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21 juillet 2025
par Mamadou Kane
OBSESSIONS DE SUCCESSION ET L'URGENCE DES RÉALISATIONS
Ils endossent ironiquement le discours de l'opposition sur les réseaux sociaux, tout en se gardant de situer les responsabilités - Comment comprendre ces agissements indécents dans notre propre camp ?
Les discussions feutrées se déroulent depuis quelque temps dans les salons et les bureaux entre politiciens au sujet de la tournure que prendra, le moment venu, la succession au président Macky Sall.
On constatera avec regret et tristesse, que c'est tout au début du mandat que ces appétits incandescents se manifestent pour distraire de l'essentiel des urgences qui apparaissent devant la pertinence d'une accélération de la réalisation des projets du président élu.
On le sait, l'apparition d'ambitions crée toujours des rivalités qui tuent les nécessaires solidarités qu'exige la cohésion gouvernementale et sociale.
La carapace ultime construite de notre conscience et nos convictions, nous autorise d'efflorer un sujet que les opportunistes voudraient garder tabou.
Plusieurs cadres politiques se confessent : ils se posent la question, qui sera le meilleur porteur d'une victoire de notre camp en 2024 ?
Ils ont déjà leur agenda personnel à eux, en dehors de la majorité Benno Bokk Yakaar, acquise durablement sous le leadership du président Sall et préparent de manière déloyale leur sortie à haute traitrise ?
N'est-il pas étonnant que des héritiers se pointent avant même la consolidation de l'héritage ?
Une histoire de mettre la charrue avant les bœufs, car personne n'ignore, qu'en fait d'héritage, c'est le terrain économique qui commandera la politique.
Les nouvelles lignes de démarcation échafaudées par certains maitres chanteurs à travers des attaques et critiques des orientations officielles ; pour cultiver "leur différence" et faire monter les enchères, en vue de se vendre aux mieux offrants ne trompent personne.
Les vieux loups de la politique sénégalaise s'adonnent à leurs exercices favoris. Ils lancent des bulles d'un ton provocateur, testent et s'indignent à l'endroit du gouvernement qui "tarde à agir" sur tel ou tel site inondé ou marché délabré.
Ils endossent ironiquement le discours de l'opposition dans les réseaux sociaux, tout en se gardant de situer les responsabilités, au pire, ils sombrent dans les machinations ethno-confrériques.
Une claire indication qu'ils sont dans une exploration des pistes au mépris des règles élémentaires de bonne conduite dans un compagnonnage politique.
"Que ceux qui veulent partir, partent !", c'est ce que semble dire le président Macky Sall lorsqu'il apostrophe les compagnons trop pressés d'occuper son fauteuil, en disant : il faut attendre 2024 pour créer un mouvement.
Un rappel à l'ordre qui est arrivé au bon moment car comment comprendre ces agissements indécents dans notre propre camp ?
C'est tout comme si on voulait ralentir les actions du chef de l'Etat, en minorant la portée des résultats de son mandat pour s'offrir une plateforme sur les cendres de son programme !
Ou tout simplement une cynique entreprise pour indiquer prématurément la porte au leader qui leur a fait confiance, les a sortis de l'anonymat en leur donnant une opportunité de servir au sommet de l'Etat !
Peut être à leur insu, mais le résultat des faits troublants sont là, impactant négativement sur la marche générale des affaires de notre pays.
Il importe pour chaque acteur de se ressaisir, agir pour le renforcement des acquis. Les types de comportements qui vont à l'encontre des intérêts de la majorité conçue avec patience, humilité et générosité par le président Macky Sall, seront désavoués par les militants et plus largement par le peuple sénégalais.
Joueurs de l'ombre et indécrottables calculateurs, ressaisissez-vous avant de l'apprendre à vos dépends !
Mamadou Kane est porte-parole, DSE APR/Etats-Unis
par Ibrahima Gassama
LE FRÈRE MOUSSA CISSOKHO NOUS A QUITTÉS !
Comme disait Birago Diop, « les morts ne sont pas morts ». Ces mots sont tellement d’actualité qu’il serait opportun de dire que notre ami et frère, laisse à l’humanité un héritage impérissable qu’il convient de révéler à tous
Comme disait Birago Diop dans son poème dont les vers resteront puissants pour l’éternité sur notre terre d’Afrique mère, « les morts ne sont pas morts ». Ces mots sont tellement d’actualité qu’il serait opportun de dire que notre ami et frère Moussa Cissokho qui vient de nous quitter, laisse à l’humanité un héritage impérissable qu’il convient de révéler à tous.
Le frère Moussa Cissokho, en sa qualité d’éminent scientifique, est diplômé de la série C du Lycée Djignabo de Ziguinchor, en mathématiques appliquées à l'informatique de l’Université Gaston berger de Saint-Louis et de l’Institut Supérieur de Management du Sénégal. Il a par le passé mené des combats de grande envergure à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, pour la défense des intérêts matériels et moraux des étudiants de son époque. Dans cet esprit de combat pour l’équité et la justice sociale, il a occupé le poste de président de l’Association nationale des familles des victimes du bateau le Joola. Tout le Sénégal a été témoin de la manière héroïque dont il s’est engagé pour une prise en charge adéquate des familles des victimes de ce tragique accident de l’histoire contemporaine du Sénégal.
Dans sa vie professionnelle, le frère Moussa Cissokho était contrôleur à l’Institution de prévoyance des retraités du Sénégal (IPRES). En plus de cette profession, il était enseignant du Management à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, à l’Université catholique Ouest africaine (UCAO) et à Berkeley Business School, dans différentes disciplines comme l’audit et le contrôle interne, le marketing stratégique et international, le marketing culturel et touristique, le marketing territorial, la comptabilité général et analytique, la création d'entreprises, la gestion hôtelière et le merchandising. Au-delà de son engagement pour la formation des fils du Sénégal, il fut également conseiller à mairie de Ziguinchor et fondateur de l’association CASADES qui œuvre dans différents projets de développement en Casamance.
C’est à ce digne fils du Sénégal, qui fut pour moi-même un grand frère, un conseiller et un encadreur, que j’aimerais rendre un vibrant hommage pour le généreux legs qu’il laisse à sa terre natale, la Casamance, son pays, le Sénégal et à toute l’humanité.
Au regard de tout ce qui précède, on rejoint bien Birago Diop sur son assertion que les « les morts ne sont pas morts […]. Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire et s’épaissit ».
Repose en paix mon frère… Que Dieu t’accueille dans son paradis et t’accorde sa miséricorde.
Ibrahima Gassama, Ph.D. est économiste du développement durable
par Amadou Hamé Niang
L'HARMONIE CONFESSIONNELLE FACE AUX DÉMONS DE LA DISCORDE
Nous alertons sur une possible volonté de faire naitre l’animosité entre musulmans et chrétiens. Quand on parcourt les forums des sites internet et les réseaux sociaux, l’intensité des invectives, fait froid dans le dos
Parmi les valeurs ancrées dans le tréfonds de chaque sénégalais, figure la légendaire Téranga. Cette hospitalité est un legs que nos ancêtres ont bâti avec efficacité pour avoir ce peuple qui devrait être le premier exportateur de «modèle d’harmonie religieuse ».
Avant d’être accueil de l’étranger (d’un autre pays), la Téranga est d’abord cultivée et pratiquée entre les populations autochtones, à travers le cousinage ethnique (Sérère-Peul), le cousinage onomastique (Fall-Niang) et surtout la fraternité confessionnelle (chrétiens-musulmans). Cette concorde est le socle sur lequel prend appui notre identité qui nous a préservés jusque-là des ténèbres qui entachent l’histoire de beaucoup de peuples à travers le monde. Inutile de rappeler que ce pays à majorité musulmane a pris son indépendance avec un président de confession chrétienne. Il n’est plus nécessaire de présenter les cimetières mixtes. Le partage de présents entre musulmans et chrétiens lors des fêtes de Pâques ou de Tabaski n’a plus rien de solennel. L’option libre de la religion, dans une même famille, n’entame en rien les liens de consanguinité.
Pourquoi laissons-nous aujourd’hui les germes de la désunion s’insinuer entre nous ? Comment comprendre notre apathie devant les pyromanes non loin de provoquer les flammes qui consumeront notre précieux héritage ? Avons-nous perdu notre esprit de discernement devant ce sinistre scénario s’écrivant à nos dépens ?
En quelques semaines d’intervalle, le paysage médiatique sénégalais fut secoué par trois polémiques ayant comme dénominateur commun une levée de boucliers de beaucoup de musulmans à l’endroit de leurs frères chrétiens. C’est d’abord l’interdiction du voile à l’institut Sainte Jeanne D’Arc de Dakar, ensuite le licenciement de deux agents ayant bravé l’interdit de prier pendant les horaires de travail à la pharmacie Guigon et enfin, c’est l’Institut Européen des Affaires (IEA) de Dakar qui dans une note de service interdit formellement de prier dans l’enceinte de l’établissement.
Nous ne jugerons pas parce que n’ayant pas les moyens d’être assuré de la véracité des informations distillées dans la presse. Ce ne peut être d’ailleurs même pas notre compétence. Seulement, nous alertons sur une possible volonté de faire naitre l’animosité entre musulmans et chrétiens. Quand on parcourt les forums des sites internet et les réseaux sociaux, l’intensité des invectives, fait froid dans le dos. Le danger est qu’inconsciemment, chez notre peuple, surtout chez les jeunes, il se désagrège les fibres de la Téranga caractéristique de l’homo senegalensis.
À nous de refuser de tomber dans ce piège.
Amadou Hamé Niang est professeur de lettres modernes au lycée d'enseignement général de Diourbel. Doctorant en littérature comparée à l'UCAD.
PAR Makhily Gassama
APRÈS LE JOOLA, L'ORNIÈRE DES ROUTINES
EXCLUSIF SENEPLUS - La catastrophe est énorme et le désordre, l’irresponsabilité, qui l’ont provoquée, persistent - Bien insensé est celui qui croit à l'émergence d'un pays dans le désordre
C'est bien chez nous, au Sénégal, en Afrique, que la mer a tué comme elle n'a jamais tué dans l'histoire mondiale de la navigation. Nous n'avons pas trouvé de coupables, nous n'avons trouvé que des victimes dont la plupart ont été abandonnées aux flots ; et aucune mesure sérieuse, au niveau national, n'est venue enrichir notre système de sécurité ; les routes continuent d'être encombrées par des véhicules d'un autre âge et des chauffards sans conscience, hors-la-loi, occupent nos routes comme des gangsters. Des Sénégalais sont tués comme l’on tue des mouches au vu et au su de tout le monde. A cause de la force de notre "mas-laha", les bourreaux sont libres et récidivent. Nous vivons, au plan mondial, une triste période faite de violences et de cruautés ; au Sénégal, en sus, nous vivons dans le désordre, un désordre épouvantable, or le désordre fait le lit des criminels, des terroristes.
Cet appel a été déjà diffusé par plusieurs organes de presse de notre pays sans recevoir d'écho sérieux. Après le naufrage du Joola et toutes ces catastrophes qui continuent d’ensanglanter nos routes et d’endeuiller des centaines de familles et des ordures et eaux usées qui envahissent tous nos espaces dans l’indifférence presque provocante des décideurs, de l’insécurité qui s’installe de jour en jour confortablement, il est temps que ces décideurs se réveillent et mettent courageusement en application toutes mesures passées, présentes et futures en la matière avec toute la rigueur qu'il faut sans relâchement ; on sait que nos mesures de sécurité naissent le matin sous le coup de l'émotion et meurent le soir par insouciance. Nous savons que pour la sécurité aérienne, maritime et routière et pour la lutte contre l’insalubrité et le désordre dans notre administration moribonde, des mesures salutaires sont en voie d’être mises en place par la puissance publique. Ces mesures, convenablement exécutées, contribueront indirectement à la lutte contre certaines formes de racisme dont le continent est victime. Aux yeux du raciste, qui dit « nègre » dit insalubrité dans tous les aspects du concept, dit désordre et insouciance, paresse et lubricité insatiable. Certes, il convient de saluer, non sans une certaine retenue, les mesures verbalement prises mais l’application rigoureuse de ces mesures, dans le temps et dans l’espace, résistera-t-elle à notre laxisme légendaire ? Qu’est devenue la loi sur l’usage du plastique, qui demeure incontrôlé ? Que sont devenues les nombreuses mesures vigoureusement annoncées aux différents conseils des ministres ? Nous, élites politique, intellectuelle, économique, nous, hauts cadres de la fonction publique, si nous parvenons à créer artificiellement et à imposer aux concitoyens les places que nous occupons dans la société, à sacraliser à tort nos fonctions, nous ne nous sommes jamais souciés sérieusement de leur santé physique et morale, moins encore de notre dignité commune. Pas le moindre souci d’éduquer, de partager honnêtement notre savoir avec eux. Tout se passe comme si nous nous complaisions à vivre intensément les énormes avantages liés aux valeurs du monde moderne et à maintenir nos populations dans un état moyenâgeux. D’où l’impossibilité de faire décoller nos pays et de nous faire respecter dans le monde. Qu’on ne vienne pas soutenir la fausse et ridicule exception sénégalaise ! En Afrique, nous sommes tous dans la même barque.
Pour lutter contre nos tares, une journée nationale de la discipline et de la sécurité ne serait-elle pas nécessaire ou, à défaut, un observatoire sous la direction de fortes personnalités du pays ? C'est l'objet de cet appel que nous nous proposons de diffuser à chaque anniversaire du naufrage du Joola tant que des mesures franchement audacieuses à la hauteur de la catastrophe n’auront pas été prises par nos gouvernants et appliquées concrètement sur le terrain. Oui, la catastrophe est énorme et le désordre, l’irresponsabilité, qui l’ont provoquée, persistent. Il faut sans cesse se la rappeler, ressasser son histoire. Je sais que la pratique de l’oubli est considérée, chez nous, comme une vertu. Horrible culture que celle de l’oubli ! Qui se complaît à oublier ne peut vivre qu’un présent flou et n’envisager qu’un avenir incertain. C’est le lieu de remercier et de féliciter le romancier talentueux, Boubacar Boris Diop, pour avoir consacré une solide œuvre romanesque au naufrage du Joola à jamais immortalisé.
Le 26 septembre 2019 - date fatidique - rappellera encore, à la nation et au reste du monde, l'épouvantable naufrage du Joola en 2002 et, immanquablement, interpellera les consciences, car la cause fondamentale de cette catastrophe est essentiellement humaine. Ce fut le plus grand naufrage, en temps de paix, que les Temps modernes n'avaient jamais connu. Funeste record enregistré sur nos terres pour l’éternité.
Comme nous le savons, l'histoire de ce naufrage est complexe et pénible à supporter, complexe et pénible parce que, à tout considérer avec objectivité, il n'est rien de moins qu'une œuvre humaine. Si nous refusons de le reconnaître à travers des gestes d'une haute portée morale, politique, éducative, sécuritaire, des gestes fortement symboliques, les générations à venir nous condamneront et donneront, tôt ou tard, à cette catastrophe, ses véritables dimensions, et prendront des décisions à la hauteur de l'événement, unique dans les annales de l'histoire maritime de notre planète.
Certes, il y avait eu le naufrage célèbre du Titanic, en 1912, mais celui-ci n’avait enregistré que 1513 morts sur 2224 passagers, alors que le Joola a enregistré environ 1883 morts sur 1946 passagers si l’on se contente des chiffres officiels. La différence est énorme entre les deux plus grands sinistres maritimes en temps de paix. L’histoire a fini par révéler les efforts titanesques accomplis par l’équipage du Titanic pour sauver ses passagers ; nous ignorons presque tout du comportement de l’équipage du Joola ; du reste, en avait-il reçu la formation adéquate ? Certes, nous savons aujourd’hui que l’iceberg n’était pas l’unique responsable du naufrage du Titanic et qu’il y avait bien eu une combinaison de facteurs humains qui l’avait favorisé, mais, ici, ces facteurs humains ne relèvent pas du désordre monstrueux qui avait été à l’origine du naufrage du Joola. L’effort humain avait réussi à faire du Titanic le navire non seulement le plus luxueux, mais aussi le plus techniquement sûr de l’époque. Dans son naufrage, l’homme est moins à blâmer. Le Joola, dont la capacité est de 580 passagers, a osé utiliser, en plein jour, au vu et au su des autorités politiques et administratives et de la population, presque 4 fois plus de sa capacité, sans parler des camions surchargés de marchandises. Sûr de ses surcharges, il a osé ainsi affronter l’océan ! c’est dire que nous sommes collectivement responsables de cette catastrophe.
Ce qui émeut le plus dans l’histoire de ces deux catastrophes, c’est l’énorme différence dans le traitement des deux dossiers et dans l’attitude des citoyens : l’Angleterre et les Etats-Unis s’étaient alors sérieusement penchés sur la sécurité maritime en mettant en place de nouvelles réglementations qui ont sauvé un nombre incalculable de vies humaines. Ils ont ainsi agi à la hauteur des attentes de leurs populations ; grâce aux gestes posés par les politiques de l’époque, le maximum de bien a été extrait de cette catastrophe et les 1513 morts ont dû sauver, de 1912 à nos jours, des milliers de vies humaines.
Le 27 mars 1977, l’aviation commerciale a connu la plus grande catastrophe de son histoire, appelée le « crash du siècle » parce que le plus meurtrier : un Boeing 747 de la compagnie KLM en décollage, à plus de 250 km à l’heure, entre en collision avec un Boeing 747 de la Pan American alors en piste : 583 morts, environ le tiers du nombre des victimes du Joola. Le monde entier en était fortement ému et en a porté le deuil d’autant plus tristement que la cause était singulièrement humaine, comme celle du naufrage du Joola. A l’enquête ont participé non seulement des experts aéronautiques de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et des représentants des deux compagnies, mais aussi des experts des pays concernés : Pays-Bas, Etats-Unis, Espagne. Ce qui constitue déjà un témoignage éloquent de l’intérêt que les autorités des pays concernés et les responsables des deux compagnies aériennes ont accordé à la catastrophe. L’enquête révèlera que la dégradation des conditions climatiques était nettement insignifiante au regard des défaillances humaines. Et les responsabilités ont été dites et clairement situées. Les recommandations faites par les experts ont transformé et renforcé la sécurité aérienne grâce à la vigilance et à la volonté d’agir non seulement des trois pays concernés par la catastrophe, mais aussi de toutes les régions du monde.
Qu’avons-nous tiré, nous, petit pays du Sahel, du naufrage du Joola ? Presque rien ! Faut-il étaler, avec insouciance, en toutes occasions, notre indigence intellectuelle et morale devant un monde souvent ébahi devant nos gestes ? Il y a eu sans conteste un "avant" Joola, fait de désordre et d'insouciance, mais il n'y a manifestement pas eu un "après" Joola, fait de vigoureuses mesures de prévention ! Pourtant, nous ne sommes qu’une quinzaine de millions de Sénégalais ; la disparition, en un jour, en quelques maigres heures, de presque 2000 de nos compatriotes dont la plupart sont des jeunes, mérite notre attention – hélas, souvent trop distraite en bien des circonstances ! Il est urgent d’en tirer quelque chose d’utile, un bien que nous ne devons qu’à cette catastrophe, mais comment ?
Utiliser le 26 septembre de chaque année comme un instrument précieux pour célébrer l’ordre - le geste qui sauve -, pour lutter contre le désordre - le geste qui tue -, en d’autres termes, faire de cette date la Journée nationale de la discipline et de la sécuritécontribuerait non seulement à laver la honte aux yeux du monde, mais à sauver d'autres vies humaines. Le président Paul Kagamé et son gouvernement ont bien réussi à instaurer une « Journée nationale de nettoiement », instituée non pas chaque année, mais chaque mois. Le monde entier est ébahi devant les résultats spectaculaires d’une telle mesure. Une Journée nationale de la discipline et de la sécurité, à tenir annuellement, sera célébrée dans toutes nos régions, dans les villes comme dans les villages, dans nos écoles : des rencontres animées par des spécialistes de la sécurité ; par des sociologues, des universitaires, des associations apolitiques, des ONG, des corps comme la Gendarmerie et la Police, des débats dans les médias, des prières dans les mosquées et les églises, etc. Occasion exceptionnelle de faire aussi l’état des lieux, chaque année, en terme de sécurité et de salubrité car le désordre, lit confortable et fertile de l'insécurité, est l'un de ces puissants facteurs qui créent et entretiennent le sous-développement dans les pays africains. A défaut de l’instauration d’une journée nationale de la discipline et de la sécurité, la création d’un observatoire, dirigé par des personnalités compétentes et crédibles, s’impose. Trop de désordres de toute nature empêchent notre pays de « décoller ». Le désordre constitue le principal fléau de notre pays.
Le monstre a différents visages et différents noms sous les Tropiques. Il étale partout, au propre et au figuré, la saleté et les mauvaises odeurs. Le désordre est dans nos bureaux, dans nos foyers, sur les places publiques ; il est dans nos palais ; il est dans nos écoles, dans nos universités ; il est dans nos rues et sur nos routes ; il est dans nos champs, dans nos ateliers ; il est dans nos cabinets d'expertise, dans nos hôpitaux ; il est même dans nos morgues et dans nos cimetières ! Il est partout et partout il nous déshonore... Le désordre, ce monstre de laideur, terrifie tout effort de construction, d'émergence dans nos pays ! Bien insensé est celui qui croit à l'émergence d'un pays dans le désordre...
BIENTÔT UN LIVRE POUR RETRACER LA VIE DU CLUB
L’open presse organisé, hier, par le Casa Sport,à Ziguinchor,consacre le lancement officiel desactivitésmarquant lacélébration du cinquantenaire du club. Parmi les temps forts, la production d’un livre pour fixe et vulgariser l’histoire d’une formation qu
L’open presse organisé, hier, par le Casa Sport,à Ziguinchor,consacre le lancement officiel desactivitésmarquant lacélébration du cinquantenaire du club. Parmi les temps forts, la production d’un livre pour fixe et vulgariser l’histoire d’une formation quia, elle aussi, souffert de lacrise en Casamance.
14 septembre 1969 - 14 septembre 2019 ! Le Casa Sport, club fanion de la région naturelle de la Casamance, a cinquante ans. Née de la réforme Lamine Diack, cette “institution’’ sportive est devenue, au fil des ans “le plus grand club traditionnel’ du pays, pour reprendre le propos de son président Seydou Sané qui faisait face, hier, à la presse, à Ziguinchor. “Cinquants ans, ça se fête. Pour instruire sur l’histoire réelle du club... Mais également pour réunir les acteurs et la famille du club afin de réfléchir sur son avenir, à travers le projet Casa 2050’’, a expliqué M. Sané. La grande conférence sur l’histoire du club, suivie de la parution d’un livre qui sera tiré à 10 000 exemplaires et qui retracera l’histoire de cette formation, constituera un des temps forts de cette célébration. Exposition itinérante dans les différentes régions du pays et vernissage rythmeront la parution de cet ouvrage pour lequel le Professeur Nouha Cissé, ancien président et président d’honneur du Casa Sport, a dévoilé un pan. Un avant-gout qui a fait saliver l’assistance. Là-dans, l’on retrace les périodes de gloire du club, les acteurs qui ont sacrifié de leur vie pour que vive le Casa Sport, mais également les événements tumultueux, parfois plus que douloureux, qui ont, comme une tache indélébile, marqué l’histoire de cette formation sportive.
Entre autres, le Professeur Nouha Cissé a cité la radiation à vie de Jules François Bocandé ou encore la “chasse aux sorcières’’ des membres des comités “Allez-Casa’’, dans le cadre de la crise en Casamance, accusés, “à tort ou à raison’’ de cotiser, de constituer un nid, un terreau fertile ou de sympathiser tout simplement avec le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) et la rébellion.
La production de ce livre mémoire n’est pas la seule activité inscrite au menu de la célébration du cinquantenaire du Casa Sport qui sera célébré sur l’ensemble du territoire national, selon le président du Casa, Seydou Sané. Pour marquer “ce fin de cycle’’ riche de 50 ans et “d’ouvrir une ère nouvelle’’, le club de la région méridionale du pays n’a pas lésiné sur les moyens. Estimé à 50 millions de francs CFA, le budget dégagé à cet effet permettra aussi de prendre en charge la tenue d’une journée de partage et de mise à niveau des supporters sur les nouvelles règles de l’arbitrage en partenariat avec la Commission central d’arbitrage (CCA) dans le but “d’apaiser l’environnement sportif’’, l’organisation de randonnée pédestre du fair-play suivie de la réception du nouveau bus offert par le chef de l’Etat, parrain de l’événement.
S’y ajoute le tournoi de lutte qui portera le drapeau Doussouba Double Less et un don de sang en collaboration avec l’hôpital principal de Dakar. Mais également le concours “Ziguinchor- ville propre’’, la journée de reboisement, le nettoyage des hôpitaux de Ziguinchor, Oussouye et Bignona suivi de don de sang. Il y aura également le match, la soirée de gala et la projection d’un film sur l’histoire du club, entre autres activités.
BEAUCOUP D'HOMMES NE SOUHAITENT PAS ÊTRE DÉPASSÉS PAR LEUR FEMME
Avocat inscrit au barreau de Dakar depuis 1992, Me Serigne Amadou Mbengue est également écrivain - Son troisième ouvrage, « La Rivale » est le prétexte de cet entretien
Avocat inscrit au barreau de Dakar depuis 1992, Me Serigne Amadou Mbengue est également écrivain. Il est l’auteur du roman « La Persévérante » et d’un recueil de poèmes, «Florilège de souvenirs » parus chez l’Harmattan – Sénégal. Son troisième ouvrage, « La Rivale » est le prétexte de cet entretien.
Maître, dites- nous comment l’avocat s’est retrouvé dans le champ littéraire ?
Je dois dire que c’est ma passion pour la lecture qui m’a conduit vers l’écriture m’ouvrant ainsi aux souffles de l’harmattan, maison éditrice. en effet, J’ai passé le plus clair de ma vie à lire et à ce jour, je suis abonné au centre culturel français. J’ai toujours eu une attirance marquée pour les lettres. J’ai suivi des études secondaires en série a3 au lycée abdoulaye sadji de rufisque. en classe de seconde comme en celle de rhétorique, nous nous évertuions à atteindre une nette progression en français. Je lisais tous ce qui me tombait sous la main. en fin d’année non seulement j’avais de très bonnes notes en première partie mais aussi j’avais obtenu le prix de français. Je pense donc que c’est à la fois cet engouement pour le français et ce besoin inextinguible de lecture qui m’ont permis de sillonner le champ littéraire. car pour devenir écrivain, il faut avoir beaucoup lu. en plus de cela, il faut avoir un talent, une myriade d’idées sur un thème, de la chance et surtout de la persévérance.
A quand remonte votre passion pour l’écriture ?
très jeune, j’écrivais incessamment des lettres à des parents et amis à l’extérieur. devenu grand, je faisais publier souvent des articles de presse sur des sujets d’ordre politique, des hommages à des disparus comme lors de la disparition du journaliste Mass diack, du conservateur Joseph ndiaye, du Khalife serigne Moustapha cissé, du gouverneur seyni Male et mon ancien prof de philo Matar diack... c’est certainement cela qui a secrété cette passion.
Votre premier roman « La Persévérante » reste cependant méconnu des lecteurs. Qu’est- ce qui l’explique ?
Je ne partage pas cette opinion parce que c’est ce livre qui m’a fait connaître du public. en effet, contrairement à « la rivale », ce roman a fait l’objet d’une dédicace le 26 mai 2017 à la salle amadou aly dieng de l’harmattan. elle était présidée par le professeur hamidou dia alors conseiller culturel du chef de l’etat, en présence du Président des écrivains du sénégal , alioune Badara Bèye, de l’alors Bâtonnier des avocats Me Mbaye guèye qui montra ses similitudes rufisquoises avec l’héroïne Mamy diop, de l’actuel Bâtonnier Me laity ndiaye, lui-même ayant présenté « la Persévérante » avec un inégalable brio, du Khalife de Pire serigne Moustapha cissé, d’un aréopage d’intellectuels, de parents et d’amis, de l’expert assermenté abdoulaye diouf, de Me Bocar ly dont l’intervention impressionna plus d’un auditeur et d’autres confrères, mon ami Me Mamadou samb, mon condisciple ousseynou gaye, le rigoureux néné ndiaye, l’écrivain alassane cissé, sidy Kanouté, l’une des personnes les plus intelligentes qu’il m’aie été donné de connaitre au cours de ces 15 dernières années.... Je pense plutôt que le premier roman vient toujours en appoint du second. Mais comme le disait un jour une certaine colette à guy des cars « ne te fais pas d’illusion. ta vraie carrière commencera au deuxième »
Pouvez nous dire quelques mots sur le thème abordé dans cet ouvrage ?
« la Persévérante » fait l’apologie de la persévérance, qualité indispensable à toute réussite durable. il s’est surtout agi d’aiguillonner les élèves dans la voie de la réussite scolaire. Même dans l’écriture pour mener jusqu’au bout son objectif, il faut être persévérant. de la feuille blanche à l’édition que de chemins parcourus ! donc, l’on a voulu donner à voir que dans la vie rien n’égale la persévérance, ni le génie, ni le talent, ni l’éducation. Que l’acharnement dans le travail, la persistance font la différence. Mamy diop, l’héroïne, a su faire face à de nombreuses tribulations et épreuves pour se hisser au sommet de l’échelle sociale en devenant directrice des programmes dans une prestigieuse chaine de télévision. Quelqu’un a dit que c’est un talisman.
Est- ce le poète qui a rejoint le romancier ?
depuis ma tendre enfance, j’ai toujours eu une prédilection pour déclamer des poèmes de victor hugo, Pierre corneille, Jean de la Fontaine, david diop, Birago diop ... Quand je ne récitais pas des extraits de livres. Mais suite à une certaine résilience, situation d’exaspération, j’avais conçu un poème pour donner libre cours à mes émotions prenant dans cette ode la décision qui me semblait la plus convenable. après cela, j’avais senti que je pouvais m’engouffrer dans cette voie poétique, certaines gens ayant alors trouvé le poème bien écrit. il n’empêche que « la Persévérante », c’est mon coup d’essai dans le monde littéraire. le recueil de poèmes « Florilège de souvenirs » est venu par la suite. autre fait notable au demeurant, le jour de la dédicace du roman « la Persévérante », Me Bocar ly, invité à prendre la parole, comme pour attirer l’attention de la brillante assemblée, avait déclaré après avoir relevé des allitérations dans certains passages de ce livre : « Me Mbengue n’est pas seulement un écrivain, c’est un poète ». Je ne pouvais recevoir meilleur encouragement et je peux affirmer que sa prophétie s’est réalisée.
Vous placez votre ouvrage, « la Rivale », à travers votre personnage Mamy Diop, au cœur du journalisme, rêviez vous de pratiquer ce métier ?
le prophète a dit dans un hadith que : « la diversité de ma communauté est l’œuvre d’une miséricorde divine. » c’est dieu qui trace un destin pourchacun de nous et qui fait aussi que chacun s’attache à son métier. le professeur duverger disait : « une société se composât- elle d’hannibal et de napoléon, il eût mieux valu que tous ne gouvernent pas ». Je remercie le tout Puissant d’avoir fait de moi un avocat. si je n’étais pas avocat, je serais devenu certainement journaliste.
Ce roman est également, on peut dire, le procès de la polygamie. On a cependant l’impression que vous tirez beaucoup plus sur le manque de courage de l’homme ?
il est en effet question de polygamie. « la rivale » en quelque sorte nous fait voyager sur le fleuve tumultueux de la polygamie avec ses joies, peines, jalousies et méchancetés. Modou Mbaye tarde à prendre ses responsabilités vis-à-vis de ses deux épouses. et ce n’est que sur le tard, fort désemparé qu’il va séparer ses épouses en les mettant dans les résidences différentes. a notre avis, tout n’est pas de prendre des épouses, encore faudrait il les mettre sur un pied d’égalité. autant que faire se peut.
Fanta, femme foncièrement opposée à la polygamie, se retrouve ainsi avec une coépouse. A travers elle, vous pointez du doigt les caractères contraignants et néfastes au ménage polygame...
il faut rappeler que Fanta est la première épouse et en son temps son mari Modou Mbaye lui avait fait la ferme promesse de ne jamais prendre une deuxième femme. le roman montre dans toute sa nudité les profonds tourments, les inextricables difficultés qui accompagnent au quotidien le ménage polygamique. surtout lorsque l’une des femmes décide de rendre la vie impossible à l’autre, ces épouses-là vivant sur le même toit.
Êtes-vous pour ou contre la polygamie ?
Je ne suis pas contre la polygamie. c’est dieu qui a offert cette possibilité aux musulmans à travers le verset 3 de la sourate 4 an nissa : « ... épousez alors des femmes selon vos convenances mais si vous craignez d’être partiaux limitez vous à une seule ». sous ce rapport l’article
«J’AIME BIEN HABILLER LES GENS…»
Sur sa tête, son tissage forme un casque de cheveux hirsutes entourant un visage d’un teint éclatant.
Dans l’équipe de tournage qui accompagne constamment le réalisateur de «Dérapages» Abdou Lahat Wone, Amina Guèye, la costumière, se signale par son entrain, son enthousiasme et sa passion du métier. Accrochée entre deux scènes, elle raconte son travail et partage sa passion.
Sur sa tête, son tissage forme un casque de cheveux hirsutes entourant un visage d’un teint éclatant. Le haut en dentelle d’un design élaboré lui donne un air à la fois chic et décontracté. Debout au milieu de valises remplies de vêtements, elle assure avec calme et sérénité les petits imprévus qui ne manquent jamais de se poser lors d’un tournage en exterieur. Amina Guèye est la costumière plateau de la nouvelle série du réalisateur sénégalais Abdou Lahat Wone. Cette diplômée de l’Ecole nationale des arts du Sénégal est avant tout une passionnée. C’est sans doute la raison pour laquelle, durant son cursus universitaire à l’Ucad, elle était très vite devenue une adepte de l’atelier de théâtre Isseu Niang. Sous l’encadrement de Gora Seck, elle fait ses premières armes. Mais c’est sa grande sœur, Maguette Guèye, qui lui met le pied à l’étrier. «Je suis venue au cinéma par hasard. Je suis styliste de formation et j’ai un peu travaillé avec ma sœur. Ensuite, j’ai continué et j’ai commencé à avoir d’autres contrats», raconte-t-elle avec un gros sourire.
Une première collaboration avec Buzz studio sur la série Tundu wundu lui ouvre de nouveaux horizons. «Je me suis quand même découvert une passion pour ce job. J’aime bien habiller les gens et surtout les voir très bien habillés et stylés. Je m’amuse quand je travaille, même si parfois c’est difficile.» Son travail n’est en effet pas simple. «Pour chaque personnage, on définit son style en relation avec le directeur artistique. On fait une garde-robe pour chaque acteur. Des fois, s’il y a un imprévu, les acteurs peuvent nous prêter ou on emprunte dans le plateau. L’essentiel c’est que l’acteur soit habillé», explique Amina. Le plus compliqué étant les tournages à l’extérieur. «Quand on a des séquences extérieures, on prépare des vêtements. Et c’est la chose la plus compliquée parce qu’on est obligé de prendre en compte les raccords. Des fois, on se retrouve avec trois valises, et ce n’est pas évident. Des fois aussi, on a tendance à oublier des petits détails comme les ceintures, surtout dans les raccords.»
Chargé de veiller minutieusement à la bonne uniformité des tenues d’une scène à l’autre, le travail de Amina demande une attention de tous les instants. «Mon rôle c’est d’habiller les acteurs, de me charger des raccords, de prendre soin de leur habillement. Pour toutes les séquences, il faut que l’on retrouve les mêmes tenues, les mêmes accessoires. Et ça fait beaucoup de bagages.» D’où viennent ces habits ? Selon Amina, la production en achète certains, les acteurs aussi y vont de leur garde-robe. Mais de plus en plus, les stylistes utilisent ce canal pour accroître leur visibilité. «On a des partenariats avec des stylistes. C’est le nouveau système qu’on a mis en place. En contrepartie des tenues qu’ils mettent à notre disposition, on leur fait de la pub, un petit placement ou une mention dans le générique. Mais ça se négocie avant le début du tournage», explique Amina. Entre deux prestations, la costumière poursuit son rêve. L’appétit vient en mangeant, dit-on. Celui de Amina ne cesse de grandir dans ce milieu où elle a laissé éclore son style.
PAR Xavier DIATTA
UNE ABERRATION SÉNÉGALAISE !
Refusons d’être enfermés dans ces petites considérations «mystico-magico-religieuses» ! Que ces gamines soient en cheveux naturels, en crâne rasé ou en foulard, apprenons-les plutôt à s’adapter aux différents contextes et vicissitudes de la vie !
Je me serais bien gardé de donner un avis sur la question, car après mon «post» sur les assertions récurrentes de certains leaders d’opinion sur la représentativité de la communauté catholique au sein de la population sénégalaise, j’ai eu des retours à faire pâlir un moine en pleine méditation. Mais tant pis, c’est dans la contradiction qu’éclot la construction.
Permettez-moi chers amis de vous raconter une anecdote ! Entre 2005 et 2009, j’avais ma fille inscrite à Yavuz Selim. Elle faisait partie des rares enfants catholiques dans cette école. Pendant 4 années, ses vacances scolaires étaient décalées par rapport à celles des autres élèves du Sénégal : 2 jours à Noël, rien à Pâques par contre 2 semaines à la Korité et 2 autres à la Tabaski. Elle avait même cours le vendredi saint, le lundi de Pâques, le lundi de Pentecôte.
Quand j’ai interpellé la direction de l’établissement, il m’a été opposé des dispositions statutaires et réglementaires de l’établissement. Au sein de l’Association des parents d’élèves, j’avais été mis en minorité pour ma demande de «conformisation» [1] de l’établissement au calendrier officiel de l’Etat du Sénégal.
Comme je suis têtu, j’avais voulu interpeller par écrit Monsieur le ministre de tutelle avec ampliation Monsieur l’ambassadeur de Turquie à Dakar, mais mon épouse a refréné mes ardeurs en me disant ceci : «Xavier, je n’approuve pas ta démarche. Admettons que tu réussisses à faire ployer l’administration, que retiendra ta fille ? Nous l’avons inscrite dans un établissement dont les fondements éducatifs sont basés sur le modèle des valeurs islamiques en toute connaissance de cause. Notre fille doit apprendre à se conformer au modèle qui lui est imposé ou proposé. Où sont passées les valeurs du vivre ensemble que tu prônes ? Si même on lui imposerait le voile, je le lui ferais porter contre vents et marées. Même si elle devrait aller à l’école le jour de Pâques, je l’y conduirais moi-même. Nous avons choisi pour elle, car c’est notre rôle. Nous l’avons fait en toute connaissance de cause. Alors, assumons ! Je ne te laisserai pas polluer cette enfant. Si tu veux mener une bataille inter religieuse, épargne ta fille ! Elle ne doit pas servir d’alibi.
Par contre, le jour où tu voudras que nous la retirions de là, parce que le modèle ne te séduit plus, nous pourrons en discuter librement. Mais pour le moment, enseignons à notre enfant les vraies valeurs de la vie en communauté !»
Avec le recul, j’ai trouvé que mon épouse avait entièrement raison et j’ai laissé ma fille poursuivre son cursus au sein de l’établissement, en participant même aux cours sur l’islam. Ce qu’elle y a gagné me rend fier aujourd’hui. Elle est devenue plus catholique que jamais.
Cette leçon n’a pas seulement éduqué ma fille. Moi aussi, j’ai tiré des enseignements de sagesse. L’actuel déchaînement de toute la presse sénégalaise pour ce non-événement alors que les véritables enjeux et ses corollaires éducatifs sont ailleurs… me rend triste. Voir des professionnels de la communication passer à côté de ce que je trouve d’essentiel, pour ne s’occuper que d’un épiphénomène, me désole et me rend nerveux.
Pendant que les 99% des élèves du Sénégal sont encore en vacances, l’à peine, un centième restant commence une nouvelle année studieuse avec un programme propre sans que les hectolitres de larmes de la multitude [2] qui a échoué en juillet dernier ne nous interpellent… Et les parents de ceux [3] qui vont ravir tous les prix du Concours général 2020 voudraient enfermer tout le Peuple sénégalais dans une préoccupation qui n’est pas la sienne. Tous ces énarques de l’éducation, y compris nos brillants imams, qui s’en donnent passionnément avec des théories aussi fallacieuses qu’inopportunes me font peur. En lieu et place d’une véritable introspection pour faire avancer notre système éducatif, à l’image de ces bonnes écoles comme Jeanne d’Arc, on nous plonge dans une querelle de borne-fontaine.
Nous sommes à un mois de la rentrée scolaire officielle, préoccupons-nous plutôt de l’aventure annoncée de la suppression du Cfee. Une mutation qui transformerait le cycle primaire en une méga garderie d’enfants et d’adolescents, auxquels aucune évaluation sérieuse, paraît-il, ne viendrait sanctionner 9 années d’apprentissage (maternelle comprise)… De plus, Yavuz Selim, Jeanne d’Arc, Mariama Niasse et autres, c’est une affaire de «bourgeoise bourguignonne» sénégalaise. Laissons ces aristocrates régler leurs problèmes entre eux ! En hommes cultivés, ils finissent toujours par s’entendre.
Refusons d’être enfermés dans ces petites considérations «mystico-magico-religieuses» dont les pourfendeurs n’y croient même pas ! Que ces gamines soient en cheveux naturels, en crâne rasé ou en foulard, apprenons-les plutôt à s’adapter aux différents contextes et vicissitudes de la vie ! Que nous, parents, nous nous fassions violence pour laisser nos enfants apprendre à se conformer aux règles et dogmes de la vie, car il y en aura toujours des règlements intérieurs ou extérieurs, partout où ils iront.
LES WADE EN PASSE DE L'EMPORTER PAR KO
La guerre pour le contrôle du Parti démocratique sénégalais (Pds) semble tourner en faveur de Karim et son père Abdoulaye. À preuve, toutes les fédérations ou presque ont renouvelé leur « allégeance » au pape du Sopi et à son fils biologique
La guerre pour le contrôle du Parti démocratique sénégalais (Pds) semble tourner en faveur des Wade, Karim et son père Abdoulaye. À preuve, toutes les fédérations ou presque ont renouvelé leur « allégeance » au pape du Sopi et à son fils biologique.
À l’annonce, le 10 août 2018, de la liste des nouveaux membres du secrétariat exécutif national (sen) du Parti démocratique sénégalais (Pds), tous les observateurs s’attendaient à une rude bataille pour le contrôle du premier parti de l’opposition nationale. Pour cause, ce « remaniement » de l’instance exécutive du parti anciennement au pouvoir était marqué notamment par la rétrogradation de ténors comme oumar sarr, jusqu’à une période récente numéro deux officieux, Babacar gaye, Me amadou sall entre autres... tous connus comme étant parmi les derniers Mohicans de cette formation libérale. ces adversaires qui prédisaient un affrontement fratricide n’avaient pas tort puisque, quelques jours après l’annonce de la nouvelle composition du sen, le 23 août précisément, oumar sarr et cie ont fait face à la presse pour répliquer à cette « humiliation » que les Wade leur auraient fait subir. « J’ai rencontré le président Macky Sall en 2016 pour la libération de Karim Wade. Parce que j’ai été le (ndlr, Karim) voir en prison et j’ai constaté qu’il était en train de dépérir. Je lui ai demandé la permission pour parler de la question de sa libération à Macky Sall. Ce dernier m’a ainsi demandé d’en parler à l’occasion de l’ouverture du dialogue national. Le 28 mai, Karim avait menacé de démissionner du parti si le Pds ne participait pas au dialogue » cognait durement oumar sarr. des propos corroborés par Babacar gaye. l’adrénaline venait ainsi d’atteindre un niveau inattendu dans les deux camps antagoniques. Face au bras de fer engagé pour le contrôle du Pds, et devant le défi lancé par oumar sarr et compagnie au président abdoulaye Wade et son fils, les structures du Pds, et notamment fédérations, étaient obligées de se déterminer.
Une dizaine de fédérationportent leur choix sur les Wade...
Sans surprise, à une écrasante majorité, le peuple du sopi s’est prononcé sans ambages en faveur du secrétaire général national du Pds et son fils. depuis le début de la crise, toutes les fédérations départementales qui se sont prononcées se sont rangées du côté des Wade et ont désavoué sans ambages les frondeurs. de celle de saint-louis à celle du gabon en passant par celles du Maroc, de louga, de rufisque, yeumbeul, guédiawaye,Kaffrine, côte-d’ivoire, Mali, dakar, Belgique, nioro, thiès, guinée Bissau, tivaouane, du ghana, etc., toutes les fédérations consultées ont pris fait et cause pour le secrétaire général national du Pds et de son fils. Mieux, elles ont félicité le Pape du sopi pour le renouvellement des instances du parti et la mise en avant de la jeunesse. cette jeunesse, « garante de tout bon fonctionnement d’un parti », doit, pensent ces fédérations, être privilégiée pour une meilleure contribution en ce qui concerne les orientations du pays. les « légitimistes » considèrent aussi que les changements opérés par leur leader confirment sa vision avertie tout en s’inscrivant dans le droit fil de la politique qu’il a toujours menée pour la bonne marche de la démocratie à travers la jeunesse. avant elles, ce sont les fédérations de sédhiou, de Bounkiling et de goudomp qui avaient pris position pour le Pape du sopi et son fils biologique. elles aussi s’étaient dites profondément convaincues de la nécessité de mener l’ouverture opérée par Me abdoulaye Wade pour renforcer leur parti et lui permettre de faire face aux enjeux qui l’interpellent. en conséquence, les responsables, militants et sympathisants des trois fédérations de la région de sédhiou avaient donc renouvelé leur fidélité et leur ancrage au parti, désavouant ainsi les contestataires. « Nous vous manifestons notre adhésion totale à la restructuration du parti et au nouveau Secrétariat national. Nous nous engageons à rester mobilisés et à œuvrer pour le rayonnement du Pds et pour de futures grandes victoires», réaffirmaient-elles.Et Dagana et Angleterre sauvent
Et Dagana et Angleterre sauvent les meubles...
Dans ce combat pour le contrôle du Pds, seules les fédérations de dagana et d’angleterre se sont prononcées en faveur des frondeurs. ce, en disant niet à Karim et abdoulaye Wade et optant pour la mouvance dissidente du Pds à savoir « l’alliance suxali sopi » de oumar sarr, ancien secrétaire général national adjoint du Pds. en effet, les fédérations de dagana — pour cause, c’est celle de oumar sarr ! — et d’angleterre ont déclaré être au côté des « frères et sœurs libéraux » qui sont derrière l’excoordinateur général et secrétaire général adjoint du Pds M. oumar sarr « dans la même dynamique qui est de combattre l’injustice et de faire triompher la démocratie ». elles n’ont pas manqué de s’attaquer à Karim Wade qui, selon elles, contrôle le parti à partir du Qatar « d’où il insère ses hommes contrôlables et d’où il demande à son papa de liquider d’autres. Tous les ténors du parti ont été renvoyés par Karim M. Wade et certains karimistes l’ont quitté par manque de considération vis à vis d’eux ». Malgré les nombreux soutiens favorables aux Wade, il faut reconnaître que le combat est loin d’être terminé vu les multiples développements marqués notamment par les attaques hostiles de oumar sarr et cie contre les Wade mais aussi bien évidemment, les contre-attaques à l’artillerie lourde du camp du Pape du sopi contre les frondeurs...
par Souleymane LY
MACKY SALL FACE À L’AMBITIEUX
Le rêve de celles et ceux-là qui veulent remplacer le chef de l'État à la tête du pays, c’est de voir prospérer la stratégie du chaos entretenue par l’opposition
Ces derniers jours se pose avec acuité le débat sur la succession du président Macky Sall à la magistrature suprême en 2024 et le plus cocasse dans cette affaire c’est qu’elle est entretenue au sein même de son propre groupe politique.
Rappelons simplement que quand on veut entretenir un débat, il est plus facile d’adopter la stratégie du «coupe circuit» qui consiste à parler d’un sujet sans en donner l’air afin de produire les avis contraires. Un exemple : pour susciter des réactions négatives sur une personne de nos jours, il suffit de dire tout haut de bonnes choses sur elle. Après, il suffit de se mettre «au balcon», sourire en coin et d’attendre les tirs groupés sur la cible.
Quel cynisme ! Ce genre de débat agace tellement que le principal concerné, ici le Président Macky Sall, sera obligé de se prononcer là-dessus et c’est bien l’effet recherché. Selon Source A, il aurait même, sur la question, déclaré ce qui suit :
«Aucun mouvement ne sera toléré dans le parti. Si des ministres ou des cadres ont des ambitions, ils attendront la fin de mon mandat pour se manifester.» Voilà ce qu’attendaient tous ces hommes et femmes qui rêvent d’habiter le Palais présidentiel sans oser le dire tout haut. Ils sont bien contents parce qu’ils savent que certains Sénégalais vont sauter sur l’occasion pour demander si «être ambitieux est un crime» alors que le débat ne se pose pas sous cet angle. La question n’est pas de savoir s’il est légitime ou pas d’avoir des ambitions, mais plutôt s’il est bien loyal d’être avec quelqu’un et de s’employer à le remplacer alors que son second mandat vient de démarrer.
Certains analystes politiques invitent même ces «ambitieux» à s’inspirer des cas Sarkozy et Macron afin de claquer la porte et prendre leur destin en main. Ce qu’ils ne leur expliquent pas par contre, c’est que les contextes sont différents et que le Sénégalais n’est pas le Français. Trahir Macky Sall et se lancer pour 2024 serait synonyme de perte pour qui l’entreprendrait. Que celui qui n’y croit pas essaie ! Le Sénégalais est attiré par celui qu’on trahit et se détourne de tout Judas.
Aujourd’hui, tout observateur de la scène politique sénégalaise est intrigué par le silence assourdissant des souteneurs du président face aux attaques répétées de membres de l’opposition. L’on peut même croire que «les ambitieux» en sont bien contents et que les documents «confidentiels» de l’Administration se retrouvent sur la place publique par leurs agissements. C’est en tout cas le sentiment de bon nombre de Sénégalais.
Les décisions salutaires du président à l’image de la réduction de la charge liée au téléphone des autorités étatiques ne sont pas bien expliquées par ceux-là et celles-là qui ont bénéficié de toute sa confiance. S’il ne monte pas lui-même au créneau pour le faire, personne ne s’y aventure.
Certains se mettent à l’écart afin de le laisser à découvert et à la merci des attaques de l’opposition. D’autres sont dans la mouvance, mais se comportent comme des opposants dans leurs écrits et leurs interventions cherchant à se faire coller l’étiquette de «patriote». Tout cela est fait à dessein pour fragiliser le centre du pouvoir et claquer la porte quand l’on se sentira assez fort pour le faire.
Sur sa succession, le président Macky Sall devrait bien continuer à garder le silence, car c’est cela qui peut dérouter les «ambitieux» qui sont à ses côtés. Ces derniers redoutent plus son silence qu’autre chose. En ne se prononçant pas, il les affaiblit toutes et tous. Quand quelqu’un parle peu et choisit bien ses sujets, il devient presque invulnérable face à toute trahison. C’est cette posture qu’il doit continuer à adopter afin de toujours garder les cartes en main. Ainsi, il va tellement agacer que les plus pressés vont essayer de les lui arracher en s’exposant au grand jour. Pour y arriver, ses plus grands atouts sont le silence et le temps.
Le rêve de celles et ceux-là qui veulent le remplacer à la tête du pays, c’est de voir prospérer la stratégie du chaos entretenue par l’opposition. Combinée à celle du «coupe-circuit», il fera tellement sombre qu’ils espèreront attirer des soutiens avec le semblant de lumière qu’ils allumeront.