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22 juillet 2025
PAR alioune Badara KaNe
HOMMAGE AU BÂTISSEUR ALIOU ARDO SOW
Voilà deux ans que cette légende de l’entreprise sénégalaise nous quittait pour l’au-delà. Parler de cet illustre personnage, nous amène rapidement à voir ce qu’il représente et le rôle qu’il a joué dans ce pays
L'AS |
Alioune Badara KaNe |
Publication 22/08/2019
Voilà deux ans que cette légende de l’entreprise sénégalaise nous quittait pour l’au-delà. Parler de cet illustre personnage, nous amène rapidement à voir ce qu’il représente et le rôle qu’il a joué dans ce pays. Entrepreneur émérite, PDG d’une gigantesque entreprise qu’est la Compagnie Sahélienne d’Entreprises – CSE, qu’il créa en 1970 et qui connut vite un développement fulgurant qui la place aujourd’hui au premier rang des entreprises de BTP du Sénégal et incontestablement parmi les plus importantes d’Afrique.
Patriote émérite, Pionnier de l’économie sénégalaise, plusieurs fois élevé à la haute distinction de l’état du Sénégal par ses présidents respectifs. Mais aussi M. Aliou SOW était doté d’une générosité de cœur exceptionnelle qui l’amena à créer au sein de son entreprise, un service médico-social. Une couverture maladie ouverte à l’extérieur à l’endroit de toutes personnes malades où tous les actes médicaux étaient offerts et financés par lui- même.
Bâtisseur de maisons d’Allah, on ne connaîtra jamais combien de Mosquées, de complexes islamiques construits et offerts aux musulmans de ce pays et d’ailleurs. Et ce n’est pas un hasard d’apprendre de par ces quelques pèlerins venus de la Mecque, nous confier que la nouvelle de sa disparition fut même ressentie pendant le Hajj où des prières ont été immédiatement formulées pour le repos de son âme. La CSE, sa famille, et ses très proches apprécient hautement la décision de la débaptisation du Pont de l’Émergence au nom de M. Aliou ARDO SADIO SOW, proclamé par le chef de l’État du Sénégal présent lors de ses obsèques.
Je ne saurais terminer cet hommage sans ne pas évoquer cetadage qui dit que derrière chaque grand homme se cacheune grande dame, et Mme Kadidiatou Diawara en est la parfaite illustration. Épouse, mais aussi mère exemplaire, puisse Allah le tout-puissant exaucer nos prières de bonne santé et longue vie sur sa personne et à l’endroit de sa famille.
Amine
LAMINE NIANG ENGROSSE SA COUSINE MINEURE QUI AVORTE
«Le linge sale se lave en famille» a-t-on coutume de dire. La famille Niang a décidé, elle de régler leur différend au Tribunal de grande instance (Tgi) de Dakar.
«Le linge sale se lave en famille» a-t-on coutume de dire. La famille Niang a décidé, elle de régler leur différend au Tribunal de grande instance (Tgi) de Dakar. Pour avoir mis en état de grossesse sa cousine de 16 ans, Lamine Niang a été attrait par sa tante pour viol, détournement de mineure et pédophilie au préjudice de S.S. Le prévenu sera fixé sur son sort le 29 août prochain.
Lamine Niang et S.S sont cousins et partagent la même demeure depuis 2 ans. Compte de cette proximité, ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Filant le parfait amour, les deux tourtereaux n’avaient pas de sens interdit et entretenaient des relations sexuelles à chaque fois que la maison était déserte. Mais comme ils n’utilisaient pas de contraception, la jeune fille de 16 ans, est tombée enceinte et s’est arrangée du mieux qu’elle a pu pour cacher sa grossesse. Ce qui n’avait pas échappé à sa maman Aminata Niang, qui a remarqué qu’elle s’est physiologiquement métamorphosée. Habitée par le doute, la dame a soulevé le haut de sa fille, et a constaté que ses seins avaient augmenté de volume. Pour être édifiée, elle a conduit sa fille au poste de santé où l’homme de l’art a attesté que S.S est enceinte de 5 mois ce que la petite nia en bloc avant de fuguer. C’est le sur lendemain à minuit qu’elle a été retrouvée avec son cousin à la recherche d’une chambre à louer.
Lamine Niang est aussitôt arrêté pour les délits de détournement de mineure, viol et pédophilie. A l’enquête préliminaire, le mis en cause a nié les faits qui lui sont reprochés. Devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, le prévenu a réitéré ses déclarations. Il indique que c’est sa cousine qui lui a déclaré sa flamme. «J’habite chez ma tante depuis deux ans. Ma relation avec S.S n’a duré que 7 mois. Le jour où S.S a quitté la maison, je l’ai appelée vers minuit et elle m’a informé qu’elle se trouvait à la plage. Je lui ai demandé de rentrer chez elle, mais elle a dit niet et a émis le souhait d’aller chez la sœur de sa mère et je l’ai accompagnée », raconte le mis en cause qui soutient que sa cousine était consentante lors des rapports sexuels.
La vicTiMe PLaiDe POUR La LiBéRaTiON De SON COUSIN
Abondant dans le même sens, la fille blanchit son cousin et indique qu’elle était consentante en couchant avec lui. Versant de chaudes larmes, elle soutient qu’elle est folle amoureuse de son cousin. «Il ne m’a jamais forcée, je l’aime, car il m’a dit qu’il voulait du sérieux avec moi. Je me suis rendue à la plage de mon propre gré», affirme S.S.La mine triste, les yeux larmoyants, la mère Aminata Niang déclare : «J’avais une confiance totale en Lamine Niang et je peux dire qu’il était mon bras droit dans ma maison. Il a complètement nié être le père lorsqu’on lui a annoncé la nouvelle. C’est un voisin qui m’a appelée pour me dire qu’il les a vus en train de louer une chambre». Selon l’avocat de la partie civile Me Diallo, le détournement de mineure ne souffre d’aucun doute. Aussi, a-t-il demandé le franc symbolique avant d’inviter le juge à fixer la contrainte par corps au maximum. Le parquet a requis l’application de la loi.
Me MaRTiN DiaTTa : « LORSqUe La MaMaN De S.S a aPPRiS La gROSSeSSe, La FiLLe a avORTé »
Selon l’avocat de la défense, Me Martin Diatta, la fille est âgée de 16 ans et 9 mois. Par conséquent, soutient-il, il n’y a pas de pédophilie dans ce dossier. «Parfois, la colère peut pousser une personne à poser des actes ignobles. Le lendemain du dépôt de la plainte, la grossesse a disparu. Comment a eu lieu cet avortement, on ne saurait le dire après 5 mois de grossesse. C’est le flou artistique. Notre sentiment est que notre client voulait protéger la fille et non la nuire», indique Me Diatta qui a plaidé la relaxe en faveur de son client. Le délibéré est attendu le 29 août prochain.
LA SOCIETE CIVILE REFORME LE PARRAINAGE
«En termes de bonne foi, le parrainage permet de garantir la dignité de l’élection pour éviter la floraison de candidats fantaisistes.
Pour l’élection présidentielle du 24 février dernier, le parrainage était une «nécessité». C’est l’avis de la Société civile spécialisée en la matière électorale. Cependant, l’ONG 3D et consorts appellent à une réforme de cette loi en vue des élections locales.
L’Union européenne préconisait une suppression du parrainage lors des prochaines élections locales, la Société civile sénégalaise, elle, parle plutôt de«réforme» de cette loi controversée expérimentée lors de Présidentielle du 24 février dernier. Dans le cadre de la publication du recueil de ses contributions citoyennes hier, le Collectif des organisations de la Société civile (Cosec), l’ONG 3 D et la Fondation Osiwa, a estimé que le parrainage est une«nécessité» pour les élections aux Sénégal. «En termes de bonne foi, le parrainage permet de garantir la dignité de l’élection pour éviter la floraison de candidats fantaisistes. Le parrainage participe à la rationalisation des partis politiques mais aussi à la crédibilisation des candidatures», a déclaré Pr Ngouda Mboup, enseignant-chercheur en Droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Cependant, cette «nécessité» pose problème au niveau des modalités d’application d’après Moundiaye Cissé et Cie. Devant Bernard Casimir Demba Cissé, directeur de la Formation et de la communication au niveau de la Direction générale des élections (Dge), la Société civile a listé les «manquements» dans la mise en œuvre du parrainage. Il s’agit, d’après Pr Mboup, de la technique de l’assèchement qui consiste à demander à ses soutiens, plus de parrainages que nécessaire, de sorte que «le vivier des signataires potentiels soit asséché pour les autres candidats, notamment pour les possibles dissidents de son propre camp».
Aussi, a souligné la Société civile, la technique de la pression, dans laquelle les électeurs «seraient soumis à des pressions visant à ce qu’ils ne parrainent pas un candidat qui risque de mordre sur l’électorat de la famille politique de tel ou tel candidat».
«Création d’une commission nationale de contrôle des parrainages»
Le rapport note aussi que la «principale limite» au niveau du contrôle des parrainages est liée au fait qu’il est effectué subséquemment à l’issue des dépôts des listes des parrainages. «Or, les candidats ne disposent a priori d’aucun référentiel pour éviter les doubles parrainages et les erreurs de saisie. De plus, la confrontation de toutes les rubriques contenues dans le modèle fixé par la réglementation accroit probablement la possibilité des rejets pour non-conformité», a déploré Pr Ngouda Mboup.
Toutefois, ces «manquements»appellent aussi à des rectifications. Dans ce sillage, la Société civile prône la«réforme» du cadre juridique et fonctionnel tout en maintenant le parrainage citoyen. Revoir à la hausse le taux de parrainage exigé dans les collectivités territoriales fait aussi partie des recommandations, de même que l’autorisation à l’électeur de parrainer plus de 2 listes de candidatures. De façon générale, la Société civile invite l’Etat à créer une plate forme centralisée de réception pour la collecte la transmission, en temps réel, de signatures. De l’avis du Pr Ngouda Mboup, la vérification des parrainages ne doit pas être exclusivement réservée au Conseil constitutionnel.
«Il faut unifier le contrôle à travers la création d’une Commission nationale de contrôle et de vérification des parrainages», appelle-t-il. Laquelle vérification doit se faire, selon le constitutionnaliste, par «la création d’organes décentralisés de contrôle et les pourvoir de moyens technologiques adéquats».
LA FÉDÉRATION NATIONALE DES BOULANGERS SE DÉMARQUE DE LA GRÈVE DU RBS
D’après le trésorier et porte-parole du RBS, Bada Gassama, le prix du pain, celui du sac de farine et la règlementation sont les motifs de ce mouvement prévu dans moins d’une semaine
La Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal ne sera pas de la grève initiée par le Regroupement des Boulangers du Sénégal. Toutefois, le RBS, qui proteste contre la règlementation liée à la distribution et le refus de la hausse du prix de la baguette, promet de mobiliser un grand nombre de boulangers.
Les membres du Regroupement des Boulangers du Sénégal seront en grève les 27, 28 et 29 de ce mois. D’après le trésorier et porte-parole du RBS, Bada Gassama, le prix du pain, celui du sac de farine et la règlementation sont les motifs de cette grève prévue dans moins d’une semaine. « Les négociations n’ont abouti à rien.
Nous avions demandé à l’Etat du Sénégal de revoir le prix de la farine qui est à 18 000 francs CFA et celui du pain que nous voulons qu’il soit fixé à 175 francs. Le gouvernement qui ne veut pas parler de ces deux points nous envoie des mails pour nous demander de voir ce qui peut être changé sur la règlementation», explique-t-il. Le boulanger estime que si le mot d’ordre est respecté, la grève sera bien ressentie. Il fonde son argument sur le fait que le RBS est présent partout dans le pays. « Nous espérons marquer un grand coup à travers cette grève », dit-il. De son côté, le Directeur du Commerce intérieur, Ousmane Mbaye s’est dit surpris par cette grève. « Nous voulons que tous les boulangers soient d’accord sur les propositions que nous leur avons faites », dit-il. A quelques jours du début de ces 72 heures de grève, l’autre association regroupant des boulangers, à savoir la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (FNBS) s’est déjà démarquée de cette décision. Les camarades d’Amadou Gaye ne comptent pas suivre le mort d’ordre d’autant plus que « les négociations sont en cours». « Nous étions tous ensemble en négociations, mais eux ont décidé d’aller en grève alors que les discussions avec les autorités sont en cours », a déclaré Amadou Gaye, le président de la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (FNBS).
LA PAGAILLE ET ANARCHIE
Selon lui, la structure qu’il dirige, a une autre vision de ce secteur. La FNBS veut que la pagaille et l’anarchie cessent. « Il faut une règlementation afin de protéger le consommateur et le boulanger. « En plus du prix du pain que nous demandons à être revu, nous avons proposé aux autorités en charge du secteur la fabrication d’un format supérieur à celui que nous avons actuellement, ce qui sera bénéfique pour les boulangers », lance M. Gaye qui invite les grévistes à revenir autour de la table de négociations. En revanche, le président de la FNBS invite le Gouvernement à faire des efforts. « Nous demandons qu’il soit mis en place une nouvelle règlementation. Car, nous ne pouvons pas comprendre qu’un intermédiaire ne puisse pas avoir un contrat de travail et un registre de commerce », a souligné le président de la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal(FNBS). L’autre souci de la FNBS reste les différentes formes de distribution du pain. Pour lui, il n’est pas hygiénique de distribuer ce produit avec des voitures en mauvais état. «Il faut que l’Etat interdise la vente du pain dans des boutiques non adaptées », a soutenu Amadou Gaye. Ainsi, avec la défection de la Fnbs, les consommateurs peuvent nourrir l’espoir de pouvoir disposer de leurs baguettes matinales les 27, 28 et 29 août prochain.
LA PRODUCTION SUCRIÈRE BAISSE DE 53,5% EN JUIN
Sur la tension notée dans la distribution du sucre ces jours-ci, la Css l’impute au problème de transport lié à la fête de Tabaski. Car beaucoup de camionneurs avaient garé leur véhicule pour les besoins de la fête
En juin, l’activité de production des industries alimentaires a régressé de 14,1%. Cette situation est notamment liée à un abaissement de l’activité de fabrication de sucre estimé à 53,5% et de transformation et conservation de poissons, crustacées et mollusques évalué à 45,4%.
La production nationale de sucre a drastiquement baissé au cours du mois de juin. D’après l’Indice harmonisé de la production industrielle du mois de juin, l’activité de fabrication de cette denrée a reculé de 53,5%. Cette période sous revue coïncide en effet, avec la fin de la campagne. Ainsi, rassurent certains responsables de la compagnie sucrière, cette situation de contreperformance n’a rien d’alarmant. Sur la tension notée dans la distribution du sucre ces jours-ci, la Css l’impute au problème de transport lié à la fête de Tabaski. Car beaucoup de camionneurs avaient garé leur véhicule pour les besoins de la fête de l’Aïd el fitr. Tout de même, ce recul a beaucoup contribué à la baisse de l’activité de production des industries alimentaires estimée en juin, à 14,1% par rapport au mois précédent.
Cette situation est également liée à un abaissement de l’activité de transformation et conservation de poissons, crustacées et mollusques de 45,4%. Cette baisse des industries alimentaires est, néanmoins, atténuée par un accroissement de l’activité de fabrication de produits à base de tabac de 76,5%, de corps gras, 72,1%, de boissons, 20,1%, de travail de grains, fabrication d’aliments pour animaux, 18,7%, et de transformation et conservation de fruits et légumes, 18,1%. En référence au mois de juin 2018, la production des industries alimentaires a progressé de 3,5%. Le cumul sur les six premiers mois de 2019 a crû de 1,5%, comparé à celui de la période correspondante de l’année précédente.
Cette contreperformance notée dans les industries alimentaires concerne également les industries de production d’énergie. «En juin 2019, il est noté une chute de 1,8% de l’activité des industries de production d’énergie, en variation mensuelle. Ce recul est attribuable à une baisse conjointe des activités de captage, traitement et distribution d’eau de 4,1% et de production et distribution d’électricité, 0,3%.
Par rapport au mois de juin2018, l’activité des industries de production d’énergie s’est améliorée de 8,8%. La production totale sur les deux premiers trimestres de 2019 s’est bonifiée de 10,6% en référence à celle de la période correspondante de l’année précédente», informe l’Agence nationale de la statistique et de la démographie. L’Ansd ajoute que l’activité de production des industries mécaniques, extractives a aussi dégringolé.
Par conséquent, au cours de cette période sous revue, «l’activité industrielle a enregistré, une chute de 4,7% de la production par rapport au mois précédent. Ce repli est, toutefois, jugulé par une croissance de l’activité des industries du papier et du carton, chimiques et des matériaux de construction. Par ailleurs, il est noté un arrêt de production des industries textiles et du cuir sur la période sous revue.
En référence au mois de juin 2018, l’activité industrielle s’est bonifiée de 5%. La production totale au cours du premier semestre de 2019 a également progressé de 2,2%, comparée à celle de la période correspondante de l’année précédente».
Éditorial du journal Le Monde
LE GROENLAND, DERNIER CAPRICE DE DONALD TRUMP
Le Groenland n'est pas à vendre. Trump, piqué au vif : On ne dit pas au président des Etats-Unis qu’il est « absurde », s’est-il emporté mercredi, aussi mauvais joueur qu’un gamin dans une cour de récréation
Le Monde |
Éditorial du journal Le Monde |
Publication 22/08/2019
L’affaire pourrait paraître burlesque si elle n’émanait pas de l’homme le plus puissant de la planète. L’épisode du Groenland, que le président Donald Trump a très cavalièrement proposé d’acheter avant de provoquer un incident diplomatique avec le Danemark, l’un de ses plus solides alliés au sein de l’OTAN, est en réalité un concentré de tout ce qui rend ce président américain ingérable : narcissisme, irrationalité, susceptibilité et, pour finir, infantilisme.
Les faits, d’abord. Le 16 août, le Wall Street Journal rapporte que M. Trump a, à plusieurs reprises, en privé, manifesté son intérêt pour l’achat du Groenland ; ses conseillers, selon le quotidien, sont divisés. Le sujet fait aussitôt les délices des comiques des shows télévisés, tandis que les détracteurs du président s’étranglent. Vu de Washington, pourtant, s’intéresser au Groenland n’est pas totalement inepte : à deux reprises, en 1867 – année de l’acquisition de l’Alaska –, puis en 1946, sous la présidence d’Harry Truman, les Etats-Unis ont proposé d’acheter ce vaste territoire de l’Arctique. Aujourd’hui, le Groenland est un territoire autonome de 56 000 habitants, rattaché au Danemark, qui en gère les fonctions régaliennes et finance la majeure partie de son budget.
Riche en ressources naturelles précieuses mais difficiles à exploiter, le Groenland présente aussi des atouts stratégiques importants ; il abrite d’ailleurs depuis plusieurs décennies une grosse base de l’US Air Force, la base de Thulé, qui fait partie du bouclier antimissile américain. Après la fin de la guerre froide, l’Arctique est devenu l’objet de nombreuses convoitises, notamment de la part de la Chine. Les Etats-Unis, qui ont pris du retard dans cette zone, ont réussi à bloquer une tentative chinoise de financer des aéroports au Groenland en 2018. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, avait prévu de s’y rendre en mai dernier, visite qui a été annulée en raison de l’actualité iranienne.
Mauvais joueur
Mais si s’intéresser au Groenland n’était pas illégitime, la manière dont Donald Trump s’y est pris a été désastreuse. Le président des Etats-Unis a d’abord confirmé son intérêt pour ce qu’il a qualifié, « essentiellement », de « grosse opération immobilière ». Puis, rectifiant le tir, il a posté sur Twitter un montage photo qui se voulait humoristique pour illustrer ce qu’il « ne ferai[t] pas au Groenland » : une Trump Tower rutilante au milieu des jolies petites maisons locales. En fait, a-t-il ajouté, il voulait rendre service aux contribuables danois, qui déboursent chaque année 700 millions de dollars pour entretenir le Groenland.
Curieusement, les Danois n’ont pas trouvé cela drôle. Pas plus, d’ailleurs, que les Groenlandais. Cette idée est absurde et le territoire n’est pas à vendre, a répliqué la première ministre, Mette Frederiksen. Piqué au vif, M. Trump a réagi en annulant la visite officielle qu’il devait faire au Danemark les 2 et 3 septembre, sans même en avertir son ambassadrice à Copenhague. On ne dit pas au président des Etats-Unis qu’il est « absurde », s’est-il emporté mercredi, aussi mauvais joueur qu’un gamin dans une cour de récréation.
Ce n’est ni le premier ni le dernier caprice de ce président américain, et Mme Frederiksen l’a traité comme il le méritait. Donald Trump est en campagne pour un deuxième mandat. Les alliés des Etats-Unis doivent intégrer cet élément : l’important, pour lui, ce n’est pas le monde qui l’entoure, mais son électorat, chez lui, devant lequel il aime tant jouer les gros bras.
PAUL BIYA, LES SEPT VIES DU SPHINX
Depuis trente-sept ans, le chef de l'État camerounais exerce le pouvoir sans rien dévoiler de lui-même. Pour le percer à jour, il faut remonter le fil d’une existence marquée par les coups de théâtre
Depuis trente-sept ans, Paul Biya exerce le pouvoir sans rien dévoiler de lui-même. Pour le percer à jour, il faut remonter le fil d’une existence marquée par les coups de théâtre.
Dans l’intimité de sa résidence de Mvomeka’a, Paul Biya pense-t-il au destin ? Ce passionné de lettres classiques s’interroge-t-il sur cette « Moïra », pour citer Homère, fatalité aveugle et inexorable ? En écoutant l’un de ses compositeurs favoris, l’allemand Ludwig van Beethoven, ressent-il l’angoisse de laisser l’œuvre de sa vie inachevée ? Peu nombreux sont les intimes du chef de l’état capables de percer les mystères du palais d’Etoudi, guère moins opaques que ceux d’Éleusis, dans la Grèce antique.
Depuis son accession au pouvoir, en 1982, tout a été tenté pour comprendre le président : psychologie, mysticisme, voire astrologie. Mais Paul Biya a su avancer masquer, s’efforçant, comme le confie un proche, « d’observer sans être observé ». Dans le brouillard qu’il se plaît à entretenir, il a entamé, en octobre 2018, son septième mandat. Après une élection contestée et en pleine crise anglophone qui ébranle son pays comme rarement il l’a été dans son histoire.
Dans comme il vous plaira, William Shakespeare décrivait le monde comme « un théâtre » dans lequel chacun jouait un rôle en « sept âges ». Amateur de littérature, Paul Biya, le sphinx aux sept mandats, a-t-il lu le dramaturge anglais ? Jeune Afrique frappe les trois coups de son épopée.
Les jeunes années un discret séminariste
Certains l’ont appelé « la terreur de Nden ». Le père Antoine Wollenschneider imaginait-il, dans son école catholique de ce village de la région du Centre, qu’il allait contribuer à forger l’identité du futur président du Cameroun ? En ce milieu des années 1940, Paul Biya n’est encore qu’un garçonnet studieux, plutôt frêle. Souvent, ce sont son frère aîné, Benoît Mvondo Assam, ou ses cousins, Benoît Assam Ebolo et Hyacinthe Eyinga Miame, qui se chargent de le protéger. On veut faire de lui un prêtre. Direction le séminaire Saint Joseph d’Akono.
« Ceux qui n’aboutissaient pas à la prêtrise repartaient tout de même avec une renaissance psychologique qui en faisait des hommes intègres et silencieux », assure un camarade du président, cité dans la biographie écrite par Michel Roger Emvana1. « Certains croient qu’il est froid. C’est faux. […] Il peut devenir chaleureux et extraverti […]. Mais il sait aussi être discret et taciturne », confiait quant à elle sa sœur à Jacques Fame Ndongo, compagnon de route devenu ministre de l’Enseignement supérieur, selon le même ouvrage.
En 1952, Biya rejoint la France, où il rencontre sa première épouse Jeanne -Irène. À l’institut des hautes études d’outre-mer, le Camerounais se distingue auprès de Louis-Paul Aujoulat. L’ancien secrétaire d’État à la France d’outre-mer voit en lui un jeune homme désintéressé, peu passionné par les joutes politiques qui se trament autour d’Ahmadou Ahidjo, premier président du Cameroun indépendant. Pour Aujoulat, Biya est sans ambition et représente le parfait second pour le chef de l’état. Seule la première dame se méfie. Germaine Ahidjo n’éprouve aucune confiance envers celui dont le silence, pense-t-elle, doit cacher quelque chose.
1962-1982 La conquête du pouvoir
Biya a toujours su choisir ses protecteurs. En 1962, son ascension commence : il entre comme chargé de mission à la présidence. « Assidu », « réservé », « dévoué », un ancien collègue ne tarit pas d’éloges. En 1967, il est nommé directeur du cabinet civil du président, qui n’hésite plus à lui confier les dossiers délicats. Certains se gaussent du « valet », de la « marionnette » Biya. Mais le jeune homme de 34 ans va les surprendre. « Il était sportif, avait une bonne hygiène de vie, pratiquait le footing au mont Fébé », se souvient un Français logeant à l’époque à Yaoundé. Biya s’entraîne aussi au tennis avec Zacharie Noah, le père de Yannick. « C’était un très bon administrateur, et Ahidjo s’est reposé sur lui, se souvient un ancien coopérant au Cameroun. Ahidjo avait de l’admiration pour lui, et Biya était fasciné par le charisme du président. »
En 1975, Ahidjo le nomme Premier ministre. À son épouse, il explique avoir choisi « le plus posé ». Le 29 juin 1979, il fait même du Premier ministre son successeur constitutionnel. L’ancien séminariste, qui n’a encore jamais été élu, se forge une image dans l’opinion. « On a longtemps cru qu’il ne faisait pas de politique, mais c’était justement sa stratégie », confie une de ses connaissances. Le 4 novembre 1982, Ahidjo annonce sa démission au profit de Biya. À la résidence du Lac, demeure du Premier ministre qu’il s’apprête à quitter, Jeanne -Irène filtre les entrées. Le nouveau président accepte les félicitations. Whisky et champagne sont servis. Mais la fête n’a rien de fastueux. « Il s’est aussitôt mis à gouverner avec un masque », se souvient un ancien camarade.
En 1982 et 1983, Biya compose ses gouvernements en consultant Ahmadou Ahidjo, mais place peu à peu ses pions, notamment Joseph Zambo et Jean Nkuété, pour contrer les fidèles de l’ex-président. À la surprise d’Ahidjo, le « valet » s’affirme.
1983-1984 L’impitoyable riposte
L’affrontement est inéluctable, et le 18 juin 1983 marque un tournant. Biya vient de remanier son gouvernement, sans prévenir Ahidjo. Ce dernier ne décolère pas : il convoque tous les ministres du Nord à la résidence du Lac, où l’ex-président a élu domicile. Il veut les pousser à démissionner. Dans la nuit, Maïkano Abdoulaye, ministre chargé des Forces armées et fidèle d’Ahidjo, réunit à son tour des officiers du Nord. Mais Biya apprend la manœuvre.
Le 22 août, il annonce que des individus, liés à Ahmadou ahidjo, ont été arrêtés pour avoir voulu « porter atteinte à la sécurité de la République ». Le Premier ministre Bello
Bouba Maïgari est limogé, comme maïkano Abdoulaye. Ahidjo est condamné à mort par contumace le 28 février 1984. Depuis la France, il fustige « la phobie du coup d’État [qui] s’est emparée de Paul Biya ». « Biya a appris à gouverner auprès d’ahidjo, qui savait se montrer retors et impitoyable », confie notre ancien coopérant français.
À peine un mois plus tard, le 6 avril, une tentative de putsch affole Yaoundé. Le palais présidentiel, où Biya s’est réfugié, est attaqué. Dans la nuit du 6 au 7, les loyalistes contre-attaquent. Le soir du 7, Biya annonce que le calme est revenu. « La victoire est acquise », ajoute-t-il. Parle-t-il de la bataille qui l’oppose à Ahidjo ? On le dit désormais méfiant, voire paranoïaque. « Àpartir de ce moment, Biya s’est assuré de contrôler le Nord et de ne plus lâcher la bride à l’appareil sécuritaire », confie un proche de la présidence.
1987-1988 Le premier échec
Certains la vivent encore comme une trahison. Pourtant, quand Paul Biya prononce devant les députés, le 20 juin 1987, la phrase « Nous n’irons pas au FMI », il est applaudi. Depuis l’indépendance, le Cameroun d’Ahidjo a appliqué un libéralisme dit « planifié », dans lequel l’état conserve une forte emprise sur une économie menée à coups de plans quinquennaux. Celle-ci a permis au Cameroun de mieux passer la crise pétrolière de 1973 que ses voisins. Mais les temps difficiles commencent au milieu des années 1980. Cacao, café et coton ont subi une baisse de près de 65 % de leur valeur, et le pétrole voit ses cours chuter.
Paul Biya a soif de rupture. Il publie en 1987 pour le libéralisme communautaire, livre dans lequel il expose ses ambitions. « L’idée était de promouvoir davantage de justice sociale et de mettre de l’ordre dans la gestion des affaires publiques », se souvient un économiste camerounais. En d’autres termes, explique un ancien de la présidence : « Il voulait faire passer l’idée que l’état n’était plus une vache à lait. » « Mais le président ne souhaitait pas que les mesures d’austérité paraissent imposées par l’étranger », ajoute-t-il.
« Il fallait conserver cette fierté qu’avaient les Camerounais d’avoir mieux traversé la crise que leurs voisins », explique un économiste. « Paul Biya voyait d’un mauvais œil une soumission au FMI », confie un proche du palais d’Etoudi. Mais, malgré le lancement d’un programme d’assainissement, les résultats ne suivent pas, et la promesse du président vole en éclats. En septembre 1988, le Cameroun entre dans un programme d’ajustement structurel du FMI. « C’est peut-être le premier échec de Biya », constate un opposant. « On a vu la fin du modèle camerounais, et le réveil a été douloureux. »
1991-1992 Le temps des stratèges
Nous sommes le 27 juin 1991. Devant l’Assemblée nationale, Paul Biya prend position : « Je l’ai dit et je le maintiens : la conférence nationale est sans objet au Cameroun. […] Nous nous soumettrons au verdict des urnes. » Le pays est pourtant en fâcheuse posture. En mai, l’opposition, menéepar John Fru Ndi, a le vent en poupe. Elle lance une campagne de désobéissance civile pour paralyser l’activité dans les grandes villes. Beaucoup appellent à un dialogue national et à un départ de Biya. Mais l’intéressé a une stratégie : les urnes. « C’est une de ses caractéristiques : il ne cède pas à la pression », confie un habitué de la présidence. Conseillé par son secrétaire général, le nordiste Sadou Hayatou, et par son directeur du cabinet civil, le discret Laurent Esso, il propose des législatives anticipées au début de 1992. Le parti au pouvoir n’obtient qu’une majorité relative, mais Biya a réussi à diviser l’opposition entre Bello Bouba Maïgari, qui intègre l’assemblée, et les plus radicaux.
« Il a repris la main, en poussant le Social Democratic Front à boycotter et à délaisser le terrain pour un temps », se souvient un observateur. « Il ne voulait pas de la conférence et redoutait de perdre le pouvoir, comme Kérékou au Bénin ou Sassou Nguesso à Brazzaville », ajoute un proche de la présidence. « Sa force a été de jouer les élections contre la conférence, qu’il savait difficile à maîtriser. C’est une forme de révolution conservatrice, qui ne dérogeait pas à la doctrine de La Baule. »
2007-2011 L’éternel candidat
« 2008 est la confirmation de l’état stationnaire du patient camerounais », glisse un opposant de l’époque. Depuis l’année précédente, le pays est à bout de souffle. Dans les provinces de l’ouest du Cameroun, en particulier dans le Littoral, on lance des appels à la désobéissance civile. Dans son camp, Paul Biya fait face à des dissensions, d’autant qu’il doit, constitutionnellement, quitter le pouvoir en 2011. « Biya a vu les potentiels dauphins, comme René Emmanuel Sadi ou Marafa Hamidou Yaya, s’agiter et a considéré que le pays n’était pas prêt », se souvient un ancien de la présidence.
À l’initiative de la communicante française Patricia Balme, il évoque à la fin de 2007 dans les médias l’idée d’une révision de la Constitution supprimant la limite des mandats. Le 31 décembre, il confirme : cette limitation « s’accorde mal avec l’idée même de choix démocratique ». Conseillé par Laurent Esso, devenu secrétaire général de la présidence, ou Martin Belinga Eboutou, son nouveau directeur du cabinet civil, il s’appuie sur les pétitions que Grégoire Owona – secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) – ne manque pas de faire circuler. La réforme de la Constitution est adoptée, le 10 avril 2008, par l’assemblée, tandis que les émeutes secouent le pays.
« Biya a réussi à s’imposer comme un candidat perpétuel pour mettre un terme à la course à la succession », conclut notre ancien du palais d’Etoudi. René Emmanuel Sadi affiche rapidement son soutien, dans « l’intérêt du Cameroun ». La boîte de Pandore restera close lors de la présidentielle de 2011.
« Biya a forcé les ambitieux à choisir entre la prison et la patience. [L’ex-secrétaire général de la présidence] Titus Edzoa et Marafa Hamidou Yaya sont tombés, mais Sadi est resté fidèle » décrypte un ex-ministre. Edzoa confiera : « Biya, c’est le machiavélisme […], il fait en sorte que les uns et les autres se rentrent dedans. »
2019 L’homme traqué
Le 26 juin 2019, à l’hôtel Intercontinental de Genève, Paul Biya tente de s’imprégner de la sérénité suisse, aux côtés de sa seconde épouse, Chantal – devenue peu à peu une des grandes ordonnatrices du palais présidentiel. Mais 2019 n’est pas une année de la quiétude pour le couple. Après la crise anglophone et la présidentielle contestée de 2018, la tension n’a cessé de monter. Des activistes de la diaspora sont parvenus à se faufiler dans le palace. Parmi eux, une femme a dissimulé des menottes et attend le passage de Biya pour s’enchaîner à lui. Elle réclame, comme les autres manifestants massés à Genève, la démission du président. Le plan « menottes » échoue, mais des troubles éclatent, et la police suisse est obligée d’intervenir. L’incident tourne à la crise diplomatique. Sous pression, Paul Biya et son épouse quittent Genève le 5 juillet à 12h30.
« Je pense que cela l’a beaucoup affecté, d’autant que les pressions diplomatiques se sont aussi intensifiées », confie une source qui connaît le chef de l’état depuis les années 1970. Paul Biya, 86 ans, pense-t-il à son héritage ? « Il ne cède pas à la pression, mais est attentif à son image à l’étranger », ajoute une source à Etoudi. L’un de ses anciens partenaires sportifs conclut : « Il a conservé un fonds religieux et sait qu’il n’est pas éternel. Bien sûr, les derniers événements doivent alimenter sa réflexion. »
LA SITUATION SE DÉGRADE AU PDS
Le bras de fer se poursuit au Parti Démocratique Sénégalais où désormais deux camps se sont formés, d’un côté les dirigeants et de l’autre les contestataires - Et toutes les tentatives de médiation amorcées jusque-là ont accouché d’une souris
Le bras de fer se poursuit au Parti Démocratique Sénégalais (Pds) où désormais deux camps se sont formés, d’un côté les dirigeants et de l’autre les contestataires. Et toutes les tentatives de médiation amorcées jusque-là ont accouché d’une souris, avec à la clef une radicalisation de part et d’autre entre les «Karimistes» et les frondeurs.
Oumar Sarr et Cie ferontface à la presse demain, vendredi. Taxés de frondeurs, ils vont à coup sûr éclairer l’opinion sur les raisons qui les ont poussés à adopter une telle posture depuis la nomination du nouveau secrétariat national. Qualifiés également de «boudeurs» par certains Karimistes, Oumar Sarr et son camp disent être déçus par les nouvelles orientations du parti. Ils déclineront à coup sûr leur feuille de route pour combattre ce qu’ils considèrent comme une forfaiture. A en croire une source proche du maire de Dagana, ils (Ndlr ; frondeurs) attendaient un «Ndeup» collectif pour évaluer la dernière élection présidentielle, faire le bilan de la non participation du Pds au scrutin et tirer des conclusions. «Karim disait que s’il ne revenait pas participer au scrutin présidentiel qu’on le traite de lâche. Et finalement, personne ne l’a vu.
Donc, il aurait été plus sage de faire le bilan de tout ceci avant de procéder à des réformes», se désole notre interlocuteur qui a préféré garder l’anonymat. Toujours selon lui, avant une quel-conque restructuration du parti, il fallait d’abord établir un bilan exhaustif de tous les combats politiques menés jusque-là par le Parti Démocratique Sénégalais. «Mais rien de tout ça n’a été fait et ils veulent se lever du jour au lendemain pour nommer un nouveau secrétariat national», déplore-t-il. Pour Oumar Sarr et Cie, c’est Karim Wade le principal problème au PDS. «Nous nous sommes rendus compte qu’il a fait perdre le PDS en 2009 à Dakar lors des élections locales. C’est également à cause de lui et du projet de dévolution monarchique que le Président Abdoulaye Wade a perdu le pouvoir en 2012. Enfin, avec son absence, notre parti n’a pas participé à la présidentielle de 2019. Ettout ça devrait être évalué avant toute réforme», confesse notre informateur.
MEDIATION RATEE D’ AIDARA SYLLA
Toutefois, il ne demeure pas moins que de bonnes volontés, parmi lesquelles l’ancien député libéral Alioune Aidara Sylla, ont tenté en vain de rapprocher les deux parties. Et selon notre source, Aidara Sylla reconnu très proche du patriarche libéral et de Karim Wade n’a pu les concilier avec Oumar Sarr et Cie vu que de part et d’autre les différentes parties se sont radicalisées dans leurs positions. Mais, malgré les hostilités entre frères libéraux et la contestation du nouveau Se crétariat national, Oumar Sarr et Cie soutiennent qu’ils vont rester au PDS où ils comptent mener le combat jusqu’à obtenir satisfaction. Ils disent également que de nombreuses fédérations de la formation «Bleu jaune» ont adhéré à leur cause et rejoint la dynamique.
Pour l’heure, Karimistes et frondeurs se livrent un combat médiatique sans merci. Karim Wade et Oumar Sarr se mènent aussi une guerre par procuration en envoyant leurs lieutenants sur les plateaux de télévision de radio pour essayer de gagner la bataille de l’opinion. En plus de la décision des dissidents de rédiger des lettres pour renoncer aux postes qui leur sont dévolus par Me Abdoulaye Wade dans le nouveau secrétariat national, c’est AbdoulayeNguer Ba, un des fidèles d’Oumar Sarr qui est le plus en vue dans les médias. Pendant ce temps, dans le camp de Karim Wade, c’est Bachir Diawara et Lamine Ba qui sont envoyés au charbon pour défendre leur leader etjustifier la nomination d’un nouveau Secrétariat national. Ces derniers jouent ainsi les préliminaires en attendant certainement le coup de fouet du maitre.
DAKAR PRODUIT 893.159 TONNES DE DÉCHETS PAR AN
Une enquête montre que les travailleurs sont exposés à des maladies telles que les infections respiratoires aiguës à savoir l’asthme, la tuberculose, la toux, mais aussi la dermatose. Parce qu’ils sont en contact permanent avec des substances dangereuses
D’après les estimations de l’Unité de coordination et de gestion des déchets solides (Ucg), la quantité annuelle de déchets produits dans l’agglomération urbaine de Dakar est de 893 159 tonnes : «La vente de matériaux récupérés procure un revenu mensuel inférieur à 50 000 franc Cfa à plus du tiers des récupérateurs.
Plus d’une femme récupératrice sur deux appartient à la catégorie des faibles revenus, soit 60% en saison sèche et 54% en saison des pluies. Seuls 20% des femmes disposent d’un revenu supérieur à 100 000 francs Cfa alors que ce pourcentage est de 25% chez les hommes. Seuls16,6% en saison sèche et 11% en période d’hivernage chez les hommes, 3, 23% chez les femmes lors de la saison des pluies gagnent un revenu supérieur ou égal à 200 000 francs.» Ces chiffres sont les résultats d’une étude menée en octobre 2018 sur les récupérateurs de la décharge de Mbeubeuss réalisée par l’organisme de charité, Wiego, dans le cadre du projet intitulé «réduction des déchets dans les villes côtières grâce au recyclage inclusif». Elle a été faite par le laboratoire de géographie humaine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Par ailleurs, l’enquête montre que les travailleurs sont exposés à des maladies telles que les infections respiratoires aiguës à savoir l’asthme, la tuberculose, la toux, mais aussi la dermatose. Parce qu’ils sont en contact permanent avec des substances dangereuses comme le goudron, l’acide, les déchets médicaux, liquides, le plomb, la poussière, la fumée et les odeurs. Et hier, un atelier d’orientation pour la mise en œuvre d’une initiative-pilote pour la promotion de coopératives de récupérateurs et récupératrices à Mbeubeuss a réuni les différents acteurs du secteur. Ainsi pour Moustapha Kamal Guèye, coordonnateur du programme des emplois verts au Bureau international du travail(Bit), «c’est une activité qui vise à travailler avec les acteurs, les récupérateurs et les récupératrices de la décharge de Mbeubeuss avec un effort de promouvoir une meilleure structuration de ce segment de collecte et de recyclage des déchets en vue d’arriver à des emplois qui soient beaucoup plus décents, qui permettent aux travailleur set travailleuses de gagner un revenu décent, d’avoir tous les droits fondamentaux au travail, la protection sociale et de participer au dialogue social. Donc c’est un partenariat que nous pensons pourra nous permettre d’aller sur une approche-pilote de structuration en coopérative comme ça se fait dans d’autres pays en Argentine et ailleurs et d’arriver à tirer le maximum de potentiel d’emplois décents dans ce secteur de recyclage, de gestion de déchets».
En effet, le Bit est l’un des partenaires de l’organisme de charité, Wiego. Selon El Hadji Malick Diallo, président des récupérateurs et récupératrices regroupés au sein de «Bokkjom», cela va constituer le point de départ d’une organisation en leur sein. D’ailleurs, ils s’engagent à sensibiliser et former les populations sur les dangers liés aux déchets plastiques sur les écosystèmes et accompagner l’Etat dans la campagne «zéro déchet» au Sénégal.
43 MORTS DÛS AUX ACCIDENTS DE LA ROUTE DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE À FATICK
Des chiffres qui dépassent de loin ceux de l’année dernière au cours de laquelle 397 victimes ont été répertoriées dont 33 morts et 125 blessés graves
La situation des accidents de la circulation est très alarmante dans la région de Fatick. Pour cette année qui n’est pas encore arrivée à son terme, ce sont 443 victimes (43 morts) qui ont répertoriées. Ces statistiques ont été révélées hier par les autorités lors de la réunion de la Commission régionale sur la sécurité routière, tenue 72 heures seulement après la survenue sur la RN1 de deux accidents ayant coûté la vie à neuf personnes.
Les statistiques liées aux accidents de la circulation dans la région de Fatick, notamment sur l’axe Ndiosmone Ouyal Sandé sur la Route nationale 1, font froid dans le dos. En effet, depuis le début de cette année 2019, ce sont 443 victimes d’accident qui ont été enregistrées dont 43 morts et 165 blessés graves. Des chiffres qui dépassent de loin ceux de l’année dernière au cours de laquelle 397 victimes ont été répertoriées dont 33 morts et 125 blessés graves. Ces données macabres sont sorties de la réunion de la Commission régionale sur la sécurité routière présidée hier par le gouverneur Seynabou Guèye. Selon qui, le facteur humain a été le plus déterminant dans la survenue de ces accidents. C’est pourquoi, pour juguler ce mal, l’une des recommandations les plus fortes de cette rencontre a été l’érection de ralentisseurs sur les axes les plus «accident ogènes», en particulier sur la RN1 et la RN4.
De plus, Mme le gouverneur a préconisé la mise en œuvre de plans d’action spécifiques aux trois départements de la région (Fatick, Foundiougne et Gossas), afin d’agir plus efficacement. Par ailleurs, en vue de prémunir les élèves dont certains sont obligés de traverser quotidiennement des routes pour se rendre à leur école, il a été retenu, en collaboration avec l’Inspection d’académie (Ia) ainsi que les Inspection de l’éducation et de la formation (Ief), de voir les modalités de mise en place au niveau des écoles et établissements, dès la prochaine rentrée scolaire, de clubs d’éducation routière qui seront dénommés «clubs de sécurité civile», à l’instar des clubs traditionnels existants.
Pour leur part, certains agents des Forces de sécurité ont préconisé un alourdissement des peines d’emprisonnement dans la mesure où ils ont constaté que les amendes forfaitaires souvent infligées aux chauffards et qui s’élèvent cette année à 56 millions 955 mille, ne sont pas suffisamment dissuasives.