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21 juillet 2025
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OBJECTION AVEC MBAYE THIAM
Le professeur, archiviste, documentalise à l'Ebad et membre des rédacteurs de l'Histoire générale du Sénégal, revient sur la polémique qui enfle à propos des premiers volumes de cet ouvrage, au micro de Baye Oumar Guèye
Mbaye Thiam, professeur, archiviste, est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud Fm) dans l'émission Objection.
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LE ZIMBABWE A RENDU UN DERNIER HOMMAGE AU ''HÉROS'' DE L’INDÉPENDANCE
Le Zimbabwe a dit adieu samedi à l'ancien président Robert Mugabe, passé du statut de père de l'indépendance à celui de dictateur après un règne autoritaire de trente-sept ans.
Le Zimbabwe a dit adieu samedi à l'ancien président Robert Mugabe, passé du statut de père de l'indépendance à celui de dictateur après un règne autoritaire de trente-sept ans. Plusieurs dirigeants africains étaient venus lui rendre hommage.
Le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa, plusieurs homologues africains et des milliers de fidèles ont salué samedi 14 septembre la mémoire du "héros" et du "chef visionnaire" Robert Mugabe, lors d'obsèques où son héritage plus que controversé a été soigneusement ignoré.
L'ex-président Mugabe s'est éteint le 6 septembre dernier à l'âge de 95 ans dans un hôpital de luxe de Singapour où il venait se faire soigner depuis des années.
Ecarté il y a deux ans par un coup de force de l'armée après trente-sept ans de règne, il a laissé derrière lui un pays meurtri par la répression et ruiné par une crise économique sans fin qui a plongé une large part de sa population dans la misère.
Ce bilan n'a pas été évoqué lors des funérailles nationales offertes à Robert Mugabe samedi à Harare, dans un stade national des sports dont les 60 000 places sont restées aux deux tiers vides.
Devant son cercueil recouvert du drapeau national et sa veuve Grace Mugabe toute de noir vêtue, plusieurs chefs d'État africains sont au contraire venus longuement chanter les louanges du disparu.
Le Sud-Africain Cyril Ramaphosa a été hué
"Une icône de la libération africaine", a salué le Kényan Uhuru Kenya. "Une boussole morale", a osé l'ex-président ghanéen Jerry Rawlings. "Un grand combattant", a conclu l'Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, détenteur du record mondial de longévité des chefs d'Etat de la planète avec... quarante ans de règne.
Seule fausse note dans ce concert de flatteries, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa a été hué par la foule et a dû s'excuser pour les récentes émeutes xénophobes qui ont secoué son pays.
"Patrie en larmes"
Successeur du disparu qu'il a contribué à pousser vers la sortie, Emmerson Mnangagwa n'a pas été en reste.
"Nous honorons la mémoire de notre icône africaine (...) notre patrie est en larmes", a dit le chef de l'État, "il était la flamme héroïque du nationalisme, du patriotisme et de la liberté".
"Nous continuerons à nous inspirer de sa lumière (...) nous continuerons à écouter sa voix", a-t-il ajouté, avant de demander la levée des sanctions financières "imméritées" imposées à son prédécesseur par l'Occident, grand absent de la cérémonie.
Le ton était le même dans les gradins, garnis de fidèles nostalgiques de l'ère Mugabe.
Les éloges étaient plus rares samedi à l'extérieur du stade, où les Zimbabwéens sont restés accaparés par leur survie quotidienne, entre chômage de masse, inflation à trois chiffres et pénuries de produits de première nécessité.
DÉCÈS DE L’ÉPOUSE DE L' EX-PRÉSIDENT BEJI CAID ESSEBSI
Moins de deux mois après le décès de l'ancien président Béji Caïd Essebsi, son épouse Chadlia s'est éteinte à son tour, dimanche, jour du premier tour de la présidentielle en Tunisie. Elle était âgée de 83 ans.
Moins de deux mois après le décès de l'ancien président Béji Caïd Essebsi, son épouse Chadlia s'est éteinte à son tour, dimanche, jour du premier tour de la présidentielle en Tunisie. Elle était âgée de 83 ans.
Chadlia Caïd Essebsi, l'épouse du président Béji Caïd Essebsi décédé le 25 juillet quelques semaines avant la fin de son mandat, est morte à son tour dimanche, jour de l'élection présidentielle anticipée en Tunisie, a indiqué leur fils.
"Ma mère Chadlia, veuve de Béji Caïd Essebsi, est morte. Que Dieu la bénisse", a indiqué sur Facebook leur fils Hafedh Caïd Essebsi, sans préciser de quoi elle était décédée.
Chadlia Caïd Essebsi, 83 ans, avait accueilli en juillet les nombreux chefs d'État venus rendre hommage à son mari décédé à l'âge de 92 ans, après avoir été le premier président démocratiquement élu au suffrage universel en Tunisie.
Élégante et discrète, elle n'apparaissait que rarement en public, contrairement aux premières dames de la Tunisie post-indépendance, Wassila Bourguiba et Leïla Ben Ali.
"On se dit tout, et il me demande toujours mon avis", avait-elle assuré dans un rare entretien accordé au magazine Leaders en novembre 2014, pendant la campagne de son époux.
"Cette fois-ci, j'ai senti qu'il avait tellement envie de sauver la Tunisie que je ne pouvais pas l'en empêcher. Il faut bien faire des sacrifices, quand c'est de la patrie qu'il s'agit. Depuis lors, je réalise l'ampleur des mesures de sécurité nécessaires, mais nous essayons de garder le même rythme de vie."
Le couple a eu deux filles et deux garçons, dont Hafedh Caïd Essebsi, qui a gardé le contrôle du parti créé par son père, Nidaa Tounes, au prix de luttes de personnes qui ont décimé la formation.
Sept millions de Tunisiens sont appelés à voter dimanche en Tunisie, pays pionnier du Printemps arabe, pour une élection présidentielle avancée de sept semaines en raison du décès de Béji Caïd Essebsi, et dont l'issue reste incertaine.
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UN PLAN D'UN MILLIARD DE DOLLARS POUR LUTTER CONTRE LE JIHADISME
Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont promis samedi de mobiliser un milliard de dollars (898 millions d'euros) sur quatre ans pour lutter contre le jihadisme dans la région.
Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont promis samedi de mobiliser un milliard de dollars (898 millions d'euros) sur quatre ans pour lutter contre le jihadisme dans la région.
"Les débats nous ont permis d'adopter des décisions très fortes (...). La conférence (élargie au Tchad et à la Mauritanie) a adopté un plan d'action et de mobilisation de ressources à hauteur d'un milliard de dollars pour la lutte contre le terrorisme", a annoncé le président nigérien Mahamadou Issoufou à la clôture du sommet.
Le plan et son budget, qui fait appel uniquement à des ressources internes, seront présentés en décembre lors du prochain sommet de la Cédéao à Abuja mais l'argent qui sera versé dans un "pot commun" servira notamment à "renforcer les capacités opérationnelles" des armées nationales ainsi que des forces conjointes" comme le G5 Sahel ou la Force multinationale mixte du bassin du lac Tchad.
La question de l'aéroport international Blaise Diagne sur la table de Jaakarlo de ce 13 septembre 2019;
'' AAR LI NU BOKK'' FURIEUX CONTRE LA MASSE
Après une longue accalmie, la plateforme «Aar Li Nu Bokk» a tenu, hier, une énième marche de protestation pour réclamer une gestation transparente de nos ressources et une renégociation de tous les contrats pétroliers
Après une longue accalmie, la plateforme «Aar Li Nu Bokk» a tenu, hier, une énième marche de protestation pour réclamer une gestation transparente de nos ressources et une renégociation de tous les contrats pétroliers et gaziers. Les responsables du mouvement n’ont pas caché leur colère face à l’inertie d’une grande partie de la population restée cloitrée chez elle.
«Quand il pleut, on ne fait pas le ménage.» Une bonne partie des Sénégalais semblent avoir bien compris cet adage en étant peu à se déplacer hier pour marcher de la place de la nation au rond-point de la RTS. Tout le
contraire de la plateforme «Aar Li Nu Bokk» qui, malgré le ciel menaçant, a tenu à protester hier pour réclamer la gestion transparente des ressources naturelles.
Pour les membres du mouvement, la cause vaut le coup. Et après une longue accalmie, préoccupée ces derniers temps par les combats pour la libération de Guy Marius Sagna et de Adama Gaye, la plateforme «Aar Li Nu Bokk» revient à la charge plus déterminée que jamais dans la lutte. Mais avec une forte désillusion ; celle de constater que le peuple ne suit pas le mouvement. A la fin de la procession, Abdourahmane Sow de «COS M23» a exprimé sa colère.
A haute et intelligible voix, il a soutenu que le problème au Sénégal, ce n’est pas les gouvernants mais plutôt les citoyens sénégalais. «On s’active pour le bien être des Sénégalais. Quand ce combat sera gagné, je ne serai pas le seul à en percevoir les fruits. Les gens se revendiquent musulmans, chrétiens, de telle ou telle autre Tarikha, mais en réalité ils ne sont pas vraiment ce qu’ils revendiquent. Si c’était le cas, ils devraient rejoindre ce combat contre l’injustice et pour la gestion transparente de nos richesses qui sont des principes religieux.
Que les Sénégalais arrêtent de minimiser les pays de la sous-région et du continent, car la plupart de ces Etats nous a dépassés de loin en termes d’avancées démocratiques. Il faut arrêter de rester cloitrer chez vous et de boire du thé. Venez-rejoindre le combat», a martelé Monsieur Sow qui en veut à la masse inerte.
A sa suite, Thiate du mouvement «Y en a marre», furieux également, a soutenu que chaque vendredi, ils manifesteront n’en déplaise à qui que ce soit. «On ne va pas lâcher les choses. On continuera à marcher. Personne ne peut nous arrêter. Qu’il pleuve ou pas, qu’il y ait une ou deux personnes, nous manifesterons», at-il indiqué.
Plus pondéré, l’activiste Guy Marius Sagna a essayé de justifier une telle situation par le fait qu’il pleut dans certaines zones du pays et que le climat n’est pas favorable. Selon lui, dans un pays comme le Sénégal où les gens ont mal à joindre les deux bouts, c’est toujours compliqué de déplacer des gens. Il a tenu ainsi à féliciter la petite foule qui a fait le déplacement pour exiger la transparence dans la gestion du pétrole et du gaz entre autres revendications.
Guy Marius Sagna a ainsi poussé la réflexion plus loin pour dire qu’au-delà des ressources, aucun secteur n’est bien géré. C’est pourquoi, dit-il, sur 800.000 handicapés que compte le pays, seuls 56.000 ont des cartes d’égalité des chances. Ce qui est très insuffisant. De la même manière, ajoute-t-il, il y a aujourd’hui un déficit de 600 magistrats dans le système judiciaire. Il n’a pas manqué d’évoquer les les difficultés liées à l’eau, à l’assainissement, à l’agriculture, etc. «Tout cela relève de la mauvaise gestion de l’Etat», tranche-t-il.
Barthélemy Dias : '' Macky Sall ne veut pas renégocier les contrats parce qu'il prépare un troisième mandat''
Prenant la parole, Barthélémy Dias considère que l’objectif est atteint même s’il n’y a pas foule. «Au moins, vous avez réussi à sensibiliser les populations sur le bradage de nos ressources. On n’a pas forcément besoin de foule. Même si c’est important, l’essentiel c’est la sensibilisation», a-t-il soutenu. Mais pour «Dias-fils», toute cette nébuleuse laisse entrevoir un projet de troisième de mandat. «Macky Sall ne veut pas renégocier les contrats parce qu’il prépare un troisième mandat»,
déclare-t-il. Raison pour laquelle, le maire de MermozSacré-Cœur demande que la plateforme «Aar Li Nu Bokk» soit élargie à d’autres formes de lutte d’autant qu’elle a affaire à une bande de vagabonds et de brigands. «Le Sénégal a rendezvous avec son histoire. Et c’est vous qui allez changer la donne», a-t-il conclu.
LE GOUVERNEMENT MET EN PLACE UN PORTAIL DE SIGNALEMENT DES ENFANTS
Afin de mieux accentuer la protection des enfants sur internet, le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la protection des enfants, à travers la Cellule d’appui à la protection de l’enfance (CApE), a officiellement lancé un portail de signalement des images mettant en scène des abus sexuels commis sur des enfants (pédopornographie) partagées en ligne.
Le gouvernement du Sénégal veut mettre fin au phénomène de l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. Après l’adoption de la loi N°2008-11 contre la Cybercriminalité, le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants vient de lancer un portail de signalement pour la protection des enfants en ligne. Lancée hier par le ministre Ndèye Salimata Diop Dieng, cette plateforme est l’initiative de la Cellule d’appui à la Protection de l’Enfance (CAPE) en partenariat avec l’organisation britannique Internet Watch Fondation (IWF).
Selon le ministre, «la recrudescence des violences orientées vers les enfants ainsi que des dangers liés à leur utilisation excessive du numérique et d’internet préoccupe les autorités étatiques. Aujourd’hui, le taux de pénétration des sévices internet est estimé à 68,49% avec un parc de 10 449 579 abonnés internet (rapport Artp septembre 2018), plaçant ainsi la sécurité numérique au rang des priorités de l’action gouvernementale».
C’est pour faire face à ce risque d’un type nouveau que cette plateforme a été mise en place par l’Etat afin de permettre aux acteurs de la protection de l’enfance de s’impliquer dans la mise en œuvre du plan d’action national sur la protection des enfants en ligne. Ndèye Saly Diop Dieng estime que ce portail est une première dans notre pays.
«L’installation de ce portail au Sénégal va offrir à chacun d’entre nous la possibilité de participer à la protection de jeunes garçons et de jeunes filles, et au-delà, réduire les obstacles liés à leur plein épanouissement vers une vie citoyenne active et responsable. Il aura la capacité de supprimer des images et vidéos agressifs sur et pour les enfants. Le portail sera aussi un outil de signalement des images, montrant des scènes d’abus sexuels commis sur des enfants, (pédopornographie) partagées en ligne.
Le Sénégal s’engage dès lors à travailler de concert avec les autres Nations sœurs du continent pour barrer la route aux différentes formes de cybercriminalité émergentes», assure Mme Dieng. Le chef de Division du bien-être social de l’Union africaine, Dr Jane Marie Ongolo, se montre favorable au projet qui, selon elle, contribuera non seulement à faire produire des études, mais aussi à remobiliser les autorités politiques pour leur engagement et renforcer les capacités des acteurs gouvernementaux.
A ce sujet, elle a invité le Sénégal à intégrer l’alliance «Weprotect» qui est un mouvement international disposant de plusieurs ressources dédiées à la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants aux niveaux national et international, à l’image de l’Union africaine et d’autres pays du monde.
MOUNTAGA SY NOUS MANQUE DE RESPECT
Le président de la Fédération nationale des personnes handicapées est très remonté contre l’Apix, suite aux nombreux dégâts causés par la forte pluie à rufisque.
Le président de la Fédération nationale des personnes handicapées est très remonté contre l’Apix, suite aux nombreux dégâts causés par la forte pluie à rufisque. En marge de l’atelier régional d’évaluation des performances des projets et programmes d’autonomisation des groupes vulnérables de la Dgas, Yatma Fall a demandé à l’agence de respecter ses engagements pour soulager les populations.
Yatma Fall juge préoccupante la situation des habitants de Rufisque. Son constat est basé sur les désagréments causés par les fortes pluies enregistrées ces derniers jours dans la ville. «Les dernières précipitations enregistrées à Rufisque sont estimées à 74mm.
Elles ont occasionné d’innombrables dégâts. Inondations, coupures de routes, effondrements, le décor est indescriptible. Mais cette pluie a surtout mis à nu les travaux du Train Express Régional (Ter) qui sont la cause directe de cette catastrophe», s’est désolé Yatma Fall. Selon le président de la fédération nationale des personnes handicapées, aucun des engagements n’a été respecté.
« L’Apix avait rassuré les populations en parlant de passerelles à tous les 500 mètres pour rendre la circulation fluide. Mais force est de constater que rien n’a été fait », renseigne-t-il.
Et même pour le déplacement des riverains, Yatma Fall souligne que rien n’a presque été prévu. Ces derniers sont laissés à eux même et prennent même parfois des risques. «Seuls, deux passages sont proposés sur la sortie Hlm Tunel. Et le pont de Sococim est très étroit. Les entreprises chargées des travaux n’ont prévu aucune voie de déviation. Elles n’ont pris aucune disposition spéciale pour aider les populations», a expliqué M.Fall, très remonté.
Autre aspect important qu’il a souligné, l’assainissement au niveau de Rufisque. Et à l’en croire, les normes ont été bafouées. « La situation est alarmante dans toute la ville. Il n’y a aucun système de drainage des eaux. L’assainissement pose problème. Les Rufisquois souffrent quotidiennement, dans leur chair, des affres du TER. Et ce sont les personnes handicapées, les personnes âgées et autres malades qui en subissent les conséquences. Rien n’a été prévu.
Depuis plusieurs mois, nous notons des embouteillages monstres, des accidents sont dénombrés», renseigne Yatma Fall. Décidé à ce que son message soit perçu, M. Fall n’a pas manqué de condamner la récente sortie du Directeur de l’Apix. « M. Mountaga Sy nous manque de respect. Il oublie qu’il gère des biens publics. Devant une situation froissante, il frise l’arrogance et dégage toute responsabilité. Il refuse de voir la réalité. Dans quel pays sommes-nous ? Nous interpellons le président de la République, car il faut une réaction rapide», a indiqué ce natif de Rufisque.
Considéré comme un des projets majeurs du Plan Sénégal Emergent, le TER devrait régler le problème de mobilité entre la vieille ville et Dakar. Mais de l’avis de Yatma Fall, les gens qui y vivent doivent être pris en compte.
« Si le Ter fait partie des grands projets qui doivent nous mener vers l’émergence, sa réalisation ne saurait se faire au mépris des populations qu’il est censé servir. Mais le plus choquant et révoltant, c’est la réaction de certains de nos élus. Au nom d’intérêts égoïstes, mercantiles et sinistres, minimisent et se délectent, à la limite, de la souffrance des populations dont ils doivent être les représentants et les défenseurs», a ironisé Yatma Fall.
LES AUTEURS DU LIVRE CONTROVERSÉ SE SONT TROMPÉS DE BONNE FOI
Serigne mahi Niass n’a pas usé de raccourci pour «invalider» la publication de l’histoire générale du Sénégal.
Serigne mahi Niass n’a pas usé de raccourci pour «invalider» la publication de l’histoire générale du Sénégal. Le guide religieux de médina Baye qui s’exprimait ce vendredi met sous le compte de la subjectivité le résultat des travaux du professeur iba Der thiam et Cie. Selon lui, les auteurs du livre se sont trompés de bonne foi. C’est juste après la prière du vendredi que Cheikh Mahi Niass s’est prononcé sur la polémique qui a suivi la publication de l’Histoire générale du Sénégal.
Le guide religieux qui s’adressait aux fidèles a apporté sa part de vérité au sujet des humanités de Mame El Hadji Abdoulaye Niass. «Ces derniers jours, une polémique est née des travaux de réécriture de l’Histoire générale du Sénégal. Des professeurs attitrés ainsi que des universitaires à qui l’Etat du Sénégal avait donné mandat de faire ce travail ont suscité une controverse. Les auteurs du livre ont dû commettre quelque part des erreurs dans les conclusions de leurs recherches», a indiqué Cheikh Mahi Niass pour qui l’erreur est humaine.
Il estime que les auteurs de ce livre sur l’histoire du Sénégal se sont trompés, mais de bonne foi. «C’est lorsque que le chercheur est entre zèle, illumination et émotion qu’il radote. Ils sont des professeurs attitrés, mais ils ont manqué du recul nécessaire avant d’entreprendre un tel projet», dit-il.
D’après lui, le professeur Iba Der Thiam et ses collègues n’ont fait que reprendre les clichés que les français nourrissaient à l’époque à l’endroit de Mame El Hadji Abdoulaye Niass. Pour lui, les préjugés des auteurs du livre ont pris le pas sur l’objectivité. Pour le religieux, ce «groupe», en se servant d’outils obsolètes, a froissé la grande communauté des niassènes.
«Ils devaient au moins se soucier de ceux à qui le livre est destiné», dit-il. Pour Cheikh Mahi Niass, les auteurs du livre n’ont pas été à la hauteur. A l’en croire, la vraie histoire du Sénégal a été falsifiée, cette fois-ci par des gens qui, se prévalant de leurs rangs et titres, ont déposé un travail à la fois borné et dogmatique. D’après le religieux, ces intellectuels ne peuvent pas prétendre disposer de sources plus crédibles que les sources dont ils disposent. Ils invitent l’Etat du Sénégal a récupéré «ce livre entaché de mensonges».«Ils n’ont pas pris la pleine mesure des conséquences qui pouvaient découler de cela», croit savoir le guide religieux.
Pour rétablir la vérité historique, Mahi Niass soutient : «Ce que El Hadji Abdoulaye Niass et sa progéniture ont accompli dans la confrérie Tidiane, même son apôtre, Cheikh Ahmed Tdjane Chérif, ne l’a pas fait», dit-il. D’après l’adjoint au khalife, dans la trajectoire de Mame El Hadji Abdoulaye Niass, il n’a jamais été sous la tutelle d’un quelconque marabout au Sénégal.
"LE FCFA EST UN VERROU QUI EMPÊCHE L'AFRIQUE FRANCOPHONE DE MÛRIR"
L’ancien ministre togolais Kako Nubukpo plaide pour trouver une alternative à cette monnaie, qui favorise selon lui un « paternalisme monétaire » de la part de la France et n'aide pas les pays africains à obtenir de bonnes performances économiques
Jeune Afrique |
Léa Masseguin |
Publication 14/09/2019
Malgré son éviction de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) fin 2017 en raison de ses positions très critiques sur le franc CFA, l’ancien ministre togolais des Finances, Kako Nubukpo, reste très engagé contre l’utilisation de cette monnaie sur le continent africain.
L’économiste tente désormais de trouver une alternative à cette monnaie en créant des passerelles entre la société civile et les dirigeants africains, comme les « États généraux du F CFA », qui se sont déroulés à Bamako mi-février. Objectif : parvenir à une monnaie qui pourrait « servir l’intérêt général ».
Jeune Afrique : Vous êtes très critique vis-à-vis du franc CFA. Que reprochez-vous précisément à cette monnaie ?
Kako Nubukpo : Je fais quatre critiques d’ordre économique au franc CFA. D’abord, la faiblesse des échanges intracommunautaires car, comme nous produisons les mêmes produits, nous échangeons très peu entre nous. Ces types d’échanges sont de l’ordre de 10% en Afrique centrale et de 15% en Afrique de l’Ouest, alors qu’ils concernent 60% des échanges en Europe.
La faiblesse de la compétitivité et la répression financière sont également deux éléments à prendre en compte. Enfin, je suis étonné de voir que les banques centrales, dans des pays aussi pauvres que les nôtres, où la population double tous les vingt-cinq ans, n’aient pas d’autres préoccupations que la lutte anti-inflationniste et n’aient pas d’objectif en termes de croissance économique.
Il existe une austérité monétaire préconisée par les banques centrales de la zone franc, en plus de l’austérité budgétaire prônée par le FMI et la Banque mondiale. Tous ces éléments, mis bout à bout, expliquent aussi le chômage massif que nous connaissons en zone franc, et donc une partie des migrations.
À travers le franc CFA, Paris offre un système d’assurance aux dirigeants africains qui ne profite qu’à une élite ; c’est pour cela qu’ils sont silencieux sur cette question. Le franc CFA est donc un outil de ce que j’appelle la « servitude volontaire ».
La monnaie est un indicateur de la bonne gouvernance d’un pays et, si le franc CFA n’existait pas, la plupart de ces dirigeants auraient déjà été chassés à cause de leur incompétence. En laissant ces chefs d’État au pouvoir, la France court un risque de cristallisation des angoisses de la jeunesse africaine contre lui.
Quelle devrait être, selon vous, la position de la France ?
La France doit être un allié objectif des critiques de bonne foi formulées sur le franc CFA, et doit être sincère dans son aide publique au développement. L’absence de souveraineté, dont les attributs premiers sont la monnaie et la défense, explique les raisons de la révolte actuelle de la population africaine. Il faut mettre en place une réforme graduelle autour du franc CFA, et cela commence par son changement de nom.
Les pays qui ne font pas partie de la zone franc sont-ils plus performants économiquement que les autres ?
Les autres pays ne sont peut-être pas plus performants mais, au moins, ils apprennent à gérer une monnaie et un taux de change. Dans la zone franc, c’est le Trésor français qui gère cela pour nous. Il existe un paternalisme monétaire de la part de Paris, qui pense que les Africains ne sont pas assez matures pour gérer leur monnaie.
Les cinq premiers partenaires commerciaux de la France en Afrique(Nigeria, Afrique du Sud…) n’utilisent d’ailleurs pas le franc CFA et ne parlent même pas le français. Au-delà de l’économie, le débat est donc aussi géopolitique. Le franc CFA est un verrou qui empêche l’Afrique francophone de mûrir.
Quels sont aujourd’hui les enjeux pour les économies africaines ?
L’enjeu actuel pour ces économies est d’avoir une monnaie en phase avec leur marché intérieur. Aujourd’hui, le défi démographique en Afrique doit entraîner des aménagements de la monnaie.
Vous êtes notamment à initiative des « États généraux du F CFA », qui se sont déroulés à Bamako les 16 et 17 février. Quelles ont été les conclusions ?
L’objectif est de former un think tank autour du franc CFA et de proposer des alternatives à cette monnaie. Nous sommes en train de créer une vingtaine de comités-pays dans les États de la zone franc mais également dans ceux de la diaspora (comme en France ou Canada), dont le but sera d’organiser des débats citoyens autour des avantages et inconvénients de cette monnaie.
Ces propositions seront ensuite utilisées comme des moyens de pression lors des élections présidentielles dans les pays de la zone. Car ce débat, trop peu abordé dans les campagnes électorales, mérite d’être porté par la société civile afin d’être entendu par les dirigeants du continent.