voilà la vérité toute nue.
Souleymane Bachir Diagne ne peut pas nier qu'il est un senghorien pur sucre. Il lui a, du reste, consacré deux livres :
- Léopold Sédar Senghor : l'art africain comme philosophie,
- Bergson post-colonial : l'élan vital dans la pensée de Léopold Sédar Senghor et de Mohamed Iqbal.
Mais Souleymane Bachir Diagne se grandirait en évitant les basses attaques contre Cheikh Anta Diop. On attend des arguments sérieux, répondant aux écrits réels de Cheikh Anta Diop. Il ne fait aucun doute que ce dernier est déjà entré dans l'Histoire, par la hauteur de sa pensée.
La thèse sur l'origine monocentrique et africaine de l'humanité, qu'il a défendue, de concert avec un tout petit nombre d'autres scientifiques, s'est imposée désormais, étant validée par de nouvelles découvertes archéologiques et par les études génétiques sur les peuples du monde entier. Ses propositions pour l'Afrique s'imposeront aussi, de toute évidence, après les échecs enregistrés par les États du continent depuis 60 ans. Alors, pour attaquer Cheikh Anta Diop, il faut être bien pourvu.
Cette contribution est signée par Sakhéwar et non pas Grégore Biyogo comme nous l'avions indiqué initialement. Nous avons également changé la photo d'illustration afin de corriger cette erreur initiale. SenePlus présente ses excuses à ses lecteurs mais aussi à l'auteur Sakhéwar et à Grégoire Byogo qui lui avait tout simplement repris ce texte sur sa page Facebook sans se l'attribuer
PAR Elhadji Ibrahima Thiam
HISTOIRE OU HISTOIRES
Il ne faut pas l’oublier, l’Histoire est une science basée sur des faits. A vouloir ménager les susceptibilités, on risque de se retrouver avec des récits fabuleux plus proches de la légende, du mythe que de la vérité historique
Au Sénégal, la susceptibilité est le sentiment le mieux partagé. Chacun veut que l'histoire de son grand père, de sa communauté, de son ethnie, de son village, soit embellie. Un récit à la carte quoi. Il ne faut pas l’oublier, l’Histoire est une science basée sur des faits. A vouloir ménager les susceptibilités, on risque de se retrouver avec des récits fabuleux plus proches de la légende, du mythe que de la vérité historique. Et quand on raconte plus L’HISTOIRE, on raconte des histoires. Du léboon lipoon en quelque sorte.
Le Pr Iba Der Thiam, ne s’est pas enfermé dans son bureau pour écrire, seul, ce livre. C’est le fruit d’une large concertation qui a mobilisé 570 personnalités en service au Sénégal ou à l’étranger issue de toutes les traditions académiques, universitaires et culturelles en langue française, arabe ou anglaise. Le processus a été lancé précisément le 29 mars 2014.
Historiens, géographes, philosophes, linguistes, sociologues, mathématiciens, physiciens, médecins, linguistes, littéraires, journalistes, traditionnistes (dépositaires de la mémoire et de la sagesse populaire), représentants de toutes les familles et confréries religieuses, artistes et musiciens s’étaient retrouvés au grand amphithéâtre de l’Ucad 2, lors du lancement des travaux. Il s’agissait alors de définir les modalités pratiques qui devaient conduire à l’élaboration d’une histoire générale du Sénégal des origines à nos jours, soit une séquence temporelle de 350.000 ans consignée dans 22 volumes de 500 à 800 pages chacun. Le Projet prévoit, en outre, un dictionnaire sur les figures historiques, les lieux géographiques, les événements culturels marquants de l’héritage commun des Sénégalais, une version abrégée, une version numérique, une version en langues nationales et d’autres documents et études utile au patrimoine. Au total, il y a eu 63 rédacteurs.
Maintenant, il faut savoir ce que l’on veut, notre HISTOIRE ou des histoires.