SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
21 juillet 2025
LE PALAIS ET LE PDS DÉMENTENT CHEIKH TIDIANE SECK
Macky Sall n’a pas rendu visite à Wade. Dans un entretien accordé à Vox Populi, ce mardi, lesecrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais révélait que le président de la République a, le jour de la fête de Tabaski
Macky Sall n’a pas rendu visite à Abdoulaye Wade. Dans un entretien accordé à Vox Populi, ce mardi, Dr Cheikh Tidiane Seck, secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais révélait que le président de la République a, le jour de la fête de Tabaski, rendu visite à son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade.
Cette information semble bien loin de la vérité. « Le jour de la Tabaski est un jour férié. Cela ne fait pas partie de mes activités officielles. Je ne suis absolument pas au courant de cette information. D’ailleurs, c’est vous qui me l’apprenez », s’est étonné Abdou Latif Coulibaly, joint par emedia.sn.
Une source contactée au palais dément, aussi, formellement les déclarations de Cheikh Seck. Selon cette dernière, le président de la République, après avoir effectué la prière de l’Aïd-el-Kebir, s’est rendu au palais de la République où il recevait les « ziars » jusqu’à 17h avant d’aller se reposer chez lui, à Mermoz.
L’information est également démentie par le camp de l’ancien président de la République. Joint au téléphone, Mayoro Faye, membre de la cellule de communication du parti libéral soutient : « Je vous dis de façon claire, nette et précise que c’est une fausse information. Je ne sais pas d’où est ce qu’il a trouvé cette imagination aussi fertile pour parler de visite de Macky Sall le jour de la Tabaski ».
Selon le chargé de communication du Pds, depuis que les cadres libéraux ont décidé de le démettre à la tête de la fédération des cadres, Cheikh Tidiane Seck a perdu la tête. « Nous nous rendons compte qu’il n’est pas un homme d’Etat et ne mérite pas d’être devant. Il est en train de créer une sorte de déballage parce qu’il a perdu une position. Ce qu’il a dit n’engage que lui. Pour nous, la page de Cheikh Tidiane Seck est tournée dans la fédération des cadres libéraux », soutient Mayoro Faye.
VIDEO
NON, CECI N'EST PAS UNE VIDÉO D'OBAMA AUX AFRICAINS
La vidéo devenue virale sur le web s’accompagne du message « L’Afrique se fait exploiter ses richesses. L’Afrique se fait exploiter par des Occidentaux. C’est un business !! »
Africa Check |
Azil Momar Lô |
Publication 27/08/2019
C’est une vidéo qui pourrait facilement mener certains à se tromper. On y voit l’ancien président américain Barack Obama en train de faire un discours. Mais ce qui est audible est une voix off en Français.
La vidéo publiée sur la page Info d’Afrique s’accompagne du message « L’Afrique se fait exploiter ses richesses. L’Afrique se fait exploiter par des Occidentaux. C’est un business!! ».
« (…) Le continent qui contient le plus de jeunes au monde. Après avoir constaté que vous vous faites exploiter, que font les jeunes Africains pour changer les choses ? Y en a qui disent qu’on ne peut rien faire, de toute façon c’est l’Occident qui choisit nos présidents. L’Occident peut choisir vos présidents, mais il n’y a que vous qui pouvez les chasser (…) ».
Parodie
La vidéo avait été publiée sur YouTube en 2015 par la chaîne PRETRE SHREK NDUNDU, avec un discours légèrement différent.
Elle a été intitulée « OBAMA CONSEILLE LES JEUNES AFRICAINS [PARODIE] ».
Il s’agit donc, en réalité, d’une modification du discours de Barack Obama sur l’énergie américaineà la Maison blanche en mars 2013. Ce que dit la voix off en français ne correspond pas au discours (en anglais) de l’ancien président américain.
VIDEO
NOUS ALLONS ACCOMPAGNER LA NOUVELLE VISION POLITIQUE DE WADE
EXCLUSIF SENEPLUS - Membre du nouveau secrétariat national du PDS, Oulimata Kane revient sur la crise qui secoue actuellement le parti, les ambitions de son leader et la force de cette jeunesse libérale promue
Youssouf Ba et Fanseyni Djité |
Publication 27/08/2019
Membre du nouveau secrétariat national du PDS, Oulimata Kane revient sur la crise qui secoue actuellement le parti, la nouvelle vision politique d'Abdoulaye Wade et la force de cette jeunesse libérale promue à des postes responsabilités.
Voir la vidéo.
LE SÉNÉGAL MALADE DE SA SANTÉ
Infrastructures manquantes, coûteuses évacuations sanitaires, investissements inadaptés et insuffisants, prise en charge médicale déficiente…
L’évacuation laborieuse des victimes de l’accident de bus survenu dans la zone de Bignona, il y a deux semaines, est symptomatique d’un mal profond qui gangrène la… Santé au Sénégal. Au niveau des régions et des départements de l’intérieur surtout, il se pose en effet un réel problème de prise en charge médicale. Des hôpitaux de deuxième génération de niveau I seraient les bienvenus, selon le Docteur Mballo Dia Thiam.
Les hôpitaux de certaines régions de l’intérieur de notre pays ne le seraient-ils que de nom ? La question mérite d’être posée au regard aux difficultés que rencontrent les usagers et le personnel médical, surtout en cas d’urgence. Le drame de l’accident de bus survenu il y a deux semaines sur l’axe Bignona Badiouré occasionnant 5 morts et plus de 60 blessés du fait surtout des problèmes d’évacuation des blessés pour défaut d’ambulance et à cause aussi du manque d’oxygène, ce drame n’a laissé personne indifférent. Au-delà des problèmes de logistique, le président de l’Alliance And Gueusseum dénonce aussi un problème de capacité d’accueil au niveau des hôpitaux de Ziguinchor, à savoir l’hôpital régional de Ziguinchor et l’hôpital de la Paix. Au niveau du bâtiment de l’hôpital régional central qui abrite en même temps le bloc opératoire et les services de réanimation, il est noté une plaque défectueuse avec des infiltrations d’eau occasionnant cette réduction de capacité d’accueil.
L’hôpital de la Paix a aussi une capacité résiduelle et ne peut pas prendre en charge le surplus de malades. Mballo Dia Thiam dit avoir constaté que le bloc opératoire ne fonctionne pas alors qu’il est équipé depuis plus de 5 ans, sans compter le manque de bloc de soins obstétricaux d’urgence (Sou) qui empêche les praticiens de faire des césariennes à Bignona. « Nous sommes obligés de les référer à 30 kilomètres parce que la capacité d’accueil et le plateau de référence posent problème. Or, l’hôpital c’est la référence ultime dans une localité. Si le plateau n’est pas adéquat et qu’il se pose des problèmes de capacité d’accueil, c’est grave. Nous sommes confrontés à de sérieux problèmes de prise en charge des malades, notamment au niveau de la chirurgie. C’est valable pour les autres urgences.
En psychiatrie aussi, il y a certaines urgences. Nous avons un centre de santé qui devait être érigé en village psychiatrique à Kénya, à deux ou trois kilomètres de la ville qui non seulement reçoit des malades de Ziguinchor, mais aussi des pays limitrophes et des autres régions. Il se trouve qu’on n’arrive pas à ériger le village psychiatrique de Kenya en établissement de santé de niveau 1. Cela dit, on ne peut pas comprendre que Bignona, ayant un centre de santé avec une population démographique galopante, ne puisse pas disposer d’un hôpital de niveau 1 », s’insurge le patron du Sutsas (Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale). Mballo Dia Thiam tient surtout à attirer l’attention des autorités et de l’opinion sur un problème beaucoup plus préoccupant, selon lui : le déficit de ressources humaines, en particulier de spécialistes. « Les gynécologues, par exemple, on les compte sur les doigts d’une seule main », déplore le syndicaliste.
60.000 francs pour évacuer un malade de Kédougou à Tambacounda
Si l’on en croit M. Thiam, presque tous les départements de notre pays seraient dans la même situation de dénuement. « Il y a des situations aigues et des situations chroniques. Kédougou, qui est une région, n’est pas mieux lotie. Elle rencontre les mêmes problèmes que ces départements. Récemment, on a entendu parler du plateau de Kédougou. C’est une région qui mérite un hôpital régional ! A défaut d’un hôpital, le centre de santé doit être érigé en établissement de santé de niveau 1. Kédougou est une région émergente or, avec les mines et autres, il y a beaucoup de risque d’éboulements. Avec l’orpaillage, cette région mérite une attention particulière. Le problème de la radiographie y est heureusement réglé aujourd’hui. Quand je suis allé en mission, j’ai crié au scandale parce que je ne pouvais pas assister à des transports de malades de Kédougou à Tamba, 232 kilomètres à l’aller et autant au retour. Et il fallait casquer 40 000 francs pour l’achat du carburant et 5000 francs pour motiver le chauffeur de l’ambulance. Et quand on a le cliché à Tamba, c’est au moins 15000 francs pour revenir encore à Kédougou interpréter le cliché avant d’entamer quoi que ce soit. Vous voyez ce que cela fait ! On a pu acquérir une radio mobile. Mais ce n’est pas cela la solution définitive. Kédougou mérite un scanner, l’IRM… Un centre de santé qui n’a même pas un groupe électrogène fonctionnel là où il y a des problèmes d’électricité, sans compter les problèmes d’eau », fulmine le patron du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) qui pense que Kédougou mérite un sort meilleur.
A chaque département ses « pathologies »
A l’image de Kédougou et Bignona, chaque département a ses « pathologies» qui lui sont propres. Des pathologies dont le dénominateur commun, c’est l’indigence et le dénuement. Autrement dit, le manque d’équipements. Que ce soit à Matam, à Ourossogui et à Bakel, dans certains hôpitaux du centre du pays et même dans la banlieue dakaroise, les hôpitaux sont logés à la même enseigne du manque de moyens. Si ce n’est pas un problème de spécialiste, c’est un problème de plateau technique qui se pose. Mballo Dia Thiam donne l’exemple de l’hôpital de Youssou Mbargane de Rufisque « qui n’a pas les moyens de ses ambitions ». L’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye aussi. « Il a coûté pas moins de 40 milliards d’investissement, soit près de 32 milliards de génie civil et 16 milliards pour l’équipement. Or Dalal Jam est encore un gros dispensaire. Les hospitalisations y ont commencé il y a deux ou trois mois. Cela dit, sa capacité d’accueil est quasi nulle par rapport à sa situation géographique ».
« Vivre en dehors de Dakar constitue un danger ! » (Un médecin)
Pendant ce temps, « on préfère faire la sourde oreille et la politique de l’autruche », a-t-il martelé. Le Dr Serigne Falilou Samb de renchérir en soutenant que le grand problème au Sénégal, c’est qu’on n’a jamais eu de politique sanitaire mais une politique de soins. « Toutes nos politiques ont été articulées sur la lutte contre les maladies au détriment d’un système sanitaire cohérent et efficient, en confondant la santé, la médecine et la maladie », a dit le gynécologue selon qui « vivre en dehors de Dakar constitue un danger. Au Sénégal, on a un ministère de la « maladie publique », un système qui subit, qui est plutôt réactif et non planifié. Nos dirigeants sont dans l’économie de la santé et non dans la santé de l’économie ». Sur ce point, Mballo Dia Thiam rappelle que son syndicat a toujours soutenu que l’approche maladie n’est pas une approche viable. « Il faut qu’on aille vers une approche sanitaire à la place d’une approche maladie. Parce qu’on ne mettra jamais suffisamment d’argent pour les maladies. En revanche, pour la prévention, on peut en faire autant et réussir ». Le patron d’And Gueusseum estime qu’une politique de santé, « ce n’est ni un chapelet de vœux pieux, ni une verticalisation ou une juxtaposition de programmes encore moins une série de slogans ». Et d’ajouter : « Nous avons toujours été en faveur d’un système de santé performant, cohérent, efficient et mobilisateur. Et nous sommes en phase avec le docteur Falilou Samb » !
Vers la 2ème génération d’hôpitaux de niveau 1
Mballo Dia Thiam propose l’érection de la deuxième génération d’hôpitaux de niveau 1 dans tous les départements du Sénégal. « On avait créé une première génération d’hôpitaux de niveau 1. Il y en avait dix. Or, avec l’Acte 3 de la décentralisation, la région ayant disparu, on doit aller vers la départementalisation des structures. Donc, chaque département doit avoir son hôpital de niveau 2 ou tout au moins de niveau I. Sinon, nous serons confrontés à des évacuations avec les problèmes que nous rencontrons. Parce que la plupart des ambulances ne sont pas médicalisées », a-t-il déploré.
DES MILLIARDS POUR UN SYSTEME TOUJOURS MALADE
L’investissement à hauteur de milliards de francs CFA dans le système de santé n’est qu’une pommade qui ne soulage même la douleur. Tellement celle-ci est atroce. C’est du moins l’avis de Mballo Dia Thiam qui considère que « les milliards investis, c’est beaucoup d’efforts, certes », mais qui restent insuffisants parce que les subventions ne sont pas au prorata des charges. Sur un budget national de 4 000 milliards, la santé ne se retrouve qu’avec à peu près 200 milliards. C’est à peu près 5 à 6 % du budget. Ce alors qu’on devrait se situer à au moins 15 %. « C’est vrai, c’est beaucoup d’efforts. Seulement, la démographie galope, les besoins s’accroissent. D’où l’insuffisance par rapport à nos ambitions. Il y a également l’insuffisance des crédits et des fonds de dotation alloués à ces structures. Lesquelles ne disposent pas non plus de budgets d’investissements pour s’équiper ou se rééquiper ». Quant au Dr Falilou Samb, il estime que « croire que les évacuations sanitaires à l’étranger sont plus rentables que construire et équiper des hôpitaux, bien former ses médicaux et paramédicaux, c’est se tromper de perspective et mettre en péril la vie des Sénégalais ».
Financer et recruter des spécialistes
Alors que M. Thiam pense qu’il y a lieu de financer davantage la santé, de recruter davantage de spécialistes et de procéder à une politique de rétention de spécialistes, Fallou Samb estime que le jour où on aura des dirigeants conscients et responsables qui auront une politique d’équipements, de formation en médecine à haute valeur ajoutée et de planification, la tendance pourrait être inversée et on pourrait garantir une médecine de qualité. Et cela constituerait un investissement sûr pour l’économie par le biais du tourisme médical.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
AMATH N’A JAMAIS DÉMISSIONNÉ !
Les grands hommes ne meurent jamais dans l’anonymat. Et Amath a inscrit en lettres d’or son nom dans la lutte révolutionnaire qui affranchit toujours de la domination impérialiste, libère des chaines humiliantes de la néo-colonisation post-indépendance
23 août 2019 : 40e jour de la mort de Tanor et jour de l’inhumation de Jacques Diouf. Amath Dansokho a profité de ce jour de recueillement pour tirer sa révérence. Cet homme qui a marqué l’histoire politique sénégalaise d’une empreinte indélébile avait vu le jour le 13 janvier 1937 à Kédougou et est décédé à 82 ans des suites d’une maladie qui l’a éloigné de la scène politique depuis quelques années. Un tel personnage ne pouvait se retirer un jour ordinaire mais, plutôt, durant une date symbolique.
Les grands hommes ne meurent jamais dans l’anonymat. Et Amath a inscrit en lettres d’or son nom dans la lutte révolutionnaire, cette lutte qui affranchit toujours de la domination impérialiste, cette lutte qui libère des chaines humiliantes de la néo-colonisation postindépendance. Mais pour quelqu’un qui s’est nourri de la sève nourricière marxiste-léniniste du Parti africain de l’indépendance (Pai), creuset d’un ensemble d’idées qui devaient s’opposer à la perpétuation de l’idéologie coloniale et de ses valets locaux, il n’est pas étonnant que toute la vie d’Amath Dansokho se résumât en un interminable combat. L’histoire du militantisme d’Amath Dansokho n’a pas été long fleuve tranquille. Il entre en politique dès 1949.
D’abord senghoriste jusqu’en 1951 à Saint-Louis, il adhère ensuite au Rassemblement Démocratique Africain et, en 1957, au Pai. En classe de première, il dirige la première grande grève des élèves de Saint-Louis. Lui et ses camarades assiègent le bureau du proviseur. Amath Dansokho sera arrêté avant d’être relâché grâce à l’intervention de Amadou Moctar Mbow, alors directeur de l’Education de base. Après son bac obtenu en 1958 au lycée Faidherbe, le jeune Dansokho débarque à l’Université de Dakar où il s’inscrit à la Faculté des Lettres et Sciences économiques.
Elu vice-président de l’Union générale des étudiants l’Afrique occidentale française (Ugeao), il se frotte au régime de Senghor. Son premier coup dur sera l’interdiction, par le président Senghor, de la publication du journal « DakarEtudiant ». Senghor menace l’imprimerie Diop de «l’exclure du marché public». Faute de trouver une imprimerie qui ait le courage d’éditer son journal Amath se rend chez Ahmed Sékou Touré, figure légendaire de la révolution guinéenne pour imprimer ce journal. D’ailleurs son militantisme acharné et engagé ne lui permit pas de continuer ses études universitaires. Ainsi après deux ans en Sciences Economiques à l’Université de Dakar, il doit tout abandonner pour des raisons politiques.
Au niveau du Pai, il est Secrétaire à l’éducation du parti au niveau territorial, vice-président du Conseil de la jeunesse du Sénégal et vice-président de la jeunesse d’Afrique. Mais la volonté de renverser le pouvoir de Senghor par les armes qui va peser sur ses activités politiques. Le 30 juillet 1960, lui, Majhemout d’autres militants du PAI assiègent la gouvernance de Saint-Louis. Mais cette tentative de putsch va échouer.
La figure centrale du Pai et ses complices sont arrêtés, puis condamnés. Son parti sera interdit. Dansokho reconnait par la suite que lui et les siens ont commis sur une fausse appréciation cette connerie. D’ailleurs, le juge Ousmane Camara, dans son ouvrage « Mémoire d’un juge africain, itinéraire d’un homme libre », explique que « les 22 signataires du manifeste, presque tous des Saint-Louisiens d’origine ou d’adoption de Thiès, ont créé dans la précipitation sur la base du mécontentement populaire des populations locales causé par le transfert de la capitale à Dakar ». Et par conséquent, ils ont voulu, à partir des élections municipales de 1960, semer le désordre à Saint-Louis pour récolter le pouvoir à Dakar. Ce qui avait été un échec. Selon Ousmane Camara, cette erreur leur valu presque deux décennies de clandestinité. Il faut dire que l’armée française a joué un rôle majeur dans la mise en échec cette tentative de putsch.
En juin 1964, soupçonné de vouloir préparer une « insurrection » contre le régime senghorien, Amath Dansokho sera encore arrêté puis condamné avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Direction : Prague sur recommandation de Maj. Dansokho y poursuit ses activités de journaliste. Il y séjourne pendant 12 ans. Si l’on en croit le Pr Maguèye Kassé, figure de proue du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), la scission du Pai intervient en 1976 quand Senghor a instauré le multipartisme quadripartite. « Lorsque le président Senghor avait décidé d’attribuer le courant marxiste à Mahjmout, le parti, dans ses documents, avait démis Mahjmouth Diop de ses fonctions de secrétaire général du Pai.
Malgré tout, Jean Collin avait décidé de le reconnaitre comme celui qui devait incarner le courant marxiste. Ceci étant, il avait l’autorisation de recréer le Pai, alors que les organes du parti avaient élu Seydou Cissokho comme successeur de Mahjmouth Diop. De notre côté, nous avions décidé de poursuivre la voie de la clandestinité. Après le départ de Senghor, Abdou Diouf avait opté pour l’ouverture démocratique intégrale, nous permettant de revenir à la vie légale. Nous n’avons pas voulu continuer à entretenir la confusion entre Pai clandestin et Pai version Mahjmouth Diop. Il est alors revenu au Congrès constitutif de 1981 de mettre sur place le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) », renseigne le professeur d’université Maguèye Kassé.
Aux élections générales de 1988, Amath Dansokho est arrêté et emprisonné avec d’autres figures de l’opposition dont Abdoulaye Wade avant de bénéficier d’un non-lieu. Avec Abdoulaye Wade et Abdoulaye Bathily, Dansokho, à la faveur de l’entrisme intègre le 2 juin 1993 le gouvernement de majorité présidentielle élargie dirigé par Habib Thiam, comme ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. Il sera défenestré le 12 septembre 1995, à cause de la dénonciation de la mal-gouvernance du pays qui régnait dans le pays quand Abdou Diouf était retenu en France pour des soins médicaux. Il jouera, par la suite, un rôle déterminant dans l’alternance de 2000 avec la mise en place de la CA 2000 et du FAL.
Devenu ministre dans le premier gouvernement de l’alternance, il sera à nouveau défenestré après huit mois de présence. Son franc-parler le pousse toujours à dénoncer les actes de mal-gouvernance. Et à partir de cette date jusqu’à la chute de Wade en 2012, jamais le leader du Pit n’a cessé de se battre pour ses idéaux de justice et de liberté. Même Macky au pouvoir, il n’a pas manqué dans une interview dans l’Obs en 2015 d’alerter le président de la République sur le danger qui guette le pays. Une telle alerte n’avait manqué de faire sortir hors de ses gonds l’alors ministre des Collectivités locales, Oumar Youm, qui l’avait attaqué sans aménités. Tout cela montre le caractère de l’homme politique Dansokho qui n’hésitait pas à user de sa liberté d’expression pour fustiger les dérives de ses partisans tout comme celles de ses adversaires.
Certes, on peut dire que le Pit a perdu son âme en entrant dans le gouvernement de majorité présidentielle élargie d’Habib Thiam. Cet entrisme était considéré par des hommes de gauches comme un collaborationnisme conspirationniste et contributionniste à un régime politique symbolisant le néo-colonialisme et étant aux antipodes des préoccupations des masses populaires. Et le mur de Berlin étant tombé, les idéologies se sont étiolées du fait de ses adeptes locaux qui ont privilégié la lutte des places à celle des classes. On pourrait dire la même chose à propos de la LD, d’AJ et de toutes autres micro-forces de gauche qui ont jeté le marteau et la faucille pour goûter aux délices du pouvoir. Malgré une fin de carrière politique qui contraste avec l’idéal de ses débuts de combat, Amath est resté, il n’a pas démissionné de son combat pour la liberté, la démocratie et la justice. C’est la leçon principale retenue du Che qui disait qu’« un révolutionnaire ne démissionne jamais ».
LE PRÉSUMÉ CERVEAU DU TRAFIC DE COCAÏNE AU PORT SE REND !
L'intéressé compte sauver sa peau face aux menaces de mort de la part des cartels de la drogue l’accusant d’avoir « torpillé » le convoi de Dakar
Considéré comme le cerveau de l’importante quantité record de drogue saisie par la Douane au port de Dakar, Ibrahima Thiam alias Toubey s’est finalement rendu, hier, chez le doyen des juges. Non seulement pour se constituer prisonnier, mais pour sauver sa peau face aux menaces de mort de la part des cartels de la drogue l’accusant d’avoir « torpillé » le convoi de Dakar.
Depuis l’éclatement de plus d’1 tonne de cocaïne saisie par la Douane au Port de Dakar, Ibrahima Thiam alias Toubey ou le présumé cerveau avait pris la fuite. Traqué sans répit par la Police et la Gendarmerie, il s’est finalement rendu, hier, lundi chez le doyen des juges. Ce, pour se constituer prisonnier. Et surtout de sauver sa peau car « Le Témoin » quotidien a appris qu’Ibrahima Thiam alias Toubey faisait l’objet de réelles menaces à mort de la part des cartels brésiliens et mexicains l’accusant d’avoir « torpillé » par négligence le convoi de Dakar. Une négligence synonyme de sabotage que les narcotrafiquants de la sous-région auraient du à pardonner à Toubey.
Et surtout dans un narco-business où les narco-trafiquants ont mis beaucoup d’argent pour huiler et sécuriser le circuit c’est-à-dire de la production à la consommation en passant par le transport maritime, l’enlèvement et la réception. Considéré comme un richissime homme d’affaires ayant plusieurs immeubles et parcs de vente de voitures de luxe, Ibrahima Thiam était l’un des fugitifs les plus recherchés au Sénégal. Et le reste du monde. D’ailleurs depuis la saisie de la drogue, Ibrahima Thiam alias Toubey avait été signalé en Gambie, puis au Mali, au Maroc et en Cote d’Ivoire. Ce, comme l’attestent ses vingtaines de téléphones portables dont les numéros nationaux et internationaux avaient été repérés et bornés par les enquêteurs. Une fin de cavale qui va sans doute provoquer des rebondissements inattendus dans cette affaire.
Rappelons-le, les douanes sénégalaises avaient saisi près de 800 kg de cocaïne en provenance du Brésil cachée dans des véhicules neufs sur un bateau au port de Dakar. Cette nouvelle prise, après une précédente de 238 kg le 26 juin, porte à plus d’une tonne la quantité de cocaïne saisie en moins de deux semaines à Dakar. Depuis l’éclatement, au moins 15 personnes ont été arrêtées. Donc il ne restait la « pièce » Ibrahima Thiam « Toubey » pour permettre à la justice de de reconstituer le puzzle de la mort.
LA PREMIERE DE REVE D’IDRISSA GUEYE
Arrivé cet été en provenance d’Everton, Gana faisait ses grands débuts dans la peau d’un joueur du Paris Saint-Germain ce dimanche contre Toulouse et ça ne pouvait pas mieux se passer.
Cet été, Thomas Tuchel a eu ce qu’il souhaitait : un numéro six ! En effet, Idrissa Gueye, qui aurait pu débarquer l’hiver dernier est enfin devenu un joueur du Paris Saint-Germain. Ce dimanche soir, contre Toulouse (4-0), le dernier finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations était titulaire et effectuait ses grands débuts pour le Paris SG. On a pu observer au début qu’il était probablement ce qui manquait au champion de France en titre. Il mettait d’emblée de l’impact physique, remportant de nombreux duels, mais aussi une qualité de passe vers l’avant indéniable. Bénéficiant d’une belle note de (6/10) de la part de la réaction du quotidien l’Equipe, Idrissa Gana Guèye, pour son premier match sous ses nouvelles couleurs, s’est appliqué à jouer proprement, ce qu’il a très bien réussi.
Toujours disponible, il n’a pas hésité à se projeter lorsqu’il avait de l’espace devant lui. Également bien placé, il a été le premier récupérateur de son équipe avec pas moins de 16 ballons grattés au milieu. Une bonne entrée en matière pour le vice-champion d’Afrique estime nos confrères de l’Equipe. « Je suis plutôt satisfait du résultat et sur le plan personnel, content de retrouver les terrains, après les vacances et quelque temps de repos. Je suis content de faire partie de cet effectif et de gagner ce match aujourd’hui. Quand on est entouré de grands joueurs, c’est plus facile, on s’intègre encore plus rapidement. Cela a été une bonne intégration pour moi, les joueurs m’ont beaucoup aidé, beaucoup parlé et cela a facilité les choses. Je suis content. Je fais de mon mieux, je suis là pour aider l’équipe, je travaille comme il faut. Après, on laisse tout dans les mains de Dieu et on verra comment cela va se passer », détaillait celui qui aurait pu marquer de la tête en première mi-temps.
Et visiblement , évoluer avec Marco Verratti au milieu de terrain lui fait un peu d’effet vu la déclaration que l’international sénégalais a faite sur l’Italien devant la presse.
Il n’a pas de poste préféré
Lors de ce premier acte, il a semblé avoir joué avec ses coéquipiers depuis toujours, glissant entre ses deux défenseurs centraux pour faciliter les relances courtes et précises. S’il n’a pas encore effectué les longues courses vers l’avant dont il a le secret, il a été sobre, n’en faisant pas trop, ce qui a dû ravir forcément son entraîneur Thomas Tuchel. Il est peut-être celui qui parviendra à stabiliser le milieu de terrain parisien, orphelin depuis bien trop longtemps de Thiago Motta. Mais il va vite devoir trouver ses marques et pour cela il sait ce dont il a besoin. « Il faut que je trouve de l’aide auprès de mes coéquipiers, qui sont là et qui essaient de me parler et de m’aider à m’intégrer le plus rapidement possible. Je suis content du match et ça c’est très bien passé pour moi. Mon poste préféré ? Peu importe, du moment que je suis sur le terrain pour aider l’équipe », a-til ainsi poursuivi et conclu. C’est à Thomas Tuchel de montrer, maintenant, que sa lubie pour un milieu de terrain défensif n’était pas inutile. Mais ce dimanche, Idrissa Gueye lui a bien rendu.
LE PINCEAU QUI COMBAT LES MGF
Par la peinture, Awa NDIAYE se libère et tente de se battre contre certains fléaux qui continuent de décimer certaines contrées du Sénégal. Parmi lesquels, il y a les mutilations génitales
Sortie de l’école des beaux-arts depuis 2006, Awa Ndiaye est une jeune artiste plasticienne. A travers ses belles œuvres, non seulement elle se libère, mais aussi et surtout essaie de sensibiliser les femmes et la population sur les mutilations génitales féminines, pratiques dont elle a été elle même victime.
Derrière la carapace, se cache des déchirures, des marques indélébiles qui marquent la jeune Awa Ndiaye, artiste plasticienne de talent. Par la peinture, elle se libère et tente de se battre contre certains fléaux qui continuent de décimer certaines contrées du Sénégal. Parmi lesquels, il y a les mutilations génitales.
Mère de 2 enfants, la jeune Hal Pulaar en a elle-même été victime. Aujourd’hui, elle est plus que jamais déterminée à faire cesser cette pratique. Elle raconte le calvaire des femmes excisées : “La première catastrophe reste le moment des noces. Aussi, l’accouchement est un problème. Moi, j’ai eu la chance d’avoir un mari artiste et compréhensif. Au moment de l’accouchement, on n’a pas déchiré mon orifice vaginal, contrairement à d’autres femmes excisées.’’
Ainsi, la présence de cette thématique dans l’œuvre d’Awa Ndiaye est loin d’être fortuite. Pour elle, en plus d’être une passion, la peinture est un moyen de se libérer, de s’évader. C’est au cours d’une visite à la galerie Léopold Sédar Senghor, rouverte le 11 juillet dernier, après sa rénovation par la Fondation Sonatel, qu’Awa Ndiaye a été découverte hasardeusement. Ici, les multiples tableaux accrochés aux cimaises, tantôt abstraits, tantôt figuratifs, dévoilent de profondes inspirations de la part de leurs auteurs. Dans cette pléthore de créations, une attire particulièrement l’attention. Elle est intitulée “L’amour maternel’’. Au-delà de l’aspect géométrique, s’y dégage beaucoup d’affection : celle d’une mère envers son enfant.
Selon la galeriste, ce chef-d’œuvre en dit long sur la personnalité de l’auteure qui n’est personne d’autre qu’Awa. “Vous voyez la symétrie dans son tableau ? Elle traduit sa personnalité. Dans la vraie vie, Awa est une jeune femme organisée, droite et vraiment correcte’’, renseigne-t-elle, ravie. Retrouvée dans un des 52 ateliers du Village des arts, tableau sur ses cuisses découvertes, Awa manie bien son pinceau.
Accueillante et chaleureuse, la jeune fille à la noirceur d’ébène est très ravie de présenter ses tableaux d’art. Loin de la distraire, cette petite visite l’inspire davantage. Au bout de quelques minutes, apparait ’’miraculeusement’’ l’image d’une petite enfant inquiète et pensive, mais cette fois en l’absence de la mère comme dans l’exposition à la galerie. “Je travaille sur le thème de la femme et de l’enfant, les enfants de la rue, l’amour maternel et surtout sur les mutilations génitales. Disons que je m’inspire de moi-même’’, informe-t-elle. Consciente que ces messages qu’elle livre dans ses tableaux n’atteignent pas le quart de sa cible, Awa ne se décourage pas pour autant.
A côté de la céramique et de la mosaïque, la peinture, en plus d’être un moyen de sensibilisation, reste une grande passion chez elle. Ce qui peut être une petite consolation. Elle affirme : “Même si tout le monde ne comprenait pas l’art, même si toutes les femmes ne pourront ni voir ni déchiffrer mon message, je me réjouis d’exercer ma passion. D’abord, il faut aimer l’art pour pouvoir vivre avec.’’ En attendant de posséder son propre atelier au Village des arts, l’artiste Awa continue de matérialiser ses inspirations quotidiennes, dans l’espoir que les mutilations génitales qu’elle juge illégales et injustes soient arrêtées.
LES POPULATIONS DE NDESER ET DE NDAM SERERE MENACEES
La forte demande de sable conduit à la multiplication des carrières d’extraction. Les zones rurales proches de Diourbel sont des plus sollicitées.
Si rien n’est fait, des terres cultivables ne vont plus exister sous peu dans ces espaces vendus à des exploitants terriens. Aucune mesure de restauration n’est envisagée, après l’épuisement de la ressource minérale.
L’urbanisation et l’étalement des infrastructures empiètent et détruisent les meilleures terres agricoles autour des villes, écrivait, en 2009, le chercheur Bernard Jouve. A Ndeser et à Ndam Sérère, le couvert végétal disparaît et la superficie des terres arables diminue. Sur le plan de l’aménagement du territoire et de la protection du foncier agricole, l’exploitation du sable et l’ouverture des carrières mettent en péril l'équilibre de l'écosystème. Les productions agricoles sont abandonnées et la pauvreté s’installe. Une situation de grave dégradation de l'environnement compromet les capacités des populations de ces zones à se prendre en charge.
Les fossés de plusieurs mètres de profondeur s’étendent à perte de vue. Aucune mesure de restauration n’est envisagée après l’épuisement de la ressource minérale. Cette réalité confère aux collectivités lignagères une marge de manœuvre très grande, en matière de gestion des terres. Ces dernières lotissent et revendent leur patrimoine foncier aux acquéreurs et autres spéculateurs sans aucun contrôle étatique. Les promoteurs des carrières de sable profitent bien de cette situation. Ils négocient et achètent de vastes superficies pour y ériger leurs carrières de sable. L’Etat et les municipalités, n’ayant aucune maîtrise sur ces terres, sont incapables de canaliser et de gérer les transactions foncières.
Interpellé sur la situation, le maire de la commune de Ngohé, François Fall, confirme : “Nous ne pouvons rien faire, parce que ce sont les propriétaires qui donnent leurs terrains.’’ Ce constat fait à Ngohé, précisément dans sa partie située sur la route de contournement qui le sépare de Diourbel et qui est à quelques encablures de Ndam Sérère, est le même dans toute cette zone. La végétation recule, les surfaces agricoles se muent en de grands fossés.
Ainsi, Diourbel n’échappe pas au phénomène de l’exploitation anarchique du sable, parce que sa qualité est meilleure ici qu’ailleurs, confient des spécialistes. L’autre partie qui n’échappe pas à la péjoration environnementale, c’est Ndesser. Ici, ce n’est pas moins de 40 camions de sable de diamètres variant entre 16 et 20 m3 qui sont chargés quotidiennement. Provenant de divers secteurs d’activité, les promoteurs privés, exploitants de sable, constituent des acteurs majeurs dans l’ouverture des carrières. Cheikh Gaye, trouvé sur les lieux, explique le procédé : “Je travaille dans ce domaine depuis 1981.
L’exploitation se fait avec des machines. Pour acquérir ces espaces, on discute avec le propriétaire terrien. Souvent, il ne demande pas une somme précise. Il exige seulement qu’à la fin des travaux, que le lieu soit remblayé. Il faut discuter avec le propriétaire et lui verser tous les jours une somme. Après, on va chercher une autorisation d’exploiter à la direction des mines, après avoir adressé une demande au niveau du service régional’’.
En fait, il y a une alternative. Soit on acquiert une parcelle gracieusement auprès du propriétaire, soit on achète. Les prix varient, dans ce cas, et vont de 100 000 F Cfa à plus. Cheikh Gaye ajoute que “les contraintes que nous avons identifiées sont multiples et variées. Le camion de sable coûte au bas mot 30 000 F Cfa. Chaque territoire municipal traversé reçoit 1 000 F Cfa par jour. Chaque camion verse 4 800 F au service des mines’’. Après l’ouverture d’une carrière, elle est refermée après exploitation et remblayée, renseigne Cheikh Gaye. “Faux !’’, rétorque Ibrahima Ndiaye, exploitant agricole. “Ils ne remblaient rien.
Après exploitation, les terres deviennent inutilisables. Elles ne peuvent servir qu’à la culture maraichère. On note aussi une destruction massive du couvert végétal’’, indique-t-il. A en croire Ibrahima Ndiaye, “c’est un véritable marchandage. L’exploitant verse une somme qui est calculée au prorata de la surface qui sera creusée. Le propriétaire peut se retrouver avec 100 000, 200 000, voire 500 000 F Cfa et même plus. Mais ce qu’on lui remet vaut-il ce qu’il perd dans cette transaction ? Je ne le pense pas très sincèrement, parce que, souvent, cette partie du terrain est difficilement exploitable. C’est même impossible d’y récolter de grosses quantités’’.
Appauvrissement des producteurs
La couche arable recouvrant le sable est décapée sur plusieurs mètres de profondeur par des engins acquis pour cela. L’activité étend la superficie des espaces dégradées. Les crevasses et les monticules créent un paysage de sinistre. Ce qui fait sortir Ibrahima Faye de ses gonds. En sa qualité de président de l’organisation communautaire de base (Ocb) Baol Environnement, Faye soutient qu’il “faut se remettre en cause. Avec l’extraction du sable, si un paysan n’a plus de terres, comment il va trouver de l’argent pour faire vivre sa famille ? Le péril écologique est là. La biodiversité souffre. C’est l’effet de l’homme qui cède ses terres. On ne sait pas pourquoi l’autorité laisse faire sans rien dire. Il faut penser aux générations futures. Il urge de délocaliser ces carrières et cela pour le bien de tous’’.
Conséquences : Disparition de surfaces cultivables
En effet, il est constaté que, de plus en plus, les productions agricoles sont abandonnées et la pauvreté s’installe. Une situation de grave dégradation de l'environnement compromet les capacités des populations de ces zones à se prendre en charge. Les propriétaires des terres n’hésitent pas à abandonner leurs champs de mil, d’arachide et leurs plantations de melon, de niébé aux exploitants du sable. Les terres fertiles sur lesquelles prospèrent des cultures vivrières sont inexistantes. L’exploitation du sable génère des désagréments importants aux voisinages.
Les dégâts occasionnés par les carrières sauvages sur l’environnement dépassent de loin le bénéfice tiré de cette activité. La dégradation et le ravinement des voies de desserte perturbent la circulation et créent un paysage chaotique. “Il n’y a pas d’études d’impact environnemental. Les arbres meurent, l’écosystème est inexistant. Nous vivons avec un fléau, une bombe écologique avec cette histoire de carrières. La loi est violée en ce sens. Ce sont des cratères entre Ngohé et Diourbel. C’est un péril écologique en vue. Des arbres comme le kadd ont été abattues sans une autorisation préalable du service des eaux et forêts. Ils parlent de cession en lieu et place de vente. L’état doit sévir à travers ses services déconcentrés’’, réclame M. Faye. Son cri du cœur est partagé par une habitante de Ndam Sérère, Khadidiatou Diop. “Nous avons l’obligation de préserver la nature, de l’épouser.
La terre est notre première maman, c’est elle qui nous a tout donné. On doit la protéger. C’est une question de survie de l’humain’’, rappelle-t-elle. Dans la même veine, elle ajoute : “Si rien n’est fait, il n’y aura plus d’exploitation agricole, car les producteurs, constatant que les surfaces cultivables se rétrécissent et les exploitations agricoles ne donnant plus assez de ressources, bradent leurs terres et sont obligés, en retour, de demander qu’on leur prête des terres pour cultiver. Les carrières ont remplacés les champs.’’ L’on se demande alors pourquoi l’Etat, qui donne les autorisations, ne fait rien pour arrêter cette dégradation. L’on a voulu poser la question au directeur du Service des mines et de la géologie de la région de Diourbel, mais ici c’est motus et bouche cousue. Le maître des lieux exige une autorisation venant de la Direction des mines et de la géologie, condition préalable pour qu’il puisse s’exprimer. Un spécialiste des questions environnementales a bien voulu expliquer à “EnQuête’’ que “toutes les carrières ouvertes ont eu des autorisations pour cela. Mais il faut comprendre que les procédures d’ouverture des carrières sont assujetties à des études d’impact environnemental. Ce qui n’est pas respecté. Il y a ici deux types de carrière sur le même site.
La première carrière est très ancienne et inutilisable et la seconde vient de démarrer ; elle est privée et temporaire. Sur toute l’étendue du territoire national, il n’y a pas de carrière publique ouverte suivant les règles de l’art. Les taxes sont perçues parce qu’il y a extraction. La moyenne est au-delà de 500 000 F par mois. C’est dire qu’il y a un véritable impact sur l’économie régionale avec les taxes perçues’’, a-t-il fait savoir
Qualité du sable très prisée
Au-delà, elles représentent une véritable entreprise pour certains. C’est tout une chaine qui est mise en place. Les vendeurs de sable sont aidés, dans cette activité, par des transporteurs, bras séculiers de cette activité. Le promoteur de vente de sable tisse un réseau relationnel très actif lui permettant de recruter des ouvriers, d’entrer en contact avec les propriétaires des camions de transport et des clients. Avec les chauffeurs, il organise le circuit et la commercialisation de la marchandise.
Ainsi, l’exploitation du sable est une véritable entreprise que les promoteurs s’évertuent à faire fructifier. Elle est très lucrative et génère beaucoup d’argent. Dans cette partie de la commune de Ngohé, la situation est inquiétante. Pas moins de 40 camions de diamètres compris entre 16 et 32 m3 quittent tous les jours ces carrières à destination de plusieurs villes du Sénégal. C’est parce que le sable y est prisé, sa qualité est meilleure, renseigne un ingénieur en génie civil. Des propos corroborés par des chauffeurs. L’un d’eux, Mohamed Diallo, explique que “la charge de camion de sable peut coûter jusqu’à 500 000 F, si la destination est la ville de Tambacounda, par exemple. Il nous arrive de partir dans plusieurs villes du pays. Si c’est à Dakar, la charge de 20 m3 coûte 300 000 F. Si, c’est Touba, c’est 75 000 F. Cette ruée vers ce sable s’explique par le fait qu’il est beaucoup prisé pour la construction. Les Chinois, par exemple, même s’ils ont des chantiers à Tambacounda ils préfèrent acquérir des camions de sable de Diourbel car, disent-ils, avec ce sable, les constructions sont plus résistantes, du fait qu’il n’est pas salé
LES SUCCÈS DU PAME
Les résultats du Projet d’amélioration des apprentissages en mathématiques à l’élémentaire (Pame) sont satisfaisants. Les acteurs prônent son élargissement au niveau national
Le Projet d’amélioration des apprentissages en mathématiques à l’élémentaire (Pame)a fait l’objet d’une évaluation, dans les académies de Kaolack et de Kaffrine qui figurent parmi les régions à problèmes. Le coordonnateur national, Alioune Badara Diop, renseigne que ce projet est une réponse pour combattre les scores des apprenants en mathématiques qui ne sont pas élevés.
Démarré en septembre 2015, la clôture du projet est prévue le 31 août 2019. “Ce que l’on peut retenir, si nous comparons nos résultats, en partant de la situation de référence de 2015, nous avons noté des progrès aussi bien chez les apprenants que chez les enseignants’’, dit-il.
La priorité, dans ce projet, est accordée aux apprenants. En 2015, parmi les élèves en classe de Cp, 51 % avaient atteint le seuil désiré. A l’issue de l’évaluation finale du projet,“prèsde82,5%ontdonnésatisfaction au Cp. Le même constat a été fait dans les classes de Ce2’’, annonce-t-il.
Chez les enseignants, la barre de satisfaction était de 60 %, en première et deuxième année. Elle a atteint 94,1 %. Au Ce1 et au Ce2, 85 % donnent satisfaction. “C’est dire que, par rapport aux indicateurs, nous sommes très satisfaits’’, déclare le coordonnateur national du Projet d’amélioration des apprentissages en mathématiques à l’élémentaire (Pame).
Ainsi, la coopération japonaise et la partie sénégalaises ont dans les bonnes dispositions de poursuivre le projet dans une seconde phase, en 2020. Le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, satisfait des résultats, opte pour un élargissement du projet dans les autres régions. “Après cette étude, nous allons voir quels sont les moyens pour le rendre national’’, dit-il. Car la particularité du projet fait que les parents sont associés pour, très tôt, réaliser des outils pédagogiques et aller sur le terrain avec une équipe, afin de voir les techniques pour que l’acquisition des bases dans l’élémentaire soit réalisée. Ils sont impliqués dans la réalisation des maquettes, la transmission du savoir et le suivi également.
De l’avis de l’ambassadeur du Japon, le développement d’un pays repose sur ses ressources humaines. C’est-à-dire former les apprenants, dès l’élémentaire, surtout que dans les nouvelles directives données lors des Assises de l’éducation nationale, figure en bonne place la réorientation du système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique, les technologies et l’entreprenariat.
«Nous félicitons la Cosydep dans sa démarche»
La semaine dernière, la Coalition des organisations en synergies pour une éducation de qualité (Cosydep)a fait un exposé sur les mauvais résultats enregistrés dans les examens, dont le Bac qui est à 37,65 % de réussite. Le ministre apprécie et compte travailler sur le document. Celui-ci, à ses yeux, est une réflexion globale sur l’évaluation et surtout le système. “Nous félicitons la Cosydep, en attendant de travailler sur le document, et les encourageons à être une force de propositions. Que les partenaires sociaux, les inspecteurs d’académie, les parents d’élèves se réunissent pour faire face aux problèmes’’.