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3 août 2025
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SERIGNE SALIOU GUÈYE
L’HÉRITIER DE SENGHOR ET DE DIOUF TIRE SA RÉVÉRENCE
Avec la mort de Tanor, c’est une page du PS qui se ferme - Lire un condensé de son cursus politique ne donnerait qu’une facette de celui qui fut l’homme fort du Parti socialiste au cours de ces 23 dernières années
Le secrétaire général du Parti socialiste (PS), par ailleurs président du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), est décédé à l’âge de 72 ans, ce lundi 15 juillet à Bordeaux, des suites d’une longue maladie. Il avait été intronisé dauphin par Abdou Diouf qui lui avait remis les rênes du parti de Senghor. Homme d’Etat chevronné, il a occupé successivement les fonctions de conseiller chargé des affaires internationales au ministère des Affaires étrangères (1976-78), conseiller diplomatique auprès du président Léopold Sédar Senghor (1978-80), puis auprès du président Abdou Diouf (1981-2000) avant d’être nommé directeur de cabinet et ministre d’Etat chargé des Affaires et Services présidentiels. Administrateur civil de formation, il a été au service de l’Etat pendant 40 ans.
Il est de ces personnages qui laisseront une empreinte de géants dans le granit de la politique. Ousmane Tanor DIENG, qui vient de nous quitter, est de ceux-là. En réalité, lire un condensé de son cursus politique ne donnerait qu’une facette de celui qui fut l’homme fort du Parti socialiste au cours de ces 23 dernières années. Léopold Sédar a enfanté le Bloc démocratique sénégalais (Bds) le 27 octobre 1948 dans un contexte où la section française de l’internationale ouvrière (Sfio) de lamine Guèye, maire de Dakar, était très ancrée dans les zones urbaines. Cet enfant grandira avec des fusions caractérisées par des changements nominatifs. En 1958, Abdoulaye Ly, les socialistes de l’Union démocratique sénégalaise (UDS) d’Abdoulaye Guèye Cabri et Thierno Bâ, le mouvement autonome casamançais (MAC) d’Assane Seck et une partie du mouvement populaire sénégalais (MPS) de Doudou Guèye rejoignent le Bds de Senghor pour donner naissance au Bloc Populaire sénégalais (BPS).
Ensuite, on assista à l’association du BPS en 1959 avec le Parti socialiste d’action sénégalaise (PSAS) de Lamine Guèye qui avait quitté entretemps la SFIO. La nouvelle entité prit le nom d’Union Progressiste sénégalaise (UPS). La crise de décembre 1962 avec l’arrestation et l’embastillement de Mamadou Dia, président du Conseil de gouvernement suivis, de l’exclusion de beaucoup de ses proches a créé une césure dans la dynamique d’unification prônée par Senghor. en 1966, il réussit à se rapprocher d’Abdoulaye Ly qui venait de bénéficier, un an auparavant, d’une remise de peine carcérale. et en 1971, l’UPS ayant adhéré à l’internationale socialiste, devient le Parti socialiste. Abdou Diouf qui a hérité ce parti de Léopold Senghor sera le premier à l’étouffer avec des purges staliniennes au nom de la désenghorisation. L’esprit de rassemblement qui est le socle fondateur du Ps s’est estompé avec l’avènement de Diouf à la tête du Ps. et en 1996 les ébréchures du Ps, constatées depuis le début des années 80, se muent réellement en fracture ouverte avec la fronde des légitimistes dont le chef de file est Djibo Ka. Tanor incarne la rénovation du Parti socialiste qui ne parvient plus, depuis 1984, à impulser des changements en profondeur dans son mode de fonctionnement et à proposer un projet politique en phase avec les attentes populaires. On attend des orientations politiques et des axes programmatiques sous la supposée ère de rénovation socialiste, finalement on assiste à des batailles de positionnement et à un déni du débat contradictoire ayant débouché sur des exclusions de militants de la première heure.
Quand Tanor maniait courageusement le navire socialiste
Djibo et ses affidés refusent l’hégémonie d’Ousmane Tanor Dieng imposé lors du congrès sans débat où rien sur les nouvelles orientations politiques du Ps n’a été débattu. Il finit par quitter pour mettre sur pied son mouvement rénovateur en 1998 et en 1999 Moustapha Niasse est exclu pour activités fractionnistes. C’est le chant du cygne du Ps. En 2000, après la chute de Diouf, quand le navire socialiste tangue dans une mer agitée par les vents de la transhumance, le capitaine Tanor tient courageusement le gouvernail. Quelques co-commandants du bateau qui rechignent à reconnaitre le leadership de Tanor à savoir Robert Sagna, Mamadou Diop, Souty Touré, Abdou Khadre Cissokho (qui a opéré un come-back), Moustapha Kâ, Madia Diop, Amath Cissé et Abdoulaye Makhtar diop claquent la porte pour prendre leur destin en main. Ainsi, après les plus de deux décennies passées par Tanor aux manettes du plus vieux parti du pays, le Ps a entamé une descente aux enfers ponctuée par des scores qui s’érodent d’élection en élection. De 2000 (40%), en passant par 2007 (13%) jusqu’en 2012 (11%), le parti fondé par Léopold Sédar Senghor en 1948 semble être arrivé en fin de cycle. La bataille de renouvellement du leadership socialiste, du relookage du Ps, a fini par plonger le parti senghorien dans une guerre fratricide qui s’est terminée avec l’embastillement de Khalifa sall, potentiel successeur de Tanor à la tête du Ps. Avec la mort de Tanor, c’est une page du PS qui se ferme. Souhaitons que ses héritiers puissent maintenir le flambeau socialiste toujours vivant.
BIENTOT UNE SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE POUR LA PUBLICATION DU RAPPORT
La commission d’enquête parlementaire mise en place sur l’affaire des 94 milliards CFA va bientôt convoquer une session extraordinaire pour la publication de son rapport.
Ceux qui croyaient que l’affaire Pétrotim et la Can 2019 allaient faire sombrer celle des 94 milliards CfA de Mamour DIALLO vont déchanter ! Pour cause, une source proche du dossier nous apprend que la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale a presque fini ses travaux. « le Témoin » quotidien est mesure de vous révéler qu’une session extraordinaire sera bientôt convoquée pour la publication du rapport. C’est imminent !
Rappelons-le, pour la première fois de l’histoire de la république, un député (Ousmane Sonko) a porté des accusations graves contre un haut fonctionnaire de l’état, Mamour Diallo, ancien directeur des domaines en l’occurrence. Ces accusations portent sur un détournement de 94 milliards CfA lié à des transactions foncières que Mamour Diallo avait rejetées en bloc. Pour faire la lumière sur cette sombre affaire et départager les deux parties, une commission d’enquête parlementaire avait été mise en place. Elle a presque fini ses travaux. Une trentaine de personnes impliquées de près ou de loin dans cette affaire foncière ont été entendues par les députés. Il s’agit de fils-héritiers, notaires, clercs, courtiers, notables, voisins, religieux, agents de l’état, etc. Au lendemain du démarrage des auditions, l’accusateur, le député Ousmane Sonko avait soutenu que cette commission d’enquête parlementaire était une manœuvre pour tenter de se substituer à la justice.
Les conclusions du rapport vont sans doute permettre de vérifier cette assertion.
«ON CONNAIT LEURS FAIBLESSES... »
Adversaire du Sénégal vendredi, pour la finale de la Coupe d’Afrique des nations 2019, Sofiane Feghouli se dit confiant pour le match contre les Lions
Abu Bekry KANE (ENVOYÉ SPÉCIAL CAIRE) |
Publication 16/07/2019
. L’attaquant des Fennecs d’Algérie a confié que ses coéquipiers et lui sont prêts à ramener le trophée chez eux.
Quel est votre sentiment, à la fin de ce match fou ?
Je suis bien évidemment aux anges, à l’image de l’ensemble de mes partenaires ainsi que du peuple algérien. Je sais que c’est vraiment fantastique ce que nous venons de faire. Je tiens à remercier mes partenaires qui ont été à la hauteur. Je remercie le staff, sans oublier nos supporters qui ont toujours été là pour nous. Il y a eu d’autres fans qui sont venus en Egypte pour nous soutenir. C’est vraiment fabuleux de les voir à nos côtés. J’espère que l’aventure se terminera sur une bonne note.
Maintenant, le peuple veut la Coupe d’Afrique. Est-ce une pression sur vous, avant cette finale ?
Non ! Bien au contraire, nous n’avons jamais été aussi motivés pour cette finale. On sait que nos supporters ont toujours cru en nous. Cette confiance est notre source de motivation. Nous allons vraiment nous battre pour eux. J’espère qu’on se montrera à la hauteur, en finale. Désormais, il est important de bien se préparer, car rien ne se fera au hasard. Tout est dans la préparation et la récupération, surtout.
Aurez-vous le temps de bien récupérer physiquement ?
Oui ! D’ailleurs, nous avons pu récupérer en l’espace de 3 jours seulement de notre rencontre face à la Côte d’Ivoire. On sait qu’il faudra bien se reposer dans le but d’être à 100 % de nos moyens, face au Sénégal. Je pense que d’ici vendredi, on sera prêts pour cette grande affiche.
Quel est votre analyse sur ce match ?
Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne. Nous n’allons pas trop nous focaliser sur le jeu, puisque notre seul souci, désormais, est de gagner cette rencontre et remporter ainsi le sacre africain. On sait que c’est le souhait aussi de nos familles et du peuple algérien. On fera de notre mieux pour que cela soit possible vendredi prochain.
On vous sent confiant...
Nous sommes en pleine confiance. Toutefois, il ne faut pas trop s’enflammer, car le Sénégal reste une grosse sélection. Ce ne sera vraiment pas facile pour nous de les battre. La rencontre du premier tour sera différente de la finale. On connaît les faiblesses de cette équipe et nous allons tenter d’en profiter. Mais j’insiste sur un point, c’est celui de la récupération. Il faut bien se reposer, avant ce match.
« NOS GARÇONS DOIVENT PENSER À ÉCRIRE L’HISTOIRE DU FOOTBALL SÉNÉGALAIS »
Ancien finaliste et coéquipier d’Aliou Cissé à la Can-2002, El Hadj Oussseynou Diouf prie pour une victoire finale des Lions, vendredi prochain.
Abu Bekry KANE (ENVOYÉ SPÉCIAL CAIRE) |
Publication 16/07/2019
Ancien finaliste et coéquipier d’Aliou Cissé à la Can-2002, El Hadj Oussseynou Diouf prie pour une victoire finale des Lions, vendredi prochain. La bande à Sadio Mané ne doit, selon lui, penser qu’à marquer l’histoire du football sénégalais, en décrochant le premier sacre continental.
El Hadj, vous étiez de la première génération à atteindre une finale avant celle-ci. Que ressentez-vous ?
De la joie et de la fierté. Nous avons été les premiers à l’avoir fait. Mais aujourd’hui nous sommes deux générations de footballeurs à avoir atteint ce niveau. Je souhaite et je prie pour que les joueurs dépassent ce niveau et s'accomplissent en tant que première équipe à ramener la Coupe d'Afrique au Sénégal. Le peuple sénégalais le mérite très largement. Il a trop attendu.
Mais vous le savez sans doute, une finale n'est pas facile à jouer…
Une finale est toujours difficile, surtout quand l'adversaire s'appelle Algérie. Sans conteste, c'est la meilleure équipe du tournoi. C'est une équipe qui a du jeu, qui est technique et qui marque des buts. Mais nos garçons ont aujourd’hui l'opportunité d'écrire l'histoire du football sénégalais et de nous rendre tous fiers. Ils doivent penser à ça et tout faire pour être les premiers à remporter la Can. Parce que, dans la vie, il faut toujours se battre pour être les premiers. Nous avons été les premiers à aller en finale, ils nous ont rejoints. Aujourd'hui, ils ont l'occasion d'être à tout jamais les premiers à remporter une Coupe d'Afrique. Il ne faut pas qu'ils se contentent de nous rejoindre dans l'histoire ; il faut qu'ils écrivent leur histoire.
Justement, quel doit être l'approche d'une finale, quand on sait que c'est une toute première pour ce groupe ?
La seule erreur à éviter, c'est de penser qu'il y a une approche qui marche. Il ne faut surtout pas enfermer les joueurs dans une approche qui leur mettra la pression. Les garçons ne doivent penser à rien d’autre, sinon que la finale. C'est la porte de la gloire, c'est le chemin qui mène vers les étoiles. En conséquence, il faut qu'ils se préparent à prendre du plaisir, mais surtout à donner du plaisir au peuple. La seule manière de le faire, c'est de ne rien laisser traîner. Il faut qu'ils se donnent à fond, pour qu’au finish, tout le peuple sénégalais soit fier d'eux. Nous de la génération 2002 sommes l'exemple. Malgré notre finale perdue, les gens nous ont accueillis en masse et jusqu'à aujourd'hui, ils nous témoignent ce respect.
Que faut-il redouter dans cette finale ?
Deux choses. D'abord, nous-mêmes, parce qu'en tant que sénégalais, c’est dans ces occasions que certains vont trouver la force de l'autodestruction et casser notre dynamique d’unité. Il faut qu'on soit unis ! Pas de confréries ou de religions qui tiennent. Tous doivent prier pour que le Sénégal décroche ce titre, parce qu’il est temps maintenant qu’on ait sur notre maillot une étoile de champion.
Et la deuxième chose ?
La deuxième chose, c'est notre adversaire. L'équipe d'Algérie ne doit pas être prise à la légère. Comme je le dis, c'est la meilleure équipe du tournoi. Nous avons notre joueur vedette, eux aussi ont leur joueur vedette et en plus ils ont quelque chose que nous devons chercher pour gagner : ils jouent aussi pour leur coach. Il faut que nos garçons aussi aient cette âme de jouer pour mouiller le maillot, mais aussi pour honorer leur entraîneur.
LE DERNIER PLAIDOYER DE TANOR
“EnQuête’’ vous replonge dans le cours inaugural qu’il a délivré, en janvier 2016, lors de l’Assemblée générale de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) et du Sénégal (Ams).
Diplomate, homme d’État, le président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), Ousmane Tanor Dieng, rappelé à Dieu ce 15 juillet 2019 à Bordeaux, en France, a eu à tracer la voie aux parlementaires et même aux États francophones, afin de mieux faire face aux graves phénomènes environnementaux.“EnQuête’’ vous replonge dans le cours inaugural qu’il a délivré, en janvier 2016, lors de l’Assemblée générale de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) et du Sénégal (Ams).
Les grands hommes ne meurent jamais. Et leurs grandes idées, non plus. Ousmane Tanor Dieng, rappelé auprès de son Seigneur, hier en France, peut intégrer ce cercle. Cela, pour toutes les fonctions et responsabilités qu’il a occupées au plus haut sommet de l’État, sous les présidents Léopold Sédar Senghor, Abou Diouf et Macky Sall. Homme d’État discret, diplomate chevronné, feu Ousmane Tanor Dieng s’est battu, de son vivant, pour un environnement sain. Avec clairvoyance, il a, en janvier 2016, indiqué à ses pairs maires francophones les voies et moyens pour combattre efficacement les phénomènes liés à l’érosion côtière et au réchauffement climatique, en vue de mieux accélérer le développement durable des pays du Sud. Trois ans plus tard, son cours inaugural, prononcé à l’occasion du séminaire du Groupe de plaidoyer climat de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) et l’Association des maires du Sénégal (Ams) reste encore d’actualité.
Et les pays du Sud, à l’image du Sénégal, se trouvent encore dans la recherche effrénée de solutions pour stopper ces phénomènes qui plombent leur développement. Ousmane Tanor Dieng parlait de cette maladie mondiale, en ces termes : “Il est un constat que la menace étant devenue concrète, l’instinct de conservation dicte à l’humanité toute entière qu’il est urgent d’agir. Le souci, je dirais l’obligation de sauvegarder la nature est, de nos jours la chose la mieux partagée. C’est ce qui explique les initiatives de toutes sortes prises par toute la communauté internationale, désormais au chevet de la grande malade qu’est devenue notre planète.
Toutefois, il faut que les actions soient bien pensées, concertées et coordonnées dans une dynamique inclusive et solidaire.’’ Invité par l’ex-secrétaire général de l’Aimf et maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, à prononcer le cours inaugural, en tant que grand témoin, Ousmane Tanor Dieng s’en était référé aux analyses scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) pour alerter et demander à ses pairs de se préparer à la riposte. “Les rendements des cultures, dans certains pays, surtout ceux de l’Afrique, pourraient baisser de l’ordre de 50 %, à l’horizon 2020, et le stress hydrique s’aggraver pour 75 à 250 millions de personnes vers 2020 et pour 350 à 600 millions de personnes vers 2050. Il s’agit, certes, de projections, mais elles sont inquiétantes pour notre avenir, car 2020 c’est déjà demain, et il nous faut continuer à nourrir une population de plus en plus importante.
A côté de cette menace dans le domaine agricole, l’érosion côtière généralisée représente aussi un grave problème environnemental auquel l’Afrique de l’Ouest est confrontée et qui risque de faire disparaître des pans entiers de nos villes et villages côtiers’’, soulignait le maire de Nguéniène. Non sans déplorer, devant ses collègues au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, les nombreuses inondations qui frappent le Sénégal et le déséquilibre pendant chaque saison des pluies. “Des précipitations très intenses, liées aux manifestations météorologiques extrêmes, comme celles d’août 2012, ont entraîné des inondations importantes dans plusieurs quartiers de Dakar et des destructions de maisons, faisant du même coup des milliers de sinistrés. Ces phénomènes deviennent de plus en plus récurrents à travers le pays, de même qu’au niveau de l’Afrique, pour ne pas dire tout simplement au niveau de toute la planète’’, soutenait le défunt secrétaire général national du Parti socialiste (Ps).
L’appel pour un développement durable
Comme si ces plaidoyers ne suffisaient pas, l’ancien ministre, directeur de cabinet du président Abdou Diouf, avait également profité de ce colloque de Dakar (22-23 mars 2016) axé sur le thème “Financements innovants du développement durable : Quels partenaires pour un rôle accru des autorités locales ?’’, pour s’interroger et interroger ses collègues de l’Afrique francophone sur le monde d’aujourd’hui et de demain. Un monde dominé par les nombreux graves problèmes environnementaux. La rencontre de Dakar avait été mise à profit par feu Ousmane Tanor Dieng pour appeler à la responsabilité collective. “De plus, à l’échelle planétaire, depuis 1995, nous assistons à des hausses de plus en plus importantes de la température, avec des écarts annuels qui dépassent souvent 1° C. Le mois de janvier 2016 nous est apparu relativement chaud et une partie du mois de février relativement fraîche. Ces variations nous désorientent, mais aussi nous interpellent par rapport à nos habitudes et à l’évolution saisonnière que nous connaissions. Est-ce dû au changement climatique ? Par précaution oratoire, je préfère en rester au constat et laisser les chercheurs universitaires et les météorologues, habitués à l’analyse de ces questions, de répondre à cette interrogation’’, lançait-il sous les applaudissements de ses collègues.
Dans son rapport de 2013 à l’attention des décideurs, exposait feu Ousmane Tanor Dieng, le Giec souligne que “le réchauffement du système climatique est sans équivoque et, depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont sans précédents depuis des décennies, voire des millénaires. L’atmosphère et l’océan se sont réchauffés, la couverture de neige et de glace a diminué, le niveau des mers s’est élevé et les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté’’. Pour terminer son cours inaugural, le défunt président du Hcct avait demandé à tous les participants de s’engager “à faire avancer et à renforcer les relations entre les pays du Sud, mais aussi avec ceux du Nord, dans une coopération qui sert la finalité du partenariat, dans un partenariat ancré dans une vision commune, celle d’un développement durable, inclusif et solidaire de l’ensemble de la planète terre’’.
LA FIN D’UN GRAND COMMIS
Alité depuis quelques mois, la nouvelle du décès de Tanor n’en a pas été pour le moins surprenant - Discret, mesuré, clairvoyant, mais ayant également provoqué et subi des revers, l’homme a marqué de son empreinte la vie politique de ces dernières années
La nouvelle est tombée, hier, comme un couperet. Et comme une trainée de poudre, elle a, en un laps de temps, fait le tour du pays. Dans les voitures, les Grand Place, partout, ou presque, on ne parlait que de la disparition de l’ancien secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng. Plus même que la brillante victoire des Lions face aux Tunisiens. Alité depuis quelques mois, la nouvelle de son décès n’en a pas été pour le moins surprenant. EnQuête essaie de retracer son parcours plein d’enseignements, à travers son portrait, les témoignages de ceux qui l’ont connu, côtoyé et aimé.
PORTRAIT
Histoires d’un timonier discret
Le secrétaire général national du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng, est mort hier en France. Discret, mesuré, clairvoyant, mais ayant également provoqué et subi des revers, l’homme a marqué de son empreinte la vie politique de ces dernières décennies.
“Je dis à mes camarades qu’il faut faire preuve de tolérance, de générosité, et l’histoire de notre parti est faite de scissions, de divisions, de retrouvailles. Mais malgré cela, un noyau dur reste là et convaincu qu’il faut rassembler tous ceux qui le souhaitent pour que nous nous retrouvions pour mener les combats futurs ensemble. J’appelle tout le monde, il n’y a pas d’exclusion. C’est un appel inclusif que je lance à l’ensemble des socialistes de cœur et de raison, adhérents et même ceux avec qui nous avons eu de graves problèmes. Je crois qu’il faut en discuter pour nous retrouver’’. On est le 2 avril 2019. Cet appel à la sagesse est lancé par le secrétaire général national du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng, au Centre des expositions du Cicad. Macky Sall venait tout juste d’être investi président de la République pour un second mandat et Tanor appelle au rassemblement, dans ce qui sera son avant-dernière apparition publique officielle. Le surlendemain, des rumeurs de bouderie de la tribune officielle, à la fête de l’indépendance, circulent. Mais le fait est que le natif de Nguéniène (Mbour, Thiès) est malade et est annoncé dans l’Hexagone pour des soins médicaux. Un trimestre plus tard, ce lundi 15 juillet 2019, le trépas est tout venu guérir. Le successeur d’Abdou Diouf et de Senghor à la tête du Ps, rentre les pieds devant de France où il s’était rendu pour des soins. De quelle maladie souffrait-il ? Risqué de s’avancer, tellement l’homme tenait à sa discrétion, malgré une présence presque naturelle dans le paysage médiatico-politique sénégalais. Les témoignages sur cette qualité intrinsèque ayant fait sa renommée, sont d’ailleurs unanimes. Difficile de percer à jour ce sphinx de la politique sénégalaise qui a toujours su regagner ses forces, après avoir touché terre. Après le temps des adversités, interne et externe au Ps, qui a laissé beaucoup d’adversaires et d’anciens proches sur le carreau, Tanor avait dernièrement adopté une posture pacifique pour concilier les positions divergentes de l’espace politique. “Le dialogue est un impératif. De ce point de vue, l’opposition, tout comme la majorité, doivent faire un pas pour se rencontrer et toutes les questions dont on veut discuter, il faut être d’accord sur le principe qu’on devrait se voir et une fois qu’on se voit, les termes de référence vont être examinés et discutés (...) Je suis convaincu que, sur un certain nombre de questions, comme celle relative aux élections, on peut en discuter et trouver des compromis dynamiques. On l’avait fait en 1992 avec feu Kéba Mbaye. Moi, j’y étais et je crois à cela. On doit faire des efforts de part et d’autre pour nous rencontrer’’, avait-il lancé au sortir de l’investiture où il a parlé également sans tabou de son compagnon de route Khalifa Sall.
Souffleur de “verts’’
Ousmane Tanor Dieng, 72 ans, c’est d’abord une formation académique et un parcours professionnel respectables. Son poste de président du Haut conseil des collectivités territoriales vient s’agglutiner à la ribambelle de fonctions qu’il a occupées depuis 1976. Député à l’Assemblée nationale, président du groupe parlementaire socialiste, ministre d’Etat, ministre des Services et des Affaires présidentiels, directeur de cabinet, puis ministre directeur de cabinet du président Abdou Diouf, conseiller diplomatique du président Abdou Diouf, conseiller diplomatique du président Léopold Sédar Senghor, conseiller chargé des affaires internationales au ministère des Affaires étrangères (Division Afrique, Division On u, Secrétariat général)...
Otd a assurément un profil technocrate. Des qualités humaines et managériales qui ont aussi requis des calculs politiciens et une froideur de leader. Il y a sept mois, en fin d’année dernière, il présidait à l’exclusion de 64 membres du Ps, entrés en rébellion ouverte, suite à la directive majeure prise de maintenir l’alliance avec Benno Bokk Yaakaar. Khalifa Sall, le maire révoqué de Dakar, qui était pressenti pour lui succéder, a tenté d’animer un courant à l’intérieur du Ps, sans grand succès. Le défunt secrétaire général du parti a vaincu cette troisième vague de dissidence “khalifiste’’ et maintenu son autorité sur les 22 ans qu’il a passés à la barre du navire socialiste. Otd est rompu à la tâche. Djibo Ka, Modou Amar et Mbaye Diouf ont créé le premier courant, avant que l’exclusion du premier ne débouche sur la création de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) en 1996. Onze ans plus tard, ce qui restait de la vieille garde du Parti socialiste anime également un courant à l’intérieur du parti et oblige Otd à sortir encore une fois la cravache. Les anciens maires de Dakar et de Ziguinchor, Mamadou Diop ainsi que Robert Sagna, Souty Touré et Abdoulaye Makhtar Diop seront poussés vers la sortie. “En 2007 et en 2012, il (Ndlr : Tanor) ne se présentait pas pour être élu président le République, mais pour se construire l’image de chef du Ps. C’était plus la direction du parti que la magistrature suprême qui l’intéressait’’, commentait un analyste politique dans nos colonnes, en novembre 2016. En tout état de cause, la dissidence menée par Khalifa Sall (et Aïssata Tall Sall dans une moindre mesure) ont subi le même sort que les autres. Paradoxalement, à ses victoires internes, le score du Ps a dégringolé à chaque échéance électorale sous Tanor.
Affaibli, le vigoureux appareil socialiste d’avant 2000 a vu son score à la Présidentielle chuter de 41 % en 2000, à 13 % en 2012. Mieux, ou pire, c’est sous la dictée de Tanor qu’un fait inédit est survenu en 2019 : le Parti socialiste, membre de coalition Bby, ne présentera pas de candidat à une présidentielle. Du jamais vu depuis 1963. Etait-ce cette finalité que redoutait tant Khalifa Sall ? Etait-ce pour cette raison pour laquelle l’aile dure des “khalifistes’’ l’a littéralement agressé ce fameux 5 novembre 2016 à la maison du Parti à Colobane ? Il demeure constant que le palmarès politique de Tanor sera également balafré par la condamnation puis la révocation du maire socialiste de Dakar, Khalifa Sall, son ci-devant chargé de la vie politique au Ps. Interpellé sur la question en avril 2019 sur une probable libération de ce dernier, Tanor déclarait ceci : “Ça relève de la compétence exclusive du président de la République. Mais on ne souhaite la prison à personne, surtout quelqu’un avec lequel on a cheminé pendant longtemps. Lui, c’est le président Abdou Diouf qui me l’avait confié. C’est avec déchirement que je le vois dans cette situation.’
Modestie
Celui qui, naguère, pensait que “les victoires électorales sont des victoires techniques’’, a la particularité d’être un homme d’apparence zen, taciturne. Le calme qu’il dégage, la voix fluette, les gestes raffinés et la sympathie ou nonchalance qui en découlent ne sont pas un faux-semblant. L’ancien collégien de Gandon, à Saint-Louis, qui aimait revenir dans sa localité natale de Nguéniène (Mbour) en hivernage pour aider dans les travaux champêtres, est vraiment d’un naturel flegmatique, presque stoïque, dans un milieu où cette qualité passe volontiers pour un handicap. “Les plus grandes douleurs sont muettes’’, aime-t-il dire dans son entourage, selon Abdoulaye Willane. Un trait de caractère certainement hérité d’une ascendance maraboutique paternelle, d’un milieu sérère où l’exubérance est pratiquement péché, et d’une pratique sportive relaxante comme le yoga, la marche et les arts martiaux. “Il est jovial, agréable, d’un commerce facile, souple diplomatiquement. Il ne fait pas de calculs ou de combines. C’est un homme d’équilibre, presque introverti. Il n’est ni avare ni prodigue’’, faisait savoir M. Willane dans un portrait de Tanor publié par “EnQuête’’ en 2016. A écouter le maire de Kaffrine, on donnerait à Tanor le bon Dieu sans confession. Willane est d’autant plus ravi que la vie privée de Tanor ne pollue pas l’espace public. “Il n’y a personne qui pourrait vous dire le nom d’une de ses femmes’’, se félicite-t-il. Son protecteur bienveillant, le président Diouf, est également élogieux dans ses mémoires. “C’était un garçon méthodique, sérieux, travailleur et cultivé’’, écrit l’ancien chef d’Etat.
Facteur bloquant
Tanor a eu la chance - ou la malchance - d’avoir connu un parcours politique plutôt soft, dans un parti qu’il a intégré à partir du gouvernement, grâce à la bienveillance d’Abdou Diouf. En 1995, ce dernier, qui sortait d’une hospitalisation de la hernie discale, se rend compte qu’il est temps de passer le témoin de la direction d’un parti où les clignotants sont au vert. Désireux de dissocier sa charge présidentielle de celle de secrétaire général du Ps, il se heurte au refus de ses camarades socialistes qui l’obligent finalement à une parade. Il crée le poste de président (honoraire) du parti ainsi que le poste de premier secrétaire qui s’attellerait à gérer le parti. Un consensus se dessine autour du ministre d’Etat chargé des Affaires présidentielles Otd. L’appel d’air créé par le départ de l’influent ministre d’Etat Jean Collin est une coïncidence heureuse pour le collaborateur de Diouf. En mars 1996, trois ans après un directorat de campagne victorieux, il est installé à la tête du parti, passant par le haut de l’entonnoir et coiffant au poteau le besogneux secrétaire politique Moustapha Niasse et surtout un ambitieux secrétaire à la jeunesse Djibo Leyti Ka, alors en pleine émergence. La rencontre sera plus tard et depuis qualifiée de “Congrès sans débat’’. En plus d’une charge ministérielle plus proche d’un commissaire politique soviétique qui faisait qu’il était le Premier ministre de fait, ce fameux congrès sans débats vint le blinder comme incontestable et incontesté numéro 2 du parti derrière un Diouf qui avait “tendance à déléguer ses pouvoirs’’. “Pour Tanor bien sûr, c’est une position en or, puisqu’il était à la fois le plus proche du chef de l’Etat et le collaborateur le plus proche du chef du parti’’, a dû concéder le président Diouf dans ses mémoires, tout en se défendant d’avoir voulu le parachuter.
Traversée du désert
L’énarque aux cheveux poivre et sel qui avait dernièrement tropicalisé son dressing code, préférant la sobriété des “sabadoor’’ à la justesse des coupes anglaises, a dû agir comme tout bon politique. Il lui a fallu feindre, envoyer un émissaire au besoin, en changer, rester évasif, trouver un compromis, le dénoncer, reprendre tout à zéro, manœuvrer encore, sans vraiment rien céder sur le fond, pour arriver à ses fins. L’homme, cultivé comme tout bon “senghorien’’, qui aime se livrer à “des pérégrinations livresques’’, a dû faire preuve de génie pour sortir le Ps des abysses de l’après-défaite. Malgré un manque de charisme évident, Otd aura eu le mérite d’avoir protégé les “verts’’ durant les années de fer après l’alternance. La décennie 2000-2012 aurait pu voir le démantèlement du parti, sous les coups de boutoir libéraux. En ce temps, le parti de Senghor n’était qu’une toute petite oasis verte qu’un moment d’abandon risquait de ramener au désert, constamment à la merci de vents de sable déclenchés par “l’ennemi’’ politique héréditaire, Abdoulaye Wade, dont Otd a travaillé à sa participation au premier gouvernement de majorité présidentielle élargie, en 1995. Menacés par ce rouleau compresseur, des cadres socialistes ont dû rejoindre, de force plutôt que de gré, les prairies bleues. “Il a ramassé par morceau les débris qui restaient et avec une patience digne de Pénélope, il a constitué une carapace contre Abdoulaye Wade’’, témoigne Ablaye Willane. Le principal intéressé a avoué récemment qu’un poste de viceprésident lui a été taillé sur mesure par le “Pape du Sopi’’, qu’il a poliment refusé. Même si Otd a eu le talent de tenir le parti le plus structuré du Sénégal sous sa férule, pendant deux décennies, trois déconvenues électorales marqueront à jamais sa gestion. S’il a eu l’honneur, anecdotique, d’être le directeur de campagne perdant de la première alternance politique du Sénégal en 2000, les présidentielles de 2007 et 2012 ont prouvé que ses menées politiques n’excédaient pas la cuisine interne des “verts’’.
Après les luttes, le dégel
A cheval entre la vieille garde politique de la première génération et les jeunes loups aux dents longues nés après l’indépendance, Otd a su résister aux vicissitudes du climat politique sénégalais. Contrairement à ses deux prédécesseurs à la tête du parti, il n’a réussi ni dans la conquête, l’exercice et la transmission du pouvoir. Pis, le grand appareil électoral du Ps, hôte du grand commensal Bby, pourrait bien voir les rôles intervertis avec sa disparition. Après la Présidentielle de 2019 et la reconduction de ses deux fidèles lieutenants dans le gouvernement actuel, des contestations sporadiques ont fusé çà et là, entrainant même la démission du porte-parole adjoint du Ps, Me Moussa Bocar Thiam. Une autre vague de rébellion à laquelle le parti aurait difficilement survécu. Dans les dernières tribulations de sa vie politique bien remplie, mais frappée d’insuccès, le membre de l’Internationale socialiste, qui est allé aller jusqu’au bout, comme d’habitude, quand il s’agit de rébellion interne, a pourtant tenté le dégel après les dissensions. “Je dis à mes camarades qu’il faut faire preuve de tolérance, de générosité, et l’histoire de notre parti est faite de scissions, de divisions, de retrouvailles. Mais malgré cela, un noyau dur reste là et convaincu qu’il faut rassembler tous ceux qui le souhaitent pour que nous nous retrouvions pour mener les combats futurs ensemble. J’appelle tout le monde, il n’y a pas d’exclusion. C’est un appel inclusif que je lance à l’ensemble des socialistes de cœur et de raison, adhérents et même ceux avec qui nous avons eu de graves problèmes. Je crois qu’il faut en discuter pour nous retrouver’’, lança-til le jour de l’investiture de son allié politique Macky Sall. Etant donné qu’en politique, les bons alliés sont les alliés faibles ou affaiblis, le défunt secrétaire général du Ps aura essayé de rassembler les mille bris d’une famille socialiste qu’il a su préserver des avances libérales de Wade pour la soumettre à celles de Macky Sall. Des préoccupations de mortels qui ne sont plus siennes désormais, mais celles d’une famille entre décomposition et recomposition. Dire que son successeur sera à la peine, relève d’une évidence évidente.
Par Abdoulaye THIAM
CISSE–BELMADI, LA REVANCHE DES TECHNICIENS AFRICAINS
Aliou Cissé, Djamel Belmadi et autres Florent Ibenge symbolisent cette nouvelle vaque de techniciens africains, décomplexés et prêts à mettre un terme à l’un des particularismes les plus tenaces du football africain.
Les Égyptiens Mahmoud El-Gohary en 1998 ; Hassan Shehata en 2006, 2008 et 2010 (un record) et le Nigérian Stephen Keshi en 2013 avaient pourtant fini de démontrer si besoin en était que l’Afrique regorge des techniciens suffisamment outillés pour bénéficier de la confiance de leurs dirigeants. Ils ont à eux trois remporté cinq sur les dix dernières éditions de la CAN. Big RESPECT !
Pourtant, les «sorciers blancs» continuent de truster les bancs de touche des sélections africaines au détriment des techniciens locaux. Toutefois, la présence de 11 techniciens africains sur les 24 sélectionneurs qui ont pris part à la 32ème édition de la coupe d’Afrique des nations pousse à s’interroger si la donne n’est pas en train de changer. Surtout quand on compare ce chiffre à la CAN gabonaise d’il y a deux ans où sur les 16 sélections, seuls trois techniciens africains avaient bénéficié de la confiance de leur fédération. Il s’agissait de Florent Ibenge (RD Congo), qui avait terminé à la 3ème place de l'édition précédente (2015) et vainqueur du Championnat d'Afrique des nations (Chan) en 2016 ; d’Aliou Cissé, à la tête du Sénégal, l'un des favoris des tournois 2017 et 2019 et Callisto Pasuwa (Zimbabwe).
Les deux premiers cités ont conservé leur fauteuil alors que le troisième a été remplacé par son compatriote Sunday Chidzambwa, qui peut se targuer, depuis sa nomination en 2017, d’une victoire à la Coupe d'Afrique australe (Cosafa) en 2018, 3ème en 2019. D’autres Fédérations ont aussi fait confiance aux techniciens locaux. C’est le cas du Burundi avec Olivier Niyungeko qui a décroché la première qualification pour son pays dans une CAN. Mais aussi de Ricardo Mannetti (Namibie), vainqueur de la Coupe d'Afrique australe (Cosafa) en 2015 ; d’Ibrahim Kamara (Côte d'Ivoire), de Mohamed Magassouba (Mali), de Baciro Candé (Guinée-Bissau) qui est à la tête des "Djurtus", depuis sa dernière nomination en 2016. Son bilan est plus qu’élogieux : qualification pour les CAN-2017 et 2019, les deux premières de l'histoire de la Guinée-Bissau.
Sans occulter, James Kwesi Appiah (Ghana) ; Emmanuel Amunike (Tanzanie), qui a permis aux Taïfa Stars de retourner à la plus grande fête du football continental, après une première qui remonte en... 1980. Last but not least, c’est Djamel Belmadi (Algérie). Alors que les Fennecs étaient devenus la risée de l’Afrique, son pays fait appel à ses services. C’était en août 2018 pour ainsi faire oublier l'humiliation de 2017 où les Verts n'étaient pas sortis des poules. Ce vendredi 19 heures «Fennecs» et «Lions» vont s’affronter en finale de la coupe d’Afrique des nations. Les deux sélections seront dirigées par deux anciens internationaux. Djamel Belmadi (Algérie) face à Aliou Cissé (Sénégal). Tous les deux ont fini de démontrer qu’ils n’ont rien à envier à leurs homologues venus d’ailleurs.
L’ancien capitaine des Lions a déjà renvoyé les français Sébastien Desabre (Ouganda), Michel Dussuyer (Bénin) et Alain Giresse (Tunisie) à la maison. Avec comme conséquence immédiate, le limogeage de Sébastien Desabre le 7 juillet dernier. Quant à son «ami», Djamel Belmadi, il a été aussi sans pitié face à la Guinée de Paul Put, écrasée (3-0) en huitièmes de finale, avant de battre sur le fil, le Nigeria du franco-allemand, Gernot Rohr, en demies.
Paradoxalement, seuls les Eléphants d’Ibrahim Kamara, ont résisté à l’armada offensive des Fennecs, en quarts de finale (1-1 ; 3-4 après TAB). Aliou Cissé, Djamel Belmadi et autres Florent Ibenge symbolisent cette nouvelle vaque de techniciens africains, décomplexés et prêts à mettre un terme à l’un des particularismes les plus tenaces du football africain.
«L’ARBITRE N’A FAIT QU’APPLIQUER LE REGLEMENT»
Saer Seck a soutenu que l’arbitre éthiopien, Bamlak Tessema n’a fait qu’appliquer le règlement, sur la main d’Idrissa Gana Guèye
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye THIAM & Ibrahima BALDE |
Publication 16/07/2019
Sur un éventuel recours de la fédération sénégalaise de football pour tenter de faire jouer le défenseur Kalidou Koulibaly, le vice-président de la fédération sénégalaise de football dit ne pas être au courant. A l’entrainement des Lions, hier, lundi 15 juillet, Saer Seck a soutenu que l’arbitre éthiopien, Bamlak Tessema n’a fait qu’appliquer le règlement, sur la main d’Idrissa Gana Guèye. En perspective de la finale, le chef de la délégation sénégalaise entend procurer de la joie aux supporters sénégalais au soir de la finale.
Une information selon laquelle la fédération sénégalaise de football a déposé un recours pour que le défenseur Kalidou Koulibaly puisse participer à la finale, fait débat. Qu’en est-il exactement ?
Je ne suis pas informé du recours de la fédération visant à annuler l’avertissement de (Kalidou) Koulibaly (ferme)
La main de Gana a soulevé une polémique. Après avoir consulté ses assistants-vidéos, l’arbitre principal a changé de décision et annule le penalty qu’il avait accordé aux Aigles de Carthage. Qu’en dites-vous ?
Pour une fois que la VAR prend une décision en faveur du Sénégal, on ne va pas s’auto-flageller. Il faut s’en réjouir. Le règlement est clair dans le cas d’espace. Il dit quand le ballon touche le corps d’un joueur pour tomber sur la main de son partenaire, il n’y a pas pénalty. C’est le règlement qui le dit. L’arbitre n’a fait qu’appliquer le règlement. Donc, pas lieu de siffler un pénalty.
Quel est le discours que vous avez tenu aux joueurs juste après la qualification dans les vestiaires ?
Les joueurs sont très conscients de la mission qui est la leur. Ils ont envie d’écrire leur propre histoire et d’ajouter une page à celle-ci. Une finale est faite pour être gagnée, non pas pour être jouée. Les joueurs, le staff et nous, prendrons toutes les dispositions pour arriver à cette finale avec le maximum de chances pour la gagner.
En phase de poules, l’Algérie a battu le Sénégal sur la plus petite des marques. A quel genre de match s’attendre pour une deuxième opposition dans la même compétition ?
Je le laisse aux techniciens de l’équipe pour voir comment aborder cette finale. Si nous avions été arbitrés normalement contre l’Algérie au premier tour, nous ne l’aurions pas perdu. Voilà ce qu’on peut retenir de cette rencontre. Notre souhait est que nous soyons arbitrés normalement. En ce moment, on dira que le meilleur gagne. Je n’ai pas l’impression que l’Algérie pourra être meilleure que le Sénégal.
Après une deuxième qualification en finale, les Sénégalais ont laissé éclater leur joie. Des foules en liesse dans les rues de la capitale. Quel message à leur endroit ?
Nous continuons notre travail avec une pensée de la mobilisation au pays. Nous avons quelques échos. Que tous les Sénégalais soient derrière leur équipe, prient pour les Lions. En ce qui nous concerne, nous prendrons toutes nos dispositions pour apporter le maximum de joie aux Sénégalais. Je suis dans la préparation pour la gagner. Une joie qu’on n’a jamais connue, il faut la vivre et tirer toutes les conséquences.
SADIO-MAHREZ : DUEL DE STARS
Le duel sera entre Sadio Mané (Sénégal) et Riyad Mahrez (Algérie) ce vendredi, au stade international du Caire, à partir de 19 heures GMT.
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye THIAM & Ibrahima BALDE |
Publication 16/07/2019
Au soir du 19 juillet, ils seront seulement deux grandes stars sur le terrain pour tenter d’arracher le trophée de la 32e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Egypte. Ce sera ni Mohamed Salah avec l’Egypte ni Hakim Ziyech (Maroc) encore moins Nicolas Pépé (Côte d’Ivoire).
Le duel sera entre Sadio Mané (Sénégal) et Riyad Mahrez (Algérie) ce vendredi, au stade international du Caire, à partir de 19 heures GMT. Leaders respectifs de leur équipe, les deux meilleurs joueurs africains évoluant au championnat anglais, sont très entendus dans cette finale d’une compétition inédite. Sadio Mané sera à la recherche d’un premier trophée continental et énième pour cette saison après avoir été co-meilleur buteur Premier League (22 buts), vice-champion de Premier League, vainqueur de la Ligue des Champions et vainqueur du Onze d’Or. Dans la foulée, l’enfant de Bambali faisait même partie de l’équipe type de la Ligue des Champions et du Onze type Premier League.
Le joueur de Liverpool semble être bien parti pour se faire une bonne place dans le ballon d’or de France Football et du ballon d’or africain. Dans cette Can, Sadio Mané a marqué 3 buts et une passe décisive en quart de finale contre le Bénin. Quant à Riyad Mahrez, il est devenu le héros d’un peuple. Véritable métronome de l’attaque algérienne, il s’est illustré de la plus belle des manières en inscrivant un coup franc somptueux dans les dernières secondes en demi-finale contre le Nigeria, alors que les deux équipes s’apprêtaient à jouer les prolongations après un but partout.
Le champion en titre de la Premier League avec Manchester City a trouvé le chemin des filets à trois reprises dans cette Can, égalant Sadio Mané qui est resté muet depuis les huitièmes de finale contre l’Ouganda. C’est l’homme à tout faire dans cette attaque algérienne à côté de Bounedjah et de Youcef Bellaïli. Il est en train de faire un bon tournoi en s’impliquant pratiquement sur tous les buts algériens.
Pourtant avec les Citizens, le ballon d’or africain était moins tonitruant cette saison à laquelle il n’a marqué que 7 buts et effectué 4 passes décisives en 27 matchs. Rendez-vous vendredi pour un premier trophée sénégalais ou un deuxième pour l’Algérie après 1990.
21 363 PLAINTES PAR NATURES D’INFRACTIONS, 657 MINEURS CONDAMNES
Pour la première fois au Sénégal, une enquête a été menée par le ministère de la Justice, en collaboration avec l’Union européenne et le Programme d’appui au renforcement de l’Etat de droit 11éme FED (PARED).
Le ministère de la Justice, en compagnie de l’administration centrale, de l’inspection, des magistrats, des administrateurs de greffe a organisé hier, lundi 15 juillet, un atelier de présentation des résultats de la collecte de l’année judiciaire 2017-2018, plus précisément du 1er novembre au 31 octobre.
Pour la première fois au Sénégal, une enquête a été menée par le ministère de la Justice, en collaboration avec l’Union européenne et le Programme d’appui au renforcement de l’Etat de droit 11éme FED (PARED). Cette enquête, appuyée par un expert recruté par le PARED, concerne les activités de l’ensemble des juridictions, à savoir les Cours d’appel, les tribunaux de grande instance, les tribunaux d’instance, les tribunaux du travail. Revenant sur la méthode du déroulement de l’enquête, il est indiqué dans le document « qu’elle repose sur la collecte d’informations dans les juridictions, dans les répertoires ou registres et des fichiers informatisés, avec l’appui d’une cellule statistique qui se déplace sur le terrain en cas de besoin ».
Et l’enquête implique les chefs de cours de juridictions, les administrations de greffes et la cellule statistique du secrétaire General du ministère de la Justice. Les résultats de cette enquête des différentes activités des juridictions montrent que dans les Cours d’appels de Dakar, Kaolack, Saint- Louis, Thiès, Zigunichor, les parquets ont reçu 423 appels de décision et 1571 appels de jugement. Dans les chambres d’accusation de cette même juridiction, il a été rendu 417 arrêts. Pour ce qui concerne les activités pénales, les parquets des tribunaux des grande instance ont enregistré dans leurs registres 21 363 plaintes par natures d’infractions avec 176 cas de meurtre, d’assassinats, parricides, infanticides et empoissonnement, 120 cas d’abus de biens sociaux, détournement de deniers public et blanchiment de capitaux. S’agissant de la justice des mineurs, le tribunal pour enfants a condamné 657 mineurs pour diverses infractions qui concernent notamment 336 cas de vol, d’association de malfaiteurs ou recel, 93 cas de coups et blessures volontaires, 38 cas de viol, 20 cas d’homicide et blessures involontaires etc.
UNE COLLECTE POUR ARRIVER À UNE ADÉQUATION AVEC LES MOYENS ALLOUÉS
Venu représenter le ministre de la Justice, Souleymane Nasser Niane par ailleurs directeur du cabinet du Garde des Sceaux Malick Sall est revenu sur l’importance de l’atelier de restitution de la première enquête nationale, à travers des données statistiques sur les activités des juridictions. Pour lui, en matière de planification, il juge important de disposer de données statistiques. « S’il n y a pas des données statistiques, nous sommes dans le néant », a signalé le directeur du cabinet du ministre de la Justice pour insister sur l’importance de cette rencontre. De plus, précise-t-il, « ces informations collectés permettront de connaitre les résultats au niveau de toutes les juridictions et l’adéquation avec les moyens alloués». Qui plus est, il informe dans le même sens que le ministère de la Justice va inaugurer à partir de l’année prochaine le budget de programme : « nous allons nous-même être les ordonnateurs de notre propre budget. Cela demande un peu plus de rigueur dans la manière de transcrire nos budgets et dans nos capacités », a-t-il précisé. « Ce projet financé par l’Union européenne, visant à numériser les données, va permettre de rentrer dans l’ère un peu immatérielle qui est le numérique et électronique » soulignera par ailleurs le représentant du ministre de la Justice. Avant de conclure : « A ce titre, le Garde des Sceaux exhorte les acteurs de la justice à accentuer la collaboration entre les différents services et directions du département pour plus d’efficacité et éviter la dispersion des énergies afin de rendre pérenne le système de collecte».